Pause midi. Pause appétit. La matinée était passée rapidement puisque mes cours étaient plutôt intéressants à cette période de l'année. Je n'allais pas me donner un genre, en disant que je m'étais vraiment ennuyée. Ce n'était pas le cas puisque j'étudiais quelque chose que j'appréciais: l'histoire. Enfin bref, je devais me remplir la panse. Arrivée vers la cafétéria de l'université, je sélectionnais un panini et une bouteille d'eau avant d'observer le monde autour de moi. Soudain, mon appétit se tourna vers un tout autre type de nourriture. Hui Bin. Je ne connaissais pas réellement mes sentiments à son égard. Je le cherchais, je le draguais et je mettais concrètement les pieds dans le plat avec lui. Le pauvre était souvent troublé, et encore c'est un faible mot. Il m'offrait des séries de rigolade, et j'hésitais finalement. Est-ce que je le voulais vraiment ce mec ou non ? Une chose est sûre la tâche s'avérait complexe. Pourtant, je pensais au premier abord qu'il allait être tellement heureux de vivre ce moment, qu'il accepterait de suite. Mais apparemment, un sourire aguicheur le perturbait tellement qu'il préférait me laisser seule. J'étais désormais dans l'obligation de la jouer plus finement. Mais le problème, c'est que je n'arrivais pas être posée. J'étais tout le temps surexcitée. En tout cas, savoir que monsieur allait rougir me motivait à le pousser dans ses retranchements. Ainsi, avec un sourire aux lèvres, je m'avançais vers la table où était installé monsieur. Ce cher petalous était différent de moi. Je savais que le repas allait être enjoué s'il ne me fuyait pas. Je posais mon repas pas vraiment copieux sur la table avant de m'asseoir devant lui. Sans lui demander l'autorisation évidemment. Je devais la jouer stratégiquement mais je ne pouvais pas m'empêcher de faire ma petite entrée. Haha. " Salut toi. " Je restais sereine s'agissant de mon plan. " Je t'ai vu seul, j'ai pensé que tu préférais avoir une compagnie, fort sympathique, tu vois ? " J'ouvris ma bouteille d'eau avant de boire une petite gorgée avant de prendre la parole. " Sauf si tu veux faire autre chose. " Je le regardais droit dans les yeux avant de basculer vers l'arrière. Ah, je devais me modérer peut-être ? Avec lui, tout propos semblait grave, ou pas.

Je regardais aux alentours alors que j'étais à peine installée à la table presque convoitée. Il semblait bien occupé le monsieur. En effet, je pouvais remarquer qu'il dévorait ses spaghettis. On dirait qu'il n'avait pas mangé depuis trois semaines au moins. Sa façon de manger m'inspirait, enfin, me donnait faim plutôt. Les pâtes semblaient bien bonnes comparé à mon repas, qui était très basique. Le poisson/riz était presque une coutume chez nous. Je m'étais donc installée près de lui, dans l'unique but de lui faire la conversation. Je ne pouvais aller au droit but et puis, c'était toujours plus marrant de tester l'autre, d'entrer dans un jeu de séduction. C'est toujours exaltant de se poser la question: qui va craquer le premier ? Cependant, ce petit enfant aux pâtes me posait beaucoup de problèmes. Pourquoi ? Tout simplement, ces petits flirts ne semblaient pas être dans ses habitudes. Mais, peut-être que je me trompais.. En tout cas, je chercherai la réponse finale moi-même. Je déposais le récipient contenant ma salade vers ma droite, pour que mon plat principal occupe mon plateau. J'aimais me mettre à l'aise, et voir toutes ces assiettes dans un truc minuscule m'énervait. Ouais, j'étais organisée que ça soit dans la nourriture ou même dans le travail tout bonnement. « Que fais-tu ? » Je le regardais d'un air suspect, ne comprenant pas où il voulait en venir. Je n'avais donc pas le droit de m'installer à côté ? Oh mais non... Il n'allait pas montrer son mécontentement maintenant... De toute façon, je me donnais le droit de m'asseoir et de manger. Après tout, c'est un lieu public à l'occurrence.. Cependant, il me tendit une véritable perche. « Je m'installe ici pour mieux te scruter. » balançai-je, tout en plongeant mon regard sur lui. « Il y a un soucis ? » continuai-je dans une voix toute innocente. Un petit mensonge par ici... Je n'étais pas fan des formules de politesse mais que faire ? Hui Bin me donnait des airs de petite fille aimable. « A toi aussi, bien que tu ne m'as pas attendu pour commencer. » Pourquoi m'attendrait-il ? Ce mec semblait être un véritable glouton. On pouvait très vite le constater rien qu'à sa façon de manger. Je pris mon couteau afin de m'occuper de mon poisson puis j'avalais ma première part du menu. Je lâchai un petit soupir montrant que j'appréciais très fortement le plat. « J'ai jamais goûté à quelque chose d'aussi délicieux. Tu devrais abandonner tes pâtes. Viens donc tester. » Je me décalais, me mettant dorénavant en face de lui. En effet, il semblait s'être éloigné, mais moi, je n'étais pas prête à le laisser partir.

Je me demandais s'il agissait de la même manière avec tout le monde. Il allait finir par me troubler avec son comportement tout gêné, tout timide. Le pire c'est que je ne faisais rien de grave avec lui. Je me contentais simplement de manger à ses côtés. Il ne devait pas se sentir directement visé, bien que je n'avais pas choisi cette place pour d'autres raisons que lui. Il devait juste comprendre que j'agissais de manière neutre, excepté le don de mon poisson. Ce n'était pas dans mes habitudes de nourrir toutes les personnes autour de moi. Je me fichais un peu d'eux pour faire un tel élan de générosité. Il devait peut-être se sentir honoré là en ce moment même. Cependant, la simple réponse que j'ai pu obtenir était un simple heu heu. Je soufflais, posant ma main contre le front. Ah, il me désespérait. Pourtant, il accepta sans trop rechigner. Ce mec était vraiment trop gourmand. Il était trop timide pour me parler correctement mais il ne l'était pas du tout quand il s'agissait de nourriture apparemment. Bon, je lui avais donné mon autorisation mais il n'avait même pas refusé poliment. Décidément, je ne pouvais pas le comprendre. Il venait d'une autre planète, il n'avait pas reçu la même éducation, j'en savais rien mais bordel, je pigeais plus rien dans ma tête. Chose exceptionnelle pour une intello comme moi, sauf que là, j'étais face à un adversaire redoutable, vu qu'il était dans la même fraternité que moi. Alalala. Quand je pense que je voulais rejoindre les jeopardize.. J'aurais été déçue de ne pas croiser des phénomènes comme ce bon vieux Hui Bin. « Hum, tu devrais lâcher ta vieille routine. Il y a toujours des choses plus excitantes ailleurs. » Je m'éloignais du principal sujet, mais j'avais tendance à comparer tout et n'importe quoi. Cependant, notre pseudo discussion fut interrompu par la violence et le gâchis alimentaire. J'esquissais un sourire, regardant la scène sans l'idée d'intervenir. Oh, il était assez grand et puis, c'était plutôt marrant. Sauf que … Il s'énervait vraiment. C'était bien connu que les hommes ne savaient pas agir avec diplomatie. De véritables barbares. Je pris un verre d'eau, regardant toujours la scène d'un air curieux. Je regardais le garçon qui avait commis un crime aux yeux de Hui Bin. C'était déprimant d'entendre une telle phrase. Ils n'étaient pas au courant des caractères de chaque tissu. Certaines tâches avaient du mal à être nettoyé selon le tissu. Oh, je ne me connaissais pas en laverie de vêtements, mais même un enfant était au courant de ces choses-là. Je regardais tout de même la scène légèrement outrée par un tel comportement, surtout de la part de Hui Bin. J'esquissais un sourire, plutôt satisfaite. Il y avait du sang, enfin surtout de la sauce bolognaise partout.  Je me mis à siffler à l'aide de mes deux doigts. « Fin du round. » Oh comme s'ils allaient m'écouter directement. Tant pis, je n'avais pas envie de jouer les infirmières. Je pris la carafe d'eau et jeta le contenu sur les deux. « C'est bon maintenant ? Ou je dois continuer pour calmer vos pics de testostérone ? » râlais-je. Je voulais manger tranquille, moi. Je n'avais aucune envie de stresser pendant tout le repas pour savoir si deux animaux se jetteront sur ma table.

Les combats entre coqs n'étaient pas quelque chose que j'appréciais. En fait, je me fichais royalement qu'il se batte avec un gars de notre fraternité, pour des bêtises. Je n'étais pas son ange gardien et je n'étais pas payée pour sa protection. Finalement, j'aurais pu le laisser s'amuser comme un enfant en plein milieu de la cafétéria. Mais, je ne voulais pas voir mon repas gâché. En effet, j'étais venue dans un élan de bonté le rejoindre, bien que j'avais des idées derrière la tête. Je m'étais presque offerte à lui et puis, en guise de récompense, il se donnait en spectacle, donnant des coups de poing à un type, qui avait sûrement bousculé malencontreusement l'héritier de Bruce Lee. J'avais donc haussé les épaules. Je méritais clairement une certaine attention. J'étais peut-être un brin vexée par son désintérêt. Ainsi, le verre à la main, je m'étais chargée de rentrer dans l'animation afin de calmer leurs nerfs et puis récupérer ce qui m'était dû. Je n'allais pas le lâcher comme ça. Si c'était son intention, il me connaissait vraiment très mal. Je n'étais pas du genre à fuir ces histoires, oh non.. Parfois, il m'arrivait même de les provoquer. Désormais, il me demandait pourquoi, ah les explications... Je le fixais du regard alors qu'il me poussa légèrement à l'aide de son index. Cherchait-il à me provoquer ? Je saisis son doigt, sans réfléchir. Il semblait légèrement énervé. Je lui fis un sourire sarcastique avant de lui chuchoter à l'oreille. « Fais moi quelque chose, tout le monde nous regarde. » Monsieur avait dû mal à se calmer. Ce n'est pas grave... La prochaine fois, il se prendra une carafe, c'est tout.. « Tu devrais savoir que j'aime bien mettre mon nez dans les affaires des gens. » Je pris une pause, toujours avec un sourire en coin. « Et puis même si ce n'était pas le cas, ton attention était trop détourné. » Je lâchais son doigt afin de prendre plutôt son poignet. Je l'entraînais avec moi, sans véritable autorisation. « Je vais m'occuper de ton cas. » Oh, comme si mon domaine était le textile. Je pris finalement la destination des toilettes femmes.

Je tenais son index, comme si je tentais de gronder mon gosse. Ouais, genre, histoire de le calmer un peu, j'étais obligée de l'attraper. Je le fixais, rigolant un bon coup à sa phrase. S'il savait que rejoindre les petalous était tout sauf prévu. Ce garçon écoutait trop les clichés. Pourquoi les jeo devrait être tous des fouines ? Ouais, y avait des gens sympas dans ce truc. Comme il y avait des connards, violents chez les péteux. Bon, j'exagérais un peu, mais monsieur s'énervait pour rien. C'est fou, il avait besoin de s'exprimer. Je devrais peut-être l'aider à le libérer de toutes ses tensions. Je secouais la tête négativement. « Pas besoin d'être chez les jeo, pour ça. » répondais-je, lassée. Bordel, on se fichait royalement de tout ça. Jeo, pas jeo. Blabla, on se fichait d'eux. Tout ce que je savais, c'était qu'on attirait l'attention, enfin surtout lui. J'avais tenté de rendre la situation la plus confortable mais ce mec était irritant à faire le gangsta. Calme moi petit homme. Tu ressembles à un chihuahua énervé. J'attrapais son poignet, l'embarquant pour de nouvelles aventures. Je n'allais pas restée dans la cafétéria avec un mec, tout trempé, tout sale. Je me glissais désormais à l'intérieur des toilettes féminines. Cependant, le jeune homme s'avérait réticent. « Aigoo. T'en as pas marre de tes questions. Tu préfères faire ça ailleurs ? » Mais faire quoi ? Rien vraiment rien.. Il ressemblait à une brebis perdue. Franchement, ce gars était vraiment incompréhensible. Paumé, un gros paumé de la vie. Un puceau peut-être aussi. Il tenta de s'échapper mais c'était compliqué de se faufiler par ici. Je l'observais, mettant mes mains sur mes hanches, d'un air strict. « Non, non. Tu restes ici. » soufflais-je alors que je le vis poser son regard sur .. hm. Je baissais la tête, alors que je restais bouche bée. C'était quoi cette fille ? Je relevais la tête, alors que Hui Bin semblait très concerné. Oh, il allait nous faire une crise de panique, c'était certain. Je m'avançais afin de le traîner avec moi. « Ok ok, déboutonne ta chemise. » J'allumais le robinet, passant ma main sous l'eau froide. « Dépêche toi, je vais pas te bouffer. Les autres j'sais pas. Tout dépend du matos.»