Bitches in Paris~

Shûji ∞ Liu Nai

Ô, Paris. Chère capitale de la mode, des hommes, du Champagne et du luxe. J'ai toujours aimé cette ville, depuis le premier jour où j'y ai posé le pied pour y passer six mois il y a de ça presque dix ans déjà. J'y suis revenu pour une semaine de vacances avec ma très chère et meilleure catin, Liu Nai. C'est la première fois qu'on vient ici ensemble et j'admets qu'à une semaine de la fashion week, on a pas vraiment géré notre coup mais j'avais une robe à rendre samedi dernier à la fac et impossible de me libérer de cette tâche, bien évidemment.

J'attends mon amie dans le salon de notre suite « Lune de Miel » au Bristol. J'ai entendu dire que c'était un des meilleurs palaces de la ville alors évidemment, j'y ai pris mes habitudes. J'ai vécu dans cet hôtel pendant mes six mois d'études, mais dans une chambre bien plus petite que celle que j'occupe en vacances. Je suis installé dans le fauteuil face à la porte de sa chambre, jambe croisé, l'air passablement énervé. Comment ose-t-elle me faire attrendre. « Bon ! C'est pas la peine d'y passer trois heures, c'est un chirurgien qu'il te faut si tu veux vraiment être à ma hauteur ! »

Que je déteste attendre. Je regarde mes ongles, balançant ma jambe surélevé très légèrement. Aujourd'hui j'ai sortit le grand jeu. Nous sommes ici depuis deux jours et j'ai été bien sage quand à mon style vestimentaire. Cette fois, ce sera talons hauts, pantalon en cuir et chemise fushia près du corps. Mes cheveux sont juste lâchés et ma tenue agrémentés de quelques bijoux. Si Syuhei me voyait, il me dirait sans doute que je suis la Diva la plus gay des environs mais je n'y prête pas attention, je suis à Paris, capitale de la mode et si je ne peux pas me vêtir comme je veux ici, alors je ne le pourrait nulle part.

Je me lève, excédé et vais toquer à la porte avant de repartir à ma chambre pour récupéré mon sac. Ayant visiblement encore un peu de temps à perdre, je prend ma tablette et envoi un e-mail à mon frère pour savoir comment va ma petite chienne. Je n'ai pas pu la prendre, à mon plus grand regret, mais il s'occupera bien de sa nièce, je lui fais confiance. « Mais tu vas sortir de cette salle de bain à la fin ?! Tu t'es étouffée sous ton fond de teint ou quoi ?! » Non, j'admets, je ne suis pas l'ami le plus aimable de la Terre, mais c'est pour ça qu'elle m'aime après tout. Je me place derrière cette fichue porte et toque sans discontinuer, elle va en avoir marre et sortir.

« Ah ben enfin ! » Je l'observe de la tête au pied puis acquiesce. « Mmh. Pas mal, t'es presque à mon niveau. » Si je devais dire la vérité, je vous dirais que Liu Nai est une femme magnifique et c'est d'ailleurs pour ça que je m'entends si bien avec elle, entre autre. Je l'adore, j'ai eut pour elle le coup de foudre amical lorsque nous nous sommes rencontrés chez les cheerleaders et puis, à force de nous crier des horreurs à la tête, on s'est attachés l'une à l'autre. Avec elle, je révèle mon côté gay et garce et c'est vraiment plaisant. En Corée du Sud, beaucoup de gens jugent encore sur la simple apparence et forcément, je n'ai pas toujours eut des retours très sympathiques, tout ça parce que je ne cache pas mon penchant, parce que ma couleur préféré est le rose, parce que j'ai une chienne Loulou de Poméranie et que je l'appelle « Diva ». Liu Nai s'en moque, je dirais même qu'elle adore cette facette de ma personnalité. Nous sommes si semblables que notre amitié semblait logique.

Bitches in Paris~

Shûji ∞ Liu Nai

Cette femme me tue à toujours parler de moi au féminin, ou du moins lorsqu'elle est énervée, ce qui est sensiblement la même chose que de dire « toujours ». Je secoue la tête, je suis plus grand qu'elle avec mes talons mais elle a l'habitude. Tenant fermement sa main, je lui emboîte le pas jusqu'à sortir de notre hôtel, un des plus beaux palaces de la capitale française, soit dit en passant. « La Duchesse que je suis souhaites faire absolument tout ce que tu viens de dire, dans l'ordre que tu veux bien que celui que tu viens juste d'énoncer soit à mon avis le meilleur. » Oh oui. J'ai bien besoin d'un caramel macchiato de chez Starbucks, d'un nouveau sac Chanel et de mâter des français transpirant en buvant du Champagne à même la bouteille. Je le suggère donc à mon acolyte, continuant de marcher sur la plus belle avenue du monde, comme ils disent. « Je te proposes de passer prendre un venti à Starbucks, ensuite Chanel puis un caviste pour acheter du Champagne et en dernier, allons nous installer au Trocadéro avant de prendre des photos toute plus scandaleuses les unes que les autres devant tous les bâtiments de cette ville ! » Peu importe le temps que cela prendra, nous serons à peine fatigué pour la soirée puisque je vais évidemment engager un chauffeur pour la journée. « On ne devrait pas rentrer trop tard cela dit, j'ai réservé un repas au Moulin Rouge et le carré VIP d'une des meilleures boîtes de nuit dont j'ai oublié le nom mais crois-moi, il y a du beau français. »

Mon rire s'évapore et je traîne mon ami dans le café où j'ai longtemps eut mes habitudes. « Qu'est-ce que tu veux boire catin ? » J'ai prononcé ce dernier mot en français et les gens autour de nous se retourne sur moi, nous regardant d'un air étrange, réprobateur, ce qui me fait rire à nouveau. « Oui, je sais, je suis fabuleux, tournez-vous maintenant ! » Évidemment, je n'ai pas prononcé cette phrase en français puisque la personne que je souhaite intéressé n'est autre que Liu Nai, je n'ai que faire de ces quelques français un peu trop facile à perturber.

Nous ne patientons qu'on bref instant, que je passe à regarder les gens qui déambulent sur les Champs Élysées, une serveuse m'interpelle ensuite et je lui donne le nom et la taille de nos boissons. J'aime parler français, j'aime écouter le français également. C'est une langue que je trouve magnifique, sensuelle et élégante. J'énonce mon nom et elle me regarde étrangement, ah oui, c'est vrai... Et bien tant pis, je ne l'aiderais pas à l'écrire, j'aime assez à voir quelles immondes orthographes ils arrivent à imaginer à chaque fois. Pourtant, Shûji n'est pas si difficile à écrire, si ?

Les boissons récupérées, je tend la sienne à Liuvalicious, regardant sans attendre mon prénom inscrit sur les étiquettes. « Seigneur... Chudji... Les français n'y connaissent vraiment rien. » Je ris en lui montrant cette orthographe que je pourrais aisément classer dans les pires à retenir. « J'aurais dû donner ton prénom aussi, histoire de voir quelle ignominie ils auraient écrit. »