devant la cabine des toilettes, j'attendais tel un abruti avec mon bouquet de fleurs. j'avais les mains moites et je m'essuyais régulièrement sur mon jeans. j'avais l'impression que ça faisait des heures que je me tenais là à attendre qu'il sorte des wc. et pourtant, ça ne devait faire que quelques minutes. je me demandais si j'allais vraiment le faire, ou si j'allais encore fuir en lâche comme les trois dernières fois que j'avais essayé de confesser mon amour. mais cette fois, j'étais préparé, j'avais mon bouquet de fleur, j'étais habillé bien, j'avais fait des efforts. bon, pour l'emplacement, j'aurais pu faire mieux, mais je savais que si je ne le faisais pas là, j'allais encore fuir et j'en avais assez. je l'aimais tellement que j'avais l'impression que mon coeur allait exploser si je ne lui disais pas tout ce que je ressentais pour lui dans l'immédiat.

le click caractéristique des toilettes publiques en train de se faire débloquer me résonna dans les oreilles plus qu'à l'habitude et l'accompagnant, le temps sembla se ralentir. je retins ma respiration d'un coup alors que la porte s'ouvrait et que son glorieux profil entra dans ma ligne de vision. ma bouche s'ouvrit un peu sans que je ne puisse y faire quoi que ce soit, et deux pas rapides dans sa direction plus tard, et voila que je me penchais légèrement en lui offrant mon bouquet de fleurs criant un : « veux-tu m'épouser? » nerveux. tout le beau discours que j'avais préparé avait disparu à la seconde où je l'avais vu. et de toute évidence, mon sens commun avait suivit le chemin puisqu'à la base, je ne voulais pas le demander en mariage, mais bien juste l'inviter à un rendez-vous galant. mais voila, j'étais tellement nerveux que je ne m'étais même pas rendu compte de ma boulette monumentale. ah cupidon, qu'est-ce que tu me faisais faire...