☥ NOM COMPLET - bang iseul. t'es sourd ou quoi ? ☥ SURNOM - silly. je précise que mon surnom n'est en aucun cas descriptif de ce que je suis. ☥ ÂGE, DATE ET LIEU DE NAISSANCE - 21 ans, le trois janvier, à l'autre bout de la planète. usa pleaaase. à new york. ☥ SITUATION AMOUREUSE - aha. the blague. j'impressionne trop les mecs, ouais. c'est exactement ça, je les impressionne tellement qu'ils fuient. ☥ ORIENTATION SEXUELLE - hétérosexuelle. ☥ ETUDES OU METIER - étudiante en design + langues vivantes et étranges appliquées. & vendeuse pour une marque de lingerie, en porte à porte. ☥ CLASSE SOCIALE - j'étais riche. je ne le suis plus. devinez donc par vous-même. ☥ ORIGINES : coréenne. ☥ MOT REPRÉSENTATIF - unique mon chou, unique. ☥ JE SUIS UN - bluing. ☥ T'ES QUOI ? personnage inventé.

« FUCK YOUUUUUUUUUU ! » Haute comme trois pommes, âgée de seulement cinq ans, je venais de prononcer des termes qui étaient bien plus grands mais alors extrêmement plus grands que moi. Et qui allaient causer le début des hostilités au sein de la famille Bang. De toute, je l'ai toujours dit que ce nom de famille avait un sens... Bang. Comme Bang. Le bruit d'une mitraillette qui retentit, d'une kalachnikov, d'une explosion... Bref, rien de très joyeux, innocent, doux. Vous voyez le genre, quoi. « SHIN GUN ! … Elle vient de dire fuck you à la télé. Shin Gun, c'est de ta faute, tout est de ta faute ! Continue sur cette voie, tu vas en faire une fille extrêmement mal élevée, inintéressante, et indigne des origines qu'elle porte. As-tu donc oublié ce que mes ancêtres ont fait ? Ah mais, je vois clair dans ton jeu ! Tu es jaloux de ma noble lignée ! Et tu veux les déshonorer, et tu utilises donc notre pauvre petite enfant ! Tu es si cruel ! » Et ma mère est pas mal folle, oui. Grande paranoïaque. Coincée aussi. Si je n'avais été éduquée que par elle, aujourd'hui je serais en train de boire du thé tous les trois quart d'heure, de m'étaler une horde de produits sur le visage pour masquer mes rides et de me bousiller les chevilles avec des talons. Bon, pour les talons je le fais mais... C'est parce que les chaussures c'est trop beau ! Enfin, la mode les gens, la mode, c'est la vie ! Mais pour tout le reste... Heureusement, papa était là ! D'après lui, mes chevilles de future footballeuse ne devaient pas être souillés par des ''high heels'' aussi beaux et chers soient-ils. A part les Louboutin, et les Prada, à ma demande. … Hum, difficile à croire que jadis ma famille possédait une fortune colossale qui aurait dû nous assurer une vie paisible durant encore plusieurs générations, n'est-ce pas ? En fait, il faut savoir que la fortune de mon père lui est venu par le travail. Fils de paysan, il a réussi à faire fortune en opérant de bons placements au bon moment. Ses diplômes n'étaient pas exceptionnels, mais il avait un flair, et c'est ce qui lui a permis de gravir les échelons, peu à peu. Il a surtout profité de l'essor de la Chine pour se hisser en haut de l'échelle sociale. Ma mère, quant à elle... Eh bien, elle est issue d'une ''noble'' lignée comme elle se plaît à le répéter à qui veut l'entendre. D'anciens rois de la dynastie Joseon feraient partis de notre arbre généalogique. Je vous rassure de tout de suite, je n'ai rien d'une Marie-Antoinette. Ma mère, par contre, est une véritable Marie-Thérèse d'Autriche. Elle m'obligeait à porter des Hanbok et à lire des poèmes débiles lors des cérémonies du thé qu'organisaient mes grands-parents maternels. Mon dieu, je ne me sentais pas du tout mais alors pas du tout à mon aise. Alors que chez mes grands-parents paternels... Eh bien, mon père leur ayant payé une énorme exploitation après avoir fait fortune... Ils me lâchaient sur leurs terres et me laissaient gambader joyeusement, me rouler dans la boue, tomber et me relever... C'était sale, mais épique.

J'ai donc grandi dans un milieu clairement aisée. Couverte de cadeaux, d'amour... Mais aussi de beaucoup de pression du côté de ma mère. Et gâtée comme pas possible du côté de mon père. Ma mère voulait à tout prix me voir devenir une lady. Mon père rêvait de me voir joueuse de foot au côté de Messi. Deux mondes totalement opposés, n'est-ce pas ? Je me rappelle encore du jour où ils s'étaient disputés pour décider de la nature du sport que j'allais pratiquer. Ma mère voulait me voir faire de la danse classique, de la calligraphie, sans oublier cette chère cérémonie du thé. Mon père voulait me voir jouer au foot. Et au foot. Puis encore au foot. Peut-être un peu de lutte ou taekwando mais la danse ? Hors de question ! Résultat ? Je me suis retrouvée à faire du tir à l'arc et de l'escrime.

Je mentirais si je venais à dire que mon enfance n'avait pas été heureuse. De même pour mon adolescence. Ma mère était certes, coincée, mais m'aimait et me le montrait suffisamment pour que je puisse supporter ses petites crises de panique quant à mon avenir en tant que lady, et son caractère autoritaire. Mon père... Mon père faisait tout simplement de moi sa princesse, la princesse de la maison, de la famille, du monde entier. Un jour, je lui avais dit vouloir voir Jackie Chan en vrai. Et bien figurez-vous que mon père avait alors tout fait pour que je puisse le rencontrer et passer même du temps en sa compagnie. Puis, il compensait avec le côté coincé de ma mère en étant très ''cool''. Il n'avait pas râlé, lui, le jour où j'avais repeint le salon dans les couleurs de l'arc-en-ciel en clamant que c'était de l'art !

Malheureusement, toutes les bonnes choses ont une fin. J'ai bien profité, je suis sortie, j'ai dépensé de l'argent, des millions, je me suis offerte des voitures de rêve, des voyages de rêve, des vêtements de rêve. Et puis la crise est passée par là. Elle a tout pris. En l'espace de quelques mois, la banque route. Je me souviens encore de mon père, totalement brisé, et de ma mère qui était déchirée entre son image face à sa famille, ce qu'elle allait leur dire, et notre vie future, qui s'annonçait des plus difficiles. Puis, je me souviens de mes amis. Ou du moins, de ceux que je pensais être mes amis, et qui m'ont tournée le dos aussitôt que je n'ai plus eu un rond. Même mon propre petit ami. Lorsque j'avais de l'argent, je n'hésitais pas à couvrir mon entourage de divers biens. L'argent, j'en avais à flot, alors pourquoi en profiter seule ? Je n'aurais sûrement pas dû puisqu'apparemment, ils ne m'aimaient que pour mon ça.

D'une énorme résidence avec des jardins comparables à ceux de Versailles, nous sommes passés à un petit appartement. D'un des meilleurs établissements du pays – d'ailleurs, mon père comptait même m'envoyer poursuivre mes études à l'étranger – je me suis retrouvée... Dans une université pourrie. Certes, au modèle américain mais c'est sûrement pas grâce à leurs cours que je vais un jour devenir Barack Obama. M'enfin... On y croit ! De toute manière, pas le choix. Je suis le seul espoir de mes parents désormais. Auparavant, je pouvais me permettre de ne rien foutre parce que de toute manière je n'allais jamais crever de faim... Maintenant, les choses sont moins sûrs. J'ai déjà perdu cinq kilos... Je vais être une excellente étudiante. Parfaitement. Devenir un graaand designer, faire des collections et tout... Sûrement que ma mère se suiciderait si elle venait à savoir que sa fille faisait du porte à porte en tant que vendeuse pour une marque de lingerie en ce moment-même. D'autant plus qu'elle est en train d'organiser sérieusement mes fiançailles avec le fils de l'une de ses amies. Madame Ham... J'ai pas envie de m'appeler madame Jambon. Puis les fiançailles, j'ai suffisamment donné comme ça ! Avec un Hamster ? Non, je passe mon tour.

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