«Allons chercher les animaux de Madagascar ! » Qu'elle m'avait dit pendant qu'on regardait le film tranquillement et moi qui pensais qu'elle riait la voilà vraiment sérieuse alors qu'elle aime blaguer genre tout le temps. Quelle drôle d'idée et pourtant me voilà le jour du départ près de ma porte à revoir ce dont j'aurais besoin ou non. Suis-je bête de la suivre ainsi ? Non pas vraiment je ferais tout ce qu'elle me dirait ne serais-ce que pour un simple bisous, mh.

Bon alors réfléchie Tae, tu as tout pris ? Habits, sous-vêtements, brosse a dents et même capotes j'ai vraiment penser à tout cette fois-ci. Je me dirige vers la porte et prend grand soin de la fermer correctement on ne sait jamais ce qui peut arriver pendant notre séjour et me voilà dans un taxis que j'ai peiné à trouver tout enfin aller à l'aéroport, une fois arrivé la bas je paie le mec du taxis et me dirige vers les fauteuils en attendant que madame daigne montré un bout de son jolie fessier... ah ! Ben quand on parle du loup.

TENUE…

Un pétage de câble, un coup de folie, un cerveau qui déraille, et nous voilà en route pour des contrées bien plus lointaines encore que ce qu’on aurait pu imaginer… J’aurais jamais cru qu’un simple film – un dessin animé, c’est pire encore – serait capable de me mener tête levée en Afrique. Et encore, si ce n’avait été qu’un voyage sur ce continent qu’est le mien grâce à mes ancêtres… j’aurais eu l’excuse du « je voulais trouver mes racines, découvrir d’où je viens et observer les communautés qui trônent là-bas ». Sauf que bon, Madagascar, déjà, c’est pas trop ma country… Et la raison de ce voyage, c’était avant tout les aventures des animaux de… bah, Madagascar quoi ! Bref, j’ai pété un plomb et j’ai pas trouvé mieux à faire que de proposer – forcer plutôt – à mon amant et meilleur ami de longue date de chercher lesdites créatures. Gamine ? Sur ce coup-ci, c’est certain.

Posée dans la caisse comme une déesse, je m’extirpe de là en dégainant d’abord mes fines jambes sur le minable bout de trottoir qui me fait face alors que mon chauffeur m’observe d’un air désespéré… Quoi encore ? J’ai un bout de salade dans la narine ou comment ça se passe ? Pet lâché au moment de la levée, j’attrape finalement ma valise et mon sac – trois tonnes d’affaires pour un si petit corps – et pose mes pieds l’un devant l’autre comme si j’étais la Reine Elizabeth III en entrant dans l’aéroport. Et comme si c’était pas assez pour me faire capter par les ¾ de l’habitacle, je commence à jouer à la fille capricieuse alors que je vois au loin L’Homme – avec un grand H s’il vous plaît – de la situation… celui qui portera mes valises. « VIENS LA PETITE SALOPE, ET PORTE TOUT CA BORDEL DE COUILLE DE MERDE ! » Bref, charmante.

« VIENS LA PETITE SALOPE, ET PORTE TOUT CA BORDEL DE COUILLE DE MERDE ! » non, mais pour se faire remarquer on se faisait remarquer, c'est toujours comme ça avec cette nana là. Mais dans le fond ce n'est pas une personne comme elle le fais pensée. Je me dirige vers elle en souriant en coin et prend ses trois ou quatre valises puis me dirige vers les sièges ; « aller viens par ici petite capricieuse et arrête de crier comme une truite de si bon matin veux-tu ? » Si je la cherchais ? Pas du tout, c'était toujours comme ça entre nous, l'une qui crie et l'autre qui s'occupe d'elle. « Tiens je t'ai pris une petite bouteille d'eau et deux petites barres de chocolat, ça te vas ou tu veux d'autres choses avant que l'on partes ? » J'essayais de paraître aimable et de satisfaire tous ses petits désirs afin qu'elle se sente au mieux pour débuter ce voyage qui s'avère très particulier... Non mais on va à Madagascar pour chercher les animaux du film quand même !

Je regarde cette demoiselle qui me sert de petite amie -enfin c'est vite dis- et je me dis que si dans le fond elle ressens un minimum de sentiments pour moi j'ai un maximum de chance.. Elle est grande, belle et parfaite niveaux physique, sa peau halée, son visage, ses yeux, sa bouche, je trouve cette fille absolument parfaite et sublime a souhait. « Tu es sublime, Jah Na. » Je souris et j'entends que le numéro de notre vol viens d'être annoncer je souris encore timidement et me redresse. « Aller allons y notre vole viens d'être annoncé, allons nous enregistrés et montons dans l'avion. » Je prends ma valise ainsi que les siennes et me dirige vers la porte d'embarquement...

C’est clair, ça saute aux yeux : les regards sont braqués sur moi. Ouais, merci, j’ai toujours su que j’étais la première beauté coréenne, et même mondiale ; mais pas besoin de baver sur mon corps et ma chevelure de rêve, parce que quoi qu’il arrive, personne ne sera jamais à ma hauteur… BON, OK. Je sais, j’abuse, mais laissez-moi délirer un peu putain ! C’est mal ou quoi ? Les bras croisés, debout à côté de ma valise, je fixe mes ongles en mode poufiasse. « Bon, tu vas te grouiller un peu ou je dois t’envoyer un carton d’invitation ma cochonne ? » lançais-je à un ton assez élevé pour que tout le monde m’entende – fallait bien que je fasse ma petite crise pour que tout le monde me fixe et me regarde d’un air à dire « non mais, elle se prend pour qui cette fille ? »… EH BEN, figurez-vous que je me prends pour MOI ! Moi, Ô Déesse Blasian du nom de Janna. Et l’oublie pas ce nom, ou tu seras foudroyé par Dame Nature ! « Une truite ? Réessaye pour voir ? Après t’être payé un cerveau, évidemment, parce que perso j’ai jamais entendu une truite gueuler... Toujours aussi tapette mon gars ! » Je le suis, mais toujours avec mon côté capricieux : j’avance lentement, je tourne sur moi-même, j’observe les alentours… Bref, je prends clairement mon temps avant de me poster, debout et tassée sur moi-même, devant les sièges. « Je peux t’emprunter ta veste ? » Et à peine ma question lancée que mes mains s’emparaient déjà dudit vêtement, pour le poser sur le siège qui m’était dédiée. « Merci bien l’ami, tu sais que la perfection que je suis ne pose pas son cul n’importe où ! » Et bim, installée sur sa veste j’étais ; c’est con pour lui.

Je le fixe d’un air hautain alors qu’il me fait part de ses recherches – autrement dit, des barres de chocolat et de l’eau. Il est sérieux, lui ? « J’ai une question : est-ce qu’il y a marqué Givenchy sur la bouteille et Chanel sur les barres de céréales ? Tu te fous de moi j’espère ? … Bon, du coup ça en fait deux, mais t’aurais pu me ramener un beau paquet de bonbons bien gras et un soda, ou même une bouteille de Vodka, histoire que je me brise le ventre avant qu’on jarte du pays. » Un tchip s’extirpa d’entre mes lèvres alors que je m’emparais de son minable butin. Bon, j’avoue, peut-être que j’avais un peu trop de fierté pour lui sortir un Merci, parce que là, quand même, j’avais un peu la dalle hein… Et puisque j’aime tant attirer l’attention – ça fait parler les gens –, je me mis à déchirer le papier et… oh zut, la barre est tombée ! « T’attends quoi là, chéri ? Ramasse-la ! » Les jambes croisées, je le fixe avec un air de Bitch. « Vas m’en chercher une autre, t’es un amour, merci. Et oublie pas mes bonbons ! » m’exclamais-je en le poussant légèrement du banc pour qu’il aille faire lesdits achats… Dommage, voilà que monsieur me disait tout son amour pour moi… Okkkkkk, c’est pas vrai, mais calme-toi bordel ! Il a quand même dit que j’étais sublime, ohlala ! « Je sais, on me le dit toutes les heures. » lançais-je d’un ton froid avant de lui balancer un sourire en coin à la gueule.

Et merde… Le vol vient d’être annoncé. Putain ! Moi qui attendais qu’il aille m’acheter mes bonbons, je me fais arnaquer par ce putain d’aéroport… Ils vont me niquer, j’en suis sûre, pff. « T’es beau comme ça, à embarquer toutes ces valises… Ca te va bien, t’as jamais pensé à en faire ton métier ? » Ok, foutage de gueule, c’était clair et net, mais vous emportez pas hein, il sait très bien que je me fous juste de lui… et IL LE PREND MÊME PAS MAL ! BIM. Un rot glisse entre mes lèvres alors que je me relève pour le suivre jusqu’au guichet d’embarquement. Valises données, tickets déchirés, on peut dès maintenant se bouger au passage sécurisé avec leurs foutus rayons pour checker si t’as pas une arme toussa… Et après ? Plus qu’à attendre que l’avion nous accueille !

Jouer la capricieuse ? Je sais. Agir et réagir comme une vraie salope ? Je sais, aussi. Me comporter comme si j’étais une déesse ? Je le sais d’autant plus. Je crois que personne n’a plus rien à m’apprendre pour être une personne désagréable au possible ; mais pour être aimable, là, par contre, peut-être que j’ai besoin de prendre des cours… Des cours de politesse, aussi. Enfin, perso, je m’en branle, donc ça risque pas trop ; je sais l’être quand c’est nécessaire, mais avec lui, nul besoin de politesse, de délicatesse. Ce qui lui plaît c’est mon côté déesse… et mes fesses. J’apprécie pas mal de gueuler partout et de montrer à quel point j’ai le dessus sur lui – sur les autres aussi, mais avec lui c’est laaaargement plus flagrant ! « Parle-moi d’une autre manière pour voir ? A moins que tu veuilles que je reparte… A toi de voir ! » Du chantage qui marcherait peut-être, ou peut-être pas. Mais qu’est-ce que je m’en fichais… Après tout, je sais très bien que pendant notre semaine, il ne me refusera rien. RIEN. Des petites attentions aux sorties, tout en passant par le lit… J’ai le dessus, c’est comme ça ; et même s’il tente de le nier, le Karma se vengera et lui fera des misères pour avoir tenté de passer outre la vérité ! « Tapette. »

Mes yeux rivés sur lui avec un air supérieur après ma demande de ramassage express de la barre chocolatée qui était étrangement tombée – exprès – de son papier d’emballage, je souris alors qu’il s’abaisse à ma demande. Ah, y a du bon à être en couple avec un mec ! Enfin, je dis ça, je dis rien, évidemment… C’est pas comme si j’étais pas connaisseuse à ce niveau-là. Et puis, je le taquine avec un nouveau moyen cette fois : un bon porteur de valises. « Tu devrais vraiment te faire offrir un nouveau cerveau par une de tes minettes, ça éviterait que tu zappes en quoi je suis professionnelle, hormis les fellations que je t’accorde de temps à autres. » Ouhla, wtf ? Au moins, ma connerie était sortie et mon cerveau serait moins encombré qu’auparavant ! Ca a du bon de se vider, même si parfois, ça a ni queue ni gland. … Attendez un peu ! Il compte vraiment à ce que je porte mes valises ? « Ah, tu veux la jouer comme ça ? Putain, tu vas le regretter sale poufiasse ! » Hors de question que je les porte. HORS DE QUESTION. Et pour remédier à la situation, je tourne sur moi-même et fixe des mecs par-ci par-là, avant d’en attraper un, gentiment. « S’il te plaît ! Est-ce que je peux te demander un service ? Je me suis récemment faite opérée de l’épaule et mes valises sont assez lourdes… Mon copain m’a dit de me débrouiller, mais j’ai déjà essayé de les porter un peu plus tôt et, vraiment, je sens que ça réussit pas trop trop les douleurs restantes… Enfin, si ça te dérange pas ! » lançais-je avec un sourire charmeur au type qui me faisait face, un musclor d’une vingtaine d’années – bref, ma génération. Et, visiblement, ça a marché : le type, en mâle séducteur grand et fort, a choppé mes valises comme une bête et m’a demandé où il devait les amener ; le tour était joué ! Si l’autre idiot pensait que j’y arriverais pas, il se foutait le doigt dans l’œil jusqu’à l’épaule, justement. « Merci beaucoup, t'es trop gentil !! Si je peux faire quelque chose pour te remercier… » Mon numéro ? Ouhla, chaud ! Un peu sans gêne le mec, mais pas de souci, je lui file son gain et… j’espère quand même que j’aurai de ses nouvelles, il m’a l’air pas mal au pieu !

Une fois à la hauteur d’Imtae, je le fixe avec un air provocateur. « Tu pensais VRAIMENT que j’allais pas trouver d’autre moyen pour amener mes valises ? T’as encore des choses à apprendre sur moi à ce que je vois, tu m’étonnes ! » Tickets et entrée dans l’avion ; recherche de la place… Etant installée à côté de lui, je le laisse dans son rôle de mec : trouver les places qu’on nous a attitré pour pouvoir faire le beau en disant « tu vois, je savais que c’était ici. » Je vois la place à deux mètres de nous, mais au lieu de la pointer pour lui dire où elles se le trouvent, j’attends avec un peu d’impatience. « C’est bon, t’as trouvé ? C’est bieeeen, tu veux un susucre peut-être ? Allez, pousse-toi le moche ! » dis-je en le poussant vers la rangée suivante à la nôtre pour déposer mon sac dans la trape du dessus et m’installer au hublot, sagement. « J’espère que tu vas pas en profiter pour me toucher les seins, parce que le voyage risque d’être long, et je sais bien qu’être à côté de moi pendant des heures va t’exciter comme jamais… Je t’en voudrais pas de bander, mais évite de tenter un truc devant les autres ; si jamais, y a les chiottes. » Un sourire coquin se dessina sur mes lèvres alors que je lui lançais un clin d’œil qui voulait tout dire. « Quoique, puisque tu m’as laissée seule avec mes valises… »

Sorry.:

Je crois que notre voyage partira en couille encore plus tôt que je le pensais… S’il sait me faire gémir ? Bon, ok, un point pour lui, mais on va pas lui laisser le dernier mot là-dessus hein ! « Y a une différence entre gémir, jouir et avoir un orgasme, t’as encore des trucs à apprendre je crois… Et puis, qui te dit que je gémis vraiment et que je le fais pas JUSTE pour te faire plaisir, hein ? Parce qu’en attendant, moi, je sais que je suis un bon coup pour toi et que T’ES bien content de m’avoir quand tu trouves personne d’autre ! Tu devrais savoir que j’ai pas de mal à me faire un mec… Et je pourrais même te parier que j’arriverais à me faire quelques mecs de cet avion rien que pendant le voyage. On parie ? » J’avoue, ça partait peut-être un peu loin là, MAIS. Au moins, je lui laisse pas le dernier mot ; et s’il répond, je répondrai encore. Pas bête la bête ! Et puis, ses excuses à deux balles du genre « j’ai déjà baisé hier, ça me suffit », il me les fera pas à moi… « Je rêve ou t’essayes de me faire gober de la merde là ? Comme si t’étais capable de me résister ! Pff. » Un tchip s’extirpa une nouvelle fois aujourd’hui de mes lèvres alors que je tournais la tête, le nez en l’air, en mode bitch pour au final regarder l’aéroport par le hublot. « J’espère que tu vas pas jacasser pendant tout le vol, sinon je te donne du travail pour ta langue ! Et tu vas être servi mon petit, crois-moi… » dis-je en me léchant puis mordillant les lèvres, l’air coquine. Et non, j’en ai rien à foutre de si ceux à côté de nous nous entendent ou nous voient… Pft !

« Pour te répondre trois ans après… Oui, c’est moi qui ai voulu, mais qui a accepté de m’accompagner ? Et à cause de qui je veux y aller ? Avec qui j’étais au moment de regarder le film ? TOI. Alors assume ton erreur ! » Je lâchais un rire taquin avant d’observer les gens autour de moi alors que l’avion se mettait en route pour la piste de décollage… Heureusement pour lui que je suis pas une nana « normale » qui flippe en avion ; à force de faire des aller-retour entre ici et l’Amérique pour voir la famille à NYC, j’ai un peu pris l’habitude des vols. Finalement, je me penchais vers lui sans trop pouvoir puisque ma ceinture m’en empêchait plutôt beaucoup, et déposais un baiser au coin de ses lèvres. « Si jamais on meurt, au moins on sera ensemble ; on aura qu’à essayer de baiser en plein crash ? » lançais-je en glissant ma main de son genou jusqu’au niveau de son entre-jambe le long de sa cuisse, pour au final légèrement pincer la zone. « Ca devrait être pas mal comme dernières secondes à vivre ! J’espère au moins qu’on arrivera à en avoir assez en si peu de temps… » Je lui offrit un clin d’œil et un sourire coquin, sous-entendu qu’il était loin d’être le genre de mec à se lâcher en l’espace de 30 secondes au pieu… Enfin un truc gentil à lui dire, non ?