Je n'aurai jamais du dire oui. Je n'aurai jamais du l'accompagner. Jamais. Un séjour au Brésil avec elle ? Pas question. Plutôt me jeter du haut d'une falaise que devoir la supporter durant x temps. Hélas. J'avais laissé parler non pas mon cœur mais ma raison. Et ma raison me disait de la suivre jusqu'au bout du monde s'il le fallait. Pourvu qu'il ne lui arrive rien de trop grave. Et même si elle ne comptait pas pour sa famille ou pour ses amis, elle comptait pour moi. Un minimum du moins. C'est pourquoi je me trouvais à présent dans un avion -côté hublot- à destination de Rio de Janeiro. Rio. Son carnaval, ses grandes étendues d'eau, ses plages, ses seins siliconés, ses fesses rembourrées, ses palmiers, ses favelas. Ouais Rio était à peu près le genre de ville qui me disait rien. Mais il fallait bien goûter un peu à tout dans la vie. Les frais de séjours n'étaient pas très chers. C'est surtout ça qui m'avait convaincu d'y aller plus qu'autre chose.

J'étais donc assis près du hublot, en essayant de trouver le sommeil depuis maintenant deux bonnes heures. Mais c'était peine perdue avec l'idiote assise à côté de moi. Elle était tout simplement soûlante. Et vas-y qu'elle me demande si je veux à manger, puis si je veux répondre à son test de magazine pour filles, puis si je veux boire, puis si je veux regarder X-men avec elle. Stop. A un moment c'est bon. Il fallait que je l'arrête que je lui dise qu'elle parlait trop. Qu'elle me tapait sur le système et que la douleur qui tapait dans mon crâne depuis quarante cinq minutes maintenant n'était pas seulement due à mes problèmes et à ce fichu avion. « Tais-toi BoBae...je t'en supplie. Prend mon casque, écoute de la musique, va voir tes potes, mais fiche moi la paix » lui dis-je sans vraiment m'en rendre compte. Depuis le temps que j'avais envie de le lui dire. C'était finalement sorti tout seul.

Un moment plus tard, peut-être vingt minutes, quarante minutes voire même une heure plus tard, je n'arrivais toujours pas à dormir. Mon mal de crâne s'était presque envolé mais c'était une autre sensation qui venait m’embêter. La plus redoutable : celle des oreilles. Je n'entendais plus rien depuis maintenant plusieurs minutes. Une sensation insupportable. Celle qui vous prenait des oreilles à la mâchoire. Celle qui vous gardait en tête à tête avec la plus horrible des douleurs. La douleur. Celle qui vous donnait juste envie de vous tuer ou pour le coup de vous arracher les oreilles. La tête repliée entre mes jambes je pressais mes mains contre mes oreilles, les yeux fermés. Je priai un dieu en lequel je ne croyais même pas pour qu'il veuille bien me donner un peu de répit. Je me mordais les lèvres fortement, essayant de ne pas craquer. Trop tard. Voilà que des larmes coulaient sur mon visage. C'était horrible. Pas les larmes. Mais juste le fait de devoir pleurer de douleur. Il fallait pas que je reste là.

Sans plus attendre je détachai ma ceinture. Les yeux complètement humides,et les joues rouges je me dépêchai de cacher mon visage, espérant que Bobae n'ait rien vu. Je ne voulais pas la mettre dans l'embarras ni l'inquiéter. C'était juste des problèmes auditifs. Des problèmes qui ne se soignaient pas vraiment. Des problèmes qui me concernaient moi, et personne d'autre. Voilà pourquoi je ne voulais pas qu'elle s'inquiète. Elle était déjà au courant de beaucoup trop de choses dans ma vie dont ça, et ça m'agaçait. Je ne voulais pas qu'elle ait pitié. Ou qu'elle s'inquiète. J'étais une grande personne mature. Je savais où j'allais. Je savais ce que je faisais. Et cela me convenait.

M'enfermant dans les toilettes j'essayai de me contenir de nouveau mais c'était trop dur. Le simple fait de marcher jusqu'aux toilettes avait fait remonter ce putain de mal de tête et ses douleurs dans les oreilles. Je me tapai plusieurs fois le front contre la paroi de la cabine, ayant la simple envie d'éclater mon cerveau. Je voulais que cette douleur disparaisse maintenant. Mais ça semblait être peine perdue. Je laissai donc mes larmes couler un bon moment. Le temps de me calmer. Je m'essuyai pour finir le visage et sorti de la petite cabine en toussotant, avant de retourner m'installer auprès de Bobae. Elle sembla me demander quelque chose mais je n'entendais strictement rien et même en essayant de lire sur ses lèvres je ne trouvai pas la force de comprendre. Je rattachai donc ma ceinture sans répondre à la jeune femme. Me contentant simplement de rapporter mon attention sur les nuages qui défilaient de l'autre côté du hublot.




«Dis...Yu...C'est vrai que t'as couché avec une fille de la fac ? » me dit la jeune femme assise en face de moi. Assez surpris je relevai la tête de mon portable et fixai ma colocataire à travers mes lunettes de soleil avant de porter mon verre de jus d'orange à mes lèvres. Cette fille était définitivement un sacré phénomène. Qu'est-ce que ça pouvait bien lui foutre de savoir avec qui je couchais ? Si elle croit que j'étais resté quatre ans sans me soulager elle se mettait le doigt dans l'oeil. Bien profond même. Mais soit. Je rangeai mon portable et continuai de manger avant que Bobae se mette à insister. Elle attendait clairement une réponse. Elle était vraiment chiante. J'avalai une dernière cuillère de ma salade de fruit et pris la parole, la bouche à moitié pleine. « Ouais. J'ai couché avec une fille de la fac t'es contente ? Et pas qu'une seule fois. Tu vas me laisser bouffer tranquille maintenant ? » lui répondis-je froidement. Bobae était une fille touchante, pétillante, délirante. Mais malheureusement elle était tout aussi chiante, et exaspérante. C'était ça le problème. Bobae m'exaspérait. Tout le temps. Elle était têtue. Elle devait le savoir pourtant qu'il fallait pas me parler le matin. Et pourtant. J'étais à Rio. Avec un beau soleil, des bonnes choses à manger, une magnifique vue sur la plage et la bluing trouvait tout de même le moyen de tout gâcher. Toutefois. Aujourd'hui était un jour spécial alors je ne pouvais pas vraiment lui en vouloir. En fait c'était son anniversaire. La demoiselle avait 23 ans. Un bel age n'est-ce pas ? Dans quelques jours moi aussi j'atteindrais cet age. Mais passons. Puisque c'était son anniversaire je lui donnerai donc les réponses à ses questions et sa dernière question en date était le nom de celle avec qui j'avais couché. Nom de dieu elle voulait intégrer la police ou quoi ? C'était quoi cet interrogatoire. « Hansa. T'es contente ? Hansa elle est en doctorat, on a baisé dans la bibliothèque et elle était bien bonne ! Ça te va comme réponse ?? » lui dis-je en haussant le ton de ma voix. Elle m'agaçait. Dès le matin. Pour la peine je ne lui souhaiterai même pas son anniversaire. Là tout de suite elle ne le méritait pas.



Le petit déjeuner une fois terminé, suivi de Bobae je me rendis dans le hall de l'hotel pour appeler l'ascenseur quand la jeune fille me proposa de faire du volley avec elle dans la journée. C'était pas mon délire le volleyball. « Moi j'vais faire du golf. Va faire du volley avec quelqu'un d'autre » lui sommais-je en appuyant sur le bouton de l'ascenseur pour que celui-ci descende. Volley ou golf. Il fallait choisir et cet ainsi que Bobae proposa de jouer au pierre feuille ciseaux. cinq ans. Cette fille avait cinq ans d'âge mental. Mais je repensai au fait que je devais lui faire plaisir aujourd'hui et j'acceptai à contre cœur son petit jeu. Une fois dans l'ascenseur nous commençâmes à jouer mais finalement elle gagna. Vendu. Je devais donc aller me préparer pour du volley « Rendez vous sur la plage près du filet dans une heure. Je t'attendrais pas. » lui dis-je avant de sortir de l'ascenseur quand celui-ci arriva à mon étage.

 

Elle n'est même pas encore arrivée que j'en viens déjà à regretter cette journée. Que diable ai-je été faire dans cette galère diront certains. C'est exactement ça. Jouer avec Bobae au volley. Woah. Passionnant. Trépidant. Ça va être suuuuuuper cool. Le temps de retirer mon t-shirt pour le poser près du filet que j'aperçois la demoiselle arriver en short blanc. Elle ne tarde pas non plus à retirer son haut. Jolie la paire de seins. Je savais même pas qu'elle en avait tiens. Mais soit. Elle m'a demandé si j'étais motivé. Motivé pour continuer de la regarder ouais. Pour jouer, certainement pas.
Finalement je hausse les épaules en guise de réponse. Puis toute façon la voilà déjà partie sur le sujet de la crème solaire. Diantre....qu'ai-je fais....Qu'ai-je fais au bon dieu -s'il existe- pour devoir m'enticher d'une fille pareille ? Je remet mes lunettes de soleil sur mon nez -auparavant sur ma tête- puis regarde la bluing qui continue avec son histoire de crème soleil. Maintenant elle veut que je lui en mette ? Et elle me propose même de retirer la ficelle de son maillot de bain. Je secoue la tête,désespéré. Cette fille est incompréhensible. Sait-elle au moins ce qu'elle me demande ? Moi son colocataire gars, lui mettre de la crème solaire à elle ma colocataire de sexe féminin ? Qu'elle aille demander à ses autres potes. Ils feront sûrement mieux que moi. Je ne veux pas lui passer de crème. Je ne veux pas que l'on se rapproche à ce point. Certes, ce n'est que quelques secondes. Mais mes mains sur son corps jamais. Ce n'est pas comme si elle était laide. Oh non. Bobae est vachement jolie. Gentille,belle et dévouée. Mais là est le problème. Je ne veux rien laisser présager entre nous car il n'y a jamais rien eu, il n'y a rien, et il n'y aura jamais rien. Et elle le sait. Elle le sait parfaitement.

Au même moment un groupe de brésiliens passe près de nous. Bien entendu tous leurs regards sont rivés sur la demoiselle. Notamment sa poitrine. Et voilà qu'ils la sifflent. Je fronce les sourcils et me dirige instinctivement vers mon amie avant de la prendre par le bras. « Vous vous prenez pour qui?Bande d'enfoirés ! » m'exclamais-je en Japonais pendant qu'ils continuent leur route en zyeutant ma colocataire. Toutefois, les fusiller du regard suffit pour qu'ils comprennent que le terrain ne leur appartient pas. Le terrain aka Bobae. Elle ne m'appartient pas non plus et encore heureux. Mais je suis son ami, et en tant qu'ami je dois bien me faire entendre pour qu'on évite de l’embêter de nouveau. Certes se faire siffler ce n'est rien. Mais je n'aime pas ça. Encore moins en ma présence. Et connaissant la grande naïveté de l'étudiante vaut mieux que je sois là dans ce genre de situation.

« Tourne toi » demandais-je froidement avant d'attraper la crème solaire, d'en étaler sur mes mains et de glisser ces dernières dans le dos de la jeune femme. Je regarde son dos. Bordel depuis quand elle a des courbes pareilles ? Juste, depuis quand ? Il s'est passé quoi avant et après avoir pris l'avion pour Rio ? Je doute fort que ce soit les cocktails et la bouffe d'ici qui lui aient fait ça. Non impossible. Alors que je m’apprête à descendre mes mains au niveau de ses hanches je m'arrête puis m'éloigne d'elle. « T'es grande pour faire le reste seule » dis-je avant de m'essuyer les mains en étalant le reste de crème sur mes propres bras puis j'attrape le ballon de volley et le fait rebondir dans mes mains en attendant que la jeune fille soit prête pour jouer.

Our être tout à fait franche je n’étais pas certaine que Yusuke veuille bien me mettre de la crème. Il a l’air d’être … toujours réticent à l’idée de me toucher. Je ne sais pas si c’est parce qu’il n’est pas du tout tactile ou si c’est parce que je le dégoute d’une quelconque façon ? Parfois j’aimerais lui poser la question, mais on sait tous que le japonais ne supporte pas les questions. Chaque fois que j’ose lui en poser une je vois son visage se fermer et un air agacé et blasé s’affiche sur ses traits. J’ai tout de suite envie de ravaler ma curiosité et je regrette presque d’avoir ouvert la bouche. Pourtant, il y a certaine fois où je vais outre son attitude. Je pose des questions et si j’ai vraiment envie de connaitre la réponse je le saoule jusqu’à ce qu’il finisse par céder. Ou alors il finit par m’envoyer chier et s’enferme dans sa chambre pour ne plus avoir à faire face à mon insistance. Quand il atteint cette limite je sais qu’il vaut mieux que je me taise et le laisse pour un moment … J’ai une faculté tout à fait exceptionnelle pour lui mettre les nerfs. Je crois qu’avec moi il vaut mieux avoir une patience à toute épreuve, mais à force, j’ai l’impression d’avoir usé celle de Yu. Il n’y a qu’à voir aujourd’hui. Il a l’air aussi aimable qu’une porte de prison. Je crois même que ça le fait chier d’être ici avec moi, mais c’est comme ça pour tout ce qu’on fait ensemble. Je n’ai jamais vu Yusuke sourire, pas à moi en tout cas. J’ai l’impression de toujours lui taper sur le système. Il a les nerfs, il est saoulé et tout ce que je peux dire ou faire et ponctué par ses soupirs et ses silences pesant. J’aurais pu m’en vexée ou m’en lasser avec le temps mais j’avais finit par m’y habituer. Et puis je sais pertinemment que Yusuke ne fait jamais rien contre son grès, alors même s’il affiche une mine dépitée et agacée, je sais qu’au fond de lui ça ne le dérange pas d’être ici, avec moi. Je ne sais pas vraiment pourquoi il se force un peu comme ça, mais je l’en remercie. J’aime passer du temps avec lui mais à vivre ensemble on a finit par ne plus rien faire en dehors. Parfois j’aimerais qu’on se fasse des restaurants tous les deux, autrement que sur un coup de tête, je ne dis pas que je veux qu’il m’invite, mais qu’il propose, rien qu’une fois, qu’on sorte … Mais il ne le fait jamais et j’ai finis par ne plus y penser. Après tout Yu est quelqu’un de très solitaire, je ne voudrais pas le déranger plus que ça … Déjà que j’ai l’impression de foutre sa vie sans dessus, dessous. Puis, aller au cinéma avec lui me manque. C’est bête mais être dans une salle de cinéma avec lui, manger du pop corn et juste profiter du film pour en parler après … Je trouve ça magique. C’est de simples petits plaisirs, mais ils rendent mon monde un peu plus colorés.

Je dois dire que la réaction de Yusuke face aux brésiliens me surprend. Je n’ai pas vraiment tout saisie de ce qu’il a dit, ou plutôt de ce qu’il a gueulé en japonais mais ça me fait plaisir de voir qu’il se montre protecteur. Et il se saisit de ma crème pour m’en étaler du bout des doigts sur le dos. Je me courbe légèrement pour qu’il puisse en mettre partout. Est-ce qu’il ferait ça avec Hansa … ? Merde, pourquoi je pense à ça moi ? Ca ne me regarde pas ce qu’il peut faire avec cette fille. Il la saute, c’est déjà suffisant non ? Mais Yusuke est le genre d’homme qui … ouais, qui pourrait protéger n’importe qu’elle fille. Je me mords la lèvre inférieure en retenant un soupir. Sentir ses doigts sur mon dos me fait frissonner. C’est bizarre de se dire que c’est lui … Et … Il me coupe dans mes pensées en me laissant me débrouiller pour le reste. « Merci Yu » lui lançais-je du bout des lèvres en fuyant son regard. Je suis agacée je crois, mais je n’arrive pas à savoir pourquoi. Je préfère hausser les épaules et finir de m’étaler la crème toute seule en luttant un peu. Je sors une bouteille d’eau que j’enfonce dans le sable pour ne pas qu’elle prenne le chaud et me tourne vers le jeune homme en croisant mes bras sur mon ventre. Je suis assez mal à l’aise quand même mais maintenant que j’y suis-je vais assumer. J’entends déjà Yusuke me dire bah pourquoi tu l’as acheté ce maillot de bain si tu n’es pas à l’aise dedans ?! Je crois que la réponse lui semblerait tout aussi ridicule. Vouloir devenir une fille à 23 ans ça a quelque chose de bizarre, mais j’ai envie de troquer mes maillots une pièce pour quelques choses de plus féminins et plus … sexy. Parce que ce n’est pas avec une combinaison de plongée que je vais attirer les regards sur moi. Et attirer les regards et le premier pas vers une féminité assurée. Faisant quelques pas dans le sable chaud je me poste d’un côté du filet et lance à Yu sur un ton plus dur que d’habitude « Vas y commence ». Puis me rendant compte de mon attitude j’esquisse un sourire en espérant que mon ton dur passe inaperçu. Mais le truc c’est que j’ai le soleil dans les yeux et je ne vois rien. Mais j’ai trop peur de demander à Yu de changer avec moi alors je me contente de froncer les yeux au possible tout en me positionnant pour commencer la partie. D’ordinaire j’aurais raconté la moitié de ma vie avant d’arriver à ma place, mais je restais étrangement silencieuse avec un goût amer dans la bouche. Pfff, pourquoi ça me fait autant chier ?

Le soleil, le sable, les jolies demoiselles qui se baladent sur la plage. Sans oublier la mer, les cocktails à gogo qu'on peut prendre sur le bord de la plage en laissant notre corps bronzer. Tout pourrait être parfait mais voilà. Le Brésil c'est pas vraiment pour moi. Et mon appartement me manque. Ma chambre me manque. La bouffe me manque. Mes livres et mes instruments me manquent. En fait tout me manque. Excepté la jeune fille se trouve de l'autre côté du filet. C'est pour elle que je suis venu. Pour pouvoir rester à côté d'elle si elle a un problème. Puis avec elle sait on jamais. Tellement naïve qu'on pourrait foutre de la drogue dans sa valise à la petite.

Voilà qu'elle me demande de commencer. Je garde bien mes lunettes de soleil sur le nez et je me place de sorte à pouvoir mieux lancer la balle. Bobae semble ailleurs. Ailleurs ou énervée. "C'est quoi ton problème ? " lui dis-je, de manière toujours si froide. Elle a peut-être mal pris le fait que j'envoie balader ces espèces de dragueurs ou encore que je finisse pas de lui mettre de la crème solaire. Sûrement. Toute façon cette fille est incompréhensible parfois. La seule chose que je comprends en ce moment c'est que mon regard derrière mes lunettes teintées ne s'attardent que sur ses hanches. Elle a des courbes qui rendraient pas mal de filles jalouses croyez moi. Certes elle reste coréenne donc ce n'est pas une Jennifer Lopez mais ça suffit tout de même pour attirer mon attention. Heureusement qu'elle ne me voit pas.

Je fini par lancer la balle assez haut espérant qu'elle ne se la jouera pas nunuche ayant peur des ballons. C'est elle qui m'a proposé. Alors elle a intérêt à savoir jouer. Quand je fais des efforts je veux qu'ils soient fait des deux côtés. Certes aujourd'hui c'est son anniversaire.c'est sa journée et elle peut faire ce qu'elle veut mais elle commence déjà à me taper sur le système depuis le début de la journée. Au petit dej avec ses questions qui ne la regardent même pas et maintenant avec sa gueule de déterrée. Hana m'appelle le frigo ambulant  à cause de mon caractère froid et distant mais faut voir qui on m'oblige à supporter en même temps.

Je m’en fiche qu’il est couché avec une autre fille. J veux dire, c’est normal hein, c’est un homme. C’est comme … le reste de la population masculine de cette planète. Aucun homme, aussi beau que Yu, ne pourrait supporter cette abstinence aussi longtemps. Puis il parait que c’est vital pour les mecs … enfin c’est mécanique, ce n’est pas de leur faute, ils ont besoins de le faire, je crois qu’ils finiraient par mourir … Extinction de la race masculine pour … Ouais, enfin bref ce n’est pas le sujet. Donc ouais, Yu avait tous les droits d’aller se taper qui il veut. Mais quand même, le faire dans une bibliothèque c’est … Particulier non ? Je veux dire … Je n’aurais jamais cru qu’il puisse faire ça pour tout dire. Je ne dis pas que c’est mauvais ou mal, mais c’est … audacieux. Et je me surprends à penser que jamais il n’aurait fait ça avec moi. Enfin, de toute façon il ne voudrait pas faire l’amour avec moi … Ou alors juste me sauter ? Est-ce que pour les hommes ça a autant d’importance que pour les filles ? ou alors … une fille reste juste une fille. Putain, c’est la première fois que je ressens ça mais ça m’énerve, ça m’énerve tellement que j’ai envie de lui foutre du sable dans la gueule et de le traiter d’idiot. Et quand il me demande ce qu’est mon problème j’ai bien envie de lui balancer le prénom de la trainée qu’il a sauté mais je me retiens. « Rien, joue. » c’est vrai on ne va pas polémiquer pendant deux cents ans sur cette histoire. Ça serait donner trop d’importance à cette fille qui n’en a pas. Je me prépare à recevoir son service mais j’ai du mal à canaliser ma colère alors la balle repart dans la direction du jeune japonais avec force, droit sur son torse. Merde. En plus je vise super mal. Il va commencer à râler. Et il va me planter là. Je m’excuse au près de Yu et penche la tête sur le côté pour mieux me concentrer. Non mais j’ai jamais été comme ça, enfin si, quelques fois, mais je déteste ce sentiment. J’ai l’impression d’être une vieille mégère aigri de la vie …
L’air impassible de Yu m’énerve. Si tout à l’heure je m’en fichais, maintenant j’aimerais qu’il me sourit, ou au moins qu’il arrête de tirer une gueule de six pieds de long. J’ai vraiment l’impression de le faire chier et si je peux le supporter tout le reste de l’année, pour le coup je ne le supportais pas. Je plantais mes mains sur mes hanches avant de voir qu’il me restait de la crème non étalée. Qu’est-ce qu’il lui trouvait à cette fille sérieux ? C’est parce qu’elle ouvrait les jambes facilement ? Si c’était ce genre de filles qu’il cherchait … et bien tant mieux pour elle. Quand le ballon arriva sur moi je l’attrapais des deux mains sans le renvoyer au jeune homme, ce qui aurait été facile « Yu ! » l’interpellais-je à l’autre bout du terrain. « Tu coucherais avec moi si t’en avais l’occasion ? » Eh bien quoi ? J’en avais marre de tergiverser pendant des heures, fallait que je sache. Et puis ce n’était pas tant savoir si je plaisais à Yu mais plutôt si un garçon voudrait bien de moi si j’ouvrais les jambes. Et je n’avais pas un échantillon d’homme en face de moi pour connaitre la réponse, du coup je la posais à l’homme qui saurait me répondre avec sincérité. Je fis sauter le ballon entre mes mains nerveuses de connaitre la réponse. Mais après tout … Si Yu pensait que je n’étais pas assez bien, d’autres hommes pourraient croire le contraire, pas vrai ? J’attendais la réponse, mais s’il ne voulait pas répondre je n’insisterais pas. Mais quand même, ça me perturbait de savoir qu’il pouvait s’envoyer en l’air en publique comme ça …

Elle continue. Apparemment ça ne lui a pas suffit. Ça ne lui suffit pas de voir que je ne rigole pas.
Elle me lance sa putain de balle mais me parle toujours aussi mal. Je ne sais pas ce qu'elle attend. Que je l'insulte peut-être ? Que je la noie et que je lui fasse manger le sable ? Je n'en sais rien. Mais elle m'agace. «Parle mieux » lui dis-je avant de relancer sa balle. Elle me lance de nouveau la balle mais cette fois celle-ci vient frapper contre mon torse. Je grimace en me tenant le ventre. En plus d'être mauvaise elle me fait mal. Je ne sais vraiment pas ce qu'elle cherche. La guerre. Ça c'est clair. Elle veut me faire mal ? Tant mieux je lui rendrais la pareille. Et je peux faire très mal quand je suis en colère. Je ne sais pas ce qu'elle cherche, ni ce qu'elle attend. A quoi ça sert de me parler mal. Elle essaye sûrement de m'intimider ? Si c'est ça, ça ne marche pas du tout. Je retire un instant mes lunettes pour les placer sur le haut de ma tête. Je plisse les légèrement les yeux et observe ma colocataire derrière le filet. Je ne sais pas ce qu'elle a. Je ne la savais pas si lunatique. Je lui lance un regard presque assassin même s'il faut bien avouer que le soleil ne m'aide pas. « Si t'es pas contente je peux me casser tu sais » je remet mes lunettes puis reprend le jeu. Durant quelques minutes tout se passe bien jusqu'à ce qu'elle me pose une question qui me laisse sans voix et qui me fait même rater mon coup. Ai-je bien entendu ce qu'elle vient de me demander ? Comment Bobae peut-elle penser à ça ? A ça avec moi ? Je me plante au milieu du terrain et observe la jeune femme à travers mes lunettes en me mordant l'intérieur de la joue. J'ai une envie soudaine de fumer. je vais chercher mon paquet de cigarette et mon briquet que j'avais préalablement posé par terre sur mon t-shirt. J'allume une clope puis retourne en face de la bluing. Je tire quelques taffes pendant que Bobae joue avec la balle. Il faut que je réfléchisse à ce qu'elle vient de me demander. Je peux toujours faire semblant de ne pas avoir entendu. Pour dire la vérité je n'ai pas entendu les dernier mot de sa phrase qui était un peu trop aigu pour mon oreille mais j'ai à peu près compris sa question. Assez pour qu'elle me choque. Comment avait-elle pu penser ça....sincèrement ? Elle voulait de moi c'est ça ? Impossible. Pas elle. N'importe qui mais pas elle. Je me bats depuis quatre ans pour qu'elle ne craque pas. Pour que je ne craque pas. Elle n'a pas le droit de me poser cette question. Mais voilà va falloir que j'y réponde. « Si j'avais voulu te baiser crois moi que j'aurai eu le temps en quatre ans, tu penses pas ? » dis-je après avoir recraché ma fumée. Ma réponse était franche. Si j'avais voulu tenter quelque chose je l'aurai fait. J'en ai l'occasion tous les soirs. Je pourrais simplement la coincer contre un mur et lui faire gouter au plaisir de la chair mais j'en ai pas envie. Pas avec Bobae. Certes elle est bien foutue mais c'est inconcevable. Ça serait comme remettre tous mes principes en questions. C'est une amie. Rien de plus. « J'dis pas que t'es moche hein. Mais j'ai d'autres choses à faire dans la vie que de penser à sauter ma coloc » ça c'est dit. « Et tu devrais t'occuper d'autre chose que de mon entrejambe. J'sais pas ce que t'as depuis ce matin mais ça commence à me gonfler, Bobae »

Bon ok, c’est vrai j’ai conscience qu’à lui demander ça et qu’à agir ainsi il allait finir par me faire bouffer du sable et m’enterrer vivante. Mais j’avais besoin de savoir … je veux dire, si je ne peux pas lui demander à lui à qui je pourrais le faire ? Il y a bien Hwannie mais j’ai peur que mon meilleur ami ne me taquine ou finisse par me dire ce que j’ai envie d’entendre. Je ne pense pas être moche comme fille, je veux dire, j’ai un corps harmonieux, bon certes les brésiliennes n’ont rien a m’envié. Mais je ne pense pas être hideuse à regarder. Et puis, je trouve que j’ai un joli sourire et des yeux de chats. C’est beau les yeux de chats. Enfin moi je trouve. Mais c’est bien la les seules choses que j’aime chez moi. L’adolescence n’a épargné personne, surtout pas moi. Quand Yusuke m’a connu je sortais tout juste de cette période ingrate et je commençais à devenir femme. Je n’avais pas encore le corps que j’ai aujourd’hui mais j’étais déjà assez bien formée. Je ne sais pas s’il m’a vu grandir, s’il a prit conscience de tous mes changements …. Moi-même je peine à me souvenir de moi il y a 4 ans et si je n’étais pas tombée sur une photo de moi à 18 ans j’aurais presque oublié à quel point j’étais … moche. Je veux dire, je m’habillais pas comme aujourd’hui. Je me cachais derrière des pulls amples et dans des jeans trop grand pour moi. Ce n’est qu’en vivant au près du jeune homme que j’avais troqué mes pulls usés contre des débardeurs à décolleté. C’est grâce à Yu que j’ai décidé de me féminiser, remplaçant mes jeans troués par des shorts et des mini jupes. J’ai appris à marcher sur des talons et j’ai enfin décidé de m’épiler à la cire régulièrement en institut. Je n’ai pas fait ça pour lui plaire, mais j’ai compris ce qu’un homme aimait chez une femme en vivant avec lui. Je veux dire, quel homme bien dans sa tête et beau voudrait d’une fille qui s’habille mal et qui ne prends pas soin d’elle ? Personne à m’a connaissance. Surtout pas le Japonais. Enfin bref. Je le vois déjà prendre la mouche et se vexer de mon ton. Je retins un soupir pour ne pas aggraver mon cas et quand il menace de partir en me jetant son regard noir agacé je secoue la tête en mordillant ma lèvre. J’ai presque envie de m’excuser mais ça l’énerverait encore plus il me semble. Alors je me suis contentée de le poser ma question …. Et je m’attendais à tout et rien comme réponse, surtout rien … Mais celle qui m’a donné m’a … fait bizarre. Je le regarde allumer sa cigarette avant de me sentir nerveuse tout à coup. Il marque un point. C’est vrai, si vraiment il m’avait trouvé à son goût ou attirante ou potentiellement baisable il aurait tenté quelques choses ces nuits où on a dormi ensemble. Elles sont rares mais elles existent. Bon, il se rattrape en me disant que je ne suis pas moche, bien qu’il ne dise pas non plus que je suis jolie, mais oui, je vois, il n’a jamais, ne serait-ce qu’une seconde, envisagé la chose … Je ne sais pas si je dois en être rassurée ou si je dois m’en vexée. C’est pas que je voulais lui faire de l’effet mais quand même … ce mec n’a jamais, jamais, jamais pensé à en moi autrement qu’en la coloc qui lui fait à bouffer. C’est un peu décevant quand même non ? Je veux dire, moi ça m’est bien arrivé, quand il se promène torse nu, de m’imaginer caresser sa peau … Mais apparemment lui, que dalle. A sa dernière phrase je secoue la tête. « Le prend pas comme ça ! C’est pas tellement ce que tu fais de ta … enfin de ta vie privée … c’est juste que … » j’inspire lourdement avant de lui balancer ce qui me tracassait « J’ai l’impression de plaire à aucun mec, c’est vrai, on ne m’a même jamais proposé de plan cul … Non pas que j’aurais accepté mais je veux dire … qu’est-ce qui cloche chez moi pour qu’aucun mec n’ait envie de s’envoyer en l’air avec moi dans une bibliothèque. » je pinçais mes lèvres en soupirant « Quoique j’aurais l’air d’une trainée si je faisais ça … Enfin je ne dis pas que tu couches avec des trainées hein Yu ! » ajoutais-je précipitamment en prenant conscience de ma bourde. Ta gueule Bo Bae, non sérieux, ta gueule tu t’enfonces. Je rougis violemment avant de bredouiller un « Est-ce que … on aime les filles qui font plus facilement … plaisir ? Je suis la fille la moins expérimenté qui puisse exister sur cette terre … Je fais fuir tous les mecs .. Enfin bref, je ne sais même pas pourquoi je te saoule avec ça. » Finissais-je en haussant les épaules. Ca doit quand même être … plaisant cette liberté de faire ce qu’on voulait de son corps. qui sait, peut-être que si je n’étais pas une vierge coincée je pourrais en profiter moi aussi. J’attendais que Yu finisse de fumer pour lui renvoyer la balle en attendant je gratter le sable du bout du pied en caressant mon ventre en pensant : Bah non … je suis pas moche …

Alors c'est donc un vrai mal. Elle ne me demande pas ça pour ma propre réaction mais pour avoir celle d'un homme ? Inutile de me demander. Je ne serai définitivement jamais objectif en ce qui la concerne. Que ce soit dans le positif ou le négatif j'aurai toujours un avis sur la question. C'est comme demander à un frère de demander ce qu'il pense de sa sœur. Même s'il ne la metterai pas dans son lit il ne pourrait pas dire concrètement qu'elle est laide. Bobae est à la fois tout ce que je déteste et tout ce que j'aime. C'est sans doute pour ça que je suis distant avec elle. Nous sommes à la fois trop différents et trop complémentaires. Il y a quatre ans j'ai accepté qu'elle soit ma colocataire car elle m'a convaincu. Et depuis elle ne m'a jamais déçu. Certes elle passe son temps à faire des bêtises comme un animal de compagnie aurait pu le faire. J'aurai très bien pu choisir un chat à la place de Bobae. Il aurait déjà été plus silencieux mais la bluing paye la moitié de l'appart et je ne peux définitivement pas refuser. Du moins ça c'était au début. Ça fait maintenant une bonne année que je gagne assez pour pouvoir payer mon appartement seul mais je me suis beaucoup trop attaché à la jeune fille pour la quitter. Elle restera dans cet appartement autant de temps qu'elle le voudra. Il y a bien un jour où nos chemins se sépareront de toute manière. Et si au bout de quatre ans elle me parle de garçons c'est bien parce qu'elle cherche à se caser avec quelqu'un. Elle a vingt trois ans aujourd'hui et elle n'a encore personne avec qui partager vraiment sa vie. Je ne peux pas l'aider. Je ne peux pas lui donner mon corps pour qu'elle fasse joujou avec. Je ne suis pas un objet et je la respecte bien trop pour qu'elle perde son temps avec son coloc. « Écoute j'ai pas envie de faire de la philo sous 40°C mais sache que tu peux pas être heureuse tout le temps c'est comme ça. Dans la vie y a des périodes de malheur et de bonheur. T'inquiète pas. Tu ressembles pas à une sorcière et t'as pas le mental d'une enfant de trois ans donc tu devrais t'en sortir » lui dis-je avant que l'on recommence à jouer. Je ne sais vraiment plus quoi penser d'elle. Elle est terrible. C'est une gamine au fond. Elle est aussi perdue qu'une enfant et elle compte sur moi Hayashi Yusuke pour l'aider. Sauf que le Japonais que je suis n'y connait rien en filles, et encore moins en amour. « Au fait.. la prochaine fois que tu traites Hansa de trainée c'est ma main que tu vas recevoir dans la gueule»

Soudain ça m’agaçait de parler de moi. Parce que je voyais bien que la réponse de Yu ne m’aiderait en rien. Cet homme n’était pas un homme c’était un glaçon. Et seules les filles faciles semblaient avoir du pouvoir sur lui. Ouais désolée d’être une coincée de vierge qui a passé les 22 dernières années à tenté de s’accepter avant de sortir avec un homme. Ça me faisait chier de voir que Yu n’essayait même pas de me dire que j’étais jolie. Passable … pour lui j’étais passable. Okay, super, ça m’aidait vraiment beaucoup pour l’estime de moi-même, pourtant je le sais, je ne dois pas lui demander quoique ce soit quand ça me concerne. Enfin je veux dire, la dernière fois que je lui ai demandé son avis pour une jupe il m’a juste regardé et dit « ouais bah c’est une jupe quoi » MAIS NON. Non ce n’est pas qu’une jupe. Mais c’était peine perdue. J’ai parfois l’impression d’être invisible avec Yu. Sans grande importance et même pire, sans intérêt du tout. C’est horrible ! Et a cette pensée j’ai envie de lui faire bouffer le ballon de volley. Putain, pourquoi ça m’énerve autant ? Peut-être parce que ça blesse ma fierté … J’en sais rien, mais ça me saoule. Soudain j’entends Yusuke me faire ce que je crois être un compliment, enfin un début de compliment … Un sourire étire mes lèvres et alors que je m’apprêtais à le taquiner en lui disant un alors comme ça monsieur Yusuke arrive à me trouver autre chose que des défauts. Il me parle de Hansa en prononçant son prénom comme si elle était une princesse. Il est sérieux à me parler de respect ? Déjà de un c’était un sous entendu malencontreux, j’ai jamais pensé qu’Hansa était une trainée, même si maintenant, effectivement, la jalousie me le faisait penser. De deux, il est où le respect quand Yusuke me parle comme ça. je réceptionne sa balle et la plaque contre mon torse avant de le fixer avec mon regard noir. Qu’est-ce qu’il a me prendre la tête avec cette fille hein ? D’ordinaire je me serais bien excusée mais là … Je trouve ça abusé de sa part. Et les « ferme la » qu’il me dit à longueur de journée on en parle ou ça se passe comment ? Et moment où j’allais lui répliquer un truc qui ne me ressemblait pas du tout je sentit quelque chose de dur me heurter le dos. Perdant l’équilibre je chutais en avant, heureusement que c’était du sable. Un truc m’écrasa lourdement. Ce truc, c’était un brésilien qui jouait au foot et qui ne m’a pas vu. Il m’a foncé dessus avant de me plaquer au sol, la tête la première dans le sable … Aie … Je me relevais difficilement alors que ce brésilien m’attrapa par le bras pour m’aider à me redresser. Il s’excusa en anglais avant de commencer à m’épousseter les hanches. Surprise je ne réagis pas tout de suite avant de reculer en bredouillant un « Ca va aller merci … » en coréen. Le jeune homme continua d’enlever le sable de mon corps en me parlant si vite que je ne comprenais rien. j’avais beau reculer, il avançait en même temps que moi et il me montrait le ballon de foot, ses amis, et … ouais mec j’ai compris mais pourquoi tu me touches comme ça ?!

Je crois qu'elle est  vexée.  Tant pis. De toute manière elle me connait et sait très bien comment je peux réagir. Mes réponses ne lui conviennent jamais mais il faut dire que ses questions ne sont pas intéressantes. Puis je vois bien qu'elle a un problème avec Hansa. C'est inquiétant quand même. Elle est toujours sur cette histoire depuis le petit déjeuner. Soit elle crève de jalousie soit elle a un vrai problème contre la tsébé. Quoiqu'il en soit, cette remarque me reste en travers de la gorge et je n'ai pas certainement pas fini de lui en parler. Qu'est-ce que ça peut lui foutre si j'ai couché avec elle dans une bibliothèque franchement. Y a pas de contrat entre nous qui interdit formellement à l'autre d'avoir des relations sexuelles sans le consentement de l'autre. Et pourtant j'ai bel et bien l'impression que c'est ça le problème. C'est pas ma faute si elle fait rien pour attirer l'oeil des garçons quand elle sort. Certes en maillot de bain ou même en petite tenue madame est bien jolie mais si elle ne joue pas là dessus elle restera vierge toute sa vie, croyez moi.

Je lance de nouveau la balle même si au fond je ne veux plus jouer. Elle m'énerve. Elle ne s'en rend même pas compte mais chacune de ses paroles irrite mes oreilles en ce moment. Je l'observe rattraper la balle, prête à dire je ne sais quoi quand je vois une masse tomber sur Bobae. Pas vraiment le temps de réagir, la jeune femme se retrouve dans le sable mais le brésilien vraiment maladroit qui lui a foncé dessus l'aide à se relever pour lui retirer le sable qu'elle a sur elle. Je passe donc sous le filet puis me rapproche d'eux en faisant un signe avec ma main au jeune homme qu'il peut partir. «C'est bon, c'est pas grave » lui dis-je en anglais avant de me rapprocher de Bobae pour lui retirer le sable qu'elle a sur les épaules. « Il t'as fait mal ? » lui demandais-je avant de tapoter les hanches de la bluing puis ses cuisses pour retirer les grains de sable qui ont bien décidé de rester collés. C'est au moment où je m'apprête à faire de même pour son dos que l'étudiante se recule en me lançant une remarque qui me laisse plutôt sans voix. J'arque un sourcil et retire mes lunettes de soleil avant de lui attraper le poignet. « Bobae je te jure qu'aujourd'hui faut pas m'énerver!  C'est quoi ton problème putain !? T'es jalouse c'est ça ? A quoi ça te sers d'être jalouse ? Tu vas bien trouver un mec pour faire ce dont tu rêves alors laisse moi tranquille bordel ! t'es chiante je te jure ! » dis-je avant de lâcher son bras «Puis tu sais quoi ? J'vais te dire la vérité pour bien t'enfoncer encore plus !! Y a pas que la Hansa avec qui j'ai couché ! Non y a quatre ans j'ai couché avec une jolie petalous puis ensuite Hong Sera ! Tu connais Sera ?? C'est une tsébé ! Ah ! Et aussi ! J'allais l'oublier ! Ça fait deux mois que je me tape Na Yoon !  Mais je suppose que tu la connais pas puisque c'est une lycéenne ! » lui lançais-je en haussant le ton. Je veux juste l'énerver. La pousser à bout. Si elle est vraiment jalouse, elle le serait pour toutes les autres filles non ? Puis surtout je veux lui faire comprendre qu'être jaloux est inutile. « T'es contente maintenant que tu connais toute ma vie sexuelle ? Ça change quoi hein ?! Tu fais un carnet avec tout ce que je fais ou quoi ? Tu veux que je te dise qui était un bon coup ? C'est je...Je suis désolé mais...Faut que t'arrête là. Ou va voir ton gynéco pour qu'il te foute sous médoc j'sais pas mais calme tes hormones là.. me gonfle pas. Je te demande pas ce que tu fais moi. Ça me regarde pas»  Je crois que je ne lui ai jamais parlé autant.  Ou engueulé autant plutôt. En fait j'ai carrément gâché son anniversaire. Mais elle avait qu'à pas posé des questions aussi tordues depuis ce matin. Toute façon je pourrais très bien me rattraper ce soir au restaurant. Si elle le mérite toujours d'ici là.

Ce brésilien n’a pas conscience qu’il faut me laisser tranquille … Je veux dire, il doit bien le voir que je recule et que je n’ai pas besoin de lui. Alors qu’est-ce qui lui prend ?! Si c’est sa technique de drague, elle est mauvaise. On évite, généralement, d’écraser une fille avant de lui demander son numéro de téléphone. En plus il m’a vraiment fait mal, j’ai une douleur dans l’épaule droite qui me tue. Fait chier. Je suis rarement de mauvaise humeur, je fais toujours en sorte de le cacher, et surtout devant Yu. Mais là c’est plus fort que moi. Je veux dire … merde il n’est pas foutu de me trouver une seule qualité et il s’amuse à défendre sa Hansa. Mais qu’elle au diable celle là, qu’est-ce qu’elle pense avoir de plus que moi hein ?! Elle écarte juste les cuisses, quelle belle jambe ça me fait, sans jeu de mot mal placé. Yu arrive et repousse le brésilien, pour le coup je le remercie dans mon fort intérieure et je ne sais pas pourquoi mon esprit ne peut s’empêcher de tout ramener à la tsebe. Putain, est-ce que c’est ça de la jalousie ?! Parce que si c’est le cas, je ne veux pas le ressentir … Ca fait mal, comme un coup au cœur qu’on ne pourrait pas empêcher. On subit et la force de mots est plus douloureuse que ce que je pensais. Je le vois agir en chevalier servant avec sa princesse verte, je le vois aussi la prendre contre cette étagère et ça me fait chier. Ca me fait mal. Ça me donne envie de lui hurler dessus. Mais je ne sais même pas ce que je pourrais lui dire. Je n’ai aucun droit sur lui et encore moins de droit sur l’endroit où il fourre son épée. Je me sens tellement pathétique. Mais c’est plus fort que moi. Ses mains, celles de mon colocataire qui me touchent, ont du toucher le corps d’Hansa, sa poitrine, ses hanches et même encore … Je le vois lui soulever les jambes pour mieux lui faire l’amour et ça me débecte. Je le repousse, et je parle plus vite que je ne le voulais « Me touche pas, laisse ça pour Hansa quand tu la sautes dans la bibliothèque. » Et mes mots lui font l’effet d’une décharge électrique, il recule précipitamment avant de me déverser ce flot de parole … Je crois que je ne l’ai jamais vu me parler autant, aussi vite, aussi longtemps … Et jamais ça ne m’a fait aussi mal. Je crois que je préfèrerais même qu’il me parle de mes parents inexistants plutôt que de me citer toutes ces filles qui sont passé dans son lit … Je ne veux pas l’entendre mais je suis trop surprise et estomaquée pour me boucher les oreilles … merde … tais toi Yu, je t’en prie tais toi … Je ferme les yeux avant de me détourner quand il a finit sa longue tirade. Tu n’es pas fatigué d’avoir tant parlé ?! D’avoir dit tant de conneries ?! je recule, choquée avant de finalement lui tourner complètement le dos en plaquant ma main sur ma bouche. Respire Bae, c’est rien. Pourquoi tu te mets dans te tel état hm ?! Il a bien raison, laisse le tranquille qu’est-ce que ça peut te foutre qu’il se tape … une lycéenne … merde une lycéenne c’est … J’attrape mon sac comme si j’étais prête à partir mais je me tourne vers lui les yeux rougis. « Yu ... tu … ! Tu … » quoi ?! Je ne sais même pas ce que je veux dire. Mais ce que je comprends surtout c’est d’être un poids pour lui … Je le fatigue. Il en a marre de moi … Je me tourne vers lui en déglutissant et laisse mon sac tomber à mes pieds. Il est fâché … il est fâché après moi … Et moi … moi ça me blesse de l’entendre me dire ça. Sans réfléchir je me jette contre son torse en enfouissant mon visage contre sa peau. Je le serre si fort qu’il ne pourrait pas me repousser. « Yu … je ne veux plus jamais t’entendre me dire tout ça … » murmurais-je d’une voix misérable. Plus jamais. Quand Yu frôle mon épaule je grimace de douleur et recule en secouant la tête « Il m’a fait mal ce brésilien … » ajoutais-je d’une mine triste. Putain, j suis une hystérique. Je passe du rire aux larmes en une seconde. Je le déteste et l’instant d’après j’ai peur qu’il ne m’aime plus … Savoir qu’il se tape Hansa est une chose, savoir qu’il se tape aussi une lycéenne s’en est une autre … Putain Yu, t’es tellement con que tu vois même pas ce qu’il y a près de toi …

Je ne sais plus quoi penser. Je viens de lui dire tout ce que je ressentais. Ou du moins presque tout. Je ne lui ai pas dis pourquoi ça servait à rien qu'elle se mette dans cet état. Je l'adore cette fille. Elle est est serviable. Elle ne ferait pas de mal à une mouche. On peut toujours compter sur elle. C'est une personne de confiance. Toutefois elle reste une fille et s'il y a bien quelque chose que je ne comprends pas chez le sexe faible c'est pourquoi elles sont si bizarres ? Pourquoi attendent-elles toujours sur les hommes ? Je veux dire il faut vraiment être désespéré pour demander à quelqu'un s'il aimerait coucher avec nous. Je ne comprends définitivement pas le fonctionnement des femmes. Et encore moins celui de Bobae. C'est pas faute d'avoir essayé. Mais là, je suis arrivé à un point de non retour. Elle veut se vexer parce que j'ai couché avec des filles, qu'elle le fasse. De toute manière la liste est longue et il reste encore de la place pour y inscrire quelques noms en plus. Le problème de Bobae c'est que je ne sais pas ce qu'elle attend. Et la voilà qui vient se placer contre moi comme pour me faire un câlin  Je crois qu'en quatre ans je l'ai beaucoup trop repoussée alors aujourd'hui je vais faire un effort en resserrant mes bras autour d'elle pour l'enlacer. Elle veut un câlin ? voila. Qu'elle ne vienne pas m'en demander deux milles non plus. Je ne sais pas pourquoi elle ne veut plus que je lui dise tout ça. Certes je lui ai fais du mal mais c'était pas pour la blesser loin de là. Je veux simplement la faire réagir. Lui faire comprendre qu'on ne vit pas au pays de Candy et que si elle ne se bouge pas elle n'aura rien. Elle veut un mec qu'elle aille le chercher. Je suppose que cela peut être dur mais il faut qu'elle essaye. Il faut qu'elle ait confiance en elle. Qu'elle se dise "je suis belle. Et celui qui pense le contraire a simplement de la merde dans les yeux". C'est un peu mon cas. Certes je la trouve jolie. Vraiment. Mais ce n'est pas non plus une top model. Elle a ce qu'il faut là où il faut, même s'il faut avouer qu'elle a un bon derrière de coréenne mais soit. Je ne vois pas pourquoi un garçon ne voudrait pas d'elle. Je pourrais faire le test avec moi-même mais je suis hors compétition. Je n'ai pas le temps de trouver quelqu'un à qui donner de l'amour. Je n'ai pas le temps de réfléchir à tout ça. Tout ce qui compte pour moi c'est de savoir où je vais, où va Bobae, où nous allons. Cet appartement, ces impôts, nos études, un futur job. Il va falloir qu'on arrête à un moment. Il va falloir qu'elle comprenne qu'elle ne peut pas se reposer tout le temps sur moi. Que je ne serai pas toujours là. Il faut qu'elle devienne autonome et qu'elle apprenne...à être heureuse sans le constant besoin d'avoir quelqu'un à ses côtés. Je ne suis pas son père, ni son frère, encore moins son copain. Je suis simplement son coloc' et tout s'arrête ici. A cette limite.

Pourtant. J'ai bien envie de la dépasser. Juste pour aujourd'hui. La dépasser de quelques centimètres pour lui montrer qu'elle n'a pas de quoi avoir honte de son physique. Si un homme ne l'aime pas à sa juste valeur c'est qu'il est simplement con. Mais voilà le problème de Bobae. Personne n'a jamais été là pour lui dire à quel point elle était aimée. A quel point elle était jolie et a quel point on pouvait être fière d'elle. Ne me demandez pas à moi. Je ne peux pas. Qui vous voulez mais pas elle. Je ne pourrais jamais rien tenter. Rien à part ne serait-ce peut-être un câlin et quelques caresses pour qu'elle comprenne qu'elle pourrait plaire à n'importe quel homme. Ainsi je relève légèrement la tête de la jeune fille et la regarde dans les yeux. J'ai envie de lui dire des tas de choses. Trop de choses. Certaines blessantes d'autre non. J'ai envie de lui faire un cours sur la vie. Qu'elle comprenne que se rabattre sur son sort ne lui permettra jamais d'avancer. Je la regarde dans les yeux. Ses grands yeux de chats. Ses grands yeux qui sont horrible à voir quand ceux-ci sont baignés de larmes. ça n'est pas encore le cas mais ça pourrait l'être très bientôt si je ne fais rien. Je ne sais pas ce qu'elle veut. Moi non plus. Tant pis. J'essaye. ça ne pourra que la mettre en confiance au fond.


Mon coeur se met à battre rapidement alors que je n'ai encore rien fait. J'appréhende pas du tout. De toute façon si ça ne lui convient pas je mettrai les points sur les i. Je veux juste le faire pour lui redonner confiance et parce qu'au fond c'est sûrement ça qui lui manque. Aussitôt dit, aussitôt fait. Je me penche doucement vers la bluing en fixant ses lèvres. Je les fixe. Toujours puis j'y vais. Je pose les miennes sur les siennes et je l'embrasse. Timidement au début puis j'y vais avec conviction ensuite même si ma raison hurle d'arrêter ça immédiatement. Un vrai baiser. Pas seulement un bisou. Je veux qu'elle sente ce que ça fait de se donner à l'autre. Je veux qu'elle ressente tout. Jusqu'au bout. Je romps finalement le baiser quelques secondes plus tard en me mordant la lèvre. Je ne regrette pas. En plus c'était mieux que ce que j'aurai pu imaginer. Je ne sais pas ce qu'elle en pense. Elle a du recevoir des dizaines de baisers mais peut-être pas avec les bons. Je ne dirai pas que je suis le bon, au contraire. Je suis tout sauf ça. Mais au moins j'aime Bobae. A ma façon certes. Mais je l'aime tout de même.

Est-ce que c’est possible d’avoir son esprit qui quitte son corps pour plusieurs minutes ? Je n’arrivais plus à réfléchir à rien. Si la seconde d’avant je me sentais désemparée et triste, à cet instant je me sentais … J’en sais rien en fait … Si on m’avait demandé mon nom à cet instant je n’aurais pas été capable de répondre. Je ne sais plus ce que je fais, ce que je veux, ce à quoi je pensais. Je sens juste les lèvres de Yu sur les miennes … Et ça me semble fou, irréaliste même. Quand je me suis lovée dans ses bras je ne cherchais rien si ce n’est sa chaleur … Je ne voulais rien, sauf sentir son parfum entour de moi. Sa peau est douce, elle glisse sous mes doigts avec facilité. C’est agréable comme sensation. J’ai envie de caresser son torse entier, ca me fait presque bizarre de savoir que c’est son corps sous mes doigts. Et quand j’ai relevé la tête vers lui je ne pensais pas qu’il ferait ça … Mon cœur a raté un battement quand je l’ai vu se pencher vers moi, je n’ai pas compris, ou je n’ai pas voulu comprendre, mais si je l’avais fait je n’aurais pas voulu fuir non plus … Je crois qu’à cet instant j’étais là où je devais être, et surtout là où je voulais être … Quand ses lèvres ont frôlés les miennes j’ai fermé les yeux, instinctivement. Parce que j’avais peur de loucher en continuant de le regarder et parce que je trouvais ça trop bizarre. Mon souffle s’est arrêté alors que ses lèvres jouaient avec les miennes. C’est tellement bon … Je ne pensais pas que ça puisse être aussi doux … et mouillé aussi, mais c’est agréable comme sensation. Je me laisse guider par Yu, je ne cherche même pas à comprendre ce qui le pousse à faire ça, non pour tout dire j’espère juste qu’il ne remarque pas combien je suis maladroite. J’ai honte et peine à le dire mais ce baiser … c’est mon premier, alors j’ai peur qu’il le remarque, qu’il voit que je ne sais pas bouger mes lèvres, qu’il trouve ça … nul ? Ouais j’ai peur qu’il trouve que ce baiser n’est pas si bien que ça … Je ne sais pas ce qu’il représente pour lui, ni pour moi d’ailleurs, mais bon sang j’aimerais qu’il ne s’arrête pas. La douceur de ses lèvres me fait perdre pied et quand je sens sa langue quémander la mienne, j’étouffe un gémissement dans le creux de ma gorge. Cette sensation est unique … Je m’accroche aux épaules du jeune homme avant de me hisser sur la pointe des pieds. Quand ma langue frôle la sienne j’ai plus envie de réfléchir. J’ai plus envie de me demander s’il va aimer ou non … Je veux juste … profiter …

Je ferme un peu plus fort les yeux pour mieux savourer sa caresse, je sais qu’il va finir par se reculer, que le baiser va se rompre et que je garderais juste cette impression de flottement. Comme si tout ça n’était pas arrivé. Pourtant je me surprends à vouloir garder cet instant bien ancré à ma réalité. Le baiser finit par cesser et je mets quelques instant avant de rouvrir les yeux, j’ai les lèvres entr’ouverte il me semble et je respire doucement … Quand il finit par se reculer je ne peux m’empêcher de plonger son regard juste quelques instant dans le sien. Je déglutis en mordillant mes lèvres. Le goût de celles de Yu sont encore dessus … Je me sens fébrile, j’ai peine à rester sur mes deux jambes et je suis obligée de me tenir à lui avant de retrouver mon équilibre. Mes lèvres ont goût de cigarette. J’ai toujours détesté ca mais je dois avouer que pour le coup c’est presque … grisant. Je suis du regard son visage avant de rougir violemment et de me détourner. Bizarrement je n’ai plus mal nulle part. Ni à l’épaule, ni à la poitrine. Hansa n’existe pas, tout comme Na Yoon. Je reviens doucement à moi et colle doucement mon front à son torse. Juste pour savoir son parfum, et me souvenir de la chaleur du soleil sur nos peaux, et juste … la douceur de cet instant. Je finis par me détacher doucement de lui en caressant son avant bras et me retient de lui demander pourquoi. Pourquoi ce baiser ? Pourquoi maintenant ? Mais je me sens mieux … vraiment mieux. Je finis par sécher mes larmes en me sentant idiote, j’ai un sourire niais sur les lèvres dont je n’arrive pas à me défaire. J’ai envie de me blottir contre lui mais il me repousserait je le connais. « On joue ? » Je lui lance un sourire avant de me détourner pour frôler mes lèvres du bout des doigts. Ouais, vous savez, je crois que c’est la première fois que j’aime autant mon anniversaire …

C'est plutôt dur à dire mais oui j'ai aimé. J'ai aimé l'embrasser. J'ai aimé sentir ses lèvres contre les miennes et tout ce qu'il y a eu après. Un vrai baiser. C'était ce que je voulais. Je ne voulais pas l'embrasser elle précisément. Non. Pour mes lèvres elle ne restait qu'une fille lambda mais je voulais simplement qu'elle prenne conscience de son problème : son manque de confiance. Et pourtant, la voilà qui rougit. Ses joues sont en feu et elle ne sait même plus où se mettre. Je me mord la lèvre, esquissant un sourire en coin. Je suis fier. Et je ne sais même pas pourquoi. Enfin si, je suis fier de la faire rougir. Au moins je sais que j'attire toujours autant les femmes...Mais d'un autre côté à quoi cela sert-il ? Je ne veux pas qu'elle aille répeter à tout le monde que Hayashi Yusuke l'a embrassé. Loin de là. Je veux juste qu'elle garde ça pour elle. Qu'elle se dise "ok. Si mon coloc' accepte de m'embrasser. S'il a osé prendre du plaisir avec mes lèvres et même ma langue c'est que je suis un minimum attirante". Mais là encore on a affaire à Bobae aka la fille la plus compliquée du monde.
Finalement la demoiselle me propose de jouer de nouveau. Ce n'est pas que je n'ai plus envie mais je dois bien avouer que faire autre chose me plairait mieux. Je m'approche d'elle alors qu'elle attrape le ballon puis je la prends doucement par la taille. N'y voyez rien de concret. Je n'attends strictement rien d'elle. Elle est la dernière personne sur la planète avec qui j'aimerai m'engager dans une pseudo-relation. Toutefois j'essaye de la décoincer. De lui faire réellement comprendre qu'elle peut faire confiance aux hommes et qu'elle devrait au moins  tenter sa chance si c'est ce qui lui fait peur. Fort heureusement pour moi je ne suis pas dans sa tête mais je pense que BoBae le vit mal et bizarrement je commence à comprendre pourquoi elle était remontée contre moi tout à l'heure concernant les filles avec qui j'ai couché. Jalouse parce qu'elle, elle n'a personne. En même temps je n'y peux rien. Je ne vais pas me donner à elle pour son propre plaisir. ça serait un coup à me faire débander. Mais soit. J'ai pour objectif de lui redonner confiance aujourd'hui. Ca tombe à pic puisque c'est aussi son anniversaire et que j'ai même prévu de l'inviter au restaurant. Elle pourra essayer de se comporter comme une adulte comme ça. "En fait j'ai pas vraiment envie de jouer...Je t'aurai bien proposé de te baigner mais tes cheveux seront pas secs avant ce soir puis je suis crevé aujourd'hui..." dis-je en la tenant toujours fermement par la taille. "Oh ne t'inquiète pas, j'ai rendez-vous avec Hwan Baek seulement pour vingt-heures trente" répond ma colocataire. Instinctivement je retire ma main de sa taille et mon visage plutôt jovial se décompose. Sa phrase retentit dans ma tête plusieurs fois. J'aurai aimé que mes oreilles eclipsent certains mots. Mais non. J'ai bel et bien tout entendu et tout compris. Alors comme ça elle a déjà quelque chose de prévu. Tant mieux pour elle. Et tant pis pour le restaurant, ça leur fera deux couverts en moins. "Ah d'accord ! Bon bah vaut mieux que tu te prépares dès maintenant...J'vais y aller de toute manière. J'ai mal à la tête puis le soleil c'est pas bon pour moi" Je pourrais toujours lui faire croire qu'on devient sourd en restant au soleil. Toute façon cette fille croit tout et n'importe quoi. Je soupire un instant puis m'en vais chercher mes affaires avant de remettre mon haut sans même lui adresser un regard. Je suis certes déçu. Pour une fois que j'ai voulu faire un truc cool pour son anniversaire, là voilà qui s'en va. Tant pis. Les surprises c'est jamais bon. Tout le monde le dit. "J'y vais. Passe une bonne soirée" lui dis-je en commençant déjà à m'éloigner.  Je ne lui souhaiterais pas sa fête  de vive voix pour cette année. De toute manière c'est pas comme si personne ne serait là pour le faire.