Ce jeudi là, c'était peine perdue pour que la brune sorte. C'était rare qu'elle refuse mais Se Ra était exténuée. La veille, elle l'avait passé à réviser ses révisions, à ressasser ses cours pour gérer l'un de ses plus gros exams d'histoire de l'année. Ca n'était pas un partiel mais le prof aimait les examens continus. Donc ce soir là, elle avait décidé de le passer à regarder la télé en mode larve, une crotte sur la tête en guise de queue de cheval, à se gaver de crême glacer et à dormir à partir de vingt-deux heures. C'est donc tout logiquement qu'à vingt-deux heures pétantes, après avoir pris une bonne douche et s'être convenablement lavé les dents que Se Ra se laissa choir sous sa couverture chaude et s'endormit comme un bébé.

Vers on ne sait qu'elle heure du matin, mais bien avant que le soleil nous salut, que la demoiselle se fit réveiller comme une pauvre crêpe malfoutue par ce qui lui servait depuis une tentative de coma itilique, de mari. Elle se redressa comme elle le put, la tête dans le cul, le regard meurtrier, les cheveux en bataille, l'envie de le fracasser au poing. Elle se leva et lui jeta un coussin dessus« Espèce d'enculé depuis quand tu me réveilles comme ça, tu crois que je suis à ta disposi.... » puis elle tilta.« En Rose? TROP COOOOOOOOOOL! » Puis elle se mit à sauter sur son lit comme une gamine avant de se préparer, c'est-à-dire sortir de sa chambre - pour lui faire la teinture.

En mode warrior, Se Ra était sortie de sa chambre et s'était munie de la boîte de teinture. Avec précautions, elle l'ouvrit et enfila la paire de gants qui lui était nécessaire pour ne pas avoir les mains roses toute sa vie. Enfin son ami était sortit de la douche et Se Ra s'enchanta. Elle le laissa installer la caméra et l'alluma. Elle lui tira les oreilles et le positionna devant la caméra. « Le titre il me va chéri ! Maintenant assis-toi! » Elle le fit s'asseoir sur une chaise et commença à mélanger les produits. Se Ra était un peu moche, les cheveux en bataille attaché n'importe comment, pas maquillée, la tête dans le cul et ne parlons même pas de Ki Suk qui décuvait seulement. Elle lui tira la tête sans douceur et le positionna toute droite. Un gros sourire et la voilà qui levait le poing au ciel. « C'est partiiiiiiiiiiiiiiiiii mon Ki Ki! » Et comme une grosse merde, elle jeta avec son pinceau une grosses flaque de teinture sur les cheveux de Ki Suk avant de l'étaler avec précautions. « Alors tout d'abord, faut être sûr de bien avoir mélangé, qui sait, il peut peut-être perdre ses cheveux, mais ne vous inquiétez pas, j'ai décrotté mes yeux, ça devrait aller. N'est-ce pas mon chéri? »

La demoiselle haussa les sourcils, toujours la tête dans le cul, elle ne se rappelait pas avoir crié. Elle lui gratta le crâne pour l'embêter et répondit, outrée. « Mais j'ai pas hurlé! » Par la suite, elle se mit à rire alors qu'elle continuait à étaler la teinture sur les cheveux de son époux adoré. Fallait dire qu'elle l'adorait ce mec. C'est grâce à lui qu'elle a survécu à son adolescence. Elle allait mal, elle dérivait, elle déprimait. Certes, il ne l'a pas aidé à remonté sur le droit chemin, il n'est pas mieux qu'elle niveau alcool et fête mais il l'a soutenu, il a toujours été là pour elle et même en ce moment, avec ses idées folles, il fait sortir Se Ra de son train-train quotidien et l'empêche de penser à ce mec qui la faisait tant souffrir. Elle ne regrettait rien, ni son mariage, ni sa sex-tape, ni s'être faite réveillée à on ne sait quelle heure pour lui teindre les cheveux. Elle serait prête à tout pour lui. Encore une fois la demoiselle fut outrée. Elle lui frappa le crâne de son petit poing et grogna presque. « Je ressemble pas à un rien! Fais gaffe, j'ai ta vie capillaire entre mes mains! Fais attention à ce que tu dis.» Elle lui étala la teinture encore pendant quelques minutes, courut jusque la salle de bain pour enlever ses gants. Elle revint aussi vite qu'elle put et serra bien la serviette autour de la nuque de son mari. Elle lui fit un gros poutou sur la joue. «Je t'aime... C'est 30 minutes c'est ça?»

Se Ra ne se rappelait quasiment plus rien de leur mariage. Ils avaient trop bus, ils avaient déconné longuement puis elle se souvient de ce fameux "veux-tu m'épouser" que Ki Suk lui avait sorti. Complètement torchée, elle avait sûrement dû répondre oui avant de lui sauter dessus, mais elle ne se souvenait de plus rien. Juste que le lendemain, ils avaient signé le papier de contrat de mariage. Même sobre, elle aurait pu lui répondre à l'affirmative. Elle a toujours éprouvé quelque chose d'étrange envers Ki Suk. Pas forcément de l'amour, enfin, elle peut en douter car finalement, a-t-elle réellement été amoureuse? N'était-ce pas de faux-semblant? Tout cela est tellement éprouvant comme raisonnement! Alors qu'elle étalait la teinture sur la tête de son époux adoré, elle se mit à glousser légèrement, d'une voix un peu enraillée, toujours aussi peu réveillée. « Même chauve tu seras beau. Et t'auras la chance en plus, d'être drôle physiquement. » Elle fila se laver les mains avant de lui embrasser la joue. Elle se dirigea par la suite vers le frigo pour boire un peu de lait et revint vers son mari. « Tu as faim? Oh et raconte moi pourquoi cette subite envie de te teindre les cheveux en rose et pourquoi tu pues la téquila! »