J’y peux rien, je n’arrive pas a regarder ailleurs. Je trouve ça presque répugnant. On n’a même pas encore mangé, qu’il a déjà ce truc vert  non identifié coincé entre les dents. Yuck. Puis je crois que c’est un tout. Ses yeux qui se mettent à loucher sans que je ne m’y attende, ses cheveux gras, sa voix aigu qui m’insupporte déjà … Il me parle, il essaye de faire la conversation et je fais de mon mieux pour lui répondre. Je le vois qu’il est mal à l’aise, il faut dire que je le fixe depuis qu’il est arrivé. J’ai bien une petite voix qui m’engueule, qui me dit de détourner le regard, de sourire, de réagir quoi, mais je suis tellement sous le choc que je n’arrive pas à prendre sur moi. Je le savais, je m’en doutais, je n’aurais jamais du rencontrer cet homme. Internet peut faire des miracles mais pas pour ce cas là. Il était pas mal en photo … il avait même un jolie sourire craquant, mais soit il est doué avec Photoshop, soit il vient de se prendre un bus avant d’arriver. Merde … je me sens mal, parce que j’ai pas envie d’être méchante, j’ai l’impression d’être une connasse qui juge par les apparences … mais si c’est ça, ouais ok, mais là je peux pas. Je le sens que c’est un gentil garçon, qui a surement du prendre sur lui pour venir à ce rendez vous. Mais je ne peux pas … ce mec est trop bizarre. Vraiment trop … Alors au moment où je le vois loucher sur mon décolleté et se mettre à rougir violemment j’ai envie de fuir. Je me lève brusquement en me trouvant un peu ridicule pour le coup. J’esquisse un sourire maladroit et lui dit : « Je reviens, je vais … au toilette ! » oui voilà, au toilette.

Je quitte précipitamment la table en me maudissant de tous les noms. Faut que j’arrête avec ces rendez vous via internet. Non mais c’est vrai, je suis toujours à courir après un homme, parce que j’en ai marre d’être célibataire, parce que j’ai honte qu’à 22 ans, bientôt 23 ans, je ne sois sortie qu’avec un seul homme … Je sais pas ce qui cloche chez moi, je ne sais pas pourquoi aucun mec ne veut de moi. Je ne pense pas être moche, c’est vrai que je ne suis pas d’une beauté ravageant mais je ne pense pas être horrible à regarder … C’est peut-être mon caractère qui colle pas. Les mecs adorent avoir des amies qui jouent aux jeux vidéos mais je ne suis pas sûre que si c’est leur copine, ils aiment toujours. Ou alors je suis chiante … J’en sais rien, faudrait que je demande à Yusuke si je suis invivable. Ou à Hwan Baek si je suis le genre de filles avec qui on peut pas sortir. C’est vrai, si ça se trouve je suis le genre de fille à qui on colle l’étiquette « t’es une super amie je veux rien gâcher entre nous » … Mais moi je veux gâcher moi ! Je veux tenter, je veux qu’un mec, sur cette terre, pense à moi en se réveillant le matin et se dire merde Bo Bae me manque … Mais d’ici que ça arrive … Une fois réfugiée dans les toilettes je dégaine mon téléphone en m’enfermant dans une cabine. Je fais défiler ma liste de contact en sachant pertinemment quel nom je voulais. J’espérais qu’il décrocherait … « Hwan Baek ! Je suis coincée dans les toilettes avec un mec trop bizarre en rendez vous ! Viens me sortir de là … » gémissais-je avant d’enchainer « Je suis au café en face de l’école. Viens vite ! Ce mec ne va pas me lâcher ! » Entendant du bruit dans les autres cabines je raccroche rapidement. 

Je devais avoir l’air ridicule à attendre comme ça dans les toilettes. Je me demandais même si mon rencart d’aujourd’hui ne se doutait pas que j’avais tenté de prendre la fuite par la lucarne des toilettes. J’ai réfléchie à toutes les possibilités je vous jure, j’ai même tenté de régler mon téléphone pour recevoir un faux appel ! Mais je viens de l’avoir mon Smartphone et je ne suis même pas foutue de savoir comment il fonctionne entièrement. J’ai beau avoir bidouillé sur tous les boutons, j’ai juste réussis à le faire planter ! Fait chier. Je n’ai pas envie d’être dans ce foutoir … Qu’est-ce qui m’a prit d’accepter ce rendez vous ?! Je le connais même pas cet idiot … Je lui ai juste parlé hier, comme ça, parce que je me faisais chier. Il faut dire que je venais de voir une comédie romantique, alors je me suis dit … que le prince charmant pouvait débarquer n’importe quand et tomber sur moi ! Alors quand il m’a proposé un rendez vous mon cœur fleur bleu s’est dit « Ouais pourquoi pas ! » Mais merde, je n’avais pas prévu de tomber sur le prince charmant bloqué au stade du crapaud. Et ne comptez pas sur moi pour l’embrasser et révéler sa beauté. Y a rien de beau dans un morceau de salade coincé entre les dents ! C’est dingue comme ce détail me rend folle. Debout dans ma cabine étroite des toilettes pour fille du Trocadéro je regarde mon téléphone en voyant les minutes défiler avec une lenteur affligeante ! Mais qu’est-ce qu’il fou Hwan Baek ?!  Je suis au bord de la crise de nerfs ! Je sais qu’il pourra me faire sortir d’ici rapidement mais d’un autre côté je me sentirais trop mal si je plantais le jeune homme ici … Je veux dire, je n’ai pas un mauvais fond, disons juste que … on n’est pas compatible. Pourtant ce n’est pas pour autant que je me voie le laisser tout seul à sa table sans le prévenir de mon départ … Je trouvais ça vraiment trop cruel. Mais en même temps … si je lui sors un prétexte pour sortir d’ici il va continuer de m’envoyer des messages non ? Et j’ai pas le cœur à lui dire qu’il ne m’intéresse pas … C’est peut-être lâche de ma part j’en sais rien, mais je ne veux pas être méchante …

Alors finalement, s’il pense que j’ai un copain, il finira par lâcher l’affaire de lui-même pas vrai ? Je veux dire, c’est d’une logique imparable non ?! Et il n’y avait que Hwan Baek pour remplir ce rôle à la perfection !  Il me connait depuis tellement de temps il faut dire … Je sais qu’il acceptera de me sortir de ce mauvais plan … Mais je sais aussi qu’il se foutera de ma gueule pour les 50 prochaines années … Mais je suis trop désespérée par la situation. Jamais, Ô grand jamais, je n’ai eut envie de fuir une telle situation. Et puis ce mec passe son temps à reluquer mon décolleté, que je n’ai heureusement pas fait plongeant. J’ai toutes les excuses du monde pour partir. Et je pourrais le faire sans regret en lui tournant le dos, mais je crois que ma conscience me punirait pour le reste de ma vie. J’ai déjà un tel mauvais karma avec les mecs … Si en plus je me choppe une malédiction et 15 ans de malheur en amour je suis sûre de finir vieille fille … Je pousse un énième et long soupir quand j’entends enfin la voix de Hwan Baek. Je tente d’ouvrir rapidement la porte de la cabine mais le loquet bloque un peu alors je mets un temps à sortir. Pile quand il mentionne mon fameux mec. J’ouvre la porte à la voler pour lui dire en le foudroyant du regard devant son sourire amusé « C’est pas mon mec t’es malade ou quoi ?! Je sais même pas ce que je fou là sincèrement ! » Je me tourne vers les femmes présentent qui pose sur nous un regard choqué. Leur bouche est grande ouverte leur donnant un air abruti. Je leur lance un regard blasé et me tourne vers Hwan Baek. « T’en a mis un temps pas possible ! T’as fait trois fois le tour de al ville avant d’arriver ou quoi ?! » Merci Hwannie d’être venue aussi vite que possible, en abandonnant surement tes plans de la journée. Tu me sauves vraiment la vie alors merci … Ouais c’est surement ce que j’aurais du dire, parce que malgré tout j’étais contente de le voir. Et pas seulement parce qu’il venait me sauver la vie. Mais j’étais tellement nerveuse à être enfermée dans ces toilettes depuis une plombe que je voulais juste sortir d’ici ! Je l’attrape par le colle et l’attire à moi avant de lui dire de but en blanc « Soit mon petit ami s’il te plaît ! » Non, non je n’ai pas craqué nerveusement, j’ai même toute ma tête, mais il fallait que je lui demande et être fixée !

Mon plan va fonctionner ! Il ne peut pas refuser ! « Au moins devant ce mec ! S’il te plait Hwan … Rends moi ce service ! Pour toutes les fois où je me suis levée à 6h du mat pour te suivre à un entrainement ! » Je lui fis mon regard le plus triste possible en affichant clairement un air désespérée. « T’as juste à te pointer devant ce mec en prétendant que je suis ta petite amie ! » Ce n’est pas sorcier hein ! Et si Hwan refusait … j’étais prête à lui rendre le service qu’il voudrait ! Et quant on connait le garçon, on sait que je risque gros ! Mais je préférais garder cette carte au cas où je n’aurais plus aucune excuse ! 

Je me souviens de la première fois où je lui ai demandé de me servir de petit ami. Je crois que je rigolerais toujours autant en me remémorant sa tête incrédule. C’est qu’il en deviendrait presque mignon le Hwan Baek avec sa tête d’ahuris. Mais malgré tout ce que je pouvais dire, ce jour là il m’avait bien sauvé la mise. La vieille femme qui m’a élevé à l’orphelinat m’a un jour avoué se désespérer de me voir en couple … Ce n’est pas de ma faute si à 22 ans je n’ai pas une foule de prétendant à mes pieds … et les seuls qui se présentent ont plus l’air de crapaud que de prince charmant. Et je ne pouvais bien évidemment pas lui présenter un moche, son cœur de vieille femme n’y résisterait pas. Et puis elle connait Hwan Baek. Je suis amie avec lui depuis tellement longtemps que ça semblait presque logique qu’on finisse par craquer l’un pour l’autre. Un peu comme dans les films à Hollywood. Il aurait pu avoir une multitude de femmes dans sa vie, il se serait réveillé un matin en se rendant compte qu’il n’y en avait qu’une seule qui avait toujours été là. Moi. C’est vrai, je suis celle qui se lève tôt le matin pour l’accompagner à ses entrainements, et ses matchs en vadrouillant aux quatre coins du pays. Bien sûr que je le fais par plaisir, mais aussi parce que je me suis toujours promis d’être le soutient numéro 1 de Hwan Baek. Si je me suis inscrite dans l’équipe des pompoms girl alors que j’ai horreur des filles, c’est seulement pour lui. Parce que je voulais qu’il voie mes sourires encourageant et mes fossettes creuser mes joues chaque fois qu’il maquerait un panier. Il mérite de réussir, il s’entraine si durement pour ça … Il se bat si fortement pour sortir de l’ombre de son frère et ça me désole de voir que les gens ne remarquent que ça quand il le voit. Il vaut tellement plus. Tellement plus … Il vit pour ça. Et moi je vis cette passion par procuration.
 La première que j’ai rencontré Hwan Baek c’était sur un terrain de basket. Je tentais de faire ma série de panier sans en rater un seul. Et j’aurais pu réussir s’il n’était pas venu me taquiner sur ma position. Genre mes bras sont trop bas quand je tire, mais il a rêvé ou quoi ? N’empêche … Après avoir repositionné mes coudes je tirais vachement mieux … mais ça m’aurait arraché la bouche que de le reconnaitre. Depuis ce jour on ne sait plus quitter. Il m’a invité une fois à un entrainement, et je suis revenu la fois d’après. Et c’est presque naturellement que je suis venue le voir jouer son match et tout ceux d’après … Ca ne me coute pas vraiment, disons que je ne suis pas assez bonne pour devenir basketteuse professionnelle alors je vis ce rêve à travers le jeune homme. Je note sur un cahier la façon dont ses adversaires jouent ainsi il peut le contrer plus facilement la fois d’après. Je connais ce jeu, les stratégies alors parfois il m’arrive d’en discuter avec lui et j’avouerais parler de basket avec lui pour seulement voir ses yeux se mettre à briller … Il est tellement beau quand il parle basket que je l’envie presque d’avoir quelque chose qui le tienne debout. Et donc, c’est pour cette raison que je l’ai présenté comme mon petit ami à la femme qui m’a éduqué. C’était plus facile comme ça et puis tout le monde y trouvait son compte. Surtout moi. Et de fils en aiguilles j’ai de plus en plus souvent demandé au jeune homme de tenir ce rôle. Ca comblait le temps d’une soirée, le vide pathétique de ma vie de célibataire … Et même si ça me vaut des taquineries de sa part et que je serais surement réduit en esclavage dans une vie futur, je me dis que ça vaut le coup quand même !
C’est donc les yeux remplie d’espoir que je le regardais avant qu’il ne vienne m’achever avec sa réponse « Il faudrait déjà que j'ai envie d'être ton copain. » je me renfrognais aussi tôt, vexé par ce qu’il venait de dire. Non pas que je rêvais qu’il soit mon petit ami, mais s’entendre dire ça, ça n’avait rien de plaisant, surtout pas pour al désespérée que j’étais. J’affichais une mine boudeuse quand il aplatit ça main sur mes cheveux. « Oui bon bah ça va j’ai compris » râlais-je en marmonnant dans ma barbe tout en me recoiffant. Je remis mes cheveux en place tout en le suivant vers la sortie. Les femmes derrières nous se mirent à gossiper entre elles et ça m’agace déjà. Après on se demande pourquoi je n’aime pas les filles ! Je suis Hwan Baek alors qu’il me fait un long monologue sur mon éternelle reconnaissance, et sur le type génial qu’il est. J’aurais aimé lui faire la tête mais je ne peux pas résister à l’envie de rire et pouffe en levant les yeux au ciel. « Quelle femme ingrate je suis … » lui lançais-je pour rentrer dans son jeu. Mais quant il me demande pourquoi je ne lui dis pas tout simplement la vérité mon sourire se crispe et je baisse les yeux honteuses. « Bah disons que je préfère mettre les choses au clair avec lui et … attend, viens voir ! » Je l’attire avec moi dans le petit couloir qui mène à la salle du restaurant et nous planque derrière une grosse plante verte. Je me penche en avant doucement et invite Hwan Baek à faire de même. « Tu vois le mec avec la chemise rose assis devant son café avec un air désespéré … ? Bah je sais pas de quoi il est capable. Il parait que les moches désespérés n’ont aucune limite. » Consciente d’avoir tendu une perche à mon ami sur mon cas pas franchement mieux que celui de cet homme, je me tourne vers lui pour le foudroyer du regard « No comment ! » En agitant un index menaçant sous son nez.
« Et puis je sais pas … il me fait un peu de peine quand même, je veux pas … être méchante avec lui. Alors je sais pas, je me dis que s’il pense que j’ai un copain, il se dira juste ah ouais ok en fait j’ai juste pas mes chances pas graves. Tu me vois lui dire « Salut tu me fais vraiment flipper à mater mon décolleté comme ça depuis que t’es arrivé, puis avec ta tête de moche c’est pas possible … » » Je secoue la tête. Toutes mes idées s’embrouillent. Et alors que j’étais toujours penchée en avant je vois mon rencart lever la tête vers nous ; prise de panique je me redresse subitement en plaquant ma paume sur le visage de Hwannie. « Merde redresse toi il nous a vu ! Tu crois qu’il nous a vu ?! C’est sur qu’il nous a vu ! Merde on fait quoi s’il nous à vu ?! Hwannie … » gémissais-je en me cachant le visage contre son torse. La serveuse qui passa à côté de nous, nous fixa bizarrement en ralentissant le pas … Je relevais le visage vers le jeune coréen et lui dit, un air de guerrière dans le regard, « Faut qu’on en finisse ! Oblige-moi à retourner à cette table et débarque à l’improviste en y mettant les formes ! » Ouais … Faut qu’on en finisse ! 

C’est vraiment con comme situation. Et ce qui l’est encore plus c’est de voir que je ne suis pas capable de dire à un mec ce que je pense. A trop vouloir le ménager j’en deviens ridicule. Et faible. C’est quoi ces conneries ? Quand je regarde le visage de Hwan Baek je me rends compte que lui demander de venir ici c’était bête. J’aurais simplement du dire à cet homme que ça collait pas et que je voulais pas perdre mon temps plus que ça … Mais je trouvais ça cruelle de le planter là parce qu’il était moche. Mais finalement, je trouve que ça l’était encore plus de le planter là en partant avec un autre mec. Je sais pas ce qui m’a prit, j’ai voulu faire comme dans les films je crois, je trouvais ca presque marrant … mais ça ne l’était pas du tout. Je me sentais juste … bête. Et pour tout avouer j’avais l’impression d’être une vraie connasse avec ce pauvre homme. Il ne méritait surement pas ça. Je devais juste prendre sur moi, arrêter de faire l’enfant et juste … foncer, lui dire ce que je pense et basta. Je me dis parfois que si j’avais eut un père ou une mère pour me dire de faire les choses en arrêtant de reculer pour mieux sauter, j’aurais finis par agir comme il faut et surtout, correctement avec les gens … Je me penchais à nouveau, pour prendre mon courage à deux mains mais en apercevant son visage asymétrique et ses cheveux gras mon ventre fit les montagnes russes et je changeais d’avis. Au diable la correction et le respect de je ne sais qui. Ce mec me débecte, voilà c’est tout, il me fait peur ! J’y peux rien et si c’est agir comme une connasse alors ok j’assume. Lim Bo Bae est une connasse ! Et à cet instant je prends l’ultime décision de ne PLUS JAMAIS rencontrer d’hommes sur internet … Je tombe toujours sur des cas étranges … Et maintenant que j’étais face à ce pervers je me rendais compte que c’était la toute dernière fois que je me jetais dans un plan comme ça. Je ne dis pas que j’avais prévu de sortir avec ou plus si affinité, à la base c’est juste parce que je m’ennuyais et que j’ai réussis à me convaincre que manquer un rendez vous c’était passer à côté d’une chance.
 
Finalement, je me serais bien passé de cette chance. « Pourquoi tu es là si tu le trouves moche ? » Je rougis doucement, mal à l’aise de me retrouver dans cette position de fille désespérée qui cherche des mecs sur internet « Bah … il avait pas l’air d’être moche à ce point quoi … c’est pas méchant mais … » si ça l’est, mais tant pis. Ce mec aurait pu juste être moche, c’est pas une tare, mais là il est moche, pervers, sans conversation et j’ai pas réussis à croiser son regard une seule fois tant il mate mes seins. Quand  Hwannie fait semblant de mordiller mon doigt je fronce les sourcils pour me donner un air autoritaire qui ne me va pas du tout. On dirait une enfant en colère. C’est pathétique. « Si tu lui dis que t'as un gars, il va croire que tu l'as pris pour un con depuis le départ. J'espère qu'il n'a pas payé ta consommation, ça serait moche sinon... » Mais ça va là ! Tu me saoules ! C’est ton pote ou quoi ?! Je n’ai pas besoin d’une leçon de moral en prime ! Il fait chier lui aussi, il m’aide ou il m’aide pas voilà tout, pas besoin de me faire culpabiliser non plus ! Mais je ravale mes mots, parce que je sais que si je commence à m’agacer sur Hwan il va juste me planter là et je vais me retrouver toute seule derrière mon pot de fleur. « Panique pas, il ne sort pas de l'asile. » Ouais bah ça c’est vite dit … je lève un regard désolé à Hwan Baek avant de me mordiller la lèvre inférieure. Ça me saoule cette histoire, j’ai juste envie de partir en fait. De profiter de la fin d’après midi avec mon ami d’enfance, d’aller jouer au basket même pour me détendre et juste … quitter ce café ! C’est a ce moment là que choisis le jeune coréen pour aller trouver mon rendez vous raté. Ce dernier lève la tête surpris vers nous, il fronce les sourcils en posant sur Hwan Baek un regard bovin. Mon ami d’enfance est plutôt … cash et direct. Moi, en tant que femme forte et libérée, je me cache derrière le basketteur en me mordillant la lèvre inférieure. A la limite si je peux passer pour une femme soumise ça serait bien aussi non ?
 
Mon rencard raté se lève de sa chaise, il fait d’ailleurs une bonne tête de moins que Hwan, et lance à Hwan Baek « Ouais et t’es qui toi ?! » Il a l’air agacé, et je n’ai pas envie que la situation dégénère alors je glisse ma paume dans celle de Hwannie et la serre contre la mienne. « Mon petit ami. » c’est simple, pas de fioriture ni de mot en trop. Je n’étais pas prête pour faire un monologue de toute. L’homme se tourne vers moi et soupire avant de cracher entre ses dents dédaigneux, « Ouais fallait que je tombe sur une pute quoi … bah j’espère qu’elle te suce bien au moins mon pote. » ricanne-t-il, l’air mauvais. Non mais quel toupet ! Je m’apprêtais à lui dire deux mots en faisant un pas vers lui quand il a posé sur moi un regard noir. Puis il a ajouté en jetant sur la table un billet « Université de Suwon c’est ça ? » A croire qu’il ne remarque pas Hwan à côté de lui et qu’il essaye juste de me faire peur … Comment il le sait d’ailleurs que je vais à l’université de Suwon ? Je ne lui ai pas dit … Peut-être que si je rangeais mieux mon sac, il ne verrait pas dépasser mon badge …

J’apprécie le côté protecteur de Hwan Baek. Et je suis finalement bien contente qu’il soit avec moi. Oh je pense que j’aurais bien réussis à me défaire de cet homme même sans son aide, mais disons que j’aurais mit plus de temps. Et j’aurais flippé beaucoup plus aussi. Et plus la situation évolue et plus je me rends compte d’à quel point elle peut être ridicule. C’est franchement débile d’en arriver à ce point là. Je le regarde m’insulter et me menacer sans même réagir. Enfin, j’ai peur de réagir surtout. Je sais que Hwan Baek est avec moi mais on ne sait jamais ce qui peut se passer dans la tête de quelqu’un. Je ne dis pas que j’aime me faire insulter de pute dans un restaurant et devant quelqu’un à qui je tiens, mais je crois que je préfère ça à me faire frapper ou malmener. Je préfère faire profile bas. Certains peuvent penser que c’est de la lâcheté, moi je pense que c’est surtout prudent. Surtout que le basketteur ne sera pas toujours là et puis … même si je ne pense pas que les deux hommes en viennent aux mains, je m’en voudrais terriblement si mon ami d’enfance finissait  blesser. Et pour le coup, je n’avais plus aucun état d’âme vis-à-vis du jeune homme rencontré sur internet. « C'est pas parce que tu n'arrives pas à franchir le cap du premier rendez-vous que tu dois l'insulter de la sorte. Excuse-toi. » Je me cramponnais au bras de mon amie en baissant la tête. Il a raison, dans un sens, je devrais, je ne sais pas, lui mettre ma main à la figure ? Quoique non … je trouve ça excessif, et puis ça ne me ressemble pas … Je crois que j’aurais plus l’air d’une hystérique qu’autre chose, et j’imagine déjà tous les regards tournés vers moi. J’aurais l’air d’une idiote, d’une fille qui veut se la jouer grande dame mais qui n’est qu’une petite et naïve jeune fille. Ridicule.
Je baissais mon regard sur la pression qu’exerçait Hwan Baek sur le poignet du jeune homme qui se mit à grimacer. Je détestais toute forme de violence. Je n’étais jamais à l’aise et ça me retournait l’estomac. Je crois qu’en langage commun j’étais une peureuse. Mais pour le coup c’est surtout que j’avais peur que la situation ne se retourne contre Hwannie. Je regardais la scène se dérouler sous mes yeux en regrettant presque d’y avoir impliqué mon amie d’enfance. Mais j’étais rassurée qu’il soit avec moi. Finalement j’avais bien fait de l’appeler, parce que ce mec semblait être un gros nerveux. Hwan Baek le remis à sa place avec une telle classe que j’en étais presque soufflée d’admiration. Il avait un aplomb et une assurance que je lui enviais … Je serais à la place du mec je crois que je la fermerais et que je continuerais juste mon chemin en ne me retournant pas. J’attrapais la boisson que me tendait Hwan Baek et acquiesça sans rien trouver à dire. Il glissa sa main dans mon dos et je suivis ses indications en marchant. Il n’avait pas besoin de le dire pour que le comprenne. Je serrais mon café d’une main en me laissant emmener par Hwan Baek d’une autre. Il serre fort d’ailleurs et je me rendis vraiment compte à cet instant que mon ami était en colère. Ou vraiment sur les nerfs … Il faut dire que ce mec avait un don ultime pour faire chier les autres, alors je crois que le fait qu’on s’en prenne à moi n’avait pas plus au jeune Jeo. J’avais envie de m’excuser subitement, de lui dire que j’étais désolée pour cet imprévu pourri qui devait sûrement gâcher son après midi. Ce n’est que là que je repérais ses sacs. Chaussures. Basket. Il avait sûrement annulé son plan de l’après midi pour venir me trouver pour ces conneries et je me mettais à culpabiliser. Alors quand on sortit dehors et que je croisais mon reflet dans la vitre de la porte une idée me vint. Je sais pas si c’est bien ou mal ou débile, mais j’ai envie de le faire ! Et ce café je n’ai pas envie de le boire. « Attends Hwannie … » J’en ai marre de me faire marcher dessus, même si j’ai agis comme une connasse je ne méritais pas d’être insulté comme ça.
Je tournais les talons pour retourner à cette table. L’homme toujours de dos râlait dans sa barbe. Je tapotais son épaule et quant il se retourna vers moi je lui jetais mon café presque froid sur le torse. J’aurais pu viser le visage mais disons qu’au dernier moment j’ai eut peur de le brûler. On ne peut pas être une rebelle parfaite en une seconde. Je croisais les bras sur ma poitrine et lança assez fort pour les voisins de table entendent « Et si vous tentez de me tripoter encore une fois j’appelle la police ! » L’homme me regarda à la fois ébahie et en colère. Sans demander mon reste je filais jusqu’à Hwan Baek avant de rire encore sous l’émotion de ce que j’avais fait. « Je peux partir la tête haute maintenant ! » lançais-je en rougissant. Bon … J’aviserais plus tard si c’était hystérique ou non de ma part, mais pour le coup ça fait du bien. Il y avait bien une part en moi qui culpabilisait, après tout ce mec venait juste de se faire planter pour délit de faciès il était en droit de l’avoir mauvaise … Et à cette pensée je trouvais mon geste de trop. Mais j’en sais rien moi … j’ai jamais su me défendre alors forcément le jour où j’essaye ca part en cacahuète … Dans la rue j’attrapais le bras de Hwan Baek pour me déculpabiliser et lui lança « hm tu crois que c’était trop le cou du café ?! J’ai cru que … je sais pas, dans les films les filles font toujours ça ! » tentais-je d’expliquer pour ma défense. Et baissant mon regard vers son sac j’ajoutais en changeant du tout au tout de sujet « C’est quoi comme chaussure tu me montres ?! » Je levais un regard curieux et malicieux vers lui. Puis je me hissais sur la pointe des pieds, et tant pis s’il n’aimait pas, je déposais un baiser sur sa joue. « Merci Hwannie … »

J’étais ridicule aps vrai ? C’était de trop hein … c’était … ridicule, oh mon dieu j’ai dû m’humilier devant tout le monde. C’était quoi ce cirque je nous fait ?! J’ai l’air bête, en tout cas je me sens conne faut l’avouer. Encore plus quand Hwan Baek pose sa main sur ma tête comme pour dire hé, petite fille, c’est vrai que c’était ridicule ce que t’as fait … mais je te pardonne t’es trop craquante. J’ai honte. Je me mordille le pouce en retenant un soupir entre mes dents. Pourquoi faut-il que je fasse toujours ce genre de truc bizarre hein ? Heureusement que Hwannie me connait depuis genre une éternité parce que je crois qu’il n’aurait même pas osé m’adresser la parole en temps normal … Il faut toujours que je suréagisse ou au contraire, que je me laisse faire. je peux pas agir comme tout le monde je crois, c’est pas dans mes gênes. Alors parfois je me dis que c’est juste l’éducation que j’ai reçu à l’orphelinat. Parfois trop laxiste et parfois trop sévère. J’oscillais entre les deux sans savoir comment vraiment réagir. Et j’avais l’impression, quand les gens pesaient sur moi un regard plutôt insistant, d’être une sorte d’alien pas franchement humaine. Je suis un boulet. Et cette amère constatation est de plus en plus récurrente. Je lève un regard gênée vers Hwan Baek avant de sourire doucement, juste assez pour creuser mes fossettes et me donner un air enfantin qui m’agaçait la plus part du temps. Je me laissais faire quant il m’attira à lui et à sa remarque je ne pu m’empêcher d’éclater de rire. Je crois qu’il n’y a qu’avec lui que j’arrive à rire aussi franchement. Il a mit tellement d’année avant de réussir à me mettre à l’aise, mais maintenant que je le suis, je me sens capable de tout. Alors rire aussi naturellement devant lui ne me dérange plus. Et puis j’ai remarqué que je ne cachais pas mon sourire derrière ma main désormais et que je ne mordillais plus les lèvres pour cacher mes fossettes. J’étais juste … moi, et je dois avouer que ça fait un bien fou. Puis je crois que j’avais finis par ne plus avoir peur du ridicule avec lui. Il me taquinait tellement que j’avais finis par m’y habitué et ça m’aidait à être moins coincée.
« Je te les montrerais uniquement sur le terrain. » mes yeux se mirent briller d’impatience. J’adorais jouer au basket avec Hwan Baek, même si jouer était un bien grand mot vu son niveau … J’étais incapable de lui attraper la balle des mains ou de contrer quant il marquait des paniers à trois points. J’avais beau sauté de toutes mes forces c’était à peine si le bout de mes doigts frôlaient ses coudes. Il avait une de ses détentes … j’étais toujours aussi impressionnée. Je retrouvais bien vite mon sourire en oubliant l’histoire du café. Bon c’est vrai que je vais très vite abstraction des choses mais j’ai pas envie de m’éterniser sur cette histoire. J’ai maintenant hâte d’arriver au terrain de basket ! « Si je lui avais pété la gueule, j'aurais eu plus qu'un baiser sur la joue ? » Tsss, je rougis en mordillant mon sourire avant de le pousser du coude et de lui dire d’une petite voix « Soit pas gourmand Hwannie … » J’étais amusée et un peu gênée de l’allusion, mais je crois que dans un sens ça me faisait plaisir.  « Bon, rassure moi, tu vas laisser tomber tes plans tordus là ? » je gonflais mes joues avant d’hausser les épaules. « On va dire qu’il m’a vacciné celui là … » Je baissais la tête vers la pointe de mes chaussures qui martyrisaient le pauvre trottoir en attendant de pouvoir traverser. Quand je pu traverser je me demandais à mon ami d’enfance « Tu crois que je suis une pauvre fille Hwannie ? Enfin je veux dire … désespérée ? » Je n’ai pas envie de faire pathétique aux yeux de mes proches et du reste du monde d’ailleurs. J’avais conscience que personne ne voyait d’un bon œil mes rendez vous … moi non plus d’ailleurs. Mais … bref. En voyant le terrain se dessiner au loin je crois que je pris peur de la réponse de mon ami, je ne voulais pas savoir qu’il me trouvait ridicule ou pathétique, je préférais garder l’image de mon chevalier servant … Alors je lui fis mon sourire le plus malicieux et lui lança « Tu me laisses gagner aujourd’hui ?! » avant de me mettre à courir. Bien évidemment je connaissais déjà la réponse … Restait plus qu’à savoir si on allait avoir un ballon, mais au bruit que j’entendais sur le bitume, je crois que c’était notre jour de chance !

« J'en demande toujours plus ma petite fam. » Est-ce que c’est mal de toujours apprécier cette façon qu’il a de m’appeler ? J’ai toujours détesté que les gens que j’aime m’appellent par mon prénom. Je trouve ça toujours trop froid et impersonnelle. Je laisse ça pour les gens que je croise dans les couloirs de l’université ou pour mes voisins. Mais pour Hwannie … Non, je déteste quant il m’appelle Bo Bae. Pourtant, il ne m’appelle pas toujours par mon surnom, je crois que ça ferait trop, je veux dire, ça serait mielleux tout le temps … non ca vaut pas le coup. Et puis ça gâcherait mon plaisir de l’entendre soudain, au détour d’une phrase. Et puis Hwannie était l’un des rares pour qui je râlais pour ce genre d’attention. C’était sûrement une de mes bizarreries, ce besoin perpétuel d’avoir l’attention de ce que j’aime et d’une façon particulière.  Mais le jeune homme est bien habitué depuis le temps et je crois que ça ne le dérange même plus. Et moi je m’y retrouve, coincée entre ses bras, je sais que j’y ai ma place. Je souris, je rigole même. Parce que je suis bien avec lui et je me rends compte, que finalement, rencontré ce gars stupide sur internet aurait pu m’être évité si j’avais seulement pris mon téléphone pour demander à Hwan Baek s’il voulait bien qu’on se voit aujourd’hui. J’aurais même pu l’accompagner faire les boutiques qui plus est, à moins qu’il n’aurait préféré les faire seuls … ? Quoiqu’il en soit on se serait retrouvé comme on se retrouve maintenant et j’aurais simplement passé une bonne journée, sans fausse note ! C’est bête, mais de savoir qu’au moins Hwan Baek ne me trouve pas pathétique je sentais mon égo s’en sent moins meurtrit. J’esquisse un sourire que je mords avec mes dents et m’éloigne de lui en retenant juste sont dernier conseille … Que j’ai confiance en moi ? J’ai souvent pensé que je prenais confiance en moi grâce à Hwan Baek, il me poussait sans cesse jusqu’à mes limites. Et plus encore. Mais je voyais toujours les choses à ma façon. Je veux dire, par exemple, si je m’empêchais d’aller demander à une fille de mon cours de design de me prêter ses cours je m’inventais tout un tas d’excuses pour ne pas y aller. Etait-ce la peur de déranger ou le manque de confiance en moi ? Surement un peu des deux. Je sais que Hwan Baek a raison, mais je ne sais pas comment je peux faire autrement. Je veux dire, la confiance en soi ça ne s’achète pas à l’épicerie du coin … Je devrais juste penser différemment. Me dire, j’y vais, je le fais, je me jette à l’eau et puis c’est tout … C’est pour ça que c’était plus facile sur internet. Parce que derrière mon écran j’avais le temps de reculer, de me préparer avant de sauter … Dans la vie de tous les jours ce n’était pas aussi sécurisant.
 
Quand il me propose un pari, je frisonne d’abords en sentant mon souffle se perdre dans le creux de mon oreille, puis mon regard s’illumine alors que je tourne mon visage radieux vers lui. J’ai un éclat de défi dans le regard. Oh oui, ça, ça me plait ! Ca fait longtemps qu’on en a pas fait qui plus est. Ca me manque d’ailleurs ce genre de défi. Alors quant il m’en lance un je ne peux que réussir … Ce n’est pas que je suis une mauvaise perdante, mais disons que perdre n’est pas mon fort. Je plisse mes yeux espiègles, et me tourne vers lui pour lui demander « Et si je réussis c’est quoi ma récompense ? » Je suis taquine et me colle un peu plus contre son torse. Je suis dos à lui, pour mieux voir le terrain. Je regarde autour de nous. Je fronce mon nez, plongée en pleine réflexion. Il ne faut pas que je rate mon coup. Par la force, ce n’est même pas la peine. Je suis une crevette face à eux, ils ne feraient qu’une bouchée de moi et je crois qu’on a eut notre dose d’altercation pour aujourd’hui. Je croise les bras et sort ma casquette de mon sac. Ce n’est pas un accessoire très féminin de base, mais il est très utilise quand je joue au basket. Et puis ça devient tellement fashion de s’habiller avec une casquette de nos jours. Je la visse sur ma tête et lance un clin d’œil à Hwan Baek en levant le bout de mon nez assez haut. Je lui offris un jolie sourire et m’avança vers le petit groupe d’habitué. « Hey salut ! » lançais-je d’une voix enjouée. Ils se tournèrent vers moi et me saluèrent certains plus chaleureusement que d’autres. Il faut dire que je ne connaissais pas tout le monde. Et le peu de présent ne m’avait adressé la parole qu’une fois ou deux. C’était surtout Hwannie qui se chargeait du côté socialisation … Moi je me contentais de le suivre et de sourire poliment. Bien qu’il m’arrivait de rire aux éclats avec le reste du groupe. « A qui est le ballon ? » lançais-je pour aller droit au but. Un des joueurs, le plus colosse de tous, s’avança vers moi en me demandant pourquoi ca m’intéressait. Alors je finis par lui dire « Ca te dit un pari ? On se fait un - Un contre un, le – le premier qui marque le point a gagné. » « Gagné quoi ?! » « Le droit de rester sur le terrain et … le ballon. » Indiquais-je du menton. Ils éclatèrent tous de rire et l’un deux lança « Allez vas y termine vite, gagne son défi et finissons notre partie » Ils s’écartèrent pour se mettre sur le terrain avec une mine amusée sur le visage. « Tu pleures pas si tu perds » lui lançais-je la plus sérieuse du monde, j’avais peur qu’il change d’avis ou qu’il ne respecte pas sa part de contrat. Il rit, amusée de voir une demi-portion lui tenir tête sûrement.
 
Je baissais ma casquette sur mes yeux pour cacher mon regard, parce que Hwannie m’a toujours dit que c’est ce qui me trahissait. Je regardais toujours là où j’allais aller, alors ce n’était pas difficile de savoir d’avance ce que je m’apprêtais à faire. Et me contrer devenait un jeu d’enfant. Alors je trichais un peu avec ma casquette mais qu’importe. Je lançais un OK signé de la main à Hwan Baek et me concentra sur ma partie. Ca allait vite, un point. Et je le voyais déjà tendre ses muscles pour me contrer par la force. Qu’il est bête. J’étais plus petite et surement plus agile que lui, j’allais bien pouvoir me faufiler quelque part … Alors quand je le vis sauter de toutes ses forces pour attraper le ballon je réfléchis à toute allure pour trouver une tactique. Il fonça droit sur moi avec le ballon alors n’ayant pas peur je me jetais sur la balle pour la récupérer et je crois qu’il ne s’y attendait pas ; il eut un moment d’arrête, un seul qui suffit à me donner l’opportunité pour récupérer la balle. Et quant il voulu refermer ses bras sur moi, je me faufilais en un tour sur moi-même avant de me mettre à courir droit sur le panier. Mais bien sûr il courait plus vite que moi alors je me retrouvais à zig zager sur le terrain. J’allais me faire avoir, alors je décidais de faire un panier à trois point et tira un peu à la va vite … La balle tourna autour du panier pendant un siècle avant de finalement tomber dedans. Remplie de joie je courus jusqu’à Hwannie pour lui sauter au cou et éclata de rire, fière de moi. C’est bête, les petites victoires pour les autres,  semble être de grandes pour moi. Et c’est peut-être pour ça que j’aime autant croquer la vie à pleine dent … « J’ai réussis ! » m’écriais-je ! Il faut dire qu’avec le prof que j’ai … je ne pouvais que réussir … Je me tournais vers les garçons qui semblaient médusé et leur lança  souriante, sans quitter les bras de Hwannie que j’enroulais autour de mon ventre en pressant mon dos contre le sien. « Alors ?! On a la ballon et le terrain ?! » J’ai bien mérité un câlin non ? Et puis dans un sens je me sens plus sereine quand Hwannie est près de moi.