Top style + Cette étape de la vie où quelqu'un vous plait à mort mais que vous savez pas trop ni comment réagir, ni comment l'aborder, elle me fout un peu dans la merde, voyez-vous. Après un long moment à tourner autour du pot, parler de la pluie et du beau temps en miment le hasard et les rencontres par coïncidences, j'ai décidé de mettre le hola à ces niaiseries de drama pour taper un level au dessus. L'objet de mes désirs se trouve être une jeune femme ravissante qui suscite un nombre d'interrogations plutôt impressionnant pour une personne comme moi. Tout d'abord, j'ai mis un moment à juger que nous nous voyions assez pour demander son nom. Ensuite, reste en suspens la question du « pourquoi la vois-je si peu à l'université la journée » ? Ou bien c'est le genre de personnes qui prétend avoir la grippe tous les deux jours, ou bien les choses ne jouent pas en ma faveur. En tous les cas, Gil Mo Hyang suscite un intérêt certain chez moi, et c'en est étonnamment bizarre... Ouais, bizarre c'est le mot. Enfin, en tous les cas, je ne sais pas vraiment par quel miracle elle a accepté, mais j'ai décroché un rendez-vous en tête à tête avec la belle.

Garant ma voiture sur un rebord de l'allée, je descendis rapidement pour gagner l'entrée du trocadéro, attendant patiemment que Mo Hyang n'arrive. J'étais quand même vingt-cinq minutes à l'avance, au cas où elle arriverait plus tôt, pour ne pas coller au cliché du mec en retard.. ou même simplement parce que l'heure de mon micro-ondes déconnait carrément. Les mains dans les poches, je m'adossai au mur de la façade. Quelle belle galère, tout de même. Trouver un lieu à la fois cool mais pas trop pour ne pas avoir l'impression de sortir en boîte avec une amie, à la fois romantique mais pas trop pour ne pas donner l'impression de vouloir conclure dès le premier soir.. Même topo pour les fringues, c'était à s'en rendre fou. Je n'étais pas vraiment le genre de garçon à se prendre la tête pour mille et une questions, tout ça m'agaçait. Bah, c'était le début, le reste allait passer mieux. A condition qu'il y ai un reste, et qu'elle n'ai pas simplement accepté parce qu'elle ne savait pas dire non. A moins encore... ah, ça me rendait fou, ces questions !

tenue + Elle ne savait pas dans quoi elle s'était embarquée. Pendant qu'elle déambulait dans les rues sombres de Suwon pour atteindre le Trocadéro, elle se demanda si par hasard il n'y avait pas eu un problème quelque part dans cette histoire. Même les gars de son âge ne l'avaient jamais invité à sortir. Alors un étudiant à l'université, c'était un peu le pompon. Pas que cela ne lui faisait pas plaisir, mais elle sentait qu'il y avait une brèche quelque part, quand elle allait éclater, ça allait vraiment péter. Remettant ses lunettes en place, elle se rendit que ce n'était pas vraiment le meilleur moment pour les porter, alors elle reprit celles ci avant de les mettre dans son sac. La nord coréenne pensa alors à comment elle allait devoir se comporter. C'était sa première fois. Jamais personne ne l'avait invité a sortir et elle était tout de même un peu dérangée dans sa tête. Elle se demandait si ça n'aurait pas été plus constructif et facile pour elle si il l'aurait accompagnée chez le gynécologue ou le podologue. Ça aurait donné lieu des conversations plutôt bizarres mais ma foi, constructives.

Arrivée à l'endroit du rendez-vous dix minutes avant l'heure qu'ils s'étaient fixés, telle une lady, elle inspecta l'entrée du lieu en se parlant à elle même. Elle faisait les cent pas en regardant en l'air, faisant des mimiques plutôt bizarres et identifiant les gens qui passaient. Ça faisait maintenant cinq bonnes minutes qu'elle tournait en rond juste devant lui. Elle se retourna une énième fois et le vit enfin. Narong-ah ! Vu sa position il devait être là avant elle, elle n'osait pas demander mais se lança quand même, le visage un peu tordu par la gêne. T'es là depuis longtemps ? Tu ne m'as pas .. vu ? dis non, s'il te plaît dis non. Après ça elle regarde l'entrée et tenta d'apercevoir l'intérieur. Avec un sourire elle lui demanda On rentre ?

Ça doit faire mille ans que je ne me suis pas mis dans un tel état d'urgence et de panique pour quelqu'un -bon, six mois tout au plus. Planté devant l'entrée du trocadéro, j'ai passé mon temps à fixer les passants, les passantes, les peasants, les voitures, et même les gosses. Quand bien même j'étais en avance, je pouvais tout de même espérer qu'elle le soit aussi, ça m'épargnera d'attendre presque une demie heure. Les cheveux ébouriffés et les mains dans les poches, j'avais bel et bien l'air du romantique de service avec sa rose à la bouche, à l'exception près que je n'avais ni rose -et autres formes végétale- ni béret ou quoi, et infiniment plus de classe. Enfin, ça, c'est ce dont j'essayais de me convaincre, parce que je n'en menais pas large du tout. J'étais presque tétanisé. Ah, ça n'était pas dans mes habitudes de sortir avec une femme, encore moins avec si peu d'informations. J'ai froncé les sourcils face à une femme aussi agitée que la girouette pivotant de gauche à droite, de droite à gauche dans un sur-place plutôt impressionnant. J'aurais eu le souffle coupé devant tant d'aisance aérienne si la jolie frimousse du volatile n'était pas celle de Mo Hyang, ma Mohyang.

ah, Mo Hyang ! Formel, informel, sourire, pas sourire ? Finalement j'avais opté pour un mixe des deux, toujours dans l'optique d'une soirée sympathique aux aires « On sait jamais c'qu'il va s'passer » pour ne pas me faire recaler dès le début. Dans la même idée, on retrouvait mon incapacité à trancher entre l'envie de lui dire et me bidonner pour son air de girouette perdue, et la possibilité d'être le seul à en rire. Ah, je suis là depuis trois ou quatre minutes seulement. Et non, tu m'as surpris d'ailleurs. Il paraît que les filles aiment bien les gars sérieux, et pas ceux qui se roulent au sol en riant dès le premier rendez-vous. Me détendant en un soupire, je massai ma nuque et lui offris un sourire. ouais, bien sûr. Je devais faire quoi ? Est-ce que je tapais dans le rôle de « je veux te découvrir parce que tu me plais » au risque de me faire recaler parce que je la connaissais ni d'Adam ni d’Ève, ou bien au contraire j'attaquais dans l'amical quitte à me faire friendzoner ? D'un mouvement de tête, je l'invitai à passer devant, profitant d'être caché dans son dos pour réajuster mes cheveux et mes vêtements. Hum, je t'invite évidemment, ça va de soit. Tu veux boire quelque chose ? Tu trouves pas qu'il fait chaud ? T'as qu'à enlever ta veste. Enfin non, ce que je veux dire c'est que si tu as chaud, je peux te payer le vestiaire, enfin, s'il y a des vestiaires vu qu'on est pas en boîte. C'est pas comme quand.. Piquant un fard face à mon débit de paroles impressionnant, j'ai baissé la tête rapidement en soupirant et l'ai redressée plus confiant, presque rieur. Désolé, ça fait longtemps que je suis pas sorti avec quelqu'un.

tenue + Mohyang l'écoutait parler du fait qu'il n'était là que depuis quelque minute et qu'il ne l'avait pas vu. Mais on ne la fait pas à Mohyang. Ce n'était pas si naturel chez lui, il n'était pas très bon pour cacher la vérité apparemment. Ou peut être était-ce parce qu'il était particulière nerveux. Dans un léger sourire elle lui adressa un Menteur.. Mais ce n'était pas grave, elle s'en foutait. Elle s'excusa juste de s'être faite attendre. Ça faisait longtemps que Mohyang n'avait pas parlé gentiment à quelqu'un, qu'elle ne s'était pas adressé à quelqu'un avec douceur. C'était bizarre, pour elle. Récemment elle n'avait fait qu'agresser ses camarades de classes, s'être battue dans la rue pour x raison et on pouvait même apercevoir un léger bleu sur sa joue et un sur son genou, à cause de West. Les deux jeunes gens s'adoraient mais c'était plus ou moins violent entre les deux.

Ils étaient entrés dans le Trocadéro, Narong lui ayant laissé le passage. Elle l'avait regardé instamment avant de le remercier dans un sourire amusé. Alors qu'ils allaient s'asseoir, elle sentait la gêne dans la voix de Narong alors qu'il débitait des paroles à une vitesse impressionnante. Mohyang se mis à rire. Non, pas le rire mignon et étouffé derrière une main délicate, comme toutes les filles. Non. Juste un rire qu'on pourrait sortir lorsqu'un de vos pote vous sort une connerie. La nord coréenne ne connaissait pas les manières. Bon maintenant, la question fatale pour la jeune fille. Alcool ou pas alcool ? Fallait pas abuser, avec de l'alcool elle allait passer pour une fille rude. Elle l'était mais il ne fallait pas pousser mémé dans les orties, on est a la recherche de relations sociales là, pas faire fuir les gens. Mh, je prendrai juste une limonade. Cliché. Narong-ah, tu peux te calmer, je vais simplement poser ma veste à côté de moi. dit elle en enlèvement le plus délicatement le tissu qui cachait le haut de son corps. Elle avait l'habitude de ne jamais défaire les boutons et d'enlever tout ça tel un pull, mais elle continuait ses efforts. Pas la peine d'en faire des tonnes, tu sais. Je ne suis pas difficile, et moi même je ne me gêne pas. Si je suis la seule à faire du bruit en riant, ce n'est pas drôle ! lui adressa-t-elle en lui faisant un clin d’œil plutôt jouer. Elle espérait juste qu'il allait se détendre après ça. Mais au fond d'elle, Mohyang ne savait pas comment s'y prendre, elle, elle n'était JAMAIS sortie avec quelqu'un auparavant. Qu'est-ce qu'elle devait dire ? Finalement elle opta pour le genre de questions qu'on évite généralement A TOUT PRIX de poser. La lycéenne croisa ses avant bras sur la table froide. Ça fait combien de temps ? Je veux dire, combien de temps que tu n'es pas sorti avec quelqu'un ? Ça m'étonne un peu, tu as à l'air plutôt désiré à l'université. Elle savait tout sur tout le monde. Et elle avait entendu beaucoup du chuchotements sur Narong. Mohyang le regardait avec un regard curieux et un sourire toujours collé au visage. On pouvait voir l'innocence sur celui ci.

Quand j'y pense, j'aurais peut-être du demander certaines choses à la belle avant de l'agresser sauvagement pour lui demander de sortir avec moi un de ces soirs. C'était quoi déjà son nom ? Parce que bon, je l'appelais Gil Mo Hyang, mais j'étais pas vraiment sur à cent-pour-cent non plus. Gum Mo Hyang ? Min Mo Hyang ? La norme des choses aurait voulu que je demande son âge, quel cursus elle suivait, si elle était allergique au pollen et si elle avait un chat, par exemple. Ca doit être mon côté artiste qui s'exprime, je fais pas les choses normalement. Mais le résultat était là, j'étais face à un véritable canon en train de débiter un flot de paroles intarissable à la vitesse de pointe de Schumacher. Tentant de reprendre le contrôle du véhicule, j'ai souris timidement et ai profité de la situation pour commander un whisky coca sans whisky, insistant très fortement sur le dernier champ pour ne pas passer pou un ivrogne. Je reculai jusqu'au fond du siège pour m'y adosser totalement, soulagé de ne pas être jugé ni pris de haut. Je suis vraiment trop tendu. J'ai pas vraiment fait les choses dans l'ordre non plus, j'me sens franchement un peu con pour le fait. J'ai ris, mes épaules s'affaissant avec soulagement. Non, je me sentais pas vraiment con, simplement un peu anarchique. De toutes façons, ça n'était qu'une soirée. J'avais tout à gagner, et absolument rien à perdre.

Pas que je sois réservé, ou impressionnable, j'étais plutôt le genre de personne un peu à l'écart, qui ne tendent pas toujours l'oreille à ce que qu'on dit d'eux. Me savoir désiré, ça m'a fait un peu kiffé, quand même, un peu chaud au cœur, quand bien même j'étais sûr qu'elle exagérait pas mal. Au fil des secondes, j'commençais à me détendre, et c'était pas plus mal, parce qu'au rythme où j'étais parti, dans exactement 3mn elle saura tout, de la fécondation de l'ovule par le spermatozoïde James Bondien à ma dernière note en passant par mon talent certain pour la danse du ventre. Sa question me surprit, mais plutôt que cacher les choses, je préférai ne pas mentir. De toutes façons, ça n'aurait servi strictement à rien, enfin, je crois. Euh.. Environ cinq mois je crois. Peut-être six. Je parle de sortir accompagné d'une fille. Et toi ? Tu dois passer ta vie dehors non ? Je te vois rarement à l'univ, et c'est pas faute de t'avoir cherchée. Je me suis tellement pas rendu compte que je venais d'avouer que j'la cherchais partout, que j'ai simplement rit de ma petite pique. Manière détournée pour lui dire qu'elle foutait rien de ses journées vu le peu de temps qu'elle passait à l'univ, ou que j'étais carrément malchanceux. Le verre posé devant moi aussitôt servi, j'ai aspiré avec la paille. Woaaaah ça a carrément le goût au coca ! Parce que ouais, c'est pas tous les jours qu'on commence un whisky-coca sans whisky, alors j'avais zappé.

tenue + La soirée était étrange. Ça avait commencé au quart de tour et Mohyang ne savait pas où se mettre face au stress de Narong. Elle avait tenté de le calmer et de lui montrer qu'elle, elle allait très bien. Mais en réalité, elle pouvait sentir son cœur battre à en arracher sa poitrine et des papillons dans l’estomac. Ca craignait. Mais elle l'aimait bien, le bluing donc elle ne pouvait s'empêcher de sourire et de compatir. Ce n'est pas bien grave tu me dira, et puis si tu n'as pas fais les choses dans l'ordre, je ne vois pas comment tu aurais pu les faire ! Je veux dire, tu n'as pas invité une inconnue dans un endroit tout aussi inconnu. Avait elle lancé en riant. C'est vrai. C'était loin d'être un désastre. Les boissons étaient arrivées. Mohyang versa sa limonade dans son verre aussi délicatement qu'une baleine l'aurait fait. Elle ne se gênait pas vraiment. Elle avait juste tenté de faire un effort pour éviter de passer pour la fille presque répugnante, mais ce n'était pas son truc de séduire, et sincèrement elle ne savait même pas si elle devait le faire. Elle savait qu'elle avait tapé dans l’œil du thaïlandais mais elle ne savait pas pourquoi, d'ailleurs. Mohyang était du genre à parler fort et mal. Plus d'une personne à l'université l'avait capté et la prenait pour une stalkeuse. Puis récemment elle s'était mise plusieurs personne à dos, du genre la famille Yi entière, à cause d'une princesse incapable de se débrouiller toute seule. Peut être qu'il en aurait entendu parler et ce serait étonnant qu'il ait entendu des choses mignonnes à son sujet. Mais ça c'était un autre sujet et il y avait quand même un espoir non négligeable qu'il n'en n'ait pas entendu parler.

Elle avait goûté sa limonade pour vérifier que c'en était bien une avant de poser sa question gênante. Ca ne fait pas si longtemps, c'est ce que je disais, t'as l'air plutôt populaire. Lui adressa-t-elle avec un air taquin. Moi .. Mh, je vais te dire sincèrement que je ne suis jamais sortie avec personne haha. Mais je m'en porte très bien ! elle se frappa et se mit même à terre avant de s'arracher les cheveux mentalement. Qu'est ce qu'elle venait de dire, il allait la prendre pour une coincée. Putain de franchise. Le pire était à venir. Mh. Tu m'as cherché ? C'est sûr que tu ne me verra pas souvent à l'université. Je n'y suis pas. Allez on y croit, cette fois on dit pas de connerie. Je suis dans une autre université ! Bien sûr que non je ne passe pas ma vie de dehors, qu'est-ce que tu veux j'y fasse ? Boire ou fumer des joints ? J'ai pas la tête d'une hipster, enfin j'espère. Je vais bien en cours, mais je ne suis pas ici. Tout ça sur le ton de la plaisanterie, histoire qu'il ne se sente pas agressée, ce n'était pas le but. Entre temps, il avait clamé que son coca avait un goût de coca. Instinctivement, elle attrapa le verre de Narong et prit une gorgée à la paille avant de lui redonner. t'as raison, j'ai jamais vu un coca avec un goût de coca aussi prononcé ! Et elle lui sourit une énième fois. Bon sinon, tu étudies quoi ? Je suppose que si un étranger vient en Corée c'est parce qu'il a de grandes ambitions non ? J'ai aussi vu qu'il y avait des fraternités à l'Inshinae, je peux savoir à laquelle notre cher Narong a fait le don de sa présence ?