Elle était venue sur le terrain de basket pour s'entraîner un peu toute seule, elle avait bien proposé à noah de venir, mais apparemment, il était occupé, et la jeune fille ne pouvait alors pas vraiment lui en vouloir. Elle soupira, marquant alors son énième trois points, elle s'ennuyait fermement. Elle fit une petite moue, tasyr avait encore disparu quelque part, de même que moeko qui devait sûrement être avec insu, non, personne n'était là pour jouer avec elle, bande de mauvais meilleurs amis, pesta-t-elle en chinois. Mais elle le savait, ils ne pouvaient pas rester coller les uns aux autres, surtout en sachant que tasyr et moeko n'avaient pas l'air de s'apprécier plus que ça, et elle ne savait même pas pour quelle stupide raison c'était ainsi. Elle devrait d'ailleurs penser à mener sa petite enquête à ce sujet, mais ça, c'est quand elle les aurait sous la main, et là personne n'était disponible. Elle couru chercher le ballon qui avait roulé un peu plus loin pendant qu'elle méditait sur sa soudaine solitude. Mais la petite princesse était maladroite, tant et si bien qu'elle réussit à trébucher, elle poussa un petit couinement, elle se rattrapa tant bien que mal à l'aide de ses mains, mais le mal était fait, ses mains ainsi qu'un de ses genoux étaient égratignés et elle saignait. Elle se remit à couiner, des larmes aux coins des yeux, ça piquait, ça faisait mal. Elle en avait marre, cette journée était horrible, elle était toute seule, personne ne faisait attention à elle, et elle se faisait mal, comme une idiote. La tristesse et la solitude avaient alors envahi toute sa petite âme.

Tu sais ce qu’il te manque pour plaire Jonghwan ? Un peu de muscles en plus que ce que tu as déjà. Les autres mecs te font une ombre pas possible avec leurs heures passées dans les salles de sport ou encore sur les terrains de football, basket ou athlétisme. Toi tu te contentes d’un footing tous les six mois histoire de bassiner tes proches en leur disant que tu t’avères être un grand sportif et que finalement, ça n’était pas si terrible que ça de faire des efforts. Donc, en cette après-midi écrasante tu t’étais décidé de te rendre dans le complexe sportif pour y faire taper quelques ballons dans un panier. Le foot n’est pas trop ta tasse de thé même si tu as suivi le mondial comme un dératé, ayant fait la fête quand tu as su que l’Allemagne avait gagné. Tu enfiles une tenue adéquate pour faire genre tu es un pro, et il n’est pas faux que tu es doué pour mettre des paniers, et te rends au lieu-dit espérant qu’il n’y ait personne pour être tranquille. Mais, une fois arrivé sur place, tout ce que tu aperçois c’est une jeune fille à genoux par terre, la tête baissée et plus loin, un fameux ballon de basket. Etonné et un rien inquiet, tu poses ton propre ballon à terre et cours de façon énergique vers la « demoiselle en détresse ». Tu tapotes son épaule pour la retourner et écarquilles les yeux. Yue, ici ? Yue est, comment dire, ta petite protégée, tu grognes à chaque fois que quelqu’un l’embête ou même essaye et te mets en colère quand elle n’est pas bien. Tu t’agenouilles alors devant elle et d’un air inquiet « Yue ?! Est-ce que ça va ? Attends, je vais te porter. » Aussitôt dit, aussitôt fait, tu attrapes la demoiselle dans tes bras et trottines jusqu’à un banc où tu la poses délicatement. « Que s’est-il passé ? »

Lorsqu'on lui tapota l'épaule, elle sursauta légèrement avant de tourner la tête vers la personne, se retrouvant alors nez à nez avec Jonghwan. « Hwanniiiie. » couina-t-elle doucement. Elle se laissa porter, reniflant doucement. A la vue de son ami, ses pleurs s'étaient arrêtés. Quelqu'un était là pour elle, prenait soin d'elle. Elle s'accrocha alors doucement à lui, le laissant faire. C'était comme si tout à coup, son cœur venait de s'apaiser, grâce à un simple regard, une seule parole, un seul geste. Elle n'était plus seule, il était là. « Rien..je..j'étais toute seule, et je suis tombée hwannie.. » dit-elle, en baissant les yeux, honteuse. Elle se sentait ridicule face à lui maintenant. Elle se mordilla la lèvres inférieure, inquiète qu'il ne soit déçu de son comportement enfantin. Oui, c'est vrai qu'il l'avait toujours vu comme ça, enfantine, gamine, elle n'avait jamais triché avec lui, ils étaient amis, elle l'adorait, elle l'aimait énormément. Mais il ne l'avait jamais vu capricieuse, égoïste et égocentrique. Elle avait peur que tout d'un coup, qu'il lui échappe alors. C'était peut-être stupide, mais elle se sentait à présent si seule et elle le voyait comme son seul soutien, son seul allié. Elle soupira doucement, gênée de tout ça. « pardon.. » elle s'excusait tout simplement qu'il l'est vu dans un état aussi pathétique, pour des raisons qui à ses yeux de jeune homme ne valaient sûrement rien. Elle renifla encore un peu, sa peine s'étant tout à coup envolée au simple fait que jonghwan soit à ses côtés.

Pour sûr que voir Yue dans cette état te fiche la trouille, cette demoiselle est tellement fragile, même une fois dans tes bras tu y fais très attention, tu as l’impression que tu peux la briser en deux si tu fais un geste trop brusque, de plus, son teint de poupée porcelaine n’arrange en rien la situation, mais ça, tu ne peux pas lui en vouloir. Une fois assise, tu te posas à côté d’elle et attrapas ses jambes pour les allonger sur les tiennes, ça n’était certes pas bien grave mais tu ne pouvais pas supporter de voir Yue abîmée. Tu approchas alors ta tête de ses genoux et y déposas, pendant une dizaine de secondes, un soufflement chaud, pensant que ça pourrait lui faire du bien, pendant ce temps là, la jeune fille te racontait sa mésaventure et termina par s’excuser, à ta plus grande surprise. Tu te redressas alors et lui caressas les cheveux, venant embrasser discrètement sa joue rosée avant d’ajouter avec un sourire tendre « Pourquoi t’excuses-tu ? Ce genre de chose arrive à tout le monde. » Tu pris ensuite ses petites mains délicates dans les tiennes et regardas sa blessure « ce n’est pas grave, seulement quelques éraflures. » tu levas ensuite la tête vers elle « tu veux de la crème pour soulager la douleur ? » Il doit certainement y en avoir dans les vestiaires, où se trouve ce petit placard que tu n’as jamais ouvert. « Il faut passer ça sous l’eau en tout cas pour nettoyer tout ça. » Tu te mis debout et demandas alors « Tu veux rester ici pour le moment ? Je peux trouver un seau et le remplir avec de l’eau si tu as du mal à marcher. » Je te trouve vraiment adorable Hwan avec cette petite mais, ne penses-tu pas que la douleur physique n’est que superficielle et que le vrai mal est ancré plus profond en elle ?

La douceur qu'il mettait dans ses gestes, l'affection qui se lisait dans son regard lorsque leurs yeux se croisaient, la jeune fille ne pouvait s'empêcher de frissonner, apaisée pour tant d'amour, tout semblait alors léger, calme, la sensation d'être à ses côtés était purement et simplement délectable, et elle savait qu'elle ne pouvait s'en passer. Elle lui offrit un doux sourire, sa peine s'effaçait lentement, mais ce pincement au cœur persistait, elle ne pouvait rien y faire, c'était en elle, ancré jusqu'au plus profond, comme si son cœur était tout simplement fêlé pour l'éternité. Lorsqu'il lui proposa de la crème, elle refusa, elle savait que si elle n'en mettait pas, elle risquait d'avoir de légères cicatrices, mais ce n'était rien comparé au sentiment de vide qu'elle avait ressenti avant qu'il n'arrive. Elle ne voulait pas qu'il parte loin d'elle, même un peu, rien qu'un peu, elle avait peur qu'il s'enfuit à son tour, sans rien dire, sans la prévenir. Qu'il parte et qu'elle se retrouve encore seule, triste, isolée, un peu brisée. Depuis combien de temps sa couronne était tombée à ses pieds ? La princesse était déchue. Dès qu'il se leva, elle attrapa le bas de son haut avant de se lever, c'était un peu douloureux, elle pouvait marcher quand même. « Non. Non. Je veux venir avec toi. » dit-elle d'une petite voix. Elle ne pouvait pas être séparée de lui, pas une seconde de plus. L'amour qui se réflétait dans ses yeux pour la jeune fille était comme un baume, un nuage, doux et cotonneux, elle voulait s'y plonger, n'y noyer pour ne plus jamais se sentir mal. Même si c'était impossible, et à cette simple pensée, ses yeux se remplirent à nouveau de larmes. « Hwannie.. me laisse pas. » chuchota-t-elle doucement, dans un souffle apeuré, brisé. — comme un papillon sur une branche, qui attend patiemment l'hiver, son cœur est lourd et la branche penche, elle se plie comme un ver.

Il lui proposa de la porter, et avant qu'elle n'ait eu le temps de protester, elle se trouva sur son dos, elle enfonça alors son visage dans sa nuque, acquiesçant doucement, et serra de ses petites mains ses épaules. Elle se sentait en sécurité comme ça, l'odeur, l'amour, la douceur de jonghwan l'enveloppant entièrement, elle voulait rester comme ça pour toujours, ne plus bouger, figer le temps, et ressentir encore et encore ce sentiment. C'était apaisant et doux, sans contrainte, sans vide, sans malheur. Malgré tout, elle dût descendre de son dos, il la fit s'asseoir délicatement pour ne pas qu'elle se blesse. Avec lui, elle avait l'impression d'être en verre, en sucre, en papier, comme s'il avait peur de la briser, de la casser ou de la froisser. Un vrai chevalier servant, n'est-ce-pas ? Pourtant la jeune fille ne voulait pas le voir comme ça, des chevaliers servants, elle en avait plein n'est-ce-pas ? Jegal, Ethan, Koan, Tasyr, tout ce beau monde autour d'elle,  elle en avait assez non ? Non, avec ses petits yeux brillants et son cœur emplit de douceur, elle voyait jonghwan autrement, elle n'avait pas la position de princesse entre eux deux, elle était simplement elle, yi yue, et il était simplement lui, kim jonghwan, rien qu'eux. C'était simple, il n'y avait aucune promesse, aucune contrainte, ils étaient eux-mêmes, ne jouant pas un rôle l'un envers l'autre. Elle n'était pas une princesse, et il n'était pas son chevalier, il était son jonghwan, ça pouvait sembler stupide comme ça, mais c'était tout simplement candide, enfantin, doux, pur. Elle se pinça doucement les lèvres, faisant ainsi une petite moue adorable lorsqu'il passa de l'eau sur une de ses plaies. « Hm. », elle hocha doucement la tête, ça piquait tout de même un peu, mais peu importe. « Hwannie ? » dit-elle, chuchotant alors légèrement. Elle lui fit lever la tête, puis elle lui colla un baiser sonore sur la joue. « Merci. » — Elle se penche sur toi, le cœur ignorant, pour savoir si tu l'aimes.  

Elle retint tant bien que mal un hoquet de surprise lorsqu'il évoqua son cœur sûrement blessé. Comment pouvait-il savoir ? Etait-elle aussi transparente que ça ? Elle n'arrivait même pas à cacher ses tourments aux autres pour leur éviter quelconque souffrance. Elle se sentait d'un seul coup, inutile, incapable. Lorsqu'il lui prit la main dans les siennes, elle se sentit encore plus mortifiée, oui, leur relation ressemblait de plus en plus à celle d'un chevalier et sa princesse, tout changeait alors à une vitesse incroyable. Elle ne voulait pas de ça. Elle s'y refusait. Elle retira sa main avant de se lever plutôt brusquement. « C'est bon. Je peux venir avec toi. » dit-elle, essayant d'avoir un ton sec, mais en vain, il n'exprimait que la douleur dans son petit cœur. Elle ne voulait pas qu'il change, elle ne voulait pas que leur relation durement établi change, tout était très bien avant, et pourtant c'est comme si une tempête commençait à tout dévaster dans sa vie et que rien ne serait plus jamais comme avant. Elle attrapa tout de même la main du garçon, et elle le tira dans le vestiaire là où ils pourraient trouver de la pommade, dès qu'elle l'eût, elle l'appliqua elle-même sur ses plaies, un peu contrariée. Leur relation n'était pas censée être comme ça, elle ne le serait pas, elle y mettait un point d'honneur. Comme si elle avait au moins besoin de contrôler quelque chose dans sa vie pour continuer à croire qu'elle était maître d'elle-même alors qu'il n'en était presque rien finalement. Soudainement, elle se rendit compte de la froideur qu'elle venait de faire paraître devant son ami, devant celui qui lui avait promis de ne pas l'abandonner. Un coup au cœur. Elle avait été tellement paniquée sur le manque de contrôle qu'elle avait sur sa vie qu'elle avait occulté ça, tout doucement. Elle lui attrapa la main et la serra fort, sans pour autant pouvoir lui faire mal. « Oppa. Mon cœur va bien, pourquoi tu parles de mon cœur ? » dit-elle tout doucement. « Oppa..tu joues avec moi ? » elle lui fit un aegyo, elle ne voulait pas s'excuser de son comportement, elle voulait juste qu'il lui pardonne, qu'il sache qu'elle ne voulait pas, qu'elle ne voulait pas le blesser volontairement. C'était juste comme ça, elle se sentait un peu étrange.  Elle lui fit un grand sourire avant de le traîner jusqu'au terrain où il l'avait précédemment trouvée entrain de pleurer. « Oppa, joue avec moi ! » s'exclama-t-elle avant de se mettre à courir pour attraper un ballon. Elle ne voulait pas perdre le peu de joie qu'il avait insufflé en elle avec son apparition. — Il est grand temps de rallumer les étoiles, n'est-ce-pas ?