☥ NOM COMPLET - ha jin sil ☥ SURNOM - on m'appelle jin sil, ma douce patate. sinon fais toi plaiz, mais pas trop.☥ ÂGE, DATE ET LIEU DE NAISSANCE - 22 ans, née à Séoul. ☥ SITUATION AMOUREUSE - je colorie avec du monde, et à chaque fois ça déborde un peu ☥ ORIENTATION SEXUELLE - hétérosexuelle, y'aime les beaux mâles. ☥ ETUDES OU METIER - étudiante en mathématique ☥ CLASSE SOCIALE - aisée ☥ ORIGINES : coréenne, la totaaale. on s'est pas amusé à faire des mélanges chelou chez les Ha. ☥ MOT REPRÉSENTATIF - violente ☥ JE SUIS UN - tsebe ☥ T'ES QUOI ? personnage prédéfini / personnage inventé.

« J’étais restée plantée là, à me regarder. Mon regard glissait sur mon propre corps, nu, le parcourait de la tête aux pieds. Je ne l’aime pas, je le trouve même laid.  On dirait celui de ma mère. Parsemé de bleus. Et ça me donnait envie de vomir mes tripes. J’étais prise d’une sale nausée, et mes lèvres se déformèrent en un rictus. Je n’étais pas plus belle, mais que voulez vous.  C’est tout ce que je pouvais faire. »

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Vous ne pouvez jamais savoir ce qui se passe chez les autres. Ce n’est pas un sourire, un regard, ou une grande et belle maison qui vous permettra de prétendre que vous connaissez tout sur votre hôte.  Ce n’est pas parce qu’il est pété de thune et qu’il te sert du champagne français bien cher, que tu peux affirmer qu’il est prospère. Ce n’est pas son épouse formidable, serviable et amusante à souhait qui peux te faire penser que leur couple est serein, voir même parfait. Et ce ne sont pas ces deux petits chérubins qui ont des estomacs de princes qui vont réussir à te faire croire que tout va bien dans le meilleur de monde.  Tu penses que les riches ont l’anus tellement serrés qu’ils en oublient de chier ? Laisse-moi te dire que chez les Ha, on n’était pas vraiment constipés. Mes parents étaient les hôtes parfaits. Moi je leur en ai toujours voulu, parce qu’au fond je sais qu’ils ont fait de moi une pourriture.

Mon père buvait, et ma chère maman encaissait. Elle n’était pas plus brave que lui,  c’est ce que je me suis toujours dis. J’avais cette pensée égoïste étant enfant ; je ne désirais pas qu’elle mette un terme à sa souffrance pour son propre bien, mais pour le mien et celui du frangin. Même si de nombreux bras m’emmenaient loin de ces scènes de violences, mes yeux de petites filles ont tout de même versé bien des larmes, et j’ai entendu bien des hurlements, bien des coups. C’était ça ma maison ? C’était ça ma famille ? En secret je fantasmais sur tous ceux qui m’entouraient. Parce que je me persuadais, qu’ils étaient plus sereins. Combien de fois me suis-je surprise en train de prier, sur le chemin de l’école, à prier pour passer une soirée délicieuse ?   Je m’en souviens encore.  C’est pour ça que je n’ai jamais été religion ; jamais quelqu’un n’a daigné exaucé mes prières, là-haut. Les bonnes blagues sur le Christ, les esprits, l’enfer et le paradis moi, je me torche avec.






Ca en était fini. Je n’avais que quinze ans, et ma vie avait été officiellement foutue en l’air. Un père qui prend perpet, une mère qui se retrouve sous terre avec une balle dans la tête.  C’est honteux de l’avouer, mais j’étais soulagée.  Parce que plus je grandissais, plus je me faisais crever à petit feu. Et aujourd’hui je ne suis guère mieux. Je bois un peu, je fume beaucoup, et j’ai un goût très prononcé pour les coups. Depuis mon adolescence, on me dit vermine. Je ne sais pas qui sont mes vrais amis, parce que personne ne m’aime au fond ; tous le monde me craint. Et je suis bien triste, d’être en si mauvaise situation.

Mon frère ainé m’a hébergé jusqu’à ma majorité. Ce vieux gitan a enfin compris le sens de la vie quand tout a basculé. Tsebe par ci, tsebe par là. Moi je lui répétais que ce n’était pas parce qu’il faisait parti d’une fraté de vieux détraqué qu’il fallait vivre dans le merde.  Et puis une fois qu’il a eu sa part du gâteau, il s’est senti adulte. Allez savoir pourquoi. Enfin adulte… déjà plus que ce qu’il n’était. Je ne savais pas s’il me faisait pitié ou si je me réjouissais un peu ; fallait attendre un mort et un taulard dans la famille pour qu’il se bouge le derche peut-être ?

Je ne me suis pas grandement améliorée en six ans.  Je suis chez moi, je bois un peu, je fume beaucoup, je baise parfois.  Et j’ai toujours ce goût très prononcé pour les coups.  J’ai pas besoin de me faire suivre pour comprendre d’om ça vient ; même le plus idiot des primates saurait pourquoi je suis devenu la saleté que je suis.  Je pourrais me relever et arrêter de me foutre la tête la première dans le béton.  J’aimerais bien. Ca me ferait rudement plaisir même. Mais bon, que dire. Je ne suis pas très courageuse je crois. Je pourrais me contenter d’ouvrir la bouche, ça fait le même effet. Mais non. Je pars, et je ne m’arrête plus.  Et c’est tellement déplorable.

«  Je voyais ma mère, six ans auparavant. C’était pareil. Tout pareil. Sauf que moi, je lui rendais au centuple. Ca ne servait pas à grand-chose, on allait se faire crever tous les deux un jour.  Seulement, je ne sais pas où il cache son flingue ce merdeux.  Maman savait. Mais elle n’a rien fait.  Quelle conne.  Elle aurait pu lui faire sauter la cervelle en première. »

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