j'avais voulu jouer au fort, au dieu en ne prenant pas de lunette de soleil. pourtant je le sais très bien que j'ai du mal à supporter les rayons de soleil et que mes yeux sont assez sensibles mais non, il faut toujours que j'oublie tout. je mets ma main au dessus de mes yeux en essayant de minimiser les dégâts puis retourne mon attention vers la silhouette que j'ai aperçu tout à l'heure.  disparue. je fronce les sourcils, l'air déçu. pourquoi ? j'ai la vague impression de connaître cette figure. je referme les yeux en cachant, cette fois-ci, mes yeux avec mon avant-bras. alors que je pense pouvoir être tranquille et me la couler douce, au moment où j'enlève mon bras un insecte se pose sur ma paupière puis une voix me parvient à l'oreille. panique totale. je me lève brusquement et fait quelques pas en avant. boum. je viens de percuter un truc ou alors quelqu'un. je n'ouvre pas de suite les yeux mais je place mes mains sur cette chose non identifiée. c'est bon, c'est une humaine. j'ouvre les yeux et la première chose que je vois est l'arbre contre lequel j'écrase la personne. maintenant qui était-elle ? je baisse lentement mon regard, vois mes mains sur ses épaules et je m'arrête illico presto sur son regard. ça suffit. c'est jung ju ah.  « ju ah... » c'est elle la fille qui m'a confessé ses sentiments il y a deux mois et a qui je n'ai pas su lui donner une réponse et que je ne saurai certainement pas faire dans le futur. je plonge mon regard dans le sien très furtivement et mets de la distance entre nous.  «  d-d-désolé...je ne savais pas que c'était toi. j'avais eu quelque chose sur l'oeil et je m'attendais pas à ce que quelqu'un vienne me parler à ce moment... » fais-je en me raclant la gorge. petit couillon. la distance entre nous était énorme, presque dix mètres. je me gratte l'arrière de la tête, enfonce les mains dans les poches et essaie de dévier son regard.  petit - pour ne pas dire énorme - blanc s'installe entre nous. il faut que je fasse quelque chose, c'est moi l'homme non ? lol.  « ... t'es ... ici depuis longtemps ? » t'es à chier mec.

bien évidemment que c'est de ta faute et non de la mienne, fais un peu gaffe où tu te mets. je lui adresse un mini smile. je ne sais pas quoi faire pour m'occuper en attendant qu'elle me réponde. je place mes mains derrières moi et joue avec mon tee-shirt discrètement, histoire qu'elle ne s'apperçoit pas à quel point je suis un boloss timide qui ne porte pas ses couilles. je me mets à me balancer légèrement de l'avant en prenant appuie sur mes orteils puis sur mes talons. mec, pourquoi est-tu aussi loin d'elle ? elle n'a pas la peste pourtant. non, c'est juste une fille qui t'apprécies beaucoup, tout simplement. j'arrête de réfléchir et décide de m'avancer de quelques pas mais trop quand même, n'exagérons rien. je me gratte l'arrière du crâne en repensant à la scène que j'avais faite. mon dieu. je suis réellement passé pour une pauvre tapette. elle du bien se marrer intérieurement en me voyant ainsi. une grosse bête qui flippe d'un petit insecte, le comble. je lâche un juron timidement et regarde autour de nous afin de m'assurer que personnes d'autres n'aient pu asssister à ce misérable spectacle.  « ouais...je ne savais pas quoi faire alors je suis également venu profiter du beau temps mais je viens de me faire attaquer par un insecte et ... comme un imbécile j'ai eu une réaction un peu démesuréé...d'ailleurs je me sens un peu ridicule en y repensant ! » un léger rire s'échappe de ma bouche avant que je ne reprenne imméditament un ton sérieux. bon et maintenant on fait quoi ? ou plutôt je fais quoi. je pars et la laisse là après l'avoir saluer ou.. je lui propose de rester avec moi, contempler la beauté de ce jardin ? comme si j'ai le courage de faire ça. je n'ai pas eu besoin de réfléchir plus longtemps car une fois de plus, c'est ju ah qui prend les devants et me propose de passer le reste de l'après-midi en sa compagnie. oui oui oui ! crié-je intérieurement mais pas question de lui montrer que je suis assez content qu'elle me le propose.  « eh bien, vu que je n'ai rien à faire d'autre ça ne me dérangerai pas plu que ça... de... passer la journée avec ... » je repose mon regard sur elle et la fixe, puis continue ma phrase   « toi, juste tout les deux... » trois secondes, quatre et puis cinq secondes. c'est le temps de pause que j'ai eu en la regardant droit dans les yeux avant de m'exciter et bégagyer.  « enfin je veux dire...pas forcément QUE nous deux...si tu as des amis à inviter ou...enfin ... » je m'arrête de parler en prenant une grande inspiration pour regarder derrière elle, faire comme si je viens de voir quelque chose qui m'intrigue, or c'est totalement faux puisque c'est juste un prétexte pour que je me la ferme avant de me faire griller. je suis mal à l'aise et ça se voyait jusqu'à la couleur de mes oreilles. mains dans mes poches, je me rapproche de plus en plus sans m'en rendre compte, toujours en me balançant de tout les côtés, évitant son regard.  « tu as quelque chose de prévu  ? tu veux qu'on reste assis sur l'herbe ou alors faire un tour par...là-bas ? » chaque index pointe une destination différente de l'autre. je suis con, inconsciemment je le suis devenu encore plus que d'habitude.