Je lui demandais pourquoi il agissait de cette manière. Pourquoi il se rapprochait sans cesse de moi ? Néanmoins, je ne répondis pas à sa question, parce que je n'avais pas la foi de m'expliquer. Après tout, tout était censé être normal entre nous. Je me montais la tête pour rien, oui, c'était certain. Je n'avais pas envie qu'il connaisse mon avis sur ce point, un peu gênée par mon comportement. De toute façon, je me doutais bien qu'il avait deviné. En effet, mes expressions le prouvaient toutes seules. J'espérais juste qu'il ne le prenait pas mal. C'est vrai il pourrait penser que je le rejetais. Involontairement, c'était le cas. Pourtant, ses gestes de douceur étaient loin d'être désagréables. Et même si je les appréciais, je ne pouvais pas les tolérer pleinement. Cette situation était remplie d'ambiguïté comme de contradictions. Moi non plus, je ne savais pas ce que je voulais. Je n'arrêtais pas de me coller à lui, et finalement, lui, il n'avait pas vraiment le droit. « Tu as peur de te perdre entre la chambre et le salon ? » plaisantais-je avant de tapoter sa joue. Et voilà que je recommençais. Je me désespérais. Aish.. Comme si j'allais lui ramener une bouteille.. Je n'avais pu boire qu'une seule bière à cause de ses conneries. Il devrait plutôt me traiter comme une princesse, après tout, j'avais eu le pardon facile, non ? En vouloir à Tao, c'était au-dessus de mes moyens. Cet homme profitait de mes sentiments, voilà. « Non, c'est certain. En tant que jeo, je doute même que vous ayez un dictionnaire tout court. » répliquais-je d'une voix moqueuse. J'étais presque sûr de mes propos. J'aimais bien le taquiner.. Le pire, c'est que j'avais souhaité rejoindre les jeopardize au départ. Finalement, le destin m'avait prévu autre chose. Et c'était tant mieux. Je me sentais bien chez les petalous. Je n'avais pas à me plaindre, parce qu'après tout, je me sentais intégrée. « Personnellement, t'es mieux en pas super normal. Au moins, c'est de mon niveau. » Je tirais légèrement la langue avant d'hériter d'un coup d'oreiller. Ce garçon était vraiment incontrôlable. Néanmoins, il n'était pas le seul. Rusée comme un renard, je lui administrais quelques caresses bien placées pour qu'il ne se doute rien. Je savais pertinemment qu'il allait rapidement céder à ce petit jeu. Après tout, j'étais canon, et même si j'étais son ami, il ne pouvait pas le contredire. Enfin je crois. Je plongeais mon regard dans le sien, toujours ce sourire en coin. J'avais le droit.. La simplicité gagnait à chaque fois. Du moins, si c'était bien exécuté. Je maîtrisais très bien la séduction, alors j'étais sûr de remporter la victoire. En deux trois mouvements, je me retrouvais sur le jeune homme, maintenant ma prise. J'affichais un sourire fier, admirant le spectacle. « Tu te crois puissant ? Je vois juste un homme à mes pieds. Haha. » Je me moquais une nouvelle fois de lui, mais qui aime bien châtie bien. Si j'allais descendre ? Bien sûr que non. J'étais bien installée au niveau de sa taille. Je me donnais des airs de dominatrice. La personne qui était puissante ici, c'était tout sauf lui. Toujours le sourire aux lèvres, je pris un air faussement surpris. « Quand j'ai triché ? » demandais-je innocemment. Tu parles.. Je savais très bien de quoi il me parlait. Ma main tenait toujours son poignet. « Ah... Mais, ce n'était rien. C'est pas de ma faute si j'ai trop de pouvoir sur toi. » Je le regardais se débattre. Je mis un peu plus de pression sans pour autant lui faire mal. Je n'étais pas sadique non plus.. Je ne cessais de rire, m'amusant vraiment. « Tu me l'as déjà montré tout à l'heure.. » Il avait fait preuve de courage en décapsulant les bières, par sa force naturelle. Je le regardais, avec un air de défi. J'affichais ensuite un sourire en coin. « Montre-moi de quoi tu es capable. » Je n'avais pas peur d'un homme comme lui. Après tout, c'était lui qui était dans une situation des plus inconfortables. Je plongeais mon regard dans le sien, m'interrogeant sur ses réelles intentions.  C'était celui qui allait craquer le premier ? Je ne devais pas me faire avoir à mon propre jeu.. Et pourtant...

J'étais une personne remplie de contradictions. Ce soir, mes agissements ne pouvaient que le confirmer. Ne voulant pas un quelconque rapprochement de sa part, j'étais pourtant la première à aller vers lui. Il était impossible de comprendre, après tout, je me demandais moi-même pourquoi je faisais ça, pourquoi je lui faisais ça. Je tentais de me convaincre que c'était un jeu, parce qu'après tout, qu'est ce que ça pouvait être d'autre ? J'ai toujours aimé jouer avec le feu, et avec Tao, c'était ce que je faisais, involontairement. Mes vieux démons me rattrapaient et provoquaient mes agissements. Chassez le naturel et il revient au galop. Je ne pouvais pas m'empêcher de me comporter de cette manière, parce que finalement, c'était ce que j'étais, un minimum du moins. Je mordillais légèrement ma lèvre inférieure, maintenant cette position si désagréable pour lui. Déjà, il ne devait pas aimer cette situation car finalement, elle montrait ma supériorité, physique et psychique. Personnellement, c'était tout le contraire. J'avais le contrôle, et c'était parfait. Il ne pouvait plus bouger excepté son bras dont je lui avais fait cadeau. Je serrais un peu plus son poignet, qui était donc toujours saisi par ma main droite sachant pertinemment que le jeune homme allait agir, méconnaissant juste le moment de son intervention. Mes pensées furent confirmées par Tao lui-même. Alors, c'était à mon tour de se retrouver à ses pieds ? Je lâchai un léger rire, continuant à me moquer un peu de sa personne. Il fronçait les sourcils. A mon tour, je pris un air faussement renfermé. « Chou, tu devrais savoir que je ne suis jamais aux pieds de quelqu'un. » répliquais-je, avec un sourire désormais en coin. Ce jeu prenait des airs de défi et ça me faisait rire. Franchement, c'était n'importe quoi. Tous les deux, on aimait jouer, peut-être un peu trop. « J'ai déjà vu toutes tes capacités. » annonçais-je d'un ton léger. Je ne devais pas sous-estimer le jeune homme. Après tout Tao, ce n'était pas n'importe qui. Il était tout aussi futé, tout aussi malin pour parvenir à ses fins. Sur ce point, on se ressemblait beaucoup. C'était sûrement pour cette raison qu'on était arrivé à un tel moment. Il me fixait. Son regard persistant ne lâchait pas mes yeux. Moi non plus, et pourtant, quelques minutes plus tôt, j'aurais baissé la tête, gênée par son comportement, comme à l'accoutumée. Mais là, c'était différent. Il méritait une petite leçon, et ma fierté était en jeu. Je n'allais pas m'affaiblir comme une enfant, à chaque fois que le jeune homme osait me regarder. « Je t'en foutrais des sublimes body, moi. » lâchai-je, un peu agressive. Il devait se considérer comme chanceux. C'était lui qui profitait de la situation. Après tout, il avait bien un sublime body sur lui, pour reprendre ses mots.. Il posa sa main sur ma nuque avant de caresser ma peau, puis ma chevelure. Je me persuadais que c'était un jeu, car après tout, cela ne pouvait pas être autre chose.. J'affichais un visage inexpressif, toujours aussi joueuse. Il tentait de me troubler, et à vrai dire, sa mission était réussite, du moins intérieurement. C'était tellement étrange de le voir aussi près de moi. Pourtant, j'avais toujours cru que je connaissais les traits de son visage, par cœur, comme une leçon d'histoire. Je lâchai peu à peu mon emprise sur son poignet. Il se torturait tellement. Sa position était si délicate, comme la mienne pour le coup. Je me transformais presque en statue. Ouais, je voulais rester de marbre devant ses agissements, si particuliers .. L'amitié avait ses limites. Être proche n'était pas une excuse. Je sentis son souffle sur mes lèvres, fermées. Je restais muette, me demandant quand il allait s'arrêter, enfin. Je baissais mon regard vers ses lèvres, tellement proches. Je me sentais complètement fébrile. Si je m'écoutais, je serais partie en courant. Vraiment. Etait-il fou ? Est-ce que j'avais provoqué cette situation ? Après tout, c'était moi qui l'avait poussé sur ce lit pour déconner un peu. Mais, ça prenait des proportions trop importantes à mes yeux. Je m'interrogeais quant à son avis sur la question. Désormais, je touchais simplement son poignet. Je n'avais poussé le bouchon autant.. Il devait me tester, me provoquer comme je l'avais fait quelques minutes plus tôt. En effet, j'avais balancé de multiples phrases pour qu'il me montre tout ce qu'il avait dans le ventre. Finalement, il était doué. C'était impossible de dire le contraire. Personnellement, c'était le bordel dans ma tête. Il savait très bien que cette proximité me dérangeait et pourtant, cette fois-ci, je ne m'étais pas dérobée. Peut-être, bloquée par la peur. J'étais donc restée muette, volontairement car oui, je ne voulais pas voir ça. Il avait raison et je priais pour qu'il s'arrête. J'affichais finalement un sourire en coin, tentant de garder la tête haute. Je reculais légèrement la tête, ne voulant pas poursuivre ce jeu trop étrange. C'était pareil pour lui. Il avait levé les mains en l'air, souhaitant montrer son innocence.. Tu parles.. Je n'avais pas envie de rire. Grognon, je me désespérais. Pourquoi je me tourmentais ? Il faisait juste le con. Pourtant, j'avais vraiment eu l'impression que ses actions n'étaient pas anodines, ou du moins complètement innocentes. Je soufflais légèrement, tout de même soulagée par la fin de ce jeu. « J'ai eu pitié de toi, c'est tout. » râlais-je avant de me relever. « Voilà, je te libère complètement. Tu fais trop flipper. » Je sortais donc du lit où on se trouvait depuis quelques minutes désormais. « Ne recommence plus. » demandais-je, d'un ton un brin sévère. Je ne savais pas quoi penser, comment réagir. C'était qu'un simple jeu. Et pourtant, j'ai failli le croire. Je frottais mon pantalon afin d'enlever les plis qui s'étaient installés. Je passais ma main dans les cheveux. Ah ce surplus d'émotion... Je regagnais le salon afin de boire une bière, pour me rafraîchir le cerveau. C'était moi qui avait besoin de boire, désormais..

J'avais donc quitté mon propre lit. Pour le coup, j'avais vraiment l'impression de fuir. Aish..Si ce n'était qu'un pressentiment. Je n'étais pas agréable avec le jeune homme ce soir. Tout ceci se confirmait, alors que je le rappelais à l'ordre, une nouvelle fois. Je devais me douter qu'il n'allait pas recommencer, après tout, ce n'était qu'un jeu. Pourquoi j'avais pris cette situation à cœur ? C'est vrai, j'aurais pu me moquer de lui et de lui faire une remarque dont j'avais le secret. Je vexais Tao, et j'en étais consciente. Pourtant, je ne m'étais pas arrêtée. Je continuais perpétuellement à l'énerver, à le blesser. Bien sûr, il l'avait fait également mais je l'avais pardonné entre temps. Tout était trop frais. Je commençais à me perdre et mon cœur se serrait de plus en plus. Me retournant, je ne voulais plus lui faire face parce que j'avais honte de moi, de mes réactions peut-être trop excessives. Mais il avait agi de la même manière, non ? C'est vrai. Entre amis, on pouvait se permettre beaucoup de choses, mais ce genre de jeu, c'était beaucoup trop pour mon cœur. C'était un mec, j'étais une fille. Cela pouvait tellement vite, entre les hormones, ce jeu que j'avais trouvé plutôt excitant, avant de flipper comme une enfant, la surprise.. J'étais censée être une sœur pour lui. Est-ce que les frères et sœurs se comportaient de cette manière ? J'en doutais.. Je devrais éventuellement poser la question à une personne compétente, mais qui se douterait de rien en même temps. C'était compliqué, les relations. Finalement, il n'avait pas tort. C'était tellement mieux quand on était ado, et ça l'était encore plus lors de l'enfance. Insouciance, caprice. Pourtant, les défis ne me dérangeaient pas. J'aimais l'adversité, affronter les difficultés mais il y avait des limites à tout. Surtout avec Tao. Je ne voulais pas perdre son amitié, son amour. Tout était bon dans le Tao, excepté ses moments de folie, mais peut-être que je voyais une ambiguïté où il y en avait pas. Tss.. Tu parles. Je soufflais légèrement avant de regagner le salon pour boire, à mon tour. Le jeune homme ne tarda pas à me rejoindre. Je tournais la tête légèrement, me demandant ce qu'il fabriquait.  Je remarquais finalement ses mains prises. Je le regardais, alors que je me sentais par cette tristesse. Pourquoi cette soirée s'était transformée en vraie catastrophe ? Je ne pouvais pas trouver les mots. Je voulais lui dire que ce n'était pas grave, que je prenais tout à l'envers ce soir. Pourtant, je ne le fis pas car finalement, je n'avais plus la force. Je voulais oublier cette histoire, dormir pour ne plus à avoir penser. Je ne répondis pas, affichant un léger sourire malgré tout. Je ne voulais pas qu'il parte mais c'était le mieux pour nous. On devait avoir l'esprit clair pour continuer. Ce n'était donc pas une bonne idée d'enchaîner. Autant se laisser mutuellement tranquille. Retrouver nos esprits. « Ton cendrier est sur la table de la terrasse si tu as besoin. » A l'accoutumée, je lui aurais crié dessus. Je n'aimais pas les clopes et le voir se détruire la santé, me gonflait. En plus, il fumait car il était nerveux et c'était vraiment le pire. Plus de force. J'étais déjà morte avant la soirée alors là, avec la tournure des événements, il n'y avait plus personne. En plus, il avait déjà fumé, alors pourquoi je lui avais notifié la présence d'un cendrier. Je voulais juste qu'il retienne qu'il y avait des affaires à lui ici, que quelque chose lui appartenait ... Je pris les assiettes afin de les déposer dans l'évier, après avoir évidemment vider leur contenu. Je regardais le jeune homme de l'endroit où j'étais. Désormais, il partait. Je lâchai un bref soupir, sourd. Je lui déposais un léger bisou sur la joue. « Envoie moi un message quand tu es rentré. » Je m'inquiétais pour lui. Le laisser partir après un tel moment me rongeait. J'essayais de me convaincre pensant que c'était le mieux pour nous. Après avoir fermé la porte, je me jetai sur le canapé, allongée. Je fourrais ma tête contre l'oreille, comme tout à l'heure. Tao..