Dans un putain de sale état. Jamais tu ne te remettrais de toute ses blessures. Passée, présentes et avenirs. T'allais forcément finir par crever, c'était ta putain de destinée. Y'as une semaine, t'avais détruis jin sil autant qu'elle t'avais détruite. Vous vous êtes déchirés, séparés, désillusionnés. Vous ne deviez plus jamais vous croisez. PLus jamais avoir à faire avec l'autre. Mais ça ne se passe jamais comme il faut. Il était venu, cet enfoiré de fils de pute. wang ethan t'avais attendu à la sortis de ton travail. T'étais cramé, fatigué, les gens t'avais épuisé, ils étaient tous en chiens ses enfoirés. T'avais mal encore, t'étais encore courbaturé de ta dispute avec jin sil. Le coquard n'avait pas quitter ton oeil, tes côtes souffraient encore. Cet enfoiré avait un putain d'avantage.

Il t'avais détruis. C'était intense, c'était bâtard, jamais et pour rien au monde il ne t'aurais épargné. Il t'avais bousillé encore un peu plus. Tu devais surement avoir des côtes cassés et cette fois ci c'était sûr. Ton sang avait séché dans ton dos, sur ta lèvre, sur ta joue, sur tes bras. Les hématomes étaient ressortis, sur ton torse, ta gueule, tes bras, tes jambes même. T'étais dans un putain de piteux état. Presque mort. T'avais réussis à te traîner jusqu'à la fraternité. Chaque geste, chaque mouvement, à chaque fois que tu bougeais un tout petit peu, tu souffrais le martyre. Mais tu n'appellerais personne pour t'aider. Personne ne méritais de voir ça. De souffrir avec toi. T'encaisser pour toi. Tu ne voulais pas, jamais.

Tu t'es traîné jusqu'à la fraternité, tu t'es hissé jusqu'à une chambre que tu n'as pas pris la peine de fermer. C'était le week-end, y'avais putain de personne et tant mieux pour toi. Le lit que tu venait de toucher de ton corps était un réel supplice. Tu ne pouvait bouger. Tout te faisait mal, et putain, même tes larmes coulaient. T'étais carrément au bout du rouleau. T'avais mal partout, et la cocaïne dans ton corps avait pris le mauvais chemin. Celui de la souffrance. Tu voulais voir personne, tu voulais que personne te vois.

Tu gémis, tu es seul de toute façon, tu peux paraître faible. Personne ne viendra t'aider, ju kan. Personne. Les larmes sont le pire supplice que tu peut t'imposer. Tu craques. T'es le pire des salopards, ju kan. Ton corps souffre pour ton âme. L'âme du diable.

Mon appart était trop vide. Beaucoup trop vide. Et c'est un truc de dingue ça a toujours été comme ça. J'ai jamais pu supporter d'être tout seule, même dans six mètre carré. C'est effrayant, opressant. Je me sens déjà comme ça tous les jours, si je dois supporter ça dans ma propre barraque ça ira.

Alors malgré la superbe décoration que les jeos on fait dans la fraté, je suis venue passer la soirée ici. Ca m'a occupé l'esprit, ça m'a permis de penser un peu à autre chose. J'ai ris, j'ai bu, fumé, et plus encore. J'crois que je vais dormir ici. J'crois que je vais pas me lever de ce lit pour prendre la voiture et rentrer chez moi. Ca en vaut pas la peine. Après la soirée que je venais de passer, je m'en foutais de rester là toute seule. J'allais bien trouver de quoi me détendre.

Quand je suis partie écouter un peu de musique dans une des chambres, y avait encore du peuple en bas. Je m'allonge dans le lit moelleux en soupirant d'aise et ferme mes yeux. J'étais à nouveau toute seule. Fallait pas que je pense. J'attrapai mon téléphone au bout du lit et regardai mes messages. Je répondis donc à Tao et Iseul rapidement pour que la lumière arrête de m'éclater les yeux. J'avais emporté une bouteille d'alcool avec moi pour pouvoir me distraire au moins un peu, et je me perdis dans les paroles de musique...
Il s'était passé beaucoup de choses cette semaine, et j'avais épuisé beaucoup de force. Enfin c'est pas comme si j'avais beaucoup d'énergie en temps normal. Quoi que si il en fallait assez pour exploser quelqu'un.


J'ai eu assez de forces pendant au moins une année pour détruire quelqu'un.


Je repensais à ce début de soirée, à cet éclat de sentiments. Je repensais à ces yeux bleus qui me fixait, aux derniers mots qui se sont glissés hors de sa gorge pour venir se glisser en moi. Il y étaient toujours ces mots. C'est peut-être pour ça que la peine me sembla plus délicate au moment où il les prononca. (...)


Je m'étais endormi. Je sais pas quand, je sais pas pourquoi. Enfin on s'en doute. La musique était éteinte et y avait plus un bruit dans la maison. Ils devaient tous être parti. Quelle heure c'était ? 3H00 du matin. J'avais plus sommeil. Quand je reposai mon téléphone, j'entendis un violent claquement de porte et sursautai. Merde, mais qui ça pouvait être. Je me levai du lit et passai la tête dans le couloir. Un petit trait de lumière s'était glissé dans un baillement de porte et je decidai d'aller jeter un coup d'oeil. Je poussai la porte pour voir qui était là quand je vis Kan... recroquevillé sur lui même. Je l'entendais renifler, je le voyais dans le pire état que j'avais jamais vu. Je sentis mon cœur battre vite, et je poussai la porte d'un coup pour mieux le regarder et me diriger vers lui en trainant des pieds. J'entrouvrai la bouche en voyant le carnage que son corps était devenu. Son visage, était défoncé. Je passai une main dans mes cheveux et accourut au lit sans réflechir en posant délicatement une main sur lui. « Kan, Kan. Je suis là, qu'est ce qui t'es arrivé ? » Tout doucement je tournai son visage vers moi, je voulais pas le blesser plus que ce qu'il ne l'était.. plus maintenant. Etrangement, j'étais horrifié. Pourtant des scènes d'horreur comme celles-ci, c'était mon quotidien. Je léchai ma lèvre sèche, et le forcai à me parler un peu. « Kan faut que j'te soigne, répond moi ! »

Merde. Merde, merde merde. T’es putain de mal en point, putain de souffrant. L’espace d’un instant, tu te demandes si tu vas pas crever, la tout seul comme un con, sur ce vieux lit pourris, dans ce bâtiment pourris, avec personne à ton chevet. Personne t’attend kan. Tu comptes pour personne. La porte qui se claque contre le mur et la lumière qui entre dans la chambre te fait gémir, te fait bouger et te fait grimacer encore un peu plus. T’avais juste envie de crever, là, maintenant. Sa main, celle de jin sil. Qui d’autre. Le corps déchiré, la seconde partis de ton âme. Sa main sur ta joue te fait souffrir. Tu n’as même pas la force de bouger, d’hocher négativement la tête. Tu ne veux pas, pas d’aide, pas elle, tu ne voulais pas qu’elle te vois, surtout pas elle. « Kan, Kan. Je suis là, qu'est ce qui t'es arrivé ? »  Alors qu’elle essais de tourner ton visage, tu résiste quelques instant à peine, tu ne veux pas la voir, tu ne veux pas voir cette pitié, cette souffrance dans ses yeux. Tu fermes les tiens, tu ne répond pas, tu essais par tout les moyens de ravaler tes larmes mais rien n’y fait. Tu souffres. Trop. Beaucoup trop.  « Kan faut que j'te soigne, répond moi ! »

Tu ne veux pas répondre, tu ne veux pas parler. Tu garderas le silence jusqu’à ce que tu penses pouvoir l’aider. Lui dire de fuir avant de retomber. La pousser plus loin, plus haut, plus loin de toi. Il ne faut pas qu’elle reste. Mais la soirée de l’autre jour te reviens en mémoire, encore et encore. Vos mots, toujours. Ces supplices, ces caprices.  “ part… ”. T’avais murmuré. Evidemment que tu voulais pas qu’elle se casse, mais c’était le mieux. Tu lui disais part, mais ta main avait agripper son bras, alors qu’un regarde d détresse c’était planter dans ses yeux sombres. “ part, jin sil…”

Le simple fait de respirer semblait le faire souffrir. Chaque geste était une douleur intense, même les miens.  Qui lui avait fait ça ? Avec qui est ce qu’il a trainé pour finir dans ce putain d’état. C’était pas mon œuvre cette fois-ci et mon regard était devenu différent. Kan bordel, qu’est ce que t’as foutu ? Je croyais que tu commençais à sortir la tête de notre océan de noirceur. Et j’te vois presque mort ici, j’te vois presque froid et immobile. J’voulais pas assister à ça, j’voulais pas être confronté à nouveau toi en si peu de temps. Merde c’était pas prévu. Et maintenant tu crois quoi ? Que je vais te laisser comme un chien ? C’est fini maintenant, faut faire table rase de tout ce qu’on a vécu. Ensemble on a su faire des tas de choses atroces. Mais y a plus de « ensemble », y a plus de tout ça. Alors si je suis pas capable de t’aider avec ce « ensemble », je vais te relever. Parce que c’est « je » et « tu ».  Y a plus de nous.

Partir, mais il se fout de ma gueule ? Il a pas le droit de se pointer ici en pensant que qui que ce soit allait le laisser dans cet état. Surtout pas moi. J’suis à son lit et je vais pas refermer la porte comme si de rien n’était. Pauvre bouffon. A quoi il joue ?

Je me lève d’un coup et lui lance un « idiot » avant de partir chercher la trousse de secours. Vu nos habitudes dans la fraternité, valait mieux s’équiper avec le meilleur matériel.  Je reviens le plus vite possible et essaye de mieux l’installer, même si ça allait être douloureux vu les hématomes et coupes sur son corps. Je l’allonge sur le dos, lui cale l’oreiller sous la tête. Le tout rapidement, on avait pas le temps. « Partir ? Tu te fous de ma gueule ? » Je verse du désinfectant sur un coton épais et commence à l appliquer sur chaque plaie même les plus superficielles. « Ca fait mal, mais faut que ça te fasse mal pour que ça aille un peu mieux. » Je continue à tenter mes trucs, attrapant bandages et antidouleurs. Tout en m’activant, je lui parlais. « Tu vas me dire ce qui s’est passé. Et tu vas me le dire maintenant. Tu vas trouver  la force qui te reste pour me dire pourquoi tu reviens déguisé en cadavre. »  C’était vraiment le moment de lui parler comme ça ?

Tu fermes les yeux parce que tu crains son regard. Tu es comme les chiens abandonnés au bord de l'autoroute. T'as putain de peur, tu sursaute à un rien, tu couine à un tout. Cassé, détraqué. Tu es le parfait diable, l’incarnation de la folie, du désarroi, de la discorde. Qui es-tu réellement ? Jamais tu n’arriveras à t’en remettre. “idiot” . tu souris bêtement. Evidemment que t’étais idiot, le pire de tout les parfait idiot de cette planète. Alors qu’elle quitte mon chevet, tes yeux se referment et tu soupire doucement, grimaçant et couinant par la même occasion. Partait-elle vraiment ? non, non, la voilà qui reviens avec l’objet de toute les torture. Alors qu’elle te tourne, te cale, tu grimace mais tu fais de ton mieux pour l’aider. Tu refuses mais t’acceptes. Le coton est un supplice. L’alcool brûle, brûle tellement que mes poings se serrent. « Ca fait mal, mais faut que ça te fasse mal pour que ça aille un peu mieux. » étrangement, cette phrase te fait sourire. Faire mal pour aller mieux, n’était-ce pas la parfaite définition de nous deux, ha jin sil? Les yeux fermé, tu écoutes sa voix douce et dure à la fois. Tu sens ses gestes sur ton cœur mais tu es trop fatigué pour réagir. « Tu vas me dire ce qui s’est passé. Et tu vas me le dire maintenant. Tu vas trouver  la force qui te reste pour me dire pourquoi tu reviens déguisé en cadavre. »  

Dans toute sa splendeur. C’était comme ça qu’elle était la plus belle .Autoritaire, douce et cruelle à la fois. L’incarnation du supplice, du désir et de la contradiction. La violence. L’enivrement. Putain,  t’arriverais jamais à l’oublier. Pas avec toute ces cicatrices. Elle fera toujours, toujours partie de ta vie. Différemment. Mais toujours présente. Tu prend alors une longue inspiration. Puis tu pinces les lèvres, et une de tes mains, celle au bras le moins endommagé, viens passé dans tes cheveux en bataille, puis dans ta nuque avant de se laisser retomber contre le matelas. « ethan. » Un nouveau couinement alors qu’elle applique pansement et bandage, puis ta voix cassée ajoute : « C’est lui qui m’a fait ça. Il t’a vengé…. »

Arrête de sourire Kan, c'est pas drôle. Y a pas si longtemps que ça, j'étais folle de rage en me disant que c'était moi qui finirai par te tuer. Et aujourd'hui, alors que j'ai dégagé ces envies malsaines, y a quelqu'un d'autre qui voulait s'en charger. Et ça me plaisait pas du tout. Ca me plaisait pas du tout de savoir qu'on te touche de cette façon. Parce que je suis entièrement spectatrice de ça, que je réalise vraiment ce que ça fait.

Comme c'est cocasse, maintenant c'est moi qui pense ses plaies. J'me demande qui le faisait avant ça. Et si.. personne s'en était occupé ? Non, je veux dire et si personne n'avait été là pour penser ses blessures ? Ca voulait dire qu'elles encore fragiles, encore là. J'ai pas envie de me dire que je suis la première à faire ça, alors qu'il y a au moins deux semaines, j'aurais sans doute été la cause de la moindre égratignure sur son corps mince.


Je sais qu'il douille, mais je lui enlève son t-shirt en attendant une réponse. Je pase, je tamponne, j'enroule, je désinfecte. Moi j'allais trop de fois à l'hosto, je voulais pas l'emmener là-bas. Ouais c'est peut-être le mieux mais c'est tellement déprimant là bas, l'enfer sur terre. Même les gens enrhumés on les regarde comme si ils avaient un cancer. Une fois ou deux j'ai réussi à esquiver les couloirs blancs, justement en apprenant à me soigner toute seule. Alors je pouvais me considérais comme une aide plus ou moins bonne pour le moment. Il risquait d'avoir des courbatures, demain ça allait pas être de la tarte. Mais faudra répeter les soins jusqu'à que la douleur soit supportable, malheureusement.


Soudain ses mots me heurtent, et je m'arrête net. Ethan ? C'est lui qui est l'origine de ce désastre ? Non... une partie de mon cerveau restait impassible, l'autre n'en croyait pas un mot. Il en était capable mais l'aurait-il vraiment fait ? De toute façon pourquoi Kan essaierait de me mentir à présent, j'vous le demande... « Tu te fous de ma gueule ? C'est lui qui t'a fais ça ? » Ma mâchoire était crispée, mes sourcils froncés. Ca, j'étais loin d'apprécier. «  Je veux tout savoir. T'as pigé ? »

Un sourire malsain s’offre à elle sur mes lèvres. Ouais, ouais, ethan. T’as très bien entendue ma pauvre amie. Ton petit copain à détruis ton ex plus violemment que tu ne le détruisais. Ca fait mal, de voir son objet de défoulement se faire tabasser par quelqu’un d’autre ? En y réfléchissant kan, comment t’aurais réagis en voyant jin sil dans un piteux état comme ça, et que c’était pas toi le coupable ? Tu l’aurais détruis, détruis si fort que jamais il n’aurais pu se relever. Ça à toujours été comme ça. Nous sommes les seuls à pouvoir nous faire du mal.

Son regard change, ton regard aussi. Tu la fixe sans un mot jusqu’à ce qu’elle prenne la parole. « pourquoi je te mentirais putain, tu crois que j’ai que ça à faire ? » Je tourne la tête sur le côté en soupirant, relevant ma cage thoracique avec douleur. « Quand je me suis barré de chez toi, j’étais déjà mal au point, comme toi. Il s’est passé deux jours j’crois. Je suis aller travailler quand même, j’avais besoin de...thune. » Puis tu tournes la tête vers elle « Il m’a choppé à la fin de mon boulot tout à l’heure, et m’a mis la pire raclée que j’ai jamais prise de ma vie, ça te va comme détail ? » Je me redresse sur mes coudes puis m’assois en retenant mes grimaces de douleurs, puis approche mon visage du siens « ou tu veux savoir combien de fois il à frapper mes côtes, combien de fois il à jurer de me buter, combien de fois il m’as foutu à terre pour me relever, et me tuer encore mieux après ? »

Et maintenant quoi, ça allait changer quoi ? « t’occupes pas de ça. Va pas te faire frapper par lui aussi, ça m’énerverais. » Un sourire en coin se dessine sur mon visage alors que tu te recouche en un gros soupire. Ta putain de tête tourne.