Non pas que je manque de tenues, bien au contraire… En réalité, je pensais même que mon dressing commençait à se faire petit entre mes vêtements et ceux de mon frère. Je devrais peut-être penser à l'éjecter... Mais ce qui m'ennuyait, c'est que tout m’allait et que je n'avais pas la moindre idée de la tenue dans laquelle j’allais me préférer davantage que dans l'autre. Les gens narcissiques et "simples" ont une vie tellement complexe…c’est ce que je me répétais à longueur de journée. Après avoir effectué un choix cornélien et drastique, j’optais finalement pour un ensemble noir de chez Versace avec des sandales ouvertes noires de chez Zanotti et un sac à main Chanel accordé à mes chaussures et ma tenue. Quelques bijoux sans trop insister, un maquillage express – pourquoi se sublimer lorsqu'on est déjà sublime, une de mes citations préférées – puis je fonçais à la sortie de mon appartement. Tête haute, allure de mannequin, main sur la hanche et regard juste un peu hautain, je me regardais une dernière fois sur le grand miroir se trouvant dans le hall d’entrée de l’immeuble. Quelle bonne idée, ils avaient eu d’en installer un à cet endroit. Je passais une dernière couche de gloss à lèvres couleur rouge passion et sortis enfin du bâtiment. A peine sortie que je faisais déjà tourner quelques têtes. Je crois que si ces gens m’avaient vu quelques heures plus tôt dans mon pyjama, mes cheveux en bataille, ils n‘auraient pas eu le même comportement vis-à-vis de ma personne. J’en riais intérieurement. Me voilà donc perchée sur mes talons vertigineux à faire pâlir n’importe quelle bimbo, dans la Tinkerbell Avenue à déambuler de boutique en boutique, accompagnée de ma Juicy adorée. Je regardais ces femmes riches, et plus ou moins jeunes, qui marchaient le long de cette avenue qui rassemblait à elle toute seule un grand nombre de grande marque. Elles étaient toutes bien habillées et j’étais heureuse de me fondre parfaitement dans la masse. Je jetais un coup d’œil à ma montre Cartier, avant de décider de m’aventurer dans l'une des boutiques qui s'offraient à moi. Au moment où j’allais m’engouffrer dans le bâtiment, une jeune femme semblait avoir eu la même idée que moi. Étant sur le passage, je me fis bousculer par celle-ci et alors que j’allais lui demander des excuses – oui parce qu’on ne bouscule pas Baek Na Young – mon regard croisa le sien. Au lieu de continuer sur ma lancée, j’étais comme figée. Mes jambes ne bougeaient plus, je n’entendais plus rien autour de moi, et je ne voyais plus rien si ce n’est le visage de cette jeune femme. Mon pire cauchemar.
« Choi Na Yeon... » chuchotais-je alors.
Ce furent les seuls mots qui sortirent de ma bouche. Je me sentais tellement mal à ce moment précis. Cependant, je devais garder la tête haute.
« Choi Na Yeon... Tiens donc, quelle surprise de te voir ici ! » lui dis-je alors avec mon plus beau sourire de biatch.