Je vais le tuer. Il va me le payer. J’ai extrêmement mal au crâne, la migraine tape avec force, sans compter que… Oui, j’ai mal aux fesses oui. Je n’ai pas encore pris le rythme de cette relation intime. Et me faire bouger, au milieu de la nuit, alors que je pourrais dormir tranquille, me reposer dans les bras de mon petit ami, c’est pas le truc que j’avais prévu en tout cas. Je me lève, ce qui ne manque pas de réveiller Hui Liang. « Rendors toi… Je dois jouer les super héros… » Je parle tout bas, parce que je n’ai pas envie de m’énerver d’avantage. Une folle envie de prendre mes médocs me prend, alors que j’ai déjà pris ma dose ; on appelle ça un dépendant aux médicaments, ou un drogué, et ça me fait pas spécialement plaisir. Une douche rapide, un long sarouel, un t-shirt, un sweat, un bonnet, je rabats la capuche sur le bonnet, et attrape mes clés ainsi que mes clopes. Il va s’en prendre une ce préso en carton. Agir seul, et si dangereusement ? Des fois je me demande si les neurones ont été répartis de façon correcte dans son cerveau ou alors ils font juste office de remplissage… Mais sinon, je l’aime. Descendant les escaliers, j’en profite pour décrocher l’extincteur. Il va falloir que j’explique à Shûji demain pourquoi il a disparu… Je sors en faisant attention de ne pas claquer la porte d’entrée, et vais dans le sous sol prendre ma voiture. La radio crache de la musique à fond dans ma voiture pour m’empêcher d’entendre quoi que ce soit d’autre, j’ai putain de mal au crâne, j’ai l’impression que l’on tape au marteau contre mes tempes. Ma conduite se fait rapide, je grille les feux, je trace sans me soucier des limitations ; comme d’habitude lorsque je suis énervé. Et puis, en tournant enfin, je vois une source de lumière étrange. Il déconnait pas ce trou du cul en plus… Je soupire, m’allume une clope, et gare ma voiture à la va vite, et en sors, attrapant l’extincteur. Je ne peux m’empêcher de regarder les dégâts. Bonne chance pour remplacer la pelouse. « BOK ?! ENFOIRE DIS MOI PAS QUE T’ES ENTRE LES FLAMMES ?! » J’en connais déjà la réponse, et j’ai pas commencé, que ça m’a déjà irrité. J’entends deux vois, deux voix bien distinctes. Oh putain… J’écrase mon mégot sous mon talon, super utile quand il y a déjà le feu, et je déclenche l’extincteur, éteignant les flammes autour d’eux, juste assez pour leur donner une issue de sortie. « CHIENS DE LA CASSE VOUS MERITERIEZ QUE JE VOUS LAISSE LA A POIL JUSQU’À CE QUE LES POMPIERS ARRIVENT » Merde, je sens la veine sur mon front enfler de colère.

Il fait trop chaud, alors je retire mon sweat et mon bonnet, les envoyant près de ma voiture, continuant à m’acharner avec l’extincteur sur les flammes. Putain, il va me le payer, jusqu’au jour de sa mort il va me le payer. Et l’autre trou du cul, c’pareil, je le connais à peine et il me doit la vie, ou la liberté au choix, parce que si j’étais pas venu ils auraient certainement fini en taule. Lorsque je juge le passage assez large pour que les deux puissent passer, je pose l’extincteur au sol. Sauf que cet enfoiré qui me sert de président n’a rien trouvé de mieux à faire que se coller à moi, se frotter à moi, en me criant dans les oreilles. « VIRE TES PATTES DE HYÈNE DE MOI NAM KYU BOK !! » Je ne me gêne absolument pas pour le jeter au sol, le poussant d’un coup de genou. Mes yeux se baladent, de Kyu Bok au Jeopardize, et inversement. Haineux. J’ai envie de les éclater tous les deux. D’en faire de la bouillie. De les remettre dans le feu en vérité. Je serre les poings, reprenant juste le sweat que j’ai retiré, le lançant sur Bok. « VOUS ME RÉVEILLEZ, A PAS D’HEURE, ALORS QUE MES PETITES LARVES JE SUIS À BOUT, JE SUIS AU BOUT DU ZGUEGUE MEME, TOUT ÇA PARCE QUE EINSTEIN ETAIT UNE PETITE PUTE ET N’AVAIT PAS PENSÉ À METTRE LE FEU ICI, DONC VOUS BANDE DE BEETHOVEEN VOUS L’AVEZ FAIT, ET EN PLUS IL AURAIT FALLU QUE JE PENSE A RAMENER DES FRINGUES ?! T’ES SERIEUX NAM KYU BOK ?! » Je mettrais ma main au feu que la veine à mon front doit être au plus enflée. « ALORS MAINTENANT VOUS ALLEZ TOUS LES DEUX FERMER VOTRE GUEULE, BOK TU VAS ENFILER LE SWEAT AUTOUR DE TAILLE ET TU VAS MONTER DANS LA VOITURE, BANQUETTE ARRIÈRE, TOI LE JAUNE, TU VAS T’ASSEOIR SUR LES GENOUX DE BOK ET PERSONNE NE VA SE PLAINDRE PARCE QUE JE NE VEUX AUCUNE TRACE DE VOS CULS CARBONISÉS SUR MES SIEGES EN CUIR. EST-CE QUE JE ME SUIS BIEN FAIT COMPRENDRE LE DUO DE COUILLES MOLLES ?!