PLEASE, BE MINE.

Style + Le syrien avait passé deux jours rudes. Chaque jour, il avait étudié avec intérêt pour devenir un meilleur élève. Chaque nuit, il avait regardé des films romantiques pour devenir un meilleur amant. Pourtant, il n'est pas difficile de comprendre que de telles niaiseries ne sont pas de son goût. S'il ne le faisait pas pour lui, il pouvait au minimum le faire pour elle. Un jour, il été rentré plus tôt que prévu. Il avait passé ses bras autour de son cou, pris appui contre sa tête.. Et ri. Endô Mika était une femme étonnante, une femme qu'il avait découvert complexée vis à vis de lui, une femme nymphomane et pourtant si sensible à la romance. Pourtant il n'avait pu s'empêcher de partir en fou rire, et se moquer des larmes au coin de ses yeux face à la comédie guimauve. Mais voilà : aujourd'hui, ça avait été son tour d'apprendre par cœur le script. Il voulait que cette soirée soit parfaite, et mémorable. Tasyr voulait que Mika se souvienne de lui comme un homme entreprenant qui savait prendre les devants. Le verrait-elle, ou malgré tout les mots, n'était-il qu'un jouet de tous les instants ? ▬ « Peux-tu seulement voir ce que je vois, ressentir ce que je ressens ? »

Face à son aînée, le tsebe resta un moment interdit, surpris. Le livreur rapidement congédié d'un remerciement sincère, il se permit de douter, les bras chargés de poches. Et si, à son tour, elle lui riait au nez, pourrait-il le supporter ? Taz se savait de mauvais caractère, peu facile à vivre. Boudeur, et colérique aussi. Sans doute ne mettrait-il pas les pieds ici avant qu'elle ne s'excuse à genoux. Il secoua doucement la tête : elle apprécierait. D'un pas puis d'un autre, il recula de sorte à se trouver derrière l'encadrement de la porte et lui ouvrir le chemin. Son sourire le rassurait. Elle apprécierait. Il ne rétorqua pas à son appellation, n'en ressentant ni le besoin, ni l'utilité. Hors exceptions notables, Tasyr n'est pas un garçon causant. Il referma la porte derrière elle et y prit appui, se surprenant à détailler délicieusement son aînée dans sa tenue de tous les jours. Qui est beau ? Une simple question retournée, sous-entendue. S'il était beau lui, pouvait-on seulement placer Mika sur une échelle graduée ? Ses yeux le trompaient sans doute. Qu'avait-elle de plus que les autres ? Elle était une femme ordinaire. La plus belle des femmes ordinaires qu'il lui ai été donné de voir.

Son baiser suscita une foule de questions dans son petit être. Leur dernière partie de jambes en l'air -leur cœur-à-cœur comme il se plaisait à l’énoncer, l'avait chamboulé. Que se passait-il réellement entre eux ? Prenait-elle plaisir à l'user désormais comme tendre colocataire le temps de son séjour à l'appartement avant d'aller se réfugiant dans son infirmerie luxurieuse ? L'adolescent, l'Homme, secoua la tête et se massa rapidement la tempe de la paume de sa main. Il se racla la gorge, oublia son texte. Que devait-il dire après ça ? Aigoo.. Elle l'avait prit de cours. En premier lieu, le garçon se chargea de désencombrer ses bras en posant les poches sur la table. Ensuite, il se glissa jusqu'à Mika, effleura son bras d'une main. Il se plaisait dans ce rôle non plus d'enfant mais d'adulte. Finalement, ses doigts liés aux siens, il porta la main de l'infirmière à ses lèvres, la baisant tendrement. Pourquoi te changer ? Tu es belle tous les jours. Peut-être trop de films à l'eau de rose, qu'il avait ingurgité. Mais devait-il être sanctionné de trouver les mots concordant avec sa franchise ?

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