Le début des partiels allait commencer et comme tout bon début de partiels et avant d'aller stresser comme un malade en amphithéâtre, je devais me décompresser. Oui bien sûr comme si on allait me croire. Depuis quand je stresse avant le début de partiels ? Oh grand Dieu jamais. Le génie à l'état pur, l'incarnation de l'excellence est bien d'autre adjectif pour montrer à quel point j'étais parfait dans tous les sens du terme. Autant dans la scolarité que dans les histoires d'une nuit. Donc ce soir, j'allais montrer à quel point j'étais un dieu. Enfin c'était avant de voir Iseul trainer avec des gens plutôt louche prêt du bar. La question serait plutôt pourquoi est-ce que je me sens concerné par elle ? Nous avions rompu il y a quelques années et elle me déteste pour l'avoir laissé tomber au moment le plus dur de sa vie. Elle ne cessait de me le rappeler à chaque fois que l'on se croiser dans la faculté ou dans des soirées. Alors pourquoi est-ce que la voir avec d'autres gars, me rendait toute chose ? Non je ne comprends pas et je comprends encore moins mon geste.

« Mais t’es conne Iseul, je pensais que tu avais compris que les gars ne t’approche que pour te sauter. »

Sans attendre une quelconque réponse de sa part, j’attrapais son bras et la tirai. Elle sentait l’alcool à plein nez et cela me frustre. N’avait-elle pas encore compris qu’un gars et une fille ne pouvaient pas avoir une conversation normale sans que le gars ait des idées derrière la tête. En même temps c’était une bleue, cette fraternité qui regorgeait de gens sans intelligence quelconque. L’art n’est pas un avenir et bien que j’apprécie quelque membre de cette fraternité, il n’empêche que mon avis sur leur futur était toujours la même. Sans avenir quelconque, sauf si tu es aussi riche que Crésus. Bref, sans écouter Iseul, je l’obligeai à monter dans la Hennessey venom GT. Direction le duplex des Ko, Eun Nai et Liu Nai n’était pas à l’appartement, j’avais donc la paix pour lui dire ma façon de penser sans qu’une de mes deux pestes ne trouve le moyen de la défendre. Je devais avoir grillé au moins sept radars avec les 435,31 kilomètres qu’affichait le tableau de bord. En même temps c’était la voiture la plus rapide au monde. Une fois arrivé dans le parking d’immeuble, je descendis et attrapai Iseul le premier.

Elle n'était pas bien. En journée, elle se forçait à tenir le coup, pour ne pas inquiéter son entourage, pour ne pas inquiéter ses parents. Mais le soir, elle se lâchait. Elle était une jolie fille, et était donc rapidement approchée par des gosses de riche qui n'hésitaient pas à faire couler l'alcool à flot. Alors elle buvait. Et buvait encore, jusqu'à en perdre connaissance, jusqu'à ne plus savoir qui elle était, d'où elle était issue, ce qui lui était arrivé. Sûrement que si ses ancêtres la voyaient ainsi, ils se retourneraient dans leur tombe... Mais sûrement qu'ils auraient aussi une certaine compassion pour elle. Sa vie n'était pas facile. Elle avait tout perdu. Elle n'avait plus rien. Et elle ne savait plus où aller.

Au milieu d'une foule déchaînée, et majoritairement entourée de personnes du sexe opposée pour changer, la coréenne tenait à peine sur ses deux jambes. Elle avait une bouteille à la main, sa petite robe à moitié remontée, et dansait d'un air absent. Son sourire n'en était pas un vrai. Il n'était que témoin de son désarroi. Il n'avait rien de ces grands sourires qu'elle offrait lorsque son cœur et son âme se portaient bien. Et visiblement, une personne sembla la remarquer... Une personne qu'elle n'avait pas envie de voir. Une personne qui expliquait, en partie, son comportement actuel. Man Nai. Sans lui laisser le temps de faire quoi que ce soit, il lui cria qu'elle était conne, que les gars ne l'approchaient que par la sauter. Encore ? Encore ça ? Et puis, tiens, s'ils voulaient la sauter, en quoi cela le concernait-il ? Il l'avait lâchée comme une malpropre non ? Voilà ce qu'elle avait eu envie de lui dire. Mais elle ne put pas même ouvrir la bouche qu'il l'attrapa par le bras et la traina jusque dans sa voiture. Elle avait beau protesté, tentait de s'extirper à sa poigne, sans succès. Il était musclé, et elle était d'ailleurs très bien placée pour le savoir, ayant toucher à son corps à de nombreuses reprises auparavant.

Une fois dans la voiture, elle tenta d'ouvrir la portière, mais sans succès. Il avait tout refermé, et puis il conduisait si vite... Sûrement qu'elle aurait paniqué si elle n'avait pas été si saoule. « ARRÊTE CETTE VOITURE ! DEPOSE-MOI ! » Elle avait beau crier, sans succès. Et lorsque la voiture s'arrêta, il l'en sortit de nouveau telle une petite poupée qu'il pouvait manipuler à sa guise. Mollement, Iseul tira sur son bras, pour essayer de l'extirper du sien, mais sans réussir évidemment. « Mais lâche-moi à la fin, putain ! C'est du kidnapping là ! Lâche-moi, j'irai pas avec toi ! » Comme si elle avait vraiment le choix... Man Nai était têtu, et lorsqu'ils avaient été en couple, combien de fois l'avait-il emmené en la traînant sans même lui demander son autorisation... Visiblement, il n'avait pas perdu cette habitude.

Il y avait longtemps que je n'avais pas éprouvé ce sentiment de rage, de jalousie. Pourquoi la vue d'Iseul entouré d'hommes me répugne encore ? Pourquoi ce sentiment qu'elle m'appartient refait surface ? Tant de question sans réponse, mais une réaction digne d'un mauvais remake de film culte, j'attrapais son bras avec force et l'entraînai dans la Venon. L'appartement que je partageais avec mes sœurs était bien mieux que cet endroit remplît de mâle en chaleur.

« Si ça te plaît de voir cela comme un kidnapping, fait comme bon te semble. Mais, vu ton état vaut mieux ça qu'un viol collectif. »

Ceci étant dit de manière ferme, l'ascenseur s'ouvrit. Dieu merci, c'était un ascenseur privatif se rendant directement à l'appartement. Rien que d'imaginer la tête des locataires de l'immeuble s'ils voyaient cette scène c'est causer ma perte.

« Tu veux boire jusqu'à oublier ton existence ? Très bien. Ce n'est pas ce qui manque dans l'appartement. »

Lâchant enfin son bras lorsque l'ascenseur se referma, je composais le code menant directement à l'appartement.

« Et ne pense même pas à t'enfuir. »