Quelle heure était-il ? Boarf, je n'en avais aucune idée. ça faisait un moment que je ne me souciais plus de l'heure. Faut dire, ce truc c'est trop abstrait pour moi. Donc, osef de l'heure. On va dire que c'est l'après-midi, vu la hauteur du soleil. Et donc , en ce charmant après-midi, je m'étais rendu à ma Frat' pour récupérer quelques effets personnels. Parce que j'avais terminé ma soirée ici. Enfin, terminer, c'est un bien grand mot. J'avais juste fait un saut à la soirée d'hier. Pour récupérer ma coloc et pour éviter qu'elle se taille avec un inconnu qui souhaiterait la violer. J'y étais resté quinze minutes mais ça a été suffisant pour boire un verre et draguer quelques demoiselles... Qui m'ont volé ma montre et surtout mon sachet de Mari la douce. Si elle croyait que je ne l'avais pas vu faire.

Et donc, j'avançais lentement dans les couloirs en ouvrant toutes les portes une par une. Dans chaque piaule il y avait une odeur différente. Ou ça sentait le vomi. Ou ça sentait le sexe. Mais pas d'odeur de drogue. Oui je me fichais de ma montre, c'était juste de récupérer ma beuh qui m'importait. Et bingo, je finissais par la retrouver. La meuf pas maligne l'avait juste posé sur une table. Pas ouvert ni rien, elle n'avait dû pas avoir le temps. Je me dépêchais de reprendre mon dû.

Sauf qu'au moment où je sortais de la chambre, un peu trop vite, quelque me fonçait dessus. Ou alors, j'avais foncé dans quelqu'un. Peu importe, y'a eu un gros boum. Elle était tombée et pas moi. Zut, j'ai heurté une jolie demoiselle ! Je me pressais de faire mon gentleman en la relevant. «Vous n'avez rien de cass-.... » Et c'est là que je la reconnus. « Qu...Sul Li...»

Sul Li n'avait participé à aucune soirée. Non non, elle avait passé la soirée à masser ses mollets, à mettre de la crème sur ses pieds, et à se reposer en mangeant de la salade. Oui, elle était une Tsebe, une vraie. Elle savait faire la fête comme personne mais... Elle était aussi et surtout une danseuse. Donc une sportive. Et elle portait une attention énorme à son hygiène de vie afin de ne pas fausser ses performances. Son corps était son instrument de travail, alors elle se devait d'en prendre soin... Eh, ça sonne strange dit comme ça, non ? Mais ne vous faîtes pas trop d'idées hein, bande de pervers. Instrument de travail parce qu'elle s'exprimait au travers de différentes figures, de la manière dont elle bougeait... Bref, c'est de la danse quoi, les gens ! Vêtue d'un micro-short et d'un débardeur, ses baskets au pieds et ses cheveux en une jolie queue de cheval, elle revenait de son cours de danse. Non non, elle ne puait pas la transpiration, elle avait bien fait attention à se doucher avant de sortir des vestiaires, quand même. Mais, elle avait gardé cette tenue. Parce qu'elle lui donnait un air de sportive très sexy, mais surtout parce qu'elle avait oublié de prendre des vêtements de rechange.

Son sac de sport sur l'épaule, elle avançait, totalement dans les vapes. Elle n'avait encore rien avaler, et était totalement épuisée. C'était un miracle qu'elle ne se soit pas déjà évanouie, vraiment. Mais, actuellement, il suffirait d'une toute petite pression pour la faire s'écrouler. Ce... Qui finit par arriver, d'ailleurs. Un inconnu la bouscula. Et elle tomba aussitôt sur ses petites fesses. « Ouch... » Bon, elle n'était pas morte et elle était encore consciente, le pire avait été évité ! Tout en grimaçant encore un peu, elle prit la main que lui offrit l'inconnu, relevant par la même occasion la tête et s'apprêtant à lui répondre lorsqu'elle croisa enfin son regard. Elle le connaissait. Elle était sûr de le connaître. Oui... C'était lui ! « Hey... ! Tu fais quoi ici ? On se connaît, non ?! » Armée de son sourire, sa chute n'était déjà plus qu'un lointain souvenir.

Moi, j’étais un tsebe pur et dur.  Déjà, ça se voyait à ma tête. Et puis ensuite, je ne pouvais pas m’empêcher de respirer la fumée magique de Marie la Douce. Et de faire la fête h24. Oui, j’étais un vrai tsebe, prêt à déconner dès lors qu’on me le demandait. J’étais un dingue. L’un des plus dingues. Un petit phénomène montant.  J’commençais à me faire connaitre oui. Parce que je m’incrustais à toutes les soirées dont je pouvais avoir connaissance.  Même si je n’y connaissais personne, j’pouvais me faire des potes vu que la drogue me rendait totalement exubérant. Bon d’accord. J’ai pas besoin de la drogue pour avoir des bons rapports, amicaux, bande de pervers. Je suis exubérant même sans être défoncé. Mais ça, c’était dans ma nature. Et puis, aimer tout le monde c’est juste trop cool. Tu te fais, presque pas d’ennemis après !

Enfin, revenons à nos moutons. J’étais donc entré dans les bâtiments de ma fraté, pour récupérer mon sachet. C’était juste ça qui m’importait, oui oui, je ne m’en cachais pas.  J’avançais dans les couloirs, ouvrant les portes des chambres une à une, et m’attendant par exemple à découvrir… Jae Duk à poil avec un thon. MOUHAHAHA impossible ton raisonnement ! Y’a pas de thons chez les tsebes. Que des beaux-gosses et des belles damoiselles. Enfin  , je retrouvais mon sésame. Et l’embarquais vite fait, sans me soucier s’il pouvait y avoir un cadavre la fille dans la chambre. O.SE.F. Lorsque je ressortais, je heurtais quelqu’un. Ça faisait boum et la personne tombait par-terre. En bon garçon, je me hâtais de la relever. Et je la reconnaissais. Sul Li. Mon idole. Le Fansign. La petite étincelle dans mon cœur qui était éteinte, se rallumait d’un coup. Toujours aussi jolie. Et j’étais encore plus heureux lorsqu’elle me reconnaissait. Un sourire que je ne me connaissais pas faisait place sur mes lèvres. « T…tu te souviens du fansign ? Tu étais jolie. Et tu l’es toujours autant. »