Si un jour, un inspecteur vient vérifier que je fais correctement mon boulot, j'ose espérer qu'il n'y aura pas un gamin à ce moment là. J'ai pour habitude de faire des mots d'excuses à ceux qui m'en demandent pour ne pas aller à un cours en particulier. En fait, les gens me choisissent généralement que pour ça. Pourtant je suis une bonne infirmière, j'étais même une des meilleures lors de l'examen. Sauf que ma gentillesse a pris le dessus une fois, deux fois et maintenant c'est devenu une habitude. Enfin, je ne fais pas ça gratuitement, en contre partie, je demande généralement un service, ça peut être tout et n'importe quoi, mais je ne demande jamais d'argent. Je ne veux pas me retrouver en prison pour ce genre de délit.

En dehors de ça, mon cabinet est toujours relativement calme, mis à part quelques habitués qui viennent généralement plutôt pour des raisons psychologiques. Le fait est que je n'ai pas d'habilitation à les conseiller. Mais apparemment, ça leur fait du bien de parler et comme il n'y a pas officiellement de psychologue au sein de l'établissement, une femme qui est soumise au secret médical ça fait toujours l'affaire. Anorexie, drogue, rupture, famille, j'entends des histoires de toutes les sortes. Ça tombe bien que je ne puisse rien dire, j'ai toujours eu du mal à gérer mes propres problèmes alors gérer ceux des autres ce serait trop me demander. Mais j'ai toujours été une oreille attentive, alors bon, les étudiants se contentent de ça, tout le monde est content.

Pour ne pas changer, aujourd'hui, il n'y a pas foule qui vient frapper à ma porte. Une lycéenne est venue me demander de quoi la protéger pour ses petits problèmes de filles du mois, un étudiant est venu me demander de quoi se protéger pour ses petites affaires. Un collègue est venu me demander du café aussi, mais en soit, rien de très intéressant. Parfois je regrette vraiment de ne pas avoir insisté pour aller à l'université nationale de Seoul et tenté de devenir un chirurgien. Mais il aurait fallut que je touche à l'argent que mon père me donne et je ne veux pas, je veux lui montrer que je m'en sors très bien sans lui. Je ne veux pas que Dae Jeong insinue encore une fois que je suis la plaie de la famille.

Quelqu'un frappe à la porte, j'espère que cette fois-ci ce sera un cas vraiment intéressant. J'ai envie de me rendre utile, vraiment, je n'aime pas rien faire. Assise à mon bureau tout en remplissant un formulaire, j'invite la personne à entrer. « La porte est ouverte, entrez donc ! » Je ne me retourne pas tout de suite mais j'entends la personne entrer. « Que puis-je faire pour vous ? » Je me retourne enfin et je vois mon cousin, je me doute alors qu'il n'est pas réellement là pour se faire soigner mais bon, sait-on jamais, au moins il pourra me tenir compagnie. « Oh Mei ! Comment vas-tu ? Es-tu vraiment malade cette fois-ci ? » Il sait très bien que je le charrie, mais bon, qui sait, il est peut-être vraiment mal pour une fois, mais je ne lui souhaite pas.

Mei Lennon, en bon bout en train deux de tension pacifiste qu'il était déambulait dans les couloirs de la fac tranquillement, un sourire coquin aux lèvres. Il marchait tel un bon pépère fier de lui, quoiqu'il n'avait eu aucune situation lui permettant d'être fier. Enfin si, son fils lui avait dit qu'il jouait trop bien du piano et que plus tard, lui aussi il sera aussi fort que son papa! C'est pas beau l'amour d'un fils envers son père? Mei ne se sentait plus pisser, tellement qu'il ne passait pas inaperçu à sourire tel l'idiot du village qui ne se rend pas compte des moqueries! Bon, à vrai dire, le pacifiste en a toujours eu cure de ces moqueries alors par conséquent, le regard des gens lui importe peu. Voilà une chose qu'il devrait enseigner à son fils pour qu'il grandisse bien et sans trop de soucis.

C'est ainsi que le petit homme se dirigea vers l'amphithéâtre où il était censé étudier la linguistique, l'une de ses options. C'est en arrivant devant la porte de la salle que son sourire disparu, et bien méchamment, pour laisser place à une expression négative, blasée, contrariée surtout. « Un exam? Depuis quand c'est prévu ça? » Il soupira et fouilla dans son sac afin de vérifier s'il l'avait bien noté dans son agenda. C'est là que le hic survint et que le brun hocha la tête tel un idiot qui se moquait de lui-même. S'il y avait bien une chose que Mei ne possédait pas, c'était bien un agenda. Et lui qui n'écoutait ce cours qu'à moitié, il avait sûrement dû zapper le moment où le prof donnait ses instructions concernant un examen. Avoir un zéro pour absence était mal venu, et puis ça lui baisserait sa moyenne qui n'était pas si mal. Il soupira, il fallait trouver une solution. Son sourire réapparut mais celui-ci n'était plus si niais. Dans sa tête, ça résonnait plus comme ça: Tu es un géni Cho Mei!

Voilà pourquoi, quelques minutes plus tard il se retrouva à toquer à la porte de l'infirmerie où par ailleurs, travailler sa cousine qu'il considérait bien plus comme sa grande soeur; tous deux ayant passé une grande partie de leur vie ensemble. Si elle lui donnait un joli mot d'excuse, il aurait sûrement l'autorisation soit de ne pas être noté, soit de pouvoir passer l'exam' une autre fois qui sait! Trois petits coups à la porte et il entra à pas de chat même si cela ne servait strictement à rien. A la remarque de Hee Yeon, le brunet posa sa main sur le ventre en mimant une grimace de douleur. « Ah, ça doit être Jun qui m'a refilé ses maux de ventre je pense.... Ou aussi cet exam que j'avais zappé aussi? » Il lui fit un petit regard de chien battu avant de rire légèrement. « Et comment va ma noona? Elle se porte bien? Elle s'ennuie pas toute seule ici?»

shlopa:

Je connais plutôt bien mon cousin et je sais très bien que lorsqu'il vient me rendre visite à l'infirmerie c'est pour deux raisons. Soit il veut simplement me voir, moi, sa merveilleuse cousine, soit il essaye d'échapper à quelqu'un ou quelque chose, comme un devoir ou un contrôle. Il vient très rarement pour vraiment se faire soigner - si ce n'est de sa flemmardise j'imagine. Mais je suis une cousine adorable et je lui laisse le bénéfice du doute, je ne voudrais pas que tout se finisse comme dans Pierre et le Loup alors je demande tout de même s'il ne serait, par hasard, pas vraiment malade.  

Il a le don de se payer ma tête à chaque fois mais je devine bien que ce n'est pas la vérité lorsqu'il se tient le ventre aussi bas et qu'il insinue avoir mal à l'estomac. Et puis me dire clairement que c'est aussi à cause de cet examen que j'avais deviné, comment pourrais-je croire qu'il est vraiment malade. Je m'approche de lui tout en restant sur mon siège et lui donne une frappe sur le haut du crâne. « Abruti, un jour je te ferai payer de sécher comme ça, tu as de la chance que je te considère comme mon cousin préféré. » Je fais mine de ne vraiment pas être contente, mais ça ne dure jamais assez longtemps, je ne sais pas mentir.

Mon cousin me demande comment je vais et si je ne m'ennuie pas ici, toute seule. Ces mots qui ont le don d'insister sur le fait que j'en ai marre de travailler tout seule et surtout d'être la seule à travailler. On est plusieurs infirmiers dans le coin et je suis la seule qui me tape tous les étudiants, enfin, dans le sens où ils viennent me rendre visite, bien entendu. « Ecoute, j'aime les visites comme les tiennes, me tenir compagnie comme ça, c'est cool. Mais tu aurais dû me rapporter un café, c'est la moindre des choses, non ? » Je lui tire la joue pour le punir. C'est vrai quoi, quitte à ce que je garde un secret pour lui, il devrait me payer, même s'il est mon cousin. « Bon et cet examen, c'était dans quelle matière ? Ça s'annonçait si horrible que ça ? Je suis certaine que tu t'en serais bien sorti t'es juste un flemmard, avoue-le. »

Je retourne à mon bureau pour prendre des feuilles de maladies et des feuilles d'ordonnance. Puis je me retourne à nouveau vers Mei. « Bon allonge toi, maintenant que tu es là, je vais quand même vérifier qu'il n'y ait rien qui traîne de mauvais okay ? Tes vaccins sont à jour ? » Les vaccins, je ne sais même plus si je lui en ai déjà fait un et s'il est du genre à détester ça. « Pas la peine de te déshabiller entièrement, le haut suffira, je ne fais que les examens de routine. » Et puis, ce n'est pas comme si je ne l'avais jamais vu en petite tenue, à la plage par exemple, quand on était petits, c'était plutôt commun.

Spoiler:

Mei fit un petit ouille de mécontentement mais aussi de soumission lorsque sa noona lui frappa le crâne. Il mima une mine boudeuse et se frotta la tête là où la frappa avait eu lieu. « De sécher comme ça ? » fit-il mine d’être vexé. « Je sèche pas comme ça, je suis un bon élève, j’ai juste… oublié hihi ? » Et hop deuxième tacle de la part d’Hee Yeon, décidément la cousine avait sa manière d’accueillir sa famille au travail. Mais bon, fort heureusement pour elle, Mei savait très bien que c’était juste sa façon de parler et qu’elle appréciait sa compagnie. De toutes manières, elle n’avait pas le choix, héhé. « Ahahahaha ! Je n’y avais pas pensé, la prochaine fois je t’en amène dix pour toutes les autres fois ! » En d’autres termes, il venait juste de contredire ce qu’il venait de dire sur le fait qu’il était un bon élève. Le filou, le coquinou, le voyou ! Par la suite, il se sentit un peu honteux tout de même de subir un tel interrogatoire de la part de sa cousine alors qu’elle n’avait que peu d’années de plus que lui. Elle aussi, c’était une coquine. « C’est de la linguistique, je l’ai pris en option parce qu’il fallait une option. Je t’avoue que sinon je n’aurais rien pris, du coup je suis pas trop le cours alors j’ai zappé qu’il y avait un exam’ mais toi t’es une bonne fille, t’es ma noona d’amour, alors tu m’aideras à m’en sortir n’est-ce pas ? » Il sourit d’un air victorieux lorsqu’il vit Hee Yeon se diriger vers le bureau là où étaient posés les feuilles du salut mouhahaha. Mais il déchanta vite fait lorsque l’infirmière lui ordonna de se coucher. Il soupira, pas très content et enleva son haut avant de se coucher sur ce truc qui ressemblait à un lit. « Si mes vaccins sont à jour, j’en ai aucune idée… Mais… » il se râcla la gorge et déclara en marmonnant dans sa barbe « j’aime pas trop les piqûres de toutes façons alors c’est pas grave… » Il la regarda d’un mélange d’air abattu et trahit. « Je suis en bonne santé tu sais, je sens ma force et ma fougue envahir mes veines, je vais… bien ? » déclara-t-il quelque peu… apeuré ?