Pourquoi j’ai choisi de m’éloigner aussi soudainement ? Parce que j’en ai besoin, parce que j’ai besoin de réfléchir, de m’amuser, et puis parce que Shûji a eu le droit de partir à Paris. Bon certes, nous n’allons pas aussi loin, mais au moins, je pars avec les connards, et ma jiejie préférée, je penserai forcément à autre chose qu’Hui Liang, et Ji Na, et Shil Han. Je manque cruellement de nicotine, et Tao qui crie partout commence à me taper sur le système, mais au moins, il me fait penser à autre chose que le tabac. « Mais t’es jamais allé en Australie ou quoi ? Sérieusement, calme toi, on dirait un enfant ! » Je ris, regardant Jeona un peu plus loin. « Jie Jie, on arrive bientôt ? Quelqu’un veut quelque chose à manger ou boire ? » Je fais un signe à l’hôtesse de l’air qui arrive, lui adressant un sourire charmeur et je demande un jus d’orange. « Tao fais gaffe putain ! Et oui on voit la mer, c’est le principe quand on approche d’une île. Aller, rassieds toi correctement, tiens encore un peu, on y est presque, d’accord ? » mon connardillo préféré aussi, qu’est-ce qu’il peut être enfant lorsqu’il le veut, mais je crois que sans lui, le monde des riches me semblerait bien trop ennuyant.

En temps normal, j’aurais pas té loin de faire une grosse crise de colère fuck up et tout ce qui va avec, avec les énergumènes autour de moi. Mais aujourd’hui, c’était différent : on arrivait en Australie ! A croire que pour certains c’était la première fois, aux réactions de tao jun. Un petit sourire s’étira sur mes lèvres alors que je me retourne sur mon siège, devant tao, pour lui infligr une tape sur la tête « Yah, je vais avoir mal au crâne si tu continue à gueuler ! » Dans mon regard, genre un avertissement alors que j’en avait strictement rien à foutre, surtout jouissif à voir au vu du regard de la mère de famille assis de l’autre côté de l’allée avec ses enfants, qui nous regardais tout les six avec des grands yeux de femme choquée. Je souris à Syuhei en faisant signe vers le hublot « On est quasiment à l’aéroport, d’ailleurs restez attachés ! » Je me retourne alors sur mon siège et m’assoies correctement, rattachant moi-même ma ceinture pour l'atterrissage. Xiao ling à côté de moi regardait lui aussi par la fenêtre avec des étoiles pleins les yeux. Bon, pour sa part ça me choquais moins que tao jun quoi. Une fois la descente accomplie et que enfin le soleil australien frappe mes lunettes gucci en pleine face, je me dirige vers ha neul que je prend par la main sans aucune gêne, en souriant « on est ENFIN arrivé. Regarde moi ces gosses ! »

C'était dur. Très dur. Trop dur. Horriblement dur. Non, sérieusement, il croyait mourir, pourrir, décéder le Xiao Ling. Devoir rester assis, comme un couillon, à fixer la fenêtre, en restant calme, pour canaliser son énergie .. Mais merde. Il avait juste envie de se détacher, d'ouvrir la fenêtre et de se jeter hors de l'avion. Non mais bordel de couilles. Il se retenait comme jamais il ne l'avait fait, sautillant intérieurement comme un malade. Seulement, quand il entendit les mots « Aéroport » et « Australie », il se retourna rapidement pour regarder les autres, avec un air béat sur la gueule. Bah. Fallait pas prononcer les deux mots magiques, hein. Il les regardait avec un énorme sourire, et quand il entendit le mot « Arrivée », alors là, explosion de sentiments. Il attendit impatiemment d'entendre les hôtesses déclarer qu'ils pouvaient se détacher. Et, quand ce fut fait, il se détacha et se leva, droit comme un piquet, puis leva les bras en l'air. « AUSTRAAAAAAAAAAAAAAAAAAALIE. » Il commença à sauter, puis .. se frappa lui-même, se donnant un coup de poing. Ouais, ça va être dur, l'Australie.

Des fois, c’était à se demander qui était le plus jeune. A voir le comportement de Tao Jun, il y avait beaucoup de questions à se poser à ce sujet. En tout cas, la première chose que je fais après avoir récupéré ma valise, c’est enfiler mes lunettes de soleil, collection privée, exemplaires uniques faits par les soins de Shûji bien sûr, et m’allumer une cigarette. La température est exquise ici, moins humide qu’à Taiwan, ça fait tellement de bien. « J’aurais dû demander à ce que l’on vous coupe les cordes vocales lors de votre sommeil ou quelque chose de semblable, vous me donnez la migraine, et un Syuhei migraineux est un Syuhei insupportablement chiant, sachez-le tous. » ou comment dire « calmez votre joie ou je vous nique la gueule » plus ou moins poliment. Passant mon bras autour des épaules de la belle Ha Neul, je regarde Jeona. « Jie Jie, on va où maintenant ? Histoire de poser nos affaires, enfin, si on finit pas à l’hosto en premier, parce qu’ils vont finir par se tuer ces deux là… » dis-je en pointant du menton les deux imbéciles écrasés au sol.