Je passais une tranquille petit après-midi à l’appartement. La boutique étant fermée pour la journée et mes travaux scolaires terminés, j’avais décidé de prendre une pause bien méritée. Je venais de manger et je digérais avec une petite bière. N’étant pas trop télévision, bien que j’aie un écran plan sans le salon, je me prélassais sur ma terrasse. Accoudé à la rambarde, je bus une gorgée à ma canette, puis la posais de côté pour m’allumer une clope. Je fumais rarement, j’essayais même d’arrêter en diminuant les quantités. Mais quand je buvais, l’envie de fumée était la plus forte. D’où je me trouvais, j’avais une vue dégagée sur le quartier de Paldal-Gu. Je promenais mon regard dans les environs, m’arrêtant parfois pour observer certains passants. Vous devriez essayer, c’est marrant de regarder les habitudes des gens dans la rue. Mes yeux s’arrêtèrent sur une jeune femme qui s’arrêtait à un passage pour piéton. Sa démarche me rappelait quelque chose. Ce n’était quand elle leva la tête vers moi que je la reconnus immédiatement. Su Ah. Les secondes qui suivent, je me la jouais ninja. Je disparus de sa vue en un instant. En réalité, je n’avais fait que me mettre à genou. Elle ne me voyait donc plus d’où elle était. Je courus à quatre pattes vers la porte d’entrée pour la fermer à clef. J’adorais Su Ah, mais quand elle prenait la peine de venir jusque chez moi, c’était qu’un événement se préparait ou qu’elle avait quelque chose en tête. Su Ah, c’était celle qui me tirait dans toutes les activités organisées par l’université, sans exception. Et je n’avais pas toujours envie d’y aller, mais j’avais pas mon mot à dire. Sans doute que Su Ah était une des seules femmes qui savaient me forcer à accepter qu’elle choisisse pour moi. Caché derrière le canapé ~ oui, c’ était une très bonne cachette, ~ je me demandais ce que voulait Su Ah aujourd’hui.

tenue + Je marchais dans les rues de la ville afin de rejoindre le logement de mon ami petalous, Hyo Jin. Je ne l'avais pas prévenu de ma visite. En fait, si je tenais à le voir, je n'avais pas le choix: je devais passer à l'improviste chez lui. Il redoutait mes visites de plus en plus pour la simple et bonne raison que je le traînais toujours à droite et à gauche. Généralement, il faisait le gamin, le mec ronchon mais je savais qu'il m'adorait quand même. C'était le principal, non ? Ainsi, je me retrouvais à quelques mètres de son domicile. J'affichais un sourire, levant les yeux au ciel pour observer son balcon. Je devais tout de même m'assurer qu'il était là. J'aperçus une silhouette bouger, ce qui me provoqua un froncement des sourcils. Il avait osé se cacher ? Je lâchais un soupir. Je m'étais tuée à la tâche pour trouver des boutiques masculines où les costards étaient vraiment canons. On avait un événement en cours d'élaboration chez les petalous et il était hors de question que ce foutu Kim soit mal habillé. Surtout que je risquais de me tenir à ses côtés. Faisant semblant de rien, je traversais la route, montant ensuite à l'étage pour rejoindre son appartement. Heureusement pour moi, un jeune homme m'avait tenu la porte, le temps que j'arrive. C'était le destin... Dieu souhaitait que je kidnappe le petalous pour une après-midi d'essayage. J'avais compris son signe. Je frappais à la porte une fois, lui laissant la chance d'être mignon avec moi. « Arrête de faire le gamin et ouvre moi. » râlai-je. Je faisais tant d'effort... J'avais marché jusqu'ici. Je méritais un tant soit peu de gentillesse. Et pourtant, je n'entendis aucune réponse. Je patientais encore une et deux minutes. Je retenais un rire. Je lui faisais peur, c'était jubilatoire. « Aish, dire que j'avais un cadeau pour toi.. » J'échappais un soupir, amusée par la situation malgré tout. J'avais tout mon temps. Je m'écartais de la porte, claquant mes talons au sol pour simuler un départ. Je posais ensuite mes fesses sur la marche des escaliers. Il allait tout de même s'assurer que j'étais bien partie, non ?

Accroupis derrière mon canapé, j’attendais la sonnerie du parlophone pour me dire que Suah me demandait de lui ouvrir. J’étais au moins certain ainsi, qu’elle resterait en dehors de l’immeuble. Pourtant, le bruit sonore tant attendu, ne s’est jamais fait entendre. Je fronçais les sourcils. Qu’est-ce que ça voulait dire ? Je présentais le pire. Et comme de fait, on frappa à la porte. Je pestais intérieurement pour ne pas faire de bruit. Comment avait-elle fait pour rentre, bon sang ? Su Ah était derrière la porte, attendant que je vienne lui ouvrir, mais il en était hors de question. Je me tus donc. Un cadeau ? Elle me prenait par les sentiments, tentant de m’attirer dehors. Mais, je ne cèderais pas, car sinon, j’étais bon pour la suivre je ne sais où. Mais une chose était sûr, je ne voulais pas y aller. Je tendis l’oreille à l’affut du moindre bruit qu’elle pourrait faire. Des bruits de pas. On dirait qu’elle faisait demi-tour. Avait-elle déjà abandonnée ? Etonnant, elle, si persistante en temps normal. Quelque chose clochait. Pourtant, par curiosité, je me relevais, me dirigeais à pas de loup vers la porte, une oreille contre, j’écoutais. Rien. Bizarre. Je tournais lentement la clef dans la serrure, tournais la poignée et ouvrit. Personne devant la porte. Je passais la tête par l’ouverture pour vérifier le couloir. Erreur. Je tombais nez à nez sur la jeune femme. Paniqué, je rentrais rapidement à l’intérieur, fermant la porte derrière moi et soupirais de soulagement. Quel intérêt de faire cela ? Elle savait maintenant que j’étais là. Elle resterait là jusqu’à ce que je me décide à sortir. Autant ne pas plus insister. Pourquoi j’avais ouvert cette porte ? Je le savais au fond de moi qu’elle m’attendant assisse derrière cette porte, alors pourquoi ? Trop curieux sans doute. N’ayant plus d’échappatoire possible, je ressortis, mais au fond des poches, tête baissée, air grognon. « Salut. » murmurais-je avant de continuer. « Qu’est-ce que tu veux, aujourd’hui? » bougonnais-je.

tenue + Mes fesses étaient installées sur une marche des escaliers. Ce n'était plus qu'une question de temps, enfin normalement. Je ne devais pas sous-estimer mon ami, car au fil du temps, il avait appris à me connaître. Il savait à quel point j'étais tenace quand je désirais quelque chose. Aujourd'hui, c'était lui ma cible. Je souhaitais qu'il me fasse plaisir en m'accompagnant dans les boutiques de fringue. J'avais même demandé à la vendeuse d'une boutique de luxe si elle pouvait me mettre quelques costumes de côté. On organisait un événement chez les petalous et on ne pouvait rien laisser de côté. Et puis, c'était amusant de se faire beau ? Enfin, il faudrait déjà qu'il sorte de son appartement ou qu'il montre un réel signe de vie, pour cela. Aish.. Parfois, j'avais l'impression d'avoir la peste. Il n'était même pas capable de m'ouvrir la porte, c'était ça un ami ? J'en doutais très fortement, voire j'étais complètement convaincu que non. Soudain, un bruit me sortit de mes pensées quelque peu négatives. Je me retournais, affichant un sourire moqueur. Il était tombé dans le piège, petit animal sans défense. Ainsi, je décidais de me relever mais comme un gosse, il s'était déjà planqué de nouveau dans son logement. Je poussais un léger soupir, amusée par la situation malgré tout. Un enfant, c'était un enfant. Et dire que ce mec était plus vieux que moi. Au bout de quelques secondes, il ressortit les mains dans les poches. On aurait dit que j'allais le gronder. J'affichais un air faussement sévère, croisant les bras. Pourquoi j'agissais comme cela au juste ? « Olala, t'en tires une gueule. Tu viens de te faire larguer ou quoi ? » J'étais habituée à son air nonchalant. Mais au fond, je savais qu'il m'aimait bien. Si ce n'était pas le cas, il m'aurait envoyé bouler dés le départ. J'esquissais un sourire. « Faut-il une raison pour venir voir son ami ? » demandai-je, faussement outrée. Bon, je ne voulais pas camper devant le pas de la porte toute la journée. Il m'invitait à rentrer ou bien je pouvais me gratter ?

T’entrée de jeu, elle me lâchait ma rupture à la figure. Certes, ma rupture avec Soo Ah avait sans doute fait la tour du campus vu la réputation que la jeune femme avait. Cela n’avait pas dû échapper aux oreilles de Su Ah, bien que j’étais certains que sa réflexion n’était en rien pour me blesser. Elle m’avait lâché cela sans arrière-pensée, je n’en doutais pas. Mais, je n’avais pu que répliquer sèchement malgré moi. « Tu sais bien que oui … » Enfin, c’était moi qui l’avait largué, mais cela revenait au même finalement, on était plus ensemble. J’étais habitué à ce qu’elle me crie dessus, qu’elle me tire dans tous les sens, qu’elle me critique, me taquine, mais tout cela n’avait rien de bien méchant. Je supposais qu’au fond elle était comme moi, elle m’adorait malgré nos différents. Une raison ? Avec qu’elle y en avait toujours une. « Cela vaut la peine que je te fasse rentrer ou on se rend tout de suite où tu veux m’emmener ? » Elle venait rarement me voir juste comme cela. Il y avait sans doute une raison quelconque cachée derrière sa visite et je comptais bien savoir laquelle. J’avais la résistible envie de partir en courant la laissant en plan, mais on ne peut pas faire cela à une dame n’est-ce pas ? Je regardais le sol, le frottant de mes pieds, lui demandant d’une voix d’un petit gamin qui vient de se faire engueuler par sa mère. « On est obligé d’y aller aujourd’hui ? Je pensais passer un après-midi tranquille à l’appartement … » Je ne sais même pas pourquoi j’essayais encore de la convaincre. Je savais que quand elle avait une idée en tête, on n’arrivait pas à le lui enlever. Je connaissais déjà la réponse alors à contrecœur je m’écartais de la porte, l’invitant à entrer. « Tu veux quelques choses à boire avant de partir ? ». J’avais encore un mince espoir qu’elle me dise non et qu’elle parte simplement, sans histoire et que je pourrais encore profiter de mon apres midi calmement. Rêver, c’est beau n’est-ce pas ?

tenue + J'affichais une mine gênée lorsqu'il me répondit sèchement. Je m'étais plutôt montrée maladroite et j'avais sorti cette expression comme j'aurais pu la dire à n'importe qui. Malheureusement, c'était tombé sur lui. Bien sûr, j'avais entendu des petites rumeurs sur le couple qu'il formait avec Soo Ah, mais bizarrement, je n'avais pas cherché à tout savoir. Si je devais être au courant de l'histoire, j'espérais juste que le petalous se confie à moi. S'il ne m'en parlait pas, je n'allais pas le forcer. Et oui.. Je le forçais peut-être à venir avec moi dans des soirées, mais jamais je ferais ma curieuse avec lui. Je pourrais très bien l'écouter, même avec plaisir mais ce n'était pas mon genre de me lancer dans un interrogatoire. De toute manière, je n'étais pas ici pour réclamer des détails. Je voulais juste passer un bon moment avec un ami, et puis, s'il avait besoin de se détendre,c'était parfait ! « Pardon. » murmurai-je, tout aussi maladroitement. Je ne voulais pas m'étaler car après tout, j'avais juste gaffé. Désormais, je devais donc insister pour le convaincre à se joindre à moi. Je ne lui laissais pas vraiment le choix. J'avais tout préparé et il était hors de question qu'il me fasse faux bond. Bon, le jeune homme avait évidemment compris que ce n'était pas une visite de courtoisie. Je ne comptais pas faire semblant bien longtemps. « Ne sois pas comme ça, Hyo Jin. Crois moi, tu vas être heureux. » Ouais, si on ne comptait pas le nombre d'essayages qui l'attendait. Je jouais avec sa patience et cela me faisait plaisir. J'aimais bien l'embêter à ce petit et puis, ça le fera sortir de chez lui. « Te connaissant, demain, tu n'auras pas envie non plus alors.. » Alors, oui, on est obligé d'y aller aujourd’hui. J'allais finir par croire que ce mec était casanier mais que faire.. Il cherchait juste à me foirer mon plan. C'était comme ça entre nous. Même s'il était heureux de me voir, il ne le dira pas car on fonctionnait ainsi. Je fis un sourire satisfait lorsque je le vis m'inviter à entrer. « Hum, oui s'il te plaît. Il nous faut de l'énergie pour ce qui nous attend. » Je lui fis un grand sourire, le tapotant à l'épaule. « Ne t'inquiète pas, et laisse faire la pro. » La pro du shopping ouais. Mais en tout cas, avec de tels propos, il risquait de s'inquiéter réellement. Je déposais un bisou sur sa joue, pour le saluer. « Tu as quoi à me proposer ? » demandai-je, regardant les décorations de son appartement.