Envoyé. Elle posa son téléphone sur la table de nuit, fixant un instant le plafond, avant de se décider de sortir de son lit, s'habillant, se coiffant un peu, avant de se diriger dans sa cuisine dans le but de se préparer un bon thé chaud. Elle versa l'eau bouillante dans sa tasse, et s'installa dans son sofa, face à la télévision qu'elle n'alluma même pas, se contentant de regarder les dernières nouveautés sur son ordinateur, de prendre un peu de temps sur facebook, avant de passer rapidement en revues un de ses sites préférés d'images. Elle ferma son ordinateur, bu son thé d'un seul trait, et attendit sur balcon que Kan arrive, en espérant qu'il vienne.

En pause, au boulot, début de soirée calme et tranquille. Une clope au bec, il était sortis fumer dans la petite ruelle sur laquelle donnait la porte de service quand son téléphone vibra. Bo Yun, si il s'y attendait. Un de ses sourcils s’arqua à la lecture du message, il ne prit même pas la peine de répondre, jeta son mégot sur le macadam et rentra à l'intérieur. Il croisa un collègue, le prit par le bras et lui demanda de le remplacer pour la soirée, et qu'il lui revaudrait ça. Evidemment, pas en heure de travail, plutôt en drogue ou autres choses illicites. Kan grimpa sur sa moto et se dirigea vers l'appartement qu'il ne connaissait que trop bien. Il laissa un moment le moteur tourner en observant la terrasse, en observant bo yun, avant de se décider à monter en soupirant. Les mains dans les poches, il attendit patiemment devant la porte d'entrée. Il essayait de ne pas montrer son inquiétude, mais la dernière fois qu'elle lui avait écrit ce genre de message, elle lui avait tout bonnement annoncé qu'elle était enceinte, qu'est ce qui pouvait être pire ? Qu'est ce que t'as? dit-il quand enfin la porte s'ouvrit sur la silhouette de bo yun.

Elle lui fit un petit signe de la main quand elle le vit en bas de la rue. Elle attendit de le voir entrer dans le bâtiment avant d'entrer elle même dans son appartement, fermant la baie vitrée derrière elle. Elle se dirigea tranquillement vers la porte d'entrée, et ouvrit à Kan, se décalant pour le laisser entrer, refermant une fois qu'il fut entièrement dedans. Qu'est ce qu'elle avait ? Mais oui, qu'est ce qu'elle pourrait bien avoir ? Elle enroula ses bras autour du cou de Kan, se mettant sur la pointe des pieds, approchant sa bouche de la sienne. Elle l'embrassa à peine une seconde, avant de murmurer contre ses lèvres : « absolument rien. » Elle lui fit un grand sourire avant de le lâcher et de venir s'appuyer contre le bar qui faisait la séparation de la cuisine. « j'avais juste envie de voir en combien de temps tu arrivais à venir. »

Il était rentrer dans l'appartement en silence, s'était retourner pour la regarder, bras croisés, et l'avait ensuite accueillis comme un automatisme dans ses bras quand elle s'était accroché à lui. Il sourit à ce chaste baiser et soupira doucement en entendant sa réponse. Voir combien de temps je mettais à arriver, ou simplement envie de me voir? Fallait avouer que depuis leur discussion de l'autre jour, il pensait à elle, à nouveau, plus souvent, et n'avais pas hésité à se ramener. J'ai été plutôt rapide non? Il se rapprocha d'elle et pris place sur le tabouret à sa gauche, s'accoudant au meuble en la regardant avec un petit sourire Tu me sers un truc à boire en récompense?. Particulièrement calme, fallait l'avouer. Tout était calme, dans une espèce d'atmosphère étrange.

« je suis obligée de répondre à cette question ? » Elle lui fit un petit clin d'oeil, ne souhaitant pas lui avouer qu'en vérité, oui, elle avait eu envie de le voir, mais juste pour le faire chier bien sur. Elle aurait tellement voulu le voir s'énerver face à lui, voir à quel point elle lui faisait de l'effet. Mais elle avait l'impression qu'en ce moment, quoiqu'elle faisait, il resterait calme. Devenait-elle si insignifiante à ses yeux ? Il devait y en avoir tant d'autres qui avaient pris sa place. « tu t'es fais attendre, j'ai faillis attraper froid. » Elle passa de l'autre côté du bar afin d'atteindre le frigo, l'ouvrant en grand et se décalant pour qu'il puisse voir à l'intérieur. « tu veux quoi ? » Elle le laissa ouvert tout en se mettant de côté pour faire chauffer de l'eau pour se faire son second thé de la journée pour se réchauffer.

Pauvre chaton, t'avais qu'à attendre à l'intérieur, mais tu devais trop être impatiente de savoir si je tenais encore assez à toi pour venir sur commande? Mh, voila que ça commençait, tu pouvais pas fermer ta gueule kan putain. Une bière c'est bien, merci. Par réflexe, il chercha son paquet de cigarette pour en tirer une, mais releva la tête sur bo yun et se ressaisit, rangeant discrètement le tout, pour elle. il posa sa tête contre sa main et la regarda faire, le visage fermer. Il n'avait pas envie de retomber dans leur quotidien, mais il savait tout aussi bien qu'il n'arrivait pas à en sortir. satisfaite de ton caprice?

« non, j'avais envie de te voir arriver à toute allure pour moi » Elle continua de sourire, sortant un verre et une bière, la déposant devant lui, tout en sortant rapidement un décapsuleur, puis elle se sortit une tasse, 3 sucres, une cuillère et un sachet de thé, versant finalement l'eau chaude, remuant jusqu'à ce que le sucre soit dissout. Elle posa sa tasse sur le bar et s'appuya dessus, juste face à Kan. Elle continua de touiller sa tasse, avant de relever la tête vers lui. « assez, oui, je suis contente que tu t'en soucis. » Elle but une petite gorgée, se brûlant la langue, et décida d'attendre encore un peu. « t'étais pas trop occupée avant ? t'avais pas une autre fille à t'occuper ? »

Kan regarda discrètement son petit manège, décapsulant sa bière avec ses mains avant qu'elle ai eu le temps de finir de poser le décapsuleur. Quoi, il voulait faire le coq devant elle, c'était normal non? Il bu une petite gorgée en la regardant touiller et re-touiller le liquide dans la tasse. content que ça te fasse plaisir alors. mais ce petit moment de répit s'arrêta bien vite. Kan eu un sourire las à la question de bo yun, il s'avança un peu vers elle, se penchant au dessus du bar, restant à quelques millimètres de son visage. Je travaillais.

Ses mains enroulaient sa tasse pour les réchauffer, la portant vers sa bouche pour souffler un peu dessus avant d'y porter les lèvres, avalant les plus petites bouchées pour éviter de se brûler encore une fois, puis la reposa. Il travaillait ? Elle fit une moue un peu sceptique, avant de reculer d'un pas. « c'est pas spécialement mieux » Elle reprit sa tasse entre ses mains et alla s'installer dans son sofa, ses jambes pliées a ses côtés. « au fait, t'en a baisé combien depuis la dernière fois qu'on s'est vu ? Elles étaient bonnes ? Meilleures que moi ? » Elle essayait de dire ça avec beaucoup de détachement, mais en vérité, elle voulait vraiment savoir toutes ces choses. « j'espère que tu prends tes précautions, pas que tu te choppes des saloperies ou que tu remettes une nana enceinte. »

c'est pas spécialement mieux? tu préfères pas que je bosse au lieu de coucher à droite à gauche? mh... Il la fixait avec cet air sombre dont il avait le secret. Quand elle se leva, il la suivit des yeux en buvant une nouvelle gorgée, passant sa main dans ses cheveux courts. Ben tiens, elle l'avais fait venir pour qu'ils s’engueulent c'est ça ? Il se leva alors et vint s'asseoir au bord de la table basse, face à elle. Il essayait tant bien que mal de garder son calme, essayant de la comprendre. J'me disait dans ma tête que je devrais pas m'énerver contre toi, que c'était normal que tu t’énerve par rapport à ça, jusqu'à ce que je me rappelle que la plus grosse pute de nous deux, c'était pas moi. Un sourire en coin vint fendre son visage endolori par les bleus, et une nouvelle fois, il vient boire une gorgée de l'ambre. T'as plus d'arguments pour me mettre tes conneries sur le dos?. Il se pencha un peu en avant et la regarda droit dans les yeux, dardant son regard cruel dans le siens. Je m'en tape deux régulièrement, sans compter les coups d'un soir, et parfois mes collègues de travaille. Oui, elles baisent mieux que toi. Oui, elles sont plus belles que toi, plus jeune, plus fougueuses. Elle voulait jouer à qui mentirait le mieux? Il allait gagner.

« soit réaliste kan, te voile pas la face. t'as couché avec bien plus de femme que moi avec des hommes. » Elle ne souriait pas, et souhaita un moment qu'il ne l'ait jamais rejoins près du canapé, et que surtout il ne se soit pas assis face à elle. Elle s'appuya contre l'accoudoir, fixant les imperfections du mur blanc sur le côté, plutôt que l'homme face à elle. Elle avait gagné, elle avait ses réponses. Elle le regrettait amèrement, mais elle l'avait bien mérité, c'est elle qui avait cherché à savoir. Elle lui fit le sourire le plus méprisant qu'elle était capable de montrer. « fantastique, je suis tellement heureuse de le savoir. » Elle croisa ses bras sur sa poitrine. Elle le fixa quelques instant, et sentant les larmes qui lui montaient, elle se dit qu'il fallait qu'elle face quelque chose pour qu'il ne voit pas ça. Elle lui attrapa sa bière, et la lui renversa sur le haut de la tête. « merci, tu peux partir maintenant. et ne jamais revenir, de préférence. »

« mais t'es conne ou tu le fait exprès putain, tu crois tout ce que je dis? Tu me prend vraiment pour le pire des abrutis, le pire des salauds?  » à réfléchir, il était un beau salaud, mais pas à ce point là. Évidemment que non, il ne couchait pas avec autant de personne. Y'avais bien Jin sil, mais c'était différent, se sera toujours différent. « Et toi alors, combien d'élève t'as enfermer dans une salle de classe pour les baiser, mh ? » La bière coulant actuellement sur le haut de son crâne, Kan eu simplement le réflexe de s'essuyer le visage, puis se leva et la regarda avec froideur, sans un mot. « T'es pire qu'une gamine dans ton genre ma pauvre. » Le contrôle allait forcément leur perdre, et franchement, il en avait marre de toujours et encore se battre. Avec Bo Yun, avec Jin Sil. Pourquoi devait-il toujours se battre ? Un connard, un vrai.

Elle ne lui répondait pas, ne le regardait pas, concentrée sur les tâches présentes sur son mur blanc qu'elle devrait peut être repeindre un jour, sûrement au moment où elle souhaiterait un peu de changement et de neuf. Il se tut enfant, et ce ne fut qu'à ce moment-là qu'elle tourna la tête vers lui. « bien. je suis conne, je suis une salope, et je suis une gamine. et qu'est ce que tu fous encore chez moi alors ? » Et à ce moment-là, elle sentit qu'elle était restée calme bien trop longtemps, et qu'elle avait envie de neuf. Alors elle jeta la bouteille contre le mur derrière lui pour repeindre le mur, et hurla : « CASSE TOI JE T'AI DIS PUTAIN TE FAIS PAS PLUS DÉBILE QUE TU N'ES DÉJÀ. »

« pourquoi tu cherches la merde comme ça putain, tu te crois intéressante?! J'en ai marre bo yun merde ! » Voila qu'elle faisait son intéressante. Évidemment qu'il avait bouger la tête par réflexe. Peut-être que bo yun ne lui aurait pas envoyer à la figure, mais c'est pas comme si ça lui été jamais arrivé. « je te rappelle juste comme ça, que je suis chez toi parce que tu m'as appeler putain ! »s'essuyant un peu le t-shirt d'un revers de manche, il donne un coup dans le canapé, lève la main et la fusille du regard « C'est bon, j'ai rien à faire là, ni chez toi, ni dans ta vie ! Casse toi, toi aussi, de ma tête de mon coeur, partout! Disparais ok ? On fait comme ça? » Quelle grosse merde cette relation putain. Mais il l'aime, c'est ça le pire.

« fais pas tes drames de merde en te plaignant ! joue pas ta foutue victime, je t'ai appelé mais t'as choisi de venir, et après t'as aussi choisi de me dire de la merde, de me traiter de pute, juste pour me blesser » Elle retenait son envie de continuer de jeter des objets vers lui, sachant que si elle en venait à ses mains, elle ne lui ferait absolument rien à part passer sa main dans ses cheveux. Et tout en continuant d'hurler, sa voix se brisant légèrement à la fin, sans pour autant qu'elle en perde de sa hargne, elle finit par dire : « et je ne demande que ça de disparaître de ta vie ! et fais-en de même »

« C'est toi qui joue la victime aussi là ! Pourquoi tu fais ta maligne, pourquoi tu m'as appeler si c'est pour me jeter ? ça marchera jamais autrement entre nous !» Se retournant vers la cuisine, il attrape sa veste et se retourne, la regarde froidement, pince les lèvres puis soupire. « T'avises pas de me rappeler, j'en ferais de même. » il se détourna d'elle. Une seule envie : la prendre contre lui, lui dire qu'il est désolé, embrasser sa peau toute douce, s'excuser. Impossible, jamais, plus jamais.