Dallas sur l'épaule, pas la peine de se prendre la tête à la maison si les proprio ne sont pas là. En général, j'range le furet pour pas dégouter la madré qui a accepté de m'héberger, mais comme j'ai fini les cours plus tôt et que l'autre naine est enfermée dans sa chambre,... J'fais comme chez moi. Ces lycéens ont jamais cours ou quoi ? Non mais qu'on m'explique, me semble que je passais beaucoup plus de temps à l'école que Seul Gi. Enfin bref. Pas d'histoire. On va juste s'ignorer gentiment comme a demandé maman, parce que j'suis gentil. M'ouais.
J'ai hérité la chambre du grand frère. Faut se comporter en tant que tel. Quand tu passes quelques mois dans les bras d'une fille, c'pas évident d'jouer le rôle de pascal le grand frère, surtout quand la poupée te jette des éclairs à chaque fois que tu croises son regard. Comme si ça pouvait m'importer. Dallas renifle mon oreille quand je passe devant la porte de sa chambre, comme pour m'intimer de ne pas faire de bruit, résultat ? Je descend les marches sur la pointe des pieds pour ne pas déranger madame. J'ai la dalle, OK. Avec ma paie d'hier, j'ai ramené de quoi grignoter pour cet après-midi. C'comme ça, j'aime me faire plaisir parfois, c'pas tous les jours que j'ai des ronds en poche.
Les pieds guidés vers le frigidaire, j'ouvre la porte du placard silencieusement. Que dal. Mais. Dallas s'anime en sentant l'odeur de bouffe, moi ma mâchoire se décroche. Il est ou mon lait saveur banane ? J'en avait acheté toute une rangée ! Machinalement, j'ferme la porte pour la rouvrir, en espérant que ça pop de l'autre côté. Quedal. Nada. Niett. Je mord l'intérieur de ma joue. Une seule coupable. Pas potentielle : coupable tout court. Seul Gi. Yoon Seul Gi, cette petite peste que j'ai tant aimé. Elle a mangé ou jeté mon lait banane. SEULGI ! YOON-SEUL-GI J'ai pas peur d'hurler dans la baraque, parce que les vieux sont pas là. Si madame travaille sur ses devoirs, c'est mort, elle va pas mettre le nez plus longtemps dedans tant que j'aurais pas une explication.
Je monte les marches par quatre. Un pas de géant et j'atterris devant sa porte que j'ouvre comme un barbare. Dallas n'a pas bougé d'un poil sur mon épaule. Je la vois, là en face de moi. T'as fait quoi de mes bouteilles de lait saveur BANANE !? je souffle comme un boeuf, cette dernière phrase, croyez-le ou non, m'a demandé un effort considérable pour rester un tantinet calme et froid. Regardez la, j'ai envie de lui pincer ses petites joues... oh. Et pas que ses joues. Relève les yeux Min Jun, c'est pas cool ces yeux baladeurs.

Petite peste. Sombre peste de mon coeur, l'envie de te tordre le cou me traverse l'esprit dès lors que tu poses ta fichue main sur ma joue. Diantre, si seulement tu n'étais pas aussi sexy dans ta petite chemise un peu trop longue à mon goût...

Réveille toi, Min Jun. Cette fille n'est qu'un mirage, une sirène, un mythe grecque qui est là pour te tromper. J'ai beau m'être attendri 30 secondes, je serre de nouveau les dents pour paraître menaçant et plus énervé que nature. Sa petite main sur ma joue c'est un putain de coup de jus, 1200 volt dans la gueule. Punaise, elle m'énerve à me narguer comme ça, j'aimerais que Dallas la morde, mais pour une raison que j'ignore mon furet n'a jamais été enclin à lui bouffer ses doigts. Non. Dallas lui aussi s'est laissé berner par la démone Seul Gi. Je ferme les yeux, inspire profondément. Le soupire qui suit n'est que trop long. Pardon ? J'arrive à articuler un minimum dès lors qu'elle s'éloigne. Elle m'a nargué et maintenant j'ai faim. Punaise, j'ai envie de l'attraper et de la pendre par les pieds cette sale gosse insolente. Du calme.
Maintenant madame me demande à l'aide. Je rêve. J'hausse les épaules et m'avance. Sans me faire prier, je la pousse sur le côté histoire qu'elle dégage le passage. Je lève les bras, attrape sa boite en question pour la foutre par terre sans me soucier des affaires qui s'étalent au sol. Désormais entre Seul Gi et la boite, ma main passe sur le haut du museau de Dallas qui mordille mon doigt. Il approuve ma douce idée. Contente, petite princesse? Dis-je avant de shooter du pied gauche dans le carton, renversant un peu plus les robes de la demoiselle. Sans rancunes. C'est pour mes laits goût banane. Seul Gi sait pertinemment que je ne suis pas du genre docile, surtout lorsque je me retourne vers elle pour lui sourire, seul moyen à l'heure actuelle pour la narguer, me fichant complètement du contenue de la boite.

Je parcoure sa chambre des yeux. Le radar est activé, je cherche sa poubelle, probablement près du bureau. Quand on parle du loup, les voilà mes bouteilles. Sans demander l'accord pour traverser la chambre de la fille des enfers, j'enjambe la surface sans me soucier du décor ou/et du bordel. Dans ton ventre hein? Je met la main sur mon bien avant de planter une paille dans le deuxième récipient que j'avale en quelque gorgée. Libération. Fierté. Victoire.