Si le réveil est le pire ami de l’homme la semaine, le téléphone l’est le week-end quand on dort tranquillement assise la tête coincé entre le bureau et un livre. On pourra dire ce qu’on veut, mais un paquet de feuilles est confortable quand on est fatiguée. Inutile de préciser à quel point cette sonnerie perçante m’a surprise au point que strictement tous ce qui était sur mon bureau, y compris moi a fini par terre. Le pire dans cette histoire c’est que c’était ma mère qui m’appelait pour me parler de la pluie, du beau temps, de mamie, des voisins, enfin bref de tous le quartier, en n’oubliant surtout pas de me demander si je mange bien et si l’école ça va et puis tralala que pose une maman. Je m’allongeai sur le canapé en lui parlant pour finir de me réveiller doucement. Je me rendis compte de l’heure qu’il était quand j’allumai la télé et que les gentils petits dessins-animés du matin étaient devenus des films de guerres. C’était peut être pas une si bonne idée que ça de travailler aussi tard hier soir pour avoir mon après-midi tranquille, n’empêche que, Dae arrivait dans deux heures et que tout était en bordel. Je couru à la douche et me brosser les dents avant de sauter dans le premier pantalon qui me tombe sur la main ainsi qu’un t-shirt propre. Je crois que jamais de ma vie je me suis autant dépêchée pour me préparer. J’ouvris vite le placard pour en sortir l’aspirateur que je jeta dans le salon avant de courir ramasser tous se que j’avais fait tomber ce matin du bureau en jetant plus ou moins tout ça dans le petit placard dessous a part deux feuilles que je laissai dessus avec ma trousse histoire de pas faire trop suspicieux. Puis je passai illico un coup d’aspirateur sur le tapis et dans le couloir en courant. Bon, mon appart était pas si sale que ça, mais bon, disons que je préfère qu’il soit propre quand quelqu’un vient. Je rangeai vite fait l’aspirateur à sa place me cognant au passage l’orteil contre la porte du placard. Je parti en sautant sur un pied remettre les fauteuils et cousins en place quand j’entendis sonner. Je sautai sur le canapé pour faire genre je suis prête depuis hyper longtemps quand quelque chose me vint en tête. J’ai pas fait les courses.

Je tentais de me recoiffer tout en réfléchissant à ce qui me rester dans mes placards. Sachant que hier j’avais fini le dernier paquet de gâteaux sec pas supers bons, il devait pas rester grand-chose. Je revins à moi et regarda Dae Ho en me levant. « Je suis une personne très actif non mais oh ! Et puis vu le prix qu’il m’a couté, ou du moins a mon oncle, je l’aime ce canapé ! ». Faut avouer qu’en plus, il super beau et super confortable, si je pouvais, je l’épouserai tiens. Sur cette remarque je partis vite fait faire le tour des placards de la cuisine les ouvrant un par un pour voir ce qui rester, le bilan fut assez rapide à faire : rien hors mis, des pâtes, du sucre, du chocolat, de la farine, une boite non-identifiable et des conserves, mais je ne pense pas que des petits pois à quartes heures soit une bonne idée. Je m’asseyais sur le comptoir à côté du frigo ouvrant celui-ci avec mon pied. « Tu veux un café ou… de l’eau ? » J’avais en effet, plus rien à boire aussi au frigo. Comment j’avais pu oublier de faire les courses, enfin, comment j’ai fait pour me réveiller si tard ! De toute façon il était trop tard, je fis couler du café puis réfléchissait à se qu’on pouvait faire avec ce qui me rester… Un gâteau au chocolat! Je descendis de mon comptoir et couru dans le couloir attraper un deuxième tablier que je jeta sur Dae Ho « T’as faim ? Et bien au travail ! »

J’ai toujours su qu’avec Dae on était complémentaire. Moi une femme, lui un homme. Lui les règles et les lois, moi la science et les maths. Moi, je la cuisine, lui, ben, il mange ! Ca fait un bon moment que j’ai remarqué que sa cuisine n’était pas à la hauteur de celle de ma grand-mère. C’est pour ça, qu’il faut que je lui donne quelques cours, comme ça, je serai plus rassurée le jour où il me dira qu’il cuisine, et il ne risquera pas de s’empoisonner. « Bon alors Monsieur catastrophe va écouter les beaux conseils de ce merveilleux livre ! » Bien heureuse qu’il lise à voix haute, je rassemblais les ustensiles nécessaires et lui mis sous le nez deux gros bols et un fouet. Je pris les œufs et lui donnai la boite tout bien posé à côté de lui. « Bien bien, je dois te montrer comment séparer le blanc des jaunes ? » Je pris un œuf et le cassa délicatement en deux pour mettre doucement dans un bol le jaune et l’autre le blanc. Comme il avait la tête de quelqu’un qui avais compris, je coupai un morceau de beurre et le passai quelques secondes aux micro-ondes. Une fois un peu mou, je le mélangea avec le sucre comme me l’indiquai Dae. Puis vint le moment de mettre le chocolat. « Oulà, le chocolat, si je l’ouvre, je le mange, fais le sinon je vais craquer » Dis-je en lui tenant, un peu violemment en le cognant alors qu’il avait un œuf dans la main. C’est le moment d’une grande catastrophe ? Ou d’une preuve de grande agilité ?

Miss catastrophe, est surement le surnom qu’il me va le mieux, j’avoue ne pas être super adroite. Une flaque dos et je tache tout mon pantalon, du verglas et je tombe, de la boue et je me crépis entièrement, et j’en passe des belles et des pas mures. Enfin, bref, je voyais déjà l’œuf atterrir sur mes pieds, ainsi que moi nettoyé à genoux devant Dae mes pieds de même que le sol de ma cuisine. L’œuf est l’un des trucs les plus pénibles à nettoyer pour moi, une fois que tu as attrapé un morceau de plan, hop, il glisse. Je ne suis pas très patiente et ça à tendance à m’énerver vite. Heureusement, mon cher meilleur ami arriva à l’attraper à temps. Je posai en signe de reconnaissance éternelle ma main sur son épaule et baissa les yeux en signe de soumission total à sa grandeur. Apres quelques secondes comme ça, s’occupant du chocolat, je pris la farine pour fariner le moule. Je pris le pot avec toute ma poudre fétiche et la regardais comme si c’était de la drogue. « Je te fais les 10g à 50 € » Ouais bon, j’ai peut-être regardé un peu trop de film bidon pour cultiver ma connaissance cinématographique. Une fois après avoir fait semblant d’en sniffer un peu, je relevai la tête avec un truc qui me gênais dans le nez. Je n’avais apparemment pas fait si semblant que ça. J’essayer de le faire sortir, de tousser, mais rien. Puis, d’un coup, ça vint, la véritable catastrophe, ou du moins le début de celle-ci. Je le sentis monter, comme quand on va vomir, seulement je ne pouvais rien faire, pour cause, j’avais le pot de farine dans la main. D’un coup, ça sorti, mon éternuement. A ce moment là, une sorte de fumée blanche apparu tout autour de nous. Enfin, plutôt en face de moi et disons sur la tête de Dae. Il avait l’air de ressembler à un fantôme, tout blanc. C’est peut-être lui qui avait la gastro…

Je crois que jamais de ma vie j’eu un sentiment aussi partagé. Devais-je rire ? M’en vouloir ? Sourire ou mourir de culpabilité ? Le reflex que j’eu fut de poser le paquet de farine avant de faire une autre bêtise et de mettre une main sur ma bouche encore choquée de ce que j’avais fait. J’arrivai même pas à débrayer un « Désolé » tellement je ne m’y attendais pas. Je restais bouge bée sans rien faire, choquée. Puis, il faut dire, que ce n’est pas son regard qui me rassura ou encore moins le moment où il prit le paquet de farine. Inutile de préciser que c’est loin d’être agréable d’en avoir sur le visage, d’où ma grimace de dégoût qui s’accompagna de légers toussotements, ni bon à manger d’ailleurs. C’est alors comme ça, que de grandes guerres fut déclarés, mais j’avais un avantage sur l’adversaire, une connaissance parfaite des lieux, le moindre endroit où le planché craque, je sais où il est. Mais avant de lancer ma stratégie, je me mis a genoux, ouvrit doucement le placard et en sorti une poêle ainsi qu’une passoire. Bien évidemment, la passoire me servirait de casque, la poêle, de bouclier, ou de botte fesse… Je cherchai le sucre sur la table, quand un soupçon de méchanceté vient en moi et pris la boite à œufs. Mon bouclier dans une main, un œuf dans l’autre, je bondis sur le passe plat en poussant mon cris de guerre pour surplomber toute la salle et jeter ce fruit de Satan sur l’ennemi diabolique.