< tenue + A croire que la lycéenne avait une aversion pour son établissement. Celle ci était sans arrêt fourrée dans celui des plus grands, des plus libres, des plus cools : les étudiants universitaires. Serait-ce pour regarder les beaux garçons passer ? Sûrement. D'habitude oui. Mais aujourd'hui c'était pour un renseignement, un vrai, pas l'adresse de Jie ou le restaurant préféré de Daeho. Dur à croire ? Je vous rappel que Mo est très préoccupée par ses études même si ça ne se remarque pas au premier coup d'oeil. Déjà sûre de ce qu'elle veut, ce la va même jusqu'à sa futur frate. Une futur péteuse, comme ils disent. Ce mot n'est pour la plupart des gens pas mélioratif, mais elle sen fout, ce mot lui convient puisque dans tous les cas c'est ce qu'elle est. Et Mo, elle n'a jamais renié ce qu'elle était. Etant un brin narcissique, elle en a toujours été fière. Je parle bien sûr du fait qu'elle soit surdouée, hein, parce qu'à contrario elle n'est pas très fière de ses origines de dictateurs, c'est pas le must de l'intégration de se faire accuser à chaque fois que quelqu'un se fait tabasser par une bande de cons devant le lycée.

Aujourd'hui elle était donc là pour se renseigner sur les fraternités, les cursus, et tout ce dont elle avait besoin de savoir pour l'année qui allait suivre celle ci. Elle avançait lentement vers les panneaux d'informations qui se trouvaient près des bureaux. Ces trucs étaient tellement remplis qu'elle ne savait même pas par quoi commencer. La nord-coréenne tenta de commencer par un papier au hasard, peut être qu'il allait la ramener vers un autre papier. Mais rien, aucunes de ces putains de feuilles n'avaient de liens entre elles, elle comprenait que dalle. Et quand elle ne comprend pas, elle se frustre et ça lui donne envie de chialer. Avant de se mettre à inonder le couloir, une silhouette plutôt rassurante passa tout près d'elle. Sans se poser de questions, elle l'attrapa par le poignet et lui sorti un vague aidez moi s'il vous plaiiiiiit. Une vraie gamine. C'était une jeune fille, à tous les coups étudiante. Elle a la classe, se dit la jeune fille. Elle était plutôt belle aussi. Après s'être rendue compte de ça, et après avoir vécu des situations plutôt similaires aux lycée, elle s'attendait à se faire rembarrer méchamment. Parce que c'est comme ça non ? Les belles filles sont des pestes qui n’apprécient pas trop les surdoués. On lui a toujours dit qu'on ne pouvait pas être beau/belle et intelligente. aidez moi par pitié, je ne comprends rien à ces feuilles de papiers. elles sont démoniaques, j'en suis sûre.

Je venais de quitter le bureau du club d'athlétisme pour fournir les dernières informations. En effet, se déroulait dans deux semaines un tournoi. Comme d'habitude, l'événement n'avait pas lieu à Suwon. Il faut dire que ce n'était pas la meilleure université pour tenir de ce genre de festivités. Ainsi, on devait faire le déplacement jusqu'à Séoul. Cela n'était pas très loin comparé au dernier, qui s'était passé au Japon. Bref, je devais donner toute une série de papiers pour le bon déroulement du tournoi. Les frais n'étaient pas très élevés, mais de toute manière, rien n'était trop cher pour ma personne. Il faut dire que j'avais pas mal d'argent sur mon compte en banque. En y repensant, j'étais censée intégrer les jeopardize lors de ma première année. Je remplissais tous les critères. Cependant, le vice-président avait quelques problèmes avec ma personne, et avec le temps, cela ne s'arrangeait pas du tout. Au moins, j'avais trouvé une vraie petite famille chez les petalous. Certains osaient dire qu'on était des ringards et des personnes qui ne pensaient qu'à leurs études. Ce n'est pas faux mais ce n'est pas entièrement vrai non plus. Chacun a ses raisons d'être ici et avoir un surplus d'ambition semblait être une véritable plaie pour les autres. Mais que faire ? Je me voyais déjà dans quelques années les diriger, enfin certains.. Il faut dire que les jeopardize, c'était plus compliqué puisque c'était souvent des fils à papa. A tous les coups, les trois-quart allaient reprendre l'entreprise de leur père. Personnellement, par le biais des études, j'allais viser haut et essayer de fuir le destin de mon père, ministre des affaires étrangères. En gros, je  voulais y arriver toute seule, même si je ne pourrais pas défaire de mon nom complètement.

Bref, je quittais la pièce, soulagée d'en avoir fini avec ces tâches administratives, loin d'être aussi intéressantes que mes cours d'histoire. « Une bonne chose de faite. » murmurai-je. Je parlais toute seule alors que j'entrepris de retourner chez moi ou de faire un tour en ville, qui sait. J'avais réglé tous mes problèmes à la faculté, et puis mes cours étaient terminés. L'emploi du temps de l'université, un vrai bijou. Cependant, je fus interrompue dans ma marche. En effet, quelqu'un venait de m'attraper par le poignet. Instinctivement, je me retournais pour identifier cette personne. Et sa petite bouille m'était totalement inconnue. Je pinçais légèrement mes lèvres, affichant un air d'incompréhension sur mon visage. Qu'est ce qui lui arrive ? Je la regardais, intriguée tandis qu'elle m'expliquait son problème. Je dessinais un sourire compatissant sur mes lèvres. Une lycéenne sûrement. « Oh, ne t'inquiète pas, on est tous passé par là. » J'avais l'impression d'être une ancienne en disant ses mots. Je m'approchais d'elle pour fouiller dans les papiers. « Tu veux savoir quoi exactement ? Tu veux t'inscrire pour l'année prochaine ou tu cherches des informations pour les clubs ? » Chaque chose en son temps... Si je pouvais aider mon prochain, je le ferai. Et puis, si j'arrive mon coup, elle pourra toujours rejoindre les petalous, l'an prochain ?

Encore une fois, elle était persuadée qu'elle allait se faire cracher dessus. Instinctivement, lorsque que la personne qu'elle avait prise en otage se retourna un peu trop violemment pour la lycéenne, elle ferma les yeux très fort pendant quelques secondes. Pendant ces quelques secondes le nombre de scénarios qui passa fût impressionnant. Et si elle vient de se prendre une mauvaise note, ça se trouve elle est de mauvaise humeur, elle va passer ses nerfs sur moi. Ou peut être qu'elle a décidé que ce n'était pas son jour, elle a peut être ses règles ! se disait-elle. On pourrait croire à une enfant battue, mais que neni. Juste une gamine qui s'est souvent mettre à terre à cause de ses différences. Alors vous m'étonnez qu'au bout d'un moment elle devienne un peu méfiante (voir trop). C'était un peu une double personnalité qu'elle avait, car dans sa classe, même si les gens se foutaient de sa gueule, aucun n'osaient s'approcher d'elle. Il y a même cette grande gigue à qui personne ne cherche des noises, normalement, mais elle, et bin elle lui donne des coups de pieds aux culs et le menait presque à la baguette. Bon, c'est une petite hyperbole. Revenons à cette rencontre.

L'étudiante lui adressa quelques mots, sur un ton qui se voulait doux et rassurant. Mo fût quelque peu surprise et elle lâcha ce qu'elle avait kidnappé quelques minutes plus tôt. En l'écoutant, la lycéenne se plaignit intérieurement. Si elle avait été plus riche, elle ne serait pas dans ce trou à rat qu'est l'Inshinae school. Les apparences sont trop trompeuses ici et à chaque fois que l'on adresse la parole à quelqu'un, on joue à la roulette russe. T'as de la chance et tu gagne beaucoup, mais si tu perds, tu ne t'en sors pas vivant. je suis à la recherche de ... un peu de tout, je crois bien. le bureau des inscriptions et les informations sur les fraternités. je crois que j'aimerais rejoindre les petalous. mais je n'en suis plus vraiment sûre maintenant ... Ouais, les petalous. En tant que spectatrice régulière en ce lieu qu'est l'université, Mohyang avait eu bien des occasions d'épier les fraternités et les petalous avait l'air d'une famille. Elle savait que sa place était là de toute façon, mais recemment, elle s'était remise en cause. Peut être les tsebe, en fait. Oui, les tsebe, ces fêtards qu'elle hait tout autant que ces putain de chats qui nous envahissent. Mais elle en avait marre de passer pour la tâche et une partie d'elle, plutôt superficielle, voulait rentrer dans le moule. Rien que de penser à ça, ça lui donnait envie de chialer. Encore. Très, voir trop sensible, la lycéenne. Souvent, les soeurs avec qui elle vivait à l'orphelinat se demandaient secrètement entre elle si elle allait survivre dans le monde des adultes. Laissez moi vous dire que non. Elle se fera sûrement croquer dès le premier jour. En plus de ça je suis venue trop tard. Procrastination. J'ai quelque chose à faire après ... Et cette moue d'une gamine de 6 ans qu'elle avait, qui donnait l'impression que le ciel lui tombait sur la tête.

Je n'étais pas du genre à aider tous mes camarades à l'université. Mais, cette fois-ci, j'y trouvais une certaine envie. Il faut dire que j'étais contente de m'être débarrassée de la paperasse et puis, donner des renseignements, ce n'était pas bien long. Ainsi, je n'allais pas me montrer méchante, car déjà, ce n'était pas mon genre. En plus, elle semblait être encore au lycée et je n'allais pas la torturer directement. Puis, elle était toute fraîche et je pourrais la convaincre plus facilement.. Je pouvais toujours l'influencer et lui suggérer de rejoindre les péteux en tout bien, tout honneur. Ce n'était pas de la manipulation. Ce mot était bien trop fort. C'était juste un moyen de l'aider. Je n'allais pas la laisser rejoindre les tsebe, il y a un moment où il faut arrêter les conneries. Néanmoins, je ne comptais pas l'aider pour cette raison, du moins pas totalement. En effet, j'aimais faire de nouvelles rencontres, et mon côté sociable l'emportait toujours dans ce genre de circonstances. Finalement, c'était loin d'être une corvée.

Je lui demandais donc ce qu'elle voulait avant de me lancer dans un monologue explicatif. J'écoutais finalement la demoiselle qui m'avoua qu'elle cherchait le bureau des inscriptions et surtout des informations sur les fraternités. Alors pour le coup, j'allais avoir du mal à rester neutre pour la dernière option. J'affichais un léger sourire, me motivant pour prendre les choses en mains. Elle semblait être perdue, et bon, je devais l'aider à retrouver le chemin. Néanmoins, avant de lui montrer le lieu où se tenait les inscriptions, je devais m'assurer qu'elle ait rempli correctement les formulaires en main. « Bon, attends. Tu as bien complété tes formulaires ? Tu sais, l'administration de cette faculté est pas vraiment docile. » Ou comment rassurer une nouvelle. De toute façon, c'était bien connu. Moins ils en faisaient, mieux ils se tenaient. Mais, cette faculté était pire que les autres. Il suffit simplement de voir son historique. Je pinçais mes lèvres tout en posant mon regard sur elle. « Ah ouais ? Et pourquoi tu hésites ? » demandai-je curieuse. Je voulais connaître la réputation des petalous au lycée. Si on n'était déjà boycotté là-bas, on n'avait peu de chance d'avoir de nouvelles recrues. Décidément, j'avais une petite chance aujourd'hui. Je secouais la tête, affichant ensuite un air d'incompréhension. Comment ça, elle était arrivée trop tard ? « Tu es arrivée trop tard pour quoi ? » Je fronçais légèrement les sourcils. « Occupons nous de ton inscription et après je te rajoute tout ce qu'il faut savoir. »

Oui ! Je crois que je les ais sur moi. dit-elle en cherchant activement dans son sac à dos. Un peu stressée par la situation, elle prit un peu de temps avant de trouver ce qu'elle cherchait. Elle passa sa main dans ses cheveux qui tombaient devant et soufflait d'agacement. C'était tout le temps comme ça. Quand il faut trouver quelque chose en 'urgence', cette chose est à tout les coups cachée tout au fond du sac. On pouvait même entendre son dossier d'inscription crier du fin fond de son sac 'sale noob !'. Après un une guerre épuisante contre son trieur qui avait laissé échapper des feuilles et sa trousse ouverte, elle trouva enfin ce foutu dossier. Mo l'empoigna avec ses deux mains en relevant la tête, un sourire satisfait sur le visage. Il y a tout. Je crois. dit elle en feuilletant les fiches coincée dans une pochette. Je pense que c'est bon. Mais je m'y prend un peu tard, non ? De toute façon c'est pas comme si cette université était très convoitée ... Cette dernière phrase, je vais avouer qu'elle l'avait dite dans sa barbe inexistante. Oui elle s'y prenait tard, mais il restait sûrement une bonne centaine de places, à coup sûr. Elle commença à bouger, tourner dans un sens, puis dans l'autre, regardant tout autour d'elle. Il y avait trop de bureaux ici, elle ne savait pas lequel était pour quoi. Ca je suis censée le donner où ? Il va pas falloir que je glisse sous une porte, quand même ? elle était du genre sarcastique, et aimait bien critiquer tout ce qui n'allait pas. Pour des raisons personnelles, je doute que ça intéresse qui que ce soit. Mais j'hésite avec les tsebe. C'est bizarre, c'est sûrement les deux clans opposés. en adressant ces mots, elle pose son poing devant sa bouche pour étouffer un rire très léger, voir un simple sourire. Mais elle était curieuse elle aussi. Tu es dans quelle fraternité, toi ? Qui sait, ça pourrait m'aider à choisir. Qui sait. Elle était peut être assez sympa pour lui faire découvrir sa frate. Peut être même, si elle avait de la chance, qu'elle allait l'emmener dans la résidence de la fraternité à laquelle elle appartient. Mohyang espérait que ce soit l'une de celles auxquelles elle pensait. Elle quitta les bureaux des yeux pour regarder son ainée et lui répondre franchement, qu'après, elle devait aller à un concert qui se déroulait en ville. Mais qu'elle était venue trop tard ici, qu'elle allait sûrement raté son entrée vip. Elle avait pris beaucoup de temps pour trouver cet argent et avait usé beaucoup d’énergie. Hors de question qu'elle rate cette entrée vip !

Elle me déclara qu'elle avait le dossier d'inscription. C'était préférable de tout vérifier afin d'éviter de se faire jeter par l'administration. Ce n'était pas très intéressant de faire plusieurs aller-retour pour des papiers. Cette faculté n'était pas du tout réputé et travailler ici s'avérait être une vraie corvée. Je me demandais comment j'avais atterri ici, mais bon. Je n'avais pas envie de partir de Suwon. Certes,  j'aurais préféré aller ailleurs pour étudier plus confortablement. Mon diplôme aurait eu plus de valeur, d'estime pour les futurs employeurs. De toute manière, j'allais réussir à me débrouiller sans pour autant utiliser mon nom de famille. Je glissais ma main dans mes cheveux, mettant quelques mèches derrière l'oreille pour regarder ce qu'elle faisait. Comme toute femme, elle galérait à retrouver le moindre papier. Il faut dire qu'on était connu pour mettre des choses inutiles dans notre sac à main. Je n'étais pas d'accord avec ces gens-là. Une pause make-up était nécessaire quand notre visage n'était plus assez frais. Traitez moi de superficiel si vous voulez, mais je n'en comprenais pas la raison. J'aimais plaire aux hommes et je voulais me satisfaire en me regardant le miroir. Alors certes, je pouvais très bien me passer de maquillage, mais il ne faut pas se mentir. Le naturel, il y a des jours où c'est l'enfer. Surtout pour une fille comme moi, qui passait soit son temps à étudier, soit à sortir. Du coup, je m'en traînais des cernes, mais j'avais une secret pour avoir une allure toujours rafraîchissante. « Je peux jeter un œil ? Ça t'évitera de perdre du temps. » Je regardais en haut de la feuille, voulant retenir son nom : Gil Mo Hyang. Cela me disait rien, pour l'instant. J'esquissais un sourire. « Ouais, t'inquiète pas, ils te prendront forcément. Mais, je me demande si le contraire ne serait pas plus préférable, enfin pour toi. » Elle pouvait toujours tester une inscription dans une autre université. Si on la refusait à cause du délai, je n'en croirais pas mes yeux. Franchement, rejeter une personne alors que son université vaut rien, ça serait le pompon sur la Garonne. Je n'allais pas lui mentir. Je n'allais pas vendre les mérites d'une université, qui pour moi, avait un niveau trop faible. Après, je ne connaissais pas son niveau d'excellence, donc je ne devrais pas m'avancer. Peut-être que s'inscrire à l'université, peu importe son statut, était une véritable chance. Je mordillais ma lèvre inférieure. J'avais peur d'avoir fait une gaffe, mais elle avait dit elle-même.

Je lui fis signe de me suivre afin de lui montrer l'endroit où filer son dossier, qui semblait être complet. « Oh, quand même. » Il ne faut pas exagérer. Il y avait du personnel et le glisser sous une porte.. Non, voyons... Puis, on discuta des fraternités et j'avais manqué de m'étouffer lorsqu'elle avoua hésiter entre les petalous et les tsebe. Non mais franchement.. C'était blessant. C'était passé du coq à l'âne, à ce stade là ! Je regardais la jeune homme, n'arrivant pas à retenir une rire jaune. Je ne connaissais pas grand monde chez les verts, car je n'avais pas du tout envie de connaître des gens comme eux. A vrai dire, je traînais seulement avec Sun Joo et Se Ra. Et d'ailleurs, je n'avais jamais compris ce qu'elles foutaient là-bas, mais passons. « Oui, vraiment bizarre en fait. Tu m'aurais dit les bluing, ça passerait encore. Aish, les tsebe ne sont pas vraiment appréciés. Tu sais, certains sont marrants mais bon, si tu veux finir à l'hôpital chaque soir, c'est ton problème. » Bon ok, je faisais un preuve de mauvaise foi. Mais, cela correspondait à certaines personnes. Il faut penser études un peu. Alors certes, elle n'avait pas besoin de se forcer à bosser tous les jours, mais certains tsebe, c'était 10 redoublements. Je pointais du doigt la porte pour les inscriptions. « Je te laisse deviner. » Je lui fis un clin d'oeil. Je voulais bien savoir dans quelle fraternité elle allait me mettre. J'étais joueuse, et j'allais peut-être finir vexée mais bon. « C'est ici. Si tu as le temps, on se fait le tour du campus après. »

Elle laissa son ainée examiner son dossier. Ca la gênait un peu. Sur les dossiers d'inscriptions il y avait toujours marqué où on était née et où est-ce qu'on résidait. Et généralement, les orphelinats, se nommaient par "orphelinat" suivi du nom de la ville, si il y en avait plusieurs dans une ville, ils trouvaient un moyen de mettre un autre mot pour les différencier. Dans ce cas ci, il y avait marqué "orphelinat de Suwon" juste en dessous de "lieu de naissance : Daecheon, Corée du Nord". Rien de plus embarrassant pour la nordiste. J'aurais aimé éviter de me retrouver ici. Mais je ne peux pas. dit-elle dans un sourire légèrement déçu. En s'adressant ainsi à l'étudiante, elle posa son doigt sur le lieu de résidence, lui expliquant ainsi qu'elle était dans un orphelinat et qu'elle n'avait pas les moyens d'aller ailleurs. Bien sûr qu'elle aurait aimé aller dans une grande école à Seoul, une école où les professeurs ont une carrière impressionnante d'informaticien ou de génie des mathématiques, à la Einstein. Ici elle ne savait peut être pas comment ça se passait, mais si c'était le même système que le lycée, c'était mal partie. Mohyang était la première à sécher les cours pour venir à l'université, et son niveau n'a jamais baissé. Mais ça, c'est parce que son cerveau était plus performant que la plupart des gens. Ouais, elle aimait s'en venter.

Après ça, l'étudiante l'emmena directement là elle était censée déposer son dossier et une discussion sur les fraternités pris place. Les Tsebe, je dirais que c'est plus comme j'aimerais être. Dans le sens où j'aimerais me fondre dans la masse quelque fois. Mais les petalous c'est une sorte de résumé de ce que je suis. Alors j'hésite. Est ce que je dois suivre ce que je suis et évoluer dans ce sens ou alors tenter de devenir quelqu'un de complètement différent ? Mon but n'est pas vraiment de me défoncer tous les jours. J'y serais un peu comme une sorte de ninja, ou espion. Mais à ce stade là, autant aller là où je me sentirais à l'aise non ? elle souffla. Ne sachant plus quoi faire, et sincèrement, un peu déboussolée. Quand sa sauveuse lui demanda alors de deviner sa fraté, Mo sourit. Etant donné la façon dont tu parles des Tsebe, j'élimine cette option. Tu n'es pas lycéenne et trop sympathique pour une Jeopardize. Tu as tout comparé par rapport aux Petalous, donc je peux éliminer les Bluing aussi. Petalous. Elle finit de parler sur un petite sourire satisfait. C'était facile et pas drôle de trouver tout du premier coup mais quand même, elle était sûre d'elle. Cependant elle aurait pu facilement se tromper avec les Jeopardize. Elle avait cet espèce de charisme qui disait qu'elle aimait les choses luxueuses, ou ce genre de "trucs" par du tout communs à la Gil.

Faire le tour du campus ? .. ça me va. c'est grand ici ? je me demande si c'est comme dans les films avec plein de salles de clubs avec des gens bizarres à l'intérieur. Des clubs fantômes ou quoi ... Les fraternités sont à l’intérieur de l'établissement ou c'est à part ? Mon dieu faites là taire. On ne pouvait plus l'arrêter elle était sur-excitée. Elle avait déjà fait le tour de l'université cent fois mais seulement en surface. Là, l'étudiante allait sûrement lui montrer des endroits qu'elle n'avait jamais vu auparavant. A propos eonni, comment tu t'appelles ? Bim, la phrase qui pouvait lui donner l'air d'avoir quatre ans d'age mental venait d'être lâchée.

Je scrutais du regard son dossier d'inscription, m'attardant sur son nom afin de le mémoriser. Après tout, si elle comptait rejoindre les petalous, ou même si elle avait besoin de quelque chose, je saurais au moins à qui je parlais. Néanmoins, je ne comptais pas faire ma curieuse quant au reste. Sauf que certaines informations retenaient involontairement mon attention. Corée du Nord ? Orphelinat ? Qui elle était réellement ? Je fis semblant de rien, car je ne devais pas me mêler de sa vie privée et puis, j'étais là pour l'aider et non pas pour lui poser certaines questions indiscrètes. Je ne pouvais pas dire qu'elle avait de la chance. Certes, elle avait pu quitter la Corée du Nord, mais elle avait finalement atterri dans un orphelinat. C'était une joie très contrôlée. Étudiante en histoire, la politique était une des notions abordées. Et puis, mon père était ministre des affaires étrangères. Ces histoires, j'avais tendance à les connaître par cœur, sans le vouloir au tout début. Je lui fis un sourire timide, ne voulant pas faire de réelles remarques. Je n'avais pas mon mot à dire et elle devait déjà être suffisamment embarrassée. J'aurais dû attendre un peu avant de prendre la fiche d'informations dans les mains. De toute manière, je ne comptais pas le répéter. Cela me servirait strictement à rien. Puis,malheureusement, ce n'était pas rare de croiser des orphelins dans ce monde. « Pardon. » La seule chose que je me permettais de dire. C'est vrai, elle n'avait pas les moyens d'ailleurs contrairement à moi. Personnellement, j'étais bien à Suwon et puis, c'était soit ça, soit une université où tous les enfants des amis de mon père étudiaient. Je prenais un risque en étant ici mais je sortais du lot comme une bonne petalous.

On se situait désormais devant le bureau. J'écoutais les propos de ma nouvelle connaissance à propos des fraternités, et je comprenais où elle voulait en venir. Il faut dire qu'au départ, je voulais intégrer les jeopardize et puis, vu que l'amour me portait les responsables des intégrations ou non, on m'avait vite jeté dehors. Ce n'était rien d'important et je commençais même à adorer leur choix. Je me sentais beaucoup mieux chez les petalous et puis quand je voyais les membres des jeopardize, j'avais juste envie de partir en courant. Bien sûr, il y avait quelques exceptions. On ne pouvait pas cataloguer tout le monde. Les Tsebe n'étaient pas tous des ivrognes, mais se réfugier là-bas en se tournant les pouces, ce n'était pas génial pour se faire des potes. Comme partout ailleurs. « Se fondre dans la masse, je vois... Mais je ne suis pas sûr que tu sois vraiment heureuse là-bas. Surtout, si tu ne peux pas montrer ta vraie personnalité en toute tranquillité. » C'était bien plus agréable d'être aimé pour ce qu'on était, ou même détesté. Se cacher derrière une carapace, jouer tout le temps un jeu, c'était épuisant. Mais, elle avait drôlement maligne. Elle allait faire le bon choix. Je fis une légère grimace avant de lâcher un rire.  « C'était vraiment trop facile. » Puis, je lui proposais de faire le tour du campus, après son détour au bureau des inscriptions. J'émis un nouveau rire face à l'enthousiasme de la jeune demoiselle. « Ahaha, franchement, il y a de tout. Les fraternités sont à part. Dépêche-toi, sinon on ne va pas avoir le temps de tout faire. » lâchai-je. Je n'allais pas lui montrer les amphis ou ces conneries là. Du moins, j'allais m'occuper de lui montrer le principal, tout ce qu'il y avait à savoir dans l'université. Puis, je souriais légèrement lorsqu'elle me demanda mon nom. Elle était si mignonne. J'aurai peut-être dû me présenter plutôt. « Lee Su Ah. »

L'étudiante s'excusa. Mohyang ne voyait pas pourquoi. Elle ne supportait pas ce genre d'excuses inutiles. Ce n'était pas de sa faute si elle était en orphelinat, à moins que sa mère l'une de celles de Mo, ce qui l'étonnerait beaucoup. Ce n'était bien sûr pas contre la petalous, mais pour la nord coréenne, les excuses ne devaient pas être gâchées inutilement. Elle même ne s'excusait jamais. On la traitait souvent d'insolente, d'irrespectueuse, mais elle n'en avait que faire. Généralement on garde le respect parce que nos parents nous l'ont appris et on ne veut leur faire perdre la face, en quelque sorte. Pas qu'elle ne connaissait pas le respect, comme tout le monde elle le connaissait, mais elle n'avait à rendre de compte à personne, pour le coup. Si elle était vulgaire, personne ne serait insulté, seulement elle, et elle n'en avait rien à foutre, c'était le cas de le dire. Vous pouvez l'insulter, la menacer pendant une demi heure, elle ne bronchera pas.

Tu as sûrement raison. C'est toujours plus agréable de pouvoir enfin agir comme on veut sans être lynchée par ceux qui nous entoure, je suppose. Elle lui adressa un grand sourire qui ne lui permettait pas de voir quoi que ce soit. C'était décidé, elle allait définitivement intégrer les petalous. C'était les personnes qu'elle aimait le plus observer lorsqu'elle squattait les couloirs de l'université. La plupart l'amusait, d'autres étaient plus sombres, et d'autres faisaient penser à des personnages de dramas. A vu d’œil, la seule qu'elle ne pouvait pas s'encadrer c'était la Yue, mais il y avait bien une histoire derrière ça. L'étudiante invita Mohyang à se dépêcher sinon elles n'auraient pas le temps de tout voir. Je te suis. Je suis désolée je ne connais pas grand chose, donc je ne sais pas vraiment ce que je veux voir ... je te fais confiance, fais ce qu'il te semble être le plus important, Lee Suah eonni. Lee Su Ah, c'était plutôt commun comme nom ici, c'est sûr que c'était plus passe-partout que Gil Mo Hyang. On sentait que ce n'était pas tout à fait républicain tout ça. Mais peu importe, ça lui allait bien. Chaque prénoms s'incrustent en quelque sorte, en la personne qui le porte et lorsqu'on l'entend, on se dit que finalement, on ne verrait pas cette personne avec un autre prénom. C'était comme ça que la lycéenne voyait les choses. Alors que Suah se déplaçait, Mohyang ne s'en était pas rendu compte et se mit à trottiner vers son aînée avant de lui agripper le bras par simple réflexe. En se rendant compte de ce qu'elle venait de faire, elle lâcha très vite prise et se racla la gorge gênée. Et sinon, tu étudie quoi ? Je suis curieuse de voir quelle est ta spécialité ... Tu dois sûrement en connaitre un bon rayon, sur celle ci. En tant que petalous. Dit elle tout en marchant vers l'endroit où Suah avait décidé de l'emmener. Sur le chemin elle reconnut quelques têtes, petalous, jeopardize, tsebe, bluing. Elle croisa aussi de bonnes connaissances comme des inconnus. Etrangement, Suah lui avait donné envie de deviner les fratries de tout le monde.

J'observais la demoiselle avec attention. Je répondis par un sourire. C'est vrai qu'elle se sentirait plus à l'aise avec des gens qui pourraient la comprendre. Elle n'était pas obligée de leur ressembler. Après tout, il était difficile de s'entendre uniquement avec des personnes qui avaient les mêmes intérêts. Les petalous avaient un seul vrai point en commun: leurs notes. Ils se donnaient à fond pour avoir un bel avenir, mais aucun de nous parcourait le même chemin. Nos ambitions étaient différentes et on n'avait pas vraiment la même façon d'approche vis-à-vis des études. Personnellement, j'arrivais à tout faire en même temps. Je profitais de mes années étudiantes tout en abandonnant certaines fêtes pour pouvoir réviser tranquillement. C'était le cas partout et je connaissais des tsebe très studieuses, mais cela restait assez différent. C'était le fondement même des fraternités. Chez les petalous, c'était sûrement plus calme mais on n'était pas obligé de rester enfermer dans nos bâtiments. Loin de là... Mais parfois, il vaudrait mieux vu les énergumènes qu'on pouvait croiser. Ou pas. En tout cas, j'espérais l'avoir convaincue. Je ne savais pas si elle avait des connaissances ici ou ailleurs. « Ne t'inquiète pas. Tu connais des personnes qui étudient ici ? » demandai-je un peu curieuse d'en savoir plus sur la demoiselle. On allait passer les prochaines heures ensemble, alors autant commencer l'interrogatoire. Je marchais dans les couloirs, sentant une pression sur mon bras. Je me retournais légèrement, remarquant que c'était la main de la lycéenne. J'émis un léger rire tandis que ses mots résonnaient dans ma tête. Lee Suah eonni. C'était quelque peu gênant mais bon, je préférais m'abstenir de dire quelque chose. Après tout, ce n'était pas une insulte ou un terme péjoratif en général. Je réfléchissais à un endroit où je pouvais l'amener. Je n'avais pas envie de l'endormir en faisant une visite trop scolaire. Mais, je devrais peut-être lui montrer la bibliothèque ou bien d'autres choses ? Je pinçais légèrement ma lèvre, pensive. Néanmoins, la demoiselle me sortit de mes pensées. « Oh, l'histoire. Je fais partie du club d'athlétisme. Et toi, tu comptes suivre quels cours ? » J'affichais un sourire à la demoiselle, que je voulais prendre sous mon aile. « D'ailleurs, dis-moi ce que tu voudrais faire comme activité. Si je peux te permettre de montrer un quelconque club. Autant que la visite te serve, non ? » demandai-je, toujours avec un sourire. Je poussais finalement la porte, afin de regagner l'extérieur. Je devrais lui montrer des coins sympathiques.

Quand Suah lui demanda si elle connaissait beaucoup d'étudiant à l'université, Mohyang avait hésité. Elle avait hésité à être honnête et prendre le risque qu'elle la prenne pour une gamine complètement dérangée. Ce qu'elle fit, finalement. Mh, oui on peut dire ça comme ça. Il y en a beaucoup que je connais réellement, mais il y a en aussi beaucoup je connais, mais qui ne sont même pas au courant de mon existence. Je viens très souvent ici et j'aime observer, donc au bout du compte, j'entends des informations sur un peu tout le monde. Cependant je n'ai jamais entendu parlé de toi. C'était vrai, elle n'avait aucune idée de qui elle était. Peut être qu'elle l'avait croisé un jour, mais c'était très peu probable, sinon la nordiste s'en serait rappelé. D'ailleurs tout ce qu'elle avait vu de l'université c'était les couloirs et peut être une ou deux classes. Mais c'est tout. Elle ne savait même pas si l'université était grande ou pas. Informatique et mathématiques. elle se foutait d'elle même. C'était tellement cliché. Je ne sais pas trop. J'hésite, oui encore, entre le baseball et la natation. Je prendrais sûrement les deux. Même arrivée à l'université je sens que je vais avoir beaucoup de temps libre. C'est possible de voir le terrain pour le baseball ? Je veux dire, j'ai déjà vu une piscine, ce n'est pas très impressionnant. dit elle en riant.  Tout ça laissait penser qu'elle allait sécher beaucoup de cours, et c'était le cas. Enfin, il ne fallait pas s'avancer trop quand même, elle verrait d'abord le niveau et si elle suit. Mais c'est une surdouée, alors si elle ne suit elle devra sérieusement revoir son titre. Quelques secondes plus tard, les deux jeunes filles étaient à l’extérieur. Elle la suivait bien tranquillement, regardant ce qu'il y avait autour. Suah, tu as déjà rencontré le proviseur de l'université ? Je veux dire ... On dit qu'il est un peu bizarre. Etant donné que le lycée est plutôt à l'écart, on ne le voit jamais. Oui, ce fameux dingue. Lors de la dernière année de lycée et quand tout le monde se mettait à parler de l'université, le sujet dérivait forcément vers les belles filles, les gars sexy, et bien sûr, ce proviseur qu'on dit un peu barge. Elle était juste curieuse.

Je cherchais à savoir si la demoiselle avait quelques connaissances dans les rangs de l'université. Elle répondit rapidement à ma question, sans faire de chichis Alors, elle connaissait des personnes qui ignoraient son existence ? Hum... Apparemment, elle était très observatrice, mais allez savoir de quelle façon elle observait les gens. Je préférais donc de ne pas m'avancer sur le sujet. En tout cas, elle ne connaissait pas mon nom, ce qui me fit légèrement sourire. Je ne savais pas si c'était plutôt positif ou non. Après tout, elle n'entendait pas des choses négatives sur moi, mais bon, à croire que je n'avais aucune réputation. Je ne savais pas sur quel pied danser. De toute manière, ce n'était pas très important. La seule chose qu'elle devrait connaître, c'était le nom de mon père, une sorte de DSK coréen, tout de même plus soft. « Hum, tes informations sont de quelle genre ? » J'étais un peu curieuse. C'est vrai, si elle était aussi discrète que je le pensais, la demoiselle pouvait toujours me rapporter des informations. Je devrais d'ailleurs lui trouver un petit surnom à cette espionne. Mais soit, on n'y était pas encore. « Tu crois que c'est bon signe si mon nom ne circule pas ? » demandai-je afin de connaître son point de vue. Elle était encore qu'une lycéenne et elle était extérieure à toutes les frasques commises par ici. Pourtant, mon nom avait pas mal circulé ces temps-ci mais rien d'important comparé aux fortes têtes de l'université. Il faut dire que certain(e)s se mettaient bien devant tout le monde. J'en respectais quelques uns mais si je pouvais démolir certaines de ces personnes au passage, je serais la première sur la ligne de front. « Oula, une matheuse. » Je lâchais un léger rire. J'avais toujours géré en mathématiques, mais je n'avais jamais imaginé vivre une vie entière à calculer, à trouver des théorèmes ou toutes ces choses-là. Mon truc, c'était l'histoire, la géopolitique aussi. « Dommage, j'aurais pu commencer ton intégration en te jetant dans la piscine. » J'accompagnais son rire. Puis, lorsque j'avais repris mon sérieux, je fis un signe de la tête pour approuver ses propos. J'allais donc lui montrer le terrain de baseball en premier. Enfin, tout le complexe sportif. Elle ne sera pas trop perdue et puis, elle pourra voir où je m'entraîne au moins. Je désignais du doigt un bâtiment, expliquant brièvement que le club informatique se tenait là-bas, dans cette bibliothèque si précieuse pour les petalous. C'était si cliché, mais quand elle verra l'intérieur de la fraternité, elle comprendra pourquoi. « Je ne l'ai jamais rencontré personnellement. J'ai juste eu l'occasion de le voir dans les couloirs et franchement, je préfère l'éviter vois-tu. » répondis-je, en toute sincérité. « Il est vraiment trop barge. J'arrive même à me demander comment il a pu avoir ce poste. » Non mais sérieusement, ce type était aussi loufoque que les membres du personnel, enfin certains. On parcourait quelques mètres. On tombait directement sur le terrain de football américain. « Tiens, on arrive au bon moment pour se rincer l’œil. » Je lâchais un rire. En effet, les joueurs étaient sur le terrain. « Tu en reconnais un là ? » Ah, on n'allait tout de même pas rester là bien longtemps. A vrai dire, j'en connaissais certains et bon, j'avais du mal avec ce sport. Je ne comprenais pas vraiment les règles et les positions des joueurs, alors... On s'en passera sûrement.

Alors que les deux jeunes filles se dirigeaient vers le complexe sportif, Suah montrait un intérêt plutôt bon à la lycéenne. Ça changeait. Elle avait l'impression qu'elle pouvait parler de n'importe quoi avec cette étrangère sortie de nul part, alors qu'avec ses camarades de classes depuis quatre ans se foutait de sa gueule. Elle se sentait quand même un peu mieux face à l’intérêt que l'étudiante lui portait. Elle lui avait même demandé si elle avait entendu des choses sur elle. Mais franchement, Mohyang n'avait rien entendu. Elle n'était même pas au courant de son existence. Mais peut être qu'elle n'avait pas écouté les bonnes personnes et qu'elle était populaire chez d'autres personnes. Dans tous les cas, l'étudiante était curieuse de ce que Mohyang pouvait savoir. Mh. Ca peut aller plutôt loin je pense. J'arrive toujours à me débrouiller pour savoir d'où est-ce que tu viens et quelle est ta situation actuelle. Qu'elle soit financière, familiale et bien d'autres ! lui adressa-t-elle avec un regard qui se voulait effrayant et étrange, toujours le sourire aux lèvres. Son but n'était pas de sous entendre qu'elle allait la stalker dès à présent mais de lui faire comprendre qu'elle pouvait aller très loin sans que qui que ce soit la remarque. Mh je ne sais pas vraiment. Ca dépend vraiment de toi je suppose. C'est bon signe si tu n'es pas du genre à vouloir être reconnue etc, mais c'est mauvais signe si tu tiens à ce genre de choses. Pour ma part je dirais que c'est bon signe, au moins personne viendra te chercher des noises. Après tu sais, je ne me suis peut être pas approchée des bonnes personnes et peut être que de l'autre côté de l'université il y a un groupe immense qui ne parle que de toi. Lorsque Mohyang lui annonça que visiter la piscine ne serait pas nécessaire, et que Suah lui répondit que c'était dommage, la lycéenne haussa les épaules avec un air malicieux histoire de dire "c'est raté haha!". Elles finirent par arriver sur le terrain de football américain. En voyant les joueurs, elle claqua sa langue contre son palais, et elle reproduit l'action lorsque la Lee lui posa la question. Se rincer l'oeil. Tu parles. Avec cet abruti de Koan en face, ça ne va pas être possible. Mh, de ce que je vois, j'en connais trois. Sho Koan, Yi Jegal et Hayashi Yusuke. Je les connais pas seulement de loin, en plus eux. Ouais c'était le cas de le dire. Elle avait une relation plutôt étroite avec chacun d'entre eux. Bon aller la suite ! Tu fais de l'athlétisme pas vrai ? Tu voudrais pas me montrer quelques trucs simples ? haha Elle la poussait presque hors de ce terrain. Elle ne voulait en aucun cas avoir à faire à Koan encore une fois.

La lycéenne n'avait pas tout à fait tort. De toute manière, ce n'était pas aussi important. Je ne connaissais pas vraiment ma réputation. J'espérais juste qu'elle soit un minimum correcte, même si certains de mes agissements montraient l'effet inverse. C'était dans ma nature et je n'avais jamais été un ange. Je ne pouvais pas dire le contraire et puis même ils pouvaient toujours penser ce qu'ils voulaient. Personnellement, je n'avais rien à me reprocher. Je prenais juste du bon temps même si j'avais tendance à calmer ce côté depuis quelques temps. Mais, apparemment, Mo Hyang n'avait jamais entendu parler de moi. J'échappais un soupir alors qu'on se retrouvait enfin au niveau du complexe sportif. On pouvait notamment voir l'équipe de football américain s'entraîner. Ainsi, je lui demandai si elle connaissait quelques personnes. Elle s'empressa de me répondre et je ne fus pas surpris en entendant ces noms: Sho Ko An, Yi Jegal et Hayashi Yusuke. Le premier faisait justement partie des petalous. Alors, il y avait un autre garçon qui pourrait la booster à nous rejoindre l'an prochain. Néanmoins, je ne connaissais pas la nature de leur relation. Puis, il y avait Jegal, le célèbre membre de la famille Yi. C'était presque un incontournable dans cette université. Du coup, je n'étais pas vraiment étonnée. En même temps, ils étaient tellement nombreux. A eux seuls, ils représentaient 30% de la faculté. En plus Ko An est leur cousin. Finalement, il y a que Yusuke qui avait fait son bout de chemin tout seul. Et dire que je le connaissais depuis un bon paquet d'années maintenant. Je tournais ma tête vers la demoiselle avant de tirer une simple conclusion. « Tu connais du bon monde. » Ils avaient quand même tous les trois un caractère particulier mais soit. Je n'allais pas faire ma commère, du moins par sur eux. Puis, le sujet de conversation s'orienta vers mon sport préféré c'est-à-dire l'athlétisme. Je lâchais un rire. « Haha, mais n'importe qui pourrait le faire. » Je n'avais rien à lui apprendre, excepté le départ et les secrets bien gardés pour courir encore plus vite. Et puis, il n'y avait pas de solution magique. De l'entraînement, de l'acharnement. Voilà ce qui comptait dans tous les sports. Le sprint n'était pas donné à tout le monde. Tout comme le base-ball dont je ne comprenais absolument pas les règles. Homerun. Courir ou non au niveau des bases ? Je ne savais quasiment rien de ce sport. C'était plutôt à elle de m'apprendre. « Entre nous, c'est toi qui devrait me faire découvrir ton sport. » L'athlétisme était assez répandu. C'était la même chose pour le base-ball, je ne dis pas le contraire mais il faut être réaliste. Si tu méconnais les règles, bonjour pour suivre un tel match. « Bon dépêchons-nous. Je voudrais te montrer la belle maison des petalous. » Elle voulait que je lui montre ? Je la regardais, lui lançant un défi, qui n'était pas vraiment égal. Mais certes, on allait ignorer ce genre de détails. Ainsi, en deux secondes, je commençais à courir pour rejoindre le plus rapidement possible le futur terrain de madame. « Alors, tu traînes déjà la patte ? » plaisantai-je. La pauvre, je l'avais pris au dépourvu. Finalement, Su Ah eonni n'était pas aussi cool qu'on le disait.

parle pour toi ! c'est pas pour rien si je suis lanceuse tiens, et c'est pas pour rien que je sèche tous les cours de sprint ... C'était le cas de le dire. Elle ne séchait pas vraiment ses cours mais elle restait assise sur des escaliers et regardait les autres courir comme des lévriers tout en jouant à sa console portable. Sur le coup, la professeur de sport ne disait jamais rien. Elle laissait la nord coréenne faire ce qui lui plaisait et ne l’interrompait pas. Cependant, hors de ce cours c'était une autre histoire. Elle se faisait littéralement stalker par la professeur Im. L'éducatrice comme l'élève étaient complètement dérangées alors ça pouvait donner des scènes plutôt hilarantes pour les personnes extérieures. Parce que pour Mohyang, voir sa professeur sortir d'un placard et devoir courir pour sa vie, ce n'est pas franchement drôle. Ne sachant pas si Suah était sérieuse ou pas, elle ne voulait pas commencer des explications ennuyeuses alors elle se contenta de lui répondre avec ironie. Quand on te gueule de courir tu cours, quand on te lance des regards meurtriers pour que tu rattrape, tu rattrape et quand on te montre des gestes douteux pour que tu lances, tu lances ! Elle riait à sa propre connerie, même ce n'était pas franchement drôle. Elle s'imaginait juste les scènes avec un coach complètement hystérique. Lorsque l'ainée annonça qu'elles devaient se dépêcher, Mohyang laissa échapper un "mh" apparemment trop lent puisque Suah s'était déjà mise à courir en la taquinant, puisqu'elle était restée bouche bée face à la disparition instantanée de la Lee. La nord coréenne lui sourit en se mettant à courir YAH ATTENDS MOI ! Comment tu oses faire ça à une dongsaeng ! La lycéenne finit par enfin rejoindre Suah sur le terrain de baseball. Il était grand. Wow. Tu veux qu'on se fasse quelques passes ou on va directement à la résidence des petalous ?

Elle séchait les cours de sprint ? Je la regardais, levant un sourcil en guise d'incompréhension mais aussi de curiosité. De toute manière, n'importe qui pouvait courir. C'est juste que certaines personnes traînaient la patte. Après, je ne pouvais pas dire que c'était inné. Sinon pourquoi je m'entraînerais autant ? Et dire que j'avais une compétition dans quelques temps. Au lieu de m'acharner sur la piste d'athlétisme, j'étais en train de m'amuser avec une nouvelle connaissance. Enfin, il faut savoir se détendre et puis, ce n'était pas comme si j'avais rien foutu depuis des lustres. Cependant, c'était difficile pour moi. Je n'aimais pas rester sur mes acquis. J'étais perfectionniste, voire même un peu trop. Une chose était certaine: je n'étais pas aussi accroc au sport comme quelques individus, ce qui était un bon point quelques fois. Déjà que je me trouvais chez les petalous, les gens allaient finir par croire que je n'avais pas de vie. Et pourtant, je savais m'amuser. Et puis, le sport restait une option comparé aux études. Je voulais faire une carrière brillante dans l'histoire, ou dans la politique. Cependant, dans ce dernier domaine, mon père tenterait de me mettre des bâtons dans les roues. Est-ce que c'était un risque à prendre ? Face à lui, je n'étais pas grand chose et il me l'avait bien fait comprendre. Il avait trop de relations, trop de pouvoirs malgré ses scandales à répétition. Être la fille de..  Enfin, ce n'était pas le moment de rêvasser. En effet, j'avais demandé quelques explications à Mo Hyang. Je ne connaissais pas bien ce sport et puis, je n'étais pas vraiment sérieuse. Je n'avais pas non plus en vie de connaître toutes les règles car le base-ball ne m'intéressait pas vraiment.. Tout comme les sports où un genre de raquette s'y trouvait. Ouais, je n'étais pas douée là-dedans. « Haha, tu as trouvé les bons mots. » répondis-je, après avoir mis fin à un léger rire. Mais où on était censé tirer ? Où on était censé courir ? Tant de mystères... Pourtant, je ne m'aventurai pas dans une telle discussion. A quoi bon ? De toute manière, on avait trop de choses à faire. Et la première à réaliser, c'était de lui montrer le terrain souhaité. Je me retournais afin de savoir où elle était. Moqueuse, je rigolais tout en lui lançant des phrases dans le même ton. « Je suis plus vieille que toi. J'ai tous les droits. » lançais-je. C'était à elle de bien me traiter et pas le contraire.. Et puis, j'étais déjà mignonne. Je lui montrais tous les recoins de l'université. Je m'arrêtais au niveau du terrain, affichant un air réfléchi. « Hum... Je veux bien essayer de rattraper quelques balles mais tu ne te moques pas ! » Je fis la moue, doutant complètement de mes capacités. - ce qui était assez rare. - « A moins que tu sois vraiment impatiente à l'idée de voir ta future maison. » Et je pourrais la comprendre. Je lui fis un clin d’œil. Moi, je voulais tester vraiment la chose. Comme une enfant.... L'occasion se présentait et puis au pire, elle assistera un spectacle de clown vu mon niveau.

Ouais, elle l'aimait bien, la Suah. Après tout c'était une petalous, tout comme elle plus tard, ce n'était pas pour rien si elles s'entendaient plutôt bien. A cette pensée, Mohyang sourit. Les gens étaient vraiment différents ici. Rien n'était comme de l'autre côté de la barrière. On dit que l'herbe est plus verte chez le voisin et là c'était vrai. Et elle sentait que cette herbe là n'allait jamais pourrir. Non. Elle allait rester verte très longtemps. L'université était presque un rêve pour une personne comme la nord coréenne. C'était synonyme de liberté et de la sortie de ce foutoir. Elle allait pouvoir partir de son trou à rat qu'est cet orphelinat puant. Bon en fait non, elle allait devoir attendre un an après son entrée à l'université. Mais c'était déjà ça. Tous les jours elle se disait qu'il n'y avait plus qu'une année à survivre, que tout allait bientôt s'arrêter. Elle aurait aimé avoir des rencontres comme celle d'aujourd'hui, tous les jours. Histoire de faire passer le temps. Suah était plutôt sympa, bizarrement elle n'avait pas envie de lui mettre un coup qui la mettrait à terre. C'était toujours comme ça avec elle. Mohyang ne pouvait jamais se voir personne, même en peinture. Elle jugeait très vite les gens et ne laissait personne avec un comportement énervant l'approcher. Elle ne peut pas se supporter elle même, comment voulez vous qu'elle puisse s'encadrer quelqu'un d'autre. Bien sûr ça arrivait. Comme aujourd'hui par exemple. Mais c'était rare. Et même si c'est rare, ça peut tomber sur les personnes les plus improbables. Comme une Jeopardize avec qui elle n'avait pas eu d'autre choix que de s'entendre et finalement, elle l’appréciait. Mais ce genre de choses, ça arrivera bien toutes les deux décennies. 

Mohyang voulait vraiment voir la fraternité mais décida quand même de faire un essai avec Suah. Sur le côté du terrain, elle remarqua l'habituel bac roulant qui était sur tous les terrains. Il contenait les battes, les gants et des balles. Elle se dirigea vers l'attirail en répondant à son aînée. On en fait quelques une, dès que tu comprends comment ça marche, je veux bien aller visiter la fraternité. Quand elle disait "comprendre comment ça marche" elle parlait bien sûr du fait de savoir lancer ou rattraper. Tu veux rattraper avec la batte ou lancer ? Les règles sont plutôt difficiles donc on va se contenter de faire des passes. J'ai pas envie de te fatiguer avant de finir la visite ! avait elle lancé en ricanant. Bien sûr ce n'était pas méchant, Suah était sportive, donc elle ne se fatiguait pas aussi vite. Cependant les partie du corps qui étaient sollicitées n'étaient pas les mêmes, et elle allait sûrement se retrouver avec les bras endoloris le lendemain. La lycéenne retourna aux côtés de son l'étudiante et lui laissa choisir entre la batte et le gant, la balle entre tenues entre ses genoux.


Après qu'elle ait choisi, elle se plaça à côté d'elle afin de lui montrer comment utiliser ce qu'elle venait de choisir. Et dériva sur un tout autre sujet que le sport. tout le monde s'entend bien chez les petalous ?

J'avais bien envie de passer un petit moment sportif avec ma nouvelle rencontre, Mo Hyang. Je n'avais jamais eu l'occasion de tester ce sport qu'était le base-ball. Néanmoins, je ne cherchais pas pour autant à jouer une véritable partie. Je voulais juste essayer de rattraper une balle avec la batte.  Le reste m'importait peu et puis, on avait bien d'autres choses à faire, comme faire un détour à la maison des violets. Elle devait être impatiente. Je l'avais été aussi, mais plutôt pour les jeopardize. Sauf, que ces derniers m'avaient jeté comme une malpropre. Finalement, je fus rapatriée chez les petalous à mon plus grand bonheur en fait. J'avais eu du mal à digérer mon refus mais franchement, j'y avais gagné au change. Je m'entendais très peu avec des jeopardize et je crois que mes années à l'université auraient été insupportables là-bas. En tout cas, j'étais certaine qu'elle allait réussir à s'intégrer chez nous. La lycéenne était plutôt agréable et elle n'avait pas l'air de chercher les problèmes. Mais, c'était mon avis actuellement. Je la connaissais seulement depuis une bonne heure. C'était difficile de juger une personne en si peu de temps. Je ne savais qu'une seule chose : je passais un bon moment. « Ne t'inquiète pas, je vais tenir le coup. » Je levais le bras en l'air criant un fighting pour la route. Puis, je pris la batte, me campant sur la base. Je n'étais pas très à l'aise. En fait, je serrais les fesses comme si cela allait m'aider à envoyer la balle très haut. Gentille comme tout, Mo Hyang tentait de m'aider. Elle m'expliquait comment je devais la tenir, comment je devais réaliser mon coup et me placer. Je l'écoutais attentivement alors qu'elle changeait de sujet de conversation. « La curiosité est un vilain défaut. » me contentai-je de dire dans un premier temps. Cherchait-elle à découvrir les petits secrets des membres ? Dans un groupe aussi répandu, il était difficile d'apprécier tout le monde. Moi la première. Nous n'étions pas dans le pays des Bisounours et la demoiselle le savait pertinemment. Je la trouvais intelligente et rusée en même temps. Néanmoins, je ne voulais pas prendre le risque de balancer des noms. Cela pourrait me retomber dessus un jour ou l'autre. Et puis, avoir des rivaux, c'était le principe même de la nature humaine. On était jaloux, capricieux, hypocrite. On avait beau être les personnes les plus intelligentes du campus, on ne pouvait pas se priver de mépriser certains individus qui nous ressemblaient. La différence est parfois un atout, tout comme pouvait l'être la ressemblance. « Il y a plutôt une bonne ambiance. Bon, ce n'est pas non plus tout rose mais ça va, on se soutient. » Enfin, c'était vite dit. Quand on arrivait en période d'examen, l'individualisme montait en flèche. « Mais, il y a une sacrée compétition entre certains. C'est normal. » Je fis un geste avec mes épaules, comme si c'était banal. On visait tous le plus haut. L'entre-aide connaissait ses limites. « Et toi ? Tu t'entends bien avec tes camarades ? » Le lycée, et ses histoires. Je regardais la jeune fille en face de moi. En effet, ses explications furent assez courtes. J'avais même pu frapper plusieurs balles, mais que des échecs. « Bon dernière balle. » J'espérais juste que la dernière soit la bonne.