Le soleil tapait fort en cette fin d'après-midi. Le peu de cours que j'avais eu aujourd'hui c'étaient plutôt bien déroulés, par chance. J'avais quitté mon dernier amphi il y avait une trentaine de minutes, à présent installée le cul dans l'herbe fraiche sirotant une canette de soda le sourire au lèvres. Je m'affairais sans gros efforts à l'une de mes activités fétiche, prendre le soleil, tout en songeant à mes activités future. Rien que d'y penser des petits rires mauvais m'échapper, faisant se retourner certains étudiants fasse à mon hilarité solitaire. Ils devaient me prendre pour une cinglée, soit, ils ne savaient pas ce qui pouvait bien me mettre dans cet état. Franchement, j'y avait pensé durant la journée entière, attendant le moment parfait pour aller aborder Monsieur le vice président de Bluing. Je ne savais pas grand chose de lui, juste certains trucs que j'avais entendu de ci de là. Comme le fait qu'il avait souvent cours l'après-midi. J'étais sûre de ne pas le rater, sauf coup de malchance, mais ça ne saurait pas le cas.

Je me redressai quelque peu, balayant la foule d'étudiant du regard à la recherche du gros lot. Je n'avais pas vraiment réfléchi à sa réaction, était-il au courant ? Je n'en savais rien du tout. Se prêterait-il au jeu ? La par contre j'avais de gros doute. Tant pis j'étais du genre tenace et arrivais toujours à mes fins d'une manière ou d'une autre. Le mieux pour lui serait donc de coopérer tout simplement. Un esclave. Non mais franchement. C'était tout bonnement la chose la plus... La plus jouissive qu'on aurait pu m'annoncer. J'allais prendre un malin plaisir à le voir effectuer tout un tas de choses que je lui aurais demandé. On traite une princesse comme il se doit, j'en suis une alors pourquoi pas !

Mon rictus malicieux s'agrandit lorsque je le vit enfin au loin. Sans plus attendre je me levai, époussetant mes fesses de toutes brindilles possibles. Déterminée je traversai la foule pour aller me positionner devant lui les bras croisés contre ma poitrine. « Syuhei, Syuhei, Syuhei. » Commençai-je simplement en le regardant faussement désolée pour lui. « C'est avec un immense honneur que ... » Je laissai le suspense à ma phrase comme dans les films Américains, surtout pour calmer mon fort intérieure qui menaçait de me faire exploser de rire tant je frétillais d'impatience. « Que je t'apprends qu'à partir d'aujourd'hui et ce pour une durée plus ou moins indéterminée, tu seras mon esclave sincère et dévoué ! » Mon sourire victorieux ne m'avait pas quitté. Ça pouvait commencer, à nous deux coco !

Un peu de repos. Je croyais que cela n’existait plus. Depuis la rentrée des classes, je vis chaque journée comme si je manquais de temps, comme si je vivais vingt huit heures par jours alors qu’il n’y en a évidemment que vingt quatre. Demain matin je ne travaille pas, je n’ai pas à me rendre au cabinet, le projet que je leur ai montré est désormais en cours, alors je n’aurais plus qu’à me rendre de temps en temps pour superviser la construction de l’immeuble. Je regarde l’heure à ma montre. Ça fait plus de quarante huit heures que je ne me suis pas allongé dans mon lit pour dormir, ou dans un lit quelconque d’ailleurs. Mais, demain, ils ont pas besoin de moi, demain, je n’ai pas cours non plus, ou du moins, je peux faire péter sans m’en sentir coupable, alors demain, je dors, je dors, je laisse la dope de côté, les clopes aussi, et je dors tout simplement.

Sortant des toilettes, je me regarde dans le miroir, essuyant la petite trace de poudre à mon nez. En attendant de pouvoir me reposer, je me stimule comme je le peux. Je passe de l’eau sur mon visage, et ajuste mon sac à mon épaule. Encore quelques heures à tenir, et je serai tranquillement dans mon jacuzzi à commander des sushis avec mon frère. Un peu cliché comme cadre, et comme plan, mais je m’en bats les couilles. Je veux du putain de calme.

Il doit me rester approximativement une heure avant de récupérer la correction de mon devoir, je me demande si Hui Liang est dans le campus. J’ai l’impression que ça fait une éternité que je ne l’ai pas vu. Au moins à Rio c’était bien, on dormait dans le même lit. Enfilant mes lunettes de soleil une fois dehors, je m’allume aussi une clope, il y a trop de gens dehors, trop de putain de détails à voir, mais la dope fait son effet, je me sens détendu et aucunement fatigué. J’allais amener mon portable à mon oreille pour activer l’appel à mon petit ami, lorsqu’un minimoys aux lunettes absolument pas adaptées à la forme de son visage apparaît devant moi. « On se connait pour que tu m’appelles par mon prénom ? » Question rhétorique, bien sûr qu’on se connaît pas. Je lâche une longue bouffée de nicotine sur son nez, baissant la tête pour pouvoir la regarder bien de face.

Et puis, je reste silencieux un moment, ne sachant si rire ou pleurer. Oui j’avais entendu cette histoire d’esclavage, mais, je pensais pas que quelqu’un serait assez fou chez les jaunes pour s’imaginer que je me plierai à cette folie. « La-pute-à-frange-elle-a-dit-quoi ? » dis-je très rapidement avant de rire froidement. « Sincère, pas de soucis, dévoué, tu peux te planter ton lipstick dans l’anus, et tu veux que je dise quoi à ça, que je tape des mains tel un tsebe et te fasse un big up ? Tu t’es crue dans le monde des bisounours ou comment ça se passe ? »

Voilà, voilà. Ce type devant moi à l'allure de diva avait tout simplement un sale caractère. A cet instant j'osais penser que cette histoire d'esclave était fichu en l'air, mais me ressaisissais. Il n'était clairement pas dans mes habitudes de baisser les bras si facilement, justement sa résistance rendrait mon triomphe encore plus grand. Cette pensée me fit glousser intérieurement. Je gardai le regard fixé au sien lorsque sa fumer de cigarette percuta mon visage sans que je ne m'y attende. Prenant sur moi tant l'odeur était agressante et fronçai seulement le nez. D'un geste de la main machinal, je dégageai le reste de nuages gris de devant mon visage en soupirant fortement. «  Non effectivement on ne se connaît pas. Mais franchement, qui de nous deux s'en soucis ? Au final dans peu de temps tu sauras très bien comment je m'appelle. »  Prononçai-je en haussant les épaules. A ce moment là j'étais déjà plus que persuadée qu'il ne ferait pas ami-ami avec moi, dans tous les cas ce n'était pas mon but ultime non plus.

Je ne savais pas vraiment si son expression était bonne ou mauvaise, mais je n'en démordis pas. Je fronçai les yeux quand je l'entendis débiter une phrase assez rapidement sans franchement articuler. Un rire agacé m'échappa malencontreusement et plusieurs fois je me posais à la question à savoir si j'avais réellement bien entendu. Respirant un grand coup tout en reprenant une certaine contenance je décidai d'être un peu plus intelligente que lui et de rester poli. M’emporter ne servirait à rien. «  La pute à frange ? Franchement t'as pas mieux et plus évoluer surtout ? »  Demandai-je en levant les yeux au ciel. Et il recommença à parler.

Je me retenais de rire en l'écoutant et parfois je grinçai même des dents. Qu'est ce qu'il était vulgaire dans ses propos. Comment une personne au visage aussi angélique pouvait débiter autant de connerie à la minute ? Et surtout, pourquoi déjà l'avais-je choisi comme esclave ? Ah oui sur un coup de 'plouf plouf' c'est vrai. La prochaine fois je m'abstiendrai merci. J'en connaissais des gens avec de sales caractères, moi-même j'étais assez impulsive, mais alors lui.. Ce Syuhei défiait vraiment toute concurrence et il avait fallut que ça tombe sur moi. «  Entre nous, si je m'y étais crus, toi et ton langage à chier, m'en aurez fait sortir instantanément. Ça pique les oreilles tu sais. »  Malheureusement pour lui, il était tombé sur plus teigne et con. S'il voulait être ainsi et bien soit. «  Dans tous les cas, ce que tu n'as pas l'air de saisir c'est, que tu sois content ou non la chose reste la même. Tu n'as pas franchement le choix. Et puis ce sera plus marrant si tu coopérait crois moi ! »  Je lui vendis alors mon plus beau sourire hypocrite. Pas certaine que lui s'amuserait de la situation, mais en tout cas, c'était bien mon intention.  

« Très malheureusement pour mon cerveau, oui je vais retenir comment tu t’appelles, combien tu mesures environ, que tes chaussures ne vont absolument pas avec le reste de ta tenue, ne parlons même pas de tes shades, que il y a exactement trois plis qui se forment sur le haut de ton nez en sentant la fumée, et que donc tu n’aimes pas ça, je vais retenir aussi chaque geste et chaque parole que tu auras à mon égard afin de m’en servir plus tard contre toi, ou alors simplement, à quel point tu essaies de te donner des airs pour ne serait-ce essayer de me faire flancher… » Dis-je alors sans lui laisser le temps d’en placer une, finissant par lui souffler ma fumée en plein dans sa truffe pour qu’elle comprenne que si elle veut rester en vie, vaut mieux qu’elle déguerpisse et change d’idée au plus vite. Et là, je ne peux m’empêcher de rire narquoisement à mon tour, la laissant parler.

Mon langage lui pique les oreilles, que c’est peu convenant ! Et qu’est-ce que je m’en bats les couilles putain. Je range mon téléphone, comprenant que je ne pourrai pas voir Hui Liang pendant cette heure de pause que j’ai dans ma vie, et que c’est à cause d’une petite pouf Jeopardize. Jin Sang va m’entendre, il a intérêt à reprendre le contrôle sur ses petits sujets insolents là, parce que sinon je m’en occuperais façon Bluing, et ça pourrait passer pour de la barbarie du côté des jaunes. « Sois contente que je ne m’en tiens qu’à un vocabulaire vulgaire et « à chier » comme tu dis, parce qu’au moins je suis sûr que ton petit cerveau de personne à QI dans la moyenne peut comprendre facilement. » Je ponctuais mes dires en poussant de mon index sa tête, le posant pile entre ses deux yeux en maintenant ma cigarette entre mes lèvres.

« Écoute t’es bien mignonne, et encore, je dis ça par simple formule de politesse et expression toute faite, mais, me fais pas perdre mon temps, j’en ai déjà pas assez quand personne me ramone les burnes, alors si en plus, je dois faire du baby sitting, je vais finir de très, très, très mauvaise humeur, et tu peux finir blessée. Alors, pour la dernière fois, va-t’en, je te le demande encore gentiment, mais si tu ne le fais pas, je ne serai absolument pas responsable de mes actes. » Shûji, c’bien pour toi que je me tiens, que je me calme, et que je tente la conversation et la négociation, parce que ça me démange de lui mettre une tacle, lui foutre la honte devant tous les présents, et me barrer mains dans les poches.

Cela ne faisait même pas 10 minutes que j'étais là devant lui et pourtant ça paraissait être une éternité. J'avais parfaitement conscience en arrivant que ça n'allait pas être une mince affaire, mais si j'avais pensé une seule seconde que les choses tourneraient ainsi alors je me serais simplement retenu. Il parlait sans cesse avec son air hautain qui me faisait grincer des dents, ce mec était une peste, pire que la plus part des Jeopardize réunis c'était pour dire. Il se croyait supérieure aux autres et ne se cachait pas pour vous écraser sous ses pompes cirés. Pour être plus qu'honnête je ne savais plus sur quel pied danser, devais-je m'en aller en le laissant en paix lui et son caractère à la con ? Ce n'était pourtant pas dans mes habitudes mais j'y pensais fortement à cet instant.

C'est au moment où son doigt vint percuter mon front en le poussant, qu'un semblant de dignité refit surface. Je ne pouvais juste pas me laisser humilier de la sorte ! Pour qui il se prenait, pour le vice président des Bluing. Je n'en avait que foutre de son statut au sein de sa confrérie il resté tout de même une personne qui rote et qui pète, mais lui c'était plus haut que son cul c'était certain. Je soupirai agacé et un rire m'échappa qu'en je l'entendis dire que si je continuais il ne répondrait plus de ses actes. Emmerder une fille ? Je lui tirerait mon chapeau et l'applaudirait très fort tellement il serait minable d'en arriver à ça. Je pouvais être agacente c'était un fait, et j'aimais encore plus faire chier les gens comme lui. J'étais persuadée que mes mots n'avaient aucun impacte sur sa personne, dans le fond je ne le connaissais pas assez pour pouvoir le piquer au vif alors j'employais mes petits moyens.

«  Je peux savoir ce que ça t'apporte d'être exécrable comme ça ? Et puis pardon de déranger Monsieur le ministre, ou devrais-je plutôt dire Monsieur la diva en carton. Je n'étais pas au courant que votre emplois du temps était aussi surchargé. »  Je ne bougeai pas de ma place, laissant tout de même une certaine distance entre nous, on ne sait pas ce qui pourrait passer par la tête de ce cher prétentieux. Je le fixais tout de même, le visage impassible. «  Tu n'as peut-être pas le temps, mais moi j'ai tout le mien, la menace n'a jamais vraiment fonctionné sur moi ça aussi tu pourra aussi le notez dans ta tête pour tenter de faire pression plus tard hein. » Je secouai vivement la tête de gauche à droite, à la limite de la dépression. «  J'étais déjà tombée sur des chiants, mais alors toi tu bats tous les records. » Sans vraiment savoir pourquoi l'idée que j'aurais dû me barrer plutôt me vint à l'esprit il était maintenant trop tard, tant pis. A mes risques et périls ma fois.

Spoiler:

Je ne sais pas pourquoi, mais ma poussée de bonne humeur et hilarité et si vite partie. D’habitude, cela persiste, d’habitude l’ecstasy dure, l’ecstasy me tient en forme. Mais ce n’est pas seulement la venue de cette petite merdeuse qui m’a fait redescendre si vite, ce n’est pas normal, quelque chose ne tourne pas rond avec moi. Mais, dans l’immédiat, je ne peux trouver de réponse à cela. « Ce que cela m’apporte ? Je mets moins d’efforts à être détestable qu’à être plaisant. Et puis, à quoi bon vouloir plaire à des gens comme toi ? Ce serait définitivement plaire à n’importe qui. Et non, je ne suis ni le premier ministre, ni une diva en carton, n’essaie pas de refléter ce que tu vois au quotidien dans ta fraternité sur moi je te prie, je vaux bien plus que ça, mais que tu le saches ou pas, je m’en contre carre le jonc. Je veux juste que tu disparaisses de ma vue, puisque oui, je n’ai même pas le temps de chier, alors du temps à te consacrer ? Ne me fais pas rire. »

J’écrase mon mégot, je m’allume une autre clope, et je peux sentir le regard des autres commencer à s’arrêter, je peux aussi sentir ma migraine revenir avec force, et l’envie de l’écraser sous ma chaussure elle aussi. « En vrai tu te fous de ma gueule, c’est ça ? Tu m’as pris pour le clown de service, que j’ai que ça à faire. C’est une blague, une grosse joke en vrai !? » Je ne l’ai pas senti venir mais je me suis mis à gueuler, très agressif, très près de son visage. « Ecoute moi bien, t’as énormément de chance que je respecte ton vice président et que j’ai pas envie de lancer une nouvelle guerre dans l’immédiat, mais casse toi pimbêche, fous moi la paix, oublie mon nom et change de trottoir quand tu croises ma figure en ville, parce que, je n’ai pas pour habitude de frapper les filles, mais ça ne me gênerait pas de commencer aujourd’hui. » Un coup. Un coup bien placé à l’arrière de son genou pour la destabiliser et la faire tomber au sol sans réelle violence. Je lui lance un regard noir, et commence à avancer, j’ai des choses à faire moi.

Il parlait, et il parlait encore. Mon cerveau était passé en stand-by et je ne l'écoutais plus vraiment. Je voyais sa bouche bouger et pouvais aussi apercevoir un agacement passable sur les traits de son visage. Dire que j'étais désespérée serait faible. Ce type était infâme. Mes oreilles reprirent leur fonction au moment ou monsieur se mit à hurler quelque peu. Effectivement il était fâché. Quoi avec si peu ? Il n'était pas dur à emmerder dit donc. J'inspirai profondément, digérant ses paroles sans rétorquer quoi que ce soit.

Tout au long de notre échange aussi houleux fût-il, j'étais restée poli, respect oblige. De son côté lui ne c'était pas gêné une seule seconde pour déverser sa haine et ses insultes sur moi. J'avais beau dire que rien ne pouvait m'atteindre au bout d'un moment, ça commençait à faire beaucoup. Sans que je ne m'y attende je me retrouvai les genoux au sol. Mon visage penché totalement choquée et ne réalisant pas vraiment. Les piaillements des étudiants autour de moi me firent réagir et je me relevai immédiatement les poings serrés, rouge de honte. Alors comme ça il avait osé. «  Yah pauvre con ! » Je trottinai pour retourner me placer devant lui, j'étais énervée. Il y a de fortes chance pour que je ne fasse pas le poids face à Syuhei, mais franchement je n'en avait que foutre. Juste pour une question de fierté je ne pouvais pas laisser passer ça.

Mon index alla heurter son torse, le bousculant légèrement. Je fixai mon regard au sien en riant jaune. Les choses ne se déroulaient franchement pas comme prévu. «  Je ne te parle même plus d'esclavage, mais de respect à présent. Tu n'en as aucun. Je suis peut-être écervelée à tes yeux, mais j'ai des valeurs. » Je détournai mon regard, une envie de fuir me prenant. Seulement je restai à ma place, déterminée à me faire entendre. «  Ça ne doit pas être nouveau, tu dois en être conscient, mais tu chies à la gueule de tout le monde sans complexe, c'est normal pour toi hein. » Mon doigt s'échoua une nouvelle fois sur son tee-shirt. «  TA confrérie a perdue, vous en assumez les conséquences. Tu as beau nous dénigrer au final nous avons gagné. La prochaine fois, si tu ne veux pas qu'une emmerdeuse comme moi vienne te faire perdre ton précieux temps et bien faites en sorte de vous bouger le cul, toi et les Bluing. »

Je me reculai d'un pas, passant une main dans mes cheveux. «  Maintenant et bien je t'en pris, frappes moi, vas-y vu que ça te démange depuis un moment ! » Ma voix était montée dans les aiguë. J'étais désolante. «  Montre aux gens autour de nous, comme le vice président des Bluing brille de par sa puérilité. » Un sourire en coin étira mes lèvres tremblante dû à l'adrénaline. «  Tu sais Syuhei, je suis peut-être une pimbêche, pute à frange et autre comme tu peux si bien le dire, mais là maintenant tout de suite j'aimerais voir à quel point la connerie humaine ne t'as pas épargné. » La meilleure solution dans le fond serait qu'il me rit au nez et qu'il s'en aille sans demander son reste. Mentalement je hurlais qu'il prenne cette décision. Je ne donnais pas cher de ma peau sinon.

Spoiler:

C’fou ce que les gens écervelés ont du mal à comprendre les choses. Etait-ce si difficile que de se la fermer, partir, et ne plus revenir ? Ça aurait été un putain de happy ending pour elle comme pour moi. Mais non, les chiens de la casse ne comprennent pas ce genre de message aussi clair soit-il. Et je ne manque pas de grogner lorsqu’elle se pose face à moi encore une fois. Je ne me gêne pas pour lui jeter mon mégot sur son haut. De toute façon, son vêtement ne vaut pas grande chose : dépenser des cents et des milles pour se donner un genre vestimentaire est piteux. Je la laisse parler, et là, elle vient de commettre la pire erreur qu’elle pouvait faire.

On ne parle pas des bluings, on ne critique pas les bluings, pas face à moi. Non, elle ne sait rien, elle ne sait strictement. Qui est-elle pour comparer le travail chez les bleus, que je vois au quotidien, face à ce qu’elle voit chez les jeos ? Elle n’est qu’une fourmi là bas, qu’a-t-elle fait pour les aider ? Strictement rien, Shûji me tient au courant de ce qu’il se passe dans sa confrérie. Est-elle vraiment en train d’essayer de tirer le mérite alors qu’elle n’a pas fourni l’effort ? Mais non seulement elle se fout de ma gueule, mais elle se fout aussi de la gueule de tous ses compagnons là. On ne lui a pas appris les bonnes manières. Je n’ai aucun respect à lui tenir, si de base elle ne comptait pas en avoir envers moi. Ne lui a-t-on jamais appris la politesse envers ses aînés ? A acquiescer et obéir ? Là je ne parle plus de confréries, je parle simplement de savoir vivre. Mes parents ont peut-être été des plus bancals, mais, à aucun moment ils ont oublié de m’enseigner la hiérarchie et le rang.

Elle pose son doigt sur moi, et je ne peux m’empêcher de tirer sur son poignet avec violence. On ne me touche pas. Je me sens sale maintenant. Je ne sais pas ce qu’ils ont ces coréens à se permettre de poser leurs pattes sur tout le monde, mais chez moi ça ne se passe pas comme ça.

Un rire froid me traverse, croit-elle vraiment que j’en ai quelque chose à faire de ce que les autres pensent de moi. Ça résonne, la claque résonne, et j’ai l’impression que tout le monde autour de nous s’est arrêté de respirer pour observer la scène. Sa joue est rouge, et ma main est encore en l’air. « Je ne te permets pas de douter de mon travail ou de celui de n’importe quel autre Bluing, je ne te permets absolument pas de faire cela. Ma confrérie, petite, est alliée de la tienne, alors évite de m’énerver. Vous avez peut-être gagné, mais nous on est toujours resté en règle, les batailles que nous on mène ne concernent que nous, et puis, je n’ai pas à justifier le rang des bleus face à toi, tu n’es strictement personne. La connerie humaine réside en des gens comme toi, qui se la raclent et qui bâchent alors que tout leur a été donné. Je suis le pire des connards si on me cherche, et crois moi je me ferai un plaisir de t’écraser sous ma chaussure si tu continues à la ramener de la sorte. Yoon Haneul, ne m’oblige pas à faire de toi le bouffon de service, parce que je n’aurais aucun scrupule à le faire. Ne joue pas avec moi, parce que la partie n’a pas encore commencé que tu as perdu. Et si tu crois que ce que l’on dira demain, parce que tous ces gens autour ont été témoins de cette scène va m’atteindre, c’est que tu t’es réellement fait une mauvaise idée du genre de personne qui peut porter le blazon bleu. Maintenant, et c’est réellement la dernière fois, ramasse tes dents et rentre chez toi. Kyu Bok est peut-être un président qui donne l’air niais et laxiste, mais, je ne suis pas Kyu Bok, et je ne suis pas ton esclave. Sayônara. »

Un mégot sur mon haut tout neuf, mouais. Ma main dégagée violemment ça passe encore. Puis la gifle était partie, me surprenant grandement. Ma main alla immédiatement se plaquer sur ma joue endolorie, mon visage dû à coup sûr se faire déformer par une grimace. Je restai interdite devant lui ne sachant plus vraiment quoi faire. Son geste aillant contribué fortement à me remettre les idées en place. A quoi j'avais pensé? Sa voix dédaigneuse engloba mon espace et mon nuage de colère s'effondra, me faisant redescendre sur terre lorsqu'il annonça qu'effectivement nos confréries étaient en 'entente' . Comment avais-je pu seulement oublier ? A mon tour je me frapper mentalement de part ma stupidité. Je n'étais pas là pour m’attirer les foudres de qui que ce soit, mais pour le coup j'avais l'étrange impression que j'allais très vite entendre parler d'Ashida Shûji, le frère de Syuhei. Ouais j’étais suicidaire.  Enfin, si on remettait les choses dans l'ordre, je l'avais peut-être pris de haut des le début c'était un fait, mais il avait ouvert les hostilités quand même. J'inspirai profondément, pour faire redescendre le trop plein de rage qui m'habitait actuellement. Il pouvait bien être qui il voulait, le vice président Bluing ou bien le roi des cons ce n'était pas mon problème et ça ne changeait rien. Il m'avait giflé sans vergogne, personne n'avait jamais fait ça, ni même mon père c'était pour dire.

Mes ongles étaient à la limite de transpercer mes paumes, tant j'avais les poings serrés. «  Je m'en tamponne le coquillard de qui tu peux bien être et de ce que tu peux faire. L'unique chose à laquelle j'aspire actuellement c'est de te mettre mon poing dans ton joli minois. Mais comme tu l'as judicieusement dis on est censé être en entente. Soit. Ça ne retire en rien le fait que tu n'es qu'un merdeux qui à besoin de rabaisser les autres pour te sentir exister. C'est moche. »

Simplement, je me penchai en avant, plaçant mes mains contre mon torse pour le saluer de façon plutôt formelle et traditionnelle. Le sourire étirant mes lèvres lorsque je me redressai démontra à quel point faire ça pour ce type était un sketch pour moi. Il me donnait la gerbe. «  Maintenant effectivement tu peux t'en aller vaquer à tes occupations de ministre, je ne viendrais plus te faire chier sois en certain. » Je me retournai et commençai à marcher pour partir moi-même de mon côté, avant de m'arrêter et de poser une dernière fois mon regard sur lui. «  Ce n'est pas une menace, mais ne t'avises plus jamais à lever ta main sur moi. »