Je ne sais pas trop où je suis. Les images défilent par flash tellement vite que je n’ai pas l’impression de les retenir. C’est comme se réveiller après une gueule de bois. J’aimerais pouvoir contrôler mes gestes mais j’en suis incapable. Ça tangue sous mes pieds et quand j’avance j’ai l’impression que le sol avance avec moi. Un relan d’alcool et … de je ne sais quoi me tire au corps. C’est quoi cette odeur nauséabonde ? Mais le pire c’est qu’elle m’est familière. Je vois une porte en vieux bois devant moi, alors je sors, je la pousse, j’ai l’impression d’être dans un jeu vidéo et que je ne sais pas où aller pour faire avance mon héro. Le soleil me brûle la rétine et je mets quelques secondes à m’habituer. Et c’est là que je réalise que je suis sur un bateau, enfin pas n’importe lequel, une sorte de voilier immense … Genre, à l’ancienne et mon cœur se gonfle de fierté en voyant tout un tas d’homme s’agiter devant moi. L’un deux me colle une cruche de vignasse immonde dans les mains que je bois comme si c’était un pur délice ; « Ola moussaillon ! Plus d’ardeur dans votre travail mes gueux ! Nous devrions arriver à bon port grâce au vent de l’est ! » Je ricane d’un rire gras avant de remettre en place mon paquet entre les jambes. C’est lourd. Je ne pensais pas que ça pouvait être aussi lourd ce truc. je me vois entrain de boire ce vin et l’instant d’après je débarque sur un port bondé de monde. Merde j’ai l’impression d’être dans game of throne. Putain c’est classe. Hum quelle beauté. J’enfonce mon chapeau sur ma tête et remonte ma ceinture. La terre ferme me parait brutalement stable. Mais j’ai l’habitude de ce sentiment. J’avance vers une jeune femme qui m’aguiche en soulevant sa robe. J’avance vers elle avec ma démarche sur, mon sabre me tape sur le mollet quand je marche et ça me rends si puissant. J’arrive à sa hauteur en lui souriant dévoilant mes dents jaunes et couvertes de crasse. Elle est bien bonne cette jeune femme … bien que son visage soit carrée … Sa poitrine débordante me fait bander rien qu’à la mater. Il faut que je lui trouve une phrase classe d’approche, une phrase virile qui la fera craquer ! Je crache au mes pieds avant de lisser le bord de mon chapeau « Qu’est-ce qu’une jeune femme comme vous peut faire à un Pirate qui est resté longtemps en mer et qui revient les bourses pleines ! » Ouais, les phrases à double sens d’un humour bien gras me font autant d’effet qu’une paire de miches dans des bas résilles. Je lui claque le fessier d’un rire gras et m’accoude au barillet derrière elle.