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 ▬ Glazed Paper

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ksos professionnel
Kyôdo Perséphone
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MessageSujet: ▬ Glazed Paper ▬ Glazed Paper EmptyVen 1 Aoû - 19:51









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~ raewon & perséphone

Sortir. Ça faisait du bien de sortir après tout. Retourner en cours, ce n’était pas trop mal non plus. Il suffisait de trouver un équilibre désormais. Depuis ces quelques jours passés au Japon, j’ai quelque peu l’impression d’avoir tout laisser filer. Loin de ma portée, loin de mon contrôle. Et je refuse de perdre le fil une nouvelle fois. Areum comme moi sommes déboussolées, mais si on ne se relève pas maintenant, je doute qu’on puisse le faire un jour.

La sonnerie retentit, et les autres élèves délaissent leurs sièges pour sortir de la salle. Je prends mon temps, je range mes affaires. Je n’ai pas beaucoup dormi dernièrement, cependant, je suis de bonne humeur. Mes talons claquant sur le sol, je me dirige vers mon casier. Pour une fois, j’ignore même les regards appuyés sur ma personne. Je n’ai pas envie de me prendre la tête aujourd’hui. Non, Rae Won passe me voir, je crois que rien ne peut me troubler. Juste pour ça. Juste à cause de ça. Rapidement, j’ouvre mon casier, et y vide mon sac, laissant les livres et magazines dont je n’ai plus besoin, prenant plutôt mon ordinateur et ma sacoche avec mon matériel photo. Je lui ai demandé de me retrouver dans le studio photo, mais, je ne pense pas qu’il se doute du pourquoi de cet endroit.

Je sors déjà une cigarette de mon paquet, la gardant entre mes lèvres, alors que je me rends dans le studio le plus sombre mis à disposition des élèves. J’y entends des voix. Poussant la porte du pied, j’allume ma cigarette à l’aide du zippo caché dans mon pendentif. Deux têtes se tournent vers moi, je dirais que ce sont des petalous, et d’ailleurs le plus jeune des deux semblait vouloir me dire quelque chose, mais son aîné l’arrête, lui disant de ranger et de partir. Je ne peux freiner un sourire narquois sur mon visage ; j’aime faire cet effet malgré tout, j’aime que ma réputation soit connue et qu’elle effraie. Posant ma sacoche et mon sac sur le bureau du studio, je regarde la porte se fermer après leur passage. Je me demande quel genre de portrait avaient-ils pu réaliser : au vu du peu de matériel utilisé et de l’éclairage actuel de la pièce, rien de concluant. Mes doigts tiennent mon bâton de nicotine et cendre directement dans la poubelle vide.

Cela fait bien trop de temps que je n’ai pu prendre de cliché décent. Ça me manque, j’ai envie d’alimenter mon album, j’ai envie d’avancer mon projet. Marchant près des fenêtres, je m’assure de bien les couvrir de leur cache opaque et de tirer les rideaux, je ne veux aucune lumière naturelle dans la pièce. Pour le moment, la seule lueur aidant à me repérer dans l’espace est celle de l’écran de mon ordinateur. Et la fraise de ma cigarette. Personne ne viendra me déranger, et je le sais. Rae Won va certainement être surpris d’être entraîné dans mes délires étranges.

De l’armoire, je sors un kit d’éclairage continu. Ce matériel de la faculté était étrangement de bonne qualité. Le branchant après l’avoir placé autour de ce fond noir et vide, je l’allume. Je n’avais pas besoin de plus, le spot que je voulais est peu éclairé, puisque j’ai réglé la luminosité au plus bas, mais, c’était ce que je voulais. Je tourne la tête lorsque j’entends la porte s’ouvrit. Je suppose que je ne devais pas être trop visible, mais, l’ombre que je pouvais voir, la grande silhouette entrant dans la pièce, me confirmait que c’était la personne que j’attendais. « Pas… eu trop de mal… à trouver ? »




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Ha Rae Won
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MessageSujet: Re: ▬ Glazed Paper ▬ Glazed Paper EmptySam 2 Aoû - 17:19


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Perséphone ft Rae Won
Il avait cru qu'aujourd'hui serait une journée de merde, sincèrement. Non seulement il allait pas au boulot à cause de la merde foutue la semaine dernière, mais en plus, cela voulait dire pas de fric pour la bouffe et le loyer. Il avait du négocier facile trois quart d'heures avec le proprio' pour réussir à rester jusqu'à son prochain salaire. Il faisait son malin le vieux con, mais il devrait pas. Pas face à lui en tout cas. Il était peut-être pas bien méchant, mais si on lui cherchait des noises, à lui ou ses potes, ça virait mal généralement. Mais en décrochant son téléphone le même matin, et en tombant sur les nombreux sms de Perséphone, il sut que sa journée allait s'illuminer finalement.

Bon, certes, il avait pas envie de bouger son cul jusqu'à la faculté au départ. Mais bon, depuis qu'Ethan se démenait pour lui sauver la peau des fesses à chaque fois qu'il frappait quelqu'un ou se pointait en retard en cours, il s'était dit qu'il pourrait éviter des ennuis à son vieux frère quand même. Donc il s'était farci une journée de cours comme tout étudiant normal. Bon, il se faisait pas trop chier dans sa filière des Arts du spectacle : ils faisaient les marioles pendant trois-quatre heures avant de rentrer chez eux. C'était pas trop demandé, c'était gentil encore. Et ça allait parfaitement à un paresseux tel que lui. Il aurait jamais supporté de devoir se farcir du français ou des mathématiques. Il en avait déjà assez souffert au lycée, c'est bon, il avait lâché l'affaire maintenant. Les profs aussi d'ailleurs, suffisait de revoir ses bulletins de troisième.

Comme promis à Persée, il se rendit au studio photo à la fin des cours, marchant de la démarche d'un gorille dans les couloirs. Il voyait les gens se coller au mur pour éviter de lui rentrer dedans, et ça le faisait rire. Ils avaient raison de faire ça : le premier qui lui rentrait dedans sans faire exprès se retrouvait la tête dans un casier avec son froque au-dessous des genoux. Il n'était vraiment, mais alors vraiment pas fan de la faculté. Les gens étaient cons ici, et même les frats comptaient plus ici. C'était boulot boulot, crève en lisant un bouquin et pas en fumant un joint. C'était triste comme mode de vie. C'était pas le sien. Mais il devait faire semblant, pour sa frangine, pour ses vieux frères tsebes aussi. Il ne manquerait plus que les bleus se foutent de sa gueule parce qu'il est pas cultivé et qu'il fout rien dans sa vie. La cerise sur le gâteau quoi.

Lorsqu'il arriva dans le couloir ou se trouvait le studio photo, ce fut pour voir deux élèves qui en sortaient avec des airs presque soumis au visage. On pouvait dire que Perséphone était passée par là rien qu'en les regardant s'enfuir comme des chiens avec la queue entre les jambes. Voir les gens la fuir comme ça le faisait toujours rire. Sérieusement, elle avait rien de bien méchant la Persée. Elle avait juste eu des soucis, c'était pas toujours de sa faute. Mais les gens jugeaient toujours à partir des rumeurs, et les rumeurs varient en fonction de la personne qui les créent. C'était con mais c'était comme ça. Les gens sont juste des putains de moutons qui savent pas ouvrir leurs gueules et qui se content d'obéir et de suivre les plus forts pour s'éviter des ennuis. Pathétique, si vous voulez son avis.

Lorsqu'il entra dans le studio, il ne s'attendait pas à le trouver plongé dans une telle obscurité. Comme le gros doué qu'il était, il se heurta le pied dans un carton de matériel photo et jura bruyamment, en donnant un coup de pied volontaire cette fois-ci au carton, comme pour se venger. Au moins, celle qui l'attendait savait qu'il était là. Il y avait pas moyen qu'elle l'ait loupé. Après s'être à peu près repéré dans la pénombre, il finit par trouver la jeune femme, dont le visage était seulement éclairé par son ordinateur portable. « Yo ! » déclara-t-il joyeusement, son sourire de crétin habituel collé aux lèvres. Vu ses messages, elle avait du avoir un sacré mauvais moment au Nippon. Si il pouvait essayer de la détendre, ce serait bien. Bon, son sourire allait peut-être l'énerver plus qu'autre chose, mais il savait faire que ça. Elle allait devoir le supporter. « Nickel ma poule. Tu sais, quand je me fais chier à la fac', faut bien que je trouve un coin ou être tranquille. Il m'arrive de virer les gens qui sont ici juste pour m'enfermer, m'isoler un coup. Et même si j'aurais pas trouvé, j'aurais forcé quelqu'un à me montrer le chemin » dit-il sur le ton de la confidence, avec un clin d’œil brillant dans sa direction. Il trébucha dans le noir pour arriver à venir plus près d'elle, mais pas trop non plus. Il savait que l'espace personnel, ça se sauvegarde du mieux qu'on peut. Il jeta un coup d’œil à son ordinateur, sans trop comprendre ce qu'elle fabriquait. Finalement, il posa la question qui lui brûlait les lèvres. « Pourquoi tu m'as demandé de venir ici ? »
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MessageSujet: Re: ▬ Glazed Paper ▬ Glazed Paper EmptySam 2 Aoû - 22:45









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~ raewon & perséphone

Moi je l’aime bien le grand Balou. J’ai toujours apprécié sa compagnie. J’ai toujours apprécié son caractère, ce personnage. La plupart des élèves, la plupart des gens qui sont au courant du fonctionnement de cette université, pensent certainement que la déchéance pure peut facilement se trouver dans la fraternité verte. Je suppose que je suis bien placée pour pouvoir dire que c’est faux. Certes, les personnes que l’on trouve dans cette maison là, ne sont pas ce que l’on qualifierai comme corrects, ou passe partout. Mais, de ce que j’ai pu voir, les verts, tous comme les bleus, ne cherchent pas à rentrer forcément dans un moule. Et puis, dans les rangs des Tsebes, j’ai pu voir des gens qui s’assumaient tels qu’ils étaient. Je suppose que c’est pour cela que j’y suis allée dans un premier temps. Ça, et la drogue à proximité. J’ai du mal à me dire qu’il y a encore quelques mois, la sobriété m’était quelque chose de totalement étranger. D’ailleurs, c’est en partie à cause de la drogue que j’ai connu Rae Won.

Je crois que la drogue n’était pas la seule raison. Mais je ne suis pas certaine de cela. Cela ne vient que par bribes dans ma mémoire. Et puis, la seule fois où je lui ai demandé si c’était vrai, il a répondu par un rire débile. Son sourire crétin me rappelle souvent à quel point je ne souris pas moi. C’est un bon ami à Jae Duk, je dirai que c’est pour ça que lorsque j’ai voulu me jeter sur lui il y a deux ans, il a refusé. Et puis j’étais cuite, et puis, il me respecte. J’ai très vite remarqué cela. C’est con à dire, mais ce respect qu’il a toujours porté à mon égard, me rappelait « la maison ». Certes, chez moi, de l’autre côté de la mer, c’est bien plus poussé, c’est bien plus extrême, les gens qui me croisent dans la propriété s’agenouillent presque systématiquement à mon passage mais… Rae Won a su simplement trouver la distance nécessaire, tout en me laissant l’approcher comme je le voulais, et c’est… putain de plaisant.

Pour répondre à sa salutation, je hoche la tête. Je ne suis pas non plus très bavarde. Mais, je trouve, qu’en plus de deux ans, j’ai fait des progrès. Maintenant, je peux communiquer. Avant, je répondais par de longs silences. Comme si j’attendais que la réponse s’écrive quelque part autour de moi. Assise sur le bureau, je repose mon ordinateur sur la surface plane et le regarde alors qu’il me répond. J’ignore ce qu’il y avait dans la caisse qu’il a tapée, mais j’espère que ce n’était rien de nécessaire ; j’en aurai peut etre besoin pour un autre shooting, qui sait ? J’aime bien, être dans le noir. Parfois les cauchemars reviennent me hanter dans l’obscurité, mais, au moins, les apparences ne sont qu’une option. Je me penche pour retirer mes talons. C’est fou, mais parfois, je peux me sentir à l’aise ailleurs que chez moi. Si, ça peut m’arriver, surtout avec les bonnes personnes. Sortant mon paquet de clopes de ma poche, je lui tends, lui en proposant. « En conclusion… tu ne viens… tout de même… pas souvent jusqu’ici. » Un sourire timide s’affiche sur mes lèvres, alors que je me rallume une cigarette. Je ne suis pas très douée pour l’humour, mais au moins j’essaie.

Au pire, si je ne parle pas, si je ne ris pas assez, il le fera pour nous deux.

« Viens t’asseoir là… » Dis-je alors en descendant du bureau, attachant mes cheveux en une haute queue de cheval, tenant ma cigarette entre mes lèvres. Sans chaussures, j’étais encore plus minuscule comparée à lui. Je lui indique le spot le plus éclairé du set. Et encore, il vaudrait mieux dire « le moins sombre ». J’attrape alors mon appareil photo ; une fois derrière, il cache mon visage tellement il prend de la place. « Ça répond à ta.. question ? » Je ne suis pas douée pour dire ce qui va ou ne va pas, je préfère m’occuper l’esprit pour aller mieux. Cela dit, je répondrai toujours aux questions, tant qu’il coopère avec moi. Il ne faut pas oublier que je suis très capricieuse aussi ; j’ai envie de faire ces photos, alors je vais les faire.



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MessageSujet: Re: ▬ Glazed Paper ▬ Glazed Paper EmptyDim 3 Aoû - 16:38


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Perséphone ft Rae Won
Il avait pas imaginé avant maintenant que ça lui ferait du bien de la revoir. Bon, peut-être pas dans un endroit comme ça, plongés dans l'obscurité. Mais depuis ses sms à propos du nippon, il s'était inquiété comme un fou pour elle. Il l'aimait bien Perséphone, c'était un sacré bout de femme. Elle savait se battre, se défendre et elle se laissait pas tourner en bourrique comme la plupart des filles d'aujourd'hui. Il lui fallait de la conviction, de la détermination pour ne pas se laisser abattre par toutes les méchancetés qui se disaient sur elle à chaque coin de couloir. Rien que l'autre jour, il avait surpris deux filles à parler de sa relation avec le président des verts, en disant qu'elle avait beau faire la fille froide et dure, en vérité, ce n'était rien d'autre qu'une fille facile, une pute comme elles avaient dits. Il s'était retenu de les frapper parce qu'on frappe pas les filles, c'est vrai. Mais il ne s'était pas retenu de taguer leurs casiers de menaces et d'injures pour leur rendre la monnaie de la pièce. Non seulement Perséphone était son amie, mais c'était une ancienne tsebe. Et on emmerde pas les tsebes, actifs ou non, comme ça, sans subir des conséquences.

Ça lui faisait toujours bizarre de la voir, parce qu'il s'était jamais imaginé la voir sans son président un jour. Bon, c'est sûr et certain qu'ils formaient pas le couple parfait. Ils avaient tous les deux tellement de défauts, ça leur pendait à la gueule cette rupture. Mais au fond, ils étaient pareils, et c'était surement pour ça qu'ils arriveraient à composer malgré tout l'un avec l'autre. Et c'est aussi pour ça que les autres avaient crus que ça resterait comme ça, jusqu'à la fin. Jusqu'au jour ou les jaunes avaient emmenés la demoiselle avec eux. Il avait eu peur quand on lui avait dit que les deux étaient dehors, et que ça sentait le cramé. Il avait voulu y aller, au moins pour s'assurer qu'aucun d'eux deux ne se tapait dessus. Mais ses aînés l'en avait empêché, en lui disant que ça le regardait pas, que c'était une histoire entre eux deux. Il avait pas compris au début. Bien sûr que ça le regardait. L'un était son supérieur et son ami, et l'autre était une amie et une femme de fer qu'il côtoyait souvent. Ça le regardait, merde. Il leur avait crié à la gueule : mais ça vous regarde tous putain ! Il avait cru devenir fou ce jour-là, fou de rage et de frustration. Il avait fini par foutre son poing dans la gueule du tsebe le plus proche de lui, et ça avait terminé en engueulade générale.

Maintenant qu'il la regardait dans l'ombre, ses yeux brillants à cause de la lumière de son ordinateur, avec son sourire timide aux lèvres, il était soulagé qu'elle soit partie. Elle avait assez souffert chez les verts comme ça. Elle avait eu de bons moments, mais les mauvais avaient dominés malgré tout. Il accepta la cigarette qu'elle lui offrait, fouillant la poche de son jean délavé pour trouver son briquet. Il alluma sa cigarette, éclairant son visage quelques secondes d'une lueur jaune-orangée. « C'est vrai, tu m'as grillé. Disons que j'ai jamais compris en quoi c'était beau les photos. Je devrais peut-être demander à ces satanés Bluing, eux qui pensent qu'une crotte de chien c'est de l'art.»

Son ton était largement méprisant, il en avait conscience. Il n'avait jamais aimé ces artistes dans l'âme. Surtout depuis qu'il était entré en sorte de compétition avec l'un d'entre eux. Ce satané garçon à la peau foncée. Il lui ferait bouffer la poussière un de ces quatre, foi de Ha. Comme d'habitude lorsqu'il se retrouvait avec Perséphone, il se laissait aller aux confidences qu'il ne dirait même pas à sa sœur. Parce qu'il devait faire le fier, le coq pour montrer à sa frangine qu'il allait bien. Alors que c'était pas le cas, pas aussi souvent qu'il voulait bien le faire croire. « J'aime pas les photos. On en avaient pleins, avant. On étaient tous sur la photo, même ce connard qu'était notre père. On a tout cramés quand on est partis, avec Jin Sil.»

Il l'entendit enlever ses talons, qui firent du bruit en heurtant le sol, et ne retint pas un sourire amusé d'étirer ses lèvres. Il était toujours aussi amusant de voir comment Perséphone prenait ses aises là ou elle n'était pas chez elle. Elle lui laissa gentiment la place sur le bureau, ou il s'assit du bout des fesses. Il n'avait pas confiance en des meubles qu'il ne connaissait pas bien. Ils attendaient toujours que ce soit vous qui vous installiez dessus pour se casser la gueule et vous foutre l'air con. Il tapota la place qui restait à coté de lui pour lui indiquer de se rasseoir, peu désireux d'être le seul confortablement installé. Il avait appris à bien traiter les filles depuis le cas jin sil, et qu'elles soient plus âgées ou plus jeunes que lui, il voulait juste faire en sorte qu'elles soient bien avec lui. Ce serait un comble qu'elles se sentent mal-à-l'aise avec lui. Lui qui ne savait pas faire de mal à une mouche, à part lors de rares occasions. Elle attacha ses longs cheveux lisses, qui tombaient jusque-là en cascade jusqu'au creux de ses hanches, en une haute queue de cheval, avant d'attraper ce qui semblait être son appareil photo, pour le placer sur son visage. Il rit doucement en voyant qu'elle était à moitié cachée par l'appareil, qui faisait facilement le double de son visage. Ils étaient si différents et pourtant si semblables, eux aussi. Il n'y avait pas cru en apprenant qu'elle était dans la même filière que lui, sincèrement. Il l'imaginait juste pas en arts du spectacle. Tout sauf ça. Comme quoi, il ne faut vraiment pas se fier aux apparences.  « Des photos? Tu veux faire des photos ?» l'interrogea-t-il, sans cacher la curiosité qui reposait dans ses yeux sombres. Il avait beau dire que les photos, c'était de la merde et tout le tralala, maintenant qu'il voyait l'appareil dans les mains de la jeune femme, il avait soudainement envie d'essayer, juste pour le fun. Ce qu'il pouvait être gamin quand il le voulait, lui. Il faisait pas son âge, autant le dire tout de suite. « Mais t'as besoin de moi? Parce que tu sais que je suis pas doué, donc faut pas que ce soit quelque chose de trop compliqué, tu vois » déclara-t-il en se grattant la nuque d'un air gêné. Dieu seul savait à quel point il était bête quand il le voulait. Tout ce qu'il savait faire, c'est de se bourrer la gueule pour oublier la merde de ses journées, et recommencer le lendemain. Le tout en évitant les gens le plus possible, cloîtré dans son appartement confiné. Il tira une fois de plus sur sa cigarette, ignorant le goût de brûlé qu'elle laissait sur ses lèvres, regardant la cendre se consumer lentement en attendant une quelconque réponse de son amie. Il était plus que ravi de constater de lui-même les efforts qu'elle faisait pour lui parler. Elle qui était toujours si silencieuse et renfermée sur elle-même, elle se détendait petit à petit. Et ça lui faisait plaisir, parce qu'elle était pas ennuyante. Elle disait des trucs intelligents, elle au moins. Et c'était con qu'elle garde tout ça pour elle.
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MessageSujet: Re: ▬ Glazed Paper ▬ Glazed Paper EmptyDim 3 Aoû - 19:02









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~ raewon & perséphone

De ceux que j’ai pu côtoyer en étant chez les Tsebes, Rae Won est certainement celui qui a pu en comprendre le plus sur moi. On peut en dire beaucoup sur lui, les rumeurs collent à la peau de tout le monde, et je suppose que la réputation de Won ne doit pas être quelque chose à envier. Mais, si j’avais à coller un adjectif sur son front, ce serait certainement « lucide ». Ce n’est pas parce qu’on est fou, ou parce qu’on est un bel exemple de toxicomane pour ainsi dire, que l’on ne connait pas la lucidité. Rae Won est certainement d’apparence je-m’en-foutiste, mais, il comprend vite les choses, les assimile vite, et réagit en conséquence. C’est une perle que j’ai trouvée dans cette fraternité là. Et puis, j’y tiens. Je tiens à lui, parce qu’il ne m’a jamais jugée, il n’a jamais dit quoi que ce soit à propos de ma personne, ou de mes choix. Je suis Jeopardize à présent, et pourtant, il est là, avec moi, dans cette pièce plongée dans le noir. Ce n’est pas tout le monde qui aurait accepté de revoir une tarée traitresse maniaco-dépressive, n’est-ce pas ?

Cela dit, je crois que c’est la première fois où l’on se voit en tête à tête depuis que je suis partie. Le contact n’a pas pour autant été rompu. D’après Shûji, ce sont ce genre de petites choses qui montrent que l’on a rencontré les bonnes personnes. Quand la distance ne pose aucun souci, c’est que la relation est stable, quelle que soit elle. Ça me réconforte. De me dire que je n’ai pas si mal fait ces dernières années. Que je n’ai pas fait que des erreurs. Que je n’ai pas rencontré que de mauvaises personnes. Que je ne suis pas totalement une fraude envers moi-même. Ça n’a certainement pas été facile non plus pour lui. Après Jin Hyun, il est l’un à connaître au mieux le genre de relation que j’ai eue avec Jae Duk. Les gens ignorent beaucoup de choses, les gens pensent que j’ai juste déserté, les gens pensent certainement que je ne suis qu’une simple salope qui avait du temps à perdre. C’est faux. Mais, à quoi ça sert de crier dans l’oreille des sourds ? A rien. Alors, je les laisse croire, je fais moi aussi le mur face à leurs remarques, et si ça va trop loin, je leur fais comprendre qu’ils feraient mieux de parler de leurs morpions plutôt que de moi.

« toutes les photos ne sont pas belles… mais… il paraît que l’art… c’est une question de point de vue… tout le monde n’aime pas les mêmes choses… ce serait bien fade comme vie sinon… tu ne crois pas ? » Je ris, courtement. L’exemple de la crotte de chien valait bien ce rire. Won sait-il seulement qu’il y a réellement des expositions dans le monde où l’on montre des merdes en boite ? Je pense qu’il serait bien mort de rire de savoir ça, et peut-être même tenté de s’y essayer. « Ce ne sont pas les photos… que tu n’aimes pas Baloo, tu n’aimes pas… ce qu’elles représentaient, ce n’est pas la même chose. » Je hoche la tête en lui disant cela, refusant de m’asseoir à côté de lui alors que je règle une nouvelle fois l’éclairage. J’aime la photographie. Parce qu’elle m’a permis de connaître ma mère. De voir à quel point je lui ressemble. Personne ne connaît mon passé, mais j’ai entendu des bribes de celui des frère et sœur Ha, et, je peux dire que je comprends. Que je compatis. Comment peut-on être différents à la violence alors que celle-ci nous a toujours bercée ? J’aime la photo parce qu’elle m’a montré la douceur d’une mère qui n’a jamais pu me tenir dans ses bras. Il n’aime pas la photographie parce qu’elle lui rappelle des visages qui l’ont déchiré. Mais, dans le fond, c’est bel et bien ce qu’elle montre qui blesse ou réconforte ; la photographie n’a guère de faute dans ce que l’on est devenu.

Son rire résonne dans la pièce. Je baisse mon appareil photo et acquiesce. « Je dois rendre un devoir… et j’aimerais aussi montrer ça à l’agence.. alors oui je veux faire des photos de toi. » Peu font des portraits dans mon groupe de cours. Parce que c’est risqué, le message que l’on veut faire passer n’est jamais évident, et puis, c’est énormément de travail. Les paysages, les scènes en mouvement sont beaucoup plus faciles à travailler. Et puis, je n’aime pas me servir des logiciels de retouche en général, je préfère rendre la retouche réelle. « Si je veux des photos de toi… c’est que j’ai besoin de toi non ? » Je souris, posant mes mains sur ses épaules en me mettant sur la pointe des pieds pour le faire asseoir en tailleur à même le drap posé au sol, l’éclairage illuminant les deux côtés de son anatomie. Les ombres sur son corps étaient nombreuses. Il pourrait faire peur ainsi. « Y’a rien de compliqué… tu peux fumer, tu peux parler… tu peux rire ou tu peux fermer les yeux… je te demande juste d’être toi-même. » Je me recule et place mon appareil sur le trépied, cadrant rapidement. « Retire ton haut.. s’il te plait. »




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MessageSujet: Re: ▬ Glazed Paper ▬ Glazed Paper EmptyLun 4 Aoû - 12:00


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Perséphone ft Rae Won
Elle était mignonne, comme ça. Elle avait changée considérablement depuis sa passe tsebe. Quand elle faisait encore partie de la frat' des verts, elle était la reine. Respectée, aimée peut-être pas. Mais le respect était la moindre des choses. Les gens avaient du mal à considérer Duk et elle amoureux, c'était vraiment trop bizarre. Après ce qui s'était passé, lorsqu'elle avait été virée de chez les tsebes et qu'elle avait rejoint les jaunes, les Jeopardize, elle s'était renfermée sur elle-même, encore pire qu'avant. Elle avait tiré un trait, tournée une page sur son histoire avec le président des tsebes, et ça lui avait fait du bien. Mais quelque part, ça l'avait conforté dans son idée qu'elle était mieux seule. On est toujours mieux accompagnés par soi-même que par quelqu'un d'autre, n'est-ce pas. Perséphone représentait parfaitement ce dicton. Mais comme il l'entendait lui parler, il avait le sentiment brusque qu'elle n'était pas si muette que cela. Il ne savait pas s'il était l'exception, mais secrètement, il espérait que non. Ceux qui passaient leur chemin en la voyant, ou baissait les yeux en la croisant était bien cons, parce qu'ils rataient quelque chose d'incroyable. D'habitude, les filles avec lesquelles il sortait, c'était les typiques excitées de service, qui pensent qu'à coucher. Mais avec Perséphone, il s'était trouvé une amie. Faut dire qu'il en avait pas beaucoup, des amies dans la gente féminine. Allez savoir pourquoi, la plupart étaient d'anciennes ou d'actuelles aventures. Il aurait du se sentir flatté, bien sûr, mais c'était pas le cas. Parce qu'il lui manquait cette amitié féminine dont il avait tant besoin. Il en avait besoin pour comprendre sa frangine, parce que c'était pas avec ces filles d'un soir qu'il allait réussir à comprendre ce qu'elle ressentait.

Il tira une nouvelle fois sur sa cigarette, en toussant à cause de la fumée qui s'infiltrait dans sa gorge. Il avait jamais osé demandé de ses nouvelles après son départ pour le japon. Il avait bien son numéro de téléphone, mais à chaque fois qu'il se décidait à l'appeler et qu'il voyait son nom s'afficher sur l'écran de son portable, il y avait un petit quelque chose qui le retenait d'appuyer sur la touche verte. Ils faisaient tous deux très attention à ne pas envahir l'espace personnel de l'autre, à ne pas marcher sur ses plates-bandes. Et lorsqu'ils le faisaient, c'est qu'ils en avaient vraiment besoin, juste d'être rassurés par la présence de l'autre. Et toutes ces fois-là ou il avait voulu l'appeler, il avait eu l'impression de s'incruster dans sa bulle à elle. Si elle était parti au japon, ce n'était pas pour qu'il l'appelle en pleurant qu'elle lui manquait et qu'il s'ennuyait. Certainement pas. Et puis, il n'avait jamais l'audace pour se permettre des familiarités avec elle. Oui, ils s'entendaient bien, il étaient plutôt proches, mais il avait toujours le sentiment qu'il y avait une limite à ne pas franchir avec la jeune femme. Alors il gardait ses distances, il essayait de ne pas foirer leur relation. Parce que c'est ce qui arrivait généralement avec les filles qu'il connaissait. Il allait en voir une autre, ça terminait avec une sale baffe dans la gueule et paf, c'était fini. Et ensuite, re-belote avec une autre. C'était un cercle vicieux dont il n'arrivait plus à sortir, tout comme l'alcool et la drogue. La fois ou il avait rencontré Perséphone, il aurait aimé pouvoir dire que c'était parce qu'il était complètement pété qu'il l'avait apprécié. Mais il savait très bien que c'était pas la seule raison, il ne se leurrait pas trop là-dessus.

Ses ongles grattèrent le briquet coloré qu'il tenait toujours dans sa main libre, celle qui ne tenait pas sa cigarette, dont la cendre tombait par terre. Les prochains visiteurs allaient certainement gueuler parce que c'était crade, mais il s'en foutait un peu. Il avait le droit ici de faire ce qu'il voulait, merde. Il n'avait pas à se gêner pour des artistes de pacotille. Enfin, il disait ça mais il en respectait quelques-uns. Parce que ces perles rares savaient transmettre des émotions bien particulières à travers un simple cliché. Il se rappellerait toujours de cette photo qui l'avait troublé : on y voyait une maison en bois dans une prairie, entourée par des arbres de toutes sortes. Un chien se prélassait sur le proche, tandis qu'une mère se balançait dans un rocking-chair ancien. Deux enfants couraient dans l'herbe jaune et sèche de la prairie, l'air joyeux. Il s'était arrêté longuement devant, en imaginant sa sœur et lui à la place de ces deux enfants, et leur mère devant la maison. Il aurait tant aimé pouvoir faire de ce rêve une réalité. Pour éviter à jin sil de devenir ce qu'elle est aujourd'hui, et restera peut-être pour toujours.  « J'avoue, on se ferait bien chier à tous vouloir la même chose. Imagine si on avaient tous la même tête, l'horreur »

plaisanta-t-il gaiement, en riant. Ouais, sérieusement, ça lui ferait bien mal au cul ça, qu'il soit obligé de ressembler à quelqu'un d'autre. Il avait sa tête bien à lui, et il avait certainement pas besoin d'en changer. Et ces bâtards qui le trouvaient moches, ou avec une tête de cas social, ils pouvaient bien aller se faire foutre. Il écouta sagement ce qu'elle lui disait à propos de ce qu'il n'aimait pas à propos des photos, en hochant silencieusement la tête. C'était dingue comment elle arrivait toujours à le comprendre quand les autres n'y arrivaient pas. Elle avançait là ou d'autres avaient depuis longtemps reculés, et c'était surement pour ça qu'il la considérait comme importante à ses yeux. « T'as raison, ouais. Comment aimer une photo qui représente ce que t'aime pas. Imagine une photo de toi et...tu sais-qui.»

Il eut un temps d'hésitation avant de terminer sa sentence, conscient de la connerie qu'il venait de dire. C'était quelque chose qui n'allait surement pas plaire à la jeune femme. En même temps, évoquer son ex, c'était jamais une bonne idée. Mais il se permettait, parce qu'aujourd'hui qu'il la retrouvait, il avait brusquement envie de dépasser les limites qu'il s'était toujours fixé. Il voulait voir ce qu'il y avait à l'intérieur de Perséphone, ce qu'elle cachait aux autres, ce qu'elle dissimulait si bien derrière son visage quasi impassible et ses yeux durs. Et puis, c'était fini de chez fini aujourd'hui, entre elle et le président des verts. Et comme elle n'avait absolument rien à se reprocher, il ne voyait pas le mal d'en parler librement comme ça. De toute façon, cela restera entre eux deux, personne d'autre n'en serait au courant. Ce n'est pas comme si il allait cafarder à pierre paul jacques ce qu'elle lui disait, il serait bien culotté de faire ça. Il avait pas vraiment envie de mourir demain. Il rigole encore une fois lorsqu'elle lui parle de son devoir à rendre, et il hoche la tête pour montrer qu'il comprend. « Je vois le genre, ouais. Tant que je me retrouve pas à faire la première page d'un magazine gay, tout me va » plaisanta-t-il à nouveau, son grand sourire crétin toujours aux lèvres. Il devait bien avouer que son président l’influençait largement par rapport aux homosexuels. Il les aimaient déjà pas vraiment, alors quand il prenait des leçons auprès du président, ça devenait encore pire. En même temps, chez les tsebes, on ne peut qu'avoir une aversion pour ces femmelettes qui veulent la D plutôt que le V. Il sourit à ses mots, avant de jeter sa cigarette finie, qui lui brûlait déjà les doigts, en direction de la poubelle, en espérant ne pas l'avoir raté. Bon, au moins, si un incendie se déclarait, ils sauraient d'ou ça venait. Il se laissa guider jusqu'à se retrouver assis sur le drap au sol, en tailleur. Il devait pas être très photogénique, songea-t-il en essuyant son visage rapidement, comme pour en enlever la moindre saleté ou goutte de sueur qui s'y serait logée à son insu. Il avait jamais été photogénique, de toute façon. A part quand il riait et souriait. Les gens disaient qu'ils aimaient bien ses sourires, parce qu'ils étaient sincères. Alors il avait que des photos comme ça. C'était affreux quand il faisait une tête d'enterrement ; on dirait presque qu'il avait que quelques heures à vivre, quand il était comme ça. Il toussota un peu pour dégager sa gorge, massant sa pomme d’Adam à cause du stress. Etre lui-même, comme elle disait. Il allait avoir du mal, dans cette semi-obscurité, dans un espace aussi confiné. Lui, généralement, il lui fallait de l'espace pour faire le con.

Il cligna plusieurs fois et bêtement des yeux à sa demande, en baissant les yeux par réflexe sur son t-shirt. Qu'il l'enlève. La seule chose qui lui venait à l'esprit, c'était pourquoi. Mais bon, il faisait confiance à son savoir-faire de photographe ; il obéit docilement, en attrapant les pans de son t-shirt blanc, et en le faisant passer au-dessus de sa tête, révélant son torse musclé. Eh ouais, casser des trucs et courir souvent, ça aidait pas mal à se construire un corps. Bon, il avait bien deux-trois petits petits bourrelets ci et là, mais c'était à cause des merdes qu'il avalait chaque jour : entre l'alcool, le tabac et la drogue, il y avait de quoi faire. Et les pizzas aussi, les pizzas bon sang. Il se sentit baver rien qu'en y pensant, et se lécha rapidement les lèvres pour éviter qu'elle ne photographie cela. Il aurait trop l'air con. « Désolé si je rends pas bien sur ton appareil. C'est juste moi » déclara-t-il avec un sourire presque fautif, comme s'il s'excusait de quelque chose. Il voulait qu'elle rende de bonnes choses, et qu'elle impressionne les gens, qu'elle leur fasse comprendre qu'elle n'était pas celle qu'ils croyaient tous. Ce pourquoi il pensait que c'était vraiment une mauvaise idée de le photographier lui.    
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MessageSujet: Re: ▬ Glazed Paper ▬ Glazed Paper EmptyLun 4 Aoû - 14:43









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Tous vouloir la même chose. Parfois, je me demande ce que je serais si je voulais la même chose que la majorité de la société. Juste de l’argent. Juste de la reconnaissance hiérarchie. Juste un mari riche et une belle maison. Parfois, je me dis que c’est moi qui n’ai rien compris à la vie, parce que je continue de m’accrocher à des choses qui ne sont pas matérielles. Alors que la société dicte toute autre chose. C’est moi qui suis différente, c’est moi le clou à enfoncer parce qu’il dépasse du mur. Des fois, j’aimerais juste être comme les autres. « Ça me rappelle un film… que j’ai passé au cinéma il n’y a pas longtemps.. tu vas te foutre de moi.. mais j’ai adoré La Grande Aventure Lego… tous y aiment la même chose, je me suis prise un fou rire toute seule… dans la salle de projection ! » Je regarde le plafond en parlant de cette scène. Cela dit, ce film reflète bien ce que serait un monde où tous voudraient la même chose. J’aime bien les films pour enfants, je n’en regardais pas quand j’étais gamine ; je voyais juste les hommes de mon père monter et démonter leurs armes. Mes yeux se posent sur lui, quelque peu gênés. « Oui, t’as le droit.. de te foutre de moi parce que j’aime… les films d’animation, mais le dis à personne… » Chacun ses petits péchés mignons, et je dirais que je suis contente, quand je dois passer des films pour enfants au cinéma, parce que je peux récupérer le temps que j’ai perdu.

Ça faisait quoi de pouvoir se retrouver encore avec son frère ? Je ne connais pas beaucoup Jin Sil, mais je l’envie pour ça des fois. J’envie toute fille ayant encore son grand frère avec elle. Que celui-ci soit insupportable ou en guimauve. Elles au moins elles ont leur grand frère avec elle. Moi la dernière chose que j’ai pu faire pour le mien, c’est venger sa mort. J’ai encore tâché mes mains, je les ai salies, je les ai souillées ; mais quelle partie de mon corps ne l’est pas ? J’aurais aimé, avoir une photo avec mon frère. Une où on sourit, une où on se prend pas la tête, une où l’on est heureux. Mais celle que j’ai de nous étant petits, reflètent juste le manque d’une mère et la dureté d’un père. Je secoue légèrement la tête pour reculer ces souvenirs dans un coin de mon esprit, reportant à nouveau mon attention sur le grand Tsebe. « J’en ai. J’ai un album entier… de photos de Jaeduk. Je sais pas encore.. .quoi en faire. » J’ai tourné la page, mais ce qui est étrange, c’est que je ne renie pas cette période là. Je n’ai pas effacé Jae Duk, je l’ai juste laissé dans ces pages tournées. Je ne refuse pas d’en parler. A quoi bon être dans le déni ? Ça a bien eu lieu, tout le monde le sait, tout le monde a été témoin d’une histoire dont ils ne connaissent pas les péripéties, dont ils ont simplement eu l’image que Jae Duk a façonnée. « Tu peux dire son nom… ce n’est pas Voldemort… ce n’est pas comme si on avait peur de lui, ne ? » Une tentative de sourire se dessine sur mon visage. Je n’ai pas peur de lui, mais ça pique encore un peu de l’évoquer. Les blessures mettent du temps à guérir.


Et là, un rire. Un grand rire sincère traverse mes rires et me pousse à respirer correctement. L’image de Rae Won faisant la une d’un magazine gay s’est affichée devant mes yeux, je ne l’ai vu que trop clairement, ce serait tellement improbable. Non, pitié, pas ça. Il y avait assez d’hommes dans cette ville qui brisaient l’image du « bonhomme », du « mâle », pas Rae Won, limite, il n’avait pas le droit d’en faire partie. « Jamais, jamais je ne te ferai ça ! Promis ! » Et je ne mens pas, je ne sais pas mentir de toute façon. Bien entendu, je connais cette homophobie étrange qui plane dans la confrérie verte. Surtout auprès des amis de leur Roi. Et ça me fait rire, ça me fait toujours rire. Dire que mon meilleur ami est amoureux d’un homme, et que j’ai vécu parmi des homophobes… Comme quoi tout est possible n’est-ce pas ?

Passant derrière lui, j’attrape son mégot au sol, et avec le mien, je les envoie dans la poubelle. J’ai pas très envie de mourir asphyxiée ou brûlée, c’est bête comme mort, et absolument pas spectaculaire. Me tenant derrière mon trépied je l’étudie. Je suis la trajectoire de la lumière sur son visage et ses épaules. Je ne pense pas prendre de plan large, mais, je verrai, j’aviserai. Les ombres se formant sur son cou, sa mâchoire, ou le creux de ses épaules étaient belles. L’image que cela faisait de lui, était apaisante. Il a l’air déconcerté, et je le suis tout autant. Pourquoi je me sens gênée de le voir retirer son haut ? C’est pas le premier à qui je demande de faire ça, alors pourquoi ? Je peux voir qu’il est perdu dans ce que je lui demande de faire. Alors j’appuie une fois sur l’obturateur, et une première image s’affiche sur l’écran de mon appareil photo. Ça rend bien, ça rend même mieux que ce que je pensais. « C’est juste toi. C’est ce que je veux… Je n’ai pas besoin d’artifices pour… ces photos, je veux juste que tu sois toi… et je pense que moins il y en a… plus on est soi-même. » Et là c’est le moment où je dois faire des efforts, il faut que je le mette à l’aise, il faut que nous parlions, que nous tenions une conversation, parlant de tout et de rien pour prendre les meilleurs clichés.

« Au Japon, j’ai été face à face avec les assassins de mon grand frère. » Oui, je sors ça de nulle part, et mon doigt appuie sur l’obturateur à intervalles réguliers. J’ai besoin de parler, de parler de quelque chose que personne, absolument personne hormis Shuji et Areum ne savent. C’est une thérapie pour moi aussi, c’est une cure la photographie ; c’est ma meilleure drogue.





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MessageSujet: Re: ▬ Glazed Paper ▬ Glazed Paper EmptyLun 4 Aoû - 16:04


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Perséphone ft Rae Won
Il la regarde fixer le plafond tandis qu'elle parle, dévoile un peu plus d'elle-même comme l'ambiance s'installe lentement mais surement entre eux. Il fallait toujours un certain temps avant que l'ambiance, la vraie, la bonne, soit là. On pouvait pas devenir amis comme ça, juste en deux phrases et deux clins d’œils sympas. Il fallait en savoir un bout sur la vie de l'autre, être capable de lire ses émotions rien qu'un minimum, comprendre ses pensées par ses actes. Des fois c'était plus compliqué que d'autres, mais on y parvenaient toujours si on le voulait vraiment. La preuve, il y arrivait avec Perséphone. Malgré son visage de marbre et ses émotions qu'elle cherchait tant à cacher, à dissimuler loin des yeux du monde, il arrivait toujours à trouver le petit détail qui lui indiquait son humeur. Il ne se retint pas de sourire à ses mots, et même de rire en comprenant de quel film elle parlait. Elle savait que ce n'était pas méchant, que c'était juste spontané chez lui. De toute façon, il riait pour tout et n'importe quoi dans sa vie. « Je l'ai jamais vu ce film, d'ailleurs. Je devrais le voir, alors? »

Bien sûr, ça sonnait comme une question, parce que personnellement, il n'avait jamais été fan des films d'animation. Disons que la seule et unique fois ou il avait essayé d'en mater un, ses vieux frères tsebes lui étaient tombés dessus et s'étaient bien foutus de sa gueule. Depuis, il évitait ces trucs comme la peste, si ce n'est pas pire. Son rire retentit d'une façon affreusement bruyante dans la salle vide et soudainement silencieuse, comme elle lui disait qu'il pouvait se moquer d'elle, mais qu'il ne fallait pas qu'il en parle. « Tu sais bien que tout ce qui se dit entre nous reste entre nous. A qui voudrais-tu que j'aille raconter tout ça? Tes haters n'ont même pas besoin de ça pour te faire chier. »

Son visage était redevenu sérieux en l'espace de quelques secondes seulement. Elle avait tellement de gens qui la détestaient, la méprisaient. Il ne les comprenaient pas, absolument pas. Comment pouvaient-ils se permettre de la juger alors qu'ils ne connaissaient rien d'elle et de ce qu'elle avait vécue et subie. Et pour le peu qui savaient ce qui s'était passé, ils n'avaient entendus que la fausse version de l'histoire, celle que l'on raconte pour sauver la face du président. Il fallait bien trouver un coupable dans l'histoire, et c'était elle qui avait directement été sélectionnée pour ce rôle. C'en était presque triste ; elle qui n'avait déjà pas une vie facile, voilà que c'était encore pire maintenant. « Mais je vois pas pourquoi je me foutrais de ta gueule. A vrai dire, je trouve ça plutôt mignon, moi.»déclara-t-il en lui offrant un clin d’œil brillant et rieur.

Toujours les plaisanteries, c'était à se demander s'il était sérieux une seule fois dans sa vie. Ce que ne savait pas les gens, c'est que dans 99% de ses blagues, il est plus sérieux qu'il ne l'a jamais été au cours de sa vie entière. Il la regarda secouer la tête comme pour se débarrasser de quelques pensées désagréables, faisant voler ses longs cheveux autour d'elle par la même occasion. Elle avait beau les avoir attachés, ils étaient tenaces. Elle parle de Jae Duk, et ça le soulage de voir qu'elle a bel et bien tournée la page. Au moins, il n'aurait plus à se retenir d'en parler librement avec elle. Même si cela rapporterait toujours des souvenirs désagréables. « Tu devrais...t'en débarasser. Je veux dire, Jae Duk l'a surement déjà fait. S'il en avait au départ, bien sûr.»

Un jour, sa franchise le tuerait. Il savait que quelques-fois, quand il ouvrait la bouche, ce n'était que des phrases méchantes et douloureuses qui en sortaient. Pour lui, ce n'était que du bon sens, des conseils de grand-frère qu'il donnait autour de lui. Combien de fois il s'était retrouvé à faire la morale à ses proches, à leur donner des leçons. Combien de fois sa frangine s'en était plainte d'ailleurs, de ses manières de grand-frère protecteur qu'il avait avec tout le monde. Il cherchait juste à protéger les gens qu'il connaissait, pour éviter de les perdre comme il avait perdu sa famille autrefois. Il savait mieux que quiconque que le bonheur d'une chose ne tenait qu'à un fil, et que ce fil était assez fragile pour se briser au moindre coup de vent. Un début de sourire relève les commissures de ses lèvres, et il se permet de sourire à s'en déchirer les joues pour lui montrer que ce n'était pas plus mal de sourire de la sorte. Il la poussait toujours plus loin, il cherchait à la forcer à adopter des attitudes qu'elle n'aurait jamais en temps normal. Elle avait besoin de sortir de sa coquille, de s'ouvrir un peu au monde. Même rien qu'un peu, c'était déjà bien. « Me parle pas d'Harry Potter, les tsebes m'ont assez bassinés avec ça quand c'est sorti » plaisanta-t-il en riant, amusé. Que ce soit chez les verts ou dans une autre frat', ces foutus films avaient faits un carton. Lui, il avait genre pas du tout accroché. La magie, tout ça, c'était pas son truc. Il n'avait jamais aimé ce genre de film fantastique, parce que c'était ce que c'était : du fantastique. Donc quelque chose d'irréel. Il ne voyait pas l'intérêt, même pour le fun, de se réfugier dans ce genre de films. Ouais, lui il regardait des documentaires et des films sur la guerre, la mort et les animaux. Autant dire que c'était toujours joyeux chez lui. Finalement, un rire perce à travers ses sourires, et il la regarde rire franchement comme il regarderait un nouveau-né pleurer. La voir afficher ses émotions de la sorte, sans honte et gêne, était un tel privilège qu'il se permettait d'en profiter, à la seconde près. Il prenait sa promesse au sérieux : il savait que Perséphone était une femme d'honneur. Elle le lui avait prouvé de trop nombreuses fois autrefois, lorsqu'elle faisait encore partie des tsebes.

Il la voit se déplacer sans se retourner et faire attention à ce qu'elle faisait, trop préoccupé par l'appareil devant lui. La curiosité est un vilain défaut, surtout chez lui. Alors qu'il s'apprêtait à se déplacer pour le voir de plus près, elle revint derrière, le retenant juste à temps de faire une connerie. Parce que la moindre chose qu'il touchait finissait brisée ou perdue ; c'était ce qu'on appelle la poisse d'un Ha. Il ne savait pas si Jin Sil était confronté au même problème, mais il ne pouvait pas croire que c'était lui et seulement lui. Ou alors dieu avait un sérieux problème avec lui, et ce depuis sa plus tendre enfance. Enfin, elle prend la première photo, et le bruit le déconcerte un peu, le faisant tressaillir nerveusement. On aurait presque dit qu'il se retrouvait en fin d'année du lycée, à passer son baccalauréat pour arriver à la faculté. Il écoute ce qu'elle lui dit attentivement, comme d'habitude. Tout ce qu'elle dit lui parait précieux, parce qu'elle dit des choses bougrement intelligentes. Plus intelligentes que ce que lui dit, en tout cas. Il fronce les sourcils quand elle évoque les assassins de son frère, tandis que son doigt appuie successivement sur l'appareil photo. Il connaissait l'histoire de son frère, et était d'ailleurs un des rares à avoir pu en profiter. Elle ne racontait pas sa vie à tout le monde, Perséphone, et il pouvait facilement la comprendre. Qui aurait envie de raconter une blessure du passé à un parfait inconnu, un étranger qui pourrait s'avérer être votre ennemi.  « Oh. J'espère que tu les as frappés assez fort pour leur faire regretter », dit-il en pinçant ses lèvres en une ligne droite et fine, un peu mal-à-l'aise. Disons qu'il n'avait jamais connu son frère, et c'était normal. Mais il n'avait jamais su quel genre d'homme il avait été pour sa sœur, et ça l'embêtait un peu. Il détestait ne pas pouvoir se faire un avis personnel de quelque chose. Mais il croyait tout ce qu'elle lui avait dit sur lui, le moindre mot.     
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MessageSujet: Re: ▬ Glazed Paper ▬ Glazed Paper EmptyLun 4 Aoû - 19:51









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Le voir? Est-ce qu’il vaut la peine d’être vu ? C’est vrai que depuis que je ne paie plus pour voir les films je ne me pose pas vraiment la question. Et puis, je n’aime pas conseiller des films ou des travaux photographiques aux gens ; les goûts et les couleurs varient beaucoup trop, et les miens sont bien particuliers. « Je ne sais pas, si tu aimes retomber en enfance je suppose que oui ? » Et voilà, ça y est. J’arrête de bégayer et de galérer à enchainer les mots d’une même phrase. Je crois que c’est bon, je suis totalement à l’aise. Je hausse les épaules. Va le voir ce film si tu veux, tout comme moi, tu en auras la petite chanson bien dans la tête pendant des heures pour ne pas dire des jours. En y repensant, il était marrant ce film, je le reverrai certainement un jour.

Mes haters. C’est vrai. Les mauvaises langues n’ont pas réellement besoin de savoir ça pour m’en mettre plein la gueule. Cela dit, si on pouvait éviter d’exposer mon côté « vulnérable », ça m’arrangerait beaucoup. Ce que je garde dans l’intimité, pour mes vrais amis, doit rester dans ce cercle là, et nulle part ailleurs. Parce que ce sont mes faiblesses, ce sont mes secrets, c’est ce que je chéris. C’est ce que les gens ignorent de moi. N’a-t-il pas ce sentiment, lui ? Je parie que si. Il doit forcément avoir des choses qu’il aime sans que personne ne le sache, des choses qui l’effraient et que personne n’imaginerait. Un peu comme moi. J’ai même peur de l’orage. « Ces haters… Je suppose que leur vie ne doit pas être bien intéressante n’est-ce pas ? Quel est réellement l’intérêt de parler sur les autres ? Je ne comprends pas moi… » Je suis naïve parfois. En même temps, les dires, les rumeurs, les malparlers, je ne les ai connus qu’en venant à la faculté. Avant ça, je n’avais contact qu’avec des gens qui savaient qui j’étais, qui connaissaient mon rang, et qui me respectaient par conséquent. Ici, je suis juste une meuf qui a un peu trop de gueule, qui parle pas des masses, qui fait peur, et qui apparemment a couché avec la moitié de l’université. Je me dis que ma réputation pourrait etre bien pire, mais, elle pourrait bien plus proche de la réalité aussi. Seulement, il faudrait que je dévoile beaucoup trop de moi. Etre une catin, c’est pas si déplaisant. Je préfère être crainte, qu’être prise en pitié.

« Moi mignonne ? » Mon doigt se tourne vers mon visage, je me pointe, ce geste si débile que les enfants japonais font dès que ça parle d’eux. Je n’ai pas perdu cette habitude. En même temps, une fois que l’on change de prénom, vaut mieux toujours s’assurer que l’on parle bien de soi, non ? « Je vois pas pourquoi c’est si mignon… » Dis-je d’une petite voix, d’un ton presque boudeur. Et je me déteste lorsque je suis comme ça. Shûji adore me dire que je suis mignonne aussi. Mais je veux pas, je ne suis pas mignonne, je n’ai pas à être mignonne. On m’a toujours appris que je ne devais pas l’être. Quelle drôle de princesse je fais. Une princesse qui veut juste être de marbre.


Ajustant les réglages de mon appareil photo, je slalomme entre le petit écran et le visage de Rae Won. « M’en débarrasser ? Je peux pas, pas toutes en tout cas… Elles collent bien à mon projet photo, mais, je pense que si Shûji tombe sur l’album, il risque de le brûler, un peu comme Jae Duk a dû faire de tout ce qui lui rappelait ma personne ! » Je hoche vivement la tête en disant ça. Je suis certaine qu’il a dû jeter au feu ce que j’ai pu oublier dans ses quartiers.

« C’est décidé, un jour, tu viendras au cinéma avec moi, et je referai toute ta culture cinématographique. Tu ne peux pas renier Harry Potter ! » Mon frère m’avait offert les livres quand j’étais gamine. Il les volait, parce qu’il n’aurait jamais eu le droit de les acheter, j’en suis sûre. Alors, je les ai chéri ces livres là, parce que ça changeait des Haikus et autres extraits de littérature classique japonaise que j’étais obligée d’avaler. Alors j’amènerai Rae Won au ciné, quand personne n’y serait. « Une session privée, comme ça, personne ne pourra se moquer de nous ! » Je ris encore. On pourra regarder de tout, de l’animation, comme des drames, et personne ne pourra nous juger pour cela. Et puis, je choisirai les films, il n’aura pas le choix pauvre Baloo.


Rae Won semblait nerveux. « Là c’est toi qui es mignon… » Je m’entends souffler ces mots. Il faut qu’il arrête de s’excuser. Il ne peut voir ce que je vois, mais une fois les photos développées, je lui ferai changer d’avis quant au monde des clichés. Mes doigts lâchent l’appareil et se retirent de l’obturateur, rattrapant mon paquet de cigarettes pour m’en allumer une, puis je jette le paquet vers lui. « Sers-toi si tu en veux… » Quand il s’agit de parler de Sôji, il me fallait des clopes, du sake, et éventuellement quelques pilules de bonheur. Mais là, on se contentera des cigarettes. Je crois que j’étais déphasée quand j’ai parlé à Rae Won de Sôji la première fois. Pas assez comme pour dire qu’on vient d’une famille de mafieux cela dit. Je lui ai dit que mon frère avait été assassiné lors d’une bagarre. Je n’ai pas menti. Je ne sais pas mentir. J’ai simplement beaucoup simplifié l’histoire.

Alors je continue à prendre des clichés, sans qu’il le remarque, juste par ci, et par là, quand l’expression sur son visage me plait. « T’en fais pas pour ça, je me suis bien défoulée. » Ils sont morts à l’heure actuelle. Cela dit, je ne sais pas si c’est à cause de moi ou de mes hommes. Mais ces gars qui ont tué mon frère, et qui m’ont torturée, ne font plus partie de ce monde. « Ils n’avaient pas le droit de m’ôter la seule personne qui faisait tout pour me voir sourire. Le seul qui me prenait dans ses bras quand j’avais peur, le seul qui me parlait jusqu’à ce que je m’endorme. Sôji était la seule personne qui s’était inquiétée pour moi quand j’étais gamine. » Je tire nerveusement sur ma cigarette en sortant de ma sacoche la petite commande de mon appareil. Appuyer sur l’obturateur c’est chiant, avoir un bouton à distance pour le faire, c’est mieux.




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MessageSujet: Re: ▬ Glazed Paper ▬ Glazed Paper EmptyMar 5 Aoû - 7:28


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Perséphone ft Rae Won
Retomber en enfance, hein. Il se demandait s'il avait vraiment envie de repenser à son enfance. Il n'avait gardé aucun souvenir particulièrement heureux de cette époque-là, et même si aujourd'hui il ressemblait à un désastre sur pattes, au moins, il s'éclatait. Il avait ses vieux frères à ses cotés, ainsi que sa sœur. Il préférait largement le Rae Won d'aujourd'hui plutôt que celui de son enfance, ce gosse impuissant qui n'avait pas su arrêter la roue qui s'était mise en marche. Aujourd'hui, nul doute qu'il aurait les moyens d'éviter un tel drame. Il en avait désormais les moyens, et l'envie. Si seulement il avait pu être ainsi plus tôt, il aurait peut-être pu sauvé sa mère. Mais est-ce que ça en aurait vraiment valu le coup? Leur mère était fatiguée de cette vie, fatiguée de supporter celui qu'elle avait pris comme mari. Elle aurait sans doute préférée mourir plutôt que de continuer à vivre de la sorte. « Je sais pas si j'ai vraiment envie de retomber en enfance. Ce serait peut-être pas une bonne chose. »

Les sourires de tout-à-l'heure avait disparus, il avait désormais une mine plus que grave. Les souvenirs d'autrefois remontaient à la surface, dans son esprit, et autant dire que c'était désagréable. Il était conscient que ça avait été la même chose pour Perséphone, qu'elle parle de Jae Duk ou de son frère. Ça avait beau dater, ça restait toujours aussi frais dans leurs cœurs, ça torturaient leurs esprits jour après jour, jusqu'à les épuiser suffisamment pour leur faire baisser les bras. Heureusement, à chaque fois, il y avait quelqu'un pour lui secouer les puces, et le forcer à continuer à marcher la tête haute, en laissant son passé derrière lui. Il avait eu peur, en entrant chez les tsebes, qu'on lui demande de raconter son passé, tout ce qui lui était arrivé avant d'être ici aujourd'hui. Il n'aurait jamais pu dévoiler la vérité à tant d'inconnus à la fois, ça lui aurait demandé trop de courage. Mais les verts ne cherchaient pas à enquêter sur leurs membres : c'était soit tu te confie de ta propre volonté, soit tu la ferme pour l'éternité. Il s'était rapidement rapproché de ses vieux frères, assez pour leur raconter ce qui lui était arrivé, à lui et sa sœur. Bien sûr, il ne s'attendait pas à des câlins et des condoléances. Juste à de la compréhension, et c'est exactement ce qu'il avait trouvé chez les tsebes. Parce que la plupart des verts n'avaient pas eu d'enfance très facile pour en arriver là aujourd'hui. Elle reprend la parole, et son sourire revient au galop en constatant qu'elle avait arrêtée de bégayer et de faire une pause entre chacun de ses mots. On y était, à la véritable Perséphone cachée derrière ce visage de marbre et cette allure froide qui dérangent tout le monde. « T'as raison, je peux pas dire le contraire. Je peux pas leur donner d'excuses, ça blesse suffisamment comme ça. Il y a pas de raison valable pour pourrir la vie de quelqu'un aussi librement. » marmonna-t-il dans sa barbe, ses yeux rivés sur ses doigts, qu'il frottait les uns contre les autres pour se divertir.

Il ne pouvait pas jouer l'innocent, à ce point-là de la discussion, parce que lui aussi avait été victime de ces langues de vipère, qui n'avaient que ça à faire dans leur vie que de cracher sur les autres. Il ne comprenait pas non plus ou était le loisir de détruire autant physiquement que moralement une personne, de monter le monde entier contre elle. Le pire dans l'histoire, c'est que plus vous essaye de vous débattre et de vous défendre, et plus le filet se resserre autour de vous : les rumeurs lancées au début sans fondement deviennent vraies à cause de vos actes et de vos paroles, et vous devenez ce que tout le monde croit que vous êtes. Lui, c'était lorsqu'un gars de la faculté avait dit qu'il était violent et agressif de nature. Le blond l'avait trouvé pour lui casser la gueule, lui faire regretter ses mots. Chacun de ses mots lui avaient valus un coup de poing, et il y était allé tellement fort que ce pauvre type en avait perdu quelques dents. Non seulement il avait été obligé de lui avancer le dentiste, mais en plus de ça, il a été sermonné par le personnel de la fac'. Et tout le monde croyait désormais les rumeurs qui couraient sur son compte. C'était presque trop facile de se faire piéger à cause de ces commérages. Mais il avait jamais été un garçon très malin, alors il n'avait pas réfléchi sur le coup à un moyen de faire payer ce type, sans user de ses poings en premier. C'était un tsebe, après tout. Maintenant qu'il prenait du recul sur la situation, il se disait qu'il aurait juste du le menacer, et que ça aurait pu marcher. Mais il était bien trop tard pour y penser maintenant. Il la regarde se pointer du doigt en parlant d'une petite voix presque boudeuse, et il éclate de rire à nouveau. Elle ne savait même pas qu'elle affirmait ce qu'il venait tout juste de lui dire en agissant de la sorte.  « Je sais pas non plus, à vrai dire. Mais c'est mignon, ça je peux te le dire.»lui dit-il en riant.

Y avait-il au moins une définition universelle du mot mignon? Il savait qu'on lui avait toujours dit qu'il n'était pas mignon, et qu'au contraire, il était très bourru. Mais la plupart des filles, elles, se parlaient toujours entre elles en utilisant cet adjectif. Peut-être que c'était réservé à la gente féminine, qui sait. Les mecs n'utilisaient jamais ce mot entre eux. Enfin, pas à sa connaissance. Ceux qui le faisaient, eh bien, c'était les chers tapettes que le président des verts affectionnaient tant. Il relève les yeux pour la voir se déplacer entre l'écran de l'appareil photo et lui, réglant le moindre petit détail pour que ce soit parfait. Il aimait bien ce petit coté d'elle, aussi, cette façon qu'elle avait d'être méticuleuse, de soigner chaque détail. Elle était passionne par ce qu'elle faisait, elle se donnait du mal pour produire quelque chose de beau, cela se voyait. Lorsqu'elle reprit la parole, elle parlait d'une façon trop énergique pour être sincère : c'est presque comme si elle essayait de se convaincre elle-même. Il tiqua au nom de Shûji, haussant un sourcil pour essayer de mettre un visage sur ce nom, avant de se rappeler qu'elle lui avait aussi parlée de lui. Visiblement, c'était un bon ami de son frère, et il veillait sur elle, entre autre. Il garda le silence à ses mots, incapable de répondre quoi que ce soit. S'il ouvrait la bouche, s'il en était capable, que lui dirait-il? Que de toute façon, Jae Duk et elle, ça avait jamais été sérieux? Qu'il la détestait surement assez aujourd'hui pour lui vouloir du mal, encore pire qu'avant? Elle devait en être la première informée de tout cela, elle n'était pas née de la dernière pluie non plus. Des fois, quand il croisait le président des verts, il avait envie de lui demander, d'essayer d'évoquer le nom de Perséphone rien qu'une seule fois. Mais Jae Duk l'intimidait énormément, en vérité, et il serait incapable d'oser un tel affront. Qui plus est, ses vieux frères l'avaient déjà mis en gare : ne parle surtout pas de ça avec lui. Il allait éviter de faire la plus grosse connerie de sa vie en outrepassant les conseils de ses vieux frères et en provoquant son président. « Okay, on louera le cinéma rien que pour nous deux alors » plaisanta-t-il en riant de concert avec elle. Bizarrement, depuis qu'il était arrivé ici, le studio photo était devenu bien bruyant. En même temps, il se serait senti plutôt mal-à-l'aise, encore pire qu'en étant torse nu devant Perséphone, en étant silencieux comme une tombe dans cette semi-obscurité inquiétante. Il aurait surement flippé, parce que cet endroit pouvait vraiment donner des frissons de peur à n'importe qui. L'endroit était plutôt confiné, et lorsque l'on éteignait la lumière, c'était comme se bander les yeux pour marcher dans un champ de mines. Et puis, il ne cesserait de le dire, mais ça lui faisait plaisir d'entendre le rire de la jeune femme, surtout après sa longue absence. Elle riait déjà avant, et sérieusement, ça lui avait manqué ça. Il avait eu peur, rien que quelques instants, qu'elle revienne du japon changée. Il avait eu peur qu'elle ne s'éloigne à nouveau de tout le monde, même de ses amis les plus proches, qu'elle redevienne une ombre parmi la foule.

Alors qu'il passe rapidement ses mains sur ses bras pour les réchauffer un peu, parce que sans déconner, il fait pas si chaud que ça dans ce foutu studio, comme si le chauffage, c'était trop demandé, il entend le mot mignon à son propos, et cligne plusieurs fois des yeux, bêtement. Elle venait tout juste d'utiliser le mot que personne n'utilisait jamais pour lui, même sa Jin Sil. Bon, sa frangine était décidément un cas à part, il ne pouvait vraiment pas la mentionner. Mais il était un peu choqué, là. Il en aurait presque pu rougir, s'il avait été une tapette ou une fille. Mais comme il était un mec, tsebe en plus, il se contenta de lui répondre par un grand sourire, parce qu'il ne savait pas quoi répondre à cela. Lui-même, quand il se regardait dans un miroir, quand ça lui arrive bien sûr, il ne se trouvait pas mignon ou beau. Il avait juste la tête d'un de ces voyous comme on peut voir tous les jours dans les rues, ces voleurs à l'étalage au marché, ces sdf dans la rue qui pleure pour un peu de pièces, les dealers de drogue. C'était presque triste à dire, mais il était né avec un tête qui lui vaudrait surement des ennuis dans le futur. Et ça s'avérait vrai jusque-là en tout cas. Oh bien sûr, il aurait pu la remercier de le trouver mignon. Mais il ne savait pas vraiment si ça se faisait, de dire merci quand quelqu'un disait ça. Il passait vraiment trop de temps avec ses vieux frères, il ne savait même plus comment gérer les filles. Elle glissa une autre cigarette entre ses lèvres, avant de lui jeter le paquet pour qu'il se serve. Il alluma rapidement sa propre cigarette, avant de pencher sa tête en arrière pour regarder la fumée grise qui s'élevait au-dessus de lui, glissant hors de sa bouche par filets. C'était toujours le refuge le plus facile, le tabac. L'alcool et la drogue aussi. La majorité des jeunes d'aujourd'hui ayant quelques soucis s'y mettaient, comme si ça allait régler leurs problèmes. Eh bien, c'était une belle connerie que de croire ça. Lui, il faisait ça aujourd'hui juste par habitude, même plus pour déstresser ou quoi que ce soit d'autre. Il était tellement habitué à avoir une clope au bec ou une bière dans les mains qu'il ne saurait plus faire sans l'une et l'autre. Il la croyait aussi quand elle disait qu'elle s'était bien défoulée. Le jour ou elle avait confrontée Jae Duk, et qu'il l'avait vu revenir avec une sale plaie bien sanglante au visage, il avait compris que ce n'était pas une plaisanterie, qu'ils étaient sérieux tous les deux. On ne déconnait pas avec Perséphone, et sincèrement, ses haters devraient faire attention à ce qu'ils disaient sur elle. Parce qu'il était plus que facile pour elle de les coincer contre un mur avec une lame bien acérée posée sur leur cou, n'attendant qu'un mot de leur part pour trancher la chair chaude ou était posée son arme. Il n'allait pas lui demander à quel point elle s'était défoulée, parce qu'il n'avait pas envie de connaitre la réponse. Elle pouvait leur avoir fait ce qui lui chantait, ces gars l'avaient mérités.Pour avoir ôtés la vie de son frère, ils méritaient même de mourir. Une vie pour une vie, dent pour dent, œil pour œil. « Ils avaient pas le droit, ça, c'est sûr. Je pense que si on m'avaient enlevés Jin Sil, j'aurais pu faire tout et n'importe quoi pour me venger », dit-il tout en acquiesçant à ses propres mots, le regard trouble. Même si sa sœur n'aimait pas les démonstrations d'affection, et qu'il n'avait pas toujours le tact suffisant pour lui dire qu'il l'aimait et qu'elle comptait plus que tout au monde à ses yeux, c'était sa sœur bon sang. Perdre ses parents avaient déjà été difficile pour lui, même s'il n'avait aimé ni son père ni sa mère, mais perdre la dernière famille qu'il lui restait en ce monde serait insupportable pour lui.   
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Kyôdo Perséphone
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MessageSujet: Re: ▬ Glazed Paper ▬ Glazed Paper EmptyMar 5 Aoû - 18:44









I'm still fly, I'm sky high
✣ and i dare anybody to come and cut my wings.  








~ raewon & perséphone

« Tu sais, des fois, j’aimerais retourner en enfance, mais non pas pour revivre celle que j’ai eue, plutôt pour voir si je ne pourrais pas en vivre une autre, totalement différente… Une enfance où mon père me déteste pas… » Ça devient facile, ça devient facile de parler de toute la partie légale de ma vie. Avec Rae Won ça le devient du moins. Et, ça fait du bien. Ce n’est pas comme lorsque j’en parle avec Shûji. Avec Areum cela dit, même si elle sait, je préfère ne pas lui en parler. C’est de ça dont je me suis toujours privée. De partager mes peines. Parce que lorsqu’on est yakuza, on endure, on souffre en silence, on ne donne pas des raisons à l’ennemi de nous briser d’avantage. Sauf que j’ai oublié que le monde ne rentre pas dans l’organisation et les règles que j’ai connues. Enfin, non, c’est faux. Je n’ai pas « oublié ». Je ne le savais pas. On ne me l’a pas appris. Parfois, je me dis que même si j’ai vingt ans, que même si je suis majeure et une adulte aux yeux de la société, j’ai le même fonctionnement qu’une enfant. Il y a des milliers de choses que j’ignore de la vie, il y a des centaines de choses que l’on ne m’a pas encore expliquées. Faire confiance à autrui, à autre que mes « frères » n’a pas fait partie de mon éducation. Mais je sais maintenant, je sais que je peux, et je sais surtout que le poids, aussi lourd puisse-t-il être, sur mes épaules, sera toujours plus léger si je laisse quelqu’un le porter avec moi.

Je me souviens, que petite, j’avais les cheveux longs et noirs, et toujours attachés en chignon. Je sais aussi qu’au départ, je n’étais pas traitée comme une princesse, du moins, pas pour mon père. Pas non plus par les femmes de chambre qui tournaient dans la villa. Elles aussi me détestaient, mais, je ne sais toujours pas pourquoi. Je me souviens aussi, que lors des entraînements, les tuteurs s’excusaient auprès de moi avant de me punir parce que je n’avais pas réussi une des missions. Ils ne le faisaient pas avec les autres. Mon père voulait que je sois traitée comme tout autre membre merdique du clan, ceux qui commencent tout en bas. Mais, les mentors avaient du mal à s’y faire. Je ne comprenais pas pourquoi étant gamine. On ne m’avait pas encore dit que j’étais une « princesse ». Moi je pensais juste que mon père était très stricte, et que je devais tout bien faire pour gagner un jour un simple « Ça va ? ». Encore aujourd’hui, je me surprends à penser que j’ai vraiment tué ma mère et que j’ai mérité cette enfance que j’ai vécue. J’ai été formatée pour penser cela ; c’est dur de quitter des habitudes qui ont duré des années. Un jour, j’écrirai ma vie, un jour je laisserai une preuve de tout ça sur papier. Enfin, peut-être…

« Au pire… Le karma est une pute et leur retombera dessus, ça fait bien trop longtemps qu’il ne colle à la peau, et la roue tourne. » Fais le bien, et le bien te retombera dessus, fais le mal, et celui-ci viendra à ta porte. C’est juste une question de temps ; j’ai commis tous les péchés que je pouvais commettre, la période de calme est rédemption pouvait commencer. « Et puis, tu sais ? Des fois, je préfère passer pour la méchante. Etre le méchant de l’histoire, c’est une façon d’être craint. D’entendre des rumeurs aussi débiles que farfelues, mais aussi, n’avoir personne qui ose nous défier. Je sais pas, peut-être que c’est une forme de tranquillité ? En tout cas, j’ai commencé à m’y faire. Etre « mignonne » aux yeux de tous, comme je peux l’être aux tiens, je n’en veux pas. Si en étant une « salope » on me prend pour une conne, imagine ce que ça serait si j’étais « gentille ». » Je hausse les épaules. On ne peut pas lutter contre tout. On ne peut pas passer son temps à se battre. C’est fatiguant. Il faut savoir se conformer au bout d’un moment. Oui, faire preuve de conformisme n’est pas toujours une mauvaise chose.

Si je n’étais pas tombée sur Jae Duk, si je n’avais pas subi son mépris et son manque d’attention, je ne serais jamais allée voir ailleurs. Je ne serais jamais allée me venger sur celles qui volaient ma place dans son lit. Je ne serais pas non plus partie. Ce sont des concours de circonstances, ce sont de mauvais choix et des impulsions qui marquent notre réputation. C’est drôle. Personne ne se souvient de ce qu’on fait de bien, mais tout le monde sera là pour nous rappeler ce que l’on a fait de mal.


Je ris encore. « Pas besoin de le louer, j’ai les clés, suffit d’y aller quand il est fermé, et voilà ! Et vaut mieux en profiter, je pense quitter ce job pour me consacrer à l’agence, être trainee, c’est chiant mine de rien. » Pourquoi je me suis engagée dans une agence alors qu’un jour je vais être contrainte de rentrer au Japon prendre la place de mon père ? Parce que j’ai envie de faire tout ce qui me passe par la tête avant d’en arriver là bas. Avant d’être la première femme de la famille à prendre la place de chef de famille. On réalise, avec le temps, que les responsabilités que nous héritons en venant sur terre sont rarement celles que nous aurions rêvées. J’aurais bien aimé être autre chose qu’une meurtrière à vingt ans. « Tu as froid ? »

Moi j’ai froid. J’ai tout le temps froid. Depuis que mon frère a été tué, je n’ai plus ses bras pour me réconforter. Il me manque. Chaque jour. Il me manque. Le temps ne semble pas guérir la blessure. Elle ne cicatrise pas, elle ne se referme pas. En plus de trois ans, elle a toujours été là. Ce vide, m’empêche de dormir, m’empêche de vivre, bien plus que le fait d’avoir été kidnappée. Avec le recul, je me dis que je mérite le prénom que mon père m’a collé pour cacher mon identité. Perséphone, la déesse grecque avait eu une vie bien triste. Mais, elle était malgré tout entourée de personnes qui l’aimaient. Je suis une vulgaire imitatrice. Mes insomnies, mes addictions… Elles me rappellent à quel point j’ai été pourrie de l’intérieur. A quel point on a pu détruire ma personne, et tout simplement par vengeance. Mes cicatrices me rappellent, à quel point j’ai pu détruire ma personne ; les blessés, les cris, les morts, et tout ça, par vengeance. Je ne suis pas une jeune femme de vingt ans comme les autres, et ne le serai certainement jamais. Pourtant j’ai la tête remplie de rêves, j’ai envie de m’en sortir. Pourquoi je n’y arrive pas putain ? « Des fois je crois que je suis folle, parce que j’entends sa voix m’appeler, j’ai l’impression qu’il passe par ma chambre voir si je dors, ou inconsciemment, je l’appelle, alors, que je sais qu’il ne viendra pas. J’aurais préférée être enfermée encore des mois dans ce putain de sous sol de Tokyo, si on m’avait dit qu’en étant retrouvée mon frère aurait encore été là. » Merde. Ça il ne le sait pas. Je ne lui ai pas dit, que j’ai été une des gamines ayant disparu dans le pays du soleil levant il y a quelques années.

Je me mords la lèvre. Je tremble, je me suis pas rendue compte que je tremble. Je pose hésitante la commande que j’ai dans la main sur le bureau et avance, me penchant pour récupérer le t-shirt de Rae Won et lui tendre. « Tu mérites une… pause… tu peux te rhabiller… » J’évite de le regarder de face, par peur des questions que je pourrais lire dans ses yeux. J’évite de le regarder de face, parce que j’ai envie de pleurer, et que je ne dois pas craquer, pas maintenant et pas ici. Alors je retour derrière le bureau, un peu plus dans l’ombre et baisse la luminosité de l’écran de mon ordinateur pour éviter que celui-ci ne dénonce la peur que mon visage pourrait traduire. J’ai toujours vécu dans la peur. Encore aujourd’hui. Et plus ça va, et plus je suis effrayée. Parce que je suis seule maintenant, parce que je n’ai plus mon super grand frère pour taper sur les méchants quand ils me veulent du mal.



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MessageSujet: Re: ▬ Glazed Paper ▬ Glazed Paper EmptyMar 5 Aoû - 20:14


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Perséphone ft Rae Won
Les mots sortent plus facilement, les blessures mal-cicatrisées se montrent avec moins de honte. Il se rendait compte qu'il détenait là une sacrée chance, que celle de pouvoir écouter Perséphone raconter toutes ces choses. Il savait que ce n'était pas chose commune, ni pour l'un ni pour l'autre, de se laisser aller aux confidences et aux scènes gnangnan ou on fait pleurer les chaumières, mais ils faisaient une exception pour l'autre. Il parait que quand on rencontre quelqu'un qui a vécu autant de merde que nous, si ce n'est pas pire, on se dit qu'on peut tout lui dire, parce qu'il nous ressemble. Ce sont ces morceaux de miroir brisés qu'il s'efforce de rassembler, ces gens battus par cette chienne de vie et laissés pour morts dans leurs propres corps. Il les cherchaient pour leur venir en aide, les forcer à voir le bon coté des choses. Il était peut-être un optimiste, mais il croyait encore que quelque chose de bien pouvait arriver, même aujourd'hui, même après toute les crasses qu'il avait enduré en étant pas plus haut que trois pommes. La vie était une pute, oui, même les cons nés de la dernière pluie pouvaient le dire. Tout le monde était victime de cette saloperie qu'on s'amuse à appeler le destin, comme s'il existait une telle chose. Il lui était impossible de croire que certaines personnes étaient destinés à vivre plus bas que terre toute leur vie, pour finalement mourir seul et mal-aimé. C'était juste injuste et dégueulasse, sincèrement. Qu'on soient pourris de l'intérieur ou juste un peu sale à la surface, il y avait toujours moyen de se faire pardonner, même pour les choses les plus dures. Il avait pardonné son père, par exemple. Parce que son père s'était excusé, en quelque sorte : il avait payé les traitements qu'il infligeait à sa femme et ses enfants de sa propre vie. En effet, sa peine était assez grande pour lui permettre de finir ses jours en prison. Il croyait en cette justice-là de la vie, qu'un jour ou l'autre, ça finit toujours par nous revenir dans la gueule, en bien ou en mal. « Mh, j'avais pas vu ça comme ça. Une autre enfance hein. Oh la vache, ce que ça aurait été bien. Jin Sil en petite robe rose avec un grand sourire heureux au visage. Putain ce que ça l'aurait changée par rapport à aujourd'hui. Mais...tu sais, tu serais pas celle que t'es aujourd'hui si ton père t'avait aimé. T'aurais pas rencontré les tsebes, et tous les autres. C'est sûr qu'il y a des choses que tu aurais préférée effacer. Mais il y en qui valent la peine d'être sauvées, tu ne crois pas. »

Sa question était affreusement rhétorique, il s'en rendait compte. Il n'attendait pas d'elle une réponse quelconque, parce que pour lui, il était clair qu'on ne pouvait que confirmer ses propos. Comment vouloir supprimer tout ce qu'on a vécus en une vie, pour obtenir autre chose. Il aurait donné tout ce qu'il avait pour faire en sorte que Jin Sil puisse être heureuse dans son enfance, même sa vie s'il le fallait. Il n'avait peur de rien quand cela touchait à ses proches, surtout sa frangine. Mais lui...il aurait catégoriquement refusé de changer quoi que ce soit à son passé. Les cauchemars continueraient à le hanter chaque nuits, mais il les préférait à de bons souvenirs avec une famille aimante et vivante. Il aurait eu l'impression que quelque chose sonnait faux. Et bon sang, il le sentait au fond de lui-même, qu'il aurait mal-tourné même dans un cadre familial agréable. Et il n'aurait pas pu supporter les regards honteux et blessés de sa famille en le voyant dans un état aussi misérable qu'aujourd'hui. Il avait le droit, aujourd'hui, d'avoir cette tête de survivant de guerre. Il fit la moue à sa mention du karma, se balançant d'un air distrait sur les cotés. « Bah putain. C'est comme dieu, le karma : si il existe, il fait bien mal son boulot » déclara-t-il d'une voix plus basse et faible qu'il ne le voulait.

Comment pouvait-il croire en quelque chose qui lui en foutait plein la gueule depuis plus d'une vingtaine d'années, maintenant. Quand il était petit et que son père battait sa mère, il s'était essayé au christianisme, pour prier les dieux. Après que sa mère ait clamsé et que son père ait été envoyé en prison, il avait arrêté d'y croire. Dans sa période d'adolescent pré-pubère, il avait été tenté de s'essayer au bouddhisme et ces conneries-là, mais il perdait déjà trop de temps à s'occuper de sa petite sœur. Il ne pouvait pas se permettre de gaspiller son énergie et sa salive pour des mots en l'air, qui se perdraient avec le vent. Rien n'était jamais allé dans le sens qu'il voulait, dans sa vie de Ha. A croire qu'ils étaient maudits chez eux, sérieusement. Il avait toujours eu envie de passer un coup de fil à quelques cousins éloignés, juste histoire de voir si leur vdm était commune à tous les Ha ou juste à leur sang à eux. Lorsqu'il s'était fait battre à l'école pour la première fois, il avait souhaité pour ces idiots de tomber dans les escaliers et de se craquer un os ou deux. Manque de bol, ils pétaient la forme le lendemain, et il avait du s'occuper d'eux de ses propres poings. Lorsqu'au collège, sa première copine l'avait quitté en lui disant qu'elle s'emmerdait grave avec lui, je cite, il avait espéré qu'elle se prenne une D par derrière et soit obligée de chier dans une perfusion pour le restant de ses jours. Cette salope s'était trouvée un nouveau copain le soir-même, et un beau. Du coup, il s'était pointé un matin avec une bombe de peinture dans son sac, pour taguer son casier d'injures anglaises pas très catholiques. Il se rendait compte qu'à chaque fois qu'il avait voulu quelque chose, il avait du l'obtenir lui-même, et de la pire des façons possibles. Elle haussa des épaules comme si elle n'en avait rien à faire, mais il savait que c'était pas le cas. Personne ne pouvait pas être atteint par les piques qui traînaient dans les sales bouches des autres.  « C'est ce que tu veux faire croire. Mais être crainte fait que tu te retrouve seule. Et personne n'aime la solitude. Même pas toi.» dit-il sincèrement, ses yeux plantés dans les siens sans ciller une seule seconde.

Il s'avançait peut-être trop en affirmant cela, mais il pouvait vérifier sa théorie à l'instant-même : elle était avec lui depuis un bon moment déjà, et non seulement elle parlait aisément avec lui, mais en plus de cela, elle ne lui avait pas demandée de partir une seule fois. Encore heureux, vous me direz. Mais cela prouvait bien une chose : elle aimait bien être là, avec lui. Il faisait souvent semblant, lui aussi, de ne pas vouloir des gens, d'avoir besoin d'être seul. C'est vital des fois d'être seul, pour respirer un bon coup, réfléchir aux conneries qu'on a faites et à comment ne pas les refaire. On peut pas prendre du recul sur quelque chose en étant accompagné de pipelettes qui parle de la pluie et du beau temps. Mais quand la vie coulait comme un fleuve tranquille, c'était toujours bien de pouvoir s'ouvrir à quelqu'un, se confesser sans trop en dire non plus. Il était bien content quand Su Nah venait le voir à son appartement, ou quand il recevait un sms d'Ethan qui lui disait qu'il était au Trocadéro. Faire une fête avec ses vieux frères étaient une des choses qui le réjouissait le plus. Ils reviennent sur le sujet du cinéma, et il manque de se frapper lui-même pour sa connerie. Mais oui bien sûr, le louer quand Perséphone en avait les clés. Quelle belle idée avez-vous là, sherlock. Ce fut plus la fin de sa phrase qui l'interpella, et sur laquelle il insista. « Et tes jours de trainee? Pas trop dur, comment ça se passe en gros? » s'enquit-il d'un air vraiment curieux. Il entendait souvent parler des trainees à la télé. Bon, il n'y prêtait jamais trop attention, parce que c'était quelque chose qu'il n'aimait pas vraiment, mais depuis qu'il avait appris que Perséphone était là-dedans aussi, il regardait souvent les nouvelles des agences, pour tenter de l’apercevoir. On sait jamais, imaginez la chance que de voir Perséphone à la télé un de ces quatre. Autant dire que ça fermerait définitivement le clapet des salauds qui bavaient sur sa gueule. Enfin, peut-être pas, ils seraient tout aussi bien capable de dire qu'elle avait couchée avec le personnel pour en arriver là. Qu'est-ce qu'il leur fallait pas pour s'accrocher à leur vie, ces gens-là. Mais il avait été ravi d'apprendre cela, la première fois. La jeune femme prenait sa vie en main, elle essayait de prendre une certaine distance avec sa vie de dure à cuire japonaise. Elle commençait enfin à vivre, même si il était déjà trop tard pour cela. Elle était comme lui : alors qu'ils arrivaient déjà à une impasse, un cul-de-sac sans aucune sortie possible, ils avaient l'impression d'être à peine sortis du ventre de leurs mères respectives. C'était presque triste, en y repensant. Tant d'années gâchées à cause de...de quoi d'ailleurs. Que fallait-il blâmer sur cette terre pour ce qui leur était arrivé.

Il tapote sa cigarette, la cendre tombe à nouveau par terre. Il devait y avoir une balayette quelque part dans le coin ; la dernière fois qu'il était venu ici, il y avait une balayette avec un post-it collé dessus, qui disait que le crado qui fumait pouvait au moins ramasser en pensant aux autres. Penser aux autres, la blague. C'était quelque chose qu'il n'avait jamais pensé à faire. Pourquoi penser aux autres alors que ces mêmes autres ne pensaient jamais à lui. C'était tellement con. Elle se mord la lèvre en racontant toutes ces choses à propos de son frère, et il se sent désolé pour elle. Ramener les souvenirs malheureux comme ça, comme un poil sur la soupe, ce n'était jamais agréable. Mais il n'arrivait à parler que de ça avec elle. Parce qu'elle était la fille sérieuse et dure qui en avaient aussi vu des vertes et des pas mûres. Il avait l'impression de se faire comprendre par quelqu'un avec la même expérience de la souffrance que lui. Il ne raconterait pas toutes ces choses à Su Nah, par exemple. Parce qu'elle souriait trop, il ne pouvait pas se permettre de gâcher ce sourire aussi inutilement et égoïstement. Mais Perséphone comprenait, alors c'était plus facile. Ses mots retentissent dans son esprit, et ça y est, il comprend ce qui cloche. Ses sourcils se froncent pour se rejoindre sur son front déjà bien plissé. « Attends, quoi? Comment ça, en étant retrouvée? Qu'est-ce que tu veux dire par là? »Tout à coup, ses yeux ne laissaient plus transparaître que de l'inquiétude pour elle. C'était un petit secret qu'elle ne lui avait jamais révélée, et il savait qu'il y en avait et en aurait certainement d'autres. Elle avait parfaitement le droit de passer sous silence certains de ses soucis, il n'allait pas l'en empêcher. Mais à force de la voir et de lui raconter tout ce qu'il avait sur le cœur, il refusait de laisser de telles parenthèses noires et blanches entre eux. Il ignore royalement le t-shirt qu'elle lui tend, parce que le froid qui lui mordait les bras il y a encore quelques secondes s'est soudainement évanoui, et si les poils de ses bras s'hérissaient encore, ce n'était pas à cause de la température, mais bien à cause de l'inquiétude qu'il ressentait. Il voulait comprendre, désormais. Il la rejoignit près du bureau, alors qu'elle baissait la luminosité de l'écran, intentionnellement. Il put le voir sur son visage avant qu'elle ne le fasse, cette sorte de peur qui faisait briller ses yeux, et tendre les muscles de sa mâchoire. Il la ressentait aussi, souvent, en imaginant sa sœur à l'hôpital, dans un état désastreux, comme à chaque fois. Il songea un bref instant à poser une main sur son épaule pour lui assurer son soutien, par un contact bien humain et vivant. Mais il eut le sentiment que ça ne suffirait pas. Parce que lui, ça ne lui suffisait pas quand ça lui arrivait. Alors, il se plaça derrière elle, et drapa plutôt maladroitement ses longs bras autour de son cou, posés sur ses épaules, son front reposant sur sa nuque. Il ne savait pas s'il avait franchi une de leurs limites à ne pas dépasser, mais il espérait juste ne pas se retrouver avec des doigts en moins dans la seconde qui suivait. « Je suis là. Je sais que j'suis pas très glorieux en moi-même. Mais je suis là si tu as besoin. Et je ferais tout ce que je peux pour t'aider et te protéger si tu as besoin de moi. » Il disait ces mots comme il avait longuement voulu qu'on les lui dise autrefois, bien que ça ne soit jamais arrivé. Si personne n'avait pu le faire pour lui et le sauver à l'époque, il pouvait au moins s'adonner au loisir de les dire aux autres, à ceux qui en avaient le plus besoin, comme Perséphone au moment-même.
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MessageSujet: Re: ▬ Glazed Paper ▬ Glazed Paper EmptyMer 6 Aoû - 0:36









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~ raewon & perséphone

Et où est le mal? Où est le mal là dedans ? Je ne comprends pas, je ne vois pas. Et quitte à ce que ma réponse le blesse, je ne sais pas comment tourner cette interrogation autrement. « Oui mais… Dans le cas où l’on ait vécu quelque chose de totalement différent, dans le cas où j’aie vécu une enfance avec un lien père-fille autre que l’ignorance, alors je ne serai peut-être pas venue en Corée, je ne serai pas à Suwon, ni à la fac, mais, je n’aurais pas connu tout ce que je connais aujourd’hui… Enfin.. comment dire… Je ne peux pas manquer de quelque chose que je n’ai jamais connue ? Ou plutôt, je ne peux pas manquer de gens qe je n’ai jamais connus, puisque j’en aurais rencontrés d’autres ? » La première interrogation était fausse, puisque je n’ai jamais connu l’amour d’une mère, pourtant il m’a manqué. Je me suis rendue compte qu’en soi c’est pas ma mère qui me manque, mais ce qu’elle aurait pu m’apporter. Et ça doit être à peu près la même chose pour toutes ces fois où les gens trouvent que quelqu’un leur manque ? Non.. Je sais pas.. Je me perds là, je pars trop loin… Faut que j’arrête de penser à tout ça… Ça ne va m’embrouiller qu’encore plus. « Enfin… Je ne regrette absolument pas de t’avoir connu, ou mes colocataires… Donc, oui, ça vaut la peine d’être sauvé… Et changeons de sujet ? Je commence à avoir mal au crâne et j’arrive pas à mettre tous les mots que je voudrais sur ce que j’ai à dire… Chotto muzukashii… C’est difficile. » Je fronce le nez en montrant une légère moue, comme coincée par le manque de vocabulaire. Je suis consciente que mon coréen n’est pas mauvais, même si j’ai du mal à me débarrasser de mon accent. Je parle mieux anglais que je ne parle coréen, je crois du moins. Et je manque de mots, surtout quand il s’agit d’exprimer les sentiments. Quand on en avait pas besoin, pourquoi les apprendre ? Plus je m’exprimerai à mon propre sujet, plus je trouverai les mots justes. Mais il faudra du temps, il me faut du temps, puisque la difficulté me fait reculer. Je me suis assez battue pour surmonter les épreuves de la vie, je ne vais pas m’amuser à me fatiguer face à des paroles, si ?

« C’est juste, façon de parler ? Je ne suis pas spécialement croyante non plus. Et tu sais ce qu’on dit des japonais ? Que nous naissons bouddhistes, nous marions chrétiens, et mourons shintoistes. Ce n’est pas tout à fait faux. Je suis plus proche du shintoisme que du bouddhisme… » Je suis proche de la mort en somme. Et puis, je suis contrainte de me taire. Je soutiens son regard quelques instants, mais je me vois obligée de détourner le regard. Bien sûr que j’ai peur d’être seule. Je dirais que c’ma plus grande peur ? Mourir ne m’effraie pas. Mourir seule me terrorise. C’est pour cela que je ne donne pas ma confiance inutilement. Je ne suis pas de ceux qui ont peur de la solitude physique. J’ai peur de m’attacher inutilement à des gens qui partent. Qui s’en vont. Qui m’abandonnent. C’est pour cela que j’ai autant de haine enfouie au fond de moi. Parce que l’on m’a retiré mon frère et on m’a laissé seule. Parce que l’on m’a enfermé dans un sous sol sentant l’humidité et la moisissure, seule. Etre seul n’est pas être dans le noir dans une pièce vide. Etre seul c’est crier, à s’en casser la voix, à en cracher du sang, et que personne n’entende. Etre seul, c’est demander de l’aide et ne pas l’obtenir. C’est demander grâce et être battu à la place. Etre seul… je sais parfaitement ce que c’est puisque je l’ai vécu. Alors je refuse de me retrouver à nouveau dans une telle situation parce que j’aurais accordé mon attention aux mauvaises personnes, parce que je me retrouver au mauvais moment, au mauvais endroit. Je n’entends plus ce qu’il raconte ensuite. Sans le savoir il a déclenché les souvenirs, les mauvais, ceux qui vont mettre du temps à repartir.

Je ferme les yeux un instant, et je n’arrive plus vraiment à les rouvrir. Je suis attachée. J’ai mal aux poignets, je crois que je me suis ouvert à force de tirer sur les joints qui les maintiennent collés au mur. Quelque chose est enfoncé dans ma bouche, je dirais que c’est du tissu. Je n’arrive pas à le recracher, je n’arrive pas à le retirer de ma bouche. Je veux crier, je crie, mais je n’ai plus de voix. Combien de temps ai-je déjà passé ici ? Froid. Il fait terriblement froid. J’ai perdu le compte des jours. Soif. J’ai soif. Va-t-on me laisser boire aujourd’hui ? Veulent-ils me tuer ? Je veux qu’ils me tuent. Je n’en peux plus de sentir leurs mains grasses et sales sur mon corps. Ils rient. J’entends des rires approcher. J’arrive à en différencier trois. Trois rires indépendants. Ils sont donc trois à me tenir ici enfermée ? La pièce est plongée dans le noir, et j’ai beau m’habituer à cette absence de lumière, ce que je semble distinguer ne me fait que trembler d’avantage. Une odeur de pourri atteint alors mes narines. J’ai la nausée, j’ai envie de vomir, mais, si je vomis maintenant, avec cette merde dans la bouche, je risque de m’étouffer non ? Remarque… Je peux peut-être mourir comme ça…

C’est le petit bruit de mon doigt sur la touche de la luminosité qui me tire de mes souvenirs. Ce n’est rien. Ce n’est pas réel. Ce sont les souvenirs, les cauchemars qui reviennent à toi. C’est passé, c’est fini, ça ne reviendra plus. Ce sont des phrases toutes faites que je me répète pour récupérer mon calme. Je dirais que Rae Won a encore parlé pendant que je me suis perdue dans mes plus grandes peurs. Mais… un long frisson me parcourt, et je ferme les poings. Mes mains tremblent. La panique s’empare peu à peu de moi, mais il ne faut pas. Je ne dois pas. Perséphone tu n’es pas seule. Rae Won est avec toi. Tu es dans la faculté, tu es dans un studio photo. Kazuya doit être dans le couloir. Il ne peut rien t’arriver. Plus rien ne peut t’arriver. Plus rien ne peut t’atteindre. C’est fini. C’est fini.

Les photos que je viens de prendre s’affichent à mon écran. Je n’ai photographié que le buste du tsebe. On devine simplement son torse musclé, par la forme de ses pectoraux. J’ai bien cadré, son visage apparaît comme je l’imaginais. Selon le mouvement qu’il a fait, on voit l’intégralité de son visage. Ou juste une moitié. Les ombres redessinent totalement son visage. Et parfois son expression grave fait peur. Parfois son sourire fait peur également. Et puis, au fil des photos, on peut simplement voir ce qu’il pense. Son visage traduit parfaitement ce qu’il pense. Quand on riait. Quand il fumait. Quand il fouillait dans ses souvenirs. Quand il pensait à Jin Sil. Son masque est tombé devant mon objectif, et même si j’ai encore du mal à réaliser tout ce qui est dit dans les clichés de par mon état, je suis contente de l’avoir fait venir.

Je cesse d’appuyer sur les flèches de navigation soudain. Mes mains sont froides, mon corps est tendu, je suis encore en état de choc. Qu’est-ce que tu viens de faire ? Mon cœur bat à toute vitesse, et ma vision est floue. J’ai un mouvement de recul. Lorsque je sens ses bras musclés se fermer autour de moi. Mais je me laisse faire. Parce que c’est Rae Won. Il ne me veut aucun mal. Sa peau est directement en contact avec la mienne, et je peux sentir son souffle s’écraser contre le bas de ma nuque. C’est agréable.

Je garde silence, je l’écoute. Oui. J’en ai besoin. J’ai besoin de toute l’aide que l’on me propose mais je suis juste trop fière pour l’accepter. Je suis trop têtue. Je veux pas inquiéter. Et pourtant, c’est en fermant ma putain de gueule que j’inquiète le plus. Je m’interdis de pleurer. Je ne dois pas me montrer misérable. Je ne veux pas être une de ces meufs qui se servent de leurs amis pour trouver du réconfort parce qu’on les a délaissées. Je ne veux pas être de celles-là. Mais… Je n’en suis pas de celles-là. J’ai réellement besoin de cette compagnie qu’il me propose. J’ai réellement besoin de lui, là, maintenant. Alors mon corps se détend, et doucement, doucement je me colle un peu plus à lui. Je ferme les yeux et pose mes mains sur ses bras, pour qu’il serre un peu plus la prise. Je veux rester comme ça un peu. Ça fait si longtemps que l’on ne m’avait pas enlacée ainsi. Ça faisait longtemps que je ne me sentais pas en sécurité. Protégée.

Après quelques secondes ainsi, mes mains toujours posées sur ses avant-bras, ou plutôt, s’agrippant à ses avant-bras, je chuchote finalement, tout bas, d’une voix cassée. « Ne me lâche pas s’il te plaît… pas encore du moins… je suis bien là… »



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MessageSujet: Re: ▬ Glazed Paper ▬ Glazed Paper EmptyJeu 7 Aoû - 15:43


Glazed Paper
Perséphone ft Rae Won
Il se sentait tellement inutile, des fois. Pas seulement à coté de Perséphone, mais à coté d'autres personnes telles que ses vieux frères. Il n'était pas un voyou, mais il avait quand même la tête d'un sale type, et cela suffisait à éloigner les gens, à les empêcher de s'approcher de lui. Et ça le blessait toujours un peu, bien qu'il ne le montre jamais ouvertement à qui le veut bien. C'était presque humiliant de les voir changer de trottoir lorsqu'il passait dans une rue, ou de les voir chuchoter entre eux en le regardant. Il était conscient de ces murmures et regards presque accusateurs, mais que pouvait-il y faire. Il ne pouvait pas changer qui il était. Enfin, si, il pouvait, mais à vrai dire, il n'en avait plus envie. Pas après toutes les crasses qu'il avait subi, enduré, tout ça pour que dalle aujourd'hui. La reconnaissance de sa sœur, elle n'était pas là. La reconnaissance de la vie elle-même pour ses combats de chaque jour, elle n'était pas là. Plus il prenait du recul sur sa propre vie, et plus il se rendait qu'elle n'avait vraiment aucun sens. Il se contentait de vivre au jour le jour, avec les mêmes habitués autour de lui, sans bouger plus que ça et chercher à faire de nouvelles rencontres. Il s'était déjà dit, en lui-même, un jour, comme une question existentielle que se poserait un adolescent en pleine crise, qu'il devrait se trouver une fille bien et se fixer une bonne fois pour toutes. Sauf qu'il n'arrivait pas à trouver la fille qu'il lui fallait. Et il se demandait même si elle existait. Après tout ce que la vie lui avait fait subir, elle comptait peut-être l'achever d'un dernier coup, avant de le laisser pour s'en prendre à quelqu'un d'autre. Sa frangine était passée entre ces mailles du filet, et il était content pour elle. Elle allait retourner avec Ethan, et bien qu'il ait encore du mal à se faire à cette idée, il se disait que c'était aussi bien comme ça. Non seulement cela calmerait leurs ardeurs à eux deux, mais qui sait, avec un peu de chance, il deviendra tonton plus tôt qu'il ne le pensait. Cette simple pensée suffit à le faire sourire, tandis qu'il changeait la position de sa tête pour poser son menton sur le cou de Perséphone, ses yeux rivés sur l'écran de l'ordinateur face à eux. Les photos défilaient en diaporama dessus, et il était obligé d'admettre que la jeune femme avait su capturer de bonnes images de lui. Lui qui généralement, n'aimait ni montrer de trop son corps, ni prendre des photos, elle avait réussie à le convaincre. « Elles sont bien ces photos. C'est sûr que ça ne vaut pas les photos de professionnels, avec tout leur équipement et leurs mannequins, mais...je les trouve bien. » murmura-t-il en en pointant une du doigt.

Sincèrement, il n'avait aucun complexe d'infériorité, ou quelque connerie de ce style. Seulement, il n'avait jamais aimé son visage. Il le trouvait trop rond, trop inexpressif, trop dur et grave. Trop marqué par les années et les difficultés, surement. Il trouvait toujours quelque chose qui n'allait pas avec son visage, à vrai dire. Les autres s'entêtaient toujours à essayer de lui faire comprendre qu'il avait un visage bien à lui, et que c'était très bien comme c'était, mais il n'était jamais suffisamment convaincu. Il se trouvait cet air de méchant, comme on peut voir dans les films de nos jours, vous savez, ces vilains qui ont décidés de se venger. Même si il avait plus la tête du personnage secondaire et presque inexistant qui fout sa vie en l'air et qui s'en fout comme de sa première chaussette. Il avait vu pire, bien sûr bien sûr, suffisait de regarder Jae Duk, par exemple. Bon, il était pas censé dire du mal de son président, parce qu'il l'aimait bien quand même ce vieux débris. Mais lui aussi il avait une sale tête, fallait bien l'avouer. Tout le monde le disait tout bas, sans jamais le lui dire en face, sinon, le tsebe allait certainement s'énerver. C'était bien connu qu'il partait au quart de tour cet idiot. Toujours à monter sur ses grands chevaux, comme pour l'attaque contre les Jeopardize. Ces derniers temps, il s'était lui-même ennuyé de ces guerres entre frat'. Au début, ça l'éclatait, quand il était encore bien jeune et frétillant, et qu'il avait besoin de casser des gueules et de se dévaster pour se sentir vivant. Mais plus il passait d'anniversaires, et plus il se disait qu'il était peut-être temps pour lui de décrocher. Il se sentait à coté de la plaque, ces derniers temps. Il manquait les réunions des verts, il se faisait engueuler parce qu'il venait pas non plus aux guerres de frat'. Il suivait plus ces actualités politiques, il en avait ras-le-bol. C'était presque comme si ça ne le concernait plus aujourd'hui. Il voulait toujours autant aider ses vieux frères, mais pas de cette façon-là. « Tu crois que ça iras pour ton devoir? » lui demanda-t-il d'une voix toujours aussi basse, à moitié étouffée par ses longs cheveux.

Ca paraissait peut-être bizarre, mais il se sentait bien comme ça, à berçer Perséphone comme il calmerait un enfant qui a fait un cauchemar. Maintenant, sa réputation était décidément finie : les autres frat' savaient qu'elles n'avaient plus rien à craindre de lui. Il se sentait un peu comme ces bonbons sucrés, ces caramels mous qui fondent au soleil lorsqu'ils sont laissés à son exposition trop longtemps. Et lui, à force d'avoir côtoyé des personnes brisées et blessées comme l'ancienne tsebe, à force de les avoir aidées à remonter la pente dont elles avaient chuté, il était resté en bas de cette pente. Et lorsqu'il regardait vers le haut, il avait l'impression qu'il ne pourrait plus jamais remonter, plus maintenant. Il laissa un soupir échapper ses lèvres, soufflant sans le faire exprès sur l'épaule de Perséphone, qui ne sembla pas le remarquer. Il espérait juste qu'elle n'allait pas le repousser pour ce qu'il venait de faire, ou lui dire de s'en aller maintenant, et de ne plus revenir. Ils étaient proches, c'était un fait. Mais il n'était jamais certain des limites, des barrières à ne pas dépasser entre eux. Au début, il y en avait tellement que c'était à peine s'ils osaient se dire bonjour en se regardant droit dans les yeux. Si aujourd'hui leur relation avait évoluée, les lignes étaient tout de même encore floues, assez floues pour rendre sa vision incertaine. Ce n'était pas la première fois qu'il la câlinait de la sorte : il passait souvent un bras sur ses épaules quand ils traînaient ensemble dans les quartiers, sans but particulier. Il lui arrivait aussi de tendre ses doigts pour attraper son nez et faire semblant de le tirer, lorsqu'elle disait des choses tristes, ou qui disaient du mal d'elle-même. Ça ne l'avait jamais dérangé auparavant. Mais là, c'était une étreinte directe, qui les rapprochaient suffisamment pour que leurs peaux se touchent, pour qu'ils sentent le souffle de l'autre. C'était bien plus qu'avant. Le murmure qui se glissa hors de sa bouche brisa son cœur. Elle avait l'air tellement fragile et seule, en parlant de la sorte, en se réfugiant dans leur étreinte pour se protéger de dieu seul sait quoi. Cela lui donnait envie de ne plus la lâcher, plus jamais. « Ne t'en fais pas, je ne te lâcherais pas. Je te l'ai dit : je suis là pour toi si tu as besoin de moi. Et je n'ai qu'une seule parole, celle d'un Ha» l'assura-t-il tandis que ses bras se resserraient un peu plus autour du cou de Perséphone, pour la serrer un peu plus fort contre lui, et lui donner un sentiment de protection et de sécurité convenable.

Il était habitué à donner ce genre de câlins, notamment à cause de sa jolie et adorable Jin Sil. Quand ils s'étaient retrouvés tout seul, sans personne pour leur venir en aide, il avait passé des nuits entières dans sa chambre, assis sur son lit, à la serrer contre lui en caressant son dos tandis qu'elle pleurait à cause de ses cauchemars. Quand elle était petite, elle pleurait beaucoup. Tellement que chaque matin, ses yeux étaient bouffis et rouges à un point presque effrayant. Et lui, pour détendre l'atmosphère, il riait toujours en voyant sa tête, et elle le lui faisait assez rapidement regretter en tapant dans ses côtes ou ses bijoux de famille, et il regrettait toujours d'en rire quand il se pliait en deux de douleur en tenant la partie douloureuse. Dés son plus jeune âge, c'était devenu une bête sauvage, la petite Ha. Il avait été fer d'elle, au début. Il s'était dit qu'elle saurait se défendre contre les profiteurs et les pouffiasses que l'on pouvaient voir partout de nos jours. Mais ça, c'était avant qu'elle ne commence à se foutre en l'air n'importe comment, et à se retrouver à l'hôpital toutes les semaines.  Le diaporama se termina lentement sur l'ordinateur, les photos disparurent de l'écran lumineux. Il ouvrit la bouche dans l'intention de dire quelque chose, mais les mots restèrent coincés dans sa gorge, là ou une boule se formait au fil du temps qui passait. Il se rendait compte qu'il était mal-à-l'aise, en la tenant de la sorte. A vrai dire, il ne savait pas comment enlever ses bras et la lâcher sans les mettre tous deux dans une situation inconfortable. Alors à la place, il décida de rester comme ça un peu plus longtemps, la serrant toujours contre lui comme elle le lui avait demandée, en espérant que ce câlin suffirait à lui redonner un peu de baume au cœur. Elle était saine et sauve, ici à Suwon. Tout ce qui concernait les yakuzas étaient et resteraient au Japon, rien ne viendrait jamais l'atteindre ici. Elle devait encore avoir du mal à se faire à cette idée, à l'idée qu'elle allait pouvoir mener une vie moyennement normale pendant un certain temps. Elle qui avait toujours tout sacrifiée dans son enfance, elle devait être quelques-fois un peu perdue, comme par exemple lorsqu'elle essayait d'exprimer ses sentiments, quelques minutes plus tôt. Mais il savait qu'elle s'y ferait, au bout d'un certain temps. Comme lui s'était fait à l'idée qu'il n'avait plus que sa sœur comme famille au monde.  
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MessageSujet: Re: ▬ Glazed Paper ▬ Glazed Paper EmptyJeu 7 Aoû - 19:45









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~ raewon & perséphone

Je me calme. Peu à peu je retrouve mon calme. Les cauchemars s’éloignent. Les cauchemars reculent. Les souvenirs retombent en silence. De toute manière c’est fini. Il faut que je comprenne que c’est réellement fini. Mais comment se convaincre de telle absurdité lorsque les traces, les blessures, les cicatrices vont nous accompagner toute une vie ? Qui peut réellement effacer dix mois de sa vie ? Dix mois enfermée et attachée dans un sous sol, sans pouvoir crier à l’aide, sans pouvoir crier douleur, sans pouvoir crier violence. Je m’y fais lentement et doucement à l’idée, à l’idée que même lorsque je serai bien, même lorsque je penserai que tout va bien, les souvenirs peuvent ressurgir, me rattraper, et me hanter une nouvelle fois. « Mais… si, elles valent… les photos de professionnels ! » Je fronce le nez, comme si je m’étais vexée. C’est loin d’être le cas. Je ne suis pas encore une professionnelle, je ne fais ces photos que suivant une idée vague et étrange étant née dans mon imagination noire et sombre. Alors, je peux comprendre ce qu’il dit. Le retour au calme me redonne la parole, et il vaut mieux que je m’en serve, sinon, je serais capable de lui demander dans l’immédiat s’il n’a pas, ne serait-ce que de la beuh sur lui. Et il faut pas, je ne dois pas. Les somnifères et anti dépresseurs sont assez forts comme ça. Et encore, Kazuya évite que je ne les prenne systématiquement. Je suis déjà assez accro à des choses dans la vie, on ne va pas empirer mon cas. « Elles te plaisent… donc ? Je vais réussir à… changer ta vision de la photographie… tu verras… »

Parce que je doute que ce soit la seule séance pour lui. Moi je trouve Rae Won photogénique, moi je le trouve agréable à mon écran, et au fil des photos que nous avons faites aujourd’hui, je peux aussi dire qu’il y a de nombreuses facettes à immortaliser sur papier glacé de lui. Je veux, je veux en voir plus. Ma soif de compréhension d’autrui et ma curiosité retireront tous mes freins de toute manière. Et puis, il ne me refuserait pas cela, si ? « C’est bien plus que… ce que j’imaginais… » Je remets le diaporama au début, et le met en défilement automatique. « Regarde… ici tu sembles surpris… mais les ombres semblent montrer que tu es… indifférent… Ici tu souris… pourtant on dirait que pleures… Là tu fumais.. la fumée bloque la lumière encore par endroits… Ton visage est très beau… Il convient très bien à ce que je voulais… Merci. » Je pense chacun de mes mots. Je les pense tous sans exception. Je ne cherche pas la beauté des magazines et tabloids. Je cherche ma beauté. Celle que je trouve belle. L’art n’est-il pas une question de point de vue ? Mon point de vue dicte qu’il est beau. Un visage atypique n’est pas forcément un visage moche. C’est pour ça que j’aimais photographier Jae Duk. Avec sa mâchoire carrée, ces traits si durs qui le feraient presque paraître de Chine du nord. Ou Shûji. Lui ses traits sont doux, légers, des traits féminins qui évoquent sympathie. Alors qu’il est loin d’être sympathique avec les autres. J’aime ces contrastes. J’aime ces nuances. Je ne veux pas les standards. Les standards ne m’intéressent pas. Je ne suis pas grande, j’ai de petits yeux, et je suis musclée. Moi-même je ne corresponds pas aux règles fixées par notre temps. Alors pourquoi devrais-je montrer des mensonges ? La vérité, telle que je la vois, c’est ce que je souhaite montrer par-dessus tout.


Un jour, je prendrai mon appareil photo. Un jour, quand je serai assez forte, je retournerai dans cette cave où on m’a retenue prisonnière. C’est ma vérité. Je la montrerai, je la photographierai. Je veux que ça cesse d’être un souvenir sur lequel je ne peux pas mettre de mots. Et on dit qu’une image vaut bien plus que des paroles n’est-ce pas ? Je veux montrer ce que j’ai vécu. Un jour, quand je serai assez forte, je prendrai en photo ces endroits, ces scènes, pour laisser aux gens imaginer ce qu’il a pu se passer dans cette noirceur. Cette noirceur qui m’enveloppe encore aujourd’hui. Ça m’arrive à n’importe quel moment, pour n’importe quelle raison. Comme quoi, ce n’est pas encore ce jour, où je suis assez forte.

Mais je ne veux pas être plainte, je ne veux pas de la pitié des gens. Il faut que j’apprenne à distinguer la pitié et l’altruisme. C’est pour ça que je ne repousse pas Rae Won. Je ne pourrais jamais. Je ne l’ai jamais fait. Peu à peu je me suis habituée à sa présence et à ses gestes, parfois brusques, parfois doux, parfois mignons. J’aime être traitée de la sorte, je m’en suis rendue compte. C’est un peu comme lorsque Bok fait de moi son oreiller. Je trouve ça amusant. Parce que les contacts peuvent aller bien plus loin que simplement se tenir la main. On peut s’embrasser sur la joue. On peut se donner une tape sur l’épaule. Pincer les côtes. Mettre un petit tacle à l’arrière du genou. Ce sont des gestes que je ne supportais pas lorsque je suis arrivée en Corée. Et aujourd’hui, je suis capable de supporter une telle étreinte. Je peux supporter le câlin de Rae Won. Je peux apprécier son câlin. Et ça me redonne un peu d’espoir. Parce que je ne veux pas rester une incomprise à tout jamais. Je ne veux pas être seule jusque la fin de mes jours. Je refuse. Je veux avancer, je veux réapprendre à vivre, tout simplement.

Mes mains restent posées sur ses bras alors qu’ils se serrent un peu plus autour de mon cou. « S’il te plaît… » S’il te plait quoi ? Tu veux lui dire quoi Perséphone ? Je prends une petite inspiration, cherchant mes mots, remettant mes idées en place. « Ne te retiens… jamais de me prendre dans… tes bras… je… ça fait juste… du bien, je crois ? »


Doucement je me redresse, et même ainsi, je sens encore son souffle sur ma peau. Lentement, je l’empêche de défaire son étreinte, et me retourne, pour lui faire face. Hésitante, je passe mes bras autour de sa taille, et les serre un peu plus. « Je ne suis pas la seule… à avoir besoin d’un câlin… » Je ne suis pas très douée pour les faire cela dit. Mon étreinte se fait un peu plus sûre, et je me permets de reposer ma tête contre son épaule, fermant les yeux. Lui aussi mérite un câlin. Lui aussi mérite qu’on s’occupe de lui parfois. Les personnes froides, dures, qui se montrent solides, ont un cœur aussi, n’est-ce pas ? J’ai pas vraiment envie de mettre fin à cette étreinte. On est bien tous les deux comme ça, non ?




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MessageSujet: Re: ▬ Glazed Paper ▬ Glazed Paper EmptyVen 8 Aoû - 6:27


Glazed Paper
Perséphone ft Rae Won
De là ou il se trouve, il peut la voir froncer le nez, et cette mimique presque boudeuse le fait rire. Il sait qu'il ne l'a pas vraiment vexé, qu'elle n'a pas mal pris sa remarque. C'était toujours aussi mignon qu'elle croit autant en ses photos. C'était presque comme si elle leur donnait vie elle-même, ce qui expliquait pourquoi elle y tenait tant. « T'as raison, excuse-moi. Elles valent celles des pros, ces photos. » répondit-il toujours en riant, rendant la grande majorité de ses mots inaudibles à cause de son rire.

Il était plutôt étonné de voir à quel point les photos rendaient bien, tout de même. Vu l'opinion qu'il se faisait sur la photographie, et sa tête, il n'imaginait pas des clichés d'une aussi bonne qualité. Il devait bien avouer qu'elle avait su manipuler les lumières et jouer avec les ombres pour donner un certain style aux images, et à son visage. Lui qui n'aimait pas tant que ça l'expression de son visage, bizarrement, il se surprenait à l'apprécier, maintenant qu'elle le lui avait montrée sous un autre jour. Elle relança le diaporama pour s'arrêter sur chacun des clichés qui défilaient, et pour lui expliquer l'image en détail, son doigt dessinant légèrement les formes sur l'ordinateur. Il était très attentif à ce qu'elle disait, et plus il regardait l'écran, et plus il trouvait qu'elle avait raison. Cette image ou il rit mais qu'on a l'impression qu'il pleure. Celle-ci ou il fume, et que la fumée dissimule non seulement la lumière mais aussi une certaine partie de son visage. Il n'avait jamais vu autant de signification dans des photos, jusqu'à aujourd'hui tout du moins. Un sourire se dessine sur ses lèvres lorsqu'il l'entend le remercier, et il fait la moue. « C'est moi qui devrais te remercier, non? » plaisanta-t-il en replaçant ses bras correctement alors que ces derniers tombaient sur les épaules de Perséphone..

Il n'avait aucune idée de la notion du temps, et depuis combien de temps exactement il était dans cette position, mais en tout cas, il n'avait aucune envie de la lâcher pour s'en aller. Parce que ça le consolait lui aussi de la tenir comme ça contre lui, de pouvoir partager une étreinte avec quelqu'un d'autre qu'un vieux frère de la frat'. C'est sûr que si quelqu'un était entré dans le studio photo maintenant, il aurait fait face à une situation légèrement ambigu, mais ni l'un ni l'autre ne s'en préoccupait. Ils avaient juste besoin de ces moments-là, entre eux deux, pour pouvoir se livrer à quelques révélations jusque-là gardées secrètes, bien enfouies au fond de leurs cœurs. Parce que des fois, cela devenait impossible de continuer à vivre avec ces poids sur le cœur. Il sent ses mains se poser sur ses bras, et il croit un instant qu'elle veut par là lui demander d'ôter ses bras, ce qui serait un léger paradoxe par rapport à ce qu'elle lui avait demandée la seconde d'avant. Seulement, elle lui demande de ne jamais se retenir de la prendre dans ses bras de la sorte, et il sent son cœur se ramollir plus vite qu'un chamallow au-dessus du feu. Personne ne devait savoir à quel point c'était dur pour elle, de gérer chaque jour la haine que les gens nourrissent à son propos. Et c'était toujours quand elle lui parlait comme ça, presque comme une enfant, qu'il se rendait compte à quel point c'était dur pour elle.  Il garda le silence à une telle question, incapable d'y répondre sans être trop enfantin ou quoi, se contentant de secouer la tête pour lui répondre positivement. Soudain, elle se redresse, et encore une fois, il croit que c'est fini, que le moment est terminé. Mais elle le surprend en se retournant sans qu'il n'enlève ses bras, et en enroulant ses propres bras autour de sa taille, en lui expliquant qu'elle n'était pas la seule à avoir besoin d'un câlin. Il fut tellement surpris que son cerveau du lâcher pendant quelques minutes, le temps que la tête de Perséphone ne se pose sur son épaule et que ses yeux se ferment, et que son étreinte se fasse plus certaine. Personne n'avait jamais fait ça.

Il était habitué à son image de grand-frère, à celui qui devait consoler les autres quand ils en avaient besoin. Mais il ne s'attendait pas à ce que ce soit les autres qui le fassent pour lui. Autant dire que ça le surprenait, et que ça le touchait directement au cœur, à un tel point qu'il crut qu'il allait pleurer en sentant ses yeux le piquer. Ses journées n'étaient pas toutes roses non plus, et il devait toujours gérer ses propres problèmes sans en parler aux autres, même pas à Jin Sil ou Ethan. Avec son vieux frère, ils se retrouvaient pour plaisanter et se débarrasser de la merde de leur journée sans en parler aussi ouvertement. Et Jin Sil, eh bien, c'était Jin Sil. Il passait le plus clair de son temps à la récupérer à l'hôpital, alors il n'avait pas vraiment l'occasion de lui parler de ses malheurs. Surtout qu'il trouvait ça osé, de parler de ses propres soucis alors que la personne face à vous est dans un lit d'hôpital. Ses bras se resserrèrent à nouveau sur le cou de la jeune femme, tandis qu'il se rapprochait aussi pour poser son menton sur le haut de sa tête, les yeux mis-clos. Il avait l'impression de pouvoir tout dire à Perséphone, car il était certain qu'elle allait comprendre, et qu'elle ne le jugerait jamais. Les autres se permettraient, sans aucun doute, surtout les verts si jamais ils venaient à l'apprendre. Jae Duk n'avait jamais aimé qu'on abandonne sa couleur de frat' de la sorte. Mais ce n'est plus comme si il avait le choix désormais. « Tu sais...je vais...je vais surement quitter les Tsebes. Bientôt, je ne sais pas exactement quand. » chuchota-t-il sur le ton de la confidence, presque comme un secret. Et c'en était un. Il ne voulait pas que les autres l’apprennent tout de suite, pour le détester pour le reste de ses jours. Il allait attendre de confirmer son départ, d'être sûr de lui et de se trouver un autre travail convenable que celui au Trocadéro. Non pas qu'il n'aimait pas son job de serveur, mais...c'était pour la même raison que son départ des verts. Il se faisait déjà vieux, trop vieux pour ce genre de conneries.

Il n'avait certainement pas peur que les Tsebes l’apprennent. Il n'avait pas peur d'eux bon sang, c'est ça qu'on leur apprenaient chez les verts, à ne craindre personne. Disons juste qu'il avait des doutes quand à certaines personnes. Il savait que bien des verts étaient rancuniers, alors il se demandait si c'était vraiment une bonne idée de tout foutre en l'air pour refaire sa vie en dehors de celle de la frat'. Mais il avait besoin de changer, tellement besoin. Surtout ces derniers temps, ou tout recommençait à foutre le camp, et ou il avait l'impression qu'il allait à nouveau se retrouver seul, en plan, comme lorsqu'il était encore un gamin. Il fallait qu'il se prenne en main, qu'il arrête de fumer, de boire et de se droguer comme il en avait envie. Il n'avait pas vraiment envie de mourir étouffé par son vomi un beau matin de juillet, parce qu'il avait trop bu ou trop fumé, ou les deux en même temps. Ce n'était certainement pas glorieux comme mort, et comme la plupart des gens qu'il connaissait, à part ses vieux frères, avaient déjà une bien mauvaise image de lui, il préférait ne pas leur donner la satisfaction de pouvoir dire à sa mort un truc du genre : "qu'est-ce que je vous avais dis". C'était la phrase qu'il détestait le plus et qu'il entendait pourtant si souvent. Il avait déjà commencé à chercher un travail à la faculté, en expliquant à ses professeurs qu'il avait vraiment besoin d'un poste de ce genre-là pour se reconstruire une image, et qu'il serait prêt à tout pour en obtenir un. Il y avait encore des places de libre parmi le personnel de l'école, et il le savait mieux que quiconque puisqu'il travaillait là-bas pour sa filière d'arts du spectacle. Il espérait juste que sa mauvaise réputation n'allait pas lui coûter sa chance de se refaire un nouveau nom.
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MessageSujet: Re: ▬ Glazed Paper ▬ Glazed Paper EmptyVen 8 Aoû - 12:28









I'm still fly, I'm sky high
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~ raewon & perséphone

Avez-vous déjà trouvé que quelque chose de non matériel était précieux ? Moi je trouve le rire de Rae Won précieux. C’est un rire communicatif. Un rire qui peut paraître moqueur et qui pourtant est si réconfortant. Le genre de rire qui remplit le silence et qui ne fait pas pour autant tâche. Un rire qui me donne envie de sourire, ça ne peut être que quelque chose de sérieux. « Je ne sais pas si ça mérite que je t’excuse… » Lui dis-je sur le ton de la plaisanterie cette fois, esquissant un léger rictus amusé du coin des lèvres. Tournant légèrement la tête vers lui, je peux lire son visage. Il faudrait penser à allumer la lumière enfin, mais, on est bien comme ça. Ses yeux semblent surpris par ce qu’ils voient. Il semblait apprécier ce qu’il voyait. Et une petite chaleur se manifesta alors dans le creux de mon ventre. C’est exactement ça que je cherche à transmettre en faisant des photos. C’est cette découverte que je veux voir dans les yeux des gens. Mes amis veulent me faire changer d’avis sur ma propre image. Moi je veux que les gens changent d’avis sur eux-mêmes et ce qui les entoure. En tout cas, pour Rae Won ça semble marcher. « Pourquoi tu devrais me remercier ? » Non, pour le coup, je ne comprends vraiment pas pourquoi ce serait à lui. Mais, il resserre ses bras autour de moi et j’en oublie d’insister.

Rae Won a quelque chose de particulier qui m’apaise. Je pense que ça doit être cet aura de « grand frère » qui lui colle à la peau. Cet aura qui manque autour de moi depuis des années. Mais ce n’est pas seulement ça. Je ne sais pas non plus combien de temps cela se fait que nous sommes ici. Et l’idée de vérifier sur mon écran ne me traverse même pas l’esprit. Je ne veux pas que ça se finisse. Je ne veux pas y mettre fin. Je me surprends même à penser pourquoi nous n’avons pas fait ça plus tôt ? Je suppose que je ne peux que m’en prendre qu’à moi, moi, à mettre des barrières et des limites partout. Mais, si je les avais abolies plus tôt, ce ne serait pas pareil maintenant, n’est-ce pas ? Des fois, les choses arrivent parce qu’elles doivent arriver. Des fois le destin fait des tours. Mais, tout est une question de timing. Cette intimité, si elle était venue plus tôt, elle n’aurait pas la même signification. Je suppose qu’elle n’aurait pas été aussi spéciale. Seulement, seulement on ne peut pas tous maintenir le rôle qui nous a été donné en permanence. On a tous des failles et des fissures, et dans ces cas là, je me rends compte qu’il ne vaut mieux pas être seul. La preuve. Lorsque je quitte mon masque, je peux me retrouver dans les bras de Shûji, de Bok, d’Areum, et à présent dans ceux de Rae Won. Et je serai prête à parier, que l’entourage de ce grand Tsebe a oublié que lui aussi, parfois, il quitte son masque. Qui le prend dans ses bras dans ces cas là ? Même la plus intimidante des bêtes a parfois besoin de compréhension et d’être écouté. Tout ne marche pas en sens unique. Rae Won a ses « bros », ses frères, mais je suppose qu’avec eux, il y a cette barrière de fierté qui les empêche de parler dignement de ce qu’ils cachent au fond d’eux. Alors, qui sont les amis de Rae Won ? Qui sont ceux qui sont censés l’écouter quand il a le cœur lourd ? En tout cas, ceux qui disent l’être, ne font que le dire justement, mais, pas réellement l’être. Parfois, d’un point de vue totalement extérieur, je me dis que l’on profite de ce grand Ha. C’est un homme en or. Malgré les apparences, malgré les dires. Pour moi il est parfait à sa manière. Et on profite de lui, on le prend certainement pour un con. Et il ne mérite pas ça non plus. Je veux être là pour lui moi aussi. « Moi aussi… je serai toujours là si t’as besoin de moi… »

Mes bras autour de sa taille se font plus fermes, et je laisse mes doigts caresser son dos nu. Sa peau est chaude malgré le fait qu’il ait pu avoir froid. Je ne sais pas à qui profite le plus ce câlin, mais, Rae Won semblait ému que je le prenne ainsi dans mes bras. Je ne lèverai pas la tête pour le vérifier. La fierté d’un homme n’a pas besoin de ça. On fera comme si ce n’était rien de grave. On ne commentera pas cela. Je ferme les yeux, la joue collée contre sa peau. Il sent bon. Encore une fois, c’est apaisant. Encore une fois les apparences peuvent être bien trompeuses. On peut rester comme ça pour toujours ?

Lentement, j’ouvre les yeux en entendant son secret. Mes mains se plaquent contre son dos, à plat, et je le retiens contre moi, à croire qu’il aurait l’intention de partir, mais je sais que ce n’est pas le cas. Redressant la tête sans être brusque, posant mon menton contre son torse alors que mon visage est levé pour le regarder, je retire une main de son dos pour la poser sur sa joue. J’imagine et sais combien il est difficile de se dire ça. J’en suis partie des tsebes, mais ce n’est pas une décision que l’on prend sur un coup de tête. « Tu as trouvé un travail ? T’as une idée de ce que tu veux faire ? Je peux peut-être aider… » Lui demander s’il est sûr serait stupide. On ne dit pas ces choses là à la légère, encore moins en sachant qu’il est ami de Jae Duk. Mais le temps de grandir sonne à la porte de chacun à différents moments. La sienne vient d’être dérangée. De mon pouce, je caresse le bas de sa mâchoire. « Tu fais bien… C’est le bon moment… » De se retirer, de se calmer, d’apprendre, de se construire. C’est le moment pour lui, il en avait assez fait, il en avait assez vu. Il est courageux. Il veut prendre sa vie en main. Et ça ne peut qu’être applaudi.

Me mettant sur la pointe des pieds, je réussis à glisser ma main dans ses cheveux courts. Moi aussi je veux pouvoir le rassurer. « Finies les nuits à se dire « comment suis-je arrivé là ? » dans ce cas ? » Je ris un peu, le regardant droit dans les yeux. Je n’ai aucune honte à soutenir son regard cette fois. « Je m’y attendais… à ce que tu me l’annonces… je ne sais pas pourquoi mais je m’y attendais… La vie ne s’arrête pas à la dernière dose de coke posée sur la table… on vaut bien plus que ça… Tu vaux bien plus que ça Ha Rae Won. » replaçant ma main sur sa joue. Je lui souris. Un sourire doux. Un sourire sincère. Un sourire bienveillant. J’ai eu raison de rester collée à lui, non pas seulement aujourd’hui, mais ces dernières années. Parmi ces gens qui s’inventent des problèmes, c’était bien la perle rare à trouver.



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MessageSujet: Re: ▬ Glazed Paper ▬ Glazed Paper EmptyLun 11 Aoû - 7:20


Glazed Paper
Perséphone ft Rae Won
Seulement leurs yeux brillent dans le noir, à cause de la luminosité de l'écran de l'ordinateur derrière eux. C'est mieux comme ça, songez Rae Won, ses bras toujours serrés autour de Perséphone. Il préférait de loin devoir lire les regards des gens plutôt que croire leurs paroles. Parce que ces dernières étaient toutes tellement vides d'émotions et de sens. Il était tellement facile de promettre quelque chose ou d'affirmer quelque chose en croisant ses doigts dans son dos. Mais les yeux ne mentaient pas, eux. Ils révélaient toujours les véritables intentions des gens, et c'était certainement la plus grande faiblesse des gens. Ces derniers ne savaient même pas exploiter cette faiblesse pour en faire une force : suffisait de voir le nombre de personnes aujourd'hui qui préféraient cacher ses yeux derrière des lunettes aux verres teintées. Ou alors avec des chapeaux ou des casquettes qui retombaient sur leur visage, en dissimulant leurs yeux.C'était tellement con. Lui, on pouvait tout lire et tout voir dans son regard. Même si on voyait déjà tout avant qu'il ne parle sur son visage. Il avait toujours été du coté expressif, et ça lui avait d'ailleurs valu quelques ennuis, que ce soit quand il était plus jeune ou aujourd'hui. Les gens n'aimaient pas les sincères. Du moins, ils faisaient semblant d'apprécier cela, mais dés qu'une remarque désagréable fusait, ils se rebiffaient et changeaient d'avis. Il détestait cela. Si seulement tout le monde pouvait au moins être identique sur ce point, sur la franchise. On aurait tellement moins de problèmes aujourd'hui, il y aurait tellement moins de gens blessés et meurtris par la vie. Enfin, ce n'est pas comme si il pouvait y faire quelque chose, lui, le tsebe qui s'apprêtait à prendre sa retraite. « Tu me pardonne? S'il te plait? » demanda-t-il d'une voix toute petite, presque comme celle d'un enfant qui réclamerait un cadeau à ses parents, avec ses yeux à la façon du chat Potté dans shrek. Bon, c'était plutôt raté dans son cas ; on aurait dit qu'il grimaçait et que ses yeux le grattaient, mais bon. Il aurait essayé, au moins.

Il adorait littéralement faire ce genre de tête quand il était gosse. Quand son père avait pas encore pété les plombs, et que sa mère s'en tirait plutôt bien avec ses blessures. Elle les cachait trop bien, avec ses crèmes et ses fonds de teint par dizaines. Et eux, ils étaient encore trop jeunes pour voir le piège, pour comprendre ce qui se tramait vraiment. Puis, les crèmes avaient été remplacées par des bandes et des pansements, et les blessures avaient été de moins en moins faciles à dissimuler, surtout aux yeux des enfants qui grandissaient en faisant directement face à la dure réalité du monde. Sa mère lui disait toujours de ne pas faire une telle tête, parce que ça lui allait mal, et qu'il ne savait pas la faire correctement. Elle riait toujours en lui disant de prendre exemple sur sa sœur. Jin Sil avait littéralement un don pour ça quand elle était gamine, c'est comme si elle avait ça dans le sang. A force d'avoir regardée Shrek au moins 10 fois dans la journée, tous les jours de la semaine, forcément, elle devenait de plus en plus douée pour ça. Il en avait conclu que les trucs mignons et les aegyo, c'était pas pour lui. Il s'était plutôt spécialisé dans les têtes de derp', ces affreuses têtes ou les gens grimacent comme des tarés, en mode freestyle. Il s'était découvert un talent caché pour ça, d'ailleurs, avec deux-trois potes de sa crew. C'est sûr qu'une fois que tu les voyais, t'avais un peu peur pour ta vie. Mais eux, ça les faisaient tellement rire, ils en riaient jusqu'à en crever. Perdu dans ses pensées, il entendit vaguement Perséphone dire quelque chose, mais se réveilla seulement au moment ou elle avait fini de parler. Et comme il n'avait pas envie d'avoir l'air con ou de la vexer, il garda le silence, se contentant d'approuver en secouant positivement la tête, en faisant attention à ne pas faire de geste brusque derrière elle. Combien de vidéos drôles avait-il vu sur internet, de gens qui faisaient des câlins à d'autres personnes, et que ces dernières, surprises ou pas préparées pour ça, donnaient un coup avec leurs épaules ou leurs têtes à la personne derrière. Vraiment con.

Le temps leur échappait à nouveau, il leur glissait des doigts sans qu'ils ne cherchent vraiment à le retenir. Ils étaient bien là ou ils étaient, l'un contre l'autre, à explorer les cicatrices de l'autre en montrant aussi les siennes. Il était devenu tellement habitué à ce genre de rendez-vous ou il confessait ce qu'il avait fait dernièrement et ce qu'il comptait faire à l'avenir que ça l'aurait vraiment ennuyé de ne pas pouvoir voir la jeune femme au moins une fois dans la semaine. Quand elle était partie au Nippon, il s'était senti bien seul. Elle était la seule à faire ça, à vrai dire. Elle était la seule à s'inquiéter réellement pour lui, à demander de ses nouvelles. Elle avait quittée les verts depuis un moment déjà, elle aurait pu juste le placer dans ses vieux souvenirs, et l'oublier. Mais elle ne l'avait pas fait. Il en était très heureux, d'ailleurs. Il s'était toujours senti bien, que ce soit aujourd'hui ou autrefois, avec Perséphone. Si autrefois, il était un peu plus réservé et respectueux, c'était sans doute parce qu'elle était la reine de la frat', et qu'elle l'intimidait un peu. Après tout, pour arriver à supporter Jae Duk, il ne fallait pas être n'importe qui. Mais aujourd'hui, leur relation était clairement changée ; tous deux étaient bien plus à l'aise avec l'autre qu'avant. Et heureusement d'ailleurs. Pour lui, ça aurait été mission impossible de l'effacer de sa mémoire. Ca se faisait pas comme ça, pas aussi facilement. C'était la même chose pour ses parents, par exemple. Bien qu'il fasse son fier et passe le plus clair de son temps à se détruire avec l'alcool, le tabac, la drogue, les soirées et les filles, il pensait souvent à eux. Assez souvent pour être blessé moralement, assez souvent pour devoir se noyer dans toutes les débauches possibles pour oublier. Et re-belote le lendemain, ainsi que tous les autres jours de la semaine, avec le week-end gratuitement bien sûr.

Tandis qu'il lui révèle son secret en relâchant petit à petit la prise sur son cou, sans même s'en rendre compte, il sent les mains de la jeune femme se plaquer sur son dos, comme pour l'empêcher de partir ou de disparaître. Il s'aperçoit qu'il a fait un pas en arrière, et qu'il a presque détaché ses bras de son cou, comme s'il avait réellement l'intention de partir, contre son gré, comme si son corps n'obéissait plus au reste de son organisme. Il se reprit assez rapidement grâce au rappel à l'ordre de Perséphone, et replace ses bras là ou ils se trouvaient précédemment, s'assurant de la serrer suffisamment fort contre lui sans l'étouffer. Elle pose son menton sur son torse encore nu, et il se demande un bref instant ou est passé la sensation de froid qu'il ressentait encore quelques minutes auparavant, et qui avait désormais disparue. Une des mains de Perséphone quitte son dos pour se poser sur sa joue, et il frémit presque au contact. Tout ce qu'elle faisait lui donnait un sentiment d'apaisement comme il n'avait jamais ressenti auparavant, même dans les bras de filles qu'il ne connaissait pas, et qu'il avait ramené pour une nuit. Il avait l'impression que rien ne pouvait lui arriver, caché ici, avec elle. Son regard se rive au sien, et il se perd rapidement dans les profondeurs sombres de ses prunelles, ne s'accrochant à la réalité que par ses mots. « Je ne sais pas. Disons que cette idée a heurtée mon esprit il y a quelques jours, et je me suis dit que c'était quelque chose que je devais faire. Mais je n'ai encore réfléchi à rien : comment je vais l'annoncer au Duk', ou aller après ça...et te demander ton aide serait osé de ma part. » Il n'aimait pas dépendre de quelqu'un. Tout comme Jin Sil, il avait appris ça à la dure, après le drame avec ses parents. Après avoir vécu seul et comme isolé du monde pendant tant d'années, il s'était senti comme un loup solitaire. Autant dire qu'il était un véritable cas, autrefois. Il faisait ce qu'il voulait, même lorsqu'il n'était pas encore chez les verts. Que ce soit des bluing ou des jéopardize, il cassait la gueule au moindre con qui le regardait de travers, et à chaque fois, les ennuis et les conséquences étaient plutôt lourdes. Mais il s'en foutait : il avait l'impression que c'était comme ça que ça marchait, et que ça marcherait dorénavant. Jusqu'à ce que les tsebes ne le trouve, et qu'il se rende compte que même si la frat' des verts n'était pas une seconde chance, c'était tout de même une sortie de secours pour lui. Un endroit ou se réfugier quand il avait envie de tout casser, de foutre son poing dans la gueule de quelqu'un. Là-bas, il y avait des gens qui se portaient volontaires, autant pour recevoir les coups que les donner. C'est chez les tsebes qu'il avait repris contact avec la vraie vie. S'il ne les avaient jamais rencontrés, il serait sans doute devenu un pur voyou, un type sans scrupules ou honneur. Peut-être qu'il aurait fini par abandonner sa frangine, après tout. De loup solitaire, il était devenu ours grognon.

Les doigts de la jeune femme se perdent sur sa mâchoire, la caressant doucement. Les siens jouent distraitement avec une mèche de ses longs cheveux revenue sur son épaule. Elle se hisse sur la pointe de ses pieds jusqu'à arriver à faire sa taille de géant, pour glisser ses doigts dans ses cheveux courts, comme elle savait qu'il aimait bien que l'on fasse. Il aurait pu, il aurait certainement ronronner à un tel geste, mais non seulement il était humain, mais il était un homme, maintenant. Ronronner n'était décidément pas une chose à faire pour un homme. Parce que c'était la chose la moins virile du monde.  « Ouaip, maintenant, c'est fini de chez fini. Adieu les soirées bien arrosées au Trocadéro, adieu l'uniforme de serveur dégueulasse, adieu les filles, adieu à tous ces petits plaisirs de la vie. Bon, je ne dis pas que je ne retournerais as au Trocadéro, ce bar m'a vu devenir un homme quand même. Mais disons que je consommerais avec modération, dorénavant. » déclara-t-il avec un grand sourire qui grimpait jusqu'à ses oreilles, faisant redresser ses dernières d'une façon ridicule. Il avait décidé qu'en tirant un trait sur les tsebes, il tournerait aussi la page pour tout le reste. Adieu les soirées dévastées passées à dégueuler ou à se bourrer la gueule. Adieu les matins à se réveiller en se demandant ce qu'il avait fait la veille et qui il avait ramené chez lui cette fois. Tout ça, il allait oublier, et il n'allait plus le faire. Et il se promettait la pire des punitions si jamais il craquait à nouveau. Il n'avait pas encore réfléchi quoi exactement comme punition, mais il était certain qu'avec un peu de réflexion, il finirait surement par trouver. Perséphone redescend sur ses pieds, et sa main revient sur sa joue. Il la couvre de sa propre main en répondant à son sourire, presque trop joyeux pour la situation. Il avait beau être triste de songer à son départ de chez les verts, il était incroyablement heureux d'avoir pu le dire a Perséphone en premier, et surtout de voir que cette dernière s'attendait à ce qu'il le fasse. Elle était bien une des rares à ne pas le considérer comme un cas perdu, à savoir qu'il y avait encore quelque chose à tirer d'un gars comme lui. « Merci Perséphone. » Et c'est la seule chose qu'il est capable de dire, parce qu'il sent que si jamais il parle encore, sa voix va partir en couilles, et qu'il va se mettre à pleurer. C'est bizarre hein, de se confier de la sorte et de se dévoiler pour une personne, une seule choisie à la place d'autres. Mais il lui faisait confiance à un point ou il aurait pu croire aveuglément ce qu'elle lui disait. Ce qui était d'ailleurs le cas.
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I'm still fly, I'm sky high
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~ raewon & perséphone

« Bon d’accord, je te pardonne, mais c’est bien parce que c’est toi. » Je suis faible. Faible face à ce genre de réaction, d’attitude, d’aegyo. Je suis sûre que si on me demandait de garder des enfants, ils me mèneraient par le bout de la baguette. Quand on me voit, est-ce qu’on s’imaginerait que dans ma chambre, on a du mal à circuler au vu de toutes les peluches qui infestent la pièce ? Que je peux faire des caprices juste pour obtenir la dernière peluche Rilakkuma sortie ? Ou que je peux fondre à ce genre de visage. Il ne faut pas qu’il se mette à me faire ce genre de tête bien souvent, je risque de ne plus savoir comment réagir.

Je suis habituée à ne rien montrer, à ne rien laisser paraître ; on m’a tellement entraînée à paraître de marbre, à ne rien montrer à paraître indifférente à tout et à n’importe quel moment. Il m’en a fallu du temps pour apprendre à sourire, apprendre à froncer les sourcils, à montrer mes émotions. J’envie ceux qui transmettent si bien ce qu’ils ressentent, parce qu’ils n’ont pas besoin d’utiliser les mots pour cela. Je trouve juste que c’est facile avec Kazuya, il est avec moi depuis que je suis née, alors, quoi que je ressente, je n’ai pas besoin d’utiliser la parole et les mots pour communiquer avec lui. Des regards suffisent. Je crois que cette complicité j’aimerais l’avoir avec quelqu’un d’autre également. Mais, avant d’en arriver là, il faudrait certainement que j’arrive à mieux m’exprimer. On me dit souvent ça à l’agence, que même si je joue bien, je ne montre pas assez ce que mon personnage est censé ressentir. Soit par le regard, soit par l’expression, l’un des deux est toujours bancal. Faut que j’apprenne à mieux faire, pour le travail, comme pour les gens que j’aime.


« Osé de ta part ? Tu te fous de ma gueule là en fait ? » Je le juge du regard. « De toute façon tu ne vas pas avoir besoin de demander mon aide Baloo, je te l’impose. » S’il y a bien quelque chose que je puis faire, c’est l’aider à sortir de cette fraternité. Parce que je suis passée par là, parce que je sais à quel point c’est dur, et que l’on ne sait juste pas par où commencer. Parce que je sais que c’est prise de tête. Parce qu’il doit se sentir tout bonnement démuni. « Tu ne me devras rien après ça, et puis, je suis la seule à savoir non ? Au moins, tu ne seras pas seul pour ce changement… » Moi je n’avais demandé l’avis à personne, je n’avais prévenu personne. Un beau jour j’ai accepté l’offre de Jin Sang sans même être sûre de si je pouvais lui faire confiance. Je me suis confiée à Shûji. Et j’ai quitté mon travail au Lucky Luke. J’avais fait tout ça dans la même semaine. Le sentiment d’instabilité qui nous envahit ensuite est suffocant. Je venais de quitter, comme sur un coup de tête, ce que j’avais mis deux ans à construire. Mais bien entendu. Le plus dur ce n’est pas ça. Le plus dur, c’est de rentrer chez soi et prendre une tisane pour se détendre, et non pas un bédo. C’est d’aller en cours en prenant un doliprane, et non pas du speed pour calmer la douleur du crâne. C’est de boire du coca ou de l’eau, et non pas des shoots de n’importe quel alcool qui traine dans le coin. C’est à ce moment là que l’on réalise à quel point nos addictions nous détruisent. C’est à ce moment là que j’ai réalisé à quel point j’étais dépendante de tout ça. Et être aisée au niveau du compte bancaire n’est pas forcément une bonne chose ; payer pour tout cette drogue ne me posait pas problème. Au Japon, si j’y étais restée, la drogue me serait gratuite. Je n’ai pas grandi dans un environnement sain. Je n’ai pas fait de mon corps, un corps sain. Mais il n’est jamais trop tard pour s’y mettre. Du moins, pas tant que les médecins n’ont pas dit le contraire. Aujourd’hui, j’ai beaucoup réduit. Je craque parfois, je supplie mon garde de me donner ma dose. Cependant, la cocaïne a été remplacée par les médicaments que les psychiatres et psychologues me prescrivent. Ça devient légal. Ce sont des « somnifères » et des « anti dépresseurs ». Merde. Ce ne sont que des noms. Au fond, c’est une substance qui shoote et qui pourrit encore le cerveau. Je ne suis pas encore au stade où je peux dire que je peux m’en passer. Mais lentement, doucement, j’apprends à faire sans. Je n’avale ces merdes qu’en cas extrême. Si je peux m’en passer, je les refuse. J’ignore si Raewon est arrivé aussi loin. En tout cas je serai là pour tout ce dont il aura besoin. D’une présence à ses côtés, d’une épaule sur laquelle s’appuyer. Quelqu’un à prendre dans ses bras pour se rassurer. Je peux parfaitement être cette personne là maintenant. Je suis stable maintenant, je commence à m’équilibrer. Et il faut des poids pour trouver son équilibre ; je peux avoir ce rôle-là.


Rae Won vaut bien plus que le simple titre de « voyou ».
Je souris légèrement en coin. Ça va lui faire un vide. Ça va créer un vide en lui qu’il va devoir combler d’une façon ou d’une autre. Il va devoir trouver d’autres passe temps. Il va devoir trouver d’autres occupations. Il va devoir changer beaucoup de choses. Il faut trouver le moyen de rendre telle étape plus vivable ; il faut que la pilule passe le plus facilement possible. « Moi je suis devenue accro au café… Et même si je t’aime beaucoup comme tu es Baloo, évite de te rabattre sur la bouffe en arrêtant tout ce que tu viens d’énumérer. » Bénie soit l’obscurité de cacher la rougeur à mes joues. J’ai utilisé les bons mots ? J’ai l’impression que j’ai dit un peu trop vite ce que j’avais en tête. Surtout au vu de comment nous nous tenons. Ça pourrait être mal interprété non ? Ma main reste contre sa joue, et la sienne, plus grande se pose contre la mienne. J’enfouis mon visage contre son torse nu. Et ses mots résonnent doucement dans mon esprit. Ça fait longtemps qu’on ne m’avait pas remercié. Ça faisait donc longtemps que je n’avais pas fait du bien à quelqu’un ? que je n’avais pas fait quelque chose de bien pour quelqu’un ?


L’atmosphère était devenue très sérieuse. Et l’empathie forte. J’ai  envie de pleurer sans savoir pourquoi. Ou plutôt parce que je  sais mieux que personne ce qu’il ressent. Alors, doucement je descends ma main, prenant la sienne entre mes doigts, me défaisant de son étreinte. J’ai froid d’avoir quitté ses bras. Je ne lâche pas sa main et vais récupérer son t-shirt, pour le lui tendre. « Merci à toi, d’avoir toujours été là pour moi. » Je sais que des larmes se logent sur le coin de mes yeux, et je les essuie une fois ma main tenant le t-shirt libre. Je regarde le plafond, essayant de ravaler toutes mes émotions. Lorsque je lâche sa main pour ramasser mes chaussures, je me rassois sur le bureau, le regardant toujours. « On devrait peut-être aller ailleurs maintenant ? Et si on allait boire quelque chose ? Juste pour… être un peu plus joyeux ? J’ai cette boule au ventre qui refuse de partir maintenant… » Je pose ma main sur mon estomac en fronçant les sourcils. C’est juste que l’envie de pleurer ne me quitte pas. Mais il n’y a plus rien à pleurer. Il ne faut plus être triste maintenant. Alors j’enfile mes chaussures et grandis ainsi un peu, puis range mon ordinateur dans mon sac. Je décroche mon appareil photo du trépied, et le mets dans sa sacoche. Mes yeux refusent de quitter Rae Won. Quand est-ce que l’on peut juger que nous avons grandi et mûri ? Quand est-ce que l’on est réellement devenu adulte ?


Lorsque j’ai rangé mes affaires, je me tourne à nouveau vers lui et plonge dans ses bras. Littéralement. Je me jette contre lui pour être à nouveau enveloppée contre lui. Et je chuchote. « Je sais que je viens de proposer d’y aller… Mais j’aime bien être là. Alors laisse moi juste encore un peu… Un peu plus ? »

Je suis encore une enfant.



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