Mon frère, ma moitié, ma vie. Avec plusieurs années de différence quand même. Mon frère, ma bataille, le fruit de mes entrailles oh oh ~ bref. Me voilà en direction de son appartement. Son bel appartement si puis-je dire. Celui que papa et maman ont financé pendant un moment mais monsieur Seok Jin préfère payer ses factures. Vous voyez quand même ce que ma mère a enfanté quatre ans avant moi hein ? Un débile mental. Qui sur Terre trouverait du plaisir à payer ses factures alors que les parents peuvent le faire à la place. C'est comme ceux qui gagnent au loto et qui continuent de travailler....Ok Dieu a dit à Adam qu'il devrait travailler toute sa vie, mais c'est pas une raison !! Bref. Me voilà sur le chemin pour aller voir mon frère. Frère qui dépasse de loin le mètre quatre-vingts et qui est beau comme un dieu. J'ai vécu quelques années avec lui mais monsieur a décidé de prendre sa liberté et de laisser sa petite sœur faire de même. Moi ce que je voulais c'était vivre en sa compagnie ! Mon frère est une personne cool ! Un peu bordélique mais je suis pareille alors bon...Puis il est beau. Trop beau même. Si j'étais pas sa soeur je crois qu'on sortirait ensemble. Ou du moins que j'aurai tout fait pour. Si je suis jalouse de sa cotte de popularité ? Carrément que oui. Mais je ne le lui ai jamais dis. Quand je vois qu'il a une nouvelle copine je fais la désintéressée mais croyez-moi que ça m'énerve. Possessivité oblige. Mon frère est à moi. Une partie de moi même ! Je veux pas qu'il fasse n'importe quoi avec des filles ! C'est comme ça.

Désormais plantée devant la porte de son appartement je colle mon oreille contre la porte pour vérifier qu'il est bien là. Je n'entends rien mais on va quand même vérifier. Je ne l'ai pas prévenu que je venais. J'adore prendre mon grand frère au dépourvu. Je sonne donc et attends qu'il vienne m'ouvrir. «Dépêche toi d'ouvrir».

J'attends. Je ne sais pas ce qu'il fait. Surement en train de ranger le bordel qu'il a mis dans l'appartement. Je sonne de nouveau à la porte car je n'aime pas attendre. « J'ai ramené des framboises, si t'ouvres pas dans dix secondes je mange tout ! Dix, neuf, huit, sept, six, cinq, quatre, trois....trois et demi... »

Lorsque quelqu'un frappa à la porte, Seok Jin redressa la tête et tourna le régulateur d'eau jusqu'à ce que celle-ci s'arrête de couler. « Y'a personne ! » Réalisant tout juste qu'à crier ainsi il venait de faire acte de présence, le pétalous se maudit et se vit forcer d'interrompre sa douche pour venir ouvrir. Il n'attendait personne, et chaque être avec un minimum de réflexion avait la décence de le prévenir. Aussi, il se demanda un instant qui pouvait venir l'embêter en plein milieu de l'après-midi. Il attrapa rapidement une serviette pour éponger la quasi-totalité de l'humidité de son corps ; une deuxième pour chasser un minimum l'eau de ses cheveux. Pour la peine, il prenait son temps. C'était sa façon de frustrer celui ou celle qui osait interrompre un de ces moments sacrés, ce rare instant privilégié où il pouvait se retrouver seul à seul avec son corps et, au vue de sa très envahissante colocataire, les moments étaient bien rares.

Grognant et sifflant son exaspération entre ses dents, il prit quelques secondes pour enfiler un nouveau boxer, passant du fait dans sa chambre, et continua son habillage sur le chemin jusqu'à la porte. Alors il reconnut la voix de sa sœur, et ne put s'empêcher de taper sur la porte du plat de la main. « Yah ! Pourquoi t'es la seule sœur au monde qui vient déranger son frère ? Elles sont pas censées les haïr et rester loin d'eux ? » Il n'en pensait rien ; Hee Mi était sa frangine préférée, quand bien même il n'en avait qu'une. Sans doute était-ce la raison pour laquelle il s'amusait tant à lui faire croire l'inverse. Prenant conscience des mots de la coréenne, il pencha la tête en arrière en soufflant pour élucider sa requête. « Des framboises tu dis ? » Lorsque le décompte commença, il se redressa et passa une main dans ses cheveux noirs corbeaux pour ouvrir la porte. « Salut Hee Mi ! » Seok Jin esquissa un grand sourire, un sourire faux, et déroba d'un geste rapide la barquette de framboises de sa petite sœur avant de refermer la porte tout aussi vite. Alors, il fit quelques pas dans le salon et s'affala dans le canapé offert par ses parents, ouvrant la barquette pour en goûter l'un des fruits rouges. L'eau imbibait légèrement ses vêtements désormais, et finalement, il n'attendait plus que le simple fait qu'elle soit rentrée pour retourner se sécher correctement. Et rentrer, il ne se doutait qu'elle ne tarderait pas à le faire. Après tout, il n'avait rien verrouillé. « C'est super bon ! »

Je ris doucement, contente de le déranger. S'il y a bien quelqu'un que j'adore embêter c'est lui. Je sais qu'il ne me fera aucun mal. Certes on s'est déjà engueulés pour des broutilles mais on fini toujours par se réconcilier. Notre plus grosse dispute a du durer maximum trois jours. Une histoire de bouffe sûrement. Ou de filles. Comme je l'ai dis précédemment je n'aime pas voir mon frère en couple. Complexe d'œdipe ? Surement. A défaut de pas avoir vu beaucoup mon père pendant mon enfance parce qu'il bossait trop fallait bien que je me repose sur le seul autre être masculin de la maison. Et ce garçon c'était Seok Jin.

Ainsi le frangin ouvre la porte en me souriant, je lui rend son sourire un peu trop grand pour être vrai et m'apprete à entrer que cet idiot me ferme la porte au nez. Et en plus, il a dérober ma barquette. « JE TE HAIS SALE MONSTRE ! » Je toque à la porte sans cesse. « Ouvre moi tout de suite !! » Je m'attaque ensuite à la poignée et la porte s'ouvre soudainement, m'emportant avec elle. J'ai le temps de me rattraper pour ne pas tomber et fonce sur mon frère juste après avoir fermé la porte. «Rend moi ces framboises c'était pour nous deux ! »

Je croise les bras et me tient debout devant lui, l'inspectant de bas en haut. Il a les cheveux tout mouillés et son haut semble humide. « Tu viens de prendre ta douche ? ». Je dépose mon sac puis me rend dans la salle de bain en retirant mes talons sur le chemin. En entrant dans la pièce je constate que celle-ci est remplie de buée. Ce dégueulasse se lave en plein milieu de l'après-midi...bizarre. «T'as couché avec une fille cette nuit ? » Dis-je en vérifiant le placard dans lequel se trouve les produits de mon frère. Oui. Dès que je vais chez mon frère je surveille tout. Strictement tout.

La réaction de la Jeong ne se fait pas attendre et, les fesses enfoncées dans son canapé, le pétalous pouffe de rire. « A croire que l'aîné à mangé toutes les capacités intellectuelles des années à venir.. » murmura-t-il en secouant doucement la porte. Sa soeur était un cas, un vrai. La porte était devant ses yeux, la poignée tentatrice, et elle attendait encore qu'il lui ouvre ? Seok Jin attrapa une nouvelle framboises pour la coincer entre ses lèvres quelques secondes avant de l'avaler. Finalement, elle avait eu une idée excellente, voilà longtemps qu'il n'avait pas pu profiter de ses fruits préférés. Il pouffa, et hurla un « Mais moi aussi je t'aime, mon coeur ! » d'un ton bien connu : leur mère faisait exactement la même chose lorsqu'elle ne les écoutait pas parler, et il n'était pas rare que l'homme se serve aujourd'hui de cette même technique. Rapidement, elle rentre, et l'aîné lève son bras tendu vers le haut pour protéger sa barquette des assauts éventuels de la plus jeune. « Ouais mais je suis un homme, j'ai besoin de prendre des forces pour avoir de beaux muscles. » Et il savait combien elle pouvait les aimer, ces muscles... Il n'était pas aveugle, ni insensible, à ses regards curieux, et ressentait une fierté toute particulière à chaque fois.

Lorsqu'elle lui posa la question à propos, surement, de l'humidité de son corps, le violet haussa les épaules et redescendit la barquette pour l'avoir à son niveau, non sans cesser de piocher dedans. Il n'avait même pas à répondre à ce genre de question, dont la réponse semblait évidente. Et puis, même s'il l'avait voulu, en quelques secondes elle était déjà loin. Il connaissait suffisamment sa sœur et avait déjà eu plusieurs fois affaire avec son tempérament de fouineuse, qu'il ne prit pas même la peine de se relever. « Ouais. Une fille de ma promo. Elle est partie y'a pas longtemps. » Après tout, sa Hee Mi n'avait plus cinq ans. Il n'avait plus à lui cacher ce qu'il faisait, encore moins lorsqu'elle le demandait d'elle-même. Puis, avouons-le, il aimait qu'elle s'intéresse un tant soit peu à ce qu'il faisait. Il se leva, sans lâcher ses fruits, et gagna la salle de bain à son tour. Il n'avait pas eu le temps d'aérer, et la chaleur de la pièce le prit vite à la gorge. Il la vit ouvrir les placards, et prit appui contre le mur pour la laisser faire, un sourire amusé prenant place sur ses lèvres. « Tu risques pas de trouver grand chose ! » Des médicaments. Des lotions, des savons et... « Et merde » pensa-t-il. Si Hee Mi n'avait plus cinq ans, s'il n'avait aucun scrupule à avouer que, oui, il venait de faire l'amour, ça n'était pas une raison pour lui déballer sa collection d'objets privés. Hea Jung avait eu l'ingénieuse idée de tout planquer dans la salle de bain, sous prétexte que cela faisait « moins flagrant et plus discret ». Tu parles. Ça n'était qu'une question de temps avant qu'elle tombe sur ses boîtes de préservatifs, aphrodisiaques et autres lubrifiants. « Tu veux des framboises, Hee Mi ? Ah, je suis un gentil grand frère,  regarde, je partage avec toi ! » Il tentait juste de faire diversion.

Ce couillon me dit la vérité en plus. J'aurai préféré ne rien savoir. Un frisson me parcourt pendant que je fouille ses placards. Il a couché avec une fille. Ok je sais que mon frère couche mais il me le dit en plus. Si je suis déçue ? Un peu. J'aurai bien voulu voir la tête de cette fille pour savoir si elle était plus ou moins belle que moi. Si elle était moins belle, il pourrait même lui faire des enfants que ça me générait pas. Mais le risque avec mon frère c'est qu'il est un peu trop populaire auprès des filles. Et je déteste ça par dessus tout. Oui je sais, je suis possessive je l'ai déjà dis mais on ne me changera pas. Je veux rester dans le cœur de mon frère pour encore un moment si possible.

Mon frère m'annonce que je ne trouverai rien dans son placard. Ça c'est ce qu'il croit. Je fouille un peu et tombe nez à nez en face d'une boite de préservatifs. Je déglutis. L'image de mon frère ouvrant  cette boite pour se protéger me laisse perplexe mais m'excite en même temps. Oui vous allez penser que mes pensées sont presque malsaines mais c'est peut-être le cas. Seok Jin sait que physiquement il pourrait être mon style et je suis certaine que parfois il en joue. Attrapant donc le paquet de préservatifs j'entends mon frère qui m'appâte avec ses framboises. Je m'approche de lui et prend une framboise avant de la manger doucement « Elles sont un peu acides mmh... » Je fais la moue puis pousse l'ainé de la famille et me dirige vers sa chambre, embarquant la boite de préservatifs avec moi. Une fois dans la chambre je m'allonge sur le lit de mon frère en soupirant d'aise. «Pourquoi j'ai plus le droit de dormir chez toi ? » Dis-je en ouvrant la boite et sortant une des protections encore dans son sachet.  J'ai hâte de voir la réaction de mon Seok Jin. Je suis encore plus imprévisible que lui et me voir avec une capote entre les mains devrait l'inquiéter plus qu'autre chose. « Elles sont résistantes ? »

La soudoyer n'est visiblement pas une possibilité. Elle qui insistait tant pour qu'il lui rende cette fameuse barquette de fruits rouge n'est visiblement plus intéressée, et Seok Jin déglutit de ce qu'elle pourrait trouver dans ce fameux placard. Il ne craint par pour ses préservatifs, mais pour tout ce qui se cache derrière la boîte. Il a peur qu'elle ne le juge en tombant nez à nez avec les dés de l'érotisme, et le lubrifiant anal, par exemple. Sa sœur est encore jeune, à ses yeux, même si elle est en âge de comprendre certaines choses. Il lui parlera sans doute de ses folies sexuelles un jour, mais dans vingt-ans.

Fort heureusement, elle ne semblait pas avoir prêté attention à toutes ces choses lorsqu'elle a embarqué avec elle la boîte, à la grande surprise de l'aîné d'ailleurs. « Je croyais que t'en voulais. » Le violet haussa les épaules pour feindre l'indifférence, mais il coinça sa lèvre inférieure entre ses dents sous l'anxiété montante. Lorsqu'il dit à Hee Mi qu'elle est folle, il s'agit encore d'un euphémisme. Il l'a toujours connue prête à tout en ce qui le concernait. Parfois, même, le pétalous doutait que ce soit uniquement dans le cadre familial, mais il n'allait jamais s'en plaindre. Elle quitta la pièce, et il en profita pour retirer son haut, désagréablement collé à sa peau. Mais en sachant où elle va, Seok Jin ne tarde pas à la rejoindre. Imaginons un instant qu'elle ne tombe sur mille fois pire que la boîte, comme.. comme les menottes au fond du tiroir de sa table de chevet ? Ah, Hea Jung avait des idées qui risquaient de lui coûter cher ! Il déglutit, et attrapa une serviette au vol pour éponger une nouvelle fois le haut de son corps, une fois dans sa propre chambre. « Parce que t'es grande. Trouve toi un autre frère pour ça, je suis pas la SPA pour les chiots victimes de cauchemars. » Lâcha-t-il en feignant la froideur, se penchant en avant tout en secouant la tête pour que arroser sa cadette de quelques perles humides. Si elle dormait chez lui ce serait encore pire. Hea Jung, Hee Mi et lui.. Aish, il en avait mal à la tête d'avance ! Il éponge quelques secondes ses bras avec la serviette rouge, et lorsqu'il redresse la tête, tombe face à un étrange spectacle. Sa sœur, avec ses capotes dans la main. C'en aurait pu être excitant. Mais c'était sa sœur. « C'est des capotes. Tu connais pas ? » Il raillait, mais n'en menait pas large. Après tout, qu'est-ce que le coréen pouvait faire ? Il s'assit sur le lit à côté d'elle, achevant son bref essorage pour laisser la serviette à côté de lui. « T'as qu'à en ouvrir une, tu verras bien. » Hee Mi était une psychopathe, il n'avait que ce mot à la bouche. Elle était capable de le plonger dans un malaise et de lui faire peur en seulement quelques gestes. Il passa toutefois une main sur sa nuque pour caresser et gratter affectueusement celle-ci. « Pourquoi ça t'intéresse autant ? Je t'en pose, moi, des questions sur ça ? Dis moi plutôt pourquoi tu es venue. » Enfin, son bras glissa autour de ses épaules, et il la tira contre lui afin qu'elle ai sa tête sur son torse. Une psychopathe. Mais il l'aimait ; c'était sa sœur.

Bien sûr que je sais ce que sont des capotes couillon. Je regarde mon frère de manière aguicheuse. Lui pendant ce temps là il s'essuie le torse. Je suis sûre qu'il a fait exprès de retirer son haut. A croire qu'il est pire que moi. Je le regarde de bas en haut. Un mètre quatre-vingt cinq de pur bonheur...Je suis définitivement jalouse de cette fille qui a couché avec lui. Et je maudit mes parents d'avoir ce frère. J'aurai préféré l'avoir en petit copain. Il est bien trop beau, bien trop intelligent, et bien trop craquant pour ne pas finir avec moi. Pourtant je sais que je lui appartiens et que rien ni personne ne changera notre lien de sang. Mais c'est peut-être ça le problème. Le sang. L'interdit. J'ai toujours été attirée par lui je ne m'en cache pas. Vous ai-je raconté quand j'avais douze ans ce que j'ai fais ? Mon frère lui était en pleine crise d'adolescence et se prenait la tête avec toute la famille mais j'avais quand même osé poser mes lèvres sur les siennes alors qu'il regardait un film, juste pour voir ce que ça faisait. S'il s'en rappelle ? Sans doute. On en a jamais reparlé. Ce sont des souvenirs qu'on aimerait oublier.

Tout ça pour vous dire que mon frère fait exprès et que je fais de même. Mais je ne suis pas comme lui à retirer mon haut et à lui montrer mon soutien-gorge à la première occasion. Non. Je préfère le laisser languir jusqu'au maximum pour voir sa réaction, pour qu'il reprenne sa place de grand frère.
«Pfff...T'invite des filles chez toi juste pour coucher avec elles et moi tu t'en fiche ! En plus tu me traites de chien ! Des tas de garçons aimerait avoir un chien comme moi crois moi ! » Je soupire et me laisse faire quand Seok Jin me tire contre lui. Je pose ma tête sur son torse et lit les ingrédients que contiennent le préservatif. «Brrr...Je suis contente d'être une fille parfois... » Je relève légèrement ma tête pour regarder mon frère puis je place le bout du sachet dans ma bouche et le déchire avec mes dents. «Tu veux l'essayer ? » J'ai envie de rire rien qu'à voir sa tête. Je le taquine. Si nos parents nous voyaient je crois que je finirai au couvent et lui en maison de correction. C'est vrai, mon frère à 25 ans, j'en ai 21. Il n'y a pas beaucoup de différence mais c'est tout de même énorme. Il est un vrai adulte, je suis encore une enfant dans ma tête et j'ai comme qui dirait envie de tester des tas de choses.  «Tu sais très bien que je suis venue pour toi idiot...Papa m'a demandé de tes nouvelles...Et comme t'adore me foutre des vents par messages...voilà le résultat»

La tête de sa sœur sur le pectoral droit, le violet ferma à moitié les yeux. C'était un geste si banal, si normal dans une fratrie, et pourtant il lui rappelait toujours des choses un peu étranges. C'est vrai : d'aussi loin qu'il se souvienne, Hee Mi avait toujours été une fille spéciale. Elle l'avait toujours regardé différemment de la façon dont la voisine regardait son frère. Elle ne cherchait pas à se chamailler avec lui, ou alors pas longtemps, et ce fut lui qui devait sans cesse venir l'embêter à la moindre broutille pour combler ce désir. Et elle avait cette façon si spéciale de poser ses yeux sur lui, qu'il se sentait à la fois envahit d'une bouffée de fierté, et d'un malaise accablant. Ne pouvait-elle pas être comme toutes les frangines du monde ? Seok Jin poussa un soupire, ses mains venant caresser les cheveux de sa cadette. Il aimerait, parfois, qu'elle agisse plus normalement avec lui. Toutefois, ils avaient grandi ensemble, et ainsi, si bien que l'aîné ne savait pas toujours à quel endroit se situait la normalité qu'il cherchait tant. Par exemple : était-il normal qu'à ses seize ans, lorsqu'il était persuadé que toute la famille lui en voulait spécialement et qu'il s'était réfugié dans le canapé pour regarder un film, Hee Mi lui ai dérobé un baiser ? Un simple baiser, quelques secondes, et il ne savait même plus de quelle façon il avait réagi, mais il aurait aimé qu'elle ne le fasse jamais. C'était un souvenir hautement perturbant.

« Pourquoi contente d'être une fille ? C'est bien plus contraignant que d'être un mec. » Il haussa les épaules en se demandant curieusement ce qui pouvait amener la rouge à une telle conclusion. Et alors que le pétalous se perdait dans des pensées des plus absurdes, songeant à la douleur des règles, de la première fois et de l'accouchement, il eut le malheur de poser les yeux sur elle pour remettre une mèche de ses cheveux derrière son oreille. Que quelqu'un lui explique quel épisode il avait manqué, et quel en était le rating, pour que sa douce Hee Mi se décide à l'instant présent d'ouvrir l'une de ses capotes avec les dents à la façon d'une amante aguicheuse. « P-P-Pardon ? » Il s'était décomposé, clairement. Pâle et surpris. Vraiment, aigoo, qui avait eu l'ingénieuse idée de lui refiler une sœur pareille, qu'avait-il pu faire au bon Dieu ? Il ne savait que répondre. Il n'avait aucune envie de se déshabiller, et essayer le préservatif devant elle, bon sang, c'était sa famille ! Ça avait déjà été assez humiliant quand leur mère lui avait fait un speech sur la taille des protections en plein milieu du repas et qu'il avait du répondre à chacune de ses questions. Dans un geste instinctif, il retire ses bras de la taille de la plus jeune pour la repousser et prendre ses distances. « T'es complètement malade..! Je les ais déjà essayé, t'as pas remarqué que la boîte est pas complètement pleine ? » C'était une auto-défense pitoyable, mais c'était le mieux qu'il puisse faire dans son état actuel.

Enfin, Seok Jin soupira de soulagement à son changement de sujet : « Pardon, je suis occupé en ce moment. J'ai trouvé un nouveau travail et je mets la plupart du temps mon portable de côté. » C'était difficile de gérer l'université et le travail, il était exténué. Il n'avait que peu de temps pour une vie sociale, portable compris. « Je vais l'appeler demain, ou si tu le vois avant, dis lui que tout va bien. » Il sourit. Non, il n'existait pas de normalité dans cette famille, visiblement. Il piocha dans la barquette de framboises posée sur le lit, et se redressa afin d'ouvrir son placard, sortant alors un simple chandail. Il ne comptait pas non plus passer sa vie torse-nu, encore moins après les propositions de Hee Mi, dont il ne savait s'il fallait les prendre au sérieux ou non. « Sinon, ça va le boulot ? Ça avance ? » Le violet, malgré le temps passé, n'arrivait toujours pas à croire que sa cadette ai décroché un contrat dans une maison de mannequinat. Mais elle était belle, il n'y avait rien d'étonnant. Il se pencha, déposa un baiser sur son front, et reprit la barquette.

Finalement monsieur le petalous reprend sa place de grand frère en s'écartant de moi. Je souris doucement. Il se lève pour une fois de plus se rhabiller. Il est mal à l'aise j'en suis certaine. Mais j'aime quand il est comme ça. C'est dans ce genre de moment où je me rends compte de ses faiblesses, car il en a pas qu'une. Je me gratte le bras puis me pose en tailleur sur son lit. Qu'est-ce que j'en ai a faire de ton nouveau boulot frérot ? C'est pas une raison pour me foutre des vents par message. Car je sais que c'est ce que tu veux. Avoir ta petite soeur sur le dos tu détestes ça. Ouais. Mais le jour où je serai plus là tu pleureras et tu regretteras ! « Il veut qu'on se fasse une réunion de famille dans deux semaines mais faut que je trouve un truc pour éviter ça. La grand-mère va encore critiquer ma façon de m'habiller et elle va te donner de l'argent de poche ! Alors que c'est moi la plus petite ! Tss...famille de mer... » Je me stoppe. Je n'ai pas envie de critiquer ma famille devant mon frère car il en fait partie. Et il est le plus important pour moi. Je l'avoue. Je serai beaucoup plus attristée de perdre mon frère qu'un autre membre de ma famille. Oui y a du favoritisme et alors ?

Seok Jin revient s'asseoir, et mange de nouveaux ses fruits préférés avant d'embrasser mon front. Je souris. Je rougis même. Il devrait faire vraiment attention à ce qu'il fait. Même si on entretient une relation de frère et sœur comme n'importe laquelle dans ce monde, lui et moi sachons qu'elle est un peu trop fusionnelle. Cela ne me dérange pas puisque je suis la première à en jouer, mais il faut avouer que parfois, j'oublie que ce type est mon frère. Et ça me frustre quand il me le rappelle.
«Si j'avance ? Bah écoute ! J'ai posé en petite tenue pour un magazine et il devrait pas tarder à être publié. Sinon...ouais ça va. Je m'ennuie pas. A part les restrictions alimentaires ça ne peut que aller ! » Je m'arrête là. Vaux mieux pas que je lui précise que j'ai fais des photos coquines pour une marque de soutien-gorge dans une salle de laboratoire de la Inshinae School et qu'en plus j'y ai croisé l'homme de mes rêves. Je dépose la boite de préservatifs que je tiens toujours dans  ma main sur la table de chevets. Je pique ensuite une framboise dans la barquette de mon frère et me réinstalle près de lui, lui donnant des petits coup de poings dans son épaule. «C'est quand que tu te mets à la recherche de la perle rare alors ? » Je souris doucement. Cette question est sincère. Ok je suis possessive mais il a déjà 25 ans ! Il devrait se dépêcher quand même non ? « Sauf si elle est déjà devant toi bien sûr... »

Parfois, Seok Jin avait l'impression que sa sœur attendait de lui bien plus que des gestes fraternels. Parfois, il jurait lire de la déception dans son regard chaque fois que ses lèvres se posaient ailleurs que près des siennes. Mais il était aussi conscient que c'était fou, et qu'il était sans doute rendu paranoïaque par le baiser d'adolescent qu'elle lui avait dérobé des années plus tôt, voilà presque dix ans. Pourtant, l'aîné n'agissait pas avec elle en la prenant avec des pincettes, hormis sur certains sujets dont il la jugeait encore auréolée d'innocence -ah, la blague. A son baiser sur le front de la cadette, il ignora les rougissements de ses joues. Ou plutôt, il passa en arrière plan la possible signification de ce soudain éclat, et déposa un nouveau baiser sur les rougeurs vives afin de s'en moquer. Le violet remonta les manches de son pull jusqu'aux coudes et se gratta la nuque. « Dit pas ça, ma puce. Tu sais qu'ils font ça pour nous. Puis moi, je n'ai rien contre l'argent de poche qu'elle me donne. » Seok Jin se mit à rire. Qui aurait un soucis contre l'argent de poche ? S'il n'approuvait pas toujours la manière de vivre de ses parents, si les sermons incessants de ses grands-parents l'insupportaient, il n'en restait pas moins qu'il était très attaché à sa famille. « Je suis sûr qu'elle te critique par jalousie. Regarde-là, vieille et ridée, alors que t'es juste la plus jolie mannequine de Corée. » C'était sa façon à lui de la rassurer, sa petite sœur qu'il chérissait tant. A une nouvelle reprise, il passa ses mains dans ses cheveux. « Ne la laisse pas t'atteindre, tu es parfaite comme tu es. »

Parfois, il enviait sa sœur. Lui aussi aurait aisément pu décrocher un contrat au sein du mannequinat s'il l'avait désiré. En réalité, il s'était déjà fait interpellé dans la rue lui aussi pour cette raison, mais il n'en avait jamais parlé à la jeune femme. C'était le rêve d'Hee Mi, pas le sien. Il n'était pas né pour lui faire de l'ombre, juste pour la guider et la protéger, l'aimer. Alors il avait poliment refusé pour se concentrer sur ses études et son réel objectif qu'était la place qui l'attendait dans la justice. Mais le Pétalous arrivait aussi, parfois, à maudire ce job qui dénudait sa sœur, qui l'exhibait en si fine lingerie dans les magazines. Elle se devait d'être un modèle de beauté et une représentante de marques, mais tout de même, il aurait bien aimé que ce soit quelqu'un d'autre. Jalousie, peut-être. Si elle agissait étrangement avec lui, il ne pouvait nier que de son côté, il ne côtoyait pas non plus la norme. « Te surmènes pas trop. Pas que ça me déplairait, mais j'aimerais éviter de te ramasser à la petite cuillère. » L'aîné ne dit rien de plus, se contentant alors d'encaisser les coups légers qu'elle porte sur ses épaules larges. En vérité, il se voit même rassuré qu'elle ai posée la boîte de protection : voire sa sœur jouer ainsi avec les préservatifs était un mélange d'image lubrique et ragoûtante.

« Ah. Tu sais très bien que je n'ais pas le temps pour ça.. Entre mes études, mes révisions, et les boulots derrière lesquels je cours dans l'espoir de pouvoir payer mon loyer, comment tu veux que je trouve quelqu'un ? » Seok Jin poussa un soupire à fendre l'âme. Certes il n'avait pas à se plaindre, en réalité à ce niveau, mais tout de même. Seol Hea Jung, sa colocataire, était vraiment magnifique, et très satisfaisante, même. Il connaissait ses courbes par cœur, il savait comment la contenter, et la réciproque était exacte. Mais au delà de leurs relations au lit, elle n'était qu'une amie importante, et rien de plus. Et puis, surtout, elle avait un copain. Ouh que c'était vilain. Il attrapa Hee Mi qu'il souleva par la taille pour la poser sur ses genoux, face à face. Le violet passa ses bras autour de la taille de la cadette et enfouit sa tête dans son cou en riant de sa propre incapacité à arranger sa situation amoureuse. « Qui sait ? Et si j'avais véritablement la perle rare sous les yeux ? » Il se moquait, mais peut-être pas tant que ça. Sa sœur était la femme qu'il préférait au monde, alors au fond il se moquait bien de finir vieux garçon tant qu'elle était heureuse. Il passa sa main sur le ventre de la jeune femme, constatant avec une sorte d'anxiété qu'il n'était non pas uniquement plat, mais presque creusé. « Tu vas tomber malade si tu manges aussi peu. Ils en sont conscients ? Je te préviens Hee Mi, si jamais tu fais ne serait-ce que le moindre malaise, je débarque à l'agence pour faire un scandale. » Il la berçait dans ses grands bras. Il était incapable de mettre à sac sa passion, mais il espérait qu'à feindre ainsi, elle ferait strictement attention à elle.

Seok Jin est définitivement le plus parfait des grand-frères. Il ne peut pas savoir à quel point je l'aime. Il prend toujours soin de moi, et je me rend compte que finalement je suis un peu égoïste. Je veux toujours son attention. Depuis que je suis jeune. Je veux faire partie entière de sa vie. D'accord j'en fais déjà partie. Mais...C'est comme ça. J'aime être « privilégiée ».  Toutefois, je suis devenue égoïste. Je ne me suis jamais soucié vraiment de lui. Il connait tout ma vie. Je lui dis presque tout. Il sait quel jour j'ai tel défilé. Il sait quand je vais au sport, il sait quand je suis chez les parents. Il sait quand je pars pour Séoul. Mais moi je ne sais jamais rien. En fait...Ce n'est pas que je m'y intéresse pas mais...Seok Jin n'aime pas trop me raconter sa vie, alors je ne demande pas trop. S'il essaye de prendre ses distances je peux le comprendre. Les hommes, au contraire des femmes ont besoin de leur espace vital. Ils n'aiment pas se sentir étouffer. Y a qu'à regarder les reportages animaliers. Le lion, dans sa savane, il est toujours seul. Et les lionnes elles sont de l'autre côté avec leurs enfants. Et bien là, c'est pareil. Mon frère est un lion qui aime être seul mais qui ne dit pas non quand de jolies lionnes viennent trainer autour de lui. Bref. Je devrais très certainement faire des efforts avec mon frère. Il est si chou.


Le pétalous fini par me prendre contre lui et me poser sur ses genoux. Je souris de toutes mes dents. Seok Jin est admirable. Je suis sa groupie. Fan de lui depuis mes plus jeunes années. Son visage dans le creux de mon cou me chatouille la peau. Je ris doucement. C'est vrai ça ? Si jamais c'était moi sa perle rare ? Mmh ? Non. Impossible. Nous nous aimons trop et pas assez en même temps. Je jalouse les filles avec qui il sort pour ça sans doute. Il leur dit toutes ses belles choses. Il prend soin d'elles comme avec moi. Elles entendent des mots doux quand ils font l'amour et...Stop. J'en ai assez de penser ça de mon frère. Je ne devrais pas. Je suis malsaine. Il faut réellement que je m'arrête. Le complexe d'œdipe c'était bien compréhensible à six ans. Pas à vingt-et-un an.
Je le laisse toucher mon ventre plat. Le résultat de plusieurs heures de sport et d'un régime plus conséquent que les autres. «Je mange plus que toi idiot... » ceci est est un mensonge et il le sait. Mais je ne vais pas lui dire la vérité. Qu'est-ce qu'il penserait s'il savait que maintenant la mode c'était les femmes plates. Complètement plates ? Un mannequin se doit être aussi mince qu'une planche à pain. Et mes formes dérangent. Ils me l'ont dit. Je n'ai pas envie de perdre mon boulot. Je ne veux pas être la mannequin de remplacement. Alors si je dois perdre des fesses et des seins je m'arrangerai pour que ce soit fait. Et si jamais je n'y arrive pas je demanderais à notre père chirurgien plastique de m'aider. « Et si tu veux que ta sœur garde son job t'as pas intérêt à mettre les pieds à l'agence. » Je tourne légèrement ma tête et regarde mon frère dans les yeux. Je suis sérieuse. Je ne veux pas mêler ma famille à mon boulot. «Sauf si bien sûr tu veux postuler ! Ils t'accepteraient sans broncher vu les muscles que t'as».

Je souris mais retire bien vite sa main de mon ventre et me relève avant de m'asseoir à l'autre bout du lit. Je me sens beaucoup trop mal. Je n'aime pas quand on m'empêche de faire ce que je veux. Encore moins quand c'est mon frère. Il a toujours le mot pour me faire flancher. Si je l'écoute en sortant de chez lui je cours jusqu'à un fast food pour manger mais ce n'est pas mon souhait. Faire plaisir ou se faire plaisir. Telle est la question. A vrai dire, lui ai-je déjà fais plaisir au moins une fois dans ma vie ? Si non, j'aimerai. Il a fait plein de concessions pour moi, mais moi aucune. Mais avant toute chose. Avant de penser à ce qui pourrait lui faire plaisir j'aimerai juste rétablir une relation frère et sœur dès plus normale. Certes je suis contradictoire dans mes propos. J'aime mon frère, j'aime plus mon frère. Je l'aime de nouveau, je ne l'aime plus. Le réel problème est que lui et moi n'avons jamais eu de réelle discussion sur le sujet. C'est peut-être une sorte de déni, qu'en sais-je ? Quoi qu'il en soit. Il faut que je lui parle. Aujourd'hui, dans trois jours, dans une semaine. Peut-être dans cinq ans. Je ne sais pas mais je dois le faire. «Hum...Frérot ! Ou plutôt grand-frère ! Tu...ton anniversaire se rapproche, et je dois t'avouer que j'ai aucune idée de cadeaux...Il y a quelque chose qui te tente ? »