☥ NOM COMPLET - Joo Jin Sang. ☥ SURNOM - ici on m'appelle Mister Jin, mais Jin ça va si ta gueule me revient. ☥ ÂGE, DATE ET LIEU DE NAISSANCE - 24 ans, né le 4 juillet 1989 à Busan, mais pour toi c'était à Suwon. ☥ SITUATION AMOUREUSE - j'dois me farcir les caprices d'une folle, elle s'appelle Bae Bo Yung, mais tu la connais. On forme un beau couple, ouais. Trop beau pour être vrai. ☥ ORIENTATION SEXUELLE - qu'on se le tienne pour dit, j'suis hétéro. J'insiste au cas où cet enfoiré de tsebe passe par ici. ☥ ETUDES OU METIER - c'est ma deuxième année de master en psychologie. Je sais pas du tout à quoi ça va me servir, j'ai pas l'intention d'en faire un métier. Je passe le temps jusqu'à ce que je sois en âge de travailler pour mon père. ☥ CLASSE SOCIALE - riche, ni plus ni moins. ☥ ORIGINES : sud-coréennes, quoi que mes véritables origines paternelles restent floues, ma mère refuse de cracher le morceau. ☥ MOT REPRÉSENTATIF - idéal. ☥ JE SUIS UN - jeopardize, faudrait me tuer pour me voir ailleurs. ☥ T'ES QUOI ? personnage prédéfini

Ma mère était une pute. Voilà le commencement de tout. Je ne sais pas si je dois la mépriser pour le sentiment d'humiliation que ça me procure lorsque je pense qu'elle se tapait tous les mecs qui daignaient lui mettre quelques billets dans son soutif, parce qu'au final... elle a rencontré mon père. Un père qui n'est pas mon père biologique, mais qui m'a accueilli dans sa demeure comme tel. Il n'a jamais mentionné une seule fois que je n'étais pas son fils, il m'a élevé comme l'héritier de sa fortune, et ça... j'ignore si c'est par instinct paternel ou par amour pour ma mère. Sûrement un peu des deux, en fait que je n'en ai rien à faire. Tout ce qui m'importe, c'est que le jour où il quittera ce monde, j'empocherai presque tout... mais reprenons du début.

Je suis né à Busan, d'une mère prostituée et d'un père inconnu. Elle ne m'a jamais parlé de lui, je ne sais ni son nom, ni comment il était. Bien sincèrement, ça ne manque aucunement à ma vie. Il était probablement un bon à rien sans fortune et sans ambition, sinon j'ose croire qu'il aurait trouvé quelqu'un d'autre que ma mère à baiser. Je suis seulement sûr d'une chose et c'est que ma vie aurait été exécrable si elle n'était pas tombée sur Joo Hyun Sik, CEO d'un conglomérat sud-coréen anciennement basé à Séoul, mais qui avait déménagé ses quartiers principaux à Suwon après y avoir vu une opportunité de se remplir les poches comme pas possible. C'était une entreprise multidisciplinaire, occupant autant le milieu de l'immobilier que celui de l'alimentation, du divertissement, des médias, etc. Il avait hérité très jeune de la compagnie suite au décès prématuré de son père, mais c'était un homme responsable et ambitieux qui faisait plus vieux que ses maigres vingt-cinq années d'existence. Qu'est-ce qu'il est aller foutre avec une femme comme ma mère, dans la merde jusqu'au cou, je peux difficile le comprendre ou l'expliquer. Ils ne se sont jamais attardés sur le sujet, je sais uniquement qu'ils sont « tombés amoureux » et que ma mère a quitté l'autre pour épouser l'homme qui a fait d'elle une personne digne, quoique légèrement prétentieuse sur les bords.

J'ai très longtemps été enfant unique, et heureusement, parce que je suis très sérieux quand je dis que j'ignore si un gamin aurait survécu à mon égoïsme et à ma méchanceté. Je ne peux pas spéculer sur quelque chose qui n'est pas arrivé, mais il aurait été fort possible qu'un petit frère ou une petite soeur « décède » dans un tragique accident. Qui sait quelles idées sombres auraient pu surgir dans ma tête d'enfant, à l'époque. Alors voilà, ma petite soeur est née lorsque j'avais 10 ans et que j'étais devenu assez mature pour comprendre qu'il était préférable que je fasse au moins l'effort de supporter et d'accepter sa présence dans la maison. C'est une chance qu'elle soit de sexe féminin, sinon j'aurais sûrement eu à craindre pour mon avenir. Je la détestais presque autant que je l'enviais, parce que la vie semblait être tellement belle pour elle. Contrairement à moi, elle était d'une beauté resplendissante et ses petites fossettes faisaient craquer tous ceux qui se trouvaient sur son chemin. Elle était si gentille et avenante que ça me faisait grincer des dents. Malgré tous mes efforts pour souhaiter qu'elle disparaisse, je ne pouvais m'y résoudre. C'était une enfant pure et innocente, qui m'aimait inconditionnellement. Bien que j'étais incapable de ressentir le même puissant amour pour elle, je lui devais au moins de la protéger et de lui témoigner un peu d'affection. On ne lui a jamais dit que je n'étais que son demi-frère, parce que c'est un secret de polichinelle dans la famille. Rien ne devait venir entacher notre réputation.

La vie à la maison était normale, voire banale. Même si mon père était un bourreau de travail et qu'il ne passait pas beaucoup de temps avec nous, il était loin d'être froid et distant. C'était un homme rempli d'humour et de bienveillance, sur qui j'ai d'ailleurs calqué ma fausse personnalité. Je me suis dit que c'est en lui ressemblant que je parviendrais à atteindre l'immense succès qu'il avait, autant en affaires qu'avec les autres. J'étais un élève modèle, qui écoutait bien, qui s'impliquait dans la classe. J'avais beaucoup d'amis et je faisais du sport, ce qui me fit décrocher un statut plutôt avantageux au sein de mes camarades. Je n'étais pas spécialement populaire avec les filles, mais j'étais respecté. Ce n'est qu'après ma chirurgie que l'avantage s'est rangé de mon côté. La puberté, a-t-on prétendu à ceux qui doutaient de ce changement si soudain. Je sais que tout le monde n'a pas avalé le mensonge, mais personne n'a cherché à s'aventurer plus loin, surtout pas les demoiselles. Elles qui passaient leur temps à déplorer que les garçons ne s'intéressaient qu'au physique, voilà que j'avais la preuve que c'était exactement le même phénomène pour nous. J'avais sous-estimé l'importance de la beauté extérieure, croyant que c'était futile, mais dans une société comme la nôtre, c'était tout le contraire. Des portes s'ouvraient à moi. J'enchaînai les petites-amies, officielles comme clandestines, plus pour mon propre plaisir que par désir d'être « aimé ». Ce genre d'amour là, je n'en avais pas besoin. L'admiration suffisait.

Ma cote de popularité n'a pas baissée une fois à l'université, mais je n'étais plus le seul à débarquer avec un statut prestigieux comme le mien. Nous étions plusieurs à faire tourner les têtes et afficher notre supériorité sur les autres... c'était le cas de Man Nai, d'ailleurs, qui devint vite un bon ami. J'ignore pourquoi, d'ailleurs. J'aurais dû le détester, vouloir l'éliminer de mon chemin, mais certaines exceptions confirment la règle, à ce qu'on dit. J'ai aussi très vite été attiré par Bo Yung. Elle était belle, elle avait soif d'attention et je savais que si nous étions ensemble, nous serions imbattables. Apparemment, elle pensait la même chose. Si l'attirance était là au départ, c'est loin d'être encore le cas... ou peut-être que si, mais c'est devenu très malsain, destructeur. Lorsque nous nous retrouvons en intimité, personne n'oserait même s'imaginer la quantité d'insultes et de coups bas qui fusent. C'est déplorable, puisque je dois la supporter. Je l'épouserais si j'y étais forcé, quitte à me la farcir pour le reste de ma vie si ça me permettait d'aller là où je veux. Ce n'est pas comme si j'allais rencontrer une fille qui me ferait remettre en question des choix douteux, de toute façon.

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