a dear trouble

Quand je suis parti. Quand je suis parti je m’imaginais tant de choses. Quand j’ai quitté ma ville, mon rêve, quand j’ai quitté tout ce que j’avais construit, je rêvais juste. Je me voyais juste sourire seul, à un nouveau quotidien. J’imaginais juste que le ciel avait une autre couleur ailleurs. Trouver un travail, m’amuser, croquer la vie à pleines dents, et vivre au jour le jour. C’était ça mon plan. Facile, simple, sans complications, banal. Je n’avais jamais pensé au facteur amour. A ce facteur qui nous tombe dessus sans savoir ni pourquoi, ni comment, ni pourquoi nous. Je n’imaginais pas recevoir ce cadeau. Je n’imaginais pas pouvoir grandir autant, et aussi vite. Mais, aux yeux de certains, nous ne sommes encore que des enfants, capricieux, qui voient le mal partout. Ce n’est pas faux. Je peux voir le mal partout. Sauf en elle.

Il n’y a pas que ses courbes, il n’y a pas que son corps, il n’y a pas que le physique. Ce sont des notes. Elle est les notes que je jouerais sur mes cymbales. Elle est l’aigu et la fraîcheur. Elle est aussi ce temps de pause lorsque je danse. Elle, Jin Sil, est cet appel après un envol, après la roulade, juste pour reprendre l’équilibre. Avec elle, je retombe sur mes deux pieds. J’ai un bon appui. Je crois que je pourrais ne plus jamais tomber, grâce à elle. Mais, est-ce cela qui m’effraie ?

Regarde toi Ethan. Qu’as-tu à lui offrir après l’amour ? Tu ne peux même pas lui acheter un bouquet de fleurs sans que l’on te coupe l’électricité chez toi. Regarde toi, tu n’es rien, tu n’es personne, et tu n’as rien à donner. Et l’amour, ce n’est pas suffisant ? Ethan, tu n’es pas un roi, ce n’est que le caractère utilisé pour ton nom. Rien de plus, ce n’est que de l’encre sur une feuille. Ce ne sont que des mots vides de sens. Ce ne sont que des promesses que tu ne pourras pas tenir. Si, si je le peux, si, je sais que je peux. Non, non, bien sûr que tu ne peux pas. Elle sera malheureuse avec toi, tu lui couperais les ailes sans t’en rendre compte ; un ange sans ailes, ça n’existe pas. Ça meurt.

Pourtant, je veux y croire. Je dois juste grandir un peu plus, pour nous deux. Je dois juste forcer un peu plus si elle n’y arrive pas. Je peux la porter si elle n’arrive pas à marcher. Je sais que je peux faire plus, toujours plus pour nous deux. Mais… peut-être qu’ils ont raison. Les contes n’existent que pour faire rêver ; on ne vit pas dans les contes…


Pourquoi alors, pourquoi lorsqu’elle m’embrasse, qu’elle me touche, qu’elle me caresse, pourquoi est-ce seulement que je me sens vivant ? Je ne sais même plus quoi penser, je ne sais plus où j’en suis, je crois que j’ai perdu la raison. Elle m’embrouille, elle fait des nœuds partout ; je suis lucide. Je ferme mes lèvres autour de son doigt, le temps qu’elle se redresse. Mon cœur enfle dans ma poitrine. Je suis putain de vivant quand je suis avec elle. Je suis débile, niais, stupide, mais je suis vivant.

« Je ne veux pas te la rendre.. Il n’a jamais été question que ce soit pour un soir… Mais… Si un jour tu demandes ta liberté… Si un jour tu me dis que tu veux que je te la rende… Ton désir sera exaucé… » Je rattrape ses mains, les embrassant, ma voix s’est cassée à la fin de ma phrase, encore plus grave, encore plus mélancolique. « Je pense que nous avons oublié une chose… Tu sais ? Tu as la clé de ta liberté, je ne l’ai jamais prise… » Ce que je dis n’a plus vraiment de sens, je fais juste un effort pour continuer à parler une langue qu’elle puisse comprendre. « Suis-je égoïste de penser que personne ne pourrait mieux garder cette clé que moi ? »

FICHE ET CODES PAR BROADSWORD.

a dear trouble

Je le vois, le touche, le sens, ce n’est pas un rêve. Je suis dans un état que personne peut imaginer, un état second proche de la jouissance et de la douleur en même temps. Non ça suffit tu me tortures… C’est presque déplaisant, de se sentir aussi plein. Tu n’as pas le droit, d’arracher ça au monde pour me le donner. Tu peux pas, c’est indigne. C’est pas correct. Pourquoi tu fais ça ? Tu veux t’attirer la foudre, tu veux que de la terre rouge surgissent les griffes du Malin ? Il t’emportera à cause de moi, c’est sûr. Et je te verrai partir lentement, tu lâcheras ma main. Juste parce que tu n’auras pas été assez égoïste. Qu’est-ce que tu crois putain, que t’es un héros ? Oui, oui t’es un héros. Mais faut pas le dire, faut même pas que tu le murmure à l’oreille des ténèbres. Faut même pas que ça soit inaudible, faut pas qu’on le lise sur tes lèvres. C’est la vérité qui blesse, c’est celle qui nous fera chuter. Parce que je suis plus qu’un cadavre gisant au sol, un tas d’os. Un tas d’os trop lourd, recouvert de la poussière de mes pêchés. Et il devient de plus en plus pesant, il t’entrainera au sol. Tu vas haleter, tu vas pleurer. Tu vas avoir mal, tu comprendras pas pourquoi. Tu vas vouloir enlever la poussière mais ça sera déjà trop tard ; dessous, tout est déjà rongé. J’aurai bel et bien disparu. Alors va-t’en. Tu risques trop gros, tu t’rends pas compte. Réveille toi et court. Échappe-toi. Et merci… merci pour cette joie, cette allégresse. Même dans les flammes, je ne t’oublierai pas.



Putain faut qu’elle se le ferme celle-là. Cette petite voix qui gâche tout. Celle qui me transperce le cœur, qui efface tous ses mots qui ont touchés mon cœur. Casse-toi de là et reviens plus jamais. Fout moi la paix, au moins pour cette nuit.

Je m’interdisais de penser à partir de maintenant. Je m’interdisais de me faire du mal toute seule, alors que ça n’a pas lieu d’être pour cette soirée. Je respirais chaudement contre sa peau, mes mains caressaient encore et toujours son corps. J’étais en fascination momentanée devant chaque muscle, chaque partie. J’étais descendu pour taquiner son bas ventre de mes lèvres, et je remontai le regard vers lui avec provocation, en me glissant sur lui, cambrée. Je l’écoutais, je disais rien. Je souris, montre mes dents. Mes doigts trottent sur ses clavicules, mon regard se plonge dans le sien. Je joins nos lèvres, le cœur prêt à jaillir hors de ma poitrine. J’avais l’impression qu’allaient s’enfuir de ma gorge toute mes émotions pour s’introduire dans la sienne. Ma respiration était légèrement saccadée, comme si j’avais froid. Mais je n’avais pas froid. Il me réchauffait assez. Je comprenais pas… pourquoi j’étais toujours dans cet état. Je me sentais encore pleine d’envie, de désir. J’étais salie par cette passion qui ce soir visiblement me collait à la peau.

« - Cette clé…, répondis-je avec douceur, tu peux la prendre.Parce que tu en es le plus digne, mais à tes risques et périls. » Je marque une courte pause, comme pour reprendre mon souffle. Je saisis avec délicatesse son visage entre mes mains meurtries et je continue. « Quand tu n’en voudras plus, ou que j'aurai tout simplement le courage de la récupérer, t’auras qu’à la glisser quelque part, où je pourrai la reprendre. Et personne ne saura rien de tout ça… »

Mes mains serpentent ses bras jusqu’à saisir ses mains que je pose sur mes hanches. Je ne le lâche pas du regard, toujours tremblante mais souriante. Je crois que j’étais malade. Il me donnait de la fièvre, j’avais chaud mais aussi froid. Je perds la tête, je ne contrôle plus rien. Ethan tu es un virus.


«- Je voudrais que ce soir tu dépasses les limites, m’accompagnent jusqu’au tréfonds de l’allégresse. » Ma voix était devenue basse, comme si c’était un secret. Je me rallonge contre lui en caressant sa cuisse, lentement, mes yeux plongés dans les siens, noirs.

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a dear trouble

Ses mains sont encore partout sur mon corps. Partout sur ma peau. Elles me brûlent. Un long frisson me traverse lorsqu’elle descend jusque mon bas ventre. Je me force pourtant à garder les yeux bien ouverts, parce que je veux tout voir en elle, je veux tout voir chez elle, je ne veux rien rater de ce spectacle, de cette beauté qui m’appartient. Je réponds à son baiser. Je glisse ma main dans ses cheveux pour tenir sa tête près de la mienne. Je joue avec ses lèvres, encore, encore, et encore. Je lui tire son souffle, je lui tire ses émotions. J’ai mal. C’est trop intense, c’est beaucoup trop intense, mais j’y ai pris goût. Beaucoup trop. Pourquoi est-ce toujours « trop » et pourtant je n’en ai pas assez ? Elle m’affame, elle m’en donne toujours, sans restrictions, sans limites, et moi, j’en veux d’avantage, toujours plus, toujours plus, toujours encore…

« Dans ce cas.. Je risque de toujours garder cette clé avec moi… » chuchotai-je simplement. Pourquoi m’en débarrasser ? Pourquoi n’en voudrai-je plus ? Je sais que je vais la garder, aussi longtemps le puis-je. Cette foutue clé est juste pour moi, uniquement pour moi. Et puis, je ne vois pas pourquoi personne ne devrait savoir. Moi je veux que tout le monde sache, je veux que ce soit crié, je veux que ce soit craint. Je veux que tout le monde sache à quel point elle est à moi, à quel point je suis lié à elle. Une clé ne pourra rien y faire. Une clé ne servira à rien si on ne peut briser la chaîne qui nous lie. Plus on tire dessus, et plus elle semble dure. Plus on essaie de la faire céder, et plus elle se solidifie. Je crois que nous sommes comme le reflet de cette chaîne. On a beau essayer de se faire du mal, on ne devient que plus attaché l’un à l’autre. Ce n’est pas ce qu’il y a de plus sain, mais, au moins c’est un mal pour un bien. Je ne la quitterai pas, ce n’est pas dans mes plans, ce ne le sera jamais. Je deviens un foutu rêveur avec elle, et j’y prends goût, aux rêves.

Mes mains sur ses hanches, je suis hypnotisé par ses dires. Elle approche de moi, je fixe ses lèvres. Elles sont rouges, elles sont usées, et je veux les user d’avantage. Mes mains glissent sur ses fesses, et remontent, remontent le long de son dos. Mon bas ventre réagit déjà. Je l’embrasse, tout en la couchant à nouveau sur le flanc à côté de moi, tenant l’une de ses cuisses contre ma hanche, une de ses cuisses entourant la mienne. Sa peau est douce, sa peau est chaude, sa peau est sucrée. Ma bouche dévie sur son épaule, l’embrassant avec envie, l’embrassant avec tendresse. Douceur, passion. C’est elle qui m’a appris la balance entre les deux. J’apprends avec elle, et j’aime ce que j’apprends. Mon bassin se frottant au sien, ma virilité ne tarde à se dresser une nouvelle fois. Mais putain Jin Sil, pourquoi tu me fais ça ? Tu n’as pas intérêt à t’en aller de moi, tu n’as pas intérêt à me laisser en chien, tu ne peux m’abandonner. Parce que tu m’as appris à te respirer, mais tu m’as pas appris à te remplacer. Mordillant son lobe d’oreille, ma main se plaque contre le bas de son dos pour la tenir, et d’un coup rapide, j’entre en elle, soupirant contre sa tempe.

Putain, putain, je suis vivant.

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