Retour dans cette chambre” Il fallait bien retourner dans cette réalité. Après avoir passé la journée entière à comploter avec Areum, il fallait bien que je rentre dans cette putain de chambre afin de laisser mon corps se reposer. Je n’ai absolument pas sommeil, et ce malgré le décalage horaire. Tout doucement, j’ouvre la porte et souffle. Bien. Personne n’est là. Leurs bagages sont là, donc ils sont passés. Je ferme la porte derrière moi, et prends ma valise, ouvrant l’armoire. Ça ne m’étonne même pas qu’ils aient pas à ranger leurs vêtements. Tant mieux pour moi, je peux prendre toute la place. Une fois ma valise vide, je la glisse sous le lit, celui près de la grande fenêtre. Bon, il va falloir faire des efforts… Je range mes chaussures dans le placard et repère la valise à Kyu Bok. J’y subtilise un large t-shirt et m’enferme dans la salle de bain.
Ma peau me brûle. Ce ne sont pas des coups de soleil, mais, mes cicatrices apprécient pas du tout la chaleur. L’eau fraîche sur mon corps me soulage. J’ignore combien de temps je suis restée sous le jet d’eau, mais j’ai l’impression que ce n’était pas assez longtemps. J’applique la lotion sur mes bras et mes jambes, puis sur mon visage, avant d’essorer mes cheveux, les laissant libres. J'enfile le t-shirt de Bok, qui pour le coup, couvre trois quarts de mes bras, et fait office de tunique. Sortant de la salle d’eau, je sors ma grande peluche Rilakkuma. Oui c’est super enfantin, elle fait deux tiers de ma taille, mais j’en ai rien à foutre. Ma tablette, mon compagnon, et je prends le lit en otage. Je souhaitais être seule encore un temps, mais, on dirait, que vu la voix derrière la porte, c’est perdu. ”
Rio ma couille, Rio ! Tu te rends compte ? Tout ce que tu peux faire dans cette ville ? Tu peux bouffer comme un porc, choper les plus belles filles de la terre, faire la teuf jusqu’à pas d’heure et toute les conneries de bouffons que t’as même jamais imaginé. J’comprends toujours pas pourquoi on nous a emmené ici, sérieux. C’est l’endroit du vice. J’suis sûr c’est un test ou une caméra cachée. Ouais on nous met à l’épreuve. Et après si on échoue on nous enferme dans une cage avec un phacochère ou un truc du style. Bwarf c’est raisonnable, autant en profiter !
J’étais parti faire un tour en mode badass, le sourire charmeur toujours collé aux lèvres. On sait jamais attend, faut tenter sa chance. Pis les meufs aiment bien les étrangers… je crois ? Ni une ni deux moi je m’étais mis dans la flotte en poussant un cri de ouf, trop de joie en moi à extérioriser tu vois ? J’étais trop frais, j’ai sauté comme Quasimodo un vrai pro. J’ai du barboter une vingtaine de minutes avant de me rendre compte – avec un peu de retard certes – que mes potos m’avaient carrément abandonnés. Mais ils sont où sans déconner ? Je vais faire comment pour retrouver l’hôtel moi ? Du coup j’suis sorti de l’eau comme une vieille merde et me suis mis à gesticuler dans tout les sens ; mais pas de traces des copains. Vas-y pour retrouver l’chemin maintenant. Et mes fringues, elles sont où mes fringues nom d’une pipe ?! J’me suis mis à sprinter mon gars, laisse tomber. On aurait dit un autiste qui courrait dans les rues de la ville. Une fois arrivé à l’hôtel je me suis jetée dans l’ascenseur, et j’esperais fortement que les deux bouffons étaient en haut avec mes vêtements parce que je vais pleurer ma race sinon. J’ai tej une mamie en bob et bermuda dégueulasse et j’ai appuyé sur le bouton. « - Soli, soli ! » Ouais j’ai vraiment un anglais pourri. NON. ILS AVAIENT AUSSI MA CARTE. MA CARTE. MA CARTE. JE FAIS COMMENT POUR RENTRER. ET Y A QUELQU UN DEDANS AU MOINS ? Je me mets à tambouriner sur la porte jusqu’à entendre un peu « iiiik ». Elle était entre ouverte. Oh trop bon. Je débarque dans la piaule limite en courant et me prend les pieds dans une valise, me retrouvant maintenant étalé par terre. « - Cette journée, est décidément trop fraiche… »dis-je le nez dans un calbut.
Pourquoi faire autant de bruit? On peut pas se servir simplement de son pass ou sonner simplement en attendant que je puisse ouvrir ? De toute façon, au vu de comment on s’y prend, je ne risque pas de bouger du lit. Au contraire, je m’y mets un peu plus à l’aise, délaissant ma tablette pour m’accrocher littéralement à mon immense peluche. La porte s’ouvre enfin, et je ne reconnais pas le jeune homme. Grand, blond, tête en l’air… je dirais Bluing ?
Enfin, je ne suis pas bien placée pour coller à un certain type d’aura une confrérie ; je suis la première à ne pas être l’image type de la confrérie dans laquelle je me trouve. Je me redresse un peu, et ne peux m’empêcher de pouffer en le voyant le nez dans un des sous vêtements à Kyu Bok. Est-ce propre au moins ? Je me force à croire que oui, mais j’en mettrai pas non plus ma main à couper. Je m’assois en tailleur sur le lit, Rilakkuma entre mes cuisses, son dos contre ma poitrine, mon menton sur sa tête et je détaille du regard le nouvel arrivant.
« C’quoi ton nom ? » demandai-je d’une petite voix et très rapidement. Quelque chose me dit de me méfier de ce jeune homme, et je suis toujours mon instinct.
Ce truc puait la mort. Non pire que la mort. Depuis combien de temps ca a pa été lavé ? J'suis sûr c'est à Bok cette connerie, un vrai crado de toute façon ce type. Je tousse comme un goret puis finis par me relever en regardant la jolie blonde qui me fixait comme si j'étais le plus grand des tebés. C'est pas une jeo elle ? Ou une tsebe j'sais plus. De toute façon qu'est ce qu'elle foutait dans la chambre, je savais pas qu'on avait une invitée surprise. Du coup on se regarde pendant une bonne sans rien dire, l'air de deux couilles quoi. Puis enfin elle décide à prendre la parole. « Bah moi c'est Ik Jun mais toi t'es qui, tu t'es pas trompé de piaule ? »
Je regarde autour de moi et elle a l'air de bien s'être installé, je piges rien. Je tourne à nouveau les yeux vers elle, un sourcil arqué cette fois-ci. Elle était mimi. Bon quoi qu'il en soit on avait pas l'air de comprendre quoi que ce soit à notre vie tout les deux. « T'aurais pas vu ces deux trous duc de tao jun et kyu bok par le plus des hasard ? » Je doute que sa réponse soit positif mais... je gardais espoir. J'voulais revoir mes fringues un jour merde. Je mate après son énorme peluche. Elle était un peu moche mais elle avait l'air de bien la kiffer alors j'dirai rien.
Je nie de la tête. Je ne me suis absolument pas trompée de piaule, mais j’aurais peut-être bien voulu. J’ai l’impression que ça va être plus difficile à vivre que ce que j’avais imaginé. Il n’est physiquement pas mal maintenant qu’on se regarde de face, mais, j’ai l’impression qu’il doit être du même niveau de Kyu Bok ; et de Kyu Bok, j’en ai déjà un dans ma vie, pas besoin d’un second. « Perséphone… et non… c’est aussi ma chambre.. » Etrangement, je n’ai pas envie qu’il m’approche. Putain, mais il est où Kazuya quand j’ai réellement besoin de lui ha ?
Je ferme mes bras autour de ma peluche. Oui, je suis une enfant qui a mal grandi, et j’aime mon ours en peluche, et je me fiche pas mal de ce qu’on peut en penser, et puis, pourquoi je me justifie mentalement là ? Je nie de la tête à sa question, le suivant du regard pour me rassurer, pour me dire que non, il ne m’approchera pas. « Je sais pas du tout où ils sont… » Mais j’avoue, j’aimerais que l’un des deux débarque là, parce que je ne puis être plus mal à l’aise.
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