☥ NOM COMPLET - Han Bo Bae, pour la plus grande surprise de ceux qui s'attendaient à une belle femme. cachez votre joie, bande d'ingrat. ☥ SURNOM - Bob marley, le congolais, tarzan, hodor & cie. Pas grand chose en rapport avec mes vraies origines coréennes, quoi. ☥ ÂGE, DATE ET LIEU DE NAISSANCE - 19 ans depuis le 12 septembre 94,  à Séoul. Non, je suis pas africain, ni croisé avec un singe. ☥ SITUATION AMOUREUSE - J'ai pas assez de mes deux mains pour compter mes exs, ça veut surtout dire que je suis célibataire et libre de toucher qui je veux avec ces mêmes mains. ☥ ORIENTATION SEXUELLE - Jusqu'à présent, j'ai toujours considéré dieu comme étant une femme. Pourquoi cela changerait, franchement ? ☥ ETUDES OU METIER - J'étudies le confort des chaises, la sociabilité de mes camarades, la patience de mes professeurs, le plafond d'la salle de retenue, mais je suis aussi serveur. ☥ CLASSE SOCIALE - J'ai vendu mes dernières bananes en réserve pour payer mon loyer. Non, sans dec', je suis plutôt pauvre mais honnête avec moi-même. ☥ ORIGINES : Coréen, étonnant ? Mais je suis sûr que j'ai du sang de congolais dans mes veines, c'est impossible d'être physiquement comme je suis, sinon. ☥ MOT REPRÉSENTATIF - barré. ☥ JE SUIS UN - tsebe ☥ T'ES QUOI ? personnage inventé.

« - P'pa ? Pourquoi j'ai un nom de fille ?
- Tu sais, Bae, ta mère voulait absolument avoir une fille, mais elle n'a pu avoir qu'un seul garçon.
- Pourquoi elle ne m'a pas donné une petite soeur ?
- Tu poses des questions bien compliqués, tu veux un gâteau ? »

C'est toujours ainsi que se terminait les dialogues avec mon père, même à l'âge de six ou sept ans. Il me jugeait bien trop gamin pour m'expliquer les choses, puis il dérivait sur un changement de sujet flagrant. Comme si j'avais envie de bouffer un truc alors que j'étais curieux et sérieux. Au final, il ne m'a jamais correctement répondu avant que j'entre dans l'adolescence, vers mes quatorze ans. Pour lui, je ne devais pas me prendre la tête avec ce genre de truc et vivre pleinement ma vie. L'école, j'avais horreur de ça. Les professeurs passaient leur temps à me coller ou à me donner des devoirs supplémentaires en croyant que j'allais les faire. Mais à leur  grand malheur, je n'avais pas d'éclair d'intelligence pendant la nuit. Les potes, je n'avais que cela pour me changer les idées, pour m'amuser et pour oublier que mon père se cassait le dos chaque jour à son travail. Les chantiers. Il ne m'en parlait que très rarement, voir jamais. à ses yeux, c'était le bas de l'échelle, la case des sans avenirs et il se refusait que j'y tombe et y reste bloqué comme lui. C'est sûr, quand votre fils vous bassine à longueur de journée en disant qu'il veut travailler et non rester enfermer dans une salle de classe, ça donne vite lieu à une leçon de morale. Avec mon père, c'était souvent cela. Des leçons pour tout et n'importe quoi. L'argent, l'alcool, la cigarette, les filles, les relations, la politesse, le travail et j'en passes des meilleures. Mon père avait une note à laisser sur chaque chose dans ce monde et moi, je l'écoutais d'une seule oreille. Des regrets ? Oui et non. Je ne me suis pas amélioré à l'école avec ses conseilles et j'ai doucement commencé à dériver en grandissant...

« - Bae! C'est quoi ça ?!
- Un mégot ?
- Depuis quand tu fumes ?
- Mais p'pa, tu l'as trouvé dehors!
- Justement, je l'ai trouvé chez nous. »

Des disputes, monnaie courante. Dès que mon père me savait dans l'illégale, il gueulait. Rare sont les fois où il me tapait, heureusement, mais une gifle par-ci par-là n'était pas mauvais d'après lui. Il suffisait qu'il trouve une mégot dans le jardin pour juger que c'était à moi. Bon d'accord.... Il traînait sous la fenêtre de ma chambre. Et suite à cette découvre, mon père avait retourné ma chambre jusqu'à découvrir un paquet de clope sous mon matelas. Quinze ans et déjà dans la nicotine. Leçon de morale, claque à retourner le cerveau, punition débile et privation de portable & cie. Il me prenait toujours pour un enfant de cinq ans, m’interdisant d'être comme les autres adolescents de mon école. Qui ne fumait pas ? Qui ne sortait pas en cachette ? Qui ne buvait pas dans le dos de ses parents ? Je l'ai fait une fois, en croyant que mon père travaillait... Mais il est rentré plus tôt, et j'ai prit une bonne dérouillée. ça ne m'a pas empêché de boire pour autant, en dehors de chez moi. Mes amis piquaient des bières à leurs parents ou même dans les supérettes et nous buvions dans un coin sans que personne ne s'en doute. Avec eux, on s'amusait à voler dans les magasins et à revendre nos trésors. Nous nous considérions comme des pirates, des hors-la-loi. à quinze, on est débile, non ? Jusqu'au jour où un flic vous tombe dessus et vous prend la main dans le sac. Direction, le poste de police. Résultat ? Papa qui hurle, papa qui sort la ceinture. Première fois de ma vie que j'ai connu la douceur du cuir, et priez de me croire, ça fait un mal de chien.

« - Alors comme ça, tu as trouvé un boulot ? Et l'école ?
- C'est juste à mi-temps, je continue d'aller en cours...
- Tu comptes arrêter ? Ton professeur m'a appelé pour me dire que tu ne-
- P'pa, je suis grand m'tenant. »

Grand. C'était vite dit. Je ne foutais et ne fous toujours rien à l'école. à part agacer mes profs et collectionner les mauvaises notes. D'ailleurs, je ne vis plus avec mon père et tente de joindre les bouts avec un petit boulot à mi-temps. Serveur. C'est tellement banal que je n'ai aucune raison d'être fier. Pourtant, ça m'aide. Pas seulement pour payer une loyer ou une facture, mais pour des choses plus... Délicates. à force de traîner avec des gars louches, des abrutis du cerveau, on ne tombe pas sur le meilleur des résultats. Par curiosité et sous l’influence des potes, j'ai touché à la drogue. Pour sûr, ça calme, ça allège les soucis, ça retourne la tête. Mais après ? Après, c'est une question de dépendance, de fric, de cercle vicieux. à chaque que je tente d'arrêter tout ça, de m'être un ola à l'alcool, tabac et drogue, je perds mes moyens dans les jours qui suivent. Mon père s'en doute. Il a déjà trouvé une seringue dans mon sac de cours quand je passais le voir, ou il voyait un paquet de cigarette dépasser de mes poches. Je ne m'en cache pas, et c'est un mal. Malgré ses paroles, sa détresse, il ne parvient pas à m'en dissuader. Je suis comme ça, jeune et con.

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