Étrangement, tu étais à l'heure ce matin. Tu avais pris une certaine avance sans avoir fait attention à cela. C'était louche, inhabituel de ta part. Tu savais qu'à partir de ton réveil, que cette journée allait être différente des autres. Cependant, tu es allé en cours. Rien de nouveau. Toujours autant de regards figés sur toi. Toujours autant de bavardages derrière ou devant toi. Pareil. En cours, tu ne faisais rien à part dessiner un âne avec un gun et une tronche de Schwarzenegger. Tes dessins montraient bien, que tu n'étais pas né pour être artiste mais, peu importe. C'était juste pour t'occuper. Après une heure d'analyse du corps humain, tu es allé bouffer un morceau à la cafétéria. Ta place avait été réservé par des filles de l'université. C'était un groupe de filles qui se clamait être les fans number one des trois mousquetaires. C'était assez amusant de les voir se crêper le chignon avec les autres juste pour avoir les droits sur votre groupe. Parfois, tu avais l'impression d'être une vedette de K-Pop. Mais, tu étais loin de cela. Tu étais simplement un étudiant en médecine, un fouteur de troubles. Passons. Vous n'étiez que trois à la table. Vous étiez regardés par toutes les personnes qui mangeait ou qui faisaient la queue pour manger. À force, on n'y fait plus attention. C'était tout naturel.

Après le ventre bien remplit, tu allas vers les casiers pour déposer quelques cahiers afin d'alléger ton sac. Dans les couloirs, tu croisas plusieurs personnes qui te saluaient. Toi, tu ne fis rien. Tu passas, la tête droite, les ignorant complètement. Tu ne saluais que les personnes que tu connaissais, que les personnes qui avaient de l'intérêt. Et oui, tu n'étais qu'un con. Un pourri qui faisait gaffe à lui, à sa réputation déjà bien merdique. Mais, tu en avais rien à battre. Respirer, encore et toujours était la seule chose qui te préoccupait. Tu ne cesseras de te le dire. Seul toi était important.

Ainsi, tu parcourrais les couloirs accompagné de tes deux compagnons, les leaders. Vous étiez les rois de cette université et qui ose le contredire se verra perdre son pied ! Ouais, carrément c'est hard chez nous. Bref. Les mains enfuies dans les poches, tu marchas tel un frimeur de nouille. Tu coupas soudainement ton élan pour te rendre face à ton casier. En même temps, tu répondis à ton pote qui te disait être affaiblit en ce moment par rapport aux femmes. Quelle drôle de pensée avait-il là ce crétin ! "Tu racontes de la merde vieux ! J'ai une meuf quand je le souhaite." Tu laissas un sourire s'élargir délicatement sur tes lèvres te donnant un air "je me la pète plus haut que mon cul". Il te nargua une nouvelle fois. Celui-ci avait de la chance d'être ton ami sinon, tu lui aurais défoncé sa face de cake. "OK. J'vais te le prouver même si je ne devrais pas me rabaisser à ce niveau." Tu ajustas ta veste avant de te retourner. Tu balayas du regard les alentours en cherchant une meuf et pas un thon. C'est là que tu vis cette fille appuyée contre un casier tout près de toi. Bien, elle allait faire l'affaire. Après une rapide réflexion, tu décidas de te pointer en face d'elle. Tenant ton sac avec ta main droite, tu lui dis sèchement: "Ça te tenterais de sortir avec moi ce soir ?" Direct. Tu ne passais pas par quatre chemins. Oui, tu étais ce genre de mec qui allait de l'avant, qui n'avait peur de rien. Et que cela plaise ou non, tu resteras comme ça. Tu aimes ça, le danger.

Trop sûr de toi. Tu avais foncé dans une direction que tu passais être certaine. Cependant, tu es tombé dans ton propre jeu. Tu te tenais face à une demoiselle qui elle était contre les casiers. Tu ne l'avais jamais rencontré auparavant enfin, tu ne la connaissais pas. Peut-être l'avais-tu rencontré une fois mais, tu faisais tellement peu attention aux personnes qui se trouvaient autour de toi. Tu ne te souciais que de ta propre personne. À vrai dire, c'était déjà un gros boulot de s'occuper de tes affaires. Tu provoquais tellement de problèmes... Tu ne pouvais prendre en charge les soucis des autres. Bon, il y avait des exceptions comme ton frère et ta sœur. Mais, c'était différent. Revenons au sujet. Tu te tenais face à cette jeune femme aux longs cheveux noirs. Tu ne te préoccupas même pas de son style vestimentaire. Pourtant, c'est bien la première chose que tu faisais quand tu allais accoster quelqu'un. Il fallait que la personne ait un bon style, propre et classe. Tu étais très autoritaire et pointilleux sur les gens à qui tu parlais. Mais, en ce moment tu étais tellement aveuglé par ta fierté que tu n'avais pas prêté attention à toutes tes règles. Tu avais simplement sorti les mots que tu désirais afin de pouvoir atteindre ton objectif. Tu voulais prouver que toutes les filles pouvaient céder à tes caprices. Tu souhaitais montrer que tu étais populaire et désiré par tout le monde. Cependant, cela ne fut pas comme tu l'attendais.

La fille qui était devant toi, venait tout juste de te rembarrer. Arf, la honte. Tes yeux se dirigèrent en direction de tes potes, derrière toi. Ils avaient poussé quelques gémissements. Ils riaient face à l'objection de celle-ci par rapport à ta requête. Cela ne pouvait pas se passer ainsi. Tu mordillas ta lèvre inférieure. Tu réfléchissais à un plan. Comment faire en sorte qu'elle accepte ta demande ? C'était bien la première fois (enfin, depuis fort longtemps), qu'on te rejetait. Néanmoins, tu ne restas pas déstabilisé. Tu devais réparer cette erreur, remettre les choses en place. "Pardon ?" Tu levas les sourcils, tu faisais comme si tu n'avais pas compris ce qu'elle essayait de te dire. Mais, pour éviter qu'elle prononce à nouveau les mêmes mots, tu poursuivis: "Je t'invite à manger ce soir si cela te tente bien évidemment." Tu pris un air naturel. Tu parlais tout en bougeant ta main gauche comme si cela allait être plus compréhensible de cette manière. "C'est pour faire connaissance. Y'a rien de mal. On va juste manger un morceau et après si tu veux, je te raccompagne chez toi." Tu penchas ton visage sur le côté, laissant un petit sourire se dessiner aux creux de tes lèvres. La manière dont tu agissais te donnait un air mignon et innocent. Tout ce que tu n'étais pas réellement. Tu n'étais pas le genre de mec trop chou, attendrissant et qui ne faisait pas mal. Tu étais le contraire.