J'ai un caractère difficile et j'ai perdu mon travail aujourd'hui quand un client a changé d'avis plusieurs fois avant de pouvoir trouver le bon café. J'ai beaucoup de patience, je vous jure, mais parfois je trouve qu'on en profite un peu trop. Je me retrouve à nouveau sans emploi et mes parents ne m'aideront pas, ils sont beaucoup trop du genre "débrouille toi ma fille" pour utiliser ne serait-ce que 500 wons pour moi, pourtant ce n'est pas l'argent qui manque chez la famille Baek hm. J'ai vraiment passé une sale journée aujourd'hui, je suis assez soulagée que tout ça n'ait pas fini en bain de sang, parce qu'après tout, je suis connue pour être une personne dangereuse hm. Babyface est occupé ce soir, et je n'ai pas pu mettre la main sur Shin de toute la journée. Alors j'ai choisi Tae Jun... "Alors j'ai choisi Tae Jun", ça sonne un peu comme s'il était la dernière des dernières solutions pas vrai ? Mais pourtant, même s'il ne l'entendra sans doute pas tout de suite de ma bouche -quelques années d'entrainement sont nécessaire pour que je puisse le dire- j'aime bien passer du temps avec lui, mais UNIQUEMENT lorsqu'il ne touche pas à mon accent. Cet idiot pourrait passer des heures là dessus à me faire complexer et finalement m'inciter indirectement à ne plus parler. Mais je vais quand même le voir, je dois être maso, ou atteinte sans doute. Je sonne et patiente devant la porte jusqu'à ce que celle-ci s'ouvre au bout d'un certain temps. D'un ton assez dramatique je lance alors ;


Ha Na - L'ennui m'a sorti de mon propre appartement hélas ! ... Alors en tant que passe temps officiel, tu dois me distraire avant que je ne sombre dans une déprime sans nom et contagieuse. Je marque une pause et hoche la tête d'un air songeur en ajoutant Prend aussi en considération le fait que je risque ma vie juste pour venir me distraire !


Aish, je me désespère parfois...

Je sortis de mon lit après y avoir longuement traîné pour tomber nez à nez avec l'horloge qui indiquait que les coups de midi étaient bel et bien déjà passés. Qu'importe, j'avais décidé de rester un peu à la maison pour une fois, chose plutôt rare étant donné que je trouvais toujours un moyen de m'occuper pour me sortir de l'ennui. Simplement là, je n'avais envie de faire aucun efforts alors tant pis pour aujourd'hui, j'allais me contenter de regarder la télé, je trouverais bien un plan d'ici ce soir. La journée à la maison n'étant pas une excuse pour se négliger, je traînais quand même des pattes jusqu'à la salle de bain, j'entrepris de prendre une douche éclair avant de m'habiller simplement. Pas de quoi faire des extras, ce n'est pas comme si j'attendais quelqu'un n'est-ce pas, un simple t-shirt et un jean feront l'affaire. Je m'armais tout de même de mon téléphone, gadget favori du fêtard par excellence et textant l'un de mes amis pour qu'il me trouve un plan pour ce soir, je me dirigeais vers la cuisine, je pris simplement une bière et allais m'asseoir sur le fauteuil. La télécommande à la main, je faisais défiler les chaines toutes plus ennuyantes les unes que les autres mais au moins, j'étais tranquille. C'était là tout l'intérêt de vivre seul, sans personne pour venir me taper sur le système. Pas de colocs et donc pas de gens avec qui je dois dealer en permanence si je n'adhère pas à leur manière de vivre. Et pas de copines, pour me casser les burnes en permanence. Le paradis quoi, quoi que malgré tout vivre tout seul avait également ses inconvénients. Éradiquer l'ennui s'avérait être beaucoup plus difficile lorsque l'on vivait seul et je n'allais quand même pas aller en cours juste parce que je m'ennuyais, je suis loin d'être maso tout de même. Enfin bref, c'est dans ces moments là qu'un coloc peut être bénéfique j'imagine.

Enfin, finalement saoulé des divers programmes tous plus idiots les uns que les autres que la tv me proposait, je m'apprêtais à faire mon ménage, parce que bien que je sois un homme, je n'en restais pas moins un homme propre. Et j'aimais que les choses dans mon appartement soient propre et bien rangée. Mais le bruit de la sonnette retentît, presque soulagé de cette visite impromptu devinant quelques peu qui j'allais trouver derrière cette porte. Je feignais tout de même l'agacement voyant une petite bouille jaillir de la porte que j'ouvrais à moitié.

«Donc parce que tu t'ennuies, faut que tu viennes faire chier les gens chez eux alors qu'ils ont peut être quelque chose de mieux à faire. Sans prévenir en plus. T'es vraiment impolie ma vieille, tu sais pas qu'on est censés appeler avant de se pointer chez les gens ou ? »

J'agissais comme le con que j'avais toujours été, mais Ha Na me connaissait bien maintenant et notre relation avait toujours été gentiment conflictuel, un peu comme des frères et sœurs qui se taquinent un peu trop souvent. Enfin je suppose, parce qu'elle est vraiment trop laide pour être ma sœur.  Je la laissais tout de même rentrer, étant sûr qu'elle n'attendrait de toute façon pas mon autorisation pour se mettre à l'aise et alors que je retournais dans mon salon, un sourire narquois vînt se déposer à la commissure de mes lèvres.

«Redis appartement pour voir. Et considération aussi. Tu sais très bien à quel point ces mots sonnent joliment fruités lorsqu'ils sortent de ta bouche. »

J'articulais ces phrases en jouant avec mes mains comme le faisait les chefs italiens. Ah ce que j'aimais l'embêter, cette Ha Na.

fashion+hairstyle


J'appuie doucement ma tête dans l'encadrement de la porte qui est à présent à moitié ouverte, puis un sourire discret mais pas moins amusé par ses paroles se dessine sur mes lèvres alors que je ferme les yeux quelques secondes à peine. Il n'y a pas que moi qui me désespère, et c'est rassurant parfois, je vous jure. J'opte pour un air assez étonné alors qu'il me laisse comprendre qu'il a peut être mieux à faire.


Ha Na - Alors ce que tu es en train de me dire... C'est que tu as des occupations dans la vie ?! Un léger rire faussement frustré s'échappe de mes lèvres Ça alors ! Toi ? Des occupations ? Je secoue doucement la tête, faussement désespérée et ajoute Un autre signe de l’apocalypse malheureusement... L'heure est proche


Dans le cas où il penserait à me claquer la porte au nez -situation qu'il faut toujours prendre en considération- mon pied est toujours prêt à bloquer la porte. Vous savez... Je crois que j'ai ça dans le sang, l'art de squatter les appartements qui ne sont pas à moi et ne pas me faire jeter -on appelle ça plus communément "faire pression" ou "négocier je crois. Mais peu importe, je pense qu'il s'agit de quelque chose qu'on a à la naissance ou qu'on a pas hm, c'est aussi simple que ça. Je ferme la porte derrière moi après être entrée et je crois que c'est un de des seul endroit dans ce quartier où je me sente en sécurité. C'est un peu comme être dans une bulle à l'écart de l'agitation extérieure...


Mais il ne faut pas sous estimer l'agitation à l'intérieur de la bulle. Le regard que je lui lance est long de sens quand il s'attaque à mon accent -parce qu'enfaite, ce n'était qu'une question de temps avant qu'il ne le fasse. Même pas le temps de s'installer, de retirer ma veste en cuir que monsieur commence déjà. Si on devait donner une traduction exacte à mon regard, ce serait "arrête tant que tu es vivant". Un sourire suffisant se dessine sur mes lèvres alors que j'enlève ma veste en cuir pour la poser sur le bord du canapé. Je m'appuie légèrement au niveau du dossier de celui-ci et lui répond ;


Ha Na - C'est vrai que depuis que tu es chez les Tsebe, bien écrire est presque devenu un art inatteignable, pas vrai ? Tu veux que je t'aide peut être ? Un soupir silencieux quitte mes lèvres et j'ajoute d'un ton plus concerné que je ne le voudrait Et arrête de faire ces gestes là avec ta main ou...


J'interrompt ma phrase et ne parvient pas à la terminer d'ailleurs. Je me décolle du canapé et m'approche de lui d'un pas assez calme. Un soupir quitte à nouveau mes lèvres alors que je détourne le regard. Et mon pied entre en contact avec sa jambe d'une façon qu'on ne peut pas qualifier de délicate. Je lui ai déjà dit de ne pas faire ça en plus, ce n'est pas la première fois hn. Je profite de ce moment d’inattention, mais aussi du fait qu'il soit un peu penché -car je suis assez petite à côté de lui- pour passer mon bras gauche autour de son cou


Ha Na - Je t'ai déjà dit d'arrêter de faire ça, je dis alors que ma main s'attaque à ses cheveux. Malgré moi, mon accent sonne toujours autant. Quelques secondes plus tard, je fini par le lâcher


Moi ? Violente ? Non, juste...- Oh, laissez tomber. Je me laisse finalement tomber sur le canapé et me redresse doucement quand ce dernier me rejoint. Je passe un long moment à le regarder avant de lui dire d'un ton las ;


Ha Na - J'ai encore été virée de mon travail... Comme si je m'attendais à ce que monsieur n'appuie sur l'interrupteur "consolation". Est-ce qu'il sait au moins ce que ça veut dire hn ? J'appuie ma tête sur le dossier du canapé et ajoute sans pour autant le penser je crois que je vais finir par m'installer chez toi. Qu'est-ce que tu en pense ? Je paierai le loyer en pizza fait maison et il y aura une zone de l'appartement qui sera rangée, zone m'appartenant, logiquement. Et puis il y aurait aussi... Ca yest, enfaite, je suis partie dans mon monde

Cette teigne prend très rapidement ses marques, pose sa veste où bon lui semble et s'installe comme s'il s'agissait de son propre appartement après m'avoir lancée un regard apparemment glacial me faisant comprendre qu'il valait mieux pour moi que je la ferme. C'est à peu près comme si je lisais en elle, mais elle peut crever, c'est pas un bout d'italienne qui va me faire peur loin de là. Et encore une fois pour riposter, elle s'attaque à ma fraternité, qu'elle est prévisible.

«Avec plaisir, tu sais que t'es la bienvenue quand tu veux. Surtout que toi t'es toujours bien parlée pour m'apprendre à parler coréen voyons. Ou quoi ? Tu vas venir me botter le c*l, du haut de tes un mètre cinquante, c'est ça ? »

J'avais articulé ces derniers mots en bombant le torse, lui montrant toujours plus ma supériorité tant physique que moral. Elle soupire alors et sans que je ne m'y attende elle m'assigne un coup de pied dans la jambe et elle m'encercle le cou de ses petits bras et elle m'ébourriffe les cheveux. La bougre, elle sait que je déteste ça. Je peste contre elle, prisonnier de son emprise mais voyant ma position, je savais comment faire pour lui faire lâcher prise.

«Dis Ha Na, toujours aussi gros tes air bags à ce que je vois. Sérieux, t'es sûr que t'es une fille ? C'est pas censée pousser ces trucs-là, t'as quel âge maintenant ? »

Satisfait de mon pic, j'affichais un sourire narquois. Et une fois sortie de son emprise, nous nous affalions tous deux sur le canapé et je l'attrapais dans une étreinte qui se voulait fraternelle. La serrant contre moi.

« Tu sais que je t'aime quand même, hein ma petite Ha Na. "TI AMO" BEAUCOUP tu sais, par contre faudrait quand même faire quelque chose, t'as pensé à la chirurgie esthétique. »

Je la lâchais ensuite et elle m'annonça qu'elle avait été virée, pas que ça m'étonne réellement, elle est pas vraiment douée pour garder un job fixe, toujours à se foutre dans les problèmes d'une manière ou d'une autre.

«Encore ? Laisse moi deviner, t'as frappée le patron ? Tu peux rester t'installer ici ouais, de vingt-deux heures à cinq heures du matin, tu t'en vas ensuite et tu nettoie les pièces de la maison. Bien sûr tu payes les 3/4 du loyer et tu fais en sorte que j'oublie ta présence si jamais j'suis présent. Tss, manquerait plus que je laisse tomber ma vie de célibataire dans mon appart tout seul, t'as craquée ta culotte à pois moche ma vieille. »

Me saisissant de la télécommande, je la lui tendais imaginant que les programmes n'avait pas vraiment dût changer depuis toute à l'heure, n'étant tout de même pas le dernier des trous du c*l ( même si je m'en approchais.) J'essayais à ma manière de la consoler... si on veut.

«Tu veux boire quelque chose ? Le frigo est là-bas, sers-toi. Bon alors qu'est-ce que j'fais pour te faire oublier ton nouvel échec, puis j'crois que c'est ton record t'as jamais gardé un job aussi longtemps. Ça se fête ! »

Je hoche la tête à sa première affirmation, même si dans ma tête il en est tout autre ; Tae Jun faisait parti de ces gosses qui se foutait de moi quand je suis arrivée à Suwon. Je vous jure, les enfants sont durs entre eux, mais ce n'était pas le pire. J'ai eu une enfance un peu perturbée à cause de ces sales gosses, et je parle des pire, ceux qui estiment que la parole n'est pas suffisante. Tae Jun, bien qu'un peu idiot ne faisait pas parti de ces personnes là. Mais passons ? Lorsque j'encercle son cou à l'aide de mon bras je rectifie sa bêtise ;


Ha Na - Un mètre soixante huit, un mètre soixante huit j'articule pour que les mots entrent dans sa tête et se creusent un chemin jusqu'à sa mémoire pour y rester.


Sa remarque à propos de ma poitrine me fait fuir comme la peste et je le repousse non sans frapper son épaule au passage pour me diriger vers le canapé où je prend place en croisant les bras. Des fois, je déteste ce type sérieusement, il a de quoi vous faire complexer à propos de petites choses par-ci par-là... Je le laisse me prendre dans ses bras. La moue légèrement contrariée sur mon visage est remplacée par un faible sourire mais ce n'est que temporaire. Tss, sale gosse... Je suis tentée de lui faire mal -il me donne accès à beaucoup de zones comme ses cheveux, ses épaules ou son cou par exemple- mais je me contente de le repousser à nouveau


Ha Na - Idiot... Comme si j'allais passer sur le billard pour toi. Je marque une pause et le dévisage quelques secondes avant de légèrement tirer sa joue Tu crois que t'es une perle rare peut être ? Hm ? Je met un terme à cette pression avant de poser mes mains au niveau de mes joues Tout ce que tu vois ici, hors de question que j'y touche. Je secoue doucement la tête avant de rajouter d'un ton faiblement amusé Tu crois que j'essaie de te plaire peut être ? Je marmonne un peu plus bas Questo bambino e stupido...


Au moment de parler de la façon dont j'ai été viré, je passe ma main dans mes cheveux et détourne le regard tout en secouant doucement la tête. Je dis d'une voix à peine audible ;


Ha Na - J'ai balancé du café sur un client intentionnellement... J'ajoute rapidement ne me force pas à le répéter, une fois c'est déjà assez...


Je marque une pause alors qu'il est en train de me répondre à propos de mon projet -qui n'est soit dit en passant pas sérieux du tout- de m'installer chez lui. Je le regarde longuement et le dévisage sans doute sans m'en rendre compte à cause de sa réponse. Ma réaction tarde mais je fini par répondre


Ha Na - Finalement je suis bien avec Shin, même s'il est somnambule... Et pourquoi de vingt-deux heures à cinq heures du matin hm ? Trop naïve, je suis... Un soupir quitte mes lèvres avant que je ne dise dans un souffle tu vas mourir tout seul toi ; vieux et seul.


J'attrape la télécommande pour chercher une chaîne potable alors qu'il me demande si je veux boire quelque chose. Secouant doucement la tête, je lui répond les yeux toujours posés sur l'écran ;


Ha Na - J'ai faim, commande une pizza... Alleeer je dis en appuyant un peu plus sur le mot alors que mon coude tente de voir s'il est toujours vivant ou pas à côté de moi. Ou alors il y a autre chose que des boissons dans ton frigo ? Je tombe sur We Got Married et un sourire satisfait se dessine sur mes lèvres alors que je pose difficilement mon regard sur le jeune homme, trop concentrée sur la télé à présent


Je suis un cas, mais... Je ne regarde pas tout le temps cette émission voilà comment j'arrive à ne pas être écoeurée. De plus, je fais ça parce que ça me fait plus qu'autre chose.

Question stupide, chaque femme sur cette terre essayait de me plaire d'une quelconque façon. Affirmer le contraire en vient à avouer le fait que les parents de cette fille lui ont menti sur son sexe d'origine. Enfin bref, elle me débrief sur la manière dont elle a été généreusement congédié et les raisons qui ont poussé son patron à faire ce geste. Je ne peux m'empêcher de pouffer de rire à son affirmation. Hana n'avait vraiment aucun self-control et ça ne s'arrangeait pas avec les années. Qu'est-ce que je vais bien pouvoir faire d'elle.

«Ca m'étonne même plus. Qu'est-ce qu'il avait fait le pauvre ? »

Il ne va pas sans dire qu'Hana étant donné qu'elle est plutôt longue à la détente me questionne sur les horaires que je lui ais proposé en rigolant. Elle finit par tilter par elle-même, et elle soupire comme si elle était exaspéré de moi. Ce qui m'amusa encore plus et à cet action je décidais de lui pincer les joues, car elle avait vraiment tout d'une enfant lorsqu'elle faisait la moue.

«Bah j'suis venu au monde seul, j'quitterais ce monde tout aussi seul c'est pas un soucis ça. Par contre j'suis sûr que même vieux des minettes feront la queue devant ma porte, puis j'serais jamais vieux. A ce rythme là j'vais mourir bientôt. Dis, j'te manquerais quand je vais kané ma p'tite Hana? »

J'avais été distrait une nano-seconde par un sentiment d'insécurité soudain, je pensais à Taemin et à sa mort, d'un coup d'un seul et ce sentiment avait surgit de nulle part pour m'apporter un inconfort particulier. Me secouant la tête, faisant comme si cette interlude n'était jamais survenu, Hana ne l'ayant sûrement pas remarqué, je tombais sur l'un de ces programmes à l'eau de rose que les filles aimaient regarder.

«WGM ? Sérieux, mais c'est scrypter ce bordel, pourquoi tu regardes ça ? Ah et donc c'est comme ça, t'es celle qui te tape l'incruste et j'dois te nourrir. Si t'as faim le frigo est là, tu bouges ton gros cul de ce canapé et tu vas te faire à bouffer, et me faire à bouffer aussi, t'es pas une invitée hein. »

Je me concentrais alors sur le programme idiot mais elle m'avait donné faim et je ne m'étais rien mis sous la dent depuis ce matin. Son idée de pizza n'était pas tellement mauvaise, j'attrapais le combiné fixe et appeler la pizzeria du coin commençant à connaître le numéro par cœur.  

«C'est pas à cause de toi, j'ai faim c'est tout. »

Puis commençant à faire les cent pas chez moi, habitude que j'avais prise lorsque j'étais au téléphone. Je revisitais un peu mon appart et en profitais pour commander deux pizzas quatres fromages. Je passais par ma chambre qui se trouvait être dans un état pas possible et j'avais totalement oublié que j'avais laissé mon téléphone dans ma chambre. Je le saisissais ne prêtant aucune attention à l'italienne dans mon salon.

Là, quatres messages non-lu m'attendait dont deux d'un numéro inconnu, j'ouvrais d'abord ces messages pour y lire "Dis Taejun j'attend toujours ton appel." et enfin "Taejun répond moi, j'suis devant ta porte." Et merde, il fallait que j'instaure une nouvelle règle, plus de ça chez moi parce qu'après elles connaissent mon adresse et c'est relou. J'entendais sonner à la porte, c'était sûrement celle-ci.

«Hana déjà que t'es pas la bienvenue ici, rend toi utile et va ouvrir la porte tu veux ?! »

Peut être que de voir Hana allait la dissuader, il suffit que je me montre au bon moment. Puis au pire, les filles aiment jeter la faute sur les autres filles même si c'est le mec qu'est en tord, j'm'en plains pas personnellement ça m'arrange mais j'dois avouer que c'est pas très logique cette histoire.

Ha Na - Oh oui, le pauvre ! Je me met à rire avant de poursuivre Il n'a pas arrêté de me demander mon numéro pendant trois jours, TROIS JOURS. Mais le pire c'était aujourd'hui. Assise en tailleur à côté de Tae Jun, je tourne la tête vers le concerné et puis pose la main au niveau de son genou avant de partir dans la présentation exacte la scène où je joue le client et lui... Me joue en l’occurrence Mademoiselle cela fait trois jours que je viens à toutes mes pauses, ne soyez pas timide et donnez moi votre numéro hm ? Combien de café je vais devoir boire avant de pouvoir l'avoir ? Je marque une pause avant d'ajouter Du coup je suis partie prendre la machine a café, le café était froid et je n'ai pas eu la patience de le chauffer je mime les gestes de ma main droite avant d'appuyer à nouveau ma tête contre le dossier alors que je regarde Tae Jun Touuus ses vêtements ont prit cher, et il l'avait mérité hn... Je lève les yeux vers lui avant de demander Pas vrai ?

Les femmes et Tae Jun, une histoire vieille comme le monde. J'ai tendance à penser qu'elles doivent toutes autant qu'elles sont avoir un truc qui ne tourne pas rond dans leurs petite têtes... Non parce que vu comment il me traite, et j'ai bien envie de croire que je suis au bas de l'étage, essayons d'imaginer comment ils se comporte avec elles et je dis bien ELLES. Questo deficiente depravato... Je suis sûr qu'il ne regarde même pas leurs visages et qu'il n'a retenu aucun prénom. Cette moue contrariée n'est pas décidé à quitter mon visage et monsieur se met à m'embêter maintenant.

Ha Na - Vire moi ces mains de mon visage, depravato je dis en écartant ses mains de mon visage. Je lève les yeux vers lui et l'expression de mon visage est toujours la même quand j'ajoute Même une chèvre ne devrait pas sortir avec toi...

Et monsieur enchaîne sur un sujet un peu plus déprimant. Pour une raison qui m'échappe, je me met à m'inquiéter. Et je ne suis pas de celles qui s'inquiètent aussi vite hn, mais cette impression me tombe dessus comme si j'avais choppé un rhume accompagné d'une fièvre et je ne peux pas l'ignorer. Mais pas non plus moyen de lui montrer que je m'inquiète. Je le regarde un moment, probablement trop longtemps avant de me rapprocher et passer mon bras sous le sien et commencer ma phrase dans un murmure presque ;

Ha Na - Babo... Arrête de raconter des bêtises va... Si quelqu'un doit doit rendre l'âme dans cette pièce, ce sera sans doute moi la première j'appuie ma tête contre son épaule alors que ma main libre continue de zapper Tu as oublié à quel point j'étais maladroite ? Même ma mère m'a dit que si à vingt ans je n'arrivais pas à me repérer dans Suwon je n'avais qu'à crever je dis sur un ton légèrement amusé pour tenter de lui arracher un rire Et puis comment une personne qui est là et qui sera là pourrait me manquer hn ? Aish... La stupidité est une maladie vraiment dure à gérer pas vrai ? Ou peut être que tu essaie de recevoir des mots réconfortants de l'italienne de service ? Je lève la tête vers lui et lui jette un regard faussement méfiant en ajoutant dans un hochement de la tête Bien essayé hm...

Et puis finalement je tombe sur cette émission. N'est-il pas agréable de regarder une émission que Tae Jun ne porte pas dans son coeur ? Il parle mais je l'écoute d'une oreille seulement, et un sourire se dessine sur mes lèvres alors qu'il me dit que tout ça est scripté. Il me prend pour qui hm ? Je le sais tout ça, mais j'ai besoin de regarder des choses comme ça pour me remonter le moral et rire un peu. Mais comment est-ce que je vais arriver à rire avec un idiot qui n'est absolument pas gentleman du tout hn ? Même si j'étais célibataire et qu'il était le seul homme sur Terre, je ne sortirait pas avec lui ! Je me mord légèrement la lèvre inférieure pour ne rien dire et mes yeux sont concentrés sur l'écran. Mais quand je le vois composer un numéro, sans vraiment le vouloir, un sourire se dessine sur mes lèvres. Je me contente de hocher la tête, d'un air très peu convaincu et me détache de lui quand finalement il se lève, mes yeux sont cela dit toujours accrochés à l'écran. Key oppa, voila un gentleman ! Mais Tae Jun vient encore une fois m’interrompre... Un soupir silencieux quitte mes lèvres alors que cette fois-ci je me lève -le pouvoir de la bouffe- en murmurant d'un ton distrait ;

Ha Na - C'est peut être livreur de pizza... Il a fait vite... Y-yah, ne change pas de chaîne hn

Je détourne le regard de la télé contre mon gré pour voir où je met les pieds et aller ouvrir et je tombe sur une jeune femme qui n'est pas en uniforme de travail. Mais comme je pense pizza, je ne réfléchi pas forcément malheureusement ;

Ha Na - Vous venez pour les pizza pas vrai ? Il y a eu un problème avec les pizza ?

Femme - ... Non, je viens pour Tae Jun, Tae Jun est là ?

Je passe une main dans mes cheveux avant de tourner la tête dans sa direction quelques secondes à peine, histoire de voir ce qu'il en est de son côté. Puis, je fais un signe discrèt à cet idiot pour qu'il s'allonge sur le canapé histoire qu'on ne le voit pas. Je tire sur mon t-shirt et j'oriente mon index vers le sol histoire qu'il comprenne.

Ha Na - Non, Tae Jun oppa n'est pas là... Mais, je peux savoir ce que vous voulez à mon futur fiancé ? je demande d'un ton inquiet

Femme - F-fiancé ?

Ha Na - Oui, j'hoche doucement la tête et un soupir quitte mes lèvres, il travaille très tard en ce moment et quand il rentre il est très fatigué vous savez ? Aigo, mon pauvre Tae Jun, il travaille si dur... Je regarde alors la jeune femme et m'appuie dans l'encadrement de la porte Si vous voulez lui laisser un message, je veux bien le prendre pour vous, sinon je dois vous laisser, il est tard et honnêtement... Je suis en train de regarder We Got Married je ris légèrement, un rire faussement amical

Femme - Non... Non non ça ira, je le contacterai plus tard
Ha Na - Très bien, bonne soirée à vous

Je ferme la porte sans avoir sa réponse et m'y appuie un court instant.  Avant de me diriger vers le canapé en question, j'enlève mes chaussures. Puis quand j'arrive finalment à destination, je regarde Tae Jun, un peu désespérée de lui. J'attrappe le coussin et le frappe un peu avec en lançant ;

Ha Na - C'est la dernière fois que je me lève, compris ? Surtout si c'est pour servir d'anti-corbeau... Aish... Cette fille est vraiment un corbeau, j'ai cru qu'elle allait me casser quelque chose à force de me regarder aussi mal...  Allant de nouveau m'asseoir, je cale le coussin contre moi et ajoute Qu'est-ce que je disais, même une chèvre ne devrait pas sortir avec toi... A quoi elle pense celle-là hm... Tsh... Je secoue doucement la tête j'ai rarement vu une fille aussi refaite de la tête aux pieds et maquillée comme un camion volé par la même occasion, c'est vraiment un art hm...

Bon, je ne suis pas vraiment féminine vous savez ? Ma mère étant styliste, elle fabrique beaucoup de robes pour moi et je suis obligée de les porter. Mais en dehors de tout ça, j'en porte le moins possible et je ne me maquille pas, ou pas beaucoup. Je ne suis pas vraiment féminine mais je me sens bien comme ça, vraiment... Jusqu'à ce que Tae Jun me pose des questions du genre "est-ce que tu es vraiment une fille". Je déteste celle-là d'ailleurs. Je le frappe presque automatiquement quand je l'entend.

Je laissais Ha Na aller ouvrir à l'inconnue, me positionnant de manière à ce que la sangsue n'ait pas à me voir. Sans même que je ne le lui certifie, Ha Na avait compris quelle était sa mission. Et bien qu'elle soit particulièrement chiante le plus clair de son temps, je devais avouer qu'elle comprenait vite les choses. Je la laissais donc s'occuper de l'autre folle et j'étais plus qu'enchantée de voir que ses talents d'actrices n'avaient pas failli. Ce n'était pas la première fois que je faisais jouer la comédie à l’italienne pour la simple et bonne raison qu'en idiot que j'étais, j'amenais mes différentes gazelles dans mon humble demeure et bien que je n'enregistre jamais leurs numéros, elles finissaient toujours par revenir sur les lieux du crime. C'est aussi pour ça qu'au final, sa visite à l'improviste n'était pas mieux choisit que maintenant.

Après avoir feint la fausse amitié, Ha Na renvoyait très gentiment la demoiselle chez elle et lorsqu'elle ferma la porte, restant quelques peu sur le pas de celle-ci. Je l'applaudissais alors qu'elle me rejoignait dans la salle commune. Et prenant l'un des coussins du canapé, elle le plaquait contre elle et elle commençait à bouder.


«Bah quoi t'es jalouse ? Remarque, elle devait être plutôt choquée de voir que j'avais supposément jeter mon dévolu sur toi. Normal qu'elle regarde à qui elle a affaire. »

Ahlala, la taquiner était vraiment mon passe-temps préféré. Voir sa petite bouille devenir rouge de rage et la voir se transformer en super guerrière super saiyan. C'est très drôle de la voir dans cet état-là.

«Si la maquillage peut l'aider à se faire des garçons aussi beaux que moi, j'vois pas où est le mal. Puis entre-nous, ce qu'elle a refait n'enlève rien à son charme bien au contraire. Elle sait se débrouiller avec ses atouts si tu vois ce que j'veux dire... »

Et il est vrai que malgré le fait que je ne puisse pas placer son nom, je pouvais très bien placer son corps et l'une des nuits que nous avions passés ensemble. Bien sûr, je n'étais pas attaché à elle mais elle m'avait fait passée une bonne soirée et je lui en étais reconnaissant pour ça. Bientôt, la sonnerie retentît à nouveau, me levant cette fois prenant appui sur la cuisse d'Ha Na, j'allais ouvrir au livreur de pizza.

Suite à quoi après que je l'ai payé et refermé la porte, j'installais la boite sur la table-basse prenait une part et me tournais vers Ha Na lui intimant d'ouvrir grand la bouche.

«Allez ma grosse, dis "Aaaah" »

Ce qui était plutôt ironique sachant que l'italienne faisait un poids plume mais je sais que le poids est l'ennemi numéro un de la gente féminine autant en profiter. Je m'emparais de la télécommande ensuite zappant sur un programme qui me divertissait moi. Il s'agissait tout de même de mon appart. Ayant quand même pitié d'elle, j'ouvrais le tiroir de ma table pour en sortir un jeu de tarot.

«On se fait une partie de Trouduc', trois manches, le perdant exauce un vœux ça te va. Puis peut être qu'on va sortir un peu aussi, ce sera plus drôle par contre t'enfileras une robe qu'une des filles a dût laisser là. Tu vas me foutre la honte avec tes vieilleries là. »

Un rire nerveux s'échappe de mes lèvres alors que je détourne le regard en répétant le mot "jalouse" comme pour lui laisser une chance de se rectifier. Reposant mon attention sur lui je secoue doucement la tête, un peu désespérée il faut croire. Mais alors quand il me parle de chirurgie, je préfère poser ma main au niveau de sa bouche et réprimer un frisson de ma main libre avant de lui dire d'un ton calme, presque un murmure ;


Ha Na - Yah... Mais qu'est-ce que ça fait de toucher du silicone tous les jours et se retrouver avec le quart de son maquillage sur le visage à chaque contact hn ? Je marque une pause avant d'ajouter d'un ton amusé Omo omo, je ne savais pas que c'était ça ton truc, mais les poupées gonflables peuvent aussi faire l'affaire hn. Un soupir quitte mes lèvres alors que je pause ma main sur sa joue avec un sourire compatissant. Je dis sur un ton faussement désespéré Ah, mon pauvre Tae Jun... Mon pauvre Tae Jun qui a le cerveau entre les jambes, hélas...


La sonnerie m'interrompt et l'empêche d'en placer une. Un sourire satisfait se dessine sur mon visage alors qu'il se lève pour aller chercher la pizza -du moins, j'espère qu'il s'agit de la pizza cette fois. Et elle arrive, encore toute chaude. Oh, enfaite, c'est la pizza l'amour de ma vie. Et enfaite, je vais manger l'amour de ma vie... Mais c'est pour la bonne cause pas vrai ? Je pense que je souris inconsciemment. Et qui d'autre que la pizza pourrait me faire sourire inconsciemment hn ? Même le pic de Tae Jun m'atteint moyennement. Je me rapproche pour mordre dans la pizza avant de dire dans un hochement de la tête ;


Ha Na - 'Jun... Je crois que je suis tombée amoureuse... Mais je vais devoir manger l'amour de ma vie


Me voila partie dans un autre monde mes amis. Je lui prend la pizza des mains après m'être assise en tailleurs à ses côtés. Mon moment de bonheur s'estompe quand il change de chaîne


Ha Na - Yah...-


Même pas le temps de finir ma phrase qu'il me coupe la parole. Donc, je prend mon mal en patience et l'écoute seulement, cet enfant à perdu la tête.


Ha Na - ... Ash ! Tu sais très bien que je suis nulle à ce jeu, on a qu'à régler ça à pierre papier ciseaux~ je dis en attrapant les cartes de ma main libre Et puis, tu crois vraiment que je vais porter ces robes, ultra courte soit dit en passant ? Je ne quitte pas cet appartement sans mes confortable vêtements hn. Mon ami, ne soyons pas fous, je n'ai pas envie de ressembler à une prostituée, pas plus hier qu'aujourd'hui d'ailleurs Je chipe la télécommande pour remettre We Got Married et pose ma tête au niveau de ses genoux, gardant la télécommande dans mes bras, hors de portée Ça m'aide à me concentrer pour le jeu, ne change pas de chaîne hn. Si tu gagne, tu l'auras ton souhait Je tourne alors la tête vers lui avant de dire d'un ton plutôt calme Bon... Pierre, papier... Ciseaux !

Ma main affiche une pierre.

Je pouffais à sa remarque, je la regardais et je levais mes mains aux ciels mimant tâter une paire de seins imaginaire dans le vide fraîchement siliconés. Et je me retournais vers Ha Na.

« Je vois pas la différence moi... »

Suite à quoi elle pause sa main sur ma joue comme si elle me plaignait réellement. Il est vrai que j'avais tendance à penser avec mes parties génitales plutôt qu'avec ma tête mais instinct de mâle oblige, mon physique me permettait d'avoir quasiment toutes les filles que je voulais pourquoi me priver. Puis entre nous, une vie sans sexe c'est vraiment nul. Suite à quoi après que cette pizza soit enfin arrivé, je me jetais dessus, c'est-à-dire que le babysitting ça donne faim.

«Tu parles aux pizzas maintenant au secours... L'amour de ta vie hein.. » m'écriais-je en imitant son accent.

La vérité était que je pouvais éventuellement la trouver mignonne dans ce genre de moment, lorsqu'elle avait un tête à tête avec son monde. Dans la tête d'Ha Na c'était souvent le gros bordel mais c'est aussi pour ça que je l'appréciais, et je devais faire avec aussi, j'étais obligé. Forcément, Ha Na fidèle à elle-même n'ayant pas du tout confiance en son jeu préférait jouer sa chance plutôt que sa stratégie. Je soupirais alors mais faisant confiance à ma bonne étoile, j'acceptais de jouer ce souhait au pierre, feuille, ciseaux.

«On est joueurs ou on l'est pas, soit tu acceptes de jouer avec les conditions du jeu. Soit je t'humilie pour le restant de ta vie, faut avoir des couilles pour avoir l'immense privilège de rester avec le grand Kwon Tae Jun. »

Ma main afficha quant à elle, une feuille. Avec un sourire satisfait sans pourtant prononcer un mot, je me levais et me dirigeais vers ma chambre. Ouvrant le dressing, je prenais la tenue féminine la plus provocante que j'avais pus trouver dans mon placard. Une petite robe, très moulante bordeaux, des escarpins rouges pimpant et une veste en cuir serré pour casser le look. Ha Na allait être magnifique là-dedans, bien sûr, elle allait sûrement être reluqué de tous les côtés mais surtout très embarrassé. Bien sûr, je ne permettrais aucun débordements mais j'allais au moins m'amuser un peu. Je retournais ensuite dans le salon et jetais l'accoutrement sur le canapé, m'approchant doucement d'Ha Na, je lui fis un léger bisou sur la joue avant de lui chuchoter.

« Enfile-ça, tu seras la plus belle je t'assure et fais quelque chose pour tes cheveux aussi. Une des filles a certainement due laisser des produits de filles dans la salle de bain, fais toi plaisir. J'ai un endroit à te montrer. »

Et à la manière d'un vendeur de magasin de luxe, je lui montrais la salle de bain en me courbant.

Je ne peux m’empêcher de secouer la tête en voyant cet idiot fini tout en murmurant pour moi même en passant une main sur mon visage ;


Ha Na - Sérieux sérieux sérieux...


Je tape distraitement Tae Jun quand il s'attaque encore une fois à mon accent, c'est plus fort que moi... Ou plutôt c'est plus fort que lui de m’embêter avec ça ! Aish, sérieusement. Mais il me fait bien rire quand il en vient à parler du "grand Tae Jun" que je ne vois pas.


Ha Na - Mon enfant, tu ne sais pas ce qu'est la peur toi, je ris doucement en secouant à nouveau la tete Tu ne sais pas ce qu'est la peur...


Mon duo secret avec l'autre Ha Na devrait venir frapper à sa porte un jour. Pas littéralement mais... Vous savez, l'humiliation c'est notre spécialité. On apporte même un complément parfois quand on le sent bien. Mais soit, je préfère passer le sujet pour mettre une raclée à ce prétentieux de service... Cela dit, la chance n'est pas avec moi aujourd'hui. Mon regard traduisant sans doute un peu trop cette crainte soudaine de devenir la victime, histoire d'arranger mon cas, je murmure un ;


Ha Na - Non... je passe mes bras autour de sa taille pour l'empecher de partir Non non non... Mais ça ne fonctionne que quelques secondes, une minute au maximum. Non, fais pas ça 'Jun... Tae Jun ! Je dis alors qu'il part dans une autre pièce.


Ma vie est entièrement finie. Je peux choisir de fuir tout de suite, profiter de cette absence pour rentrer tranquillement chez moi mais j'ai une fichue parole qui me colle sur ce canapé. Et à l'heure actuelle, je le regrette... Quand ma sentence tombe, je lui dit alors ;


Ha Na - Tu as conscience que tu risque de devoir te cacher toute ta vie ? Je lève la tête vers lui, sans doute aussi écœurée qu'à l'époque où je pensais que les légumes m’empercheraient de grandir (j'avais quatre ans, pardonnez moi) et j'ajoute avec un sourire amusée bien qu'un peu démoraliser Tu vas le regretter toute ta vie... Per tutta la vita


Je le pousse pour entrer dans la salle de bain lorsqu'il croit bon de jouer la comédie puis referme la porte derrière moi... Beaucoup de questions traversent mon esprit à l'heure actuelle. Des questions comme ;


Ha Na - Tu as mit la robe à la machine au moins ?! Mah oui, sait on jamais...


Ou alors que les talons soient en 39 alors que je chausse du 37. Après avoir eu les réponses que je voulais, j'enfile à contre coeur la robe qui n'est pas trop courte finalement, mais pas plus confortable pour autant. J'ai un peu envie de pleurer là enfaite... Je détache mes cheveux avant de poser mes mains sur le bord du lavabo et lancer pour moi même ;


Ha Na - Félicitations Ha Na... Tu ressemble officiellement à une prostituée


Je plie correctement mes affaires avant de sortir de la salle de bain et les ranger dans un tiroir de sa commode. Je pose la paire de talons rouges pour attraper des talons noirs -décidément... Combien de filles il a ramené ici ? Ça va me rendre malade. Je les enfile et c'est ma pointure exacte. Je me dirige donc dans le salon, tentant de ne pas tomber avec ces échasses. Je fusille 'Jun du regard avant de lui lancer au visage la veste en cuir qu'il m'a passé et prendre la mienne un peu plus large ;


Ha Na - Tu essaie de te débarrasser de moi en tentant de m'étouffer ? Je râle un peu, oui, mais ça va passer j'imagine. Je pose ma veste en cuir sur mes épaules avant de lui demander De quel endroit tu me parlais, alors ?


S'il m’emmène dans un club de striptease, je le tue.

Je me tournais vers Ha Na d'un sourire narquois fier de ma plaisanterie et comme le grand Tae Jun que j'étais, si je faisais une farce, il fallait que je la fasse entièrement. Elle semble avoir une mine vraiment dépitée, tant mieux, cela aurait été encore plus bizarre si elle avait été contente de ma petite farce.

« Pour ce que ça vaut, ça me dérange pas de rester enfermé dans une grotte pour le restant de mes jours mon amour. Te quiero mucho moi aussi. »

Je la laisse entrer dans la salle de bain et je la laisse gérer toute seule son malaise vis-à-vis de l'accoutrement que je lui ai préparé. Quant à moi, je me la joue plus cool. Je rejoins ma chambre, fouillant un peu dans mon dressing pour en sortir un tee-shirt blanc imprimé avec des textes reflétant toujours plus mon état d'esprit. Un jean noir délavé, qui moule mes jolies petites fesses je dois bien le dire. Et des chaussures en daim très simple, noir et blanche et m'armant de ma veste en cuir, je retourne dans le salon. C'est à ce moment précis qu'Ha Na sort de la salle de bain, elle a jeté son dévolu sur des talons noir finalement, bon choix. J'admire mon chef d'oeuvre de haut en bas et je n'imagine pas à quel point Ha Na a envie de me tuer à cet instant précis. Enfin grâce à moi, elle sera sous la lumière des projecteurs pour une soirée, c'est que j'ai quand même fait un excellent boulot, ça me donnerait presque envie de la garder pour moi. Mais lorsqu'elle ouvre la bouche, la réalité me frappe en plein visage, jamais de la vie, c'est presque dégoûtant rien que d'y penser.

« Je vais te faire voir Paris... »

Et me comportant comme le parfait gentleman que je suis, je me positionne sur le pas de la porte lui présentant mon bras pour qu'elle s'y tienne et nous nous aventurons alors pour une nuit endiablée. C'est le cas de le dire.