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 It's a new day, a new life for you. [PerséShû]

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ksos professionnel
Ashida Shûji
Ashida Shûji
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MessageSujet: It's a new day, a new life for you. [PerséShû] It's a new day, a new life for you. [PerséShû] EmptyDim 16 Mar - 18:37


You can count on me like 1,2,3.

Faithful stars will shine again tonight. Can't you see the peaceful riot now ? So leave your shelter, wave the flag of change and whisper our song. Give me your pain, choose a new name, close your eyes and, start again.
PerséShû

Enfin, aujourd'hui Sora pose les pieds sur le sol coréen. Sora, ou devrais-je dire Perséphone, puisqu'elle n'est plus la jeune femme que j'ai connue. J'ai un peu peur, de cette personne que je vais rencontrer. Je me répète qu'elle n'a pas changé au fond, qu'elle est toujours ma petite Princesse, ma poupée, la seule trace de Sôji qui reste sur cette Terre. Seulement, je sais qu'il n'en est rien et que la personne que je vais avoir en face de moi est sombre, distante, froide. Rien d'heureux ne se trouvera en elle, c'est impossible, pas après ce qu'elle a subi, pas après la perte de son frère. Bien sûr, il sera difficile pour moi également de faire mon deuil, surtout que je dois en faire deux. Celui de Sôji et celui de Sora. Cependant, je ne veux pas qu'elle me voie souffrir, je ne veux pas qu'elle voie mes larmes, qu'elle me voit triste. Si Sôji n'est plus, alors c'est à moi de veille sur elle, je le lui avais promis lorsque j'ai compris que sa vie était en danger, lorsqu'il me l'a demandé parce que j'étais celui en qui il avait le plus confiance. Je me dois de respecter cette promesse et c'est avec une grande joie et un grand honneur que je le ferais.

Je regarde ma montre, puis le panneau des arrivées. Encore dix minutes. Je n'ai jamais été patient mais je crois que cette fois c'est encore bien pire. J'ai hâte, hâte de lui redonner un peu de vie, de la prendre dans mes bras, de lui faire découvrir la ville et surtout, de lui montrer ma boutique. Je lui en ai toujours parlé, elle a vu quelques-unes de mes robes mais sans vouloir me vanter, je fais désormais bien mieux et surtout, je les vends. Je veux qu'elle voie que je suis devenu quelqu'un de bien, que je ne suis plus ce gamin égocentrique, excentrique et indiscipliné. Bien entendu, je n'ai pas tant changé que je le dis et je pense que je ne changerais jamais vraiment. Les gens se retournent sur moi, pourtant j'ai tenté de rester sobre dans mes vêtements aujourd'hui. Syuhei m'a même aidé à choisir que porter pour l'occasion. J'admets être un peu stressé, j'ai peur de fondre en larmes à l'instant où je la verrais, peur de perdre pied et de ne pas être capable d'accepter cette Perséphone qui ne pourra jamais être ma Sora.

L'heure tourne, l'avion se pose et je m'avance vers la porte centrale. Désormais il n'est plus temps de reculer et de toute façon, je ne l'aurais pas fait. Sora passe les portes, elle est magnifique bien que son visage soit fermé. Elle a toujours eu cette image de femme forte que personne ne peut atteindre. Je devrais m'inquiéter de la voir si mince et pourtant, un sourire prend place sur mon visage. Ma Princesse est là et mes doutes se dissipent. Je vais lui réapprendre à vivre même si je dois mettre ma vie de côté pour cela. Aujourd'hui je le jure, Perséphone sourira bientôt, j'en fais mon objectif principal. Un signe de la main et mes bras se serrent autour d'elle. J'inspire son odeur, mon cœur bat fort. Sôji est omniprésent dans mon esprit et encore une fois, je me promets de le rendre fier de moi. Je m'éloigne d'elle, observe son visage, dégage une mèche de ses cheveux de son visage. Je lui souris, je veux qu'elle puisse se reposer sur moi. « Bienvenue dans ta nouvelle vie, Perséphone. » C'est la première fois que je prononce ce prénom à voix haute et je dois avouer qu'il a une saveur très étrange.

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Kyôdo Perséphone
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MessageSujet: Re: It's a new day, a new life for you. [PerséShû] It's a new day, a new life for you. [PerséShû] EmptyDim 16 Mar - 23:39









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✣ Some saw the sun, some saw the smoke, some heard the guns, some bent the bow.  Sometimes the wire must tense for the note. Caught in the fire, say oh, we’re about to explode. Carry your world, I’ll carry your world. Some far away, some search for gold, some dragon to slay. Heaven we hope is just up the road. Show me the way, Lord because I'm about to explode. Carry your world and all your hurt.








~ perséshû ♥

Shuji a mis l’idée en tête à Père. C’est une bonne idée dans le fond. Je sais que c’est une bonne idée, mais comme tous les jours, je me suis levée avec une boule au ventre qui m’étouffe et m’empêche de vivre. Encore cette nuit, j’ai dormi dans le lit de Sôji, le seul endroit où je puisse dormir sans faire de cauchemars, sans revivre dans l’inconscient ce que j’ai vu de mes yeux, ce que j’ai subi, ce que mon corps a enduré. Son oreiller n’a presque plus d’odeur. Je regarde sur la commode, son parfum est encore là, je n’y ai pas touché, j’ai attendu que tout perde l’odeur de mon frère avant de prendre ce flacon avec moi. Il fera partie de mes bagages. Je ne partirai pas m’installer de l’autre côté de la mer sans les affaires de mon frère, je prendrai tout, je n’ai besoin de rien d’autre. Des employées m’aident à m’habiller. A leur regard je devine qu’elles ne s’habituent toujours pas au tatouage qui couvre mes côtes. Il est encore récent, rouge au niveau des contours. La douleur ne m’atteignait pas. Les petites lames pinçaient ma peau, encore et encore, sans relâche. Je n’ai pas voulu de couleurs. Je voulais du noir, du noir, et encore du noir. Le dessin a été réalisé en une seule fois. Je les laisse m’habiller, couvrir mon corps de plusieurs couches de tissu précieux. Par contre, personne ne touchera à mon visage, ni à mes cheveux. Lorsqu’elles ont fini le nœud, je leur lance un regard qui signifie « partez ». Je m’assois sur le bord du lit, fermant les yeux, sentant automatiquement les larmes couler sur mes joues. Le désir de partir est aussi fort que celui de rester. Le son de la porte ne me fait pas bouger. Je sens des mains sur mes genoux, et à son parfum, à son odeur, je sais que c’est mon père. Il me demande pardon, encore une fois, cela me fait pleurer d’avantage. Malgré toute la haine que j’ai en moi, je ne lui en veux pas, et l’entendre dire ces mots là me fait mal. Sans ouvrir les yeux, je ferme mes bras autour de son cou, sanglottant. Combien de fois me suis-je accrochée à lui pour pleurer ? Je veux mourir. Je veux mourir moi aussi. Cependant, ce sont des paroles que je n’ai jamais prononcées.

Dans l’avion, deux gardes sont avec moi. Ils porteront mes bagages, et resteront toujours près de moi. J’ai appris à les apprécier. J’aime bien Kazuya. Il est beau, et malgré ses traits si durs, il a un très bon cœur. Il me sert d’oreiller dans l’avion. C’est le seul homme, hormis mon père ou Shûji que j’ose toucher. C’est certainement pour ça que Père lui a ordonné de ne jamais me quitter. Il hésite, et passe finalement son bras autour de mes épaules. « Ca va aller Ojô-sama, tout va bien aller, vous verrez, vous allez tout redécouvrir. Et vous ne serez jamais seule, jamais. » chuchote-t-il d’une voix tendre à mon oreille. Je replace une mèche de mes cheveux noirs derrière mon oreille, s’étant décrochée de mon chignon grossier. Je soupire, fixant encore un point invisible face à moi. « Je ne retrouverai jamais Sôji… quel est l’intérêt ? » ma réponse, aussi silencieuse soit ma voix, lui met une claque, et il me serre contre lui. Ojiro, ou encore Kazuya ne remplaceront jamais Sôji. Je comprends la colère que mon père avait eue contre moi. Je ne pardonnerai jamais le fait qu’on l’ait séparé de moi.


Kazuya me tend mon sac à main, posant le châle sur mes épaules. Je lui lance un regard. Il acquiesce. Je veux voir Shûji en premier, seule. Mes yeux repèrent aussitôt ses cheveux blonds. Ca change, ça change beaucoup. Et j’aime bien. Je ne sais pas ce qu’a mon visage soudainement. J’avance, et ma main se pose sur mes joues. J’avais oublié ce qu’était que sourire. Ca fait exactement cent quatre vingt quatre jours que je n’ai pas ri. J’ignore à nouveau quel en est le son. L’étreinte de Shûji est étrange. La boule dans mon ventre diminue, je m’entends prendre une grande bouffée d’air, je l’écoute parler, et je plonge à nouveau dans ses bras. Et, à nouveau, mes larmes coulent. Je me tiens fermement à son haut. Et je sais que mes gardes ne vont pas tarder à arriver avec mes bagages. J’ai peur, j’ai juste peur. Je ne veux pas vivre dans un monde de peur.




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Ashida Shûji
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MessageSujet: Re: It's a new day, a new life for you. [PerséShû] It's a new day, a new life for you. [PerséShû] EmptyLun 17 Mar - 15:09


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PerséShû

Je sais que je dois profiter de cet instant. Je dois chérir ce moment où je la serre dans mes bras, où je la retrouve et où le monde entier à disparu autour de nous. Sora est à cet instant la seule personne qui compte à mes yeux et je ne veux pas la lâcher. Elle pleure contre mon épaule et tout ce que je peux faire, c'est la serrer un peu plus fort contre moi et passer ma main de haut en bas sur son dos. Je ne veux pas qu'elle pleure, je ne veux pas qu'elle soit triste mais elle en a le droit, qui pourrait encore se tenir debout à sa place ? J'embrasse ses cheveux, son front et l'oblige à redresser son visage en le prenant entre mes mains. De mes pouces, je retire ses larmes et lui souris. Un sourire que je veux doux, rassurant et protecteur. Elle a sourit en arrivant et ce simple geste me rend des plus heureux. Je n'ai plus peur pour elle, je n'ai plus peur d'échouer parce qu'à cet instant présent, et si elle se tient devant moi c'est qu'elle veut vivre. Sans doute n'en est-elle même pas consciente mais au fond, j'en suis certain, elle veut se relever et rendre Sôji fier.

« Tu ne devrais pas pleurer ainsi me Belle, tu es bien plus jolie quand tu souris. » Je décide de faire comme si tout allait bien, comme si aucun drame n'était survenu. Je dois rester celui que j'étais la dernière fois que l'on s'est vu pour qu'elle puisse se reposer sur moi, trouver une figure familière, heureuse et épanoui. C'est difficile, j'ai l'impression qu'à tout moment Sôji va arriver à son tour avec tous les bagages, qu'il va râler après sa petite sœur parce qu'elle ne l'a pas aidé, qu'il va me serrer contre lui et me dire que je lui ai manqué. En regardant la grande porte, je peux imaginer tout ça, je le vois presque. Une bouffée de nostalgie me prend, la douleur serre mon cœur et les larmes embuent mes yeux. Seulement je ne veux pas être faible, je me le refuse et ce, tant que Sora sera avec moi. Alors je renifle, à l'instant même où ses deux gardes arrivent à la place de Sôji, puis la relâche à peine, glissant ma main le long de son bras pour garder sa main dans la mienne. Poliment, je m'incline face à eux. Je les connais, j'ai déjà eut de nombreuses occasions de me trouver en leur présence et cela ne m'a jamais dérangé ou parut étrange, après tout, au Japon, j'avais souvent mon garde du corps avec moi, jusqu'à ce que Père le renvoie, parce que j'avais une relation avec lui. Il n'avait que 24 ans, j'en avais 16 et Ryô fut ma première grande histoire bien qu'à ce jour, je ne sois toujours pas certain de l'avoir vraiment aimé.

Je serre un peu plus mes doigts sur ceux de ma protégée, ils peuvent me dire ce qu'ils veulent, il est hors de question que je la lâche. « Je me suis dis que tu préférerais rester à la maison au début, pour t'habituer à la ville, pour ne pas être seule... Alors j'ai fais ce que j'ai pu, j'ai fais de la place dans mon dressing et tu sais, ça n'a pas été facile ! » Je ris, je veux qu'elle se sente bienvenue. « Par contre, je n'ai pas ajouté de lit, j'ai pensé que tu dormirais avec moi. Bien sûr, si tu préfères avoir ton lit à toi, j'en ferais mettre un, il n'y a pas de problème. Si quoi que ce soit ne va pas, tu n'hésites surtout pas à me le dire ? Même si je boudes, même si je râles et fais un peu la tête, tu me le dis ! Bon.. Je sais que tu me le diras... Tu me dis toujours ce que tu penses... » Je frotte ma nuque et soupire, avançant vers la grande entrée. « Je me suis dis que Kazuya-san et Ôjiro-san pourraient aller à la maison déposer tes affaires et moi, je voudrais te montrer quelque chose... Peut-être es-tu fatiguée cela dit, tu préfères aller te reposer à la maison ? » Je me moques de l'avis de ses gorilles, seul le sien m'importe.

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Kyôdo Perséphone
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MessageSujet: Re: It's a new day, a new life for you. [PerséShû] It's a new day, a new life for you. [PerséShû] EmptyLun 17 Mar - 22:16









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~ perséshû ♥

Tu me manques. Tu me manques Sôji. Et je t’en veux, parce que je sais que tu n’aurais pas dû mourir. Parce que je sais qu’ils s’en prenaient à moi, que tu étais la cible finale certes, mais, que j’aurais dû mourir ce soir là. Je me serre à Shûji, parce que c’est la seule personne, la seule chose, le seul point de repère qu’il me reste. Sôji, tu nous manques, tu t’en rends compte ? Tu devrais être avec nous, ou bien à ma place, tu devais être quelqu’un de respecté pendant des années, tu as choisi de protéger un pion insignifiant comme moi, et à quel prix… La seule raison pour laquelle je me lève le matin, est pour que ta mort ne soit pas inutile, ne soit pas muette, mais tu ne reviendras pas, tu ne reviendras jamais.

Les mots de Shûji se veulent tendre et assurés. Mais je sais qu’il est effondré. Parce qu’il ne devrait pas me voir ainsi, parce qu’il ne devrait pas me voir sans lui. Je ne réponds pas. Je ne réponds plus depuis longtemps. Parler me fait mal, parler me brûle et déchire la gorge. Alors je reste muette, sans quand cela devient réellement nécessaire. Ca ne sert à rien de parler de toute manière, seuls les gestes comptent, seules les actions restent gravées dans un corps. Comme le mien. Il prend simplement ma main, serrant fort mes doigts. Ojiro et Kazuya ont des ordres à suivre, Kazuya restera toujours dans le même lieu que moi, Ojiro lui, doit s’assurer que le périmètre dans lequel je me trouve est sans danger. Je lève la tête vers Shûji quand il parle, attentive à ses mots, calmant du mieux que je peux mes pleurs. Ce n’est pas évident. J’ai la sensation que je ne cesserai jamais de pleurer, et que je ne pourrai plus le contrôler. J’acquiesce à ses dires, passant son bras autour de mes épaules. Son odeur réussit à me calmer, alors je veux qu’elle m’englobe. Je regarde Ojiro, et celui-ci prend la parole. « Ojô-sama savait que vous diriez cela Ashida-san, alors elle n’a pas voulu choisir de logement pour le moment, seulement, Kazuya devra rester avec elle, une place sur le canapé lui suffira, il ne sera pas encombrant. » je fais un tout petit geste de la tête et il me sourit. « Ashida-san je promets de me faire discret, pour vous comme votre frère, mais, je n’ai pas le droit de m’éloigner d’elle, c’est Ojô-sama qui l’a voulu… » tente alors Kazuya. Il est plus jeune, alors, il a tendance à la ramener plus souvent, ça me fait sourire intérieurement. Je tourne alors la tête vers Shûji, jouant avec le bas de son pull. « C’est vrai. Ojiro dormira ailleurs et on le verra peu. Mais, je veux que Kazu reste. » mes yeux demandent « s’il te plait », et je pose lentement mes lèvres sur sa joue. Je ne cherche pas à ce qu’il s’énerve contre moi, et si ça le gêne vraiment alors j’irai dormir ailleurs, ce n’est pas si grave ; je ne veux juste pas perdre le peu d’harmonie que j’ai construite autour de moi. « Donne-leur l’adresse, je veux voir. » Mes phrases sont ridiculement courtes, mais, je ne veux pas avoir à fermer les yeux, je veux le suivre, quelle que soit la chose qu’il veuille me montrer, je veux qu’on parte de cet aéroport, je veux juste profiter de Shûji, et tenter, au moins pendant une seconde, de penser à autre chose.




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MessageSujet: Re: It's a new day, a new life for you. [PerséShû] It's a new day, a new life for you. [PerséShû] EmptyMar 18 Mar - 11:02


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Peu importe ce que la vie nous donne, nous retire et nous fait subir, il y a des choses qui ne changeront jamais. Il peut m'arriver tous les malheurs du monde, jamais je n'abandonnerais Sora, jamais. Je veux lui prouver que malgré tout, la vie a encore plein de choses à lui offrir. Je ne crois pas vraiment au destin mais je pense que toute chose arrive pour une raison. Je n'ai pas encore trouvé celle à la mort de Sôji et sans doute ne la trouverais-je jamais, seulement si Sora ne s'est pas faite tuer ce soir-là, alors c'est qu'elle est prévue à de grands projets. J'en suis persuadé et je ferais tout mon possible pour qu'elle s'en rende compte, qu'elle ne se laisse pas mourir à son tour. Je crois que je ne supporterais pas de la perdre elle aussi et je ne peux pas me permettre d'être plus détruit que je ne le suis aujourd'hui parce que j'ai une autre personne à protéger et je ne peux pas laisser tomber Syuhei. Alors elle doit vivre, pour que je puisse le faire aussi, pleinement.

Je souris aux mots des deux hommes de confiance, je savais pertinemment qu'ils ne la laisseraient pas, je ne l'ai même pas imaginé une seconde à vrai dire. « J'ai prévu des futons Princesse. Je suis conscient qu'ils sont tes repères, que tu as besoin d'eux et je préfère qu'ils soient là, pour que tu te sentes en sécurité, que tu puisses retrouver Ôjiro-san si tu en a besoin et que Kazuya puisse veiller sur toi. Il y a de la place pour vous trois, j'en ai déjà parlé avec Syuhei et il a dit que ça ne le dérangeait pas et que lorsque ça deviendrait pesant pour lui, il irait chez ses amis. » Elle embrasse ma joue comme s'il y avait un risque que je refuse. Sans doute l'aurais-je fait, avant. Mon bras se resserre autour de ses épaules et j'embrasse son front à nouveau. « Si Ôjiro-san veut nous suivre alors il le peut, je lui demanderais simplement de prendre un taxi afin que je puisse t'avoir pour moi tout seul dans la voiture. Et puis, de toute façon, il n'y a que deux sièges... J'ai fais la folie d'acheter un cabriolet. »

Je comprends qu'ils ne veuillent pas la laisser, après tout, la tragédie les a également touchés directement et bien qu'elle soit désormais en danger, si elle a été la cible une fois, elle peut l'être deux. De ma main libre, je sors un téléphone portable de ma poche, que je tends à l'homme le plus proche de moi. « J'ai pensé que vous n'auriez pas de téléphone à votre arrivée alors j'en ai acheté un. Il y a un forfait pour téléphoner à l'étranger, mon numéro est enregistré à l'intérieur et j'ai envoyé un message avec mon adresse à l'intérieur. » J'admets que sur ce coup, j'ai pensé à tout. J'y pense depuis le moment où j'ai appris qu'elle venait vraiment, que son père acceptait ma proposition. Je devrais d'ailleurs l'appeler pour lui dire que tout va bien, même si les gardes le feront sans doute. Il m'a fait confiance et je ne veux pas risquer de le décevoir. « On y va ? » Je souris encore et les guident sur le parking extérieur où se trouve ma voiture, reconnaissable entre mille de par sa couleur rose, je la déverrouille et ouvre la portière à Sora. Je suis garé à l'emplacement des taxis et les chauffeurs commencent à me hurler dessus. Je n'en ai que faire, je referme la porte sur ma protégée et enfile mes lunettes de soleil, tapotant rapidement sur mon téléphone tout en prenant place sur le siège conducteur. J'envoie le message contenant l'adresse de ma boutique au téléphone que je leur ai donné puis démarre en trombe, klaxonnant pour que les voitures s'ôtent de mon chemin.
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MessageSujet: Re: It's a new day, a new life for you. [PerséShû] It's a new day, a new life for you. [PerséShû] EmptyMar 18 Mar - 22:21









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~ perséshû ♥

On peut dire que j’ai un minimum de chance. Mon éducation est telle que je maîtrise la langue coréenne, au moins, je comprendrai toujours ce que l’on me dit. J’ignore comment vais-je faire pour sociabiliser, pour faire des amis, pour oser parler à qui que ce soit. Ca fait des mois que je ne suis pas sortie de la maison, mis à part le jardin, je n’ai pas franchi les limites de la propriété. Je trouve ça miraculeux que j’aie pu sortir de la ville, du pays. J’ignore comment, alors que je refusais d’aller ne serait-ce que m’acheter à manger, ou assister aux matsuri. Rien ne me donnait le goût nécessaire comme pour me montrer. Retrouver Shûji était tout de même un argument de poids.

Mes lèvres se posent à nouveau sur la joue de Shûji, merci. Merci pour la patience et la compréhension. Il en a toujours eue pour moi. Toujours. Je soupçonne Sôji d’avoir quelque chose à voir là dedans, mais, je lui en suis reconnaissante. Je me serre un peu plus contre mon gardien, et mes yeux sourient légèrement. Je parie, je parie de toutes forces que ce fichu cabriolet est rose. Et un rose bien unique et bien voyant que lui-même se serait chargé de choisir. J’en mettrais mon petit doigt à couper. Kazuya hoche la tête en croisant mon regard, il lit dans mes pensées, il doit en avoir le don. Le deuxième garde attrape le téléphone. « Merci Ashida-san, je vais laisser Kazuya vous suivre, et moi je vais poser tous les bagages chez vous, ne vous en faites pas, à votre retour, je ne m’y trouverai pas. » Il s’incline poliment et demande à Kazu de l’accompagner à l’extérieur. Pas besoin de taxis, deux voitures nous attendaient au cas où, alors je suppose qu’ils vont faire avec.

Je fais l’erreur de regarder autour de moi. J’ai la sensation que tout le monde me fixe, que tout le monde me scrute du regard. Est-ce ma tenue qui les interpelle ? Peut-être aurai-je dû m’habiller autrement ? ou alors est-ce mon visage qui leur semble curieux ? Quoi qu’il en soit, ça m’oppresse, toute cette foule bougeant dans tous les sens me rend nerveuse, et ma seconde main vient s’accrocher à Shûji. J’acquiesce, faiblement mais j’acquiesce. Je commence à manquer d’air. Il y a trop de gens, trop de rires, trop de voix, comme celles que j’entendais alors… les yeux bandés, on ne peut qu’entendre, mais aussi sentir les yeux d’autrui sur son corps, des présences tout près de nous, mais que l’on ne peut pas décrire, que l’on ne veut pas décrire de toute manière.

Lorsque Shûji me mène dehors, ou du moins sur le parking, je garde les yeux clos tout le long. Je ne fais que le suivre, et puis, les yeux fermés, on ne pourra se souvenir de tout cela puisque l’on a rien vu, n’est-ce pas ? Je me décide enfin à ouvrir les yeux quand j’entends la portière s’ouvrir. J’avais raison quant à la couleur de la voiture, et, cette amusante pensée me détend. Mes jambes ne tremblent plus. Je m’installe confortablement, et je retire même mes geta pour détendre mes pieds. Je m’attache, et garde mes mains jointes sur mes cuisses. La vitesse ne me gêne guère, et dans le rétroviseur je vois une voiture noire, flambant neuve, arborant très discrètement un scorpion sur le capot. C’est Kazuya qui nous suit. Je peux être tranquille. « Shukkun… tu m’amènes où ? » Il est plus facile de parler avec lui, je suis plus sereine, et puis, je suis curieuse, et puis ça me fait penser à autre chose. J’énumère, parce que ça me détend. « Je veux savoir Shukkun, alors, c’est quoi la surprise ? »





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MessageSujet: Re: It's a new day, a new life for you. [PerséShû] It's a new day, a new life for you. [PerséShû] EmptyJeu 20 Mar - 17:49


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Je serais sa lumière pour la guider lorsqu'elle ne sera plus capable de se diriger dans le noir. Je conduis, slalomant entre les voitures dans l'illégalité la plus totale. J'admets être efféminé parfois, la plupart du temps même, seulement en ce qui concerne la conduire, je suis un homme à cent pour cent. Je n'ai pas peur, je sais qu'il ne nous arrivera rien. Un feu, j'arrête la voiture et tourne la tête vers elle, discrètement, pour qu'elle ne le remarque pas. J'ai mal. Mal de la voir ainsi. Sora a toujours été pleine de vie, souriante, toujours le mot pour rire. Elle était la joie de vivre à l'état pur, lorsque ça n'allait pas il suffisait de quelques minutes en sa compagnie pour que tout aille mieux. Sora et Sôji était mes distributeurs de bonne humeur. Aujourd'hui elle n'est plus que l'ombre de son ombre. Lorsqu'on la regarde, elle paraît être forte et froide, distante avec le monde. Elle semble n'aimer personne et se suffire à elle-même. Les gens qui la rencontrerons à partir d'aujourd'hui se diront sans doute cela et ils se tromperont comme jamais ils ne se sont tromper dans leurs vies. J'aimerais tellement que le monde puisse la connaître comme je l'ai connu. Ça n'arrivera pas et je ne le sais que trop bien.

Le feu passe au vert et je démarre, regardant dans mon rétroviseur central. Kazuya est derrière nous, je ne m'étonne même pas qu'il soit parvenu à nous suivre malgré ma conduite. Un instant, un très court instant, j'ai l'impression de voir Sôji sur le siège à côté de lui. Je n'ai encore rien oublié de son visage, ni de sa voix ou de son odeur. Sora porte son parfum ou tout du moins, elle porte son odeur. Je l'ai remarqué en la prenant dans mes bras. Elle ne me rend pas la tâche facile, j'ai envie de pleurer à chaque instant, de me laisser aller à ma peine avec elle. Seulement ce ne serait pas l'aider, loin de là. Elle me parle, me faisant sortir de mes pensées et à sa question, un sourire s'installe sur mon visage. « Nous allons à l'endroit dont j'ai toujours rêvé Princesse. » Je n'en dirais pas plus. Je veux sa réaction face à ma boutique. D'ailleurs, je tourne sur la Tinkerbell Avenue, l'endroit parfait pour les accro du shopping de luxe. Je ralentis, la boutique n'étais plus loin. Enfin, au loin, je l'aperçois. « Je voudrais que tu fermes les yeux. Je te promets qu'ils ne resteront pas clos plus de deux minutes. » Je pose ma main sur sa cuisse, je veux qu'elle me fasse confiance.

Les places sont réservés aux livraisons mais je sais pertinemment que je n'en recevrais aucune, alors je me gare simplement face à l'entrée, sortant ensuite pour aider Sora à en faire de même. Je pose mes mains sur ses yeux pour la placer face aux vitrines. Les murs sont blancs et de grandes baies vitrées encadrent la porte, au-dessus, en lettres roses et manuscrites se forme le nom de ma marque. Là, je retire mes mains des yeux de ma protégée, Kazuya arrivant au même moment. « Bienvenue chez Heartless Diva, Sora. » Le prénom m'a échappé, le fait qu'elle découvre enfin ma boutique est très important pour moi, d'autant plus qu'à l'intérieur, la collection haute-couture exposée est celle que j'ai créé lorsqu'elle avait disparut.
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MessageSujet: Re: It's a new day, a new life for you. [PerséShû] It's a new day, a new life for you. [PerséShû] EmptyVen 21 Mar - 14:50









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✣ Some saw the sun, some saw the smoke, some heard the guns, some bent the bow.  Sometimes the wire must tense for the note. Caught in the fire, say oh, we’re about to explode. Carry your world, I’ll carry your world. Some far away, some search for gold, some dragon to slay. Heaven we hope is just up the road. Show me the way, Lord because I'm about to explode. Carry your world and all your hurt.








~ perséshû ♥

Alors je sais parfaitement où nous allons. Je plisse légèrement les yeux, eux ils savent encore sourire correctement. Je fouille rapidement dans mon sac et y trouve mon paquet de cigarettes. Je ne fumais pas avant. Je trouvais que ça donnait du charme aux hommes de les voir fumer, mais je n’y voyais pas l’intérêt. Comme dit si bien la pub, ça c’était avant. Un pompier, je fume comme un pompier maintenant, quand je n’oblige pas Kazuya à m’amener quelque chose de plus fort bien sûr. Ce n’est pas comme si c’était difficile à trouver dans mon milieu, d’autant que Kazuya comme moi avons commencé en bas de l’échelle, à revendre ce que maintenant je consomme. Il paraît que c’est courant que les rôles changent dans le deal. Pour moi ça n’a pas vraiment changé : je ne dépense toujours pas pour ces poudres, pilules et seringues. Je baisse la fenêtre pour que l’air fouette mon visage, expirant ma fumée. Sentir physiquement les éléments, parfois, me rappelle que je suis vivante. Et je ne sais pas encore si c’est une bonne ou une mauvaise chose.

Le décor autour de la voiture a changé. Nous ne sommes plus dans la périphérie, et les bâtiments et personnes que je peux apercevoir semblent aisés. Je ne voyais pas Shûji vivre ailleurs de toute manière. Je reste pratiquement immobile sur mon siège, levant juste la main de temps à autre pour tirer une latte de ma cigarette, en silence. D’une pichenette, j’envoie le mégot s’écraser quelque part sur le goudron. Ce n’est qu’en sentant la main de Shûji-kun sur ma cuisse que je réalise qu’il m’a parlé. Fermer les yeux ? Je me paralyse un moment. Deux minutes ? Fermer les yeux pendant deux minutes. Je déglutis, et je ne doute pas que l’on peut lire le manque d’assurance dans mes yeux. Si je les ferme, je vais angoisser, être mal à l’aise. Je ne supporte plus de ne pas y voir. Mais si c’est lui qui me le demande, alors je peux le faire n’est-ce pas ? Ma main se pose sur la sienne et la serre, soufflant avant de fermer les yeux.

Les monstres ne se cachent pas sous mon lit, ils se cachent sous mes paupières. Je suis le monstre. Soudain je me dis que l’on ne naît pas monstre, mais qu’on le devient. Je peux sentir la même peur que lorsque j’étais enfermée. Je peux sentir le froid, je peux presque entendre les rires. Je tremble ? Peut-être n’en ai-je que l’impression. Shûji se lève et lâche ma main, vite, s’il te plaît, laisse moi les rouvrir. La main de mon complice se pose sur mon visage, sur ma vue, et je me rends compte que j’avais retenu ma respiration, prenant une grande bouffée d’air soudainement, comme si j’avais été en transe. Shûji ne s’attendait sans doute pas à ce que je réagisse de la sorte, et lorsqu’il retire sa main, l’odeur de Kazuya revient à mes narines, posant sa main sur mes épaules, chuchotant tout bas à mon oreille que rien de ce que j’ai pu voir, les yeux clos, n’était réel. Je me concentre sur la boutique, tout en écoutant attentivement la voix de mon garde. Je peine à me calmer, mais j’y arrive, et ce que je puis enfin voir à présent me semble très beau. Les robes exposées en vitrine enchantent mes rétines, je veux porter ça, c’est noir, c’est beau, c’est intimidant, c’est parfait. Ma main se lève et mon doigt pointe une de ces robes, une à corset. Je tourne la tête vers Shûji, et j’ignore pourquoi, tout ce que je peux prononcer c’est : « C’est moi. Je veux ça. »







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MessageSujet: Re: It's a new day, a new life for you. [PerséShû] It's a new day, a new life for you. [PerséShû] EmptySam 22 Mar - 12:51


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Je ne saurais décrire la joie que je ressens lorsqu'elle désigne une robe qu'elle décrit comme étant sienne. J'ai passé des heures, des journées entières à coudre, à dessiner et à imaginer ces robes. C'était pour moi la seule façon de penser à autre chose, d'oublier que mon meilleur ami ne viendrait pas me chercher pour que l'on sorte boire un verre, oublier que Sora ne passerait pas la porte pour que je l'emmène faire du shopping. Syuhei a bien tenté de me faire sortir, de me changer les idées mais pour la première fois, il n'y est pas parvenu. Jamais je ne remercierais assez mon frère pour tous les efforts qu'il a fournis et pour ne pas avoir abandonné alors que j'étais des plus insupportables. J'avais un pilier près de moi et j'ai mis longtemps à m'accrocher à lui pour remonter la pente. Créer cette collection fut ma thérapie et Syuhei m'a ensuite permis de reprendre ma vie là où je l'avais laissé, à quelques exceptions près.

Je sors la clef de mon sac, ouvrant la porte de la boutique avant d'attraper la main de mon amie pour qu'elle entre à ma suite. La pièce est claire, décorée dans un ensemble de blanc, gris et rose, évidemment. Il y a deux rangées de portants de chaque côté de la pièce et au centre se trouve le prêt-à-porter, ce que mon frère crée. J'allume les lumières bien que la pièce soit déjà éclairée par le jour extérieur. « Tu peux tout essayer, tout avoir. Ces robes sont à toi, elles l'ont toujours été. » Je n'ai pas besoin de préciser, je pense qu'elle sait exactement desquelles je parle. « Kazuya, emmène-la à la cabine d'essayage, je vais emmener la robe. » Je lui souris, je n'ai pas envie de le mettre à part. Il est plus un ami qu'un garde pour Sora et je respecte cela, il sera mon ami également, tant qu'il ne m'empêche pas d'être proche d'elle.

Lorsqu'elle disparaît au bout du couloir avec lui, je prends un instant pour soupirer et les larmes recouvrent mes joues instantanément. C'est dur, bien plus dur que je n'ai pu l'imaginer. Mon cœur est comme compressé, mes sentiments se bousculent et je ne sais même pas si je dois rire, pleurer, ou les deux. Je respire profondément, je ne veux pas prendre le risque de laisser échapper un quelconque sanglot qui me trahirait. Sora ne doit pas me voir pleurer. Lentement, prenant garde à ne pas abîmer la robe, je la défais du mannequin. J'ai longtemps cru que le moment où cette robe serait portée n'arriverait jamais et pourtant, enfin, elle va quitter la vitrine. De nombreuses clientes me l'ont demandés, ont voulu l'essayer. Elle n'était pas à vendre, je n'ai jamais accepté que quiconque touche cette collection. Aucune des dix robes qui la composent.

Comme si je tenais un bien d'une valeur inestimable, et c'est ce que je fais dans le fond, je m'avance vers la très large cabine d'essayage. Je souris à Kazuya et m'approche du rideau. « Je peux entrer Princesse ? » Il faut que je l'aide à l'enfiler et j'espère qu'elle ne prendra pas cela pour du voyeurisme. Kazuya pourrait l'aider à ma place si elle le voulait, mais je crains qu'il ne comprenne pas comment la positionner, la faire vivre sur le cœur de la femme qui compte le plus à mes yeux. J'ai l'impression d'être sur le point de voir ma propre fille enfiler sa robe de mariée. C'est un peu le même sentiment, mêlé de joie, d'appréhension. Je sais d'avance que cette robe sera parfaite, parce que je l'ai fait pour elle, à sa taille, sur les mesures que j'avais prises avant sa disparition.
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MessageSujet: Re: It's a new day, a new life for you. [PerséShû] It's a new day, a new life for you. [PerséShû] EmptyDim 23 Mar - 2:54









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~ perséshû ♥

Entrant dans la boutique, je maintiens les mains de mon chevalier sur mes épaules, lui lançant simplement un regard pour lui faire comprendre. Hypnotisée, j'étais hypnotisée par les robes noires. Je les veux, je m'y reconnais, je m'y vois, et je m'y visualise. C’est ce que je désirais. Mais de la même façon que j'y vois mon miroir, j'y aperçois clairement le reflet de la peine et de l’inquiétude de Shûji. S’il les a faites, ce n’est pas par hasard. J'allais pour lui demander quand est-ce qu’il les avait faites, mais, mon ami prend la parole avant moi et Kazuya acquiesce à ses dires. Je suis les pas que mon garde indique et entre dans la cabine, m'asseyant sur le fauteuil qui s’y trouve.

Shûji force son image, Shûji force son armure, pour qu’elle reste en place, pour qu’elle ne bouge pas, pour qu’il puisse continuer à sourire face à moi. « Aide moi. » soufflai-je, et Kazuya entra aussitôt dans la cabine pour m’aider à me défaire du kimono si étoffé. Ce n’était pas la première fois. Kazuya était le seul homme qui avait pu voir ou toucher le corps qui m'a été donné depuis l’épisode si noir que j'ai vécu. Il n’y avait eu que lui pour m’aider, et uniquement lui. Plusieurs minutes furent nécessaires pour que je me retrouve en sous vêtements, et ainsi vêtue, je me blottis avec besoin dans les bras du japonais. Il ferma ses bras autour de mon corps frêle en silence, posant son menton sur le haut de la tête de l’héritière que je suis, me gardant juste contre lui. Les secondes s’écoulèrent et je finis par tapoter le bras du yakuza, qui me lâcha aussitôt, hochant la tête, sortant de la cabine. Shûji faisait tout pour moi, alors je devais réussir à se relever. Je refais grossièrement mon chignon, me regardant dans le miroir, mes yeux sont rouges et enflés, encore, pleurer, pleurer encore, c’était épuisant, mais je ne trouvais le moyen d'arrêter. Comment pouvait-elle évacuer la totalité de sa peine ? Je n’en avais pas encore trouvé la méthode, mais je trouverai un jour, je me devais de la trouver.

Il y avait encore quelques cicatrices sur mon corps, notamment au niveau de mon buste et l’intérieur de mes cuisses. Elles allaient disparaître, elles étaient bien soignées, mais, comment soigner le souvenir, le cauchemar de la raison pour laquelle elles se trouvaient sur ce corps ? Elle pouvait encore sentir la douleur à ses endroits là… Heureusement que la voix de Shûji est intervenue, autrement, j'aurais encore perdu le contrôle du cours de ma mémoire. « Oui. » Répondis-je simplement. Me tournant vers Ashida, ma main s'avança vers lui, pour qu’il vienne m'habiller. On s’y habituait vite à ce que les gens s’occupent de nous. On ne s’y fait pas, à la raison. J'ai peur que ce soit grand, j'ignore si j'ai maigri, grossi, ou même grandi, peu probable mais non négligeable. Cela dit, je restais dos au miroir, retirant mon soutien gorge pour que la robe  me couvre de manière adéquate.

Je ne sais pas si je veux me voir, me regarder, fixant Shûji à la place, toujours de dos à mon reflet. Mes doigts parcoururent la robe, s’attardant sur chaque couture, chaque rajout, chaque détail. C’était cette couleur que je porterais à partir de maintenant. La couleur que j'aie vue pendant si longtemps, la couleur qui collait mieux à mon sentiment, à mon cœur. Cela me représentait si bien, alors pourquoi s'encombrer avec des palettes; je ne veux que du noir.





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MessageSujet: Re: It's a new day, a new life for you. [PerséShû] It's a new day, a new life for you. [PerséShû] EmptyDim 23 Mar - 13:57


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J'admets avoir un léger pincement au cœur lorsque je vois ma Sora si proche de son garde, de son ami, son confident. Je ne suis pas aveugle, je me rends bien compte qu'entre eux, une relation bien plus profonde que professionnelle s'est installé. Je ne dirais rien, elle n'aura pas droit à ma jalousie parce que cette fois, je l'admets, c'est mon problème. Kazuya a été là pour elle lorsque je ne le pouvais pas, lorsque personne ne le pouvait. Il a su l'aider à aller mieux et jamais je ne le remercierais assez pour cela. Alors je me tais, ravalant ma possessivité alors que j'entre dans la cabine, un sourire toujours accroché aux lèvres. Je suppose que mes yeux trahissent mon état précédent mais je sais que Sora ne dira rien, parce que nous ne sommes pas réunis pour parler de choses tristes. Je doute même qu'un jour nous en parlions franchement, du moins, pas avant un très long moment, pas avant qu'elle aille bien mieux et que son sourire retrouve sa place légitime aussi souvent que possible.

J'incline ma tête face à cet homme que je ne connais que trop peu et entre dans la cabine, souriant en voyant Sora au centre. Mes yeux ne s'attardent pas sur son corps, je n'ai pas envie de voir les marques et je suppose qu'elle n'a pas envie que je les vois non plus. Je me concentre alors pour garder un rôle professionnel bien que je ne puisse m'empêcher de l'observer en lui enfilant la robe. Je pense qu'elle sera un peu trop grande désormais mais il est hors de question que je la retouche, si elle veut la porter, alors elle devra manger. J'accroche le cintre de la longue étole sur une patère et aide la Japonaise à enfiler ma longue robe, la refermant ensuite lentement dans son dos. Je m'éloigne pour prendre le dernier tissu et l'observe, enfin cette création prend vie. Je souris désormais sans cesse, lui demandant de se redresser pour positionner correctement l'étole qui sert de gilet puis glisse mes mains le long de ses bras. Je suis ému, sincèrement. « Attends. » Le collier, le bracelet et la panoplie est complète. « Ne te regardes pas, je vais chercher quelque chose pour tes cheveux. » Je sais qu'elle n'aime pas qu'on y touche mais son chignon décoiffé pourrait être arrangé. Je veux qu'elle se trouve belle dans le miroir, en tout point.

Je sors de la cabine et souris à Kazuya à nouveau, lui demandant également de ne pas entrer, d'attendre jusqu'à ce que tout soit parfait. J'ouvre l'arrière-boutique et vais chercher des épingles qui servent d'ordinaire pour les petites retouches. Elles me serviront à faire tenir ses cheveux. En moins de cinq minutes, je prendre ma place auprès d'elle. Je ne touche pas aux cheveux qu'elle a déjà attachés, me contentant de fixer quelques mèches. À cet instant j'apprécie encore un peu plus mon métier. « Tu es magnifique Princesse. » Elle ne fixe que moi, ne se retourne pas. Il le faut. Je veux qu'elle puisse apprécier mon travail sur elle. Je l'encourage d'un léger signe de tête et tourne lentement autour d'elle pour me mettre devant le grand miroir, lui cachant la vue. « Dis-moi ce que tu en penses, vraiment. C'est très, très important pour moi. » Il est important qu'elle me dise ce qu'elle ressent à cet instant, que je sache si mes créations sont à son goût. Après tout, elles sont les seules choses qui m'ont permis de tenir, de l'attendre sans paniquer et de toujours croire à son retour. Je fais un pas sur le côté, pour qu'elle puisse enfin se voir. J'expire, inconscient d'avoir retenu ma respiration un bref instant, je la regarde. À mes yeux elle est magnifique, elles sont magnifiques. Seulement je n'ai pas besoin de ma vue, j'ai besoin de la sienne.
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MessageSujet: Re: It's a new day, a new life for you. [PerséShû] It's a new day, a new life for you. [PerséShû] EmptyLun 24 Mar - 14:47









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Shûji entre alors dans la cabine. Je regarde mes mains. Je suis nerveuse, je ne réussis pas encore à retirer les images que j’ai revues en fermant les yeux. Je veux que Sôji soit avec moi, attendant aussi à l’extérieur de la cabine, riant et blaguant avec Kazuya en attendant que j’en sorte. Pour me dire ensuite que je suis laide, que ce que je porte me grossit, pour qu’il rit ensuite en disant qu’il ment, que c’est faux, et que je suis la plus belle princesse qu’il ait jamais vu. Je suis une princesse, qui vit avec le roi, mais qui a perdu son prince. Une princesse sans prince. Il n’y aura pas de « ils vécurent heureux pour toujours », puisque le prince ne vit plus, la sorcière, l’ogre et le loup l’ont réduit en poussière, le chasseur n’a rien pu faire pour lui.

Je suis perdue dans mes pensées, et je laisse Shuji faire son travail. Je bouge quand il le demande, mais je fixe un point invisible au sol. Ce qui me manque le plus, ce sont les baisers de mon frère. Ceux qu’il posait sur mon front ou mes joues. Ceux qui me permettaient de me réveiller le matin et accomplir les tâches qui m’avaient été données. Il me manque, parce qu’il faisait tout pour m’entraîner, pour que ce soit lui qui le fasse. J’ai appris à tuer, parce que Sôji m’a appris. J’ai appris à tirer, parce que Sôji m’a appris. J’ai appris à ne pas haïr mon père, parce que Sôji me l’a demandé. Il a passé sa vie à me sauver, à me sauver de l’obscurité. Maintenant celle-ci réclame son dû, elle réclame mon âme. Qui va me sauver maintenant ? Un baiser. Juste un baiser. J’aurais voulu lui offrir un baiser, pour le remercier. Je n’ai jamais dit merci, pour moi le monde dans lequel on vivait était une normalité. Les punitions de mon père je les méritais. Et la mort de ma mère était de ma faute. Il avait réussi à me transformer, à me faire sourire et voir les choses différemment. Un baiser, juste un baiser, il m’aurait fallu juste un baiser pour avoir l’énergie de me battre, mais… Il n’y en a pas eu.

La voix de mon ami me tire de ma rêverie. Je regarde mon corps, ce noir est précieux. Mais je sens bien que c’est grand. Au niveau de la poitrine, au niveau des hanches. Pas extrêmement grand, mais je sais que ça ne colle pas à ma peau, et que donc j’ai perdu du poids. « D’accord… » Je n’avais pas l’intention de faire face au miroir de toute manière. « Kazu… Pourquoi tu ne m’as pas dit que je suis maigre ? » Je l’entends se racler la gorge. Oui c’était un reproche. Il doit tout surveiller chez moi, et mon poids en fait partie. « Pardon ojô-sama… Je ne voulais pas vous forcer à manger quand vous ne le vouliez pas… Je pensais que le fait que vous sortiez de votre chambre était bien plus important… » Je plaque mes mains contre mon ventre. « Le fait que je sois laide est important aussi Kazuya. » J’entends les pas de Shuji revenir, et je me fige à nouveau. Je vais être laide, je ne vais pas aimer ce que je vais voir lorsque je vais me retourner, je le sais. Il apparait face à moi, et s’occupe de mes cheveux. Je n’aime pas, mais je le laisse faire parce que personne d’autre que lui n’en a le droit.

Mes yeux ne quittent plus son visage. Je ne veux pas me retourner. Je ne veux vraiment pas. Mais je dois le faire pour Shûji. D’un pas hésitant je me place face à la glace, regardant le sol, finissant par relever la tête.

Trois, deux, un…


Je n’aime pas. Je ne m’aime pas. La robe est belle, elle est splendide, mais je ne m’aime pas. Je fais tâche dans la robe. Je suis trop frêle, trop pâle, trop petite. Je ne suis pas à la hauteur de la robe. Sôji me dirait de la retirer, de trouver mieux, que c’la robe qui n’est pas à ma hauteur. Mais, je dois être à la hauteur des créations de Shûji. Je fais honte à cette robe. Je pleure. J’en ai marre de pleurer. Je veux la retirer, je veux remettre mon kimono, je veux cacher mon corps.




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MessageSujet: Re: It's a new day, a new life for you. [PerséShû] It's a new day, a new life for you. [PerséShû] EmptyLun 24 Mar - 18:04


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PerséShû

Elle ne dit rien, pas un mot. Elle ne dit rien mais ses joues se recouvrent de larmes. Un instant j'ose penser à de l'émotion mais en moins de quelques secondes, je me rends compte qu'il n'est là question que de tristesse. Sans même hésiter, je la prend dans mes bras, la serrant contre mon buste avant de m'éloigner et essuyer ses larmes de mes pouces, déposant un baiser sur sa joue. Son corps a changé il est vrai, il a de nouvelles cicatrices et elle est plus maigre qu'avant. Cependant, je ne crois pas que mon rôle soit de l'accompagner dans sa douleur, de pleurer avec elle et d'aller dans son sens. Je crois que je dois la secouer, lui dire ce que je pense vraiment, exagérer même s'il le faut. Alors je me sépare d'elle en soupirant et m'installe sur le petit tabouret, la regardant un instant avant de prendre la parole. Je veux lui dire ce que je ressens, ce en quoi je crois et je pense qu'elle risque de le prendre très mal mais peu m'importe, elle doit l'entendre. « Je ne retoucherais pas cette robe. Il est hors de question que tu ne reprennes pas le poids que tu as perdu et si Kazuya n'ose pas te forcer à manger, moi je n'aurais aucun scrupule à le faire. Tu vas vivre chez moi et je ne te laisserais pas en sortir avant que cette robe et toutes les autres t'aillent à la perfection. Oh et, je t'ai entendu parler avec Kazuya en revenant de la réserve. Je n'ai pas apprécié ce que tu lui as dis. Ne crois-tu pas que ton apparence soit la dernière chose qui l'importe ? Même moi, je me moque tu fais que tu sois jolie, tant que tu es vivante. Tu devrais être plus aimable avec lui et cesser de lui reprocher les détails qu'il ne comblent pas. Je crois que depuis que tu es revenue, il ne vit plus, ne dort plus et ne mange même plus. L'inquiétude se lit à travers chacun de ses pores, je le vois et vous n'êtes même pas là depuis une heure. Alors s'il-te-plaît Sora, ne lui reproche pas de ne pas t'avoir forcé à manger parce que tu l'aurais détesté s'il l'avait fait et parce que lui ne te vois sans doute pas laide, comme tu dis. Je ne te vois pas laide non plus. Amoché, amaigrit, mais pas laide. Je suis capable de te forcer à te regarder dans ce miroir jusqu'à ce que tu me donnes raison mais je ne le ferais pas, parce qu'on va aller chez moi et que je vais commander à manger, beaucoup à manger. Et je ne dormirais pas tant que tu n'auras pas terminé. Crois moi Sora, je n'aurais aucune pitié pour refaire de toi celle que tu étais et tu sais que Sôji n'en aurait pas eut non plus. »

Je baisse les yeux un instant, frottant ma nuque, passant ensuite une main dans mes cheveux, puis la regarde à nouveau. « Tu es ma Princesse, tu le resteras toujours. Tu es la femme que j'aime le plus au monde et rien ne changera mais... Je dois te faire reprendre une vie normale et cela commence par te plonger dans le monde réel. Sora.. Perséphone, ici, personne ne t'habillera, personne ne t'obéira et tu seras obligée de côtoyer du monde parce que tu vas reprendre tes études. Je vais t'aider, je serais là, mais tu dois t'aider toi-même. Et cesse de m'insulter mentalement, de te dire que je ne comprends rien. Je comprends ta peine, j'ai cru que ma vie ne reprendrait plus jamais, si Syuhei n'avait pas été là, sans doute ne le serais-je pas non plus. Tu as perdu Sôji mais il ne quittera jamais et tu dois le rendre fier. Il ne voudrait pas te voir ainsi, te refermer sur toi-même et te laisser vivre. Il voudrait te voir te battre et je vais m'assurer que tu le fais. » Je me lève et m'approche d'elle à nouveau, posant mes mains sur ses épaules. « Tu comprends que je fais cela parce que je t'aime, n'est-ce pas ? » Kazuya est entré, il a passé le rideau mais c'est arrêté en voyant mon regard. « Tu veux bien l'aider à retirer la robe, s'il-te-plaît. Fait attention à ne pas la froisser, remets le tout sur cintre et rejoignez moi dehors, j'ai besoin de fumer. » J'embrasse à nouveau la joue de mon amie et pose ma main sur l'épaule de Kazuya en sortant. J'ai besoin de fumer, je suis à deux doigts d'exploser et de me vider de toutes les larmes de mon corps. Je dois respirer.

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MessageSujet: Re: It's a new day, a new life for you. [PerséShû] It's a new day, a new life for you. [PerséShû] EmptyLun 24 Mar - 18:59









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~ perséshû ♥

Il parle, et il parle trop, beaucoup trop. Il parle trop vite aussi, et je n’écoute pas, je n’ai pas envie de l’écouter, je n’entends pas. Je suis debout, et je sens mes jambes trembler. Je veux retirer cette robe, je veux l’ôter, je veux partir de cette cabine. Je ne l’écoute pas. Mais quelques bribes de conversation atteignent mon cerveau. Je ne l’écoute pas, parce qu’il parle trop, beaucoup trop, et je n’aime pas. Parce qu’ils faisaient pareil pour m’embrouiller, pour me faire penser à dix mille choses en même temps. Ils parlaient, comme Shûji le fait, sans relâche, sans reprendre la respiration, accumulant encore et encore des faits ou des ressentis, et ça me rendait folle. Ca me rend folle. Les yeux clos, mes larmes coulant toujours, je lève les mains à mon chignon pour le défaire, laissant tomber à même le sol les épingles qu’il avait rajoutées, défaisant tout, laissant mes cheveux noirs retomber sur mes épaules. Je veux disparaître.

Et puis, soudainement je me fige. La dernière phrase de Shuji percute mon esprit. Je dirais qu’il veut encore parler, mais, je tourne la tête vers lui, le regard noir. « Non Shûji. Tu te trompes. Celle que j’étais ne reviendra jamais. » Il reprend la parole, alors que j’essuie mes joues, Sora ne reviendra pas. Sora n’existe plus. Ce n’est plus qu’un nom. Un prénom. Le corps qui portait ce nom a été violé, souillé, déchiré, l’âme de ce corps là s’est envolée. Encore aujourd’hui je me demande ce qui est plus triste, qu’il ne soit plus là, ou que Sora ne le soit plus non plus ? Shûji parle, parle encore, et ça m’agace, ça me tape sur le système, et mes mains continuent de défaire avec patience ce qu’il a mis sur mon corps. Je retire les bijoux, je les pose là où il y a assez de place.

Je le repousse. Je ne veux pas sentir les mains de Shûji sur mon corps, pas maintenant, je ne veux pas, je le pousse. Je n’en ai rien à faire. Si je ne le veux pas, je ne suis pas obligée de le supporter. Me brusquer ne lui servira à rien. Il y a bien plus têtu que lui, et c’est moi, Perséphone.

Ma main s’écrase sur ma joue pour retirer la sensation des lèvres de mon ami. Je le fusille du regard, j’attends qu’il parte pour fixer Kazuya. « Es-tu d’accord avec ce qu’il vient de dire ? » Il avance ses mains vers moi pour commencer à retirer la robe que je porte. « Réponds Kazuya. » Il reste muet. « Toi aussi tu veux revoir celle que j’ai été ? Pourquoi vous vous entêtez avec ça ? Elle ne reviendra pas, elle ne reviendra jamais. » Je me retrouve habillée de ma simple culotte, m’asseyant à même le sol, contre le mur, amenant mes jambes contre mon buste, me mettant à chuchoter. « Je ne risque pas de m’y faire, à tout ce qui m’est arrivé, mais rien ne sera comme avant. La seule à comprendre ça ici c’est moi ou vous faites les ignorants ? » Kazuya s’accroupit, commençant à m’habiller. « Kazu, tu seras toujours là pour m’aider le matin, à la fac, ou au travail n’est-ce pas ? Tu sais que je ne veux que toi pour ce rôle n’est-ce pas ? Je ne suis plus la même fille, mais j’ai toujours le même rang, alors tu ne partiras pas, n’est-ce pas ? » J’arrive enfin à le faire sourire. Il acquiesce, me tendant son petit doigt. « Et ne t’amuse pas à briser cette promesse, autrement je me chargerai de t’arracher le petit doigt. » Il rit, et me fait lever, finissant de m’habiller.

On sort de la cabine et je le regarde, de mon sac il sort mon paquet de cigarettes. « Merci, et j’espère que tu as faim, parce que tu vas beaucoup manger ce soir Kazu… »





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MessageSujet: Re: It's a new day, a new life for you. [PerséShû] It's a new day, a new life for you. [PerséShû] EmptyLun 24 Mar - 19:34


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Tout cela m'agace profondément et c'est sans attendre que j'allume ma cigarette une fois sur le parvis de ma boutique, m'adossant à ma voiture. Je passe du rire aux larmes, de la nostalgie à la colère. Contre qui suis-je énervé au fond ? Contre elle, parce qu'elle n'arrive pas à se remettre d'un traumatisme ? Suis-je stupide à ce point pour lui reprocher une chose que je n'aurais moi-même jamais réussis à faire ? Est-ce que c'est à moi que j'en veux ? Parce que je ne suis pas capable de me faire à sa nouvelle personne, parce que je ne suis pas capable de la soutenir corps et âme ? Suis-je énervé contre Sôji parce qu'il nous a laissé tomber ? Un soupir passe la barrière de mes lèvres, entraînant la fumée avec lui. Mes joues se mouillent, mes larmes coulent et cette fois je ne fais rien pour les stopper. Je déteste ce que je lui fais et je déteste Kazuya d'être plus doué que moi dans ce rôle. Cependant, je pense que Sora est désormais telle une enfant. Il faut lui réapprendre la vie, apprendre à vivre à cette Perséphone qui est née de la souffrance, de la douleur et du deuil. Ce n'est pas en cédant à toute ses demandes qu'elle ira mieux. Je serais là pour elle mais je vais la secouer aussi, et elle n'aura pas le choix. Si Kazuya m'empêche quoi que ce soit, alors je n'aurais aucun scrupule à m'en débarrasser.


J'entends la porte s'ouvrir et sursaute, me redressant soudain en essuyant mes joues du revers de la main. Je sors les clefs de ma poche et verrouille la boutique, écrasant mon mégot sur le trottoir. Je sens toujours la fumée et bien que je n'ai pas encore relevé les yeux, je sais que c'est Perséphone qui fume et non pas son garde du corps. Je ne prends même pas la peine de lui dire que je n'approuve pas, je suppose qu'elle le sait déjà. Sans plus attendre, je prends place au volant et attends qu'ils s'installent avant de démarrer, roulant vers mon appartement. J'ai envie de crier, de m'excuser, de fuir, de partir loin, très loin aussi. Le silence est lourd, seuls les sanglots de la japonaise le brise et avec chacun d'entre eux, mes barrières s'effacent un peu plus. Je serre ma lèvre inférieure entre mes dents pour m'empêcher de pleurer, je suis heureux que Kazuya soit venus avec nous, qu'il n'ait pas pris sa propre voiture. Sans doute restera-t-elle devant ma boutique ou peut-être quelqu'un l'emmènera-t-il devant chez moi. Je n'en sais rien et je m'en moque. Je n'aime pas cette distance entre elle et moi mais je ne peux rien y faire. Je dois être fort, supporter cette situation et surtout, ne pas baisser la garde.


Du parking de l'immeuble, nous prenons directement l'ascenseur. Il n'y a que deux appartement à mon étage, je leur indique la droite et les laisse me devancer, leur ami doit déjà être à l'intérieur de toute façon. Je passe tout de même devant eux, au cas où Syuhei soit là, bien que j'en doute. La porte et lourde et je la maintiens ouverte alors qu'ils pénètrent enfin chez moi. « Fais comme chez toi Perséphone. » Ce prénom m'écorche les lèvres, me donne mal au cœur, mais je dois m'y faire et je m'y forcerais. Elle s'avance et Kazuya allait la suivre mais je l'arrête, lui murmurant. « Ne crois pas que je la connais moins que toi. Tu m'apparais sympathique mais si tu oses toucher à sa nourriture, même si elle te l'ordonne, je prendrais mon téléphone et appellerais Katô-sama en lui disant que tu me gênes. Il te fait confiance parce que tu es sous ses ordres mais il me fait confiance parce que sa fille et son fils ont cru en moi, je ne suis pas sûr que tu gagnes. Tant que tu restes sage et que tu me laisse faire, nous serons amis mais elle passe avant, même si je dois être méchant avec elle pour qu'elle avance. » Je retire ensuite ma main de son bras et referme la porte, reprenant un sourire sur mon visage. « On commande à manger ? »

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MessageSujet: Re: It's a new day, a new life for you. [PerséShû] It's a new day, a new life for you. [PerséShû] EmptyLun 24 Mar - 23:18









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~ perséshû ♥

Une fois dehors, j’allume ma cigarette. Restant bien contre Kazuya. Il est bien plus qu’un garde. Bien plus qu’un employé. Ce sont les yeux qui me permettent de voir, les jambes qui me font marcher, les oreilles qui me permettent d’entendre. Petit, je me souviens qu’il répétait qu’il voulait que toutes les princesses soient heureuses. Et je pense que ce rêve n’a jamais changé. Je m’en veux juste de ne pas lui faciliter la tâche. Je lève la tête vers lui, et il me sourit, sortant ma paire de lunettes de soleil de mon sac pour les placer sur mon nez. J’aime ne pas avoir besoin de parler avec lui. Lorsque je le fais, c’parce que j’ai besoin de m’entendre dire les choses, mais, on sait bien que c’est inutile. Je suis fatiguée, j’ai sommeil. Pleurer m’irrite les yeux, et je ne sais pas arrêter. Je veux être dans un lit douillet qui a l’odeur de mon frère, ou simplement, je veux m’allonger, je veux tout oublier. Ce n’est pas facile, mes cauchemars sont récurrents, je dors rarement paisiblement. Je prends sa main dans la mienne, après lui avoir tendu ma cigarette, qu’il finit de fumer, et je serre mes doigts autour des siens. Je veux du repos. Mais c’est lui seul qui décidera si je prendrais les somnifères que l’on m’a prescrit ou pas. J’espère que je le pourrai cette fois, je veux ne rien sentir pendant quelques heures.

Aucun commentaire n’échappe mes lèvres après être montée dans la voiture. Je tente juste de calmer ma respiration, d’arrêter de sangloter, serrant mes vêtements entre mes mains. Si je ferme les yeux, je revois mon passé. Si je regarde dehors j’ai envie de les fermer. Tout est bien trop différent ici, tout est bien trop inconnu ici. Je veux rentrer. Je ne reconnais rien, je n’ai pas de repères, je n’ai pas d’échappatoire. Je veux rentrer. Kazuya tapote mon épaule, et me tend une bouteille d’eau ainsi qu’un cachet, enfin, le cachet, je ne le sens que dans le creux de ma main, pourquoi le cache-t-il ? Je ne pose pas de question. Je le remercie en silence, et j’avale aussitôt ce qu’il me donne, en discrétion comme il le souhaite. Je vais me reposer. Et je veux qu’il se repose aussi. Au moins lorsque je dors, il peut être tranquille. Il peut faire ce qu’il veut. J’aimerais qu’un jour il tombe amoureux, et fonde une famille, loin de Tokyo. Il est peut-être heureux d’être ici ? Parce qu’il n’est pas au cœur des fusillades…

Je sors de la voiture, et je me sens déjà engourdie. Un peu de paix. Faire comme chez moi ? Impossible, mais je peux toujours essayer. Je me dirige aussitôt vers le canapé que je vois, et je m’y allonge. Je ne sens plus la douleur de mon corps, ça fait du bien. Mes lunettes tombent et je les laisse au sol. Je me blottis dans mon kimono, et attends qu’ils apparaissent. Je n’entends pas d’ici, que disent-ils ? Shûji doit certainement menacer Kazuya. Le problème étant qu’il n’obéit qu’à moi. Son destin est lié au mien. Aussi triste cela puisse-t-il paraître, c’est ainsi que cela fonctionne.

Mes paupières sont lourdes quand je les vois enfin arriver. « je ne veux pas manger coréen. » ainsi je marque les bases. Qu’il commande ce qu’il a envie, mais je ne toucherai pas à un plat du pays. Pas encore. Je ne veux pas. Je veux sentir que je suis encore quelque part chez moi. Mon garde s’assoit en tailleur sur le tapis, me regardant. « maintiens moi éveillée le temps de manger… ensuite… je m’en fiche… » dis-je d’un ton las, tentant de garder les yeux ouverts. Alors il se tourne vers Shûji. « Ashida-san, la livraison est rapide ici ? Je doute qu’elle ne puisse lutter contre le sommeil bien longtemps. Je peux cuisiner sinon, un peu de riz, quelques condiments, ce sera peut-être plus simple ? » Kazuya a pris ma main dans la sienne et pince doucement mes doigts pour que je ne m’endorme pas. S’ils veulent que je mange je le ferai, je ne garantis juste pas que je le supporte, enfin.






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MessageSujet: Re: It's a new day, a new life for you. [PerséShû] It's a new day, a new life for you. [PerséShû] EmptyMer 26 Mar - 17:26


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Faithful stars will shine again tonight. Can't you see the peaceful riot now ? So leave your shelter, wave the flag of change and whisper our song. Give me your pain, choose a new name, close your eyes and, start again.
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Suis-je si pitoyable, si insignifiant, si incompréhensif, si jaloux ? Ces quatre qualificatifs semblent à l'instant me décrire trait pour trait. Je me sens différent de ce que j'ai l'habitude d'être, ou plutôt je me sens ordinaire, comme je le suis chaque jour avec le reste du monde, mais je n'ai jamais été ainsi avec Sora. J'ai toujours pris soin d'elle, étais plus que tolérant et lui ai toujours tout céder. Sôji la réprimandait parfois, parce que c'était son rôle, parce qu'il avait à l'élever. Moi, j'étais celui qui permettait tout, qui lui disais que ce n'était pas bien grave si elle dépensait trop, si elle mangeait de la glace après 18heures ou si elle frappait un homme parce qu'il lui avait manqué de respect. Elle a raison au fond, les choses ont changés et elle ne sera plus jamais la même, tout comme je ne pourrais jamais être celui que j'étais lorsque Sôji était là. Je me refuse à l'admettre depuis si longtemps que j'avais fini par croire que rien ne changerait, que tout serait comme avant. C'est impossible, plus rien ne peut être comme avant, Sôji est mort et nous n'avons plus que les souvenirs pour le faire exister. Serais-je seulement capable d'accepter sa disparition un jour ? De cesser de l'imaginer passer ma porte, me prendre dans ses bras et me dire qu'il s'est échappé, que tout va bien, que tout ira toujours bien.

Je dois cesser de m'enfermer et admettre que plus rien ne sera jamais pareil. Sora a raison, elle est Perséphone désormais, brisée et détruite. Je soupire, avançant dans le salon, il m'est étrange de ne pas y trouver Syuhei, de ne pas avoir mon câlin réconfortant. Il reviendra et lorsqu'il le fera, je ne le lâcherais pas. Je m'avance dans la cuisine, ne répondant pas à mon amie, je n'ai pas besoin de le faire, je suis certain qu'au fond, elle sait que je ne la forcerais  pas à manger ce dont elle n'a pas envie. Du moins, au niveau saveur. Parce que je veux qu'elle mange et que son corps se remette. Son corps puisque son esprit ne le pourra jamais. Alors que j'allais proposer un restaurant du bout de la rue, Kazuya intervient. Ses paroles m'énervent, me font serrer les poings. Il veut cuisiner, il pourra contrôler les quantités et elle ne mangera pas, je le sais. Ils savent ce que je pense, je l'ai déjà dis. Peut-être que j'en demande trop pour le premier jour mais je ne veux pas relâcher ma garde, je ne veux pas qu'elle continue à se détruire comme si elle n'avait pas subit assez. Je les regarde, le visage sans émotion. Las, je suis juste las de tout cela. Qu'il la laisse faire s'il le veut mais je ne le supporterait pas longtemps. Sans doute croit-il l'aider, moi je ne pense pas qu'il le fasse.

Je fais un geste de la main, soupirant encore. « Tu sais quoi, fais à manger, fais ce que tu veux. Laisse-la ne pas manger, laisse-la dormir en permanence, laisse-la faire tout ce qu'elle veut. Je n'ai plus la force de me battre ce soir. Faites ce que vous voulez, la maison est à vous, les couvertures sont juste là et moi, je serais dans ma chambre. Dormez comme vous voulez, il y a une salle de bain à l'étage. La pièce de droite est interdite. Bonne nuit. » Je ne peux plus le supporter, plus pour ce soir. J'ai envie de hurler, de m'effondrer. J'ai envie de boire, d'oublier. J'ai envie de coudre mais je ne le ferais pas, parce que cela signifierai que je dois passer à nouveau devant ce spectacle que je déteste déjà. Dans ma chambre il y a mon piano, il fera l'affaire. Je jouerais jusqu'à en avoir mal aux doigts, jusqu'à oublier et à tomber de fatigue sur le clavier.

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MessageSujet: Re: It's a new day, a new life for you. [PerséShû] It's a new day, a new life for you. [PerséShû] EmptyMer 2 Avr - 22:07

Un sourire froid se dessine sur mes lèvres. Si seulement il savait à quel point il se trompe. Il se trompe sur toute la ligne. Entière. Il s’est trompé sur toutes les virgules et les points. Kazuya fait toujours à manger à la villa, que je ne mange ou pas c’est moi seule qui le décide. Dormir en permanence ? Si seulement je le pouvais, mais, dormir, à proprement parler, je ne le réussis que lorsqu’il me donne ces médicaments, somnifères, anti dépresseurs… Et il ne me les donne pas souvent, il ne respecte pas l’ordonnance du docteur, parce qu’il sait à quel point c’est addictif. Shûji se trompe sur tout. Mes yeux se ferment, et je sens un pincement plus fort dans la paume de ma main. « Ne vous endormez pas, s’il vous plaît, je vais préparer le dîner, et ensuite vous aider à vous changer, puis je vous laisserai enfin dormir, mais Ojô-sama, ne vous endormez pas s’il vous plaît. » Je me redresse alors, posant mes mains sur mes cuisses, tentant de garder les yeux ouverts. Il allume la télé et trouve rapidement les chaînes japonaises, mettant le son assez fort comme pour maintenir mon attention. Ensuite il s’excuse et entre dans la cuisine.

Combien de temps ai-je fixé la télévision ? Je ne sais pas. Je tente de suivre l’émission du mieux que je le peux, mais, mes paupières si font si lourdes, et mon corps est si détendu. Peu à peu, je retrouve ma position allongée, pinçant mes doigts de mes longs ongles pour essayer de tenir bon. J’entends mon garde sortir et poser des casseroles, manier les ustensiles, ouvrir et fermer le frigidaire, mais le son se fait lointain, celui des voix de la télévision également. Je crois que je me suis endormie. Il n’y a pas vraiment de rêve dans mon sommeil. Juste des visages qui défilent. Principalement celui de Sôji. Mon inconscient, et mon conscient refusent d’oublier ce visage. Il m’a été bien trop important de toute manière, trop marquant. Je lui ressemble, et il paraît que je ressemble à ma mère aussi. Il m’a été permis de le voir depuis que je suis rentrée, depuis que Sôji est mort. Avant, je n’en avais pas le droit, j’avais été sa meurtrière après tout. Mais c’est vrai, je lui ressemble, énormément. Le sommeil m’est bon. Le sommeil m’est paisible. Le visage de Shûji aussi. Dans mon sommeil, je revois souvent les gens lors de leur période adolescente, ou dans l’enfance. Parce qu’ils étaient là pour me faire grandir, et qu’ils étaient là pour me soutenir. Oui, ce sont les meilleurs moments pour moi, ou du moins, les moins pires.

Lorsque Kazuya revient dans le salon, je dors depuis longtemps. Il s’accroupit et passe sa main dans mes cheveux, il ne me réveillera pas, il ne le fait jamais, parce qu’il sait que j’en ai besoin, de dormir. Alors, il se relève et se dirige vers la chambre de Shûji, toquant fermement deux fois à la porte. « Ashida-san, navré de vous déranger, pouvez-vous m’accorder quelques minutes ? » Kazuya semble impénétrable lorsque le maître des lieux sortit de sa chambre. « Ojô-sama s’est endormie, et je ne puis la réveiller, cela dit, le dîner est servi, vous devriez manger, et si vous le permettez, je souhaiterais me joindre à vous. » Il ne mentait pas, il avait fait à manger, pour six au lieu de trois. Riz, poisson, viande, légumes frais, sautés, ainsi que soupe miso. Il y mettait du sien, contrairement à ce que l’on pourrait penser. Contrairement à ce que Shûji pourrait penser.
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MessageSujet: Re: It's a new day, a new life for you. [PerséShû] It's a new day, a new life for you. [PerséShû] EmptyJeu 3 Avr - 18:03


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PerséShû

L'été de Vivaldi correspond parfaitement à mon humeur et c'est donc tout naturellement que je me mets à jouer ce morceau. Je le connais par cœur, sur le bout des doigts et les notes me reviennent sans mal lorsque je suis énervé, déçu ou désarçonné. Le rythme s'accélère et je ferme les yeux un bref instant, mes doigts parcourant les touches à grande vitesse. Je réfléchis, repasse le film de cette fin de journée dans mon esprit, le rythme ralenti, se fait plus lourd. Ai-je mal compris ? Il me semble que tout sonne faux lorsque j'y repense. Sora a disparue, Sora ne reviendra jamais. J'accélère. Sôji n'est plus, Sôji nous a quitté et nous ne pouvons rien faire pour changer cela. Silence, rythme lent. Que dois-je faire ? Quelqu'un peut-il m'expliquer, me guider ? Je ne le crois pas. Je dois créer mon propre chemin et tenir la main de Perséphone si fort qu'elle ne pourra jamais me lâcher. Il est mon rôle de lui permettre de vivre le plus normalement possible. Mélancolie. Les temps changent, les gens subissent et doivent continuer à marcher, à aller de l'avant. Rapidité, force. Il nous faut combattre à chaque instant, être maître de notre destin et ne laisser personne décider à notre place. Silence, encore. Suis-je en train de forcer Perséphone à me suivre sur un chemin qu'elle n'aurait jamais emprunté si elle avait été seule ? Graves, retour, tristesse. Elle a besoin d'aide, besoin qu'on la force un peu. Il ne faut pas que je la laisse seule mais que puis-je faire alors que je suis moi-même perdu ? Prendre sur moi. Je n'ai pas souffert, j'ai perdu un être cher mais s'il était cher à mes yeux alors qu'était-il pour elle ? Empathie. Je dois la comprendre pour mieux l'aider et ce n'est pas en me vexant que je le ferais. Rapidité à nouveau, douceur. Kazuya a sans doute bien mieux compris que moi. Cet homme que je juge bien avant de le connaître, bien avant de comprendre. Il n'est pas qu'un garde, je le vois dans les yeux de mon amie. Pause.

Force, brutalité. C'est à moi que je dois mettre une gifle, à moi que je dois prouver être capable d'être là pour elle dans ses circonstances les plus dures. Si je défaille maintenant alors ai-je seulement le droit de prétendre être son ami ? Rapidité, légèreté et lourdeur à la fois. Je serais là pour elle, je me le promets et si pour cela je dois accepter son état actuel alors je le ferais. Je prendrais sur moi, j'oublierais mes à priori et je jouerais pour elle. Je la soutiendrais quand elle défaillira, je lui apprendrais à marcher à nouveau et je l'aiderais à se tenir plus droite que jamais. Je frappe si fort sur les touches que j'ai l'impression qu'elle risque de se briser sous les doigts. La musique résonne dans ma chambre entière et je jurerais que l'on pourrait m'entendre à l'autre bout de la ville si elle n'était pas insonorisé.  Dernière note, la partition est terminée. Le son résonne encore dans la pièce et c'est alors qu'il se dissipe que j'entends frapper. Je suis persuadé que ce n'est pas Perséphone, c'était un son bien trop sec. Cependant je me lève et vais ouvrir la porte, je me suis calmé. Le piano est un exutoire, il l'a toujours été.

Un soupir passe la barrière de mes lèvres puis je souris, posant ma main sur son épaule. « Bien sûr que tu peux manger avec moi Kazuya-kun. » Je ne sais pas s'il est plus vieux que moi et s'il l'est alors tant pis, mais j'aimerais qu'il comprenne que je ferais des efforts pour être plus proche de lui désormais. Il ne partira pas de ma vie, il va même s'y faire une place et il vaut mieux que je m'y fasse, même si ma possessivité me demande le contraire. Passant devant lui, je m'installe à table. Il a fait à manger pour un régiment et bien que d'ordinaire je ne mange que très peu, surveillant mon poids de près, ce soir je vais faire une exception. Je pensais qu'il ferait attention aux portions mais c'est tout le contraire. Je relève alors les yeux sur sa personne et souris à nouveau. « Merci Kazuya-kun. Je suis désolé de m'être emporté, et crois-moi je ne m'excuse pas souvent. Merci de prendre soin d'elle, merci de l'avoir accompagné jusqu'ici et merci de maintenir la part d'humanité en elle. » Jamais je n'avais remercier autant en si peu de temps mais il le mérite. Je pense que nous allons avoir une grande discussion ce soir, pendant que la Princesse dort. « Tu veux bien me parler de Sôji, s'il-te-plaît ? » Sora est endormie et lorsqu'elle se réveillera, elle sera Perséphone à mes yeux. Avant cela, je veux entendre parler de l'homme qui fut mon second frère, l'homme qui m'a donné une sœur.

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