Un gros soupire s'échappe de mes lèvres alors que je traîne des pieds dans les couloirs pendant la dernière heure de cours de la journée. Je venais de quitter Sera et l'ethnologie, et j'avais la t^te en compote. J'allume une cigarette dans les couloirs, me foutant du règlement, comme à mon habitude. mes yeux fusillait ceux des inconnus qui osait me regarder genre mais il est dingue, avec un petit sourire malsain. Sourire que je perdit très vite en voyant mlle min, professeur d'anglais et accessoirement pétasse enceinte de peut-être, mon demi enfant. Les lèvres pincées sur le filtre de ma cigarette, je fourre mes mains dans mes poches, la fixant sans un mot. à ce moment la, ça fait un peu comme dans les films, un ralenti, des regards qui se croisent, mais je la laisse pas filer non, je préfère attraper son poignet et me diriger droit vers la première salle que je trouve, reconstitution du tribunal, c'était le décor parfait pour nous deux. Qu'est ce que tu fou encore la, t'es pas partie en Turquie ou plus loin même?

Un boucan de verre brisé raisonna dans tout l'appartement, et elle constata qu'encore une fois elle avait fini par jeter violemment son verre contre le mur. Elle enfila ses chaussures, ne prenant même pas la peine d'éviter les morceaux éparpillés un peu partout, et sortit de chez elle pour se rendre à l'université. Elle n'en avait pas la motivation, elle n'avait même pas besoin d'y aller, mais elle se disait qu'il fallait bien qu'elle fasse quelque chose. Et cette dernière pensée elle finit par bien le regretter lorsqu'elle fut emporter dans une salle inconnue, se retrouvant face à Kan. Elle pinça ses lèvres, fuyant son regard pour plutôt s'intéresser aux branches des arbres et au feuilles secouées par le vent. Sa remarque la fit grincer des dents. Elle aurait voulu ne pas lui répondre, mais elle était bien trop faible face à sa propre méchanceté. « et toi, t'es toujours pas mort avec toutes tes conneries ? » lui lança-t-elle tout en attrapant la cigarette qu'il fumait entre ses deux doigts, la portant jusqu'à sa bouche tout en faisant attention à ne pas respirer la fumée. « c'est plutôt dommage »

Près d'elle, je gardais cependant mes distances et la regarda faire son petit manège de cigarette. C'est ocn ouais, mais j'ai j'suis toujours vivant. Je me suis assis sur un des bancs avec un petit soupire après lui avoir repiqué ma dose de nicotine, tirant dessus, soufflant la fumée dans sa direction, la regardant avec un petit regard malsain. tu me fuis ? ça fait longtemps que je t'ai pas vu. Depuis leur dernière discussion, je n'avait eu aucune envie de la voir, et était bien occupé ailleurs. Tara prenait tout mon temps et elle me faisait du bien. Le fait que je m'envois aussi en l'air avec Jin Sil, et la violence qu'elle laissait sur mon corps me faisait me sentir vivant, et c'était claire maintenant, tout ça c'était juste pour pas vieillir. T'as l'air bien calme, toi la salope par excellence... T'essais d’atténuer les rumeurs?

Pourquoi tout était si compliqué avec lui ? Tout pouvait toujours aller de l'avant, sauf lorsqu'il était présent. Il était comme un poids mort attaché à sa cheville, un poids mort qui l'empêchait d'avancer et dont elle ne voulait pourtant même pas se débarrasser. Alors même si elle était peut être cruelle de penser cela, elle serait vraiment soulagée de le savoir mort. Elle en serait enfin libérée. « ah bon ? ça fait longtemps ? j'avais pas remarqué. » C'était faux, tellement faux, elle ne faisait que penser à lui la plupart du temps, mais pas lui. Alors il fallait bien qu'elle se fasse une idée. Elle recula de deux pas pour s'asseoir sur le bureau, croisant ses jambes en les remuant dans le vide. « ça te dérange que je sois calme ? » Elle contempla ses ongles quelques secondes, avant de relever la tête vers lui, le regardant enfin droit dans les yeux. « t'as quelque chose de vraiment important à me dire ? ou je peux partir ? »

J'avais l'impression qu'entre nous, c'était toujours plus compliqué. Entre la violence pure et l'amour toxique, y'avais ce fossé d'ironie et d’incompréhension, comme aujourd'hui quoi. Je sais que tu penses à moi, t'as pas de vie arrête ton charabia. De toute façon la provocation était déjà commencé, autant continuer à lui enfoncer des poignards dans le cœur, je savais faire que ça. J'ai pas l'habitude de ne pas te voir crier faut dire, tu savais faire que ça y'as pas si longtemps. même si je me tuais à ne pas penser à elle, même si je couchais avec d'autre et même si 'javais toujours l'esprit occupé à mes connerie, y'avait toujours un petit coin de bo yun dans mon cerveau. Fallait qu'elle reste encore un peu, ça fait trop longtemps que je l'ai pas vu... Tu vas bien?. Je montre alors son bide du menton, la regardant comme si ça m'intéressait pas vraiment.

Et a partir de là elle se déconnecta, les yeux plongés dans le ciel bleu, attendant seulement de réellement voir qu'il n'avait absolument rien à lui dire d'intéressant. De toute façon, elle le savait déjà. Il était inutile, tout ce qu'il disait était inutile, tout ce qu'il pensait était inutile, tout ce qu'il faisait était inutile. Une simple nuisance pour n'importe qui. Crier. Ouais, ça faisait longtemps qu'elle n'avait plus fais ça. « ça serait t'accorder trop d'énergie que d'hurler. t'en vaux pas la peine, chaton » Mais c'était un mal pour un bien. Elle avait quitté sa part d'elle un peu trop gueulante, mais en n'étant plus que l'ombre d'une personne elle avait fini par devenir plus abordable pour le commun des mortels. Ah. Et elle n'appréciait pas cela. Tu vas bien ? Il s'inquiétait pour elle, enfin plus pour ce bébé qui était peut être le sien. Aime moi, embrasse moi, je t'aime, je t'aime. Il n'y a que toi. Alors elle se leva, et commença à marcher un peu, et en faisant virevolter ses cheveux, elle se tourna vers la porte. « ça ne te regarde pas ça, kan. c'est juste à moi de m'en soucier. »

chaton. Je ne put m'empêcher de sourire à ce petit mot. Encore de l'ironie, ou un faux sentiment mal caché? On n'en savait jamais rien, entre nous. Je l'aime. Je l'aime, je l'aime. C'était clair et net, c'était pour ça que je la détestais autant. Bon d'accord, alors oublions ça. Je jette alors le mégot à mes pieds, me lève et m'avance vers elle, plantant mon regard bleu dans le siens si sombre. Comment tu vas, toi?. Je la trouve toujours aussi belle. Bo Yun est définitivement la plus belle créature de ce monde. Un petit soupire s'échappa de mes lèvres alors que je m'approchais encore un peu, murmurant T'étais cachée ou, mh?. Ma main glissa sur sa hanche, doucement, sagement, sans aucune violence. cha-ton?

« tu n'as pas a le savoir non plus. ça ne regarde que moi. » Froide. Elle n'avait pas envie de lui révéler la moindre chose à propos d'elle. Elle n'avait pas envie de moqueries, de pitié, de jalousie, ou de quoi d'autre il serait capable d'inventer. Elle ne savait pas si face à lui elle devait avoir l'air d'aller bien ou non. Alors elle préférait faire comme d'habitude : ne rien éprouver. Il se rapprocha d'elle et elle se rappela a quel point elle était faible face à lui. A quel point sa seule envie quand il était proche c'était de fondre dans ses bras. Mais elle résista, se tenant droite et sans fléchir.  « je n'étais pas cachée. tu es juste trop aveugle pour me remarquer. » Elle lui sourit. Pas un sourire hautain comme elle avait tant l'habitude de faire. C'était un juste simple sourire, juste comme ça. « trop aveugle, et bien trop occupé... comment se passent les cours ? »

Trop aveugle pour la voir, trop buté, trop effacé, trop occupé ailleurs, oui c'est vrai. Un petit sourire las vient se dessiner sur mes lèvres alors que je la regarde, elle et son indifférence forcée. J'ai bien envie de te dire que ça ne te regardes pas, mais c'est faire comme toi... Ma main quitte le creux de sa taille et se fourre à nouveau dans ma poche ou elle cherche une autre cigarette. Je joue avec le paquet quelques instants, préférant baisser les yeux, cachant cette pointe de fierté qui arrivait. Figure toi que ça va très bien. Du moins en ethnologie. Mais c'est le plus important non? Le reste on s'en fou... Je glisse le cône entre mes lèvres et lui tend le paquet, sachant qu'elle allait refuser. On arrive presque à avoir une conversation civilisée, c'est fou non? La sonnerie se fit entendre dans les couloirs, et un bref instant -avant de m'en foutre à nouveau- je redoutais qu'on ne nous voient ensemble.

Elle le fixait s'allumer sa cigarette, faisant en même temps quelques pas en arrière pour éviter de respirer toutes cette fumée. L'odeur ne l'avait jamais dérangé, au contraire même, mais elle n'était plus seule maintenant, et il fallait qu'elle pense fort à ce parasite. Parfois elle se disait qu'elle aurait mieux fait d'avorter et de n'en parler à personne. « une conversation ? je crois qu'on n'a pas la même définition de ce que c'est. » Elle glissa ses mains dans les poches de sa veste, la refermant un peu sur son corps, restant immobile avant de s'approcher de lui, posant sa main sur sa joue quelques secondes avant de la faire glisser jusqu'au bas de son cou. Elle resta la un moment avant qu'elle ne lui dise : « j'ai autre chose à faire que de rester inutilement avec toi. j'y vais. » Puis elle se dirigea rapidement vers la porte, faisant claquer ses talons sur le sol.

On ne cri pas, on ne frappe pas, on n'hausse même pas la voix... c'est pas ça, une conversation ? Pendant qu'elle recule, je range mon paquet et prend la cigarette entre mes doigts squelettiques.  A la voir, je me rend compte que de plus en plus, je fait de la merde. J'allais repartir sur un autre sujet quand elle s'approcha de moi. Ses doigts délicats sur ma joue creuse me fit fermer les yeux quelques secondes, un moment partagé dans une pseudo amitié, alors que sa voix viens à nouveau tout détruire, ramenant la réalité la ou était la vérité. Tu fuis déjà? quoi d'autre mh? Je me tourne vers elle, la suivant du regard, elle qui partait telle une reine vers la porte. Un bref instant, mon regard se pose sur son dos, ses fesses, ses jambes avant de tourner la tête en soupirant doucement.

« je n'ai pas besoin de fuir, kan » Et elle le pensait vraiment. Jamais elle ne fuirait devant lui, jamais même elle n'y penserait. Avant d'ouvrir la porte, elle se tourna une dernière fois vers lui, s'appuyant sur le panneau de bois pour écouter les bruits à l'extérieur du couloir, ou savoir si quelqu'un comptait entrer. Elle le fixa droit dans les yeux,et lui sourit un peu. « si je fuyais, ce serait pour ne pas qu'on me retrouve, mais je sais que toi tu ne me chercheras même pas. » Elle lui mima du bout des lèvres un je t'aime, sans qu'un seule son ne passe la barrière de ses lèvres, et ouvrit la porte, se fondant rapidement dans la foule présente dans les couloirs, se dirigeant d'une salle à l'autre.