# the man who can't be moved # Sang Won naît dans un quartier pauvre de Busan, dans une maison comme une autre. Son père est un alcoolique qui travaillait comme homme de ménage et sa mère est une femme au foyer qui s'occupait juste de son petit garçon. A l'âge de cinq ans il reçoit la visite d'une nouvelle personne dans sa vie: sa petite sœur Min Ji. Les années qui suivirent furent roses, douces, sucrées et innocentes pour tout le monde, la vie normale et parfaite d'une petite famille sans problème.
Mais rapidement les soucis apparaissent. Son père leur mettait la pression, à lui et à sa sœur, niveau scolaire; l'objectif était la réussite totale, être bon partout et surtout meilleur que les autres. Leur mère de ce côté les encourageait comme un parent qui veut le meilleur pour ses enfants, pas comme un bourreau de travail: elles voulaient simplement qu'ils se donnent les moyens de faire ce qu'ils voulaient plus tard. Mais son mari ne l'entendait pas de cette oreille et les poussait souvent à bout pour qu'ils travaillent, prennent le plus d'avance possible sur le programme et si les résultats ne suivaient pas, les punitions tombaient rapidement.
Au début, Sang Won tenait le coup, comme sa sœur plus tard à son âge; mais dès l'arrivée au collège, il décrocha d'un coup: il n'en pouvait plus. Il ne voulait plus se tuer à la tâche, il ne voulait plus faire exactement ce qu'on lui disait de faire et il ne voulait surtout plus écouter son père envers qui il commençait à éprouver des sentiments négatifs. Sa sœur pendant ce temps-là continuait à briller et emplissait son père de fierté, là où il était déçu par son fils.
Le jeune homme devint petit à petit violent avec son père, enchaînant conflit sur conflit, il se battait à l'école et commençait à avoir une vision assez nihiliste des règles et conventions sociales, ce qui fit de lui rapidement l'un des pires délinquants de son établissement, voir le pire depuis plusieurs années.
Avec le temps, Min Ji se montrait de plus en plus brillante, alors que le coréen faisait de plus en plus à son père qui ne le supportait tout bonnement plus. Sa mère, elle, subissait, passait l'éponge et ramassait les pots cassés, sans rien dire.
Puis vint l'accident. Alors que Sang Won était en cours au lycée, son père, qui revenait du collège où il était allé chercher Min Ji, a eu un accident de voiture; tous les deux morts sur le coup.
Le décès de son père ne l'affecta pas, car il n'avait plus aucune considération pour lui, mais celui de sa soeur le dévasta, car s'il y avait bien quelque chose qu'on ne pouvait nier, c'était l'amour qu'il portait pour sa petite-soeur, sa protégée, celle qu'il s'était juré de défendre, celle qu'il voulait conseiller et accompagner dans la vie. Sa mère fit une dépression.
Pendant quelques mois, il s'enferma dans une période de mutisme profond. Plus un mot à sa mère malade, plus un mot en cours. Il ne se battait même plus, il n'avait tout simplement plus aucune interaction sociale. Puis il découvrit le rap et s'y réfugia. Plutôt que de rentrer chez lui et de soutenir sa mère, que de bosser les cours, que de sortir avec les jeunes de son âge il allait écrire ses chansons.
Il avait trouvé un moyen de liberté totale, dans lequel il se retrouvait et pouvait s'exprimer librement, sans être dérangé par quelqu'un. Il bravait les interdits, allait toujours plus loin, toujours plus haut. En deux ans, il atteignit un niveau assez impressionnant et c'est ce qui lui redonna goût à la vie. Il reprit du poil de la bête et redevint le jeune anarchique, cynique, je-m'en-foutiste et partiellement violent qu'il était, avec le style et la majorité en plus.
Sa mère, qui refaisait un peu surface, décida de quitter Busan pour rejoindre sa famille à Suwon afin de vivre tranquillement entourée de ses proches, sans pression. Sang Won ne pouvant pas rester seul à Busan, il entama des recherches sur les établissements disponibles sur place, mais avec son dossier peu glorieux, ce n'était pas chose aisée. De la période de Noël jusqu'à la fin d'année, il envoya des dossiers d'inscription à tous les lycées de la région, il n'eut pas une seule réponse positive, tous ayant peur qu'il recommence à foutre le bordel chez eux, ce qui est totalement légitime.
Puis, durant le mois de mars, il entendit parler d'un établissement privé, duquel on disait qu'il n'était pas très regardant sur le dossier de ses élèves et qui émergeaient aussi de nombreuses rumeurs (aucune n'était jamais confirmée) qui partaient toutes dans tous les sens, parfois contradictoire et que, si on en écoutait certaines, prêteraient des pouvoirs fantastiques au personnel de l'école. Mais tout ce qui émanait vraiment du pensionnat, c'était un mystère lourd. Et c'est ce qui intrigua Sang Won, ravi de trouver un endroit qui lui correspondrait vraiment (enfin surtout un endroit qui l'accepte, mais il préfère passer ce détail sous silence...).
Depuis il a eu son diplôme et parti donc à la fac. Sa mère fut très heureuse pour lui puisqu'elle sait que dans le fond il est très intelligent, mais pour arrondir les fins de mois le jeune homme vend de la drogue et participe à des battle de rap. D'ailleurs il en profite de vendre de la drogue dans des soirées ou des boites de nuit. Il fallait bien qu'il paye son loyer et j'en passe, mais il n'acceptera jamais l'argent d'un riche. On ne l'achète pas comme ça notre petit Sang Won.