Sujet: un dîner presque parfait... | nahm aloïs Jeu 13 Mar - 13:17
un dîner presque parfait...
« Ce soir, ton oncle vient manger à la maison avec sa femme et ton cousin... Et nous voulons que tu sois présent. » Voila les premiers mots qu'avait prononcé ma mère, alors que je venais à peine de franchir la porte d'entrée. Non mais vous y croyez vous ? Même pas un « Bonjour mon fils ! Je suis contente de te voir ! » ou un « Comment vas-tu depuis le temps ? ». Non, même pas... Pourtant cela devait bien faire une semaine, voire le double que je n'avais pas mis les pieds dans cette maison et que, par conséquent, nous ne nous étions pas vus. A croire que seul son fichu dîner comptait... Et un dîner en l'honneur de qui, en plus ? D'un oncle, d'une tante (ou de sa femme, devrais-je plutôt dire... parce que oui, elle n'était pas coréenne et c'était encore un peu difficile pour ma génitrice de l'accepter en tant que membre de la famille à part entière) et d'un cousin dont je n'avais jamais - ou alors très peu - entendu parlé en vingt trois ans d'existence sur cette planète. Le pire dans tout ça c'est que cela faisait bien un mois qu'elle parlait d'organiser ce dîner et qu'elle me saoulait avec. J'y avais le droit tous les jours lors de nos conversations téléphoniques (oui, oui, je discutais au téléphone avec ma mère quotidiennement. mais n'allez surtout pas croire que c'est moi qui l'appelle, huhu. c'est elle qui me harcèle sans cesse...) à tel point que je fus obligé d'inventer diverses excuses pour couper court à nos échanges, ne pouvant plus supporter un mot de plus concernant ce dîner. « Mais, comprend moi ! » me répétait-elle sans cesse. Oui, il fallait la comprendre... Cela faisait maintenant une vingtaine d'années qu'elle n'avait pas vu son frère et, bien qu'il était de retour en Corée depuis environ sept ans, ce n'est que maintenant qu'elle s'était décidée à l'inviter à la maison pour, je la cite, « tenter de recoller les morceaux et, pourquoi pas, rattraper le temps perdu ». Que de conneries... Comme si on pouvait rattraper vingt deux ans en un dîner de quelques heures. Non mais je vous jure... Qu'est-ce qu'il ne fallait pas entendre ?!
Couché sur mon lit – ou du moins, celui qui l'avait été durant de nombreuses années – je fixai le plafond, d'un air pensif. C'était quand même bizarre que ma mère n'ait jamais pris le temps de me parler de cet oncle. D'ailleurs, elle n'avait pas été la seule dans ce cas. Mes grands parents aussi s'étaient bien gardés d'en parler devant moi. Et les seules fois où j'avais entendu parler de lui, c'était par pur hasard alors que je passais près de la pièce dans laquelle se déroulait la conversation. Et, pour être honnête, les propos échangés entre les différents parties n'étaient pas forcément sympathiques. Tout laissait alors à penser que cet homme n'était pas quelqu'un de fréquentable et qu'il avait fait une chose si atroce que même ses propres parents avaient décidé de le renier. Pourtant, à en juger par les bonnes paroles qu'avait eu ma mère à son égard, ces derniers temps, tout portait à croire que c'était loin d'être quelqu'un de mauvais. Alors pourquoi avoir mis si longtemps pour m'informer de son existence ? Telle était la question... Poussant un long soupir de frustration, je me redressai et laissai mon regard se perdre sur le mur qui se dressait devant moi. Un micro-sourire se dessina alors sur mon visage quand j'aperçus l'un de mes anciens dessins. Oui, oui... Les murs de ma chambre étaient encore recouverts de dessins que j'avais fait il y a certainement une bonne dizaine d'années et, sur mes meubles, se dressaient toujours une multitude de petites voitures et figurines en tout genre. Une vraie chambre de gamin... Si ça ne tenait qu'à moi, bien sûr, je les aurais déjà enlevé depuis un moment mais, certainement nostalgique de ces doucereuses années, ma mère m'avait menacé de me faire la peau si je m'avisais de les faire disparaître. Et, croyez le ou non, cette dernière faisait très peur quand elle se mettait en colère. Heureusement pour moi, je ne vivais plus dans cette maison désormais et il était très rare que je vienne y dormir donc... Commençant légèrement à trouver le temps long, je décidai de me lever et descendis à l'étage inférieur où tout le monde s'activait pour préparer le dîner. C'est que Madame Park avait sorti le grand jeu, en plus... On aurait presque pu penser qu'on recevait le premier ministre coréen, hm. Je soupirai légèrement devant tant d'enthousiasme, avant de me diriger vers la cuisine où s'était attelée, Madame Oh, la cuisinière de la famille depuis plusieurs années. « Petit Jin Hyun ! Tu viens t'assurer du bon déroulement des préparatifs ? » J'adressai un sourire à la vieille femme et attrapai une cuillère. Petit Jin Hyun, tss... Étais-je donc toujours un gamin aux yeux des gens vivant dans cette maison, hein ? Puis, s'assurer du bon déroulement des préparatifs... Fallait pas trop m'en demander non plus. Je venais seulement m'assurer de la bonne avancée du repas et c'était déjà suffisant en soit. « Comme toujours, Noona... Tu me connais. » lui répondis-je, avant de plonger le couvert dans le premier plat qui me passait sous la main. « Daebak ! » Je répétais mon geste dans plusieurs autres plats et déposai ma cuillère dans le lave vaisselle. J'adressai ensuite un signe de la main à la vieille femme et quittai la pièce, sous le regard amusé de celle-ci.
L'après-midi passa plus ou moins rapidement et, finalement, tout fut prêt à temps pour recevoir les invités. Enfin tout... cela restait relatif car, en ce qui me concernait, c'était un peu plus délicat à dire. J'étais prêt, oui, mais l'envie de bouger de ma chambre n'y était vraiment pas. Pourtant, à la suite des appels répétitifs de ma mère, je dus me résoudre à la rejoindre pour accueillir les « nouveaux » membres de la famille qui venaient de sonner à la porte. Descendant alors les marches, j'ajustai rapidement le col de ma chemise et, une fois en bas, je me dirigeai vers le hall d'entrée dans lequel se trouvaient déjà les invités. « Je vous présente Jin Hyun, mon fils. Jin Hyun, viens accueillir ton oncle, s'il te plaît ! » Je saluai l'homme qui se tenait face à mère, penchant légèrement la tête en avant, en signe de respect, avant de me redressai et... What ? « Qu'est-ce qu'il fout là, lui ? » m'écriais-je, en remarquant enfin la présence d'une personne qui m'était plutôt familière. Aloïs... Qu'est-ce que cet idiot faisait ici ?
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Sujet: Re: un dîner presque parfait... | nahm aloïs Sam 15 Mar - 10:05
Dans la famille, y'avait jamais eu d'emmerdes. Du moins, c'était ce qu'Aloïs croyait. C'était le cas pour son côté allemand : là-bas, tout le monde était très soudé et jamais Al n'avait entendu parler de tensions. Il s'entendait bien avec ses parents, ainsi qu'avec ses grands-parents allemands. Il voyait rarement ses grands-parents coréens, qui semblaient remontés contre son père. En fait, Al était juste naïf : il devait bien y avoir une raison à ce qu'il n'ait jamais rencontré sa tante du côté paternel, mais comme il n'y avait jamais réfléchit, il n'avait jamais imaginé qu'il pouvait y avoir un souci de ce côté-ci. Il était un peu bébête pour ça, il ne réalisait jamais quand quelque chose n'allait pas dans son entourage : il n'était pas très attentif aux problèmes des autres. Pas que ça ne l'intéressait pas. Il ne remarquait juste rien, il était parfaitement aveugle aux emmerdes d'autrui. Même à celles de ses parents. Bon, son père n'était pas du genre expressif. Sa mère, par contre, c'était quelqu'un au caractère fort : elle s'exprimait, disait tout haut ce qu'elle pensait. Pas très coréen tout ça, mais c'était cette parcelle de sa personnalité qui avait charmé son père, avait plusieurs fois raconté celui-ci à Aloïs. Ingrid – sa mère – était quelqu'un d'honnête au possible, au contraire de son fils qui se perdait toujours dans d'infernaux méandres de mensonges. Leur relation était merveilleuse mais ils n'étaient pas taillés dans le même bois. Bref, tout ça pour dire que quand son père annonça à Al qu'ils allaient, ce soir, manger chez sa sœur, notre bonhomme était surpris. Évidemment, si Al s'entendait bien avec ses grands-parents, il avait remarqué que ceux-ci ne portaient pas grande affection pour sa mère : ça l'énervait, mais il se contenait car c'étaient déjà des personnes âgées et que si les jeunes coréens n'étaient pas facile à corriger, il savait la tâche impossible pour ses aïeuls. Il était loin de se douter que son père avait, des années auparavant, fuit un cocon familial oppresseur pour l'Europe et qu'il avait plus ou moins été banni de la famille suite à son mariage avec sa mère. Son père lui expliqua cela tout de suite après l'avoir informé de leur visite chez les Park : il ne voulait pas le lancer là-dedans sans qu'il soit un minimum au courant de la situation. C'était la tante d'Aloïs qui avait initié ce repas : peut-être son frère lui manquait-il ? Difficile à dire, et Aloïs ne posa pas de questions à ce sujet. Il appris la chose le matin-même. Il n'avait de toutes façons rien de prévu pour le soir, et puis, il fallait bien avouer que toute cette histoire l'intriguait. Il espérait seulement que personne ne ferait de remarques quant aux origines de sa mère, ce qui arrivait parfois à ses grands-parents lorsque cette dernière n'était pas dans les parages. Ce genre de trucs avaient le don de le mettre hors de lui. En fin de matinée, il se posa dans le jardin pour grattouiller un peu sa basse, assit sur une chaise en bois, les pieds sur une autre. Il faisait moche mais pas vraiment froid. C'était vraiment une journée à aller remuer la merde de la famille. Al n'était pas du genre à faire des histoires. Enfin, juste qu'il ne s'énervait pas facilement, qu'il préférait ignorer les remarques désobligeantes plutôt que de se fâcher. Parfois, il se vengeait, gentiment, mais il ne devenait jamais vraiment mauvais à cause d'une mésentente avec quiconque. La vie était bien trop courte pour se permettre à la gâcher en se gueulant dessus, non ?
Son père était anxieux, sa mère aussi, et entre eux se tenait un Aloïs décontracté qui ne comprenait pas d'où leur venait tant d'horreur. Personne n'allait les manger, là-bas. Le pire, c'était sans doute son père. Lui d'habitude si neutre et solide avait vraiment l'air au bord de la syncope. En fait, il n'avait pas vu sa sœur depuis si longtemps qu'il ne savait absolument pas comment il convenait de se comporter envers elle, son mari et son fils. Impossible de faire comme si de rien, mais il était également impossible de dresser une barrière entre eux et l'autre branche de la famille à cause de quelques années de séparation. Ils étaient tous les trois derrière la porte et personne n'osait sonner. Au bout de quelques minutes durant lesquelles personne n'osait rien faire, Al décida qu'il était tout de même de son devoir d'intervenir.
- Non mais vous êtes ridicules. J'suis sûr qu'ils sont super sympas, arrêtez un peu de flipper.
Ce fût donc lui qui appuya sur la sonnette. Il poussa son père vers l'avant car après tout, c'était à lui de présenter tout le monde – on allait faire ça à la coréenne, attention j'vous prie – quand la porte s'ouvrit sur une femme qui, il faut bien l'avouer, partageait quelques traits avec monsieur Nahm. Tout le monde se présenta à tout le monde, et Aloïs ne voyait vraiment pas pourquoi ses parents avaient eu si peur : franchement, sa tante avait l'air tout ce qu'il y a de plus sympathique. Elle appela son fils – le cousin d'Aloïs, donc – pour qu'il vienne à son tour les saluer. Al n'avait jamais entendu parler de lui. Enfin, il savait qu'il avait un cousin quelque part, mais ça s'arrêtait là : tout comme il ne savait rien sur sa tante, il n'en savait pas plus sur son fils, logiquement. Si Jin Hyun ne tilta qu'après avoir salué son père et donc vu Aloïs, notre jeune musicien reconnu son cousin aussitôt qu'il fût arrivé près d'eux. La surprise était telle qu'il ne réagit pas tout de suite, les yeux presque écarquillés comme si d'un instant à l'autre son cousin allait changer de visage et qu'Al réaliserait qu'il venait juste d'halluciner. Mais non, il ne délirait pas : Park Jin Hyun était son cousin. Ces deux-là ne s'entendaient pas très bien et Al lui faisait beaucoup de crasses débiles. Quand Jin Hyun remarqua qui se tenait devant lui, il demanda qu'est-ce qu'Al fichait là.
- HAHA LA BONNE BLAGUE, s'exclama à son tour notre jeune Allemand en se frappant le front. Il y a des millions de Park dans ce sale pays et il faut qu'on soit cousins.
Frustré, Al s'inclina poliment devant la mère de Jin Hyun, donc sa tante – oulàh ça va être compliqué ces histoires de familles – et lui fit un petit sourire désolé. Il venait juste de gueuler, tout comme son cousin d'ailleurs, et personne ici à part eux ne devait avoir saisit le problème.
- Euh. Jin Hyun et moi on est à l'uni ensemble, expliqua-t-il vaguement en regardant le sol, devenu soudain très intéressant.
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Sujet: Re: un dîner presque parfait... | nahm aloïs Dim 16 Mar - 23:06
un dîner presque parfait...
Qu'est-ce qu'il fout là, lui ? La surprise fut telle, en voyant Aloïs – ou mon cousin, devrais-je dire, à présent – que je ne pus retenir ces quelques mots. D'ailleurs, cet écart de conduite me valut un magnifique regard noir de la part de ma mère. Vous savez ? Ce genre de regard qui veut dire « Mon petit coco, recommence à te comporter de la sorte et je t'égorge ! » Oui... Madame Park était sympathique mais il ne fallait pas trop la chercher, non plus. Surtout lorsqu'il s'agissait des convenances et du comportement à adopter en haute société, comme elle aimait si souvent me le répéter. Tss... Comme si ils en avaient grand chose à faire, eux. A les regarder, ils n'avaient vraiment pas les têtes de personnes habituées à être reçues comme l'aurait été un grand homme d'affaire ou un ministre… - tant de préjugés de ta part, Jin Hyun. c'est pas bien.... - Rappelé à l'ordre, mais pas non plus décidé à jouer au gentil cousin devant cet énergumène, je me contentai d'adresser mon plus beau sourire hypocrite au Bluing, avant de lui répondre, en serrant les dents... « Crois moi, ça ne me fait pas plus plaisir qu'à toi ! » Si, avant qu'ils arrivent, je demeurais un tantinet curieux à leur propos, je n'avais plus aucune envie de m'atteler à cette tâche qui consistait à apprendre à les connaître. Surtout la chose qui me servait de cousin, en fait. J'en avais déjà eu ma dose lorsque nous avions été amenés à nous croiser, à plusieurs reprises, au sein de l’université... Puis, pourquoi lui, merde ?! Pourquoi Aloïs ? Si, quelques jours plus tôt, quelqu'un était venu me trouver pour me dire que je partageais le même sang avec ce... cet idiot, je lui aurais certainement ri au nez. J'aurais même peut-être été jusqu'à lui conseiller d'intégrer l'école du rire, pour vous dire. Non mais, quelle bonne blague... Ce mec ne savait même pas aligner une phrase de coréen correctement. Comment pouvait-il être mon cousin ? D'ailleurs, en parlant de mauvais coréen, c'est cela qui me valut d'être la cible de crasses toutes plus débiles les unes que les autres, de la part du bleu. Cet idiot avait eut l'audace de me renverser son verre de jus d'orange dessus, et ce, sans même prendre la peine de s'excuser. Pourtant, si il l'avait fait, j'aurais peut-être songé à passer l'éponge sur cette mésaventure. Mais non... Le mec avait jugé bon d'exploser de rire à n'en plus finir, au lieu de me demander pardon, comme tout être normalement constitué l'aurait fait. Alors, bien évidemment, certainement touché dans ma fierté et aussi, et surtout, agacé par son comportement, je lui avais fait une remarque désobligeante sur son accent pourri et son coréen aussi bon que celui d'un enfant de huit ans. Rien de bien méchant. Une petite raillerie qui était sortie toute seule et, face à laquelle, un destinataire quelconque n'aurait sûrement pas jugé utile de répondre. Sauf que lui, cela ne lui avait pas plu. Mais vraiment pas du tout... A croire que j'avais insulté ses parents ou qui sais-je, encore, de super important à ses yeux. Et, pour être honnête, en me remémorant ce moment et en voyant à quel point cela l'avait mis en rogne, je n'osais même pas imaginer ce qu'il se serait passé si je l'avais gratifié d'une de mes remarques bien cassantes, dont j'avais le secret. Il m'aurait sûrement sauté à la gorge, cet abruti... Cela ne faisait aucun doute.
La mine blasée, je le fixai, et un sourire moqueur finit par se dessiner sur mon visage lorsque je le vis baisser la tête face à ma mère, en arborant un air désolé. Cependant, ce sourire s'estompa bien vite quand cette dernière, après avoir joint ses mains l'une à l'autre, une expression ravie sur le visage, ne trouva rien de mieux à dire que « Oh mais c'est merveilleux que vous vous connaissiez déjà ! » Merveilleux ? Ahah... Qu'est-ce qu'elle pouvait être naïve, parfois. Ça se voyait que ce n'était pas elle qui devait supporter les âneries du Bluing, hm. « Oui, merveilleux... » murmurais-je alors, ironiquement. Les présentations faites, ma génitrice pria mon oncle et ma tante de la suivre dans la pièce principale où se déroulerait le dîner. Quant à Aloïs et moi, nous dûmes fermer la marche... « Comme si cela ne suffisait pas de voir ta sale gueule à l'université, il faut en plus que je sois obligé de te croiser dans ma propre maison... » Je tournai la tête vers mon cousin et, pour le coup, il n'était plus du tout question de sourires, même hypocrites. En effet, le gratifiant d'un regard noir, j'esquissai un rictus mauvais et ajoutai... « T'as vraiment décidé de me pourrir la vie, toi... » Je n'eus cependant pas le temps de poursuivre car nous finîmes par atteindre la pièce où se trouvait déjà mon père. S'en suivirent alors d'énièmes présentations et conversations engagées par ce dernier qui, par miracle, avait laissé son portable et son travail de côté – chose qu'il n'avait jamais fait pour sa famille, soit dit en passant - Je vous jure... Mes géniteurs étaient vraiment prêts à tout pour faire bonne impression devant nos invités, c'était d'un pathétique... Je voulais bien croire que le fait de se réconcilier avec son frère était devenu quelque chose d'important pour ma mère, mais il fallait pas abuser, non plus. Elle voulait pas lui lécher les pieds, aussi ? Presque écœuré par la scène qui se déroulait devant mes yeux, je le fus encore plus quand ma mère, en bonne maîtresse de maison qu'elle s'évertuait à être, proposa à la mère d'Aloïs de lui faire visiter la maison, tandis que mon père et le sien venaient de se lancer dans une longue discussion, me laissant seul avec le Bluing. Et, si on passait à table au lieu de se perdre dans ce genre de futilités ? C'était une bonne idée, hein ? Non ? Bon, tant pis... Je tournai la tête vers mon cousin, avant de m'exclamer, d'un ton las. « Ne compte pas sur moi pour te faire visiter... Tu serais capable de voler quelque chose. » Je me dirigeai ensuite vers la table, sur laquelle Madame Oh venait de déposer quelques plats avec des bouchées apéritives et en attrapai une que je portai rapidement à ma bouche. Ce dîner risquait vraiment d'être riche en rebondissements...
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Sujet: Re: un dîner presque parfait... | nahm aloïs Mar 25 Mar - 20:38
Il n'y avait aucun mot pour décrire ce que ressentait Aloïs à cet instant précis : il n'était ni en colère, ni attristé ni rien de ce genre, mais il avait juste l'immense impression de s'être fait piéger. Le sentiment terrible que quelqu'un, là-haut, se foutait royalement de sa gueule pour lui avoir imposé un lien de parenté avec Jin Hyun. Les parents d'Aloïs, qui ne comprenaient rien et qui étaient certainement un peu moins portés sur les bonnes manières que du côté Park, ne rappelèrent pas leur fils à l'ordre : mais Al vit très bien le regard que jeta sa mère à Jin Hyun. Ce repas n'allait pas être de la tarte. Aloïs était plein de respect envers sa tante et son mari : qu'ils soient les parents de ce sale type n'était pas un problème pour lui – après tout, c'était par leur faute que leur gosse soit un sale gars. Par contre, il ne se voyait réellement pas en tant que son cousin. D'un côté, il souhaitait presque que les morceaux ne se recolleraient pas entre son père et madame Park et qu'ainsi, ils n'aient plus jamais à se revoir en tant que cousins. En même temps, Jin Hyun était vraiment un mec pourri. Depuis qu'Aloïs avait renversé sur lui un verre de je-ne-sais-quoi et qu'il avait rit à gorge déployée de son acte – puéril, certes, mais c'était Al, quoi... - Jin s'évertuait, chaque fois qu'ils se croisaient, à faire des commentaires désobligeants au sujet de son accent. S'il y avait bien UNE CHOSE qu'Aloïs ne supportait absolument pas, c'était qu'on s'en prenne à ses origines dans le but de le blesser : il avait déjà goûté à la xénophobie – voire au racisme – et il s'était plus ou moins juré ne jamais plus se laisser faire lorsqu'on le titillait sur ce sujet. Or, Jin Hyun avait pour ainsi dire déclaré la guerre : Al ne lui pardonnait pas son offense, qu'il soit son fichu cousin ou non. Néanmoins, par respect pour leurs parents respectifs, Aloïs se dit qu'il ne fallait pas non plus trop montrer les crocs : des deux côtés, cela aurait été une déception monumentale que de voir les deux enfants de la famille se taper sur le système sans vraiment savoir pourquoi. Quand sa tante s'exclama que le fait qu'ils se connaissent déjà était merveilleux – elle ne les avait pas entendus ou elle était juste cruche, celle-là ?! Aloïs se contenta de lui répondre par un sourire hypocrite. Oui, oui, c'était tout bonnement fabuleux, hm...
Tout le monde se décida finalement à se déplacer vers l'endroit où se déroulerait le dîner : les deux jeunes hommes marchaient un peu en retrait, à l'arrière. Tandis que Jin Hyun lui disait qu'il n'était absolument pas enchanté d'avoir à le croiser chez lui, Aloïs décida de ne pas répondre tout de suite : il ne voulait ni se prendre la tête – car, comme dit précédemment, il se doutait bien que tout le monde serait malheureux de les savoir en mauvais termes – ni, simplement, répondre à un sale type comme lui. Au bout de quelques secondes, lança tout de même un regard franchement mauvais à Jin.
- Oh crois-moi, j'aurais moi aussi préféré ne pas avoir à venir ici, répliqua-t-il. Je préférerais être apparenté à une girafe plutôt qu'à toi.
Sur ce, Al lui tira la langue – très mature, en effet – et ils arrivèrent à la pièce suivante où se tenait le père de la famille Park : chacun se présenta, patati patata, et bien entendu, les parents se divisèrent en paires d'intérêts – maman et maman et papa et papa – laissant les deux cousins seuls avec leur animosité toute affûtée. Sérieusement, Al ne détestait pas grand-monde. D'ailleurs, il ne détestait pas exactement l'autre, disons simplement qu'il le mettait hors de lui et le rendait dingue : tout en lui respirait le contentement, la satisfaction de soi. Al aussi était, en un sens, narcissique : il savait qu'il était beau et surtout, plus dangereux encore, savait que les autres le trouvaient beau. Mais jamais il n'insultait les autres – les manipuler, oui, mais s'en prendre directement et verbalement à eux, jamais ô grand jamais. Il faisait plutôt les trucs dans le dos des autres, parce qu'il était un lâche, sans doute, quelque part. Mais à ses yeux, bien évidemment, ce n'était pas pire qu'être Jin Hyun qui, lui, incarnait véritablement à ses yeux le cliché du gosse de riches hautain. La famille d'Aloïs vivait de manière simple : ils avaient une petite maison, n’exhibaient par leur argent, ne pétaient pas plus haut que leur cul. C'était des gens sobres, qui n'avaient, certes, rien fait de bien extraordinaire de leur vie mais qui, au moins, se contentaient du peu qu'ils avaient. Jin Hyun dit aussitôt à Aloïs qu'il ne lui ferait pas visiter la maison par crainte qu'il ne vole quelque chose. Notre jeune Allemand respira profondément tout en pointant un doigt accusateur sur son nouveau – et adoré, bien entendu – cousin.
- Tu te fiches de moi ? Je suis certainement idiot et futile à tes yeux, mais je ne suis absolument pas un malhonnête. J'en ai rien à foutre de votre luxe et tout l'bordel.
Aloïs regarda sans bouger Jin Hyun qui piquait un amuse-bouche sur la table. Lui n'avait plus faim du tout, toutes ces nouvelles lui avaient véritablement coupé l'appétit. Il réalisait seulement à l'instant qu'il n'était pas du tout dans son univers : les Park avaient de l'argent. Sans doute beaucoup d'argent. Ils ne l’exhibaient pas vraiment à coup de coupes en or et de lustres en cristal, mais Al se sentait quand même en dehors du contexte, avec ses vieilles converses dégeu et son jean rapiécé. Ça allait avec son style décontracté – mais tout de même soigné – de musicien un peu baba cool qui vivait au-dessus du nuage des conventions vestimentaires. Jin et lui ne se ressemblaient vraiment pas : et ce autant sur le plan physique que mental. C'est vrai ça, bon sang, ils auraient pu être un peu semblables : ça arrivait parfois chez les cousins ! Mais non. Ils étaient à l'opposé parfait l'un de l'autre. Vraiment, tout ça était un cauchemar dont Al allait bientôt se réveiller, n'est-ce pas ? Non ?
- Écoute, se décida-t-il finalement en s'appuyant le dos contre le mur qui le maintenait le plus loin possible de Jin Hyun, j'suis sûr que nos parents aimeraient passer un bon repas. Par-dessus tout, ils aimeraient sans doute qu'on s'apprécie, toi et moi. On va pas faire table rase, mais sérieux... on peut au moins faire semblant de pas se détester devant eux. Ça fera moins d'emmerdes que si on se balance des vannes à la gueule tout le dîner...
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Sujet: Re: un dîner presque parfait... | nahm aloïs Jeu 27 Mar - 22:31
un dîner presque parfait...
Ayant du mal à faire passer la pilule, il m'était très difficile de ne pas gratifier le Bluing d'un regard noir, à chaque fois que mes yeux se posaient sur lui. Non mais, franchement... Pourquoi lui ? Il y avait des millions de mecs en Corée du Sud et il avait fallu que ce soit lui, mon cousin. Pourquoi ? Complètement blasé, je priai intérieurement pour que mes parents ainsi que mon oncle et ma tante finissent par m'annoncer qu'il s'agissait là d'une caméra cachée ou bien qu'à la place du visage d'Aloïs, celui de quelqu'un d'autre apparaîtrait d'ici peu, mais non... C'était peine perdue. Je devais me faire une raison : le bleu était bel et bien mon cousin. Par conséquent, contraint et forcé de devoir passer les quelques heures qui allaient suivre, en sa compagnie, je dus faire face à ses gamineries, sur le chemin de la pièce où allait se dérouler le dîner. Il avait quel âge, au fait ? Vingt deux ans ? Hm... Depuis quand un mec de vingt deux ans tirait la langue à son interlocuteur pour le narguer, hein ? Je nageais en plein cauchemar, là. Levant les yeux au ciel, je laissai échapper un soupir d'agacement. Non mais je vous jure... J'aurai préféré être apparenté à une girafe. Il en avait encore d'autres, des répliques de ce genre ? Non parce que, ça ne volait pas très haut, tout de même. Je voulais bien admettre que, parfois, je n'agissais pas toujours en adulte et que j'avais tendance à sortir des choses d'un niveau intellectuel pas forcément élevé mais c'était incomparable tellement le Bluing battait des records dans ce domaine. Le summum de l'immaturité, oui... D'ailleurs, pour se rendre compte du niveau de maturité de mon nouveau cousin, il n'y avait qu'à prendre connaissance des différentes crasses - aussi puériles que ses paroles - qu'il m'avait faite ces derniers temps . Cela allait du lancement de rumeurs complètement débiles me concernant à la fausse tentative de meurtre, sur le parking de l'université. Un vrai gamin, sérieux... Alors, c'était totalement compréhensible que la nouvelle de son entrée soudaine dans la famille ne me réjouisse pas énormément. Non mais, franchement... Comme si ma vie n'était pas assez mouvementée ces derniers temps, il fallait en plus qu'on me rajoute ça. Trop de révélations d'un coup, ça commençait réellement à faire beaucoup. Entre Areum et lui...
Me retrouvant seul dans la pièce avec Aloïs, je décidai finalement de reporter toute mon attention sur la nourriture qui recouvrait la table, après lui avoir explicitement fait comprendre que je n'avais aucunement envie de « passer du temps » avec lui. De toute façon, je doutais fortement qu'il n'en soit pas de même pour lui. L'abandonnant donc au milieu de la pièce pour m'adonner à une occupation que j'affectionnais énormément, à savoir manger, j'esquissai un sourire en coin aux paroles du Bluing. Sur le point de porter un deuxième amuse-gueule à mes lèvres, je relevai la tête vers le bleu, une expression totalement neutre sur le visage. « Seulement à mes yeux ? » répétais-je, sans forcément attendre de réponse de sa part, avant de laisser échapper un rire forcé. Il était idiot tout court, oui... J'haussai les épaules, en parfait je m'en foutiste que j'étais, et répliquai d'un ton évident... « Non mais, franchement... Qu'est-ce que j'en ai à faire de savoir si tu es malhonnête ou non ? D'ailleurs, pourquoi devrais-je te croire ? Je ne te connais pas, après tout... » C'était le cas de le dire, en effet... Mais au vue de son comportement digne d'un enfant de dix ans, il était plutôt difficile de savoir à quoi s'attendre avec lui... Valait donc mieux prendre ses précautions. Et c'est ce que j'avais choisi de faire, pour le coup. Après tout, c'était bien connu que les gamins étaient du genre à toucher à tout, hm.
La main de nouveau dans le plat, je continuai de me nourrir, trop affamé pour attendre que tout le monde revienne. D'ailleurs, j'avais de la chance que ma mère soit occupée à faire visiter la maison à celle d'Aloïs parce que si elle me voyait faire, je n'attestai plus de mon existence future. C'est qu'elle était capable de me priver de bouffe, cette pauvre folle. Et moi, sans bouffe, je ne suis plus rien. Nada... Cependant, et pour mon plus grand malheur, même si ma mère n'était pas là pour m'empêcher de piquer dans les plats, je pouvais toujours compter sur mon merveilleux cousin pour m'interrompre, une seconde fois, dans mon activité favorite. Ce qui eut d’ailleurs pour effet de m'arracher un soupir. Ainsi, agacé à la fois par la présence du Bluing que je trouvais légèrement pesante et le fait qu'en plus il se permette de me faire chier encore une fois, je tournai de nouveau la tête vers lui, une expression témoignant parfaitement de la lassitude que m'inspiraient ses mots. « Ok, ok, fais comme bon te semble... Et, maintenant, lâche moi la grappe, tu veux ?! » me contentais-je alors de lui répondre, en hochant la tête, d'un air faussement concerné. Faire semblant de ne pas se détester ? Est-ce qu'il savait à qui il s'adressait, au moins, le môme ? Je vous jure...
Les minutes s'écoulèrent plus ou moins rapidement et finalement, je m'éloignai quelque peu de la table, avalant rapidement la nourriture que j'avais dans la bouche et manquant par la même occasion de m'étouffer, lorsque des bruits de pas se firent entendre non loin de la pièce dans laquelle nous nous trouvions. J'eus d'ailleurs droit à un regard plein de suspicion de la part de ma mère qui, heureusement pour moi, se contenta finalement de reporter son attention sur ses invités au bout de quelques millièmes de secondes. Laissant échapper un léger soupir de soulagement, je finis par prendre place autour de la table quand ma génitrice nous invita à nous asseoir. Sauf que... Si la présence du Bluing au sein même de ma maison ne me réjouissait vraiment pas, ceux sont les mots qu'avait prononcé ma mère un peu plus tôt dans la journée qui m'achevèrent complètement lorsqu'ils me revinrent en tête. « Mon Jin Hyun... Ce serait bien si, pendant le repas, tu te plaçais à côté de ton cousin. Vous avez presque le même âge lui et toi, et je suis sûre que vous vous entendrez bien. Puis, au moins, tu auras quelqu'un avec qui discuter. » Pas de problème, lui avais-je répondu, complètement indifférent, sur le moment. Mais en fait, si... C'était un problème, maintenant. Un gros problème... « La poisse... » soufflais-je, dépité. Je doutais fortement de pouvoir jouer longtemps à faire semblant de ne pas détester mon cousin, à présent. Déjà que cela était difficile, en premier lieu, cela risquait de l'être encore plus si je devais supporter sa présence, à côté de moi, durant la totalité du repas. Cependant, je décidai de faire un effort – ou pas – et, un sourire en coin dessiné sur le visage, je tournai la tête vers le bleu. « Tu peux me passer du Cheongju, s'il te plaît ? » Et quand, certainement pour faire bonne figure devant les parents, mon cousin s'apprêta à verser la boisson dans mon verre, je ne trouvai rien d'autre à dire que... « Quoique non... Je vais prendre du vin plutôt... » Gros foutage de gueule, en perspective, oui...
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Sujet: Re: un dîner presque parfait... | nahm aloïs