Ah, voilà, voilà. VOILA. C'était ma veine, ça. La chance du Vendredi soir alors que c'est bientôt l'heure de sortir faire la fête. P'tain. Ma télé venait de me lâcher. Enfin, me lâcher... Pour dire vrai, je savais pas d'où ça venait. Tout ce que je sais, c'est que quand je l'allumais, j'avais un écran noir et impossible d'avoir l'image. Rien de pire pour m'énerver. En fait, on va dire que j'avais bien entamé la soirée. J'avais un rencard ce soir, et le mec que je devais voir m'a planté. Et forcément, avec toutes mes expériences du passé, je commence franchement à me demander ce qui cloche chez moi, avec les mecs. Bon ceui-là avait juste annulé le rendez-vous de ce soir en me disant qu'il avait un imprévu au boulot et que son patron allait le garder jusqu'à pas d'heures. Et moi, comment j'ai réagi? Je l'ai envoyé chier. Je l'ai traité, je me suis mise à pleurer. Je crois même lui avoir dit qu'il était fini à la pisse. Aucun rapport, on est d'accord. Et comme j'ai dû toucher un point sensible, il m'a traité de "salope", "connasse" et tous les noms d'oiseau qu'il connaissait. Voilà.

Du coup, je voulais me réconforter avec mon feuilleton préféré, et voilà que la télé me lâche à son tour. J'étais maudite. Il était bientôt 19h en plus. Comme si j'allais trouver un mécano à cette heure là pour venir me réparer ma télé. Enfin bon, qui ne tente rien n'a rien, alors j'suis allée jeter un oeil sur internet pour en trouver un. Et les petites annonces d'étudiants m'ont vachement aidé puisque j'avais trouvé mon bonheur. Un mec de l'Ishinae qui travaillait au noir en tant que mécano pour arrondir ses fins de mois allait être mon sauveur de la soirée. Du coup, je l'avais appelé et je lui avais demandé de passer chez moi dès qu'il pouvait. Bingo, il m'avait dit qu'il allait venir rapidement. Rapidement, c'était vite dit, j'avais eu le temps de me faire deux tresses et de me mettre en jogging noir à l'aise sans penser à la possibilité que l'étudiant mécano qui allait venir était un beau gosse. Non non, j'en avais ma dose des hommes.

Quand la sonnette retentit, j'étais en train de m'empiffrer un pot de glace Ben & Jerry's, assise sur mon canapé le regard vide de tristesse. Je ne faisais que me repasser la conversation téléphonique catastrophique que j'avais eu, et à chaque fois ben... Forcément, les larmes coulaient. Avec ça, j'en avais oublié le mécano qui sonna pour la deuxième fois. "OUI CA VA J'ARRIVE!" criai-je alors que je pleurais encore comme un gros bébé et que j'avais de la glace sur les lèvres. j'étais dégueulasse à voir.