☥ NOM COMPLET - bae bo yung. ☥ SURNOM - queen bee, plastic yung, cruella (pour l’extinction des animaux au profit des fourrures), presiduchesse. ☥ ÂGE, DATE ET LIEU DE NAISSANCE - 22 ans ou l’âge idéal ; née le 25/12/1991 – le plus flawless des présents, hm ? – à Miami (Floride). ☥ SITUATION AMOUREUSE - en fake couple avec  joo jin sang, une histoire en caoutchouc qui fait pourtant rêver leur entourage. ☥ ORIENTATION SEXUELLE - hétéro, sans aucun doute. ☥ ETUDES OU METIER - 3e année en lettres. ☥ CLASSE SOCIALE - oh-so-rich – le marché du bien-être de luxe est un business particulièrement rentable et la franchise de Spa & d’Instituts à la tête de laquelle trônent les Jung, plus que réputée, fait d’eux des partenaires en affaires rêvés pour les plus grandes marques de cosmétique et de soins de la peau. ☥ ORIGINES : américano-coréenne, thanks to mum. Elle a d’ailleurs passé une partie de son enfance aux USA. ☥ MOT REPRÉSENTATIF - plaire. ☥ JE SUIS UN -  LA jeopardize, bitch plz. ☥ T'ES QUOI ? personnage prédéfini.

C’est habituellement un tabou, un simple soupçon dont on parle à voix basse, qui pimente les conversations et qui fait grimper l’excitation : « Je rêve ou elle s’est fait gonfler les boobs ? Oh, je veux ce nez il est parfait ! » On dénigre, on critique, on prône le naturel – mais au final on ne peut s’empêcher de scruter, de se questionner, de nourrir ses propres pensées d’une envie inavouée – « Et si j’essayais aussi ? Rien d’énorme, juste de quoi m’embellir les paupières, après tout l’american style est à la mode non… ? » C’est douloureux, comme une petite mort ; ou plutôt une renaissance ? Il y a cette phase terrible durant laquelle on est divisé entre l’impression d’avoir perdu son identité et la sensation, grisante, d’être subtilement plus belle… Et puis ça prend rapidement de l’ampleur (« Damn, ce fessier me fait rêver ! »), jusqu’à devenir une véritable addiction. Plastic girl here, siliconée de la tête aux pieds en passant par la pointe des tétons, poupée grandeur nature tatouée « made in china ». Astuce des stars les plus en vue, rêve des nobodies, arme fatale et avouée des Bae.

La majorité des coréens interrogés sauraient vous parler de ceux que l’on qualifie de « famille plastique » : tous plus superficiels et faux les uns que les autres, habitués à fréquenter assidument les lieux huppés et présents à toutes les réceptions dites immanquables, tant coréennes qu’américaines. C’est un fait largement connu : ils ne jurent que par les apparences, la renommée, les bons contacts et le compte en banque. Sans doute pensez-vous alors automatiquement à des requins trop soucieux de leur succès en affaires pour prendre soin de leur cellule familiale – si oui, vous êtes absolument dans le faux. Oubliez tous les clichés concernant les riches malheureux et leurs enfants délaissés, l’unique drame de la vie de Bo Young – si tant est que l’on puisse employer ce terme – est d’avoir eu tout ce dont elle aurait pu rêver avant même d’en éprouver le besoin ; Yung’s desires will be served, tel est le credo de son existence.

C’est à Miami qu’elle a vu le jour, née avec une cuillère en or dans la bouche et des louboutins taille enfants aux pieds, d’une mère américaine et d’un père coréen. Les bases lui ont alors été inculquées sans attendre : you’re on the top of the world, hottest of the hottest girls. Avec une telle philosophie, elle ne pouvait que réunir à elle seule les principaux clichés de la princesse trop gâtée par la vie, persuadée de tout savoir alors même qu’elle n’a jamais fait face à la moindre réelle difficulté. Son entrée à l’école, comme dans chaque établissement scolaire qu’elle ait fréquenté par la suite, s’est faite sans heurt. Et pour cause : comptez sur son père pour s’imposer en tant que donateur clé afin d’assurer à sa précieuse petite fille un traitement de choix. Son père… l’homme par lequel elle a toujours juré. Puissant, capable de lui offrir les étoiles en un claquement de doigts, toujours prompt à lui ouvrir la voie de façon à ce qu’elle ne rencontre aucun réel obstacle. Quant à sa mère, véritable icone et modèle, Boyung lui voue un respect sans faille. Ils sont la preuve qu’à condition de le mériter, il est possible de gagner le respect de la plastic queen. L’ensemble de sa scolarité se résume à cela : tout faire pour être constamment au sommet de la chaîne alimentaire. Elle n'a jamais été de ceux qui aimaient à être connus comme étant accessibles et généreux, soucieux du bonheur des autres ; non, elle était plutôt la garce qui s’amusait à prouver qu’elle faisait partie de l’élite.


Quitter l’Amérique n’a pas été la meilleure des expériences. Elle qui avait toujours dénigré les nouveaux se retrouvait dans le rôle de la newbie. Elle a enchaîné les caprices à cette époque : en usant d’abord de chantages pour que le projet déménagement soit annulé,  puis en prenant des risques dans le seul but de forcer la main à ses géniteurs. Mais avec tout l’amour du monde, ils lui ont calmement expliqué la nécessité du départ : après avoir implanté leurs instituts à travers l’Amérique, ils s’attaquaient à présent à la Corée, terre natale de son père. Il en a fallu, des heures de débat pour venir à bout de ses craintes et de son caractère d’enfant butée peu habituée à se voir refuser quoi que ce soit ; mais ils sont partis, en fin de compte, et l’appréhension légitime a été terrassée par la promesse de son père de faire en sorte qu’elle ne se sente pas dépaysée. Il y est parvenu. A son arrivée en Corée, en dépit des innombrables différences et de la prédominance de ce qui n’avait jusque-là été que sa deuxième langue, sa chambre était aménagée très exactement comme celle qu’elle venait de laisser – apportant une touche familière à la nouvelle demeure. Par ailleurs, des « amies » attendaient déjà son arrivée avec impatience, et peu importait qu’elles aient eu droit à une rétribution en vêtements et en popularité pour être si fidèles : la place d’une reine est, de toute façon, garantie par sa capacité de fidéliser ceux qui l’entourent en comblant leurs attentes. Et elle n’avait, en outre, jamais réellement eu pour ambition qu’on l’approche par intérêt réel. Puis est venue l’heure de quitter Seoul, de nouveau pour favoriser la croissance du business de ses parents. La nouvelle destination ? Suwon, alors même qu’elle s’apprêtait à commencer le lycée. Ville fade, université peu cotée en perspective – mais aurait-elle vraiment pu s’en plaindre ? Les cours n’avaient jamais été sa priorité et elle ne pouvait prétendre pouvoir être acceptée dans une fac de la réputation de Harvard ou BCU.

Et puis… Suwon a eu ses bons côtés. Boyung y a, par exemple, découvert ce dont elle avait cru ne pas avoir besoin jusqu’alors, une solitude dont elle n’avait pas réellement eu conscience : de réelles amitiés plutôt que de simples suiveuses. Oh, elle n’a pas changé pour autant ; elle reste la petite fille à son papa, prompte à embellir la vérité, à écraser ceux qui la dérangent – telle que cette gourde de Miura Kunimi – et à lécher les pompes des plus puissants pour obtenir ce qu’elle veut. La princesse superficielle qu’on reconnait à ses ongles – ou griffes ? – rose pute et à son porte clef en forme de diamant. L’argent, les coups bas et les faux semblants lui ont garanti une place chez les Jeopardize, dont la philosophie s’accorde si parfaitement à la sienne qu’elle est parvenue à décrocher la place de présidente.

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