Ma mère m'a toujours dit qu'une personne âgée de vingt ans qui ne sait pas se repérer sur Suwon n'a qu'à crever. Ma mère est née en Italie, a grandi en Italie et puis au moment de choisir avec mon père alors que je n'avais que sept ans à peine, ils ont choisi Suwon sans se soucier de mon confort. Elle s'est très vite adapté à Suwon, contrairement à moi. Maintenant c'est peut être pire vu le temps qui est passé. Je crois que je devrais avoir un peu honte mais je met ça sur le compte de ma maladresse. Je suis vraiment maladroite sérieusement. Je ne sais pas de qui je tiens ça, mais je préfère me dire qu'avec le temps ça s'estompera -même si on sait tous que c'est faux tout ça. Je dois avoir honte au fond de moi, quelque part.


Mais parlons plutôt de ma maladresse vous voulez ? Aujourd'hui j'ai atteint un niveau de désespoir assez important à cause d'elle. Tomber dans les escaliers comme ça... Pour une fois ce n'était même pas de ma faute. J'ai essayé de faire parti de la décoration et quelqu'un a s'y faire il faut croire. J'ai eu tellement mal que je me suis mise à dérouler mon tapis d'insultes en italien et une de mes amie m'a aidé à aller à l'infirmerie. Ça va aller Ha Na, ça va aller elle me disait alors que j'étais sur le point de me mettre à pleurer. Mais la fierté vous savez... Non honnêtement, pendant quelques secondes j'ai oublié ma fierté, mais ces quelques secondes là, elle ne m'a même pas remarqué -et j'en remercie le Tout puissant d'ailleurs.


Bref, tout ceci explique cela ; ma présence sur ce lit d'infirmerie alors que mon amie est obligée de me quitter pour aller en cours. Je pose ma main au niveau de mon genou et je suis persuadée que je vais avoir de méchant bleus demain. J'ai la lèvre légèrement fendue et l'infirmière n'est pas là, toujours pas. Alors, peut être que si je pleure un peu ça ira, il n'y a personne et ça me fait vraiment mal et sans m'en rendre compte, quelques larmes coulent le long de mes joues. Assez surprise de constater leur présence ici sans ma permission, je m met à parler toute seule et dit dans un murmure ;


Ha Na - Hé, qu'est-ce que vous fabriquez ici, saletés... En les balayant du revers de la main.


Aussitôt ces paroles prononcées, elles disparaissent. Je suis sûre que les commères du coin parlent déjà de l'italienne maladroite que je suis, mais je préfère ne pas y penser. Sérieusement, je ne suis pas maso hm.

Décidément, je me surprenais moi-même. Je passais beaucoup de temps à l'université ces temps-ci, beaucoup plus que je ne l'imaginais. Mais j'essayais en ce moment de calmer mes hardeurs, bien sûr j'avais des besoins mais autant dire que je restreignais mes lieux de rencontres. Les divers filles n'ayant plus aucun mal à trouver mon adresse pour venir me jeter leur venin à la figure. C'est donc sur les marches du campus que je me baladais, à la recherche d'un passe-temps ou d'une quelconque activité pour me faire passer le temps. Histoire d'avoir quelque chose à faire avant ce soir ou comme à mon habitude je m'apprêtais à fêter à ne plus pouvoir m'en réveiller. Et l'attente ne fût pas longue car bientôt je distinguais une silhouette menue aux loin que je reconnaîtrais entre milles.

Je courrais alors vers elle l'ayant tout de même aperçut de très loin, je n'avais jamais eu de problèmes visuels de toute façon et je possédais une très bonne vue. J'étais donc en bas des longs escalier principaux du premier bâtiment, et je l'attendais en bas lui faisant de grand signes, sachant pertinemment qu'elle n'allait certainement pas me voir.

«Ha Na- »

La pauvre venait de se viander totalement devant des milliers d'étudiants en tombant dans les escaliers. J'en rie maintenant mais sur le coup, j'avais la nette impression que mon cœur se trouvait en apesanteur à cette instant précis et qu'on avait joué aux montagnes russes avec. Après un long moment d'attente, étant presque sous le choc avec la chute qu'Ha Na venait de faire. Je m'étais ensuite précipité vers elle mais elle avait été bien vite escorté à l'infirmerie par des étudiants plus rapides.

L'inquiétude gagnant peu à peu mon visage, je montais les marches quatre par quatre, courant jusqu'à l'infirmerie. Une fois devant la porte je posais mes mains sur mes poumons cherchant à ralentir les battements de mon coeur, ne voulant pas paraître trop essoufflé devant elle. Un homme et sa fierté... La nicotine emplissant mes poumons n'arrangeait rien et je n'osais pas imaginer leur état si je me trouvais ainsi après quelques minutes de course. Prenant une grande inspiration n'ayant entendu aucun bruits à l'intérieur, j'ouvrais à demi la porte. Regardant d'une œillade à quel point Ha Na avait été amoché. Elle pleurait, silencieusement profitant certainement de l'absence du personnel car la connaissant elle n'était pas du genre à montrer ses faiblesses. Cette image d'elle ne me faisait guère plaisir et tentant de lui remonter le moral -en agissant comme l'emmerdeur que j'étais.- J'ouvrais la porte à la volée, entrant dans la pièce comme si je gouvernais le monde.

«Comment tu t'es viandée ma pauvre ! T'aurais dût voir ça, c'était épique ! C'est dommage que tu n'ais pas pût te voir toi-même, j'avais mal au ventre tellement j'en avais assez de rire. »

Réduisant la distance entre nous, je m'asseyais sur le lit de l'infirmerie lui imposant ma présence et lui "tâter" tout le corps pour vérifier où elle avait mal précisément. Prenant un mâlin plaisir à lui arracher des "Aïe" significatifs.

«Qu'est-ce que j'vais faire de toi ? Pourtant ça fait un moment que t'es là, tu devrais savoir te repérer. Ou bien peut être que c'est ton cerveau, tu sais si t'as oublié j'peux te remontrer comment on marche, c'est pas difficile, un pied devant l'autre, j'crois qu'on apprend ça quand on est nourrisson. Peut être que chez vous, c'est différent en fait... Ou peut être que c'est les yeux ? T'as besoin de lunettes ma petite Ha Na ? » fis-je en lui pinçant les joues.

J’étais assis sur ma chaise dans une des salles de cours. Pas de très bonne humeur si vous voulez tout savoir. J’étais entrain de ronchonner dans mon coin, ressassant ma rencontre avec ma sœur la veille. Et sans doute la dernière d’ailleurs. Elle m’avait envoyé bouler comme jamais, ne voulant plus me revoir. J’étais peiné de sa réaction et ne savais que faire. sans doute, allais-je suivre sa demander. Quoi qu’il en était, je n’étais pas d’humeur à m’amuser, préférant rester seul. Mes amis vous diront que je devais être tombé sur la tête. Moi ? rester seul ? Ne pas chercher à draguer une belle fille qui passait dans le couloir ou à ne pas penser à quand faire la fête ? Cela devait être la fin du monde.

Les cours allaient bientôt recommencer, le prof entrait déjà dans la pièce. Une étudiante s’excusa de son retard avant de s’assoir à ma gauche. Je la connaissais bien. C’était une amie d’Ha Na. Quelque chose avait l’air de l’inquiéter. En temps normal, je lui aurais demandé ce qui la tracassait, mais je n’en avais vraiment pas envie. Cependant, elle le fit sans que je dus lui demander. Elle se retourna vers moi avant de m’annoncer, en chuchotant, que Ha Na était tombée dans les escaliers et qu’elle avait dû l’amener à l’infirmerie. Elle n’avait pas du me le dire deux fois. En moins de deux, j’étais déjà debout, me dirigeant vers la sortie. J’entendis vaguement le professeur m’interpeler me disant que je ne pouvais pas quitter un cours commencé ainsi. Je ne lui avais porté aucune intention. J’étais entré comme dans un état second. Mon Ha Na s’était blessé ? La connaissant, je savais qu’elle était de nature maladroite, mais tomber dans les escaliers de l’université, elle avait fait fort. A grandes enjambées, je dévalais les escaliers qui menaient à l’infirmerie. Sans me soucier de l’état dans lequel j’étais essoufflé et un rien transpirant, j’ouvris la porte à la volée.

« HaNa, qu’est-ce qu… »

Je m’arrêtais net sur le pas de la porte en voyant un jeune homme aux côtés de la jeune femme que je venais voir.

« Désolé, je voulais pas dérangé. »

Pensant que je venais d’interrompre quelque chose entre ces deux-là, je refermais la porte avant de m’adosser à celle-ci, reprenant mon souffle. Comprenez-moi. Je surprends un garçon que je ne connaissais pas assis à côté de la bleue. Et aux dernières nouvelles, l’infirmier n’avait pas changé, ni n’avait fait de chirurgie esthétique aussi flagrante. Ca valait bien la peine que j’accoure ici à toute vitesse… Je réfléchis un moment. Je voulais tout de même savoir comment allait mon amie. Je m’estimais assez proche d’elle pour ne pas à avoir honte de lui demander des nouvelles. Doucement, je rouvris la porte.

« Excusez-moi… je peux entrer ? »

Restons poli. Je ne savais pas à qui j’avais à faire, alors autant jouer sur la réserve pour le moment. J’aviserai par la suite. Sans trop attendre une réponse, j’entrais, m’approchant lentement des deux jeunes. Je ne regardais que la demoiselle, scrutant une réaction et essayer de deviner à distance si elle allait bien, par un simple croisement de regard par exemple. Je ne sus le dire, par contre, elle avait dû pleurer, car ses yeux étaient rouges et brillants. Immédiatement, mon visage s’adoucit et j’arborais un sourire rassurant.

« Hana, Est-ce que ca va ? »

La voix de 'Jun me fait doucement sursauter et malgré mes espérances, il a tout vu. Je crois que ma vie est finie en quelques sortes, il va me le rappeler dès qu'il le pourra -regardez, il commence déjà. Je détourne le regard et marmonne un ;


Ha Na - Tant mieux si tu as mal, babo...


Mais comme ma honte n'a pas encore atteint le score maximum, il se rapproche de moi. Au départ ça va, puis je me met à plisser doucement les yeux en tentant d'étouffer des plaintes. Mais ensuite je passe à un autre stade qu'on pourrait appeler ... ;


Ha Na - A-aah, ça fait mal idiot ! Mon coude cogne doucement au niveau de ses côtes mais c'est enfaite pire pour moi.


Je me rend compte au bout d'un moment que je m suis coupé au niveau du genou droit et qu'une couleur rouge se répand sur la matière. Mah, ce n'est pas comme si je saignais beaucoup hm, mais plus j'en ai conscience et plus j'ai l'impression que la douleur est un peu plus forte. Je lève la tête vers lui lorsqu'il se met à pincer mes joues et cogne volontairement mon front au niveau de sa mâchoire ;


Ha Na - Yah, mon cerveau et mes yeux fonctionnent très bien hn et les italiens aussi par la même occasion. Je marque une pause sans pour autant m'arrêter de cogner, mais doucement cette fois-ci Alors arrête de sortir des "corderies" de ta bouche, hm je m'arrête finalement puis ajoute d'un ton plus calme en posant ma tête sur son épaule J'ai juste glissé... L'erreur est humaine monsieur perfectionniste


Un soupir quitte mes lèvres alors que la porte s'ouvre. Il s'agit de Min Ho. Je me redresse doucement mais à peine le temps d'ouvrir la bouche qu'il est déjà parti. Mon regard croise celui de Tae Jun un court instant et puis je patiente alors le temps qu'il revienne peut être ? Ce qui ne tarde pas.


Ha Na - Oh oppa, entre entre Alors qu'il se rapproche, j'attrape ses poignets avant de lui répondre ironiquement tout en hochant la tête Je suis au meilleur de ma forme là Un faible sourire se dessine sur mes lèvres puis s'estompe légèrement alors que je les regarde tous les deux. Je laisse ses poignets tranquille avant d'ajouter Oh j'oubliais, Tae Jun, Kang Min Ho ; Min Ho, Kwon Tae Jun... Dis dis oppa, tu n'es pas censé avoir cours là ?


Quand j'y pense, j'avais vaguement parlé à Tae Jun de Min Ho par SMS.

En voyant que par mes bêtises les blessures d'Ha Na commençait à s'ouvrir, je regrettais instantanément ma nature d'idiot de service. Je ne pouvais m'empêcher d'aller lui chercher des noises même quand elle était en convalescence, et pour le coup je m'exaspérais un peu. Et cette infirmière qui ne montrait pas le bout de son nez... A quoi servait-elle, très sérieusement, jamais là quand on a besoin d'elle. Bien que j'avoue avoir prétexté plus d'une fois un mal de bide pour pouvoir la reluquer tranquillement. Mais là n'est pas la question.

Supposant qu'elle avait enfin trouvé son chemin jusqu'à son lieu de travail, j'assumais que la personne qui venait d'ouvrir la porte à la volée aussitôt et la refermer se trouvait être son remplaçant. Mais celui-ci supposait nous avoir dérangé, donc je m'étais trompé. Je ne l'avais jamais vu aux alentours tiens, en même temps avec le temps que je passe ici, c'est un peu normal que je ne me souvienne pas de la tête de mes gentils camarades. Enfin, il entrait tout de même dans la pièce après qu'Ha Na l'ait invité à entrer. Oh elle semblait le connaître. Je fronçais un sourcil m'interrogeant sur le personnage, ne sachant pas réellement qui il était et Ha Na m'ayant toujours présenté ses amis, sa tête à lui ne me revenait pas. Puis Ha Na venait tout juste d'attraper ses poignets dans ses mains, mon regard s'échoua sur le geste qui me parût un peu trop amical. Qui c'est lui ?

«Kang Min Ho... Non, ton nom me revient pas désolé. Qui c'est Ha Na ? » fis-je en me tournant vers elle.

Mais ne lui laissant pas répondre, agissant comme si j'avais été éclairé par une lumière divine qui m'avait fait me souvenir de la tête du type. J'imitais un eurêka, alors que je lui tendais la main me présentant officiellement à ce gus.

« Ah si ! Autant pour moi. Le gus que tu voulais jeter c'est ça ? Je m'appelle Kwon Tae Jun, j'suis le meilleur ami d'Ha Na enchanté. »

Suite à quoi, je rapatriais les mains d'Ha Na de mon côté. Non je n'étais pas possessif, loin de là, c'est juste que le gus se trouvait sortir avec mon amie et je me devais de le passer au scanner avant de pouvoir le laisser l'approcher.

«Sinon qu'est-ce que tu étudies ? T'es fidèle au moins ? »  

Je le laissais un peu respirer, ne lui faisant pas passer un interrogatoire tout de suite puis m'attardant ensuite sur les blessures d'Ha Na, je passais en revue à quel point elle était en mauvaise état. Mon regard bifurqua sur son genou droit qui à travers son pantalon semblait être imbibé de sang. Je poussais un juron avant de fouiller dans les tiroirs de l'infirmière à la recherche d'une compresse et d'un désinfectant.

«Tu t'es vraiment pas loupée... Comment on peut être aussi idiote sérieux... »  

Je souris à Hana quand elle essaya de faire de l’humour sur son état. « Je vois ça. » Elle me lâcha le poignet aussi vite qu’elle me les avait pris. Son regard vers l’autre jeune homme ne m’avait pas échappé. Qui était-il pour causer une gêne chez la demoiselle ? Je n’en savais rien. Il ne me semblait pas qu’elle m’avait déjà parlé de lui auparavant. Pourtant, il ne devait pas la laisser indifférente pour provoquer ce type de réaction chez elle.

Je ne sus où donner de la tête quand les deux jeunes parlèrent en même temps. Cependant, je préférais répondre à Hana en premier. Je me passais une main dans les cheveux, ne sachant pas comment lui avouer que j’étais parti du cours dès que j’avais appris qu’elle était à l’infirmerie.

« Disons que je risque de me prendre une punition pour avoir quitté le cours et d’avoir ignoré le prof qui m’interpelait ? »

Je ris bêtement. Ce que je disais était ridicule. On était à l’université, les profs n’en avaient rien à foutre que l’on vienne ou non en cours. Mais, de cette façon, je lui fis comprendre que j’étais parti, car je m’inquiétais pour elle. Elle me connaissait assez pour comprendre ce que je voulais dire. Tout en disant cela, j’observais le jeune homme ramener les mains de Hana vers lui, possessif. Je souris de plus belle, je commençais à comprendre ce qui se passait, quoi que ce fût encore un peu flou. Je reportais mon attention sur lui d’ailleurs. Écoutant ce qu’il disait. Moi non plus, sa tête ne me revenait pas. Je levais un sourcil mi amusé, mi interrogateur vers Hana en répétant :

« Le gus que tu voulais jeter c'est ça ? Qu’est-ce que ça veut dire jeune fille ? »

Je rigolais déjà à moitié, mais me retenais de rire. Il était vrai que HaNa et moi étions sorti un petit temps ensemble. Ça avait débuté avec une soirée arrosé et un réveil dans un lit commun. Un peu de curiosité, et un couple était né. Un mois plus tard, on s’était séparé dans un commun accord autour d’une tasse de thé. Pourtant, on était resté proche comme un vrai couple le serait. Ça nous était presque normal d’être ainsi l’un envers l’autre. Kwon Tae Jun ? Ce nom ne me disait rien du tout, par contre son meilleur ami, si. Je souriais de toutes mes dents, lui tendant déjà une main.

« ah oui, l’idiot dont elle ne cesse de se plaindre ? Enchanté. Kang Min Ho, un ex d’Ha Na. » Je jetais un coup d’œil vers Hana, lui faisant un clin d’œil et disant avec sous-entendu. « Quoi que … »

Je me retins de rire quand je passais un interrogatoire de police. Je répondis simplement sur la plaisanterie. « J’étudie le commerce. Et fidèle, ca dépend avec qui … » Nouveau coup d’œil à la demoiselle. Je m’apprêtais à aller lui chercher un pansement, ayant lorgné sur son genou en sang. Mais le jeune homme me devança. Je haussai les épaules, prenant la place qu’il occupait il y a quelques secondes encore aux côtés d’Hana. Je lui pris les poignets, examinant ses bras pour voir si il n’y avait pas d’autres égratiures avant de voir son coude éraflé.

« Tae machin, prend d’autres pansements, la patiente à d’autres blessures. » Je provoquais ouvertement le meilleur ami de mon amie, en le cherchant. Puis, me radoucit en regardant Hana. « Tu avais encore l’esprit ailleurs pour tomber dans les escaliers ? Tu devrais faire attention, tu aurais pu te faire bien plus mal en tombant des les escaliers. » Je passais ma main sur sa joue pour ponctuer ma phrase, lui faisant un bisou d’esquimau. Moi ? En rajouter ? Nooooooon ….

Je secoue doucement la tête quand Min Ho m'explique qu'il est parti en plein cours.


Ha Na - Moh oppa je commence sur un ton de reproche Ne refais plus jamais ça hn... Tu vas avoir des ennuis à cause de moi

Je ne suis pas du genre à sécher les cours, j'y vais jusqu'à la mort, même avec une terrible gueule de bois, même avec une jambe en mois, j'y vais. Mes parents pensent que je fais des études en médecine alors que je suis en Arts, alors j'ai plutôt intérêt à bien me débrouiller. Car quand ils sauront... Je préfère ne pas y penser, vraiment. Je regarde Tae Jun quand il dit qu'il ne son prénom ne lui dit rien. Je lui avait parlé du fait que notre relation était quelque peu compliquée et que je préférait en rester au statut d'amis. Mais il faut croire qu'il a vraiment une mauvaise mémoire pour ce genre de choses hn.


Ha Na - C'est...-


Même pas le temps d'aller plus loin qu'il me coupe la parole. Ash... Cet enfant est vraiment- Comment il a pu dire un truc pareil hn ? Je me mord la lèvre inférieure tout en posant mon regard sur un point imaginaire. J'affiche un sourire quelque peu gêné quand Min Ho répète la phrase


Ha Na - Ah c'est-... Il aime parfois exagérer les choses je dis en serrant ses mains assez discrètement pour lui envoyer un signal similaire à "arrête toi tant que tu es vivant".


Je réprime un rire face à la réponse de Min Ho et détourne le regard histoire de fuir celui de Tae Jun. Suite à sa phrase qu'il laisse en suspens, je ris légèrement ;


Ha Na - Yah oppa, tu ne devrais pas dire des choses comme ça si tu tiens à la vie je dis en tapotant l'épaule de Tae Jun tout en riant Il ne va pas te lâcher jusqu'à la fin de tes jours sinon. Je hoche doucement la tête tout en ajoutant pour le taquiner Aigo, j'ai des frissons, il voulait même que je lui donne le nom de ton chien Je marque une pause de quelques secondes avant de dire à Tae Jun en tapotant son épaule Ne t'en fais pas, je suis célibataire, célibataire, tu peux dormir tranquille.


Quand on aborde le sujet de la fidélité, je jette un regard faussement interrogateur à Min Ho avant de lui dire ;


Ha Na - Aish.. J'ai toujours su qu'il y avait quelque chose entre toi et la fille du café à côté de chez moi


Je suis Tae Jun du regard quelques secondes quand il se lève et lorsque Min Ho prend sa place, je lui adresse un faible sourire. Sourire qui s'estompe légèrement aux paroles de Tae Jun. Je pince doucement mes lèvres avant de lui répondre ;


Ha Na - Yah, combien de fois je vais devoir t'expliquer que j'ai glissé, j'ai glissé... Je dis sur un ton de reproche avant d'ajouter en désignant le tiroir de l'index Le désinfectant est dans ce tiroir là je repose mon attention sur Min Ho et rit légèrement tout en lui demandant Parce qu'on peut faire pire que ça ? Je passe mon bras sous le sien et rajoute Ne t'en fais pas, ça fait moins mal que ça en a l'air hm.


Conneries, j'essaie juste de faire bonne figure parce que... Parce que j'ai toujours été comme ça enfaite. Je retire mon bras pour relever la manche de mon pantalon doucement ; la blessure est plus large que ce que j'avais imaginé, mais pas trop profonde. Je me mord légèrement la lèvre inférieure avant de murmurer ;


Ha Na - Ouais, il n'y a vraiment pas de quoi s'inquiéter sérieusement...

Riant à la remarque du gus que je ne connaissais pas, je prenais d'autres pansements avant de les jeter sur Ha Na, sans pour autant la brutaliser. Il ne me connaissait pas et ne savais donc pas que je pouvais faire semblant d'être l'homme le plus patient du monde alors que je bouillonnais à l'intérieur, ce n'était pas encore le cas. Puis il changeait totalement de ton lorsqu'il s'adressait à Ha Na, prenant sa voix la plus mielleuse pour sermonner la gentille petite Ha Na. Je pouffais de rire à sa remarque avant de lever les mains l'air de dire "excuse-moi, tu peux continuer." Puis pour toujours pousser la guimauve un peu plus loin il passait ses mains sur les joues d'Ha Na passant son nez sur celui de ma meilleure amie. Je me raclais la gorge lui certifiant qu'il n'était pas seul ici et jusqu'aux dernières nouvelles, ils n'était plus ensemble alors pourquoi continuer de jouer les guimauves. Peut-être qu'il voulait la reconquérir, en tout cas si c'était le cas, il n'allait pas en sortir indemne, je n'allais certainement pas le permettre. Pour couronner le tout Ha Na s'y met aussi en passant l'un de ses bras dans celui du gus.

« Démerde toi avec ça. »  

Je lui jetais le désinfectant que je venais de trouver dans un tiroir et mon regard bifurqua sur leur bras entrelacés. Elle retire ensuite son bras pour relever la manche de son pantalon. Voyant sa plaie, je soupire faisant lever mes yeux au ciel et m'armant de compresses je prend le désinfectant pour désinfecter sa plaie. Me mettant à côté du lit je me tourne vers le dit Min Ho pour lui certifier que j'aimerais bien qu'il bouge.

« J'ai absolument pas envie de te prendre la place mais c'est difficile de soigner une fille à 20 mètres de distance, tu sais ? »  

Je prenais alors sa place et passer la compresse sur sa jambe désinfectant la plaie et soufflant pour atténuer la douleur et les sensations de picotements. J'étais concentré sur ma tâche et levais parfois la tête pour voir si je ne faisais pas mal à Ha Na. J'imagine que de nous voir aussi proche, le Min Ho devait voir rouge, un sourire satisfait passait mes lèvres alors que je profitais de ma proximité avec Ha Na pour en rajouter une couche moi aussi. J'avais fini de désinfecter sa blessure et posant l'attirail sur la table adjacente au lit de l'infirmerie, je passais ma main dans ses cheveux la regardant dans les yeux évitant tout de même le discours mielleux.

« T'es vraiment idiote... »

J'en avais des frissons rien que de mimer cela, j'enlevais alors rapidement ma main et me tournant cette fois vers Min Ho, je le remerciais - ou pas - pour son aide et lui certifier qu'il pouvait retourner en cours.

« Bon le premier de la classe, c'est vrai que tu es très utile ici néanmoins je pense que tu vas manquer à ton prof. Je vais pas maltraiter Ha Na, tu peux partir l'esprit tranquille. »

Et je lui assignais un sourire insolent.

Je ris quand elle me dit que je pourrais avoir des ennuis à cause d’elle. Si je devais en avoir se serait tout sauf à cause d’elle. Je la rassurais que je ne craignais rien. Je n’étais pas du genre à sécher. Je suivais les cours sans plus. Je n’étais pas passionné par ce que je faisais, mais je le faisais pour mes parents, parce que j’étais leur héritier et que je ne devais pas passer pour un con non plus. J’allais être à la tête d’une grosse entreprise un jour, il fallait bien que j’en assume les conséquences. Je voyais bien que Hana voulait que j’arrête mes taquineries, mais je n’en avais aucunement l’intention. Ce n’était pas moi qui avais commencé après tout. Et je comptais bien voir jusqu’où je pouvais aller pour faire sortir le monsieur de ses gongs. Célibataire ? Oui, hana l’était, mais je comptais bien faire croire le contraire. « Ce n’est pas bien de mentir honey. » Dis-je en lui faisant un clin d’œil. J’avais pris un air sérieux alors que je riais intérieurement. Hana et moi c’était bel et bien finit. Bien que parfois, vu de l’extérieur, cela pouvait porter à confusion. Nous étions restés très tactile malgré notre simple amitié, parfois trop fusionnelle ? « Dommage, j’ai pas de chien. Pour la peine, j’en adopterais bien un. » Dis-je tout en riant, cette fois. Puis je pris un air faussement gêné, détournant les yeux. « Aish, comment tu as fait pour le deviner ? J’étais sur de l’avoir joué discret. » Je la pris brièvement dans mes bras quand elle passa son bras sous le mien, puis la laissais partir pour qu’elle relève le bas de son pantalon. A sa remarque, je lui fis une pichenette sur le front. « Ne dit pas de bêtises ! Déjà une égratignure sur toi et c’est la fin du monde ! »

Amusé, je regardais ensuite le prénommé Tae Jun ayant une pique de jalousie en lançant le désinfectant sur hana. Ce que j’avais pensé au départ commençait à se confirmait petit à petit. Ce cher jeune homme tenait à mon amie, certes, mais plus que pour un simple ami. Il n’en ferait pas autant, ni ne serait jaloux pour si peu autrement. Je voulais voir jusqu’où ma théorie se tenait. Avait-il des sentiments pour elle. Si c’était le cas, je ne tarderais pas à le savoir. Je lui laissant ma place sans discuter, faisant le tour de lit tout en les observant. Je voulais le taquiner, mais je voulais qu’Hana aille bien aussi. Je m’assis derrière Hana, sans bouger, juste en les scrutant. Je crus que j’allais m’étouffer de rire quand je le vis minauder en passant la main dans les cheveux de sa meilleure amie. Il voulait me montrer qu’il était proche d’elle par ce geste ? Qu’il le soit, m’importait peu temps qu’il s’occupait bien de Hana, mais cela prouvait encore une fois, que ma proximité avec elle ne le laissait pas indiffèrent, vu qu’il se sentait obligé de le montrer lui aussi. L’image d’un combat de coq s’imposa à moi. Je ris tout seul dans mon coin à cette pensée, me disant que je devais passer pour un demeuré à cet instant. Je profitais d’être dans le dos de Hana, endroit où Tae Jun ne pouvait me voir, pour faire de micro chatouilles à la demoiselle. Je partais avec deux doigts et les faisaient remonter le long de sa colonne vertébrale. Un geste que je faisais souvent quand l’on était ensemble et qui persistait même au-delà de notre rupture.

Je souris à Tae Jun avec un clin d’œil. « Je suis loin d’être le premier de classe, mais merci du compliment. » Puis, je pris Hana par les épaules pour la faire pencher en arrière de façon à ce qu’elle arrive sur mes genoux et qu’elle puisse me voir. Quand nos regards se croisèrent, je pris une mine faussement triste. « C’est vrai ca ? Tu n’as pas besoin de moi ? Alors que j’ai quitté un cours exprès pour venir te voir … si j’y retourne maintenant, c’est sûr ! Je vais me faire passer un savon. » Je savais qu’en disant cela, je ferais culpabiliser Hana et qu’elle hésiterait avant de me laisser partir. Je la lâchais et haussais les épaules. « Très bien. » Je me levais et me dirigeais à pas lents vers la porte, mais je m’arrêtais une dernière fois pour lancer à Tae Jun « Occupes-toi bien d’elle, sinon t’auras à faire à moi. » Piètre menace. S’il me connaissait, il me rirait au nez. Moi ? Savoir me battre ? La belle affaire. J’aimais le faire croire, mais en pratique c’était une autre histoire. Je m’aurais fait une rétamer en deux secondes. Me voila devant la porte. Je m’apprêtais à l’ouvrir, mais attendis encore quelques secondes. J’espérais sincèrement que Hana allait me retenir, car sinon je passerais vraiment pour un con.

Ah, pourquoi je me justifie hein ? Pourquoi pourquoi pourquoi ? Que je sache, je n'ai de compte à rendre à personne et encore à cet idiot de fumeur de clopes juste à côté. Il m'énerve, tout le temps à m'inquiéter. Je joue bien la carte de l'indifférence mais à long terme c'est difficile. Je passe nerveusement la main dans mes cheveux puis un faible sourire se dessine sur mes lèvres quand il parle d'adopter un chien pour Tae Jun. Je secoue doucement la tête puis passe une main sur mon visage, comme pour réprimer un autre sourire. Mais Tae Jun fait le travail à ma place en me balançant la bouteille de désinfectant. Vous voyez ? Que de délicatesse ce type... J'ai aussi droit un peu plus tard à une pichenette de la part de Min Ho, comme s'ils s'étaient passés le mot à la seconde. Un soupir quitte mes lèvres et avant même que je n'ai le temps de répliquer, Tae Jun s'occupe de mes blessure. Je suis tentée de l'appeler "monsieur contradiction" mais l'envie me passe assez vite. Pour une raison qui m'échappe, cette situation est quand même assez gênante, alors je ne préfère pas parler. Je suis douée pour rendre les situations plus gênante qu'elles ne le sont déjà vous savez ? Mais dans un domaine comme celui-ci, il n'y a pas de quoi se vanter, vraiment.


Je ne sais pas vraiment pendant combien de temps j'ai un bug mais je sais à quel moment précis ça arrive. Je sais qu'en temps normal, j'aurais répliqué mais là, c'est arrivé sans prévenir et ma réaction a quelque peu tardé... Et est quelque peu devenue décevante ;


Ha Na - C-comme si tu n'étais jamais tombé de ta vie... je dis avant de dire d'une voix un peu plus certaine Ash, change de disque ! Tout le monde le sait que je suis maladroite !


Voila de quoi je voulais parler en terme de situation embarrassante. Hm... Les propriétés de mon silence ? Eviter de m'afficher ou d'afficher les gens. Là à priori, il est question de moi. Je m’apprête à corriger mon erreur quand Tae Jun parle avant moi. Omo omo omo, qu'est-ce qu'il se passe ? Tout va trop vite ici. Tae Jun, Min Ho, Min Ho, Tae Jun. Bon, si vous ne l'avez pas encore comprit, c'est l'amour fou entre les deux gus ! ... Non sérieusement, je vais mourir ici, je le sens. Min Ho me fait culpabiliser, au point où je n'arrive meme pas à en parler... Je passe à nouveau ma main dans mes cheveux


Ha Na - M-mais, y a pas moyen qu'il t'accepte après que tu sois sorti comme ça... Tu peux rester hn.


Je dis en évitant le regard sans doute assassin de Tae Jun tout en attrapant doucement son poignet pour l'inciter à s'asseoir à côté de moi.


Ha Na - Yah... je dis d'un ton calme avant de poser mes pouces au niveau des commissures de ses lèvres Souris un peu, tu veux ? C'est pas comme si j'étais morte hn... Mais on dirait que tu vas me tuer si tu continue à me regarder comme ça je dis dans un léger rire en écartant mes mains. Bon, on devrait peut être sortir d'ici non ? C'est pas que j'aime pas les infirmeries... Mais j'aime pas les infirmerie Je dis dans un souffle.


Je m'appuie légèrement sur le lit mais comprend assez vite que je ne pourrai pas marcher sans avoir un peu mal. Alors j'opte pour le plan B.


Ha Na - [b]Vous pouvez partir devant moi tous les deux, je vous rattraperai dans deux minutes


Essaie d'y croire Ha Na...