Il faut que je sorte, dès que je suis arrivée à l'hôtel hier j'ai eu envie de dormir. Techniquement j'ai toujours envie de dormir, mais la motivation accompagné d'un café ne perdent jamais face à la fatigue. Il va falloir que je boive un peu plus d'un café, certes, mais je relève le défis. Il y a bien eu des jours où je carburais à deux heures de sommeil voir pas du tout. J'essaie de m'encourager après ma petite sieste. J'enfile une robe d'été par dessus un maillot deux pièce et ne prend pas la peine d'appeler Yusuke alors que je me dirige vers sa chambre après avoir mit toutes les affaires nécessaire dans mon sac. Il ne va certainement pas être content mais on est bien venu ici pour s'amuser hn. Parfois, ce bonhomme est tellement déprimé que je me dit qu'il faut qu'il sorte un peu. Un petit sourire par-ci, un petit sourire par là, ça ne fait de mal à personne. La seule fois que je l'ai vu sourire, c'est quand je me suis mise à fredonner les paroles d'un groupe pas très connu. Ugh. Sur le coup, je n'ai pas tilté parce que j'étais tellement contente aussi de voir que quelqu'un connaissait ce groupe. Mais si j'avais su, ô Dieu, si j'avais su... J'aurais peut être été tentée d'immortaliser l'instant histoire d'avoir une preuve de que j'affirme et ne pas passer pour une folle auprès de ma conscience.

Un petit toc toc dans la chambre onze. Quand finalement je me retrouve devant le jeune homme, un sourire se dessine sur mes lèvres et y reste sachant pertinemment qu'il n'y répondra pas. Je met mon pied dans l'encadrement de la porte juste au cas ou et lance alors en appuyant ma main sur celle-ci ;


Ha Na - Fais toi beau on va faire du surf. Je marque une pause, incline doucement la tête sur le côté et maintien une certaine pression pour éviter qu'il me claque la porte au nez -je crois que je le connais trop maintenant- Aller, debout là dedans, on est presque en plein milieu d'après-midi hn. Tu peux pas dormir en étant à Rio, je refuse. Mio Dio, tu es venu ici pour dormir ou t'amuser ? ... Question rhétorique soit dit en passant, bouge toi Yusu'


Comment être une bonne amie, leçon numéro une.

Rio de Janeiro. Une ville chaleureuse. Une ville que je n'aime pas forcément. Ce n'est pas mon délire, les culs à l'air et les carnavals mais je savais que faire ce voyage m'aiderait à penser un peu à autre chose. Toujours les bouquins, encore les bouquins. C'est notamment la faute de Ha Na si j'avais posé mes valises dans ce splendide hôtel. Ha Na puis aussi le fait que Bobae étais de la partie. Mee Joo aussi mon amie d'enfance...et bien entendu la jolie Hansa. Si elles partaient toutes sans moi je m'en serai voulu. Je n'aime pas leur présence mais d'un autre côté j'aime pouvoir les guetter de loin, être sur que tout va bien pour chacune d'entre elles. Je suis surtout inquiet pour ma colocataire. Elle est loin d'être asociale mais il y a toujours quelque chose qui m'empêche d'avoir pleinement confiance en elle. Mais soit. Me voilà allongé sur mon lit. Lit que je partage avec la jolie Hansa mais celle-ci est partie s'absenter. Tant mieux je peux continuer de dormir. Faire la grasse mat'. Le truc impossible quand tu vis depuis quatre ans avec Lim Bo Bae. Alors j'en profite ici. Mais bien entendu il faut qu'on vienne me déranger. Et vas-y que ça toque à la porte. Je baille doucement et descend de mon lit en traînant des pieds jusqu'à la porte. Si c'est quelqu'un qui a oublié sa clé je le jette par la fenêtre. Finalement ce n'est autre que Hana. Et vas-y qu'elle me demande d'aller faire du surf avec elle. Du surf ? Pourquoi j'irai faire du surf moi. Ok je sais en faire mais bon...J'étais tranquillement en train de dormir.

Je la regarde avant de lever les yeux au ciel. J'ai définitivement pas envie d'y aller. Mais je sens que je vais être obligé. Je soupire et fixe la bluing. Si je le fais c'est bien parce qu'il  faut profiter du pays. Pas pour elle. On est d'accord ? « Ok. Attends moi en bas à l'accueil » dis-je sans grande conviction avant de pousser doucement mon amie pour lui fermer la porte au nez sans qu'elle n'ait eu le temps de dire quelque chose. C'est donc trente minutes plus tard que j'arrive au lieu de rendez vous, tongs aux pieds, lunettes de soleil sur le nez, serviette de bain sur l'épaule et bien entendu short de bain rouge avec des fleurs hawaiennes blanches imprimées dessus. Concluez par là que je suis torse nu pour le plus grand bonheur de ces dames. Mieux foutu que les brésiliens ? Pas sûr. Mais bref.  Je suis paré pour aller me baigner. Ou plutôt surfer. Elle a interet à savoir où trouver les planches sinon je retourne me coucher. « Tu sais surfer toi ? » demanda le macho caché en moi pendant que je sortais de l’hôtel en sa compagnie, direction la plage situé à seulement quelques mètres.

J'aime bien Yusuke malgré son manque de motivation en général. Je tente de le rendre un peu plus actif, que voulez vous ? Passant une main dans mes cheveux lorsqu'il accepte sans protester, (ce qui aurait été vraiment vraiment inutile) je tente de croiser son regard pour voir s'il blague ou si c'est sérieux. Juste histoire de me rassurer, vous voyez ? J'ouvre la bouche et commence à lui répondre ;


Ha Na - Si tu mens je-


Mais il me pousse pour finalement fermer la porte. Aish, je savais que ça allait arriver à un moment ou un autre. Un long soupir quitte mes lèvres alors que je prend l'ascenseur pour me diriger vers le hall. Je passe le temps en écoutant de la musique et au bout d'une trentaine de minutes écoulées, monsieur fini par se pointer. Alors que nous passons les portes de l'hôtel, je secoue la tête et répond d'un ton sarcastique ;


Ha Na - Non, j'avais besoin du grand, du fort Hayashi pour me repêcher. Je marque une pause avant d'ajouter après de longues secondes Sérieusement, j'ai fais du skate, du ski, j'suis allée à la patinoire et tout ça mais le surf... Le surf jamais... Et te marres pas hn. Je suis pratiquement sûre que tu te débrouilles mal sur une planche de skate.


Je met à mon tour mes lunettes de soleil et mon chapeau à la vue du soleil. Je jette un court regard au jeune homme avant de lui demander


Ha Na - Tu t'en sors en surf au moins ? Ca va être épique si on est tous les deux nuls à ça... Un rire un brin désespéré s'échappe de mes lèvres alors que je continue de marcher en compagnie de Yusu'. Nous ne sommes plus très loin.

Finalement j'aurai peut-être pas du accepter cette proposition. A peine l'ai-je rejoins qu'elle commence à débiter un max de paroles. Les femmes ne savent-elles donc pas la fermer ? Je soupire faiblement. Je pensais pas qu'elle puisse être aussi emmerdante que les autres mais en fait si. Fallait se rendre à l'évidence. Bref madame n'a jamais fait de surf mais elle m'en propose. Essayez de comprendre sa logique quand même. C'est un peu comme si elle me demande d'aller nager avec elle alors qu'elle à jamais appris à se débrouiller dans l'eau. Mais soit maintenant que j'ai dis oui et qu'on est en chemin je vais pas dire non. Surtout que techniquement je pourrais lui apprendre à se tenir sur une planche, sachant que j'ai déjà pratiqué pas mal de surf avec mon père. « Oui je sais ». Ça c'était la réponse à la question. A savoir est-ce que je me débrouillais.

Nous ne tardons pas à arriver vers une petite cabane qui propose de louer des planches. Je laisse Hana aller nous trouver une place sur le sable pour poser nos affaires pendant que moi je m'occupe des planches. Je reviens dix minutes plus tard en portant deux planches dans mes bras. C'est un peu lourd mais je vais pas à la salle de sport pour rien. Une fois arrivé je dépose les planches sur le sable et les place de sorte à ce qu'elles soient bien perpendiculaires à la mer. «Allonge toi dessus va»

Je lui jette un regard assez explicite suite à sa phrase relativement courte. Le genre de regard qui dirait ironiquement "surtout ne fais pas d'efforts". Heul. On croirait entendre un robot parfois. On est à Rio et il me donne froid alors que moi je veux profiter du soleil. Un soupir quitte mes lèvres alors que je secoue doucement la tête ;


Ha Na - Yusuke tu es un frigo ambulant, tu le sais ça ?


Arrivés à destination, on se sépare un court instant. Moi je file me changer et enfiler ma combinaison qui s'arrête juste au dessus de mes genoux. Cela me prend tout juste cinq minutes. Pour les cinq autres minutes, je m'installe en attendant monsieur. Je m'attache les cheveux alors que le concerné arrive finalement en posant les planches sur le sable. Assise en tailleurs, je lève les yeux vers lui lorsqu'il semble -je dis bien il semble- s'adresser à moi. Je passe nerveusement une main dans mes cheveux et répond alors ;


Ha Na - Pour quoi faire ? Je marque une pause et sans lui laisser le temps de répondre, j'ajoute sur un léger ton de reproche Toi allonge toi d'abord et montre moi. Sinon je ne vais pas comprendre ce que tu me dis.


Et puis des ordres. Des ordres quoi. Yusuke ou pas Yusuke il ne faut pas pousser Ha Na dans les orties hn. J'ai le coeur fragile mine de rien.

Je n'aime définitivement pas comment Hana me parle. Déjà qu'elle m'a traité il y a peine vingt minutes de frigo ambulant. Mais je vais devoir faire avec. A croire que je laisse tout passer avec elle. Sauf qu'un jour ça va éclater, elle va s'en prendre plein la gueule et faudra pas se faire passer par la victime. Elle sait comment je suis. A partir de là, elle devrait peser ses mots. Mais passons. Je remarque qu'elle a enfilé sa combi. C'était pas obligé. La vue de son maillot de bain deux pièces aurait très bien pu faire l'affaire mais c'est comme elle souhaite. Moi, je reste en short de bain. Je passe pas des heures par semaine à la salle de sport pour retrouver mes pectoraux comprimés dans une combinaison. La jeune italienne me demande de lui montrer ce qu'il faut faire. J'ai vraiment pas envie de me ridiculiser sur une planche mais je vais le faire tout de même. Ainsi, durant une dizaine de minutes je lui montre les principaux mouvements indispensables pour se démerder un peu sur la planche. «Bon. Je ré-explique pas. Maintenant on va dans l'eau » dis-je assez sûr de moi.

Aussitôt dit aussitôt fait, je me relève et prend la planche de l'italienne avec moi pour aller la poser sur l'eau, de peur qu'elle ne soit trop lourde à porter pour elle. J'en profite pour rentrer dans l'eau. Mon dieu ce qu'elle est bonne. Ni trop froide, ni trop chaude. Parfaite. « Vas-y allonge toi, j'vais t'aider pour commencer »

J'aime voir les gens se ridiculiser comme ça au fond. Un sourire amusé à peine visible se dessine sur mes lèvres et je ne peux pas détourner le regard sinon monsieur grognon va se plaindre. J'hoche la tête à certains moments histoire de faire mine d'avoir compris mais je décroche. Moi je suis pour l'action et pour rien d'autre dans la vie. Il ne fait que distraire mes yeux qui ont besoin de rire un peu. Et blablabla et blablabla, je décroche, mais je hoche la tête. Mais quand il me dit qu'il ne répétera pas, une partie de moi regrette. Il pourrait limite me laisser me noyer. A peine le temps de dire qu'on va dans l'eau qu'il s’exécute en me laissant à la traîne. Aish, je vais le frapper un de ces quatre !


Ha Na - Hé Musclor ! Attends moi...


Comme si je n'étais pas capable de porter cette planche... Comme si je n'allais pas non plus profiter de l'occasion pour ne rien porter. Oh ? Moi, mademoiselle contradictions ? Même pas ! Monsieur me donne encore des ordres. Je me pince les lèvres avant de m'asseoir sur la planche, il croit que c'est si facile sérieusement. Je le désigne de la tête tout en lui répondant ;


Ha Na - Yah yah yah, pourquoi tous les mots qui sortent de ta bouche sonnent de façon aussi arrogante aujourd'hui... je dis alors que mon pied pousse doucement sa planche. Je suis humaine, une humaine. j'articule. Un long soupir quitte mes lèvres Laisse tomber... Non non, ne laisse pas tomber. Tu as oublié mon prénom peut être ? Ou alors... je dit sur un ton plus sérieux alors que je ne le suis absolument pas Tu as de l'or dans la bouche c'est ça ? Ne t'en fais pas, parles sans craintes. Je ne vais rien te voler. Je secoue la tête en balançant doucement mes pieds dans l'eau Aish, sérieusement, arrête de refroidir l'eau mon congelo


Je fais ici encore allusion à sa froideur. Je suis douée aujourd'hui, pas vrai ? Je ne détourne pas le regard. Il n'a qu'à me regarder avec cette sale expression blasée que je déteste.

Qu'est-ce que j'ai fais au bon Dieu pour devoir supporter une fille pareille tout l'aprem ? Pourquoi ai-je accepté de l'accompagner faire du surf ? Pourquoi. Plus jamais j'accepte. Plus jamais. Avec Hana y a que les concerts qui fonctionnent. Elle est à fond dans la musique et elle me fait pas chier. Et elle cherche pas à me lancer des piques comme elle vient tout juste de le faire. Elle sait que je déteste ça. Si elle veut jouer à ça avec moi, pas de problème. Mais elle sait déjà qui va gagner. Elle n'aime pas quand je suis froid mais c'est les personnes avec son comportement à elle qui me rende comme ça. Elle la première. J'ai juste envie de lui envoyer la planche dans la gueule mais si je ne veux pas qu'elle finisse à l'hôpital, vaut mieux pas. Surtout qu'on vient tout juste d'arriver. « Ecoute Hana. Si t'es pas contente tu te casses ok ? » dis-je froidement. J'ai fais l'effort de venir jusqu'ici pour qu'on surfe alors que j'aurai très bien pu me reposer à cause du décalage horaire qui me tape sur le système depuis qu'on est arrivés hier. Mais bref. Je m'allonge sur ma planche que madame a foutu dans l'eau puis je m'éloigne avec celle-ci en battant l'eau de mes bras pour entrer un peu plus dans la mer histoire d'aller chercher les vagues. « Tu me suis ou pas ? »

Il y a du progrès, il se souvient de mon prénom. Vous savez, si en général j'arrive à supporter l'humeur de Yusuke sur Suwon, on est à Rio merde. Je sais que je ne risque pas de m'énerver et qu'il sera plutôt celui qui risque d'exploser mais quand même. QUAND MÊME. Un léger rire s'échappe de mes lèvres malgré moi :


Ha Na - Parce que si c'était le cas, tu crois que je partirai ? Je secoue doucement la tête, il ne me connait pas après tout ce temps ? D'accord, je parle comme si on se connaissait depuis des années mais bon, l'exagération c'est figure parmi mes nombreux prénoms aussi.


Finalement je fini par le suivre en m'allongeant sur la planche (ça fonctionne tellement mieux quand c'est moi qui veut et pas quelqu'un qui m'ordonne). Rien à dire, je flippe comme un gosse même si je ne le fais pas ressortir de l'extérieur. Au moment où je pense gérer la situation, une vague vient perturber mon parcourt et je traîne un peu avant de rejoindre le jeune homme. Je flippe ma vie.

Allongé sur la planche je continue d'avancer dans l'eau avant de me redresser, les jambes de chaque coté de la planche. Ouais. Finalement je suis content d'être venu rien que pour ce paysage splendide.
Je tourne légèrement ma tête pour voir où Hana en est mais au même moment madame se prend une vague en pleine tête. Je retiens un rire. C'est bien fait pour elle. J'attends qu'elle soit près de moi avec sa planche pour lui donner encore quelques instructions. « Tu t'allonges bien comme je t'ai montré ok ? Tu te tiens prête à attraper la vague » Je mime mes paroles et m'allonge donc sur la planche, à la fois détendu mais tendu. Concentré, je me tiens prêt à me lever dès qu'une vague fera son apparition et ainsi, dès que la vague tant attendue débarque je me le plus habilement possible sur ma planche et glisse un peu sur la vague avant de tomber sans vraiment m'y attendre quelques mètres plus loin. Le temps de remonter à la surface me voilà de nouveau en train de remonter sur la planche en toussant parce que j'ai avalé la tasse. Je déteste le goût de la mer définitivement. « A toi...» Je regarde l'italienne, attendant qu'elle se mette aussi à surfer. « T'aurais vraiment du retirer ta combinaison c'est horriblement moche»

Pourquoi est-ce que j'ai proposé de faire du surf déjà ? Ah oui ! Je voulais mourir, le spleen que voulez vous. Non ? C'était pas ça ? Quelque chose me dit que je vais crever mais je préfère crever plutôt que crever des mains de Yusuke qui va sans doute m'en vouloir de le planter là. Il peut dire ce qu'il veut, pour moi c'est que du blabla tout ça, si je pars alors il va me faire la gueule -ce qui est plutôt normal d'ailleurs. J'essaie de me détendre mais sa démonstration ne m'aide pas trop dans le processus enfaite. Et ça tombe bien puisque c'est à mon tour. Je fais cela dit de mon mieux et sa phrase me fait rire ;


Ha Na - Alors l'objectif est atteint, tu crois que je viens faire du surf ou te draguer hn ? Per amor di Dio...


Je me débrouille plutôt bien pendant un moment, tenant l'équilibre, mais à un moment donné, je fini par glisser et la planche s'éloigne un peu de moi. Je remonte à la surface et m'appuie sur celle-ci. Je reprend mon souffle tout en lui disant ;


Ha Na - Finalement... C'est pas si terrible que ça hn. Je marque une pause avant d'ajouter Dis Yusu, tu veux aller où après ça hn ?


Oui parce qu'on ne va pas rester ici toute une vie, pas vrai ?