+ Tenue Bosser dehors au lieu de rester enfermé, si ça c’était pas le pied ! Nuo se trouvait actuellement dans les jardins de la Fac. Assise sur un banc, son manuel de littérature entre les mains, la chinoise révisait un de ses prochains contrôles. Comme tout péteux qui se respecte, les bonnes notes ça la connait bien. Même si ce qu’elle révisait était un peu barbant, elle voyait le bon côté de la chose : les rayons de soleil caressaient chaudement son visage et elle entendait les petits zozios gazouiller.  Tout ça avait le don de la mettre de bonne humeur.  Et c’était rare qu’elle soit de si bonne humeur… les pieds de la jeune fille se balançaient au rythme d’une chanson qu’elle avait dans la tête et qu’elle se mettait soudainement à marmonner. Puis, alors qu’elle replongeait le nez dans son manuel, le soleil disparaissait. Nuo en concluait donc qu’un nuage passait.

Sauf que le nuage qui était censé passer….ne passait pas. « Zut, y’a déjà plus de soleil. » Alors elle releva la tête de son bouquin. Pour enfin s’apercevoir que ce n’était pas un nuage qui lui faisait de l’ombre. Non. C’était plutôt une personne qu’elle connaissait trop bien. Et au vue de son air mécontent, les intempéries n’allaient pas tarder. « Hellow Sistah… » Nuo préféra s’abstenir de dire que la bleue lui cachait le soleil. Son air n’indiquait rien de bon.

J'étais vraiment, vraiment au bout du rouleau, et là ou je pensais trouver du réconfort, c'est à dire dans sa famille, je ne trouvais que des troubles et des engueulades. ça pouvait plus continuer comme ça. Après avoir discuter avec yue, c'était au tour de nuo d'y passer, et la tendresse que j'avais eu envers ma petite soeur n'allait pas être la même envers l'aînée des chinoises. Aujourd'hui, jour de cours, je venais de sortir de mon cours de dessin et m'étais dirigé tout droit vers le bâtiment ou je serais le plus à même de trouver des petalous à cet heure de la journée. Un des amis de nuo m'avait renseignée sur son lieu favoris pour réviser, et c'est comme ça que je m'étais dirigée droit vers le parc. Au fut et à mesure que je marchait en sa direction, tout ce que yue m'avait raconté me revenait en mémoire. Un long soupire s'échappa de mes lèvres, avant que je ne me poste devant elle, les bras croisées. J'attendis sagement qu'elle daigne lever la tête vers moi pour lui sourire doucement. Petite soeur, il faut qu'on parle. C'est au sujet de yue, et ce que j'entend ne me plait pas du tout. J'attend donc quelques instants Ecoute moi et ferme ton bouquin s'il-te-plait. Faut vraiment que ça cesse. T'es sa grande soeur, il faut que tu la soutiennes pas que tu l'emboucanes.

En allant dehors, dans le parc, Nuo s’était dit qu’elle aurait pu réviser au calme, tout en se dorant la pilule. Il fallait le dire, il y avait un soleil radieux aujourd’hui.  Elle avait un contrôle à réviser, et tout ce qu’elle voulait, c’était le réussir. Alors étudier était bien la clé. Mais apparemment, on ne peut jamais être tranquille ici… Même pas cinq minutes. Il faut toujours que quelqu’un vienne chercher les embrouilles. Et après on s’étonne qu’elle soit aussi violente. La chinoise qui était absorbée par ses révisions, si bien qu’elle n’entendit pas les premières paroles que lui adressaient son ainée. « Je bosse là, ça peut pas attendre ? » Mais Jeona ne semblait pas vouloir lâcher le morceau. Alors à l’entente de la suite. Nuo referma brutalement son bouquin et lâcha un soupir. Elle leva les yeux vers la bleue après avoir rangé son manuel. «D’accord, d’accord je réviserais plus tard. »

La jolie brunette offrit ensuite un petit sourire à sa grande sœur. « Tu voulais me parler de Yue c’est ça ? Je ne la dorlote pas assez ? Ouais c’est vrai…. » Instant de réflexion. « Mais je changerais pas d’avis, ni de méthode. Bien que tu saches que je suis presque toujours d’accord avec toi… Mais là, c’est pas en traitant Yue comme une petite princesse, toi et jegal, qu’elle va grandir. » Nuo croisait ses bras contre sa petite poitrine. Elle savait pertinemment le point de vue de Jeona sur la question. Mais de son côté, elle était persuadée que ce n’était pas ce qu’il fallait pour la petite sœur. « Elle a 17 ans mais on dirait qu’elle n’en a que 10. Tu ne te rends pas compte. Un jour, va bien falloir qu’elle découvre la réalité. La réalité Jeona. » Nuo exagérait peut-être un peu. Mais voir que Yue croit encore  à diverses choses de l’enfance, l’inquiétait plus qu’on ne pouvait le croire.  Yue était trop naïve et Nuo avait peur que dans les années à venir, elle n’en devienne que trop manipulable. Mais ça, elle n’irait pas le dire ouvertement bien sûr.

Si ça pouvait attendre ? Elle se foutait de moi ? Les bras croiser, je fusille ma petite soeur du regard, mes lèvres pincées. Tout les signes de ma colère sont vraisemblablement visible, alors elle devrait savoir que je me chauffe vite. Son ton ne me plait guère et je déteste sa façon dont elle à de me répondre effrontément. « hé, yi nuo, ne me répond pas comme ça. Tu penses que ta méthode est juste ? moi je pense que tu la pousse juste à se jeter dans la gueule du loup, à la foutre dans la merde alors que ça pourrait encore un peu... attendre. » Sa voix interrompt à nouveau et je garde mon soupire pour moi. « La réalité ?! »

Je m’accroupie devant nuo, et la pointe du doigt. « écoute moi bien. Ce n’est pas en la poussant trop vite qu’elle grandira. Elle ne fera que trébucher. Je la couve peut-être trop mais tu la pousse beaucoup trop ! » Je plante mon regard dans le siens «  pour toi, la réalité c’est savoir que des gens sont tués dans le monde ? C’est savoir que certains dans cette fac se droguent tellement qu’ils crèvent ? Que des gens se font violer ? Que la vie n’est pas rose ? » ça me prend vraiment aux tripes putain. « Tu crois que c’est tout ça ? elle à pas besoin de ça maintenant, tu penses pas que si elle est comme ça c’est que y’as une raison ? Elle se protège nuo, chacun sa façon de se protéger. Nous c’est l’énervement, elle c’est l’innocence. »