Mea Culpa

Tasyr & Mika

Il est tard, très tard. J'ai passé la journée chez Ji Ho après ma garde à vue, ce qui signifie que je ne suis pas rentrée à la maison depuis plus de vingt-quatre heures et évidemment, je n'ai pu prévenir Tasyr que ce matin. Je ne pense pas qu'il se soit inquiété pour moi, il a plutôt l'habitude de me voir rentrer au milieu de la nuit et plutôt saoule que sobre. Pourtant cette fois, c'est un peu différent et je m'en veux un peu de ne pas avoir été là pour lui préparer à manger, ranger la maison et ce genre de chose. Bien sûr, il m'aide aux tâches ménagères mais je dois admettre que mon côté maternel ressort avec lui. J'aime m'occuper de mes amis en général, en prendre soin et les choyer, avec Tasyr c'est encore pire, puisqu'il est plus jeune que moi et qu'il vit à mes côtés et je crois qu'il y prend goût.

Toujours est-il que je ne suis pas fière de passer la porte au milieu de la nuit et que j’ôte même mes talons pour traverser le salon, voulant être le plus discrète possible. J'ai l'impression d'être une lycéenne qui rentre après avoir fait le mur. Pourtant, évidement, rien ne se passe comme prévu et je me prends les pieds dans le tapis, manquant de trébucher. Bien que je ne tombe pas vraiment, je pousse un léger cri et fait tomber mes chaussures sur le parquet, ce qui produit un bruit sourd. Quand on est pas douée, on est pas douée.

Avachi dans le canapé, les pieds sur la table basse, un coussin sous un coude et un bol de sucreries dans l'autre, Tasyr fixai son attention sur la télévision. Pourtant, si ses yeux s'évertuaient à ne pas en décrocher, tout ceci n'était que superficiel : il se moquait bien, à vrai dire, de ce thriller incompréhensible. Son portable n'avait arrêté de vibrer, mais aucun message ne l'intéressait. Voilà exactement vingt-sept heures qu'il n'avait pas vu Mika, sa chère colocataire. Si avec elle, il se sentait comme aimé, choyé comme un petit frère, si avec elle il avait été apprivoisé, le diable de Tasmanie montrait aujourd'hui les crocs. Il était las de l'attendre. A vrai dire, il n'avait que peu d'amis. Si étrange, si antisocial, si mordant.. Un véritable chardon, une épine, une mauvaise herbe, qu'il était aux yeux des autres. Mais pas avec Mika, il ne se sentait pas ainsi, bien au contraire. Et la remerciai à sa façon, par parfois quelques câlins rapides. L'infirmière était une femme qui le faisait fantasmer autant qu'il ne se voyait pas la toucher par respect -et autant qu'il la touchait, certains soirs. La contradiction était génétique dans sa famille-. En mal de famille, il s'était accrochée à elle comme une moule à un rocher. Hors, depuis vingt-sept heures, le lycéen se sentait seul et abandonné. Il avait tenté de cuisiner, mais les petits plats de la femme lui manquait, et ses pâtes manquaient cruellement de goût. Il avait fait le ménage pour s'occuper, mais ça ne brillait jamais assez que lorsque c'était elle qui le faisait. Voilà pourquoi il avait décidé de ne pas bouger de ce canapé pour l'attendre, et dès qu'elle aurait passé la porte, la réprimander.

Par ailleurs, lorsqu'il entendit le bruit de la porte, il suspendit son souffle et tendit l'oreille. Aussitôt, il éteignit la télévision et se planqua dans le canapé. Mika. Et si elle n'était jamais revenue, l'aurait-il attendue ? Elle ne sembla pas le remarquer, mais ne se privât pas pour faire un boucan d'enfer. Les mains sur ses oreilles, Tasyr releva la tête, et sauta par dessus le dossier du canapé avec agilité. « Hey toi ! Ca fait exactement vingt-sept heures et trente six minutes que je ne t'ai pas vu ! Et tu pensais quoi, que la cuisine allait se faire toute seule ?! On dit quoi, hein ? » Non, il ne pouvait décemment pas lui dire qu'il s'était inquiété de ne jamais la revoir. Alors il le lui faisait comprendre, par ses joues rougies de honte et son regard farouche. Un chardon, une mauvaise herbe.

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Tasyr & Mika

Évidemment, il ne pouvait en être autrement, il fallait qu'il soit près à bondir et à se plaindre au moindre bruit que je ferais. Je le savais mais j'ai tout de même eut un léger espoir de fuite. Je soupire, me penchant pour ramasser mes chaussures et vais les ranger dans ma chambre, passant à côté de mon colocataire comme s'il n'était pas au milieu de mon chemin. J'aurais pu simplement m'enfermer dans ma chambre et ne plus en sortir mais je décide d'aller affronter le Diable et puis, de vous à moi, ce Diable là n'est pas si méchant. Je lui souris et tapote sa tête, bien qu'il me faille hausser le bras pour cela. Je suis peut-être âgée de presque dix ans de plus que lui, lui c'est dix centimètres qu'il a en plus. Je lui souris, gentiment, culpabilisant tout de même un peu plus bien que son ton ne me plaise pas. « Surveilles la façon dont tu me parles jeune homme. » Je suis tout de même son aînée et je prends suffisamment soin de lui pour qu'il me doive le respect, du moins je le pense. « Je n'ai pas fait exprès d'être absente, crois-moi que j'aurais préféré être ici que là où j'étais... » Un soupir passe la barrière de mes lèvres mais heureusement, grâce à Ji Ho, je me sens déjà mieux et j'ai pu me reposer. « Je suis désolée de ne pas avoir pu te faire à manger, en plus je t'avais promis des sushis hier... » C'est vrai, je l'avais dis et je comptais réellement le faire mais étais-je censé deviner qu'un abruti me forcerait à être punie alors que j'étais innocente ? « Tu as mangé ce soir ? Tu veux que je te fasse quelque chose ? » Je m'avance déjà dans la cuisine. Certain diront que je suis à ses ordres mais moi je pense que je prends simplement soin de lui et puis, n'est-il pas mignon à pouvoir me dire le temps exact de mon absence?

Il n'en démord pas. Son regard ne quitte pas celui de la jeune femme. De plus, ses quatorze centimètres -très exactement, il a été vérifier dans son carnet de santé- de plus lui confèrent une sensation de force. On aurait pu penser qu'ainsi, il était prêt à lui sauter à la gorge, et sans doute se retenait-il de le faire ; elle n'aurait été ni la première, ni la dernière. Et pourtant, elle trouve le moyen d'inverser les rôles pour lui reprocher son langage. Tasyr fronça les sourcils sous l'absurdité de la chose. « Tu peux répéter, Noona ? » C'était elle qui disparaissait avec uniquement un message, qui le laissait seul. Qui était en droit de gronder l'autre ? Déjà, la façon qu'elle avait eu de l'ignorer pour gagner sa chambre avant de revenir lui avait déplu. « Ouais tu m'avais promis de faire à manger. Mais c'est bon. J'en voulais hier, de tes sushis, j'en veux plus maintenant. Je veux plus rien qui vienne de toi. » Ses réactions étaient excessives. Voilà qu'il prétendait ne plus avoir faim alors que son estomac le tiraillait, qu'il menaçait même de ne plus manger sa cuisine. Mais il saisissait chaque opportunité pour lui reprocher son absence. Il n'avait cure du respect qu'il lui devait. Il s'en moquait. Pour une fois, il défiait les lois. Qu'importe qu'il soit plus jeune, il se rapprocha de quelques pas, et posa son index sur le font de Mika pour y appuyer : « Aigoo, Noona est si vieille que ça ? Elle ne sait même pas comment fonctionne un portable ? » Le sous-entendu n'était pas tant sous-entendu que ça. Il serra les dents et tourna les talons pour repêcher son bol de sucreries, lui tournant le dos. « Un seul sms. »

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Tasyr & Mika

Il est capricieux, il m'en veut. Je le comprends, s'il avait fait la même chose, sans doute ce serait-il prit le savon du siècle. Il me ferait presque peur, à être si froid, à me regarder avec noirceur et à me parler sur ce ton si dur. Je ne suis pas habituée à cela et mon malaise ne fait que grandir. Ji Ho m'a aidé à améliorer mon moral mais Tasyr le dégrade à nouveau. Oui, je me sens coupable de ne pas l'avoir prévenue mais comment aurais-je pu ? Il est vrai qu'aujourd'hui j'aurais pu le tenir plus au courant mais lorsque je suis avec Ji Ho, j'oublie tout ce qui n'est pas lui. Je baisse les yeux lorsque mon colocataire me touche, lorsqu'il me reproche encore mon absence, lorsqu'il m'annonce qu'il ne veut plus rien à faire avec moi. Je pensais qu'il plaisantait, qu'il n'était pas si en colère, j'avais tord. Je me sens si mal que je pourrais en pleurer. Je ne supporte pas de me disputer avec lui, j'aime nos chamailleries mais cette froideur entre nous m'est trop difficile. « Tasyr... » Je lui suis pour qu'il puisse toujours m'entendre. « Je suis désolée de n'avoir rien dis mais je n'ai pas pu cette nuit et... J'étais avec Ji Ho aujourd'hui, j'avais besoin de me remettre et... Je me suis dis que tu serais trop occupée pour t'inquiéter, tu es souvent absent ces derniers jours. » Un moyen subtil pour lui signaler que je suis au courant de ses diverses sorties nocturnes. « J'aurais préférée te faire à manger hier, plutôt que de me retrouver entourés de brutes et de barreaux. » Je me met devant lui, pour l'empêcher de continuer, pour qu'il me regarde et que je puisses faire de même. « Je ne me suis pas amusée Tasyr, j'ai été mise en garde à vue... Je.. J'aurais pu te tenir mieux au courant aujourd'hui, c'est vrai... Je.. Je suis désolée. Vraiment désolée. » Lorsqu'il le veut, il peut être très buté et j'ai bien peur que mes excuses ne servent à rien mais je ne perdrais pas mon colocataire à cause d'un connard machiste, c'est hors de question.

L'adolescent renifla avec dédain : c'était la première fois qu'il s'opposait si clairement à son aînée. Il avait toujours vécu comme dans une meute, sous une hiérarchie déterminée. Aujourd'hui encore, plus que jamais en Corée. Un loup affamé régi par la faim et les lois de sa harde. Si jusque-là Mika en était l'alpha, le petit Diable comptait bien lui montrer qu'il n'était plus un enfant, et qu'il avait autant qu'elle le droit de savoir ce que faisait l'autre. En vérité, lorsqu'il avait accepté cette colocation, c'était pour fuir son père. Mais il n'aurait jamais pensé autant s'attacher à l'infirmière, du moins, pas au point d'éprouver de la réelle sympathie pour elle et s'en montrer inquiété lorsqu'elle disparaissait. Elle s'excusait, elle n'arrêtait pas. Elle expliquait pourquoi et comment ce contre-temps avait été un martyr pour elle, et, encore une fois, qu'elle était désolée. Mais Tasyr ne l'écoutait qu'à demi-mot, trop en colère pour se concentrer sur son flux de paroles. « Aaaah ta gueule Mika ! » C'était la première fois qu'il prononçait son prénom, et non plus Noona. « Tu me prends la tête, tu parles trop ! J'en ai rien à foutre de tes excuses, ça change rien. » Il claqua sa langue, et posa avec brutalité le saladier de sucreries sur le comptoir de la cuisine. Il en frémissait de tous ses pores. Jamais, jamais il ne lui pardonnerait d'avoir été absente si longtemps et de l'avoir mis dans tous ses états. S'il le pouvait, le lycéen la broierait sous ses doigts pour ce simple fait, il la mordrait jusqu'au sang, et jusqu'à ce qu'elle le supplie. Il ne savait jamais d'où venaient ses éclats de colère, mais il était incapable de s'en débarrasser, aussi violents soient-ils. Il serrait les poings, serrait les dents, et la bouscula d'un coup d'épaule pour monter s'enfermer dans sa chambre. Il ne lui pardonnerait jamais de le rendre faible. La porte claqua, le lit grinça. Assis sur le matelas, les coudes sur les genoux et les mains dans les cheveux, il soufflait pour expirer toute sa rancoeur. Mais au fond, il était soulagé. Encore jeune, encore instable, Tasyr était beaucoup trop émotif. Lorsqu'il ferma les yeux, quelques perles salées s'en échappèrent pour redéfinir le contour de ses joues. Foutue Endô Mika, elle représentait la famille qu'il n'avait pas, pourquoi lui faisait-elle de telles frayeurs ? Il était si habitué qu'on le laisse et le délaisse qu'il criait à l'abandon trop tôt.

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Tasyr & Mika

Il m'effraie, me fait peur et me tétanise. Il me donne l'impression qu'il pourrait me frapper comme certains hommes l'on fait avant lui. Tasyr est plus jeune que moi, mais il est bien plus fort, bien plus imposant. Parfois il est en colère, je le sais, je connais ce trait de sa personnalité seulement d'ordinaire, ce n'est pas à moi que cela s'adresse. Je ne plaisante plus, je ne dis plus un mot. Jamais il ne m'avait encore parlé comme il est en train de le faire, jamais il n'a prononcé mon prénom, ou alors je ne l'ai plus entendu depuis si longtemps que je l'ai oublié. Je me tais alors et baisse les yeux à nouveau, je pense qu'il ne serait pas sage de le contredire à nouveau et lorsqu'il me bouscule et manque de me faire tomber, je me dis que j'ai bien fait de clore mes paroles. Je ne bouge pas, comme paralysée, sa porte claque et je sursaute, marquant un sanglot. Pourquoi m'en veut-il à ce point ? Est-ce simplement parce que je n'ai pas pu lui faire à manger ? Parce que je l'ai déçu ? Ou parce qu'il s'inquiétait pour moi sans vouloir me le dire ? Tout ce que je sais en cet instant, c'est que j'ai eut tord de ne pas lui donner plus de nouvelles, de ne pas l'appeler. D'ordinaire, j'aime à trouver un coupable pour mes propres erreurs, une excuse quelconque, seulement cette fois j'admets n'en avoir aucune.

Alors que je ne pensais qu'à prendre une douche et me changer de ces vêtements que j'ai sur le dos depuis presque 48heures, je me dirige vers la cuisine et commence à sortir les ingrédients dont j'ai besoin. Un pizza et un tiramisu, c'est ce que je vais préparer à mon colocataire bien qu'il ait dit ne plus jamais vouloir goûter à ma cuisine. Je ne sais pas ce qu'il fait, mais il est silencieux, trop silencieux pour que je ne m'en inquiète pas. J'essuie une larme sur ma joue. Je suis en colère contre moi-même, je lui en veux de m'avoir hurlé dessus comme ça et je suis déçu de ne pas avoir su quoi dire pour le calmer. Je laisse le tiramisu au frigo alors que la pizza fini de cuire puis je m'approche de la porte de sa chambre, posant le plat sur le comptoir en passant. Je toque doucement, trois fois, ne voulant pas le réveiller s'il dort. « Tasyr.. J'ai fais une pizza, celle que tu aimes.. Je.. Tu n'es pas obligé de la manger, bien sûr mais... Si tu veux, elle est là et.. Il y a un tiramisu au frigo mais il ne sera pas bon tout de suite.. » Je passe ma main sur ma porte. Je me suis attaché à ce petit plus que de raison. Je n'ai plus de famille depuis longtemps et vivre avec lui me donne l'illusion de ne pas être seule. « Bonne nuit... » Il ne sert à rien de m'excuser encore une fois, il n'en veut plus de toute façon. Le cœur dans les talons, je retourne donc à ma chambre, prenant une nuisette avant d'aller enfin prendre une douche. L'eau couvrira mes larmes.

Tasyr mit du temps à sécher ses larmes et contrôler les tremblements nerveux de son corps, de son menton. Il s'en voulait au moins autant qu'il n'avait envie de la tuer. Si elle n'avait pas envoyé le moindre message hormis l'unique, c'est qu'elle n'en avait pas eu l'envie, car il ne pouvait croire au fait qu'elle l'ai oublié, surtout après la façon dont il l'avait harcelée. Si elle n'en avait pas eu l'envie, c'était sa faute. Mais il ne savait pas où se situait son erreur. Qu'avait-il pu faire pour qu'elle cherche à fuir ainsi ? Son estomac était tiraillé par la peur grandissante qu'elle ne recommence ses escapades et ne le laisse seul à nouveau. Par la peur qu'un jour, elle décide de ne plus jamais rentrer. Il avait tant besoin d'elle, le petit Diable, qu'il en était offusqué. Il se laissa tomber en arrière, les bras croisés sous sa tête, et ferma les yeux quelques minutes pour profiter du silence uniquement cassé par les bruits de la cuisine en bas. Il ne savait pas ce qu'elle faisait, mais il s'en moquait. Il ne voulait plus entendre parler d'elle pour le moment. Sa rancœur était encore bien trop persistante. S'en doute s'assoupit-il, puisque lorsque l'infirmière vint toquer à sa porte, il se redressa en sursaut. Bien évidemment, il ne répondit rien. Mais la voix cassée et désolée de son aînée lui fendait tout de même le cœur. Il s'en voulait au moins autant qu'il voulait la tuer. Mais il était désolé plus encore que tout cela. Elle partit ; il se redressa. Retirant ses vêtements pour se retrouver en caleçon, il tira de son placard son pyjama composé d'un haut ample et léger et d'un jogging fin. L'eau de la douche l'informa que la belle n'était pas dans sa chambre, lui laissant quelques secondes supplémentaires pour réfléchir. « Aigoo.. Mika. » Le lycéen se sentait grandi d'un seul coup. Comme si, après cette dispute, il était en droit de l'appeler Mika, comme s'il était son égal sur tous les points ; ça lui plaisait. Sachant qu'elle aurait du mal à dormir dans cet état, et sachant qu'il aurait du mal à dormir en en ayant connaissance, le syrien attendit quelques minutes après qu'elle soit sortie de la douche pour la rejoindre dans sa chambre, entrant sans frapper. Il n'allait pas faire des manières maintenant, après tout. Se couchant lourdement aux côtés de la rouge, il passa un bras hésitant autour de sa taille pour la rapprocher de lui. Ceci fait, sa poitrine collée à son torse juvénile, Tasyr baissa les yeux pour encrer son regard dans celui de son interlocutrice : « C'est parce que tu ne m'aimais plus que tu es partie ? » Il fallait qu'il sache, afin d'être rassuré et réconforté, afin qu'il n'ai plus à s'imaginer qu'elle pourrait, elle aussi, se débarrasser de lui. Ses doigts glissèrent sur le cou de la femme sans y exercer la moindre pression, simplement par un automatisme malveillant. « Ah Mika.. J'ai eu peur tu sais ? Tu devrais payer pour ça. » Tasyr est un adolescent mal dans sa peau, qui a beaucoup souffert. Il suffit de le voir pour le savoir, cette différence effraie d'ailleurs beaucoup de gens. Son regard brillait de malveillance, et d'une folie singulière. Il avait envie de la tuer pour l'avoir tant rapprochée d'elle au quotidien. Il avait envie de la tuer pour l'avoir fait pleurer. Cela se voyait dans ses yeux. Mais il ne le ferait pas. Si Mika venait à mourir, Tasyr se tuerait à son tour. Elle était la seule personne, avec Minh, qui l'acceptait tel qu'il était sans le juger. La perdre serait perdre son souffle, et sa vie.

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Tasyr & Mika

Ma douche est longue et réparatrice. L'eau sur mon corps semble me laver de toute les mauvaises expériences que j'ai pu avoir ce soir. Pourtant je ne peux m'empêcher de penser à mon jeune colocataire, aux mots qu'il a prononcé et à la violence dont il a fait preuve à mon égard. Bien sûr, il ne m'a pas frappé mais ces mots m'ont fait le même effet qu'une gifle. Je soupire en coupant l'eau chaude et me regarde un instant dans la glace embuée. Évidemment, je n'ai pas pensée à me démaquiller avant, ç'aurait été trop beau. Je prend donc le temps de retirer tous le noir qui a envahit mes joues, puis me brosses les dents et enfile ma tenue de nuit. Lorsque je retourne à ma chambre, je suis triste de voir que Tasyr n'est toujours pas sortie de la sienne et la boule au creux de ma gorge se fait d'autant plus ressentir. Lentement, je me dirige vers mon tiroir à sous-vêtement pour tout de même porter autre chose qu'une simple nuisette puis je me couche, faute de mieux à faire. M'allongeant, je regarde les messages et les appels en absence sur mon téléphone, il est vrai qu'il n'a cessé de tenter de me contacter et moi, je n'ai jamais répondu. Parce que j'étais dans les bras de Ji Ho, parce que je n'ai pas entendu mon téléphone sonner, parce que je n'aurais pas su lui dire l'heure où j'allais rentrer.

Après quelques minutes, je branche mon téléphone à son chargeur et me prépare à dormir et c'est au moment où je n'y croyais plus, que la porte de ma chambre s'ouvre. Il n'a pas frappé, j'aurais tout aussi bien pu être nue qu'il serait tout de même entré. Enfin, ce n'aurait pas été la première fois s'il m'avait vu dans mon plus simple appareil. Je ne suis pas maquillé, plus coiffée et je n'aime pas qu'il me voit ainsi. Pourtant je le laisse s'installer à mes côtés et m'attirer contre lui. Tasyr est encore un adolescent, mais à cet instant, à mes yeux du moins, il est pleinement un homme. Un homme-enfant qui me fait fondre tant il peut être mignon. Oui, il y a un instant il me faisait peur mais désormais, ce n'est plus le cas. « Bien sûr que non Tasyr, je suis partie m'amuser avec une amie et les choses ont mal tournés. Le jour où je ne t'aimerais plus est loin, très loin. Je ne suis même pas certaine qu'il existe. Il n'est pas prévu, du moins. » Je passe ma main sur ma joue et la lui caresse, souriant tendrement, remettant une mèche de ses cheveux à sa place, puis je pose mon bras sur le siens, fermant les yeux sous ses caresses. « Comment devrais-je me faire pardonner pour que tu comprennes à quel point je m'en veux ? » J'ai bien une petite idée de ce qu'il veut mais avec lui, tout peut être imprévisible.

Ses doigts tracent des lignes sur sa gorge, menaçant de s'y enfoncer à chaque instant. Tasyr est si imprévisible qu'il pourrait le faire avant même d'en avoir conscience. Tout son corps crie vengeance pour si peu, désire la meurtrir. Il est encore un enfant, mais ce soir là, il avait l'impression d'être un homme à ses yeux, sous son regard. Scrutant ses prunelles sombres, sa deuxième main s'encrant sur ses hanches, le diablotin cherchait du réconfort et de la vérité au fond de ces joyaux qui lui servaient d'yeux. Mika avait beau être son pilier, sa vie, il aurait suffit d'un mot d'elle le désirant pour qu'il ne tourne les talons et la laisse en paix. Encore fallait-il qu'elle ose passer outre son courroux, et son désespoir fou. Lorsqu'elle raconta, ses doigts quittèrent sa gorge pâle pour venir se poser sur la base de sa nuque blanche. Et pour la première fois de la soirée, le syrien adressa un sourire à son interlocutrice tout en se penchant afin de déposer un baiser sur son front. Il aimait être regardé non plus comme un enfant mais comme un adulte. Il aimait pouvoir agir comme tel, avoir l'impression de pouvoir veiller sur elle et non l'inverse. « J'espère Mika. J'ai besoin de toi. Ne m'abandonne jamais s'il te plait.. » Un murmure au creux de son oreille. Tasyr se laissa faire sans broncher ; elle venait de le rendre docile de ses mots. Il était encore trop tôt pour qu'il ne lui fasse part de son inquiétude, pour qu'il ne demande comment se sont passées les choses. Sa colère était encore trop fraîche, mais il ne doutait pas du fait qu'elle ai compris ses réelles intentions. Ce qu'il voulait ? Il ne savait pas, il n'y avait pas réfléchit. Il voulait lui faire payer le pieu qu'elle avait planté dans sa poitrine et la peur qu'elle avait suscité en lui. Ses lèvres se posèrent sur la mâchoire de Mika. Ses mains s'encrèrent sur ses hanches pour rapprocher son corps du sien. « Je ne sais pas. Laisse moi juste dormir avec toi, et on verra ça demain. » Il n'avait pas la force d'être renvoyé dans son lit. Son nouveau statu dont il jouissait -celui d'homme- lui faisait pousser des ailes, et il se conférait le droit de rester à ses côtés toutes la nuit, caressant sa peau, posant sur elle un regard indéchiffrable. Un mélange de naïveté pure comme du diamant, et de rancœur folle et tumultueuse. Il n'avait pas oublié pour autant.

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Tasyr & Mika

Les mains de Tasyr sont tendres et dures à la fois. Il pourrait tout aussi bien recouvrir mon corps de frissons, ou le recouvrir de bleus. Étrangement, je n'ai plus peur, je n'ai plus aucune craintes, parce que je pense qu'il a eut plus peur qu'autre chose, parce que désormais je suis là pour m'occuper de lui. Je presse un peu plus mon corps contre le sien, souhaitant profiter de sa chaleur. Ma main glisse sur son torse avant de s'y stabiliser et je laisse échapper un soupir d'aise. Je suis bien là, contre lui. Je suis à la maison, au chaud, confortable. « J'ai sans doute autant besoin de toi que tu as besoin de moi Tasyr. Je n'ai aucune raison de te laisser... » Sans lui au quotidien, sans doute serais-je bien plus perdue que je ne le pense. Il embrasse ma mâchoire et je ne peux que tendre mon cou pour le laisser faire, il me tire contre lui, rapprochant encore un peu plus nos corps si c'est possible. Je peux presque sentir les battements de son cœur. « Bien sûr que tu peux dormir avec moi, j'ai besoin de me sentir en sécurité. » Et je le suis parfaitement dans ses bras. Je rouvre les yeux et cherche son regard. Je peux à peine le voir, les lumières de la ville n'arrivant à éclairer ma chambre que très légèrement. Comment peut-il être si mignon et beau à la fois ? Je tente de remonter sur mon matelas, pour que mon visage arrive à la hauteur du sien et souris à nouveau, déposant un léger baiser sur ses lèvres. Dire que je n'ai pas envie e faire de vilaines choses seraient mentir, après tout je n'ai pas pu avoir de relations sexuelles depuis plus de 48heures, moi qui ne tiens d'ordinaire pas plus de 6heures, autant vous dire que je me trouve dans un état de manque avancé. Tasyr semble vouloir dormir et sans doute ne serais-ce pas sage que de tenter de le séduire alors qu'il est en colère contre moi. Alors je me contente de refermer les yeux et me blottir contre lui. J'apprécie déjà sa présence à mes côtés et mon cœur se réchauffe.

La bouche pulpeuse de la femme se referma sur celle de son cadet. Il ne s'agissait de rien d'autre qu'un effleurement, quoiqu'appuyé, et pourtant, Tasyr fronça les sourcils en gardant les yeux fermés. Il était frustré de s'être fait dérober un baiser alors qu'il ne voulait pas lui céder de terrain, frustré de ne pas être parvenu à lâcher sa taille pour la repousser. Frustré d'être si faible face à Endô Mika. Non pas que cela lui ai déplu. De toutes les façons, il ne s'agissait pas du premier qu'elle lui soutirait, et sûrement pas du dernier, et ce lorsque ce n'était pas lui qui venait. Hors, ce soir, les circonstances étaient un tantinet différentes et, sous l'agacement, les doigts du syrien appuyèrent plus fort sur la peau nue de l'infirmière, s'étant peu avant glissées sous sa nuisette. Il aurait pu, plus tôt, prendre un malin plaisir à hurler encore sur elle, à la voir pleurer, à la mettre au sol. Il aurait pu profiter de sa force physique et morale pour la soumettre, mais il ne l'avait pas fait, faisant grimper le taux de lassitude en son corps. Et dès lors qu'elle le toucha, il se sentit exploser. Il songea alors au pauvre Minh, qui aurait tout donné pour une simple nuit dans le lit de la belle, tandis que lui avait droit à tellement plus. Un rictus narquois étira les fines lèvres du diablotin. « Mika, Mika, Mika.. » Il était si différent, ce soir. Lui, d'ordinaire si câlin avec elle, nourrissait de sombres envies. Sa voix était plus grave, aussi. Il se sentait supérieur, peut-être en abusait-il ? Il se surprenait lui-même, pour tout dire. Ses doigts s'enroulèrent autour des poignets de sa Noona, qu'il tira à nouveau contre lui d'un geste possessif quitte à lui faire mal. Sa bouche captura avec brutalité celle de la japonaise pour un baiser enflammé dans lequel il déversait et sa passion, et sa frustration. Là seulement, il se permit une tendre étreinte, comme pour s'excuser, et embrassa sa joue. « Excuse-moi, si je t'ai fais mal. » Il parlait de ses poignets, de ses hanches, ou même de son moral. Son nez vint frotter tendrement le cartilage de l'oreille de Mika. Il était différent. Il prenait le dessus, les devant, et ne se laissait pas faire en arborant ce regard à semi-tétanisé.

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Tasyr & Mika

Je n'aime pas la force, je n'aime pas que l'on me blesse, je n'aime pas que l'on me force. Je n'aime pas, non, pourtant cela m'excite. S'il avait simplement continué à être froid et distant, je me serais certainement braquée et j'aurais refusé tout contact de plus avec lui. Lorsqu'il n'y a aucune tendresse, cela me rappelle mes nuits de travail, mes clients tous plus détestables les uns que les autres, car évidemment, on ne se souvient jamais des meilleurs. Ils marquent moins. Pourtant, je connais le côté doux et prévenant de Tasyr et je ne peux m'empêcher de penser à cela alors que ses doigts se pressent si fort sur ma hanche qu'il me laisseront certainement un bleu très peu agréable à regarder. J'attrape ma lèvre inférieure entre mes dents et la mord suffisamment fort pour que la douleur se cible à cet endroit et non plus sur mon bassin. Pourtant, j'ai à peine le temps de m'y habituer avant qu'il n'attrape mes poignets et répète mon prénom sur un ton des plus effrayants. Mon souffle se coupe et il m'effraie à nouveau. C'est étrange, je me sens en sécurité et effrayée à la fois, je ne pensais même pas cela possible. Nouvelle douleur, mes poignets cette fois. J'esquisse un gémissement mais il prend mes lèvres avec le moins de tendresse dont il est capable. Je réponds à peine au baiser tant je suis surprise par ce changement de comportement. Tasyr est doux d'ordinaire, il ose parfois à peine me regarder et surtout, il m'écoute. Aujourd'hui il est différent, il prend les commandes, il me fait comprendre que je n'aurais pas du agir de la sorte et qu'il est encore en colère. Il était si dur et désormais il est si tendre, il me chatouille. Cet homme est une contradiction à lui seul. Il est au-dessus de moi et j'ose à peine bouger, pourtant je passe tout de même mes bras autour de son buste et bouge mes jambes pour qu'il soit plus à son aise. L'une de mes mains ose à se perdre dans ses cheveux que je caresse. « Je n'ai pas à t'excuser, parce que je ne t'en veux pas. Je mérites sans doute ce traitement que tu m'infliges. » Beaucoup de personne seraient surprise de m'entendre dire ces mots, parce qu'aux yeux de tous, je suis une femme forte et fière. En vérité, dès que je me sens en tord, dès que je suis en présence de quelqu'un que j'aime, je ne suis plus que soumission et masochisme.

Il ne sait pas ce qu'il lui arrive, il ne sait pas ce qu'il lui prend. D'ordinaire, Tasyr n'avait pas ce besoin de se montrer violent avec elle, elle était le peu de douceur qu'il y avait dans sa vie. Mais il avait besoin de la punir. De la punir à sa façon, quitte à laisser les marques de son passage sur son corps, quitte à la ravager physiquement. Pourtant, il s'excusait de ces gestes, il s'excusait avec ses mots, avec son regard, mais aussi avec ses doigts qui caressaient sa joue. Il n'avait plus envie de dormir. Le simple baiser qu'elle avait déposé sur ses lèvres l'avait enflammé. C'était fou, c'était comme jeter de l'huile sur un feu déjà ardent. Le corps du lycéen trouva sa place sur celui de Mika, tandis que ses lèvres plongeaient désormais dans son cou. Elle caressait ses cheveux, il en frémissait de satisfaction. « Je ne veux pas que tu ai mal. Pas de cette façon, du moins. » C'était faux, ou alors c'était vrai, Taz ne savait plus bien. Il voulait juste qu'elle ne lui tienne pas rigueur de cette brutalité qui faisait de lui l'homme qu'il était ce soir. « Tu le mérites Mika, c'est le moins que l'on puisse dire. Tu aurais au moins du me prévenir. » Sa bouche remonta jusqu'à son oreille qu'il taquina de son souffle chaud, avant de redescendre tout aussi vite à la base de sa nuque. Sa main droite remonta le long de son bras pour le caresser. Tasyr n'avait pas de scrupules à lui rappeler combien il avait cette affaire mauvaise. Combien elle en subirait les conséquences. En réalité, il était guidé par ses instincts et ce qu'il pensait être juste. Il n'avait pas tant d'expérience que ça dans le domaine, et contenter Mika allait être un objectif difficile à atteindre. Derrière ses masques de supériorité, il doutait de ses capacités. Son regard perplexe suivit le chemin de sa deuxième main, qui caressait alors ses côtes.

Mea Culpa

Tasyr & Mika

Qu'entendez t-il exactement par « Pas de cette manière » ? Comptait-il me prendre violemment, ou simplement continuer à me blesser par ces petits gestes mêlant douceur et violence ? Je n'ose pas répondre, parce que je ne saurais que dire. Les mots qu'il prononce me culpabilise et m'électrise en même temps. J'aime son côté docile et câlin mais j'ai également très, très envie de voir son côté sauvage et dominant. Si je m'écoutais, je le pousserais, je me mettrais au-dessus de lui et je le chaufferais jusqu'à ce qu'il fonde pourtant j'ai l'impression que je ne dois pas le faire. J'ai le pressentiment qu'il ne me laisserait pas prendre le dessus parce que je peux voir dans ses yeux qu'il aime avoir le pouvoir, me dominer, me sentir faible. Étrangement, je ne m'en sens pas salie, au contraire. Je me sens désirée et cela me plaît. Suis-je folle ou bien trop habituée ? Aucune réponse ne pourra m'être donné mais je n'en ai cure. L'important n'est-il pas que j'apprécie l'instant présent ? La peur me tiraille le ventre mais je ne peux pas dire que je n'apprécie pas. Je suis curieuse, je veux savoir ce qui m'attend car à l'instant, Tasyr n'a plus l'air fatigué, du tout. « Je voulais te prévenir. Je n'ai pas pu. » J'ai même pensé à lui à l'instant où la cellule s'est refermée. Pourtant il est vrai que j'aurais pu faire mieux, que j'aurais pu l'appeler, le tenir plus au courant. Si j'avais été à sa place, n'aurais-je pas été tout aussi énervée ? Mon corps se recouvre de frisson et je bouge pour être plus à l'aise, seulement son corps n'en est que plus collé au mien. Son poids me bloque et encore une fois, j'aime ça. L'envie devient plus forte, mélange de manque et de réelle attraction bien que le manque ne soit qu'un très léger pourcentage. L'audace me prend et j'ose ancrer mon regard dans le sien, lâchant d'un ton suave. « Tu as raison Tasyr. Tu devrais me punir. »

Taz ne comprit pas pourquoi Mika se faisait si docile, si malléable entre ses doigts. Bien qu'il aurait, de toutes manières, anéanti sa tentative d'opposition, Tasyr trouvait étrange le fait qu'il puisse faire d'elle ce qu'il désirait. D'ordinaire, c'était elle qui provoquait ces situations. Elle grimpait sur son corps finement musclé, elle déposait ses lèvres à des endroits qui le faisaient geindre, elle caressait des zones qui le faisaient soupirer. D'ordinaire, Mika était maîtresse. Les doigts du lycéen ne savent plus comment se comporter. Parfois, ils effleurent à peine la peau de la femme avec retenue. Parfois, ils appuient pour laisser des traces de son passage. Entre ses dents, le syrien attrapa l'épiderme fin de son aînée, victimisant sa gorge et son cou. Ses cheveux noirs chatouillaient son visage. Le corps de l'adulte se pressa contre celui de l'adolescent, le faisant soupirer de volupté. Il aimait être guidé, il aimait qu'elle fasse de son corps ce qu'elle désirait afin d'être certain de ne pas la décevoir. Hors, ce soir, il découvrait également à quel point il aimait l'avoir captive entre ses bras puissants, il découvrait combien son regard à demi-effrayé lui faisait de l'effet. « T'es complètement maso, ma belle. » Il se conférait le droit de multiples appellations, ce soir. Il se redressa pour confier son doux sourire à sa colocataire, à demi-amusé. Il fallait toutefois qu'elle sache que si le chat ronronnait, les griffes n'étaient jamais loin ; il ne fallait pas baisser sa garde. Ses mains remontèrent saisir le visage de la jeune femme, avant que Tasyr ne se penche pour déposer un baiser affectueux sur ses lèvres attrayantes. Il aimait qu'elle soit à son service, qu'elle cherche à le combler. « Fait-moi du bien, et j'envisagerai de reconsidérer la véracité de tes excuses. » Taz ferma les yeux, venant chercher la main de Mika pour la placer sous son nombril, par dessus son vêtement.

Mea Culpa

Tasyr & Mika

Je ne peux m'empêcher d'esquisser un rire, je sais parfaitement que ce que je fais n'est pas bien et je pourrais être pleine de regrets, j'ai dépassé ce stade avec Tasyr et pourtant, parfois, je m'en veux toujours. Cela dit, si la seule solution pour qu'il cesse de m'en vouloir et de lui accorder mes faveurs sexuelles, alors je ne me ferais absolument pas prier. Il n'est pas temps de jouer, même si j'adore cela, il est temps d'apprécier lui faire plaisir et c'est ce que je vais faire. Il est déjà bien trop tard pour que je puisse lui refuser une quelconque étreinte de toute façon. Les caresses, les surnoms qu'il me donne et la possessivité dont il fait preuve éveille mes instants les plus primaires et je ne saurais faire autrement que me plier à la moindre de ses demandes. Ce serait une première, qu'il commande, que je ne guide rien, que je n'initie pas la chose. Ce serait un gâchis que de ne pas en profiter. Il m'ordonne, il place ma main sur son entre-jambe et je n'attends pas pour y exercer une légère pression. Lui faire du bien ? C'est plus que dans mes cordes. Tasyr est encore jeune, il n'a pas eut tant d'expériences que cela et il est encore assez aisé de le satisfaire, surtout lorsque je le compare aux dépendants sexuels que j'ai déjà pu croiser. Ma main déjà active reste à sa place, l'autre s'occupe de retirer son jogging ou du moins, tenter de le retirer puisqu'il est bien trop grand pour que je puisse le lui retirer complètement. La derrière barrière de tissu ne me pose pas le moindre problème et mes doigts s'enroulent sans attendre autour de sa verge en éveil. Entre mes dents, j'attrape à nouveau ma lèvre inférieur et cambre mon dos pour que mon buste s'approche du sien. Mes mouvements de poignets sont plutôt lent mais je n’accélérerai pas avant qu'il me le demande. Si Tasyr veut être un homme ce soir, alors je vais l'obliger à l'être pleinement. Il me pardonnera, d'une façon ou d'une autre.

Lorsqu'il vint chercher sa main, il s'attendait simplement à une caresse, ou peut-être à ce qu'elle la passe sur son bas-ventre. Il aimait lorsqu'elle jouait à suivre son chemin du bonheur de la pulpe de ses doigts. Hors, la requête de l'adolescent sembla être couronnée de succès plus tôt qu'il ne l'aurait cru. Tasyr connaissait la Mika tendre, la Mika douce, celle qui le rassurait lorsqu'il faisait de faux pas, et qui le récompensait lorsqu'il se corrigeait. Mais jamais il ne l'avait vue si soumise et docile, prête à accomplir le moindre de ses désirs. Était-ce la culpabilité et le remord qui la poussait à chercher le pardon ? Cette soirée était riche en surprises, en nouveautés. Taz, dont la bouche s'évertuait une nouvelle fois à recouvrir l'épaule de sa partenaire, entrouvrit les lèvres en glapissant faiblement. Les doigts de la japonaise s'étaient enroulés autour de sa virilité qui n'avait de cesse de prendre de l'ampleur, plus rapidement maintenant qu'elle était directement contentée. Aussitôt, son corps fut parcouru d'un frisson électrique. Elle était encore trop lente à son goût. L'arabe descendit son visage jusqu'à la base des seins de sa colocataire, n'y cessant d'embraser sa peau par de furieux et brefs baisers. « T'es trop lente ! » Impatient, le jeune grogna contre son corps son mécontentement. Il saisit le poignet de Mika pour la guider, l'obligeant à accélérer le rythme de ses mouvements sur son érection. Enfin, un soupire d'allégresse quitta ses lèvres, ses deux poings se serrèrent autour du drap, et son front s'humidifiant se posa sur celui de son aînée. « J'espère que tu ne penses pas que je vais me satisfaire de ça, .. ? » Il avait, entre deux mordillons sur sa lèvre inférieure, trouvé le moyen de réclamer plus. Il appréciait son sort, son traitement, mais n'était pas prêt à lui pardonner si elle ne faisait pas de plus importants efforts.

Mea Culpa

Tasyr & Mika

Il était impatient et surpris, je pouvais le dire à la manière dont chacun de ses muscles se contractaient. Il est une chose que l'addiction m'a apprise, et c'est à connaître le corps des hommes. Chacun est différent mais au fond, ils aiment les mêmes caresses, supportent mal la lenteur et aime qu'on leur soit docile, pour la plupart. Tasyr ne diffère pas à la règle. Il m'embrasse, me recouvre de baisers et j'en viens à penser que si j'étais restée nue après ma douche, les choses auraient été plus aisées. Non, je n'ai plus aucune pudeur, plus aucune appréhension, ce ne fut que très bref, un passage, une pensée, envolée aussi rapidement qu'elle était venue. Je frissonne, je soupire, il m'en faut peu pour que mon corps s'embrase et il est en train de raviver les flammes en soufflant à peine sur les braises. Lente, je suis trop lente. Enfin, il se plaint et me force même à accélérer en venant prendre mon poignet. Selon ses dires, mon rythme se fait plus rapide et je referme un peu ma prise, ma paume frottant d'autre plus contre sa peau. Son visage est presque contre le mien, je peux sentir chacun de ses souffles, admirer son visage se plier au plaisir et sa lèvre se retrouver prisonnière, encore et encore. J'ai envie de plus. Ma main libre se glisse sous son tee-shirt, caressant son ventre plat, ses muscles encore à peine dessiné, remontant sur son épaule. Non, je n'espère pas qu'il se satisfasse de cela mais je ne peux pas bouger, prisonnière de son étreinte. Mon pouce s'amuse de la pointe de son érection avant que je ne reprennes mes caprices, variant entre lenteur extrême et rapidité. C'est mon souffle qui s'accélère alors que je ne fais rien d'autre que le sentir contre ma main. Serais-ce cela ma punition ? De lui faire plaisir et de finir moi-même frustrée ? Me laisserait-il pantoise ? « Je sais qu'il n'en ai rien Tasyr. Douterais-tu de moi ? » Je le regarde, c'était une mauvaise question, puisque je l'ai abandonné, il serait en droit de douter.

Les doigts de Mika sont partout. Certains flattent sa peau, déclenchent une multitude de frissons chauds au sein de son corps. D'autres vont et viennent sur sa verge désormais tendue, lui tirant des soupires incessants. Le lycéen se sent brûler ; son bas-ventre est tendu et sa gorge, nouée. Pourtant, malgré l'état dans lequel elle le plonge, il n'a de cesse d'alterner entre force et douceur, encore maintenant. De temps à autre, ses dents mordent sa peau jusqu'à laisser une masque éclatante. D'autres fois, ce sont ses doigts qui la broient. Encore plus depuis qu'elle joue avec son gland, ou que la paume de sa main se fait plus appuyée contre son membre veiné. Tasyr réprima un énième soupire afin de répondre à sa partenaire. Il se redressa, agenouillé, et retira le haut qui lui collait désormais à la peau afin d'exposer aux rayons de lune et quelques lumières de la ville son torse paraissant blafard. « Je ne voudrais pas que tu cesses au dernier moment pour me laisser en plan, vois-tu. » Son regard, chargé de reproches, se vrilla dans ceux de l'adulte. Le sous-entendu est lourd. Il ne veut plus qu'elle parte. Ainsi éloigné, il en profita pour retirer le jogging et le caleçon qui pendaient à ses genoux. Il se réinstalla à genoux face à elle, les cuisses légèrement écartées. L'étudiant captura, encore une fois, les poignets de Mika d'une main, l'autre placée sous son dos pour l'aider à se redresser. « Montre moi à quel point tu es désolée. » Il était de gel, de glace, de marbre désormais. Relâchant son dos, cette main vint se placer sur sa nuque pour rapprocher son visage de son corps, tandis qu'il balança doucement la tête en arrière.

Mea Culpa

Tasyr & Mika

J'ai mal, chaque endroit où il passe me laisse une douleur, forte ou plus douce. Il me marque, je le sais, je le sens. Sa douceur ne dure que peu de temps et la brutalité reprends le pas. Est-ce lui, le Tasyr dont tous le monde me parle et que je ne connais qu'à peine ? Sans aucun doute. Je lui offre mon cou et il ne se fait pas prier pour me torturer à nouveau. Mes mains quittent son corps alors qu'il se redresse et se mets à nu, je l'observe, mes yeux parcourent son corps, de son visage si dur à sa virilité tendue. Rien ne laisse à paraître son jeune âge et je viens moi-même à l'oublier. La rancœur est encore présente, je l'entends à ses mots et je comprends parfaitement son allusion. Alors je baisse les yeux et glisse à nouveau mes mains sur son torse mais cette fois, il les saisit et m'attire contre lui. Je me redresse, posant mes mains sur ses reins. Ses mots résonnent à mon esprit et m’électrisent. Comment peut-il être si masculin, si dominant ? Lui qui d'habitude me semble être plutôt un enfant. J'oublie. J'oublie celui qu'il est d'ordinaire pour n'avoir aucun regret. J'ai envie de lui, de le sentir autrement que comme un enfant. Je le veux, de toute les manières qu'il voudra bien m'offrir. Sans un mot de plus, le défiant du regard, j'ouvre la bouche et englobe son érection entre mes lèvres. Il me guide, je n'ai à faire que ce qu'il me commande. Il est toujours aussi brutal et pourtant, plus le temps passe et plus je m'y habitue, plus j'apprécie, plus il m'excite. L'avoir contre ma langue, le goûter ainsi, c'est un pas de plus, une avancée vers mon plaisir comme vers le sien. Je creuse mes joues et hausse les yeux pour le regarder. J'aime à voir mes amants prendre du plaisir, Tasyr est différent, Tasyr compte pour moi et je veux être encore meilleure avec lui que je ne le suis avec les autres.

Ainsi installé, Tasyr avait le pouvoir de la guider, de décider. Il lui suffisait de passer ses mains sur sa nuque pour qu'elle penche la tête vers lui, il suffisait qu'il attrape ses cheveux pour la lui relever. Il suffisait de lui faire mal pour la punir. Elle n'est pas tout à fait sèche ; sans doute sa douche fut elle rapide, ou alors que l'envie de se coucher avait pris le dessus. La nuit est entamée depuis longtemps, Taz est même presque sûr que les éboueurs ne vont pas tarder à faire leur boucan habituel. Ses ongles courts grattaient sa nuque alors qu'il frémissait. Le visage de Mika était trop près de son intimité pour qu'il ne puisse penser décemment. Quoique toute lucidité semblât l'avoir abandonné depuis un moment déjà. Sa respiration contre sa peau, contre son érection, et puis finalement, ses lèvres. La tête penchée en arrière, le plus jeune entrouvrit les lèvres en poussant une plainte se faisant plus aiguë à mesure qu'elle le prenait dans sa bouche. L'une de ses mains posée derrière lui agrippa le drap. L'autre joua avec ses mèches humides. Il lui semblait qu'à chaque fois que sa langue passait contre sa peau, il allait exploser. Lentement tout d'abord, mais avec plus d'ampleur ensuite, ses hanches vinrent onduler contre elle. Tasyr n'était plus que soupires et râles rauques. Il était encore jeune, il n'avait pas autant d'expérience que certains, quoique plus que d'autres, et jamais Mika n'avait pris sa verge entre ses lèvres. Les minutes défilaient, les coups de reins se perdaient, parfois si profonds qu'il pouvait sentir sa gorge tenter de le repousser. « Noo.. Mika.. » Il n'avait pas le droit de faillir à son rôle, de reprendre la place du simple cadet en l'appelant Noona. Ce soir il était un homme, il se l'était promis. Son bas-ventre brûlait. Son souffle se raccourcit encore. Sa tête retomba en avant, les mèches de ses cheveux collées à son front, ses yeux fermés. « Mika j'en peux plus.. » Le lycéen n'était pas assez égoïste encore pour ne pas la prévenir. Le rouge lui monta aux joues en songeant que, sans doute, il n'était pas aussi endurant que les conquêtes de la japonaise. Il immobilisa difficilement son bassin et retira sa main de la nuque de la femme pour l'entraîner, elle aussi, enserrer le drap. Il avait honte d'être si faible face à elle, d'être si peu expérimenté. Mais il ne fallait pas qu'elle décèle son hésitation. Et pour ça, il n'avait qu'à la briser, encore et encore. A cette idée, Tasyr se redressa, attrapa pour la énième fois la chevelure de la femme. Il reprit ses mouvements dans sa gorge, l'empêchant de se retirer. Elle pouvait bien penser ce qu'elle voulait, il ne se préoccupait plus que de ses gémissements graves et de la jouissance qu'il sentait sur le point d'éclater.

Mea Culpa

Tasyr & Mika

Le corps tendu et le souffle court, Tasyr n'est que plaisir et luxure. Le regarder me donner envie de lui faire plus de bien encore, de le faire gémir plus fort, de sentir son sang pulser contre mon membre bucal. Certaines femmes n'aiment pas pratiquer la fellation, je ne comprendrais jamais cela. N'est-ce pas bon de contrôler l'homme d'un simple coup de langue ? De le rendre fou, de l'entendre gémir, de le sentir s'exciter, grossir, exploser et tout cela, uniquement grâce à un mouvement répétitif des plus aisé à produire ? Je trouve ça excitant, exaltant et terriblement gratifiant. Certes, à cet instant, il ne me permet pas de me sentir dominatrice et maître de la situation mais je n'en ai que faire. La soumission n'est pas une chose avilissante à mes yeux, pas dans cette situation, pas dans une relation sexuelle. Je ferme les yeux, je continue ma tâche et les bruits qu'il produit suffisent à me donner envie de continuer jusqu'à ce qu'il n'en puisse plus ce qui, à ses dires, ne devrait plus tarder. Un instant il m'éloigne et je reprends ma respiration, essoufflée, à bout de souffle. Pourtant, je n'ai qu'à peine le temps de me reposer qu'il me force à le prendre à nouveau entre mes lèvres. Il tire sur mes cheveux et donne des coups de bassin. Il m'étouffe presque mais je ne saurais dire mot. Je suis docile, encore te toujours, qu'il en profite. Mes mains remontent le long de son dos et lorsqu'elles redescendent sur ses reins, mes ongles y laisse des traces. Il m'a tant marqué qu'à côté ce que je pourrais faire ne sera que futile. Il m'empêche de bouger, respirer est difficile pourtant je sens que je ne dois pas cesser mes caresses buccales, pas si près du but. L’apothéose approche et si ce n'est la mienne, la sienne me contentera. Mes joues se creuses à nouveau et ma langue bouge contre sa verge gonflée. J'ai chaud, très chaud et très envie que ça n'en reste pas là. Pourtant cette nuit, ce n'est pas moi qui décide.

Son pénis, déjà droit et épais, gonflait encore sous sa langue, jusqu'à ce qu'il atteigne son paroxysme. Ce point de non-retour, qui s'était déjà annoncé par chaudes vagues meurtrières, acheva de le ravager. A genoux sur le matelas, Mika entre ses jambes, Tasyr enserra à nouveau le drap d'une main, les cheveux de la femme de l'autre. Il était hésitant, cela se comprenait dans le mouvement incessant de ses mains qui ne savaient où se stabiliser, ou s'encrer. Pourtant, son regard sûr et dur cherchait à démentir ceci. « Mika ! » Encore. Encore, sa langue rafla la pointe si sensible de sa virilité, lui arrachant une plainte gutturale. Le corps tendu, les muscles bandés, Taz murmura le nom de la nippone avec lascivité et érotisme, la sueur plaquant ses cheveux à sa peau, faisant briller son corps. Il descendit sa main. Sa prise sur sa nuque blanche -dont la peau commençait à virer au bleuet sous sa force- empêchait Mika de se retirer alors qu'il s'immobilisait pour la énième fois, pour la dernière fois. Les dents serrées, le diable laissa exploser sa satisfaction en se déversant entre les lèvres de sa partenaire. Il savait, et ce pour avoir déjà visité le sujet sur internet comme n'importe quel adolescent, combien ce geste pouvait être, pour certaines, humiliant. Empêcher l'adulte de s'écarter à ce moment-là était une preuve de plus pour afficher sa volonté à la dominer, ce soir. Le souffle court, il se pencha. Ses pouces vinrent effleurer les joues de Mika, qu'il venait de laisser se redresser. Il était feu et glace, sang et larmes, affection et brutalité. Contrastant avec l'instant passé, ses lèvres vinrent une fois de plus se poser sur la bouche de la japonaise pour un tendre baiser. Tasyr se refusait à laisser ces lèvres libres maintenant qu'il les avait capturées à nouveau. Et s'il les quitta, ce fut uniquement pour reprendre son souffle avant de recommencer. Son bras droit la maintenait contre lui dans une étreinte possessive. Sa main gauche caressait l'intérieur de ses cuisses. Il haletait, et pourtant, il n'avait pas fini de jouer. « Mika Noona, j'aime quand tu me fais du bien. » Il avait cédé. Ses traits s'étaient temporairement adoucis alors qu'il esquissait un sourire.

Mea Culpa

Tasyr & Mika

Je ne devrais pas me laisser faire ainsi, je ne devrais pas lui donner de mauvaises habitudes mais j'aime bien trop ce soudain pouvoir qu'il a sur moi. Bien sûr, lorsque nos ébats se termineront, tout changera. Sans doute vais-je le considérer un peu plus comme un homme que comme un enfant désormais, car si ceci est loin d'être notre première fois, jamais il ne m'avait fait sentir si faible, si douce, si jeune, si femme. Car s'il est une chose que je me sens en ce moment, c'est bien femme. Une femme qui se laisse guidée, qui se laisse faire. Une femme docile mais attentive et surtout, une femme séduite autant que séductrice. Certaines me diraient que je suis folle, que ce n'est que mes habitudes de prostituée qui ressortent mais à ces femmes-là je répondrais que personne ne peut me juger pour mes préférences sexuelles. Si elles souhaitent s'ennuyer toute leurs vies et ne connaître que frustration et désagrément, c'est leur problème. Moi je n'ai jamais le temps de me lasser et c'est ce que j'aime par dessus tout. Mon prénom me semble être une douce mélodie lorsqu'il le prononce, une mélodie chaude et entraînante. Il me blesse mais on s'habitue à la douleur comme à tous le reste et je ne la sens presque plus. La seule chose que je sens et qui me sors de ma torpeur est la semence de Tasyr qui envahit ma bouche. Quand bien même j’eus un mouvement de recul, je ne peux pas bouger, il m'en empêche et bloque ma tête contre son bassin. J'ai peine à respirer et la seule manière de retrouver l'oxygène et d'avaler sans rien dire. Cela ne me dérange pas outre mesure, ce n'est pas la première fois et ce ne sera sans doute pas la dernière non plus. Il me libère et je me laisse tomber sur le matelas, à bout de souffle, cherchant mon air. Je ferme les yeux et il m'embrasse, j'en perds haleine. Je lui réponds, bien sûr et le maudis presque de m'échapper. Je respire rapidement et il revient prendre mes lèvres à mon plus grand plaisir. Je n'ai pas eut assez, je n'en ai jamais assez de lui. Que ce soit sagement ou bien moins, je ne suis jamais rassasiée. Il est doux, calme et attendrie. J'apprécie chacun de ses baisers, chacune de ses caresses. Il me rend folle et ne m'aide pas à calmer ma respiration. J'ai envie de lui. Ma main caresse sa joue et je lui souris. « J'aime à te rendre heureux Tasyr. Surtout si cela signifie que que je peux me faire pardonner. » Serais-ce trop demandé que d'être comblée à mon tour ? Est-ce que je le mérite seulement ? Mes cuisses s'écartent pour que je puisse sentir un peu mieux ses caresses, frissonnant à nouveau alors qu'un soupir passe encore la barrière de mes lèvres avant que je ne l'embrasse à nouveau, ma main droite se glissant dans ses cheveux.