Hee Mi est ma petite soeur et le membre pilier de ma famille. Celle sans qui la joie de vivre ne serait pas dans notre famille, sans qui le caractère de cochon ne nous unirait pas tant. Elle est bout-en-train, excessive, mais adorable. Elle sait ce qu'elle veut, et en l’occurrence, elle ne voulait pas que son grand frère lui échappe, je le savais. Je m'étais toujours juré de la protéger, c'était mon rôle. De toujours l'écarter  des choses que je jugeais malsaines. Outch, je venais de faire un réel faux pas. Mais, pour la première fois de ma vie, j'étais aussi mal que je jugeais que ça n'était pas ma faute. J'étais un adulte consentant et responsable, j'avais des désirs et des envies. Hier soir, mon désir, mon envie, c'était elle. Cho Seong Hee, la meilleure amie de ma colocataire. Elle était venue à l'improviste, et notre soirée avait fini au lit. Tout aurait pu se dérouler à la perfection de A à Z si, le matin, ce matin, une furie n'avait pas fait irruption sans toquer comme à son habitude. Grillé. Tout ce que j'aurais voulu épargner à ma sœur, notamment mon corps en tenue d'Adam. Par conséquent, il fallait que nous en parlions. C'était normal, c'était humain, mais je savais que ce serait quelque chose qu'elle ne digérerait pas si je ne venais pas l'y aider. Je levai la main, toquant à la porte de la mannequin. Hee Mi ? C'est Seok Jin, tu es là ? Quelle douce soirée.

Ayant glandé toute la journée dans l'appartement, j'ai seulement pris le temps de me déshabiller lorsque je suis rentrée, pour ensuite aller me mettre en pyjama et pioncer une bonne partie de l'après-midi. Ce que j'ai vu ce matin est encore ancré dans mon esprit. Cette vue. Ces deux corps dans un même lit. J'étais choquée et je le suis encore. Je ne m'y attendais vraiment pas. Peut-être était-ce ma faute après tout ? Je n'avais sûrement pas à rentrer chez mon frère si tôt comme s'il s'agissait de mon propre appartement.  Mais pour tout vous avouer, je préfère voir l'ainé de la famille avec un canon qu'avec une moche. Pourvu seulement qu'elle soit gentille et qu'elle ne lui fasse pas de mal. Enfin, encore faut-il que ce ne soit pas qu'un simple coup du soir. C'est finalement en fin de soirée qu'on sonne à la porte. C'est sûrement lui qui vient pour s'expliquer. J'ouvre la porte sans même regarder dans le juda. De toute manière j'ai reconnu sa voix quand il m'a appelé. Je laisse donc Seok Jin entrer chez moi. C'est moins beau que  chez lui mais moi je vis seule. Et je ramène pas souvent de mecs. Je regarde mon frère sans expression. « Si t'es venu me parler de ce qui s'est passé ce matin, je m'en fiche. Si tu t'es éclaté avec elle c'est le principal non ? »  Je dis ça sur un ton sarcastique même si dans le fond je le pense. Bon d'accord je ne m'en fiche pas. Mais...vaut mieux qu'il se soit amusé plutôt que de se faire chier comme un rat mort.

Lorsqu'elle me laisse entrer, je sens cette barrière froide. Est-ce qu'elle a été choquée, ou surprise, tant que cela ? Je me mordis la lèvre et esquissai un sourire dans le but de détendre l'atmosphère. Finalement, je n'avais rien fait de mal. J'étais un homme des plus normaux. C'était elle, qui était en tord, elle qui entrait toujours sans frapper. Elle n'avait qu'à avoir un peu plus de politesse. Nos parents s'étaient pourtant damnés pour bien l'éduquer, non ? Ahah. Ayo.. N'en parle pas comme ça. Oh, n'en parlons même pas, hm ? J'étais venu pour savoir ce qu'elle en pensait, ou plutôt pour me convaincre qu'elle n'allait pas m'en tenir rigueur, mais rien qu'à sa tête, je me résorbai. Mieux valait ne pas aborder le sujet. Pour l'instant du moins -je savais que la question me brûlerait la langue tôt ou tard. Je suppose que j'aurais été furieux dans la situation inverse. Surprendre Hee Mi au lit avec quelqu'un aurait été des plus gênants, et j'aurais sans doute eu peur que l'on me l'arrache. Je me plaignais beaucoup de la façon dont elle me regardait, mais moi-même je ne supportais pas l'idée de la perdre. On a toujours été extrêmement fusionnels. La preuve n'en était pas son égarement et son baiser lors de notre adolescence ? Je m'approchai de ma petite sœur et posai ma main sur sa tête en ébouriffant ses cheveux. Hé.. J'ai soif. Un haussement de sourcils suffisait à la faire comprendre que je m'amusais à la prendre pour un esclave.