vendredi, 18h30” Récemment j'avais croisé Mika dans les couloirs de la fac. Je lui avais adressé un sourire, elle me 'la rendu. Mais le sien paraissait trop fatigué, et ses yeux n'émanait pas une grande joie de vivre. J'avoue avoir été surprise, moi qui suis habillée à une femme plutôt pétillante. De mon côté j'encaissais plutôt bien les évènements passés, et ça me rassurait que personne ne vienne m'emmerder avec des questions à la con. Fallait juste faire comme si de rien n'était. Souffler un coup et paraître la plus sereine possible. Après tout c'était pas mon genre d'étaler ma foutue vie, ça allait pas commencer maintenant.
Ca fait longtemps que j'ai pas vu Mika. Je me souviens de notre première rencontre, qui fut plutôt charnelle... C'est le genre de femme d'une douceur sans pareil, dont la voix vous force à rester avec elle. Je me souviens même plus de quoi on discutait, mais tout ce qu'on savait c'est qu'on voulait discuter encore. Puis on s'est revu, et une amitié est née. On a construit des choses petit à petit et maintenant s'est installé une sorte de proximité. D'habitude c'est pas le genre de personnes que je fréquente forcément. Disons que c'est une exception. Elle me change les idées et j'essaye de lui changer les siennes si nécessaires.
Il y a deux jours j'ai reçu un sms de sa part qui disait justement qu'elle ne se sentait pas très en forme en ce moment. Ah bien, quelle coïncidence. On était deux sur le même bateau. Je voulais l'inviter chez moi, mais je me lassais de plus en plus de tout ce qui m'entourait. Ca me faisait chier de toujours être aux mêmes endroits h24 : maison, fraté, fac, cafés, etc. Pourtant y en avait des choses à faire dans cette ville, mais j'étais pas assez deter pour me bouger le cul et aller découvrir ces autres choses. J'ai décidé de ne pas répondre à son message. Au lieu de ça, j'ai fais encore mieux : une petite surprise.
C'est maintenant vendredi soir et j'ai bouclé mes bagages que j'ai foutu directement dans le coffre de ma voiture. Maintenant j'étais en bas de chez Mika et j'attendais plus qu'elle. Fallait bien que je me décide à faire quelque chose. Alors j'ai décidé qu'on allait prendre soin de nous pendant 48 heures, jusqu'à dimanche soir. Quitte à sortir du placard de l'ennui, autant le faire bien. J'attrape mon téléphone et l'appelle directement. Une fois que j'entends sa petite voix j'annonce la couleur. « Je suis en bas de chez toi. T'as quinze minutes pour faire ta valise je nous emmène prendre un bol, d'air frais. » Je raccroche ensuite avec un léger sourire au lèvre, prenant une gorgée de mon café, lunettes de soleil sur le nez.
Ma vie prend un tournant qui ne me plaît pas. Je suis quelqu'un d'enjoué, je trouve toujours une façon de positiver et pourtant, je suis plus triste et déprimée que jamais. J'ai l'impression d'avoir seize ans à nouveau, enfermée entre les murs du groupe, incapable de vivre la vie que je désire. Sauf que cette fois, j'ai moi-même érigé les murs qui m'emprisonne, je suis responsable de mes actes, responsable de mes choix et responsable de mon malheur. Je fais tout ce qui est en mon possible pour me changer les idées, je me rends au bar que Kan vient d'ouvrir avec Tao Jun plusieurs fois par semaine, je rencontre quelques hommes mais désormais, je m'arrête à discuter avec eux. Je n'ai plus envie de rien. Mon addition semble s'être envolée. J'ai envie de sexe, plus que jamais, à chaque instant mais lorsque l'occasion se présente, je refuse, je m'enfuie. Je pense à bien trop de choses, aux risques auxquels je ne pensais jamais avant. Les étudiants qui passent les portes de l'infirmerie sont désormais bien triste en repartant. J'ai changé et je ne m'en suis même pas rendu compte. La tristesse et les regrets me sont tombés dessus sans que je ne les vois arriver.
Affalé sur le canapé, regardant une quelconque émission de TV en buvant mon thé, je m'attendais à tout sauf à recevoir un appel de Jin Sil, appel auquel je décroche immédiatement. J'aime cette femme, elle est gentille, posée et on se comprends elle et moi. Après notre première rencontre je ne pensais pas la revoir mais au fond, je suis bien contente qu'une amitié soit née entre elle et moi parce que mine de rien, mes amies féminines peuvent se compter sur le doigt d'une main.“Oui?” J'ai à peine le temps de parler avant qu'elle ne m'annonce la couleur et raccroche sans me laisser répondre. Quinze minutes pour faire une valise? Elle est folle, aucune autre option. Combien de temps part-on? Où va-t-on? Je devrais savoir tout cela pour être capable de faire ma valise correctement mais elle m'a eut en parlant de bol d'air frais. Je termine ma tasse d'une traite, parce qu'il ne faut pas gâcher, et cours dans ma chambre pour préparer mes affaires. Quelques robes, des sous-vêtements, un short, un jean, un jogging, gilet, pull et trois paires de talons plus une de basketts. Je cours à la salle de bain, ramassant dans ma trousse à ma maquillage tout ce dont je pourrais avoir besoin. Dieu, c'est impossible. “Tasyr vient m'aider à fermer ma valise !” Je me bat avec la fermeture éclair et lui se contente de me regarder. Si c'est ce qu'il appelle de l'aide... J'ai par contre le droit à un interrogatoire auquel je ne peux que vaguement répondre. Je lui donne les instructions pour la maison, embrasse furtivement ses lèvres puis m'éclipse, sautant dans la première paire d'escarpins disponible dans l'entrée. Dieu merci, j'étais prête à sortir faire les courses et suis donc maquillée, vêtue d'un large haut blanc et d'un short noir. Je ferme la porte, et l'ouvre à peine une seconde après pour prendre mon sac à main, la refermant aussi sec.
En passant devant sa porte, je toque chez Kan qui ouvre rapidement, heureusement pour moi. “Jin Sil m'emmène quelque part, je sais pas combien de temps, il faut que tu t'occupes des fleurs, et de Tasyr, s'il-te-plaît. Merci, t'es un amour!” Je pose les clefs dans sa main et embrasse sa joue avant de reprendre ma route, il n'a pas eut le temps de dire un mot, le pauvre. Essoufflée, j'arrive enfin devant Jin Sil et sa voiture. “J'ai faillit me fouler la cheville quatorze fois et j'ai déjà mal à l'épaule. J'ai traumatisé Kan et Tasyr sur le chemin alors ne me refait plus jamais ce coup-là mais emmènes-moi loin d'ici.” Je lâche ma valise et la prend dans mes bras, restant contre elle un bref instant avant d'embrasser sa joue et récupérer mon bagage. “Tu m'emmènes où?” Je suis curieuse maintenant et je souris, ce qui en soit déjà un bon début.
Spoiler:
La mise en page est pas belle et si y'a des fautes je suis désolée, je me rattraperais et je mettrais en page quand les petits seront couchés éè