un, deux, trois coups dans le vide et hop entraînement terminé. à la fin de mes exercices je m'étale à terre en lâchant le plus grand soupir de la journée : celui de la fatigue. je n'en pouvais plus, la chaleur était insupportable sous ce dobok. mes joues et mes oreilles venaient de virer aux rouges, mon front dégoulinant de sueur, à chaque pas je laissais une trace de transpiration sur le tapis : l'horreur. je fis un petit tour sur moi-même, histoire de checker si personne était là, je desserre le plus vite possible ma ceinture et secoue la veste de mon dobok pour me faire de l'air. alors que j'étais en plein mouvement, je perds l'équilibre et me retrouve étalé sur le tapis, sur une matière bizarre. en tombant j'avais lâché un petit cri de pute mais là n'est pas le soucis. j'ouvris les yeux afin de capter où j'avais bien pu atterrir et remarquais ces petites yeux en amandes que je connais si bien. baek lina, petite peste. ses yeux étaient rivés sur mon torse, d'ailleurs je m'y un certain temps avant de remarquer que ses mains s'étaient malencontreusement posées dessus. je m'empresse de me relever en tapant d'un pied pour faire comprendre mon mécontentement à la jeune fille. « mais...mais ça va pas ! pou...pourquoi tu...  » je m'arrête de parler pour suivre son regard qui était toujours posé sur mon torse. merde. je me racle la gorge et m'empresse de fermer cette foutue veste en me grattant le sourcil par la même occasion. pourquoi faut-elle qu'elle soit toujours là ! « que fais-tu ici ? si tu ne pratiques pas le taekwondo...tu dois t'en aller... » oulà, petite couille molle bonjour !

ce n'est pas que je suis effrayé ou encore que ça me répugne d'avoir un contact physique avec une girl que ne soit pas ma petite amie mais je préfère garder mes distances parce que j'ai pas envie de virer au rouge et devoir expliquer le pourquoi du comment je me retrouve ainsi. ça y est, j'étais déjà rouge, la honte. je mis les mains sur mes joues en cachette et lâche un pfff. la fille là est bien trop rapide avant qu'elle n'ouvre sa petite bouche j'allais lui tendre la main mais si elle a envie de jouer à la grande dame, qu'elle le fasse, ce n'est pas moi qui vais l'arrêter. « un cadeau ? ça te plaît toi de venir dans un endroit qui pue la transpiration avec des garçons rempli de sueur, torse...  » je ferme ma gueule, j'ai compris où elle venait en venir. « repasses une prochaine fois, y a personne d'intéressant ici. je dirai aux autres qu'une jeo est passé ça leur fera plaisir.  » . madame était en train de vanter son talent tandis que moi je ne l'écoute que d'une oreille, les bras croisés, je lui fais signe de la main de continuer ce qu'elle est en train de dire ou de faire. mais bon dieu, pourquoi était-elle là ? je suis en train de crever de chaud et normalement je serai déjà torse nu en train de m'étirer pour relâcher tout mes muscles mais non, il faut toujours qu'elle se point lorsqu'il ne faut pas. je soupire un bon gros coup et pars ouvrir les fenêtres avant de lâcher un soupir de soulagement. « bon, Lina tu fais quoi là ? on dirait un clown unijambiste, c'est plus possible. » lançais-je en m'adossant contre la vitre, avec un air de désolation à son égard. la pauvre, elle devrait arrêter de se faire du mal ainsi.

et voilà Hui Bin, t'es pas foutu de te tenir à carreau lorsqu'une demoiselle est à tes côtés. tu t'es montré encore une fois blessant sans le vouloir alors que t'es le premier à défendre les filles lorsqu'il le faut. sale con. je la vois avec son petit sourire qu'elle essaie de m'adresser et son regard qui se jette sur les tapis. double connard. que dois-je faire ? lui proposer un câlin ? lui faire un chocolat chaud ? pourquoi autant d'hésitant alors que je sais parfaitement quoi faire pour remonter le moral des filles ? c'est ce que je fais tout le temps avec ma cousine Sul li, mais elle est de mon sang donc ça doit être pour ça que je n'ai pas de difficultés à faire tout ça. ma comparaison à un clown unijambiste n'a pas l'air de la faire rire au contraire, la voilà encore plus blessé. « je ne voulais pas te blesser, loin de moi. excuses...moi ? »  fais-je en murmurant, le tout accompagné d'une bonne petite bouille sympathique. je prends appuie sur mon pied qui était posé contre le mur et  m'avance vers la jeopardize. « non vraiment, pardon. je n'avais aucunement l'intention de te blesser et j'étais loin de savoir que tu allais réagir de cette façon. je te pensais quand même plus forte que ça quand même. petite joueuse. »  et hop un petit sourire timide pour qu'elle reprenne du poil de la bête et se mette à m'emerder une énième fois. god pourquoi je fais ça ? dans deux minutes je vais me mettre à hurler parce qu'elle se colle à moi ! je place une main sur son épaule et la fait tapoter. oh quel naze. « plus sérieusement, que veux-tu faire ? » c'est quoi ça ? je viens de lui proposer de rester...c'est bien ça ? genre là, elle peut dire qu'elle a envie d'aller se prendre un café et je serai susceptible de dire oui ? attention à ce que tu fais hui bin, c'est mauvais tout ça. «  puisque tu m'as l'air en pleine forme et n'ayant pas l'ombre d'une goutte de sueur...pourrais-tu, s'il te plaît, ranger les équipements dans leurs placards ? » lançais-je en mettant ma deuxième sur son autre épaule et penche la tête comme si je voulais faire le mignon, sauf que non. « parce que là, j'ai les muscles qui vont exploser et j'ai besoin de faire un peu d'étirement pour relâcher tout ça...enfin tu vois ce que je veux dire ? » c'est pas comme si je venais sans doute de la prendre pour une conne. mais on sait jamais, vaut mieux toujours tout expliquer.

allez, please. come on God, aide moi à la calmer. non, ce n'est pas que j'ai peur de ce qu'elle pourrait me faire - de toute façon j'ai juste besoin de lui attraper son petit doigt et de tirer dessus - mais je sens juste qu'elle est du genre à rester plantée devant moi pendant des heures pour me demander des excuses  où se mettre à chialer à chaudes larmes. et je hais voir les filles pleurer, ça me brise le coeur eh ouais. hallelujah. elle semble être ravie de mes excuses. je soupire discrètement et essuie mes mains qui commençaient à être mouate. pourquoi l'étaient-elles ? mais parce que je flippais ! je sais aucunement une meuf réagit dans ces circonstances ou même tout court ! si vous connaissez des cours pour ne plus être un boloss, je prends ! dès qu'elle s'absentait pour ranger les équipements, je me rue vers la fenêtre et fais dépasser ma tête pour essayer d'attraper toute l'air que je pouvais prendre. je respire tel un handicapé. allez, reprends ton esprit ma poule, elle va être de retour d'une minute à l'autre. « et bien...je vois sincèrement pas comment tu pourrais m'aider tu sais. » le ton froid est de retour. mais tu fous quoi là , Hui Bin ? t'as encore envie qu'elle se soit au bord des larmes ? pauvre con, reprends-toi donc.  « tu pourrais peut-être faire les étirements en même temps que moi ?» elle était face à moi. je lui montre la position à prendre, c'est-à-dire : qu'elle soit dos à moi, jambes écartées, tendues et mains posées au sol. à cet instant, je ne réalise pas encore la perversité de cet étirement.  « c'est simple non ? »