looking for some trouble tonight

cela faisait un petit moment que les deux amis ne s’étaient pas donné rendez-vous pour sortir ensemble un de ces quatre. Le  redoublement d’hoon les avaient tous deux surpris, non seulement car tout ce que le jeune homme désirait c’était de quitter l’école pour poursuivre ses rêves, mais également car cela impliquait qu’ils ne seraient plus ensemble 24h sur 24h comme ils l’avaient fait jusqu’à aujourd’hui. Ils ne pourraient plus ignorer ensemble ce qui se passait en cours, se faire des parties de basket l’après-midi pour se vider l’esprit autour d’un ptit coca, à discuter de tout et de rien. Ce fut assez dur à accepter dans un premier temps pour noah, car après tout le jeune homme représentait beaucoup à ses yeux. Son enfance a connu un renversement grâce à lui, et il a eu de la chance que l’ainé ne décide pas de le lâcher en cours de route, ce pourquoi ça le désolait d’avoir à se séparer de lui. Ce qui le rassurait c’est le fait qu’ils se soient promis d’évidemment garder contact et de se voir régulièrement pour compenser les heures perdues. Ce n’est pas l’école qui les séparerait aussi facilement après tout ; surtout sachant que l’été pointait déjà le bout de son nez ainsi que les grandes vacances.

Ce sont les raisons principales qui les ont poussés à se contacter la veille pour s’organiser une petite sortie sympathique pour le lendemain. Cela faisait un petit moment qu’ils ne s’étaient pas retrouvés tous les deux autour d’un petit panier de basket, c’est pourquoi ils s’étaient donné rendez-vous à jangan-gu pour profiter du terrain que l’on peut retrouver là-bas. Noah pensa bien à apporter son sac et surtout sa carte bleue au cas où, car il serait fort probable qu’ils finissent par arpenter les rues huppées du quartier nord après qu’ils aient terminé de jouer et de papoter. Le cadet était bien au courant pour la situation financière d’hoon et  bien plus qu’habitué à son côté économe, ce qui le gênait toujours un peu de l’amener dans de tels quartiers, mais après tout, ça ne l’a jamais vraiment dérangé de payer pour lui pour ne pas qu’il s’endette ou qu’il ait des difficultés pour vivre ses fins de mois, c’est donc la raison pour laquelle il a décidé de retirer un peu plus de liquide avant de le rejoindre et d’apporter sa carte bleue si jamais il fallait combler.

Il était tout juste quinze heure quand il rejoignit le fameux terrain de basket en compagnie de nolan son fidèle chiot. Il tenait de sa main gauche une petite poche dans laquelle se trouvait deux grandes bouteilles de coca, boisson qu’ils avaient l’habitude de consommer en même temps qu’ils jouaient et discutaient. Noah déposa ses affaires sur le banc le plus proche et s’y assit en attendant l’arrivée d’hoon qui lui avait envoyé un texto disant qu’il n’allait pas tarder. Il profita de son temps libre pour faire descendre l’animal de son sac et le laisser gambader.

Pour tuer le temps, Noah sortit son carnet de croquis et saisit le crayon qui était placé derrière son oreille comme à son habitude. Il fit de rapides essais d’esquisses qu’il avait besoin de déterminer pour le projet qu’il avait à rendre avant la fin des cours qui arrivait à grands pas. Assit sur son banc paisiblement, les genoux collés à son torse, il était tellement concentré sur son papier et plongé dans ses réflexions qu’il ne fit même pas attention à son adorable petit qui courrait vers sa direction en compagnie de son grand ami de toujours. Noah était finalement debout quand ils arrivèrent jusqu’au banc sur lequel il était assis. Ils se saluèrent comme ils avaient l’habitude de le faire et sourit quand il vu l’ainé saisir la bouteille de coca. En effet, certaines choses n’étaient pas prêtes de changer. « Ah ta mère, elle te met toujours autant la pression ? Dans tous les cas t’en fais pas, on est arrivé il y a peu aussi. » Il lui fit mine de s’asseoir tandis qu’il fouilla désespérément d’une main dans ses affaires à la recherche de quelque chose tandis que l’autre sortit de sa poche de veste son paquet de cigarette. Il le lui tendit sans vraiment payer attention à sa réaction puisqu’il était toujours focalisé sur ses recherches. « Tu veux une clope ? Sinon relax mec, d’habitude je suis tête en l’air mais aujourd’hui j’ai pensé à prendre quelques affaires. » Il lui fit un clin d’œil pas tout à fait innocent, juste très moqueur, puis finit enfin par sortir leur bon vieux ballon de basket. « J’ai trop de choses dans ce sac c’est dingue. A quoi ça va me servir une lampe de poche tu m’expliques. » Dans sa main gauche était l’objet en question qu’il se pressa de re-ranger dans le dit sac. Il s’assit ensuite à côté de lui, briquet en main et alluma sa clope. Il prit une profonde inspiration puis expulsa quelques secondes plus tard la fumée de ses poumons. Penser à arrêter cette merde serait vraiment une bonne idée. Il fumait beaucoup trop. « Même si on a notre balle on pourra toujours aller jouer avec les autres si c’est ce que tu veux. » C’est avec une certaine facilité qu’il coinça  sa cigarette entre les planches du banc pour prendre une gorgée de coca. Décidément des réunions pareilles lui avait manqué. Sa cigarette rencontra de nouveau ses lèvres au moment où il glissa son bras derrière son cou pour reposer sur son épaule. « Alors qu’est-ce que tu racontes mon pote. Pas trop dur les cours tout ça, tu t’en sors sans ma formidable personne ? J’imagine que ça doit être l’enfer. » Il sourit en coin, il oserait facilement lui avouer que sa présence lui manquait beaucoup aussi mais pour une fois il se retiendrait de le lui dire. Après tout, soit on est un joueur soit on ne l’est pas.

« Ouais à la bonne franquette, on a le temps. »  Le jeune artiste éloigna sa cigarette de ses lèvres pour la dernière fois, la jetant à ses pieds et l'écrasant sous sa semelle. Il était encore tôt dans l'après midi, ils n'avaient aucune raison de se presser, d'autant plus qu'ils avaient prévu de diner ensemble le soir même. Rentrer plus tard que prévu ne les a jamais vraiment dérangé, mais Noah vivait seul, tandis que l'ainé devait toujours faire face à sa mère. Mère que le cadet connaissait bien depuis tant d'années et avec toutes les fois où il avait posé le pied chez eux. Et inversement d'ailleurs, Hoon connaissait très bien la sienne. Noah fut amusé par le discours de son ami, si bien qu'il en secoua la tête avec désespérance. Après avoir passé tant d'années en sa compagnie, sa remarque ne le surprit même pas car après tout, l'ainé a en effet toujours attiré les personnes du sexe opposé tel un aimant. Tellement que parfois ça lui faisait peur, à lui, le simple ami. Il lui est déjà arrivé d'imaginer ce que ça devait être d'être Hoon, et bien rapidement il en est venu à la conclusion que ça devait être effrayant. Il ne supporterait pas d'être suivit partout par des groupiasses. « Tu es un sex god mon pote qu'est-ce que tu veux. »  Il lui fit du coude avec un sourire moqueur au coin des lèvres. Taquiner son meilleur ami était un chouette passe-temps. « Heureusement que j'ai pas le même succès auprès des femmes. »  Une grimace prit place sur son visage en même temps qu'il s'esclaffa de son rire si particulier. Son popotin quitta alors les planches du banc, il prit quelques secondes pour s'étirer et pour regarder le terrain en face d'eux. « Ouais la fac c'est vachement cool. Tu es libre comme l'air et tu fais ce qui te plais, c'est le pied. »  Il lui sourit une nouvelle fois. Noah ne comprenait pas comment certaines personnes pouvaient ne pas apprécier la fac. Malgré le fait qu'il y ait -bien évidemment- toujours des cours et des examens, ce n'est pas comme si l'on était forcé de participer à des cours qui ne nous passionne pas. « Bon on se les fait ces paniers ? ça fait longtemps que je me suis pas défoulé ça me manque un peu là. »  C'est vrai que ces derniers temps l'actif et dynamique Noah s'était un peu éteint avec la chaleur de l'été, les seuls moments où il arrivait à bouger sans avoir l'impression de fondre sur place ou de faire cent kilos c'était le soir, après une baignade ou s'il y avait du vent. Cet après-midi là n'était pas le pire car heureusement pour lui le soleil était plutôt caché et il y avait beaucoup de vent, de quoi lui redonner la banane.

Noah se demanda intérieurement si la mère de son meilleur ami le réclamait vraiment, car après tout, malgré toutes les années où il a pu partager des moments avec elle grâce à la compagnie d’Hoon, il était également celui qui aidé à la distraction de son fils. « Elle me déteste pas t’es sûr ? Je veux dire, c’est moi qui te balade partout tu vois. » Il rit un peu avant de prendre une nouvelle gorgée de coca. C’est vrai que le cadet a toujours apprécié la jeune femme, mais il ne voulait pas la déranger ou l’importuner en quoi que ce soit. « Sinon c’est comme tu le sens mec. J’ai pris de l’argent au cas où mais si tu préfères la bouftance de ta mère tu peux toujours l’appeler pour l’informer de ma venue. » Le jeune artiste sortit quelques jouets pour Nolan, histoire que lui aussi fasse de l’exercice. C’est vrai, ce chien était trop calme pour que ce ne soit bon pour sa santé. Il faillit presque s’étouffer avec sa boisson lorsque l’ainé mentionna, non pas verbalement mais très subtilement son ex. Ses poings tentèrent de l’aider à arrêter de tousser et à respirer, ce qui ne se produit que quelques minutes plus tard. « Ouais je suis occupé jusqu’aux dents avec un mec qui s’en fout complet de moi. How great. » Ses yeux roulèrent à l’arrière de sa tête. Le chinois était un sujet tabou non pas parce qu’il représentait un ex, mais parce que Noah était bien trop con pour rester attaché à lui. Il aurait dû faire une croix dessus depuis le jour même de leur séparation. « Si tu savais comme cette situation peut me gaver mec. » Un soupire s’échappa de ses lèvres tandis qu’il se leva et s’étira le dos, prêt à jouer. Tandis que son ami fit ses lacets, lui de son côté en profita pour détendre le reste de son corps. Ça faisait tellement longtemps que la possibilité d’en ressortir avec des courbatures n’était pas à écarter. « Je marche, ça me semble pas si terrible que ça. » Il lui fit du sourcil puis lui passa ensuite la balle. Leur relation pourrait en surprendre plus d’un car après tout, les deux amis ont et ce depuis bien longtemps l’habitude de s’appeler avec certains surnoms, de se dire des choses telles que tu es sex aujourd’hui mec, t’es bon, ou d’avoir des gestes affectifs pouvant faire penser à du tripotage, surtout lorsque l’un se frappe de cette manière les fesses de l’autre ou lorsqu’ils se câlinent, mais croyez-le ou non, ce n’est que purement affectif et de l’ordre de l’amitié. Surtout considérant le fait qu’ils ne soient pas du tout sur la même longueur d’onde sur le plan de l’attirance. Le cadet fut attentif et fair play durant le jeu de son ami, contrairement à lui il ne le dérangea pas. Son sursaut le fit louper son lancer, et ce serait un euphémisme de dire que son regard n’était pas en train d’abattre l’autre sur le terrain. Après tout Hoon connaissait parfaitement ses faiblesses depuis le temps, et il savait qu’il n’y a rien de plus facile que de faire sursauter le cadet. « Je note je note, crois-moi que tu ne t’en sortiras pas aussi facilement pff. » Il lui tendit alors la balle, réfléchissant à un moyen de perturber son ami en retour.